Tag: adolescents

  • “Bestiaire” : du théâtre pour les jeunes

    “Bestiaire” : du théâtre pour les jeunes

    Thèmes sociaux brûlants et spectacles de théâtre

     

    La compagnie de théâtre indépendant Vanner Collective est connue en Roumanie pour ses initiatives culturelles, qui mettent ensemble thèmes sociaux brûlants et spectacles de théâtre. Le projet le plus récent, cofinancé par la Mairie de la ville de Bucarest, s’appelle « Bestiar. Bun de consum/Bestiaire. Bien de consommation » et il ouvre le débat sur l’inquiétante tension née du besoin d’individualité ressenti par les adolescents et la pression de se conformer exercée par la société et les réseaux sociaux.

     

    Anca Spiridon, chargée des relations publiques, explique les sources d’inspiration de ce projet:

    « La source d’inspiration pour la pièce de théâtre et, ultérieurement, pour le spectacle « Bestiaire », la plus récente production de Vanner Collective, s’est trouvée dans les défis à soulever par les jeunes d’aujourd’hui, notamment en matière de présence sur les réseaux sociaux, de pression des modèles de comportement, d’apparence physique et de succès. Les jeunes se sentent poussés à se conformer à des repères qui ne sont pas les leurs, mais qui sont particulièrement arbitraires et rigides, leur  interdisant d’exprimer leur individualité, leur personnalité et son côté authentique au profit du conformisme. De nos jours, il me semble évident que la tension entre le besoin de s’exprimer de toutes les tranches d’âge, et tout spécialement des jeunes, et la pression de s’aligner sur des normes est fortement liée au milieu en ligne et aux réseaux sociaux, qui soutiennent des modèles de comportement, d’apparence physique et de succès qui ne nous concernent pas tous. Alors, nous avons voulu aborder la présence en ligne et les risques qui l’accompagnent. »

     

    Nous sommes tous confrontés, à un moment donné, à la pression de la société

     

    Anca Spiridon ajoute la raison du choix du sujet par Vanner Collective :

    « L’équipe Vanner a trouvé nécessaire d’ouvrir ce débat, comme elle le fait souvent dans les projets proposés, pour montrer au public, notamment jeune, que nous sommes tous confrontés, à un moment donné, à la pression de la société, quels que soient nos choix : faculté à suivre, carrière envisagée, mode de vie, style vestimentaire, choix de vie en général. À travers ce projet, ce spectacle « Bestiaire », nous avons voulu créer un espace sûr, où les gens puissent s’exprimer librement, voir qu’ils ne sont pas seuls et, pourquoi pas, se sentir plus à l’aise pour exprimer leur individualité. »

     

    Des ateliers interactifs pour les adolescents

     

    Anca Spiridon, chargée de relations publiques, décrit aussi le déroulement du projet « Bestiaire », les méthodes de recherche et d’expression artistique employées dans le cadre de ce projet:

     « Durant le déroulement du projet nous avons organisé plusieurs ateliers interactifs et pour les adolescents et les jeunes, et le retour que nous avons reçu soulignait le niveau élevé de conformisme que la société semble demander de leur part. Ils pensent qu’ils sont plus faciles à gérer, qu’il vaut mieux être plus docile qu’exprimer leurs propres opinions, leur individualité. Cela nous a confortés dans l’idée que nous avons ouvert un bon débat et que nous pouvons offrir un contexte favorable à l’expression de l’individualité. Nous avons utilisé la métaphore des animaux à sacrifier, peut-être du don de soi, de la personnalité, justement comme point de départ de l’exploration des stéréotypes et du conformisme. L’équipe Vanner est partie de l’idée qu’un individu perd une partie de soi-même en se conformant; il perd ce qu’il pourrait devenir : la tribu, le troupeau qui lui appartient, en fait, quand on lui dit de s’aligner sur les normes et les principes. »

     

    Un spectacle pour tirer les conclusions

     

    Enfin, Anca Spiridon a également parlé du spectacle de théâtre « Bestiaire », qui constitue la finalité du projet:

     « Le spectacle « Bestiaire » repose sur un texte dramatique nouveau, écrit par Raluca Mănescu et Denisa Nicolae, cofondatrice de Vanner Collective.  Denisa Nicolae assure également le concept et la mise en scène ; l’équipe rassemble des collaborateurs de longue date de Vanner Collective, mais les acteurs sont tous très jeunes. À travers « Bestiaire », l’équipe Vanner Collective a voulu venir à la rencontre des jeunes, parler de leurs problèmes spécifiques et pouvoir échanger avec eux. Elle s’est aussi proposé de présenter leurs défis à un public fait d’enseignants et de copains, qui ne s’est peut-être pas confronté à des défis identiques ou les a tous simplement oubliés. » (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Adolescents et philosophie

    Adolescents et philosophie

    Les adolescents d’aujourd’hui croulent sous les étiquettes peu flatteuses. Désintéressés par la lecture, dépendants des écrans, consuméristes à l’excès, épuisés par les cours particuliers, les jeunes restent surtout des énigmes pour leurs aînés. En effet, les parents, enseignants et autres éducateurs semblent peiner à trouver le temps et la méthode efficace pour discuter avec les ados. C’est dans ce contexte tendu que l’écrivaine Iulia Iordan a décidé de partir à la découverte des pensées de cette nouvelle génération. Elle le fait dans le cadre du projet « Filosofia la purtător », « Philosophie à l’usage de tous » initié par l’association et maison d’édition Seneca.

     

    Rendre la philosophie accessible aux jeunes

     

    Tout est parti du célèbre ouvrage du philosophe romain Sénèque, Lettres à Lucilius comme nous le raconte la coordinatrice du projet Cristina Pârvu.

    « A l’origine, nous souhaitions tirer des enseignements de Sénèque des conseils pour les jeunes d’aujourd’hui, faciles à utiliser, à garder près de soi. Nous avons travaillé avec l’écrivaine Iulia Iordan et l’illustratrice Oana Ispir. Un groupe de 18 adolescents a adressé à Iulia Iordan des lettres dans lesquelles ils parlaient de leurs préoccupations, de leurs inquiétudes, de leurs questions existentielles, de leurs angoisses et de leurs joies. Iulia Iordan a répondu à ces lettres en s’inspirant des enseignements de Sénèque et de sa correspondance avec son ami Lucilius ».

     

    Les jeunes ont un réel besoin de s’exprimer

     

    Ce travail sera édité sous le titre « Reste avec toi ». L’autrice a déjà collaboré au sein d’autres ateliers avec le groupe d’adolescents qui a écrit les lettres qui sont au fondement de l’ouvrage. Elle précise que ces jeunes ont un réel besoin d’expression et n’hésitent pas à parler, si toutefois il trouve une oreille attentive en face. Iulia Iordan :

    « C’est de toute évidence une question de reconnaissance, comme c’est d’ailleurs très clairement explicité dans une des lettres : nous avons un besoin constant de reconnaissance. Dans les interactions que je peux avoir avec des adolescents et même des enfants plus jeunes, j’entends beaucoup ce besoin de dire, de raconter, et bien souvent les jeunes disent : “je n’ai personne à qui parler, même parmi mes amis. Il y a des choses que je n’ose pas dire”. Et je trouve très triste et injuste que malgré tous les moyens de communication dont nous disposons nous en soyons toujours là, avec cette sensation d’être ignorés et incompris. C’est pour ça que j’ai accueilli avec beaucoup de joie l’évolution du projet dont l’idée de base était simplement d’adapter certaines des lettres de Sénèque à son ami Lucilius en poésie pour en faciliter l’accès aux jeunes. Or, finalement, les éditeurs ont fait preuve d’une grande ouverture d’esprit en acceptant d’inclure également les voix des jeunes dans les poèmes ».

     

     

    Quelles sont les préoccupations de cette génération ?

     

    Qu’ont – ils en commun qui les distingue des autres ? Pour l’autrice Iulia Iordan, est remarquable le sérieux avec lequel ils se posent des questions. Elle détaille :

    « Le fait qu’ils sont très lucides et conscients, même par rapport aux réponses à ces questions. Leurs esprits sont exercés, façonnés par des lectures. Et ici, j’aimerais prendre les devants par rapport à une critique qui m’a déjà été faite par le passé. On m’a dit, d’accord les enfants avec lesquels tu as travaillé sont comme ça, mais ce n’est pas le cas de tous. Et bien si, ils sont tous comme ça. Ils sont comme ça si on leur donne la possibilité de développer et d’exercer leur esprit critique, si on met des livres à leur disposition et si on ne s’en tient pas à une éducation formelle comme celle qui est malheureusement le plus souvent proposée dans les écoles roumaines. Je crois que tous les jeunes pourraient écrire comme ces jeunes-là ont écrit pour le livre, si les adultes leur mettaient quelques instruments à disposition. Qu’ont tous les jeunes de cette génération ? La liberté avec laquelle ils expriment leur audace, le courage avec lequel ils posent les questions et fabriquent les problèmes, avec lequel ils y répondent également. De manière générale, en lisant ces lettres, il est difficile de ne pas tomber en admiration devant ces esprits jeunes et si ouverts. »

     

    Clin d’oeil sur la vie d’ado d’aujourd’hui

     

    Quels liens peut-on tisser entre les vies de ces adolescents dans notre époque pleine de changements et d’incertitudes et les observations de Sénèque lorsqu’il écrivait à Lucilius ? Iulia Iordan insiste sur l’universalité des thèmes abordés par les jeunes.

    « Certains ont écrit sur la mort et sur leur relation avec elle. D’autres sur la guerre et j’ai trouvé ça très mature. La plupart des adultes de mon entourage n’en parlent plus du tout alors qu’elle est toujours là, à la frontière de notre pays. Et les enfants eux y pensent. D’autres ont écrit sur l’amour, sur la philosophie et l’écriture, sur la littérature, le courage, la peur. Les thèmes sont très divers ».

     

    Les textes du futur ouvrage “Reste avec toi” sont bouclés et Oana Ispir a commencé son travail d’illustration. Les éditions Seneca espèrent que le livre sortira à l’automne comme le précise la coordinatrice du projet Cristina Pârvu.

    « Au mois de septembre, nous allons diffuser 1000 exemplaires dans des écoles défavorisées du pays, grâce à notre partenariat avec le Roma Education Fund for Romania. Le livre sera accompagné d’un guide pédagogique proposant des activités à partir des 18 lettres-poèmes de Iulia Iordan et nous allons également former les enseignants. Nous avons développé un webinaire afin de les sensibiliser au projet, de parler du processus d’écriture et des activités du guide pédagogique. Après tout ça, le livre sera disponible en librairie pour tout un chacun ». (trad. Clémence Lheureux)

     

     

  • Comment communiquer avec empathie

    Comment communiquer avec empathie

    Nous nous plaignons souvent que les autres ne nous écoutent pas, ne nous entendent ou ne nous comprennent pas. Il arrive aussi parfois que nous ayons l’impression que les autres ne font pas ce que nous leur demandons. Dans ces moments souvent tendus, qui arrive à prendre conscience que les autres ont des besoins différents voire même des manières différentes de communiquer ? C’est ce que tentent d’expliquer nos invités d’aujourd’hui à tous ceux qui franchissent le seuil de leurs ateliers de communication.

    Octavia Udrescu et Decebal Popescu sont formateurs en communication non-violente depuis novembre 2020, lorsqu’ils ont commencé à organiser des ateliers dans l’espoir de créer une communauté au sein de laquelle les gens puissent mettre en place une communication véritable. Nous avons demandé à Decebal Popescu pourquoi il organise ces Ateliers de Communication Non-Violente (Ateliers CNV) : « J’ai eu plusieurs motivations. Parmi elles – ma conviction que nous, les êtres humains, nous avons la chance de vivre une vie plus heureuse et accomplie. Ce n’est la faute de personne, mais nous avons été habitués à des discours comme : « moi, j’ai raison et toi, tu as tort », ou bien « ça, c’est bien, alors que ça, c’est mal ». Eh bien, ce que nous avons voulu mettre en avant avec ces Ateliers de CNV c’est qu’il est possible d’avoir une vision différente des choses. Et avec un peu de bienveillance on peut trouver une solution pour répondre à nos besoins de développement personnels, tout en tenant compte des besoins de l’autre. Et pour moi, c’est vraiment formidable ! »

    De son côté, Octavia Udrescu a détaillé pour nous la réaction des participants lorsqu’ils comprennent que chacun a ses propres stratégies pour répondre à ses besoins : « Les participants revenaient et nous racontaient : « J’ai commencé à écouter ! Avant, je ne pouvais pas écouter les autres, je trouvais ce qu’ils me disaient bête, mais désormais je me tais et j’écoute. Et cela me permet d’apprendre des choses intéressantes. On part souvent de l’idée que l’on est plus intelligent que l’autre, mais si on lui donne la chance de s’exprimer, de nous montrer son monde, on sera surpris. Peut-être découvrira-t-on que leurs idées sont tout aussi intéressantes, que nous avons les mêmes désirs et intentions, même si les modalités pour les accomplir sont différentes. C’est vraiment fascinant ! La nature humaine me fascine et la communication consciente m’aide à mieux me comprendre moi-même. Qu’est-ce que je veux, en fait ? Et puis, je regarde mes enfants et j’essaye de me souvenir de mes propres réactions à l’adolescence. Quelles réactions ? Quel comportement ? Est-ce que je criais sur ma mère ? Est-ce que je claquais les portes ? Bien sûr. Mais alors pourquoi est-ce que je faisais tout cela ? »

    Se demander « pourquoi », cela ouvre beaucoup de portes à la compréhension de soi et de l’autre, nous dit Octavia. Toutes les techniques de communication non-violente, elle les a appliquées d’abord en famille, avec ses filles. Quel résultat ? Octavia répond : « Désormais, j’ai une meilleure relation avec ma famille et moi-même. Par exemple, j’accepte mieux les refus. Ma fille est déjà adulte, elle a 20 ans. Désormais, si j’ai besoin d’aide, je négocie avec elle. Quand je lui dis « j’aurais besoin de ça ou ça » elle, qui connaît aussi les principes de la communication non-violente me dit parfois que je suis « passive-agressive » et que je la tiens coupable de certaines choses. Alors, maintenant je lui réponds : « Désolée, c’est ma faute.. Comment pourrais-je améliorer cela ? » Et elle me répond : « J’aimerais que tu me dises d’avance quand tu as besoin de mon aide et que tu ne me forces plus à faire quelque chose au pied levé ». Et moi, je poursuis : « Alors, aujourd’hui, je vais laver le linge et d’ici une heure j’aurai besoin que tu le mettes à sécher ». Et ça fonctionne ! J’en suis époustouflée ! Avant, lorsque je lui mettais la pression, cela ne fonctionnait pas. Maintenant j’ai cette ouverture d’esprit d’accepter un refus et je sais lui demander son opinion. Et ça marche. Puisqu’en fait, l’homme ressent le besoin de contribuer, mais il a aussi besoin d’avoir la liberté de choisir comment et quand apporter cette contribution. »

    En fait c’est par l’auto-empathie que nous arriverons à accepter plus facilement les choses, explique Octavia, qui nous fait encore part de son expérience personnelle : « Cela signifie que je suis capable de comprendre qu’un refus est un moment difficile pour moi et d’essayer de faire quelque chose pour me sentir mieux. Me sentir mieux physiquement, puisqu’un refus de la part de ma famille me fait si mal au cœur, au point de penser « ils ne m’aiment pas ». Alors je me dis : stop, ce n’est pas une question d’amour, c’est quelque chose d’important pour lui ou pour elle. C’est quelque chose que je peux accepter. Alors, je tourne mon attention vers des choses qui m’apportent un peu de réconfort – je regarde les fleurs, je dessine etc. »

    Après ce témoignage très personnel, nous invitons de nouveau au micro Decebal Popescu, pour nous dresser le portrait des personnes qui participent à ces ateliers de communication : « Nous aimerions avoir un public plus large et plus équilibré en terme de genre. Jusqu’ici, la plupart des personnes qui nous ont rejoint ont été des femmes, préoccupées d’avoir une meilleure relation avec elles-mêmes notamment. J’ai aussi été ravi de voir dans le public de nombreux parents, tant des mamans que des papas, des parents d’adolescents surtout. Une des meilleures expériences est le moment où chaque participant bénéficie de 2-3 minutes pour exprimer pourquoi il participe à cet atelier. A la fin de la rencontre, nous leur posons la question suivante : « c’était comment pour vous d’être écouté sans être interrompu pendant quelques minutes ? » Et leur réaction est toujours la même : « tu veux dire qu’il faut faire la même chose avec nos enfants ? »… »

    Mieux communiquer. A un moment donné chacun d’entre nous ressent ce besoin. Souvent, il faut commencer par mieux écouter. Par conséquent, on n’a pas tort de dire que les ateliers de communication non-violente sont une expérience nécessaire pour nous tous, car nous voulons tous pouvoir mieux communiquer. Pour les adolescents, l’essentiel est de faire ces cours en compagnie des parents, pour mieux apprendre et mieux se comprendre les uns les autres. (Trad. Andra Juganaru, Valentina Beleavski)

  • La culture comme thérapie du harcèlement

    La culture comme thérapie du harcèlement

    Parce
    qu’on décèle d’une manière très difficile les traces du harcèlement dans le
    psychique d’une victime, de traces difficiles à effacer, on doit aborder ce phénomène
    qui existe entre les enfants et les adolescents par des moyens créatifs. Il
    faut aussi que ces moyens atteignent les aspects qu’une méthode directe ne peut
    pas. Des fois, il faut recourir à l’art et à la culture pour que la victime
    comprenne ce qui lui arrive et pour qu’elle apprenne à réagir. C’est exactement
    ce que l’Association « Lumea bună » (Le Bon Monde) a entrepris de
    faire, dans le projet « Anti-harcèlement culturel dans la diaspora et dans
    le milieu rural ». La première édition du projet se déroule entre mars et
    octobre 2022.






    Larisa Popescu, la présidente de
    l’Association, nous offre des détails : « Il s’agit d’un projet d’éducation par la culture, cofinancé par
    l’Administration du Fonds Culturel National, dans lequel nous impliquons des
    enfants de cinq villages de Roumanie et de deux communautés de la diaspora, notamment
    d’Espagne et d’Irlande. Nous organisons pour eux plusieurs réunions et
    activités pour les sensibiliser au phénomène du harcèlement, pour leur faire
    comprendre ses effets et pour réduire ce phénomène. Pratiquement, nous
    organisons plusieurs ateliers, au cours desquels les enfants rencontrent des
    spécialistes du domaine culturel, mais aussi des experts spécialisés dans ce
    type d’agression, des conseillers spécialisés dans ce sujet. Les spécialistes
    en culture abordent le phénomène d’intimidation à partir du livre
    « Mauvais enfants », écrit par la dramaturge Mihaela Michailov. Les
    enfants lisent ce livre (donc ils pratiquent la langue roumaine) et comprennent
    une œuvre dramatique qui traite du phénomène de harcèlement. Ensuite, l’actrice
    Katia Pascariu, qui a joué dans cette pièce et a interprété plusieurs rôles,
    parle des émotions qui peuvent être véhiculées dans un spectacle d’art
    théâtral. Plus tard, les enfants font une parallèle entre les événements qu’ils
    ont vécus en tant que victimes ou en tant qu’observateurs. Ils discutent de la
    façon dont ils ont vécu ces émotions et du phénomène qu’ils ont rencontré dans l’œuvre
    théâtral. Ensuite, ils doivent organiser un événement culturel, dans lequel ils
    parlent de toute l’expérience du projet, ils invitent des enfants et des
    enseignements de la communauté ou de l’école à discuter du thème de la pièce et
    de leurs expériences. Finalement, ils font une exposition avec des collages,
    des photographies, des dessins, y compris des essais sur ce sujet, et discutent
    de l’approche reçue du conseiller en harcèlement, notamment à travers d’une
    vidéo sur ce sujet ».






    Phénomène
    de plus en plus répandu en Roumanie aussi, le harcèlement, ou l’intimidation
    entre enfants et adolescents, peut avoir des effets majeurs, en commençant par
    la dépression et allant même jusqu’au décrochage scolaire.






    De plus, selon l’endroit où il a lieu, ce
    phénomène a diverses manifestations, comme nous le dit aussi Larisa Popescu : « Depuis mars, nous avons déjà eu 12 ateliers, dans lesquels nous avons
    rencontré les enfants qui ont bénéficié du projet. D’après leurs histoires, on
    peut comprendre que le phénomène est très diversifié. D’une part, ce phénomène existe
    parmi les enfants roumains de la diaspora, même au sein de la communauté, mais
    d’une certaine manière, cela vient aussi de l’extérieur, car les enfants se
    sentent exclus. Mais ce n’est pas forcément du harcèlement. Le phénomène d’intimidation
    a lieu entre les membres de la communauté roumaine, plutôt qu’entre Espagnols
    et Roumains ou entre Irlandais et Roumains. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y
    a pas de tels exemples. Autre aspect important : ils comprennent comment
    ils peuvent réagir et le fait qu’il s’agisse d’un jeu de pouvoir. J’ai appris
    de certains enfants à quel point leur expérience les a touchés, en plus du fait
    que ces évènements ont diminué leur motivation à apprendre ou leur envie d’aller
    à l’école. Il y a eu des enfants qui n’en ont parlé à leurs parents qu’au bout
    d’un an environ, alors qu’ils subissaient déjà un léger trauma. Nous nous
    sommes rendu compte aussi à quel point la finalité de nos projets touchait
    certains d’entre eux. De manière générale, tout ce que nous faisons au sein de
    l’Association va dans ce sens : stimuler la motivation dans le processus d’apprentissage
    et réduire le décrochage scolaire qui est très élevé en milieu rural ».




    .


    La
    pièce écrite et mise en scène par Mihaela Michailov et interprétée par Katia
    Pascariu est, en fait, un miroir où les victimes voient clairement leurs
    propres sentiments, ce qui les aide à trouver des solutions.






    Larisa
    Popescu nous explique comment l’art est plus efficace de ce point de vue : « Par cette approche, à l’aide de ces spécialistes
    et de la culture, tout est plus facile à gérer. D’abord, les enfants parlent du
    phénomène comme s’il s’agissait de quelque chose de l’extérieur, parce qu’ils
    lisent l’histoire d’un personnage ou ils voient un personnage mis en scène dans
    une pièce de théâtre. Après, ils passent à une approche personnelle où ils
    discutent du harcèlement et de sujets plus personnels avec le conseiller. Nous
    avons également cherché des solutions à leurs traumas (…) telles qu’une amitié
    saine, un environnement scolaire sain, la confiance les uns envers les autres,
    la communauté et le respect. Les enfants ont besoin de compréhension et de
    communication pour pourvoir résoudre les problèmes qui surviennent, au lieu de les amplifier, sans affecter
    les relations avec les collègues ».








    En
    mai et juin, les ateliers du projet culturel Anti-harcèlement dans la diaspora
    et les zones rurales ont eu lieu en Roumanie, en Espagne et en Irlande. A l’automne,
    le projet sera finalisé à Bucarest, au siège de la Bibliothèque Métropolitaine,
    par une présentation de dessins, d’essais et de films réalisés par des enfants
    sur le thème du harcèlement. (Trad. Andra Juganaru)

  • Ateliers créatifs pour les adolescents malentendants

    Ateliers créatifs pour les adolescents malentendants

    Fondée
    en mars 2019, l’association VAR (Value at Risk, soit Valeur à risque) est une
    organisation non gouvernementale, sans but lucratif et sans affiliation
    politique ou religieuse. Elle a pour objectif de répondre aux problématiques et
    besoins des communautés grâce à la création et à la promotion de projets éducatifs,
    sociaux et culturels au travers de la performance artistique, du cinéma, de la
    musique, de la danse et du théâtre. L’association s’est fait connaître grâce à
    son projet « Ville M » dans le métro de Bucarest, et est revenue avec
    « Wave for Me » en février.






    « Wave for Me » est un projet
    international spécial, comme nous l’explique Vero Nica, chef de projet chez VAR
    : « Wave for Me est un projet
    international qui a pour vocation de promouvoir le potentiel créatif des jeunes
    malentendants, ceux qui portent des implants ou des prothèses auditives. Cela
    s’inscrit en quelque sorte dans la continuité de notre démarche qui consiste à
    accompagner les jeunes malentendants. Ces derniers ont été particulièrement
    touchés au début de la pandémie, car leur mode de communication avec leur
    entourage a été perturbé. Ils ont besoin de beaucoup de soutien, et en ce sens
    ce projet consiste à venir à leur rencontre. C’est un vaste projet qui propose
    de mettre sur pied une galerie virtuelle d’art et qui se distingue par
    l’implication de communautés du monde entier. Nous allons en effet organiser un
    appel à projets le 1er avril auquel pourront répondre des jeunes des
    quatre coins du monde, passionnés d’arts visuels et qui pourront nous envoyer
    des photos de leurs travaux, peintures, photographies, sculptures afin de
    remplir notre galerie virtuelle. Nous souhaitons que notre plateforme Wave for Me
    soit un canal simple de communication, conçu et adapté pour eux, pour ces
    jeunes qui éprouvent des difficultés à communiquer avec leur entourage. »









    Dans un
    premier temps, un groupe de travail interdisciplinaire s’est proposé d’apporter
    son soutien à trois ateliers (arts visuels, prise de parole en public et percussion),
    chacun organisé autour de cinq rencontres. 24 adolescents malentendants de
    Roumanie, âgés entre 14 et 18 ans, pourront participer gratuitement.






    Vero
    Nica nous en dit plus : « Tout a
    commencé en février, avec l’organisation d’une série d’ateliers d’arts visuels,
    de percussion et de prise de parole en public. Ces ateliers s’adressent aux
    adolescents roumains. 24 adolescents ont pu s’inscrire. Ils sont ravis comme
    tout et sont très créatifs. La prochaine étape consistera à inaugurer la
    galerie d’art virtuel. Certaines œuvres seront ensuite présentées dans le cadre
    d’une exposition qui voyagera de Sibiu à Bucarest en passant par Timişoara et Iaşi.
    Cette dernière servira de conclusion, reprenant chacune des étapes du projet. A
    l’heure actuelle nous accompagnons 24 jeunes et nous avons déjà entamé des
    discutions avec des organisations internationales. Nous sommes ravis d’avoir
    l’opportunité de développer ce canal créatif grâce au cofinancement du Fonds
    culturel national. »






    Dans le même
    temps, l’association s’est proposé de poser les jalons de la plateforme qui
    accueillera la galerie d’art virtuelle. Un espace consacré aux adolescents et
    préadolescents malentendants de Roumanie et du monde entier. L’exposition
    présentera aussi les travaux réalisés au cours des différents ateliers ainsi
    que ceux obtenus après l’appel à projets du 1er avril.






    Vero Nica,
    cheffe de projet de VAR, nous en dit plus : « Cette galerie d’art est consacrée aux jeunes âgés de 12 à 18
    ans. C’est en fait le cas du projet dans son ensemble, car nous avons aussi une
    série de podcasts auxquels ont participé des jeunes déjà actifs dans le domaine
    de la culture. Le premier podcast a été réalisé par Glinkor Gora. Il est
    déjà disponible sur le site internet du projet. Il s’adresse surtout aux 12 -
    18 ans, mais nous sommes convaincus que nous serons bientôt suivis aussi par un
    public plus large, jusqu’à 30 ans. C’est notre objectif. »








    Le troisième volet du projet consiste à
    créer et diffuser 6 podcasts ayant pour invités des adultes malentendants de
    Roumanie et de l’étranger et qui soient impliqués dans les domaines de l’art et
    de la culture. Par le biais de ces vidéos, les organisateurs souhaitent réunir
    des acteurs issus de contextes géographiques différents, partageant des expériences,
    des intérêts et des besoins similaires. L’objectif est d’offrir aux adolescents
    malentendants la possibilité de découvrir des influenceurs auxquels ils
    puissent s’identifier.








    L’exposition itinérante
    qui conclura le projet est prévue pour le mois de juillet. Vous pouvez suivre
    son évolution sur la page Facebook WaveforMe ainsi que sur la page Instagram waveforme.var.
    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Plus d’écran, moins d’école

    Plus d’écran, moins d’école

    Le progrès technologique a profondément bouleversé la société moderne et a engendré des changements encore inimaginables il y a une vingtaine d’années. Il fait désormais partie intégrante de nos vies. Le recours massif aux technologies modernes nous a certes permis de gagner en confort et en ressources. Mais il a apporté avec lui son lot de problèmes sociaux et psychologiques. Parmi eux, la dépendance chronique à la technologie.



    Il s’agit d’une catégorie spéciale de dépendance comportementale (non chimique). Elle implique une interaction excessive des hommes avec les machines. Les dépendances à Internet, aux smartphones et aux jeux vidéo constituent les trois principales de ce phénomène. On a constaté que ce type de dépendance à la technologie avait des conséquences néfastes sur bien des aspects de nos vies, comme par exemple la santé, le bien-être et la scolarité des adolescents. Les adolescents sont en effet les plus vulnérables face au numérique. Mais d’où cela provient-il ? Comment expliquer rationnellement que les enfants passent tout ce temps sur les écrans ? Maria Elena Dumitrescu, psychologue et spécialiste en thérapie cognitive comportementale, nous explique les origines de ce phénomène.



    « A la naissance, notre toute première émotion est la peur. Le nourrisson quitte le ventre de sa mère et se retrouve confronté à un monde étranger, plein d’incertitudes. Il a besoin d’être rassuré. Il pleure, appelle sa mère, comme s’il cherchait à lui dire « vois-moi », « entends-moi », « regarde-moi ». Pour se rassurer, sa première réaction est de rechercher de l’attention. Sa mère lui procure des aliments, lui offre amour et protection. Le nourrisson ressent cet amour, qui vient remplacer la peur et satisfait son besoin d’être rassuré, qu’il associe avec un sentiment de plaisir. Ainsi, notre cerveau devient dépendant au plaisir. Une émotion que nous apprenons ensuite à satisfaire grâce à notre capacité à nous divertir. Internet, et plus particulièrement les réseaux sociaux, peuvent partiellement nous aider à y parvenir, en comblant une partie de nos besoins primaires, et notre fameux besoin d’attention. Sur les réseaux, nous sommes vus, observés, écoutés. Les mentions « j’aime », les émojis cœurs et les commentaires peuvent répondre à notre besoin de nous sentir appréciés. »



    Parlons maintenant des parents. Evidemment, ils sont pleins de bonnes intentions. Mais à force de répéter sans cesse à leurs enfants qu’ils ne peuvent rien faire sans leur accord, rien d’étonnant que les enfants choisissent de s’évader sur Internet, où tout, je dis bien tout, leur est accessible. Maria Elena Dumitrescu explique :



    « J’ai déjà évoqué deux besoins primaires des enfants. Il y en a évidemment d’autres. J’aimerais souligner ici que les parents, aussi plein d’amour et de bonne volonté soient-ils, transmettent aux enfants en bas âge le message suivant : ils ne peuvent rien faire sans eux. Ce qui est vrai. Mais en grandissant, l’enfant passe par différentes étapes de développement, et il serait bon qu’il se réapproprie ce pouvoir d’agir seul. En grandissant, il doit pouvoir sentir qu’il a cette capacité. Bien souvent, l’adulte est persuadé que le vieillissement biologique lui a permis de résoudre ce manque de confiance en soi. Il n’en est rien. C’est une question de maturité émotionnelle qui ne relève pas nécessairement de l’âge. Nous devons rendre à nos enfants ce pouvoir d’agir seuls. Les jeux en ligne peuvent leur offrir ce sentiment de puissance. Ils peuvent faire dans le virtuel tout ce qu’ils ne peuvent pas faire dans le réel. »



    7 heures et 22 minutes par jour. Voilà en moyenne le temps que passe un adolescent sur Internet. C’est ce qu’affirme une étude réalisée et publiée cette année dans les « Rapports actuels de pédiatrie ». C’est bien plus que le temps de sommeil ou le temps passé à l’école. Les jeunes se tournent vers leurs pairs pour obtenir du soutien. Et le téléphone leur offre un moyen de rester constamment connectés les uns aux autres. De même, il leur offre un accès illimité aux réseaux sociaux qui modèlent et définissent la culture des jeunes. Maria Elena Dumitrescu nous en dit plus :



    « Les groupes d’enfants se réunissent dans la vie réelle. Mais ils communiquent dans le monde virtuel. Il est intéressant de se demander pourquoi. C’est encore plus vrai pendant la puberté, à l’adolescence, lorsque l’image est importante, que le besoin d’être vu sous un certain angle se fait fortement ressentir. Le virtuel facilite cela, et facilite aussi les interactions avec les autres. Lorsque l’on n’a pas confiance en soi, le virtuel facilite en quelque sorte cette exposition, et nous cherchons tous à nous faciliter les choses. Le problème, c’est que cela n’aide pas les enfants dans leur développement, il faut trouver un juste milieu. Nous vivons à l’ère d’Internet et du tout connecté. Il ne faut pas interdire non plus. Car tout le monde finit par braver les interdits, c’est dans notre nature. Nous poussons parfois les choses à l’extrême et imposons ces interdits, sans offrir aux enfants la possibilité de passer outre. Cela peut fortement les déstabiliser, car ils risquent d’être exclus ou rejetés de leur groupe. D’autre part, cela vient mettre à mal son besoin d’appartenance au groupe. L’enfant peut alors avoir l’impression qu’il n’a pas satisfait son besoin de se sentir accepté et respecté. Il faut apporter à l’enfant ce sentiment d’être soutenu. Lui donner la possibilité de goûter au plaisir des choses bien faites, dans le monde réel. Il faut trouver un équilibre entre vie réelle et réalité virtuelle. »



    Le psychologue, tout comme les parents, joue un rôle essentiel dans cette éducation. Il peut aider l’enfant à comprendre qu’Internet n’est pas une force obscure dont il doit se libérer, mais qu’il s’agit aussi d’un outil très utile au quotidien :



    « La psychoéducation est primordiale pour comprendre le processus de développement de l’enfant. Car il nous faut comprendre comment répondre à son besoin afin de l’aider à développer son estime et sa confiance en soi, afin qu’il s’épanouisse pleinement et exprime tout son potentiel. Il prendra ainsi goût aux choses bien faites et cela donnera du sens à sa vie. La rencontre entre le psychothérapeute et l’enfant implique un rôle actif des parents dans le processus thérapeutique. En effet, en grandissant, l’enfant va avoir besoin du soutien et de l’encadrement de ses proches. Il faut faire des technologies, des jeux vidéo et des réseaux sociaux des outils d’accompagnement de l’enfant dans son développement, et non une réalité parallèle », a conclu Maria Elena Dumitrescu au micro de RRI.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)


  • « Goûte attentivement. Profite du moment »

    « Goûte attentivement. Profite du moment »

    Selon
    les statistiques européennes, le nombre de jeunes prêts à remplacer les repas
    quotidiens par des casse-croûte est à la hausse. Préoccupés par le contrôle des
    portions, les adolescents sont capables de ne pas toucher au chocolat, par
    exemple, en s’imaginant que de cette manière, ils pourront avoir le corps idéal.
    Malheureusement, la situation sur le terrain dit le contraire : à l’heure
    actuelle, filles et garçons se confrontent soient au surpoids, soit à
    l’anorexie. Du coup, par son programme « Goûte attentivement. Profite du
    moment », la Roumanie se propose d’améliorer les habitudes alimentaires des
    jeunes, en les soutenant dans leurs efforts d’avoir une relation plus saine
    avec l’alimentation.




    Florentina
    Balos, ambassadrice du programme mentionné, affirme que : « Goûte
    attentivement. Profite du moment » est ciblé sur l’attention que l’on doit
    prêter aux repas afin de profiter de l’instant présent, de savourer le goût des
    aliments, d’y prendre plaisir car les goûters font partie de notre vie. Lancé
    par l’Association « Roumain à
    100% », le projet a été initié en partenariat avec l’Autorité nationale
    pour la protection du consommateur et 5 lycées de Bucarest. Les études ont
    montré que les jeunes préfèrent les goûters aux repas consistants, ce qui fait
    que des questions telles « qu’est-ce qu’on mange ? »,
    « pourquoi mange-t-on ? » et « comment
    mange-t-on ? » restent sans réponse. On mange de manière chaotique, souvent
    on ne sait même pas de quoi on se nourrit, puisqu’on ne lit pas les étiquettes.
    Du coup, notre projet se propose d’informer et d’éduquer le jeune public dans
    cette direction ».






    A partir du moment
    où l’on est bien informé, on pourrait enfin faire notre choix, affirme
    Florentina Balos : « Le projet comporte plusieurs étapes. Dans un
    premier temps, on a proposé aux adolescents un atelier de nutrition pour leur
    apprendre à bien manger, à calculer la valeur nutritionnelle des aliments et à
    en décider les quantités idéales, en fonction de l’âge et de l’effort. La
    deuxième étape a consisté en un atelier de lecture des étiquettes alimentaires
    présenté par Veronica Mitran, vice-présidente de l’Agence nationale pour la protection
    du consommateur. L’occasion d’apprendre aux élèves comment interpréter
    correctement une étiquette, tout en leur expliquant la signification de tous
    ces termes que le plus souvent on lit sans en comprendre le sens. Après, on a
    invité un psychologue pour essayer de répondre à la question « le
    grignotage, à quoi ça sert? », ce qui a entraîné un débat sur la notion de
    caprice. Car, le plus souvent, c’est par caprice que l’on grignote, pour
    atténuer le stress, la tristesse ou la colère. Ou encore on sent le besoin de
    manger devant les écrans sans avoir forcément faim. D’où l’importance de tempérer
    un peu nos émotions. »







    Environ 550
    adolescents roumains ont participé à la phase pilote de ce projet, dont une
    dizaine se sont vu proposer une session de mentorat de la part d’un expert en
    planification et organisation des repas. Du coup, ils ont appris comment faire
    pour marier proprement repas, devoirs et loisirs afin de ne pas négliger une
    alimentation correcte sous prétexte d’un manque de temps.






    Florentina
    Balos : « A la fin de cette phase pilote, les jeunes ont passé un
    test. Il convient de mentionner que trois semaines durant et aidés par nos
    experts, ils ont noté dans un journal tout ce qu’ils faisaient au cours d’une
    journée : les heures des repas, celles de leurs devoirs, les quantités
    d’aliments consommés. Nous avons souhaité leur imposer un modèle pour l’avenir
    aussi. A la fin des ateliers, les participants ont été invités à imaginer leurs
    propres plans, en fonction de leur imagination. Du coup, ils ont décrit leur
    façon de manger correctement ou encore les changements que notre programme a
    entrainés dans leur planning. 50 jeunes se sont même vu récompenser. Au moment
    de la remise des prix, on les a interviewés pour apprendre d’eux si ce projet
    les avait vraiment aidés. Et leurs retours ont été plus que gratifiants. Je me
    rappelle, par exemple, une jeune fille qui a affirmé qu’avant, elle pensait que
    tous les aliments faisaient grossir, que tout ce qu’elle mangeait la faisait
    prendre du poids. C’est vrai qu’elle était légèrement en surpoids, mais c’était
    plutôt le stress le responsable. Car elle disait que même boire de l’eau la
    faisait grossir. En revanche, grâce à notre projet, elle a compris les erreurs
    qu’elle faisait d’associer certains aliments et de remplacer les repas par des
    goûters. Du coup, elle semblait déterminée à améliorer sa façon de se
    nourrir. »







    Déroulé entre
    décembre 2020 et juin 2021, le programme « Goûte attentivement. Profite du
    moment » s’est voulu un programme éducatif censé corriger les mauvaises
    habitudes alimentaires parmi les jeunes roumains. Espérons qu’une fois les
    vacances finies, le nombre des adolescents roumains intéressés à se nourrir
    correctement sera à la hausse. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Vaccination et assouplissement des restrictions

    Vaccination et assouplissement des restrictions

    Voici une bonne
    nouvelle pour les parents qui souhaitent protéger leurs enfants contre le
    coronavirus. A compter de ce mercredi, 2 juin, le sérum produit par Pfizer peut
    être administré aux adolescents de 12-15 ans. Pour ce faire, il faut prendre un
    rendez-vous sur la plate-forme dédiée à la vaccination. Pas besoin de créer un
    compte pour les enfants, les parents peuvent les inscrire sur leur propre
    profil. Le schéma de la vaccination et les modalités de prendre rendez-vous
    sont les mêmes que pour les adultes, mais pour les jeunes, l’accord des parents
    ou du tuteur légal est obligatoire. Selon les études menées jusqu’ici, le
    vaccin est sûr et très efficace pour cette tranche d’âge qui le tolère très
    bien. Aucun cas de contamination au coronavirus n’a été enregistré dans les
    rangs des jeunes vaccinés, à comparer avec les enfants non-vaccinés.








    Toutefois, le
    rythme de la vaccination anticovid ralentit en Roumanie, par rapport à la période
    où une centaine de milliers de personnes étaient immunisées chaque jour. Cette
    baisse d’intérêt pour le vaccin est une véritable source d’inquiétude, affirme
    de son côté la ministre de la Santé, Ioana Mihăilă. « C’était à anticiper,
    en quelque sorte, puisqu’il existe un pourcentage de la population qui souhaitait
    se faire vacciner et qui l’a déjà fait et une autre partie de la population qui
    nécessite d’être stimulée pour se faire immuniser. Et je pense que ce moment
    est arrivé : on a à faire à cette catégorie de la population qui a besoin
    d’être persuadée ou pour laquelle le vaccin doit être très accessible », a expliqué
    la ministre de la Santé pour une télévision privée. L’accès au vaccin n’est
    plus un problème, a-t-elle encore souligné, à la seule exception des zones
    rurales isolées, où les médecins traitants n’ont pas encore démarré la vaccination.
    Pour le reste du pays, le vaccin est facilement accessible, mais les gens ont peut-être
    besoin de davantage de temps pour décider, estime Ioana Mihăilă. C’est pourquoi, les autorités sont en train de
    chercher des solutions afin d’envoyer les ressources humaines du milieu urbain
    en milieu rural, pour y faire croître le taux de vaccination de la population. La
    ministre de la Santé, qui est aussi médecin, plaide donc pour la vaccination,
    se disant persuadée que le sérum anticovid n’a pas d’effets négatifs sur le
    long terme, comme certains pourraient le croire. Par contre, les effets de la
    maladie sur le moyen et le long terme sont incontestable, précise-t-elle.








    Pour l’instant,
    l’enthousiasme pour la vaccination est à la baisse en Roumanie et les marathons de la vaccination ne sont plus
    aussi recherchés qu’au début. Du coup, le seuil des 5 millions de vaccinés avant
    le 1er juin n’a pas été atteint. Heureusement, le taux d’infection
    est très réduit en ce moment. Cela a permis à la Roumanie à entrer dans une nouvelle
    étape de l’assouplissement des restrictions à compter du 1er juin. Il
    est à nouveau possible d’organiser des fêtes privées, mais avec un nombre
    limité de personnes, alors que les compétitions sportives peuvent se tenir dans
    des espaces clos en présence du public. Les clubs et discothèques ont rouvert,
    tout comme les piscines et les aires de jeux pour enfants aménagées à
    l’intérieur. Le nombre des participants y est quand même limité, mais il peut
    être élargi si toutes les personnes sont vaccinées. Un millier de personnes au
    maximum peuvent désormais participer à des activités culturelles tenues dans
    des espaces clos. C’est valable dans toutes les localités où le taux de
    contamination est inférieur à 3 cas par mille habitants dépistés en 14 jours.
    Qui plus est, dans les bureaux où un maximum de 5 personnes travaillent et que
    toutes soient complètement vaccinées, il est possible de renoncer au masque de
    protection. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Jeunes roumains d’hier et d’aujourd’hui

    Jeunes roumains d’hier et d’aujourd’hui

    Aujourd’hui
    nous parlons des jeunes roumains d’hier et d’aujourd’hui. Nous commencerons par
    le présent et nous allons faire la connaissance d’une jeune femme qui est en
    train de faire un stage au sein du Parlement européen. Ensuite, nous découvrirons
    une exposition consacrée aux adolescents roumains qui ont perdu la vie dans la
    révolution anticommuniste de décembre 1989. Clin d’œil sur le passé et l’avenir
    de la jeunesse roumaine.

    Simina Tulbure
    est une jeune femme très ambitieuse et très impliquée dans l’espace civique. Elle
    est née dans le nord extrême de la Roumanie, à Baia Mare, et a fait ses études
    universitaires en Grande Bretagne, une expérience qui l’a aidée à consolider
    son parcours professionnel depuis ses années d’études universitaire.

    Au micro
    de notre collègue Monica Chiorpec Simina Tulbure raconte son expérience au Parlement Européen.

    Et maintenant,
    clin d’œil sur le passé. Cette liberté d’options et de mouvement dont parlait
    notre interlocutrice antérieure, n’existait pas il y a une trentaine d’années
    et elle n’aurait pas été possible sans le sacrifice des jeunes qui ont lutté pour
    la chute du communisme en décembre 1989. C’est
    justement pour leur rendre hommage que le Musée national d’histoire de la
    Roumanie a organisé fin décembre 2020 une petite exposition très spéciale et très
    émouvante intitulée « Diana, l’héroïne de la Salle Dalles ». Il faut préciser que la Salle Dalles était jadis une
    librairie et une salle d’exposition au centre – ville de Bucarest, Place de l’Université,
    au Km zéro de la capitale, l’endroit emblématique de la révolution anticommuniste
    roumaine. Voyons maintenant qui est cette héroïne de la Salle Dalles et
    pourquoi une exposition lui a été consacrée.

    Au micro de notre collègue Ion
    Puican, Cristina Păiuşan Nuică, chercheuse au Musée national d’histoire de la
    Roumanie.

  • Les dramaturges en herbe de Roumanie

    Les dramaturges en herbe de Roumanie

    Le Concours d’écriture dramatique New Drama, destiné aux jeunes entre 14 et 18 ans et organisé par le Théâtre Excelsior de Bucarest, en est à sa sixième édition. Les adolescents sont invités à écrire une pièce en un acte et à l’envoyer au théâtre, avec une lettre de motivation. Les pièces inscrites aux concours seront, comme chaque année, jugées par un jury de professionnels du théâtre, dramaturges, metteurs en scènes, critiques de théâtre. Le texte gagnant sera mis en scène dans la saison à venir et entrera dans le répertoire du Théâtre Excelsior.

    Elena Patap, secrétaire littéraire au Théâtre Excelsior et coordinatrice du concours d’écriture théâtrale New Drama, nous parle de l’idée à l’origine de ce concours : « Tout est parti du fait que notre théâtre est le seul de Bucarest et du pays à s’adresser à un public très particulier : les adolescents. Nous avons alors essayé d’organiser aussi des projets liés au théâtre qui s’adressent aux jeunes. Nous avons lancé ce concours d’écriture théâtrale, nous organisons un festival de théâtre professionnel pour les jeunes, TEENFEst, ainsi qu’un laboratoire de théâtre, Relief.»

    Le jury du concours New Drama choisit, dans un premier temps, six pièces. Puis, les auteurs de textes sélectionnés participent à un atelier d’écriture théâtrale animé par un dramaturge réputé et leurs pièces sont ensuite montées par des metteurs en scène et des acteurs professionnels dans le cadre de spectacles-lecture. A la fin du processus, le jury choisit la pièce gagnante.

    Depuis six ans, le concours New Drama suscite un large intérêt de la part des jeunes. Dès la première édition, 99 pièces d’adolescents issus de 45 communes différentes ont été envoyées, mais le nombre de pièces varie en fonction des années. Par ailleurs, beaucoup parmi les auteurs finalistes choisissent de s’orienter par la suite vers des études de théâtre.

    Elena Patap, la coordinatrice du projet : « Il est vrai que ceux qui participent au concours et notamment ceux qui voient leurs pièces sélectionnées dans la deuxième phase de la compétition, font du théâtre, écrivent des pièces et font partie de troupes de théâtre composées de lycéens. Nous avons eu la surprise de constater que la grande majorité des finalistes choisissent de se lancer dans le théâtre. Bogdan Capşa, le gagnant de la deuxième édition, se forme au métier de comédien au Conservatoire de Târgu Mureş ; Victor Morozov, suit aujourd’hui des cours d’écriture de scénario dans une prestigieuse université française, à Grenoble ; ou encore Alexandru Gorghe, étudiant en mise en scène à la Faculté de théâtre de Cluj. Sa pièce, « Le garçon aux chaussettes roses », a remporté le concours en 2018 et est actuellement à l’affiche du Théâtre Excelsior. L’auteur, qui a écrit la pièce quand il était lycéen à Botoşani, vient de gagner une bourse pour étudier la mise en scène à Londres. La lauréate de l’année dernière est Carmen Thea Drăgoreanu, avec « La théorie de la Terre plate ». Sa pièce n’a pas encore été montée, elle le sera vers la fin de la saison, en mai ou juin 2020. »

    Cette dernière a aujourd’hui 18 ans et est en terminale au lycée. Elle nous parle de sa participation au concours New Drama.

    Thea Drăgoreanu : « C’est ma professeure de roumain qui m’en a parlé. J’avais participé, l’année précédente, à un concours de nouvelles et je me suis dit : pourquoi pas ? Je veux aider les gens à travers mon écriture, c’est comme ça que l’idée de la pièce m’est venue. J’ai alors pensé que je pourrais écrire une pièce pour les enfants et les parents. »

    Et de quoi parle votre pièce, Thea Drăgoreanu ? « Un groupe d’enfants, des amis, sont à la mer. Un accident les fait arriver sur une épave et ils y vivent plein d’aventures. Peu à peu, une partie d’entre eux se rendent compte qu’ils ont mal interprété la manière qu’avaient leurs parents de manifester leur amour. »

    Thea Drăgoreanu est en train de vivre une expérience rare, celle de voir sa pièce montée pour être jouée sur scène. En plus, elle a eu la chance de travailler avec Peca Ştefan, jeune dramaturge roumain qui a étudié l’écriture théâtrale à l’Université de New York, a été résident du programme international d’écriture de Royal Court Theatre de Londres et a remporté plusieurs prix internationaux.

    Thea Drăgoreanu : « Cette expérience m’a beaucoup apporté. J’ai aussi énormément aimé collaborer avec monsieur Peca, qui nous a aidés, j’ai aimé rencontrer d’autres jeunes qui partagent le même rêve que moi. Nous avons lu les autres pièces finalistes, les avons corrigées ensemble. Nous avons été guidés pour le faire et il y a eu beaucoup d’entraide. C’est comme un rêve qui se réalise. Je suis en terminale maintenant, alors je ne pourrai pas être très présente pour la création de ma pièce, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider. Moi, je veux devenir réalisatrice. J’ai été influencée par le premier prix que j’ai reçu, au concours de nouvelles. J’ai pensé qu’il serait génial de faire des films d’après mes écrits, c’est comme ça que j’ai eu l’idée. »

    Elena Patap, du Théâtre Excelsior, tient à lancer une invitation aux jeunes de Roumanie, dans l’espoir de garder le concours New Drama tout aussi excitant que jusqu’à présent : « J’invite tous les adolescents qui aiment le théâtre à prendre leur stylo ou à se mettre derrière leur clavier pour écrire une pièce de théâtre. Peu importe s’ils l’ont déjà fait ou s’ils ont lu beaucoup de théâtre auparavant. Il est certain qu’ils ont déjà lu ou vu des pièces dans des salles de spectacle ou à la télévision. Ce qui compte, c’est qu’ils libèrent leur imagination et qu’ils profitent de cette expérience. Nous attendons avec joie le résultat de leur travail. »Nous aussi nous attendons avec intérêt de voir au théâtre les pièces gagnantes ! (Trad. Elena Diaconu)

  • Le bonheur dans une chanson

    Le bonheur dans une chanson

    Confinés à la maison
    avec des enfants ? Une situation difficile à gérer, vous allez dire et
    pourtant, l’Internet regorge de toute sorte d’idées à occuper les tout petits.
    Je laisse à Valentina le plaisir de vous parler des gamins et moi, je vais vous donner
    quelques idées à occuper les plus grands, comme la mienne, 15 ans bientôt.

    Pour
    un adolescent, le confinement avec des parents s’avère pesant et pourtant, de
    temps en temps, ils sortent de leur tanière. Attention, quand cela arrive, il
    faut bien en profiter, car ces moments se font plutôt rares. Qu’est-ce qu’on
    pourrait faire avec les ados ? Hé bien, on pourrait regarder un film, préparer un gâteau, jouer au
    Monopoly ou aux cartes, discuter de leurs copains de classe, les laisser parler tout
    simplement, répondre à leurs questions ou encore, s’amuser à danser, à faire du
    Karaoké ou, le passe-temps préféré de ma fille, écouter les chansons
    qu’ils aiment bien. De cette manière, vous serez toujours au courant des
    derniers tubes et ça, ça va vous conférer un statut privilégiés parmi leurs copains. Bonheur garanti.

  • Diana Lupu en dialogue avec les ados

    Diana Lupu en dialogue avec les ados

    Diana Lupu est une jeune psychothérapeute qui s’est proposée de créer un espace de dialogue sécurisant pour les adolescents et adapté à leurs besoins. Ainsi, en compagnie de Raluca Anton, Diana Lupu mène actuellement un projet inédit dans plusieurs lycées de Bucarest, qui encourage les élèves à s’exprimer sur les principaux problèmes émotionnels auxquels ils sont confrontés à leur âge.

    Diana Lupu : Le projet Love Is Fun but Complicated est né il y a un an, porté par Raluca Anton et moi-même, et a impliqué une ouverture au public. Nous avons cherché à communiquer avec les gens, à appréhender leur rapport à l’intimité, avec eux-mêmes, et leurs questions à ce sujet. Nous demandons toujours à nos invités ainsi qu’au public quel message ils ont reçu, lorsqu’ils étaient enfants, au sujet de l’intimité et des relations, et ce que leur ont transmis leurs parents en ce sens. Systématiquement, les personnes interrogées nous ont répondu qu’elles n’avaient jamais abordé cette question ou qu’elles avaient eu honte d’aborder ce sujet avec leurs parents. De là nous nous sommes interrogés sur le rôle que nous pouvions jouer dans une situation qui tire son origine dans l’enfance ou dans l’adolescence. Nous nous sommes penchés sur l’adolescence, car il s’agit d’une période tumultueuse, pleine de questions et marquée par l’anxiété.

    C’est avec les élèves du Collège national Gheorghe Lazăr de Bucarest que Diana Lupu a débuté le projet. Les participants et les organisateurs se sont mutuellement surpris par leur courage et leur sincérité.

    Diana Lupu : Nous avons lancé le projet Love Is Fun but Complicated s’invite dans ton lycée avec le Collège national Gheorghe Lazăr de Bucarest, où nous avons eu la surprise de rencontrer 250 élèves. Ils nous ont impressionnés car ils ont fait preuve de curiosité et de courage en osant prendre la parole au micro devant tous leurs camarades. Ils ont parlé de leurs relations amicales, de leurs relations avec leurs professeurs, avec leurs parents et de comment ils abordent certains sujets sensibles avec eux. Cette expérience a été surprenante. Si nous leur offrons un espace dans lequel ils se sentent en sécurité, ils viennent à notre rencontre et se dévoilent. Un tel espace leur offre la possibilité de parler, de s’exprimer et d’obtenir des informations de la part de spécialistes.

    En plus d’instaurer un dialogue avec les adolescents, la psychothérapeute Diana Lupu participe à d’autres projets à impact social. Le plus important est celui qui vient en aide aux femmes victimes d’abus de toutes sortes.

    Diana Lupu : En plus de Love Is Fun, je travaille actuellement sur un autre projet qui me tient à cœur et qui s’intitule Si eu reusesc (Moi aussi j’y arrive), avec l’Association pour la liberté et l’égalité de genre. Ce projet cherche à mettre en avant l’idée de réussite chez les femmes qui ont été victimes de violences et s’en sont sorties, car souvent les médias véhiculent des informations négatives. Ce qui nous préoccupe c’est qu’en Roumanie, une une femme puisse être victime de violences aussi bien physiques que psychologiques, ou encore d’abus financiers, et qu’on lui dise qu’elle ne peut rien y changer. Grâce à ce projet, l’année dernière, nous avons réussi à mettre en place notre premier groupe de soutien, composé de 25 femmes qui sont parvenues à surmonter leur condition et à rompre la spirale de la violence.

    Diana Lupu est persuadée que nous sommes, en général, de plus en plus attentifs aux problèmes auxquels sont confrontés les gens qui nous entourent. Il est cependant essentiel d’agir. Plus nous sommes nombreux à apporter notre soutien, plus nous sommes en mesure d’aider ceux qui en ont le plus besoin.

    Diana Lupu : Il est essentiel que la société en prenne conscience, mais je pense qu’ensuite il faut agir. C’est ce que nous tentons de faire avec ce projet, agir et donner l’impulsion, car cela produit un effet boule de neige. Au depart elle est petite, puis à mesure qu’on la fait rouler elle grandit, jusqu’à devenir énorme. Il en est de même avec les gens. Nous ne nous rendons pas compte que la violence existe. C’est terrible de rester sans rien faire.

    Le pouvoir de faire évoluer les mentalités dans notre société réside dans la volonté des jeunes générations à s’impliquer activement dans leurs communautés respectives.

    Quelle est la façon la plus utile de s’impliquer ? Diana Lupu : Le conseil que je donne est basé sur mon expérience personnelle : le bénévolat. Il faut trouver une association ou une organisation qui partage vos valeurs et vos idées. Dans laquelle vous pourrez vous épanouir et constater que vous pouvez faire quelque chose. Il est important de prendre conscience que ce qui semble être une action minime pour le bénévole est en fait d’une importance capitale. Le bénévolat apporte énormément en termes de développement personnel et de connaissance de soi.

    Depuis le lycée, la psychologue et coach Diana Lupu s’est consacrée à des activités en lien avec l’éducation et l’intégration sociale. Sa mission se poursuit encore aujourd’hui après des adolescents pour qui elle est une amie de confiance. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Le travail avec les jeunes en Roumanie

    Le travail avec les jeunes en Roumanie

    « Nous avons besoin d’un plus grand nombre de conseillers en insertion sociale et professionnelle pour aider les jeunes des communautés à mettre en valeur leur potentiel, à s’intégrer à la société, à interagir avec d’autres jeunes, à mieux se connaître. J’ai constaté que bien souvent, les jeunes ne savent pas très bien ce qu’ils peuvent faire dans la société, à quelles institutions ou ONGs ils peuvent s’adresser pour faire un travail gratifiant pour eux-mêmes et s’épanouir » – affirme Mihai Dragoş, président du Conseil de la Jeunesse de Roumanie. Très peu de jeunes ont entendu parler des conseillers en insertion sociale et professionnelle, une occupation réglementée et intégrée à la Liste des métiers et professions de Roumanie à peine en 2012.

    Spécialiste des questions de jeunesse et manager de la compagnie « Schultz Consulting Roumanie », initiatrice du projet, Marius Donţu a fait partie de l’équipe qui a rédigé la fiche métier. Son but était de professionnaliser cette nouvelle profession, car – affirmait-t-il – « tout le monde s’occupait de la jeunesse et tous ceux qui le faisaient se déclaraient spécialistes de ce domaine ». Marius Donţu : « Au début, le nombre d’éléments occupationnels que nous avons établis était trop grand. Nous nous sommes dit que nous ne devions pas faire des conseillers en insertion sociale et professionnelle des surhommes et nous avons fait un tri, gardant quatre compétences spécifiques. La première est la capacité d’informer les jeunes – pour pouvoir les renseigner sur les différentes activités et bénéfices, sur leurs droits ou sur les opportunités qui peuvent se présenter. Deuxième compétence : établir les normes de développement personnel et professionnel, ce qui veut dire que cette personne doit parler aux jeunes et les aider à trouver leur voie professionnelle et personnelle. Troisième compétence : soutenir le processus d’éducation informelle parmi les jeunes – activités grâce auxquelles ils puissent apprendre à résoudre leurs problèmes, à prendre leurs propres décisions, à s’engager, à être actifs. Enfin, la quatrième compétence est le développement de la coopération au sein de la communauté, ce qui veut dire qu’à partir des problèmes qu’ils identifient dans les groupes des jeunes, les conseillers en insertion sociale et professionnelle doivent proposer différents types de services et d’interventions. »

    Le conseiller en insertion sociale et professionnelle peut être embauché par des ONGs menant des activités destinées aux jeunes. C’est la cas de l’Association « Curba de Cultură » créée à Izvoarele, dans le comté de Prahova, qui s’occupe strictement des jeunes du milieu rural. Cette association a embauché deux conseillers en insertion sociale et professionnelle. Quand il s’agit des principales difficultés auxquelles l’ONG est confrontée du point de vue législatif, son président, Cosmin Catană, préfère y voir des opportunités. « L’opportunité se présente de faire figurer le métier de conseiller en insertion sociale et professionnelle dans la Loi sur les jeunes. Un projet de loi a été élaboré qui définit entre autres l’activité des jeunes, le centre de jeunesse, le conseiller en insertion sociale et professionnelle. Nous avons ainsi l’occasion de clarifier un peu le contexte du travail avec les jeunes en Roumanie en 2018 et de le rapprocher des réalités d’autres Etats européens ayant une tradition en la matière.

    Bien qu’en Roumanie on fasse un travail de bonne qualité avec les jeunes, ici ce travail n’est pas socialement validé et très peu de gens savent en quoi il consiste. L’introduction de ces concepts au niveau législatif changerait beaucoup la donne. D’autant plus que la plupart des conseillers en insertion sociale et professionnelle, même ceux qui travaillent pour le ministère de la Jeunesse et du Sport, ont le statut de bénévoles. C’est pourquoi, aux termes du projet de loi qui doit être soumis au Parlement, les municipalités – notamment des grandes villes – et les Centres de jeunesse accrédités devront embaucher des conseillers. Les possibilités d’embauche accroîtront l’intérêt pour cette profession. Mihai Dragoş : « Malheureusement, même si cela arrive dans certaines localités, en général les municipalités ne disposent pas de conseillers rémunérés pour ce travail et n’organisent pas régulièrement des activités destinées aux jeunes. La ville de Baia Mare, capitale de la jeunesse de Roumanie à partir du 2 mai prochain, est un bon exemple. Par cette candidature, cette municipalité de l’extrême nord du pays s’est engagée à embaucher 10 conseillers en insertion sociale et professionnelle. Nous espérons que cela apportera des résultats importants dans les communautés pour lesquelles ces conseillers travailleront et que cet exemple sera suivi par d’autres municipalités. »

    La Roumanie a besoin de conseillers en insertion sociale et professionnelle, notamment en milieu rural, où vit 47% de la population du pays – avertit Cosmin Catană. « En milieu rural, pour la plupart des jeunes, les écoles se trouvent loin de leur maison, leurs activités se limitent à celles domestiques ou à celles des maisons de la culture et des centres culturels. Les jeunes n’ont pas l’opportunité de se rencontrer, de travailler ensemble et de se proposer de réaliser des choses ensemble; ils le feront petit à petit, guidés par des conseillers spécialisés. »

    Depuis sa réglementation en 2012, la profession de conseiller a gagné du terrain en Roumanie, notamment grâce aux ONGs. Marius Donţu explique : « Les ONGs accueillent des gens qui viennent pour une formation pour compléter ou améliorer leurs compétences. Et j’ai remarqué une chose qui m’a surpris et réjoui : parmi ces gens, il y a des parents – des avocats, des notaires, donc des personnes ayant un certain statut social – qui s’y rendent pour apprendre à communiquer de manière plus efficace avec leurs enfants arrivés à l’âge de l’adolescence. » (Trad. : Dominique)

  • Les ados, une catégorie d’élèves spéciale

    Les ados, une catégorie d’élèves spéciale

    Plus récemment encore, on parle aussi de son rôle dans le développement de l’intelligence émotionnelle, qui se manifeste par des compétences non cognitives. Très importantes, elles méritent bien que l’école leur accorde autant d’attention qu’aux compétences cognitives. C’est la conclusion d’une étude réalisée par l’Université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca, en collaboration avec l’Association ROI et l’Institut des sciences de l’éducation et avec le concours de l’UNICEF. Comment peut-on définir les compétences non-cognitives ? Eduard Petrescu, du bureau de l’UNICEF en Roumanie : « Ce sont, en bref, les compétences que l’on ne peut mesurer par aucun test habituel d’intelligence ou de connaissances. Elles sont liées à une dimension personnelle de l’être humain : la façon dont il réussit à se rapporter à soi-même, à maîtriser ou à changer son comportement, à trouver des motivations, à utiliser sa créativité. Les compétences non cognitives ont également une dimension sociale et communautaire, car elles supposent un savoir-faire dans le domaine relationnel, de l’appartenance à un certain groupe. S’y ajoutent des compétences civiques, dont la capacité de participer à un projet ou à la prise des décisions. »

    En raison de leur dimension aussi bien individuelle que sociale, les compétences non cognitives sont essentielles pour le développement harmonieux de l’individu ; elles doivent être encouragées, notamment à l’adolescence, période durant laquelle se forme le caractère. C’est pourquoi l’étude consacrée à ces compétences a été focalisée sur les ados. Simona David-Crisbăşan, représentante de l’association ROI, explique : « A l’adolescence, on assiste à un phénomène particulier: les capacités physiques et intellectuelles des jeunes se développent autant que celles des adultes, alors que le côté émotionnel enregistre un certain retard. C’est d’ailleurs pourquoi les adolescents peuvent prendre des décisions risquées. Les compétences socio-émotionnelles ont plusieurs dimensions et dépendent du développement personnel, de la motivation, de la discipline, de la persévérance, de la confiance en soi, de l’initiative de la personne. Les relations interpersonnelles, la résilience, la résilience au stress, la façon dont nous comprenons et exprimons nos émotions relèvent toujours de ces compétences. S’y ajoute enfin l’implication civique : l’engagement dans différents projet communautaires et l’appartenance à la communauté. »

    Les chercheurs ont constaté qu’en Roumanie, les capacités non – cognitives sont développées uniquement par des activités extra-scolaires ou par des activités organisées par établissements scolaires pendant la semaine appelée « L’école autrement ». Les ados se sentent même plus à l’aise en tant que participants à des projets de bénévolat, que pendant les classes proprement-dites. De l’avis des spécialistes, l’explication est dans le fait que le système éducationnel roumain se limite toujours à la seule transmission de connaissances. Comment l’école pourrait-elle développer les compétences non – cognitives des jeunes ? Comment ces compétences peuvent – elles stimuler les performances scolaires ? Simona David-Crisbăşan répond: « L’école devrait mettre l’accent sur ces capacités aussi, non seulement sur les compétences cognitives ou les performances scolaires, comme c’est le cas aujourd’hui … On insiste très peu sur la communication, sur les relations personnelles ou sur la motivation. Et pourtant, tout le monde remarque que les ados sont plutôt démotivés en ce qui concerne l’école… Cela, parce qu’ils ne sont pas invités à faire partie du processus. Il est très important pour les ados de se sentir impliqués dans le processus éducationnel. A l’école primaire, on met l’accent sur les relations interpersonnelles, vu qu’il y a un seul instituteur qui s’occupe des enfants pendant 4 ans. Une récente modification du programme scolaire, qui concerne aussi les classes primaires, vise à stimuler aussi le développement personnel. Mais à commencer par la première année de collège et, plus tard, au lycée, l’enfant se sent exclu. Il n’y a pas suffisamment de temps, ni d’espace pour les faire s’impliquer, ce qui donne naissance au manque d’intérêt et à la démotivation. »

    Il est important de stimuler les compétences non-cognitives, non seulement pour augmenter la motivation pour les études, mais aussi et surtout pour le développement ultérieur des jeunes. C’est justement sur ce développement ultérieur que l’école devrait se cibler, estime le représentant de l’UNICEF, Eduard Petrescu : « Le système classique d’enseignement, qui fonctionne en Roumanie, a été imaginé pour une autre époque. Alors qu’il devrait tenir compte du fait que la société dans son ensemble se développe d’une manière accélérée, au niveau de l’information, de la communication, des relations. Tous ces aspects ont un impact sur le marché du travail. En fin de compte, l’objectif final de la formation scolaire d’un jeune doit être sa capacité de s’intégrer dans la vie sociale et professionnelle. Il faut apprendre à aider les jeunes à mieux s’adapter pour répondre aux défis actuels, en stimulant leurs compétences non – cognitives. »

    Mais avant toute chose, il faut former les enseignants pour qu’ils soient capables d’éveiller ces aptitudes chez leurs élèves. Ensuite, il faut repenser le programme scolaire, de sorte qu’il intègre cet aspect. Vu qu’un nouveau programme scolaire est actuellement en débat pour le collège, les experts estiment que les compétences non – cognitives y trouveront une place et qu’elles pourront se développer, notamment à l’aide de nouvelles méthodes d’enseignement et du travail en équipe. (Trad. Dominique, Valentina Beleavski)

  • Quelles sont les priorités des adolescents?

    Quelles sont les priorités des adolescents?

    Le 20 novembre, le monde entier a célébré la Journée internationale des droits de l’enfant, des droits qui doivent être respectés. A l’occasion, l’Autorité nationale pour la protection des droits de l’enfant, le Conseil national des élèves et l’UNICEF ont organisé un débat où les discussions ont été ciblées sur les priorités de la Stratégie du Conseil de l’Europe pour les droits de l’enfant, à laquelle tous les Etats ont contribué, ainsi que la Stratégie de la Roumanie en matière de droits de l’homme. La Stratégie du Conseil de l’Europe a identifié sept domaines importants qui constituent des défis pour les droits de l’enfant : la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion, mais aussi un système juridique approprié aux besoins des enfants, la violence, la migration, le racisme et l’instigation à la haine.

    A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, une lettre de partenariat entre l’UNICEF et le Conseil des élèves de Roumanie a été signée, afin de promouvoir et d’impliquer plus d’enfants et d’adolescents dans la prise de décisions les concernant, nous disait Despina Andrei, directrice de communication à UNICEF Roumanie : « Tant l’UNICEF en Roumanie que le Conseil national des élèves ont des préoccupations communes quant à promouvoir et à respecter les droits de l’enfant. D’autre part, nous avons une vision commune dans la sphère des droits de l’enfant dans le sens où les élèves aussi bien que nous-mêmes considérons que chaque enfant de Roumanie a le droit à une éducation inclusive de qualité. Cela ressort d’un questionnaire en ligne que nous avons promu de manière à voir, au delà de ce que nous pensons être important pour les enfants, ce qu’ils croient eux-mêmes des priorités pendant la période à venir. Et nous avons les réponses de plus de 6900 enfants qui ont dit très clairement que la priorité numéro un pour eux, c’est l’accès à une éducation inclusive et de qualité. La priorité n° 2, ce sont les services de santé amicaux, ainsi qu’une vie dépourvue de violence. Autrement dit, nous avons des priorités communes et travaillant ensemble nous pouvons donner aux enfants le droit d’exprimer leur opinion en ce qui concerne leur avenir. Nous voulons voir si les décisions que nous prenons les représentent. Nous souhaitons leur donner la possibilité d’avoir leur mot à dire et de voir ensemble quelle est la meilleure stratégie pour aller de l’avant. »

    La même étude indique que les jeunes considèrent prioritaires l’accès à des programmes de volontariat, l’orientation de carrière, l’apprentissage et des activités récréatives, mais aussi la protection contre la discrimination. Daniela Gheorghe est la directrice de la Fédération des ONGs pour les enfants. Ecoutons-la: « Je vais vous dire ce que les enfants avec lesquels la Fédération travaillent ont dit au dernier rapport alternatif au sujet du respect des droits de l’homme en Roumanie. Les enfants ont dit : nous voulons que les droits de l’enfant ne soient pas seulement quelque chose d’écrit sur le papier, mais que cela soit quelque chose de réel. Nous voulons que ce rêve des enfants, que leurs droits soient respectés, s’accomplisse. Un autre enfant a dit une chose extrêmement importante. Il a dit que la participation des enfants ne doit pas être un signal dans l’agenda politique et public, mais que cela doit être une réalité. La participation des enfants doit faire partie des valeurs et des principes de chaque institution qui travaille avec et pour les enfants. La participation des enfants, c’est l’implication directe dans la prise de décisions, tant au sein de la famille que dans le cadre des institutions. Donner du pouvoir aux enfants, c’est avoir le courage et la foi que les enfants savent prendre des décisions lorsqu’il s’agit de leur destinée, de l’école, de la famille. Conférer du pouvoir aux enfants, c’est les aider à devenir autonomes, et là je pense aussi aux les enfants inclus dans le système de protection. Créer des enfants autonomes et à pouvoir de décision, je crois que c’est créer un avenir meilleur pour la Roumanie. Les enfants qui ont écrit le rapport alternatif ont dit : « L’école ne répond plus à nos besoins. C’est pourquoi nous ne sommes pas heureux à l’école… nous ne sommes pas heureux. » Si les enfants nous demandent de les aider à être heureux, je pense que nous avons cette responsabilité. »

    En Roumanie, plus de la moitié de la population d’enfants est exposée au risque de pauvreté. Le faible accès aux services de santé, sociaux et d’éducation, à quoi s’ajoutent les connaissances limitées au sujet des droits et des opportunités, mènent à l’exclusion sociale des familles vulnérables et de leurs enfants. La crise économique a affecté les familles vulnérables par les pertes d’emplois et la réduction des revenus. Dans ce contexte, l’UNICEF a mis en place un projet dans le département de Bacău (est), par lequel 45 communautés bénéficient de l’amélioration des services de santé, d’éducation et de protection pour tous les enfants. Despina Andrei précise : « Nous travaillons avec les professeurs de manière à ce qu’ils améliorent leurs méthodes d’enseignement, mettant les besoins de l’enfant au premier plan – donc une éducation centrée sur l’élève. Nous donnons des cours d’éducation parentale, et conseillons les parents, et nous donnons accès à des micro financements aux écoles, de manière à stimuler la créativité, à stimuler les jeunes à écrire des projets, à leur apprendre à se consulter entre eux et à trouver des solutions aux problèmes locaux. »

    Le modèle de paquet minimum de services de l’UNICEF pour les communautés du département de Bacău prévoit en même temps une composante importante de prévention. Il s’agit de la nécessité d’assurer, dans chaque localité, la présence d’au moins un assistant social, un assistant médical communautaire et un conseiller scolaire, qui peuvent en étroite collaboration établir les besoins des enfants vulnérables et de leur famille, et les services leur seront ultérieurement accordés en conséquence. Le projet de Bacău bénéficie d’un financement de 5,3 millions d’euros et peut devenir un modèle pour l’ensemble du pays, de manière à ce que tous les enfants de Roumanie bénéficient du paquet d’éducation inclusive de qualité et du paquet minimum de services. (trad. Ligia Mihaiescu)