Tag: adhesión

  • La Roumanie de plein pied en l’espace Schengen

    La Roumanie de plein pied en l’espace Schengen

    Les frontières extérieures de l’espace Schengen se sont élargies avec l’entrée des frontières terrestres de la Roumanie et de la Bulgarie dans cet espace à partir du 1er janvier dernier, à la suite de la décision prise par le Conseil Justice et Affaires intérieures le 12 décembre 2024. Les nouvelles frontières de l’espace Schengen ont ainsi été déplacées aux frontières qui séparent la Roumanie et ses voisins non membres de l’UE, soit la Serbie, la République de Moldova et l’Ukraine. Plus au sud, les frontières de l’espace Schengen épousent dorénavant les frontières de la Bulgarie avec la Serbie, avec la Macédoine du Nord et la Turquie.

     

    Une adhésion sans cesse repoussée à cause des craintes de certains Etats membres sur la question de l’immigration

     

    Mais c’est précisément les risques d’immigration illégale au long de la frontière qui sépare la Bulgarie et la Turquie qui ont suscité ces dernières années les réserves de l’Autriche au sujet de l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l’espace Schengen.  Ce n’est qu’au mois de novembre dernier que Vienne s’est engagé à Budapest à lever son veto face à la demande de ces deux Etats à l’adhésion à l’espace Schengen. Malgré tout, le doute demeura encore jusqu’au dernier moment, dans le contexte où l’extrême droite hollandaise du Parti pour la liberté avait démarré une procédure parlementaire censée stopper le processus d’adhésion de ces deux Etats à l’espace Schengen.

     

    Valentin Naumescu, professeur spécialisé dans les relations internationales à l’Université Babeş-Bolyai de Cluj, explique :

    « La Roumanie devait intégrer cet espace de libre circulation depuis belle lurette, depuis le mois de mars 2011 pour être précis. A ce moment déjà, la Roumanie observait scrupuleusement les exigences techniques nécessaires à son adhésion de plein droit. Malheureusement, des situations tenant à divers contextes européens, régionaux ou de politique intérieure ont repoussé à chaque fois la date de cette adhésion. Parfois le gouvernement hollandais, parfois le gouvernement autrichien, d’autres capitales aussi, craignant la montée de l’extrême droite dans leurs pays, ont décidé de retarder à chaque occasion l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen. Quoi qu’il en soit, la Commission européenne a statué il y a 13 ans de cela que ces deux Etats remplissaient les exigences nécessaires à leur adhésion. »  

     

    Une adhésion qui apportera de nombreux avantages, aussi bien aux nouveaux adhérents qu’aux autres Etats membres de l’espace Schengen

     

    Dorénavant, la Roumanie tourne la page et entre de plein exercice dans ses prérogatives de membre entier de l’UE. Même chose pour la Bulgarie. Et Valentin Naumescu salue l’adhésion de cette dernière :

     

    « L’adhésion de la Bulgarie à l’espace Schengen est un pas important. La Grèce est dorénavant rattachée physiquement au reste de l’Union à travers la Bulgarie et la Roumanie. C’est un moment important pour l’économie de l’Union, pour les transporteurs, pour tous les Etats membres. Ecourter les temps de transport des marchandises constitue un élément essentiel pour beaucoup de producteurs et d’exportateurs européens. Une meilleure connexion économique de la région avec le reste de l’Union favorisera les investissements et diminuera les coûts. Mais au-delà des retombées économiques, la qualité d’Etat membre de l’espace Schengen représente un élément de prestige et de crédibilité. »     

     

    « Time is money », dit-on. L’adhésion à l’espace Shengen se traduira donc par une amélioration de la productivité des exportateurs roumains, mais donnera aussi un coup de pouce au tourisme de plaisance et d’affaires, au trafic routier et ferroviaire.  La Roumanie devient plus compétitive et plus attrayante aux yeux des investisseurs au sein d’un marché économique européen très compétitif. Par ailleurs, les zones de frontière sont vouées à devenir rapidement de véritables hubs commerciaux. En l’absence des frontières, le commerce local transfrontalier est censé se développer sans entraves, ce qui ne manquera pas de développer de nouvelles opportunités sur le marché de travail et d’impacter positivement la croissance économique.

     

    Pourtant, pendant une période de transition de 6 mois à partir du 1er janvier de cette année, la Roumanie et la Bulgarie poursuivront des contrôles aléatoires à leurs frontières, une mesure censée assurer le passage en douce vers le nouveau système de libre passage. Les risques liées à l’immigration illégale, au terrorisme et à la guerre hybride menée par la Fédération de Russie contre l’UE ont déterminé d’ailleurs ces dernières années la multiplication des contrôles aléatoires sur d’autres frontières intérieures de l’espace Schengen. (Trad Ionut Jugureanu)

  • Davantage de liberté de circulation pour les Roumains

    Davantage de liberté de circulation pour les Roumains

    La Roumanie et la Bulgarie, adhésion complète à Schegen, à partir de 2025

     

    Les ministres de l’intérieur de l’UE ont approuvé l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen aussi par leurs frontières terrestres à partir du 1er janvier 2025. Cette adhésion accroît la liberté de circulation des citoyens roumains, y compris pour le tourisme. Pour vous donner un exemple, cela permettra de réduire d’environ 30 minutes le temps d’attente aux frontières pour chaque train, aux points de frontière de Curtici, Valea lui Mihai, Salonta, Episcopia Bihor, Carei, tous à la frontière avec la Hongrie, tout cela grâce à l’adhésion à l’espace Schengen.

     

    L’adhésion complète à l’espace Schengen se traduit aussi par l’élimination des contrôles systématiques aux frontières avec les États membres de l’UE voisins, à savoir la Hongrie et la Bulgarie, de sorte que le transit sera beaucoup plus rapide aux points de Vama Veche, Negru Voda, Giurgiu, Călărași, Zimnicea, Turnu Măgurele, Bechet, Calafat, Nădlac 1 et 2, Vârșand, Borș 1 et 2 et Petea.

     

    C’est aussi une bonne nouvelle pour les personnes qui souhaitent se rendre en Europe occidentale, puisque les contrôles seront supprimés aux 12 points de passage de la frontière avec la Hongrie. Il en va de même pour les voyages vers le sud, en Grèce par exemple. Les 10 points de frontière entre la Roumanie et la Bulgarie – 6 terrestres et  4 maritimes – pourront être franchis tout de suite.

     

    Des contrôles aléatoires pendant 6 mois

     

    Toutefois, quelques mesures ont été prises temporairement pour s’assurer que tout se passe bien. Pendant les six premiers mois, soit de janvier à juillet 2025, des contrôles ponctuels aléatoires seront toujours effectués aux frontières roumaines. Cela signifie que tous les véhicules et toutes les personnes ne seront pas arrêtés pour des contrôles comme auparavant, mais, entre 5 et 10 % seulement, de manière aléatoire, selon les autorités. D’ailleurs, ces contrôles ne sont pas une nouveauté et ils ont été mis en place temporairement aux différentes frontières intérieures de l’espace Schengen, sur toile de fond de l’afflux de migrants clandestins venus de l’extérieur de l’Union européenne. Une autre raison en est la guerre hybride menée par la Russie, qui pose des risques pour la sécurité de l’espace communautaire.

     

    A noter que les contrôles frontaliers resteront toutefois inchangés aux frontières non-Schengen avec la Serbie, la République de Moldova et l’Ukraine. Pour davantage de détails, consultez les site de la Police roumaine aux frontières ou bien l’application Trafic On-line, qui montre la situation du trafic à tous les points de passage de la frontière terrestres et le temps moyen d’attente. (trad. Valentina Beleavski)

    www.politiadefrontiera.ro/ro/traficonline/

  • Un nouveau pas vers l’intégration européenne de la République de Moldova

    Un nouveau pas vers l’intégration européenne de la République de Moldova

    Elections présidentielles en Moldavie : un premier tour très tendu

     

    Le 20 octobre passé les Moldaves se sont prononcés par référendum en faveur d’une modification de la constitution moldave, permettant à la petite république roumanophone, située entre la Roumanie et l’Ukraine, l’adhésion à terme de leur pays à l’UE, et envoyant du coup, le même jour, en finale de l’élection présidentielle la candidate pro-occidentale Maia Sandu face au candidat pro-russe, le socialiste Alexandr Stoianoglo. Un second tour qui a été finalement gagné haut la main par la première, avec plus de 55% des voix exprimées.

     

    Sandu accuse Stoianolgo

     

    Lors du seul débat électoral télévisé qui a précédé la finale de l’élection présidentielle du 3 novembre, Maia Sandu n’a pas hésité à accuser son adversaire d’être l’homme de Moscou et le cheval de Troie du Kremlin. Stoianoglo, ancien procureur général demis de ses fonctions en 2021 par Maia Sandu pour suspicions de corruption, a par ailleurs été chargé par la présidente en exercice de n’avoir pas envoyé devant la justice les grands noms de la corruption moldave: Igor Dodon, Viaceslav Platon et Ilan Şor. Mais Maia Sandu reprocha aussi à son opposant  sa position ambiguë à l’égard de l’adhésion de son pays à l’UE, position traduite par le refus d’Alexandr Stoianoglo d’exprimer son vote au référendum, alors qu’il avait malgré tout soutenu le parcours européen de son pays lors de sa campagne électorale. En effet, Stoianoglo entend consolider les relations de la république de Moldova avec l’UE tout en maintenant de bonnes relations avec la Russie et la Chine qu’il appelle « des partenaires de développement de la république de Moldova, tout comme l’UE ».

     

    Chisinau dénonce l’immixtion russe dans la campagne électorale

     

    Tout au long de la campagne, Chişinău a dénoncé l’immixtion des services russes dans le processus électoral, des allégations vivement démenties par Moscou. Maia Sandu fit même état, à l’issu du premier tour de l’élection présidentielle, de détenir de s« preuves irréfutables » que des groupes de nature criminelle, soutenus par « des forces hostiles à l’intérêt national », ont tenté de corrompre 300.000 voix, soit 20% de l’électorat moldave. Quoi qu’il en soit, à l’issue de ce premier tour de scrutin, Sandu obtient près de 43% des voix exprimées, alors qu’Alexandr Stoianoglo n’en obtient que 26%.

     

    Un référendum qui passe de justesse

     

    Quant aux résultats enregistrés lors du référendum, plus de 750.000 votes se sont exprimés en faveur de la modification constitutionnelle permettant à la République de Moldova de rejoindre l’UE, soit une avance de seulement 12.000 votes du camp pro-européen, obtenue grâce notamment au vote de la diaspora moldave. Même scénario lors du second tour de l’élection présidentielle, qui a vu Alexandr Stoianoglo s’imposer dans les préférences des Moldaves résidant au pays, alors que la présidente en exercice Maia Sandu a pu faire finalement incliner la balance en sa faveur grâce au vote de la diaspora, où son nom fut plébiscité par 83% des 328.855 votes exprimés à l’étranger. Avec une présence aux urnes qui s’est élevée à 54,31%, près de 1.700.000 Moldaves ont choisi de prendre part à l’issue de cette lutte électorale dont la mise en catimini était le rattachement à terme de leur pays à l’UE ou le maintien du statu quo actuel, favorable à Moscou. Maia Sandu, première personnalité politique qui ait pu emporter deux élections présidentielles successives déroulées au suffrage universel, entre ainsi par la grande porte dans l’histoire de la jeune république.

     

    Les enjeux de ces élections

     

    Quant à l’importance de cette issue électorale, l’analyste politique et militaire Radu Tudor explique :

    « La république de Moldova compte malheureusement sur son sol, dans la région de Transnistrie, des troupes russes d’occupation. Cette région se trouve depuis 34 ou 35 ans sous le contrôle de Moscou. N’oublions pas qu’en 1992, 300 Moldaves roumanophones ont été tués par ces troupes simplement parce qu’ils revendiquaient le droit d’utiliser leur langue natale, la langue roumaine, dans les écoles que fréquentaient leurs enfants. Or cette menace russe, on la ressent davantage encore depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais cette menace peut être contournée avec le courage, avec la détermination d’une Maia Sandu et avec le soutien occidental. Car c’est bien la liberté de cette nation moldave qui est la véritable mise. La Roumanie a tout intérêt à ce qu’elle compte autour de ses frontières des Etats stables, pacifiques et démocratiques. Une présence militaire menaçante qui se trouve aux portes de la Roumanie et de l’OTAN est à éviter à tout prix ».  

     

    Aussi, il va de l’intérêt de la Roumanie d’épauler son voisin, la république de Moldova, pour qu’elle poursuive dans sa voie démocratique et européenne, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrions tenir à distance ce facteur de déstabilisation que constitue la Russie d’aujourd’hui, conclut Radu Tudor.

    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La République de Moldova, entre l’Ouest et l’Est

    La République de Moldova, entre l’Ouest et l’Est

    Les citoyens de la République de Moldova, plus présents aux urnes que lors des précédentes élections présidentielles, ont décidé que le futur dirigeant de Chisinau devrait être déterminé lors d’un nouveau tour de scrutin, dans deux semaines. Au cours de ce deuxième tour, la présidente sortante, la pro-occidentale Maia Sandu, affrontera le candidat soutenu par le parti socialiste pro-russe, Alexandr Stoianoglo. Au premier tour, l’ancienne économiste de la Banque mondiale et première femme ayant obtenu la plus haute fonction à Chisinau il y a quatre ans, a obtenu 42,09 % des voix, soit la majorité (avec 98,6 % de suffrages exprimés), une majorité pourtant insuffisante pour décrocher un nouveau mandat à la tête du pays au premier tour. Sous sa direction, l’Etat a tourné le dos à Moscou après l’invasion de l’Ukraine voisine par la Russie et a officiellement ouvert cette année les négociations d’adhésion à l’Union européenne.

     

    Des premiers résultats surprenants

     

    Maia Sandu a convoqué un référendum sur l’inscription dans la Constitution du parcours européen irréversible du pays. Celui-ci a aussi été organisé le 20 octobre, en même temps que le premier tour des élections présidentielles. 2,6 millions de citoyens se sont rendus aux urnes pour voter – oui ou non – à la stratégie futur du pays.  Est-ce un pari raté ? En attendant les résultats des votes de la diaspora, les résultats partiels dans le pays montraient un nombre nettement plus élevé d’opposants à l’adhésion à l’UE, ce qui a conduit la présidente Maia Sandu à dénoncer une fraude sans précédent, « une attaque contre la démocratie » :

     

    « Des groupes criminels, soutenus par des forces étrangères hostiles à nos intérêts, ont attaqué notre pays avec des dizaines de millions d’euros, des mensonges et de la propagande, en utilisant les moyens les plus misérables, afin de conduire nos citoyens et notre pays vers l’incertitude. »

     

    A mesure que le dépouillement s’est poursuivi dans le courant de la matinée, la tendance a semblé s’inverser, les citoyens moldaves de la diaspora ayant majoritairement voté en faveur de l’adhésion à l’UE. Un coude à coude surprenant, puisque tous les sondages des dernières semaines semblaient indiquer que le camp du OUI l’emporterait haut la main. Sans remettre en danger les négociations avec les 27, ces premiers résultats « affaiblissent d’une certaine manière l’image pro-européenne de la population et du leadership de Maia Sandu », ont noté les spécialistes.

  • Ingérence de la Russie dans les élections en République de Moldova

    Ingérence de la Russie dans les élections en République de Moldova

    Près de trois décennies et demie après la déclaration d’indépendance, la République de Moldova organisera ce dimanche des élections qui peuvent influencer de manière décisive son avenir. Le 20 octobre, les citoyens du petit Etat voisin à l’est de la Roumanie se rendent aux urnes pour élire leur président et exprimer leur opinion lors d’un référendum sur l’inclusion de l’adhésion à l’Union européenne dans la Constitution.

    Celui qui a convoqué le référendum est précisément la présidente en exercice, Maia Sandu, candidate pour un nouveau mandat et grande favorite de l’élection, une femme politique respectée à l’internationale pour le courage et la détermination avec laquelle elle a mis le petit Etat sur la voie européenne.

     

    Combattre les menaces de la Russie

    Consciente du risque de voir cet ancien état autrefois soviétique quitter définitivement sa sphère d’influence, la Russie tente par tous les moyens – selon les partenaires occidentaux de la Moldova – d’influencer le résultat de l’élection présidentielle et du référendum.

    Les Etats-Unis ont imposé des sanctions à plusieurs entités et individus russes pour ingérence dans les élections en République de Moldova, accusant les personnes visées d’avoir orchestré une campagne visant à acheter des voix et à soutenir des candidats pro-Kremlin.  Lundi, c’était au tour de l’Union européenne d’adopter des mesures similaires. Le Conseil de l’Union a imposé des restrictions à l’encontre de cinq personnes et d’une entité responsables d’actions déstabilisatrices à Chisinau.

    « La Moldova est confrontée à des tentatives directes et massives de la Russie de déstabiliser le pays et aux défis résultant de la guerre en Ukraine ». C’est ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, dans un communiqué de presse.

    « C’est une menace directe pour un pays souverain, pour sa vie démocratique, pour son chemin vers l’Union européenne. L’UE continuera à apporter tout son soutien aux aspirations justifiées du peuple moldave », a souligné Josep Borrell.

    Parmi les personnes sanctionnées se trouve Evghenia Guţul, gouverneure de l’unité territoriale autonome de Gagaouzie, considérée comme responsable de la promotion du séparatisme dans cette région, à travers laquelle elle tente de renverser l’ordre constitutionnel et menace la souveraineté et l’indépendance de la République de Moldova. Trois autres hauts responsables Gagaouzes figurent sur la liste des personnes sanctionnées. Une association non gouvernementale basée en Russie dont l’objectif est de promouvoir les intérêts de Moscou à l’étranger et son directeur sont également sanctionnés. Les personnes visées par les sanctions seront soumises au gel de leurs avoirs européens et à l’interdiction de recevoir des fonds ou des ressources économiques, directement ou indirectement. Le nombre de personnes visées par le régime de mesures restrictives atteint 18, à savoir 16 personnes et deux entités.

    La Roumanie, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Luminiţa Odobescu, a salué l’adoption des nouvelles sanctions et a rappelé l’importance de poursuivre les efforts de l’UE pour renforcer la résilience de la République de Moldova, dans le contexte de l’intensification de la désinformation et des actions hybrides de la Russie contre cet Etat.

  • La Roumanie a pleinement bénéficié de son adhésion à l’UE

    La Roumanie a pleinement bénéficié de son adhésion à l’UE

    « La Roumanie est un chapitre important de l’histoire de l’Union européenne. L’argent venu de Bruxelles nous a donné la chance de moderniser l’infrastructure et offrir davantage d’opportunités à tous les Roumains ».

     

    C’est qu’a déclaré le ministre romain des Finances Marcel Bolos à l’occasion de la journée de l’Europe, le 9 mai dernier. Il se déclare un promoteur convaincu du fait que l’argent européen peut vraiment changer des vies.

     

    L’adhésion à l’UE – financièrement bénéfique pour la Roumanie

     

    D’un point de vue financier, l’adhésion du pays à l’Union européenne a été extrêmement bénéfique grâce notamment à l’absorption de fonds que le pays n’aurait pas pu obtenir autrement le plus probablement. Selon le ministre, pour chaque euro avec lequel Bucarest a contribué au budget de l’Union, la Roumanie en a reçu trois en retour. Concrètement, depuis son adhésion en 2007 et jusqu’à présent, le pays a reçu plus de 95 milliards d’euros et a contribué avec 30 milliards d’euros au budget du bloc communautaire. Par conséquent, la balance financière se chiffre à plus de 65 milliards d’euros, a encore précisé le ministre des Finances.

     

    Des records pour les fonds européens utilisés annuellement

     

    À son avis, grâce à ces fonds, en 2020, la Roumanie a réussi à franchir le seuil des 30 milliards de lei (l’équivalent de 6 milliards d’euros) issus de fonds européens, investis en une seule année. Plus encore, l’année dernière, le pays a atteint le niveau record de 80 milliards de lei, soit 16 milliards d’euros d’investissements annuels.

     

    Par ailleurs, l’entrée de la Roumanie au sein de l’Union européenne s’est aussi traduite par son intégration sur le marché unique, par la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux, a aussi expliqué Marcel Bolos. Il dit que les investissements étrangers se sont doublés depuis 2007, arrivant à environ 108 milliards d’euros en 2022.

     

    Des investissements étrangers très utiles et augmentation du SMIC

     

    En même temps, la Roumanie est devenue une destination attrayante pour les compagnies européennes. En témoignent les nombreux investissements qui ont permis de développer plusieurs domaines qui avaient été négligés par le passé. Autre preuve du fait que le pays s’est développé grâce à son entrée au sein de l’espace communautaire : l’augmentation des salaires des Roumains. Ces 17 dernières années, le salaire minimum a été 20 fois majoré arrivant à présent à un niveau brut de 3 300 lei, l’équivalent de 660 €. Et le ministre Marcel Bolos de rappeler aussi les dizaines d’écoles et de maternelles, construites à zéro ou modernisées à l’aide des fonds européens, pas seulement dans les grandes villes, mais aussi dans les communes et les petites villes. Sans oublier les 1 300 km de routes qui ont été modernisées ou construites.

     

    95 0000 compagnies roumaines modernisées 

     

    Et c’est toujours grâce aux fonds européens correspondant à l’exercice financier 2014-2020 que plus de 95 000 compagnies roumaines ont pu faire croître leur productivité par des investissements faits dans de nouveaux équipements, dans l’automatisation, dans leur efficacité énergétique ou encore pour former les personnels, a expliqué le ministre. Plein d’autres projets ont été possibles grâce aux fonds européens : par exemple les aéroports régionaux qui ont été modernisés ou qui sont actuellement en voie d’élargissement et de modernisation ; ou encore l’accès aux utilités sur des milliers de kilomètres à travers le pays.

     

    L’adhésion aux valeurs d’une démocratie fonctionnelle

     

    Mais peut-être un aspect plus important que l’accès aux ressources et au bien-être financier a été l’adhésion aux valeurs et aux principes de l’Union européenne, à savoir l’État de droit, la liberté d’expression, l’insertion sociale, la tolérance – tous des ingrédients indispensables pour une démocratie fonctionnelle.

    Et le ministre de conclure que les détracteurs de l’Union européenne, en Roumanie ou ailleurs, qui plaident pour la souveraineté nationale ou qui se cachent derrière un faux esprit conservateur et qui affirment détester le projet européen, ils savent très bien eux aussi que celui-ci ne peut être remplacé par aucun autre projet durable. (trad. Valentina Beleavski)

  • PPE – soutient l’adhésion complète de la Roumanie à Schengen

    PPE – soutient l’adhésion complète de la Roumanie à Schengen

    Mercredi, lors du premier jour de son Congrès de Bucarest, le Parti populaire européen a adopté à l’unanimité un programme électoral demandant que la Roumanie et la Bulgarie adhèrent pleinement à l’espace Schengen. Il s’agit d’un document approuvé par les plus de 2 000 participants au Congrès. Autrement dit, le manifeste a également reçu, de manière surprenante, le vote populaire de l’Autriche, un pays dont le chancelier, Karl Nehammer, issu de la même famille politique, s’est jusqu’ici fermement opposé à cette perspective. Tout cela malgré le fait que les Roumains et les Bulgares sont techniquement prêts à intégrer pleinement l’espace de libre circulation européenne des personnes et des marchandises et cela depuis de nombreuses années déjà. Qui plus est, de hauts responsables de l’UE ont déjà fait des appels répétés en faveur de l’adhésion des deux pays.

     

    La Roumanie et la Bulgarie remplissent tous les critères pour l’adhésion complète à l’espace Schengen

     

    A Bucarest encore le président même du Parti populaire européen, Manfred Weber, a réitéré que la Roumanie et la Bulgarie remplissaient tous les critères d’admission. Et lui de faire référence aussi à ce qu’il a appelé le « défi » lancé par Vienne.

    « Je veux également demander aux socialistes autrichiens de reconsidérer leur position, car ils s’opposent aussi à l’accès total de la Roumanie et de la Bulgarie à Schengen. L’Autriche nous lance donc un défi et nous devons convaincre toutes les parties concernées de donner leur feu vert » – a insisté Manfred Weber.

     

    Des réactions de la part des représentants des partis politiques de Roumanie

     

    Plus encore, les Roumains qui vivent et travaillent au-delà des frontières nationales attendent vivement d’entrer dans l’espace Schengen par voie terrestre – a précisé à son tour le président du Parti National-Libéral, Nicolae Ciucă.

    Le leader de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie, Kelemen Hunor, a quant à lui déclaré que le report de l’adhésion totale de la Roumanie serait nuisible à l’Europe elle-même :

     

    « Le tango politique autour de l’adhésion à l’espace Schengen ne peut être ni assumé, ni continué. Nous devons le dire ici, haut et fort, au sein de notre famille politique. Nous pouvons et nous allons protéger les frontières extérieures de l’Union. Nous sommes prêts à le faire. Toutes sortes d’excuses et de prétextes peuvent être inventées pour retarder l’adhésion pleine et entière à l’espace Schengen, mais cela causera beaucoup d’ennuis sur le court terme. Je demande à tous ceux qui avaient encore des réserves quant à l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen, de donner la priorité à nos intérêts communs à moyen et long terme, et non pas au gain politique immédiat. »

     

    Rappelons-le, en décembre dernier, le Conseil de l’Union européenne avait voté en faveur de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen, mais uniquement par voie aérienne et maritime, à partir de mars 2024. C’est Vienne qui a imposé des conditions afin d’accepter leur adhésion complète à l’espace de libre circulation européenne, c’est à dire par les frontières terrestre aussi, ce qui est, d’ailleurs l’aspect le plus important. Par conséquent, on pourrait bien se demander si, face à la nécessité d’obtenir un bon résultat aux élections européennes de juin prochain, ces conditions pâliront ou, bien au contraire, elles auront un mot important à dire …