Tag: agressions

  • 12.08.2018 (mise à jour)

    12.08.2018 (mise à jour)

    Manif — Des manifestations contre le gouvernement de la coalition PSD-ALDE ont eu lieu dimanche, pour le troisième jour consécutif, à Bucarest et dans d’autres villes de Roumanie. Entre temps, plusieurs dossiers pénaux ont été ouverts, suite aux incidents violents survenus vendredi dans la capitale entre protestataires et forces de l’ordre. Les procureurs militaires, qui se sont saisis d’office, ont exhorté les personnes blessées vendredi, suite à l’intervention des gendarmes, ainsi que celles qui pourraient fournir des informations importantes pour l’enquête, à se présenter, lundi et mardi prochains, au Parquet militaire de Bucarest. Selon un communiqué de cette institution, 19 plaintes ont jusqu’ici été déposées contre les gendarmes.


    Par ailleurs, le Parquet près le Tribunal de Bucarest et la Brigade criminelle de la police bucarestoise ont appelé la population à aider à l’identification d’un homme impliqué dans l’agression, vendredi, par un groupe de hooligans, de deux gendarmes, dont une femme. Cette dernière a subi des coups d’une violence extrême et s’est fait voler l’arme. Le Parquet a déjà émis des mandats d’arrêt contre deux hommes, accusés d’outrage et de trouble à l’ordre public.


    Rappelons que quelque 100.000 personnes ont participé à la manifestation de vendredi soir, demandant la démission de l’actuel Exécutif de la coalition PSD-ALDE et des élections législatives anticipées. Des heurts violents ont éclaté entre les manifestants et les gendarmes, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser la foule. Les gendarmes sont intervenus en réponse à des agressions contre des représentants des forces de l’ordre. Plus de 450 personnes, dont 35 gendarmes, ont eu besoin de soins médicaux.


    Le président du pays, Klaus Iohannis, a accusé le gouvernement d’avoir «œuvré contre les intérêts de ses propres citoyens ». Par ailleurs, la cheffe du cabinet de Bucarest, Viorica Dăncilă, a exigé du Service roumain de renseignement un rapport urgent et complet concernant les personnes qui ont provoqué les violences, ainsi que la manière dont ont agi les institutions de l’Etat.



    Journée de la marine — En Roumanie, de nombreuses cérémonies culturelles, religieuses et militaires, prévues jusqu’au 15 août, marqueront la Journée de la marine. Elle est célébrée le même jour que la Dormition de la Vierge Marie, patronne des marins. Vu que les Roumains célèbrent aussi le Centenaire de la Grande Union, les Forces navales roumaines organisent pour la première fois la Journée de la marine nationale simultanément dans six villes-port du pays, à savoir Galaţi, Constanţa, Mangalia, Tulcea, Brăila et Cernavodă, ainsi que dans la capitale, Bucarest. Une Journée portes ouvertes a été organisée samedi dans les ports maritimes du pays. L’occasion pour les visiteurs de monter à bord des navires, de participer à des jeux – concours et de découvrir la technique militaire, grâce à des expositions.



    Glasgow — Andrei Muntean (25 ans) s’est classé à la dernière place de la finale des anneaux aux Championnats dEurope de Gymnastique artistique masculine à Glasgow, en Ecosse. Le sportif roumain s’était adjugé, en 2010, la médaille d’or aux anneaux, aux Jeux olympiques de la jeunesse de Singapour.



    Météo — Dans le prochain intervalle de 24 heures, il fera beau et chaud sur la plupart du territoire. Des pluies à verse accompagnées de phénomènes électriques sont attendues localement. Le mercure grimpera jusqu’à 34°. Dans l’ouest et le sud-ouest surtout, l’indice humidex s’approchera du seuil critique des 80 unités.

  • Le harcèlement scolaire en Roumanie

    Le harcèlement scolaire en Roumanie

    Innocents, fragiles, espiègles ou timides, les enfants inscrits à la maternelle ou à l’école sortent du milieu, le plus souvent protecteur de la famille, pour entamer leurs propres relations au sein d’un groupe élargi. Comment cela se passe et par quels changements les enfants doivent passer pour être admis dans un groupe, pour se faire des amis ou pour gagner l’admiration des autres, cela, le plus souvent, les parents l’ignorent. Ils découvrent avec étonnement une réalité qui des fois les fait sourire, mais d’autres fois les inquiète. C’est le cas de l’agressivité entre enfants, le harcèlement ou l’intimidation. Phénomène grave, présent dans toute société, ce type de violence n’a fait que depuis peu de temps l’objet de recherches plus approfondies dans notre pays. Il s’agit d’une étude sociologique menée par l’ONG « Salvaţi copiii » (Sauvez les enfants). Première conclusion de l’étude : c’est toujours un adulte qui se trouve à l’origine de l’agressivité d’un enfant.

    Diana Stănculeanu, psychologue, explique : « Le plus souvent, le comportement agressif est acquis et il y a un rapport assez étroit entre les agressions entre enfants et les abus auxquels ils sont soumis notamment dans leurs familles. Autrement dit, une fois intégrés au milieu scolaire, les enfants battus à la maison ont plus de chances de perpétuer ces comportements violents ou, y étant déjà habitués, de les tolérer plus facilement sans s’en plaindre, ce qui fait d’eux des victimes parfaites. »

    C’est pourquoi, du point de vue des psychopédagogues, dans une situation de harcèlement et d’agressions répétées, tous les enfants impliqués, même les agresseurs, sont en fait des victimes. En imitant le comportement dont ils ont l’exemple à la maison, certains d’entre eux intimident leurs camarades par des insultes répétées, par des agressions physiques et verbales planifiées, par l’exclusion de la victime du cercle d’amis. Bien que présente déjà à l’école primaire, la violence de ce type se développe pourtant surtout au collège et au lycée. C’est pourquoi les auteurs de l’étude menée par l’association « Sauvez les enfants » ont choisi comme sujets surtout des enfants de cette tranche d’âge – et leurs parents. Nous nous sommes entretenus avec deux des co-auteurs de cette étude : la psychologue Diana Stănculeanu et le sociologue Ciprian Grădinaru.

    En quoi consiste, concrètement, ce type d’agression ? Ciprian Grădinaru : « Il s’agit de comportements visant à exclure un enfant du groupe d’amis. Des exhortations du type : « Ne joue plus avec lui ! » « Ne participe plus à nos activités ! » Ensuite, il y a les menaces de recours à la violence physique ou à l’humiliation, allant jusqu’à la destruction des biens personnels. Et finalement, il y a la violence physique répétée. »

    La marginalisation sociale est une autre forme de harcèlement. La diffusion de rumeurs malicieuses ou de mensonges prolifère également, notamment dans le milieu virtuel. Les victimes des campagnes d’intimidation sont d’habitude des enfants « différents » des autres.

    Diana Stănculeanu : « Les différences varient et peuvent concerner l’apparence physique (les enfants en surpoids ou avec un handicap visible ou dont la façon de s’habiller de se plie pas sur les normes du groupe), mais aussi les objets des enfants : téléphones portables, gadgets, cartables etc. Il existe aussi des différences en termes de comportement ; parfois, il suffit d’être quelqu’un de plus timide ou de moins populaire, ou bien l’élève le plus appliqué – le « geek » de la classe pour devenir la victime parfaite. D’autres cibles sont les enfants avec des problèmes de santé mentale visibles dans un comportement particulier, qui ont du mal à s’intégrer socialement, qui pleurent facilement ou ne savent pas se faire des amis ou qui rougissent facilement. »

    Les statistiques indiquent aussi un écart entre les déclarations des témoins et celles des victimes ou des agresseurs. Le sociologue Ciprian Grădinaru : « Si on prend l’exclusion d’un membre d’un groupe, environ 2 enfants sur 10 affirment avoir exclu quelqu’un ou avoir été victime d’une telle exclusion. Quant aux menaces d’agression physique ou d’humiliation, 20% des enfants disent avoir fait subir des humiliations répétées à un autre enfant. 29% des élèves déclarent avoir été menacés de coups et 13% affirment avoir frappé de manière répétée un autre enfant. Parmi les victimes, un tiers ont été poussées par d’autres enfants, 39% disent avoir été blessées et 16% déclarent avoir été frappés de manière répétée. En échange, 75% des enfants reconnaissent la situation d’agression dans un établissement scolaire, 58% la reconnaissent dans leur classe, un pourcentage très élevé de 70% sont d’accord que le bullying se manifeste dans l’environnement virtuel, tandis que 50% reconnaissent cela arrive au sein de leur groupe d’amis. »

    Mais une des informations les plus intéressantes mises en lumière par cette étude sur le harcèlement scolaire concerne l’opinion des enfants sur l’implication des adultes. Diana Stănculeanu explique : « Malheureusement, dans le système d’éducation de Roumanie, l’enseignant ou tout autre adulte de l’école est rarement perçu par les enfants comme une source d’aide et de solutions pour ce type de situation. De nombreux enfants nous racontaient que s’ils essayaient d’en parler, ils se voyaient accuser de ne pas avoir une bonne conduite. Les profs affirment aussi que ce n’est pas à eux de gérer de telles situations, surtout que le bullying ne se passe pas en classe, mais plutôt dans les couloirs, dans les toilettes, dans la cour de l’école ou dans la rue. Autant d’endroits dont les enseignants affirment ne pas se retrouver dans leur cahier de charges ».

    Malgré la gravité et l’ampleur du phénomène révélées par l’étude de l’organisation « Sauvez les enfants », le ministère de l’Education nationale et les inspections scolaires départementales n’ont pas de stratégie pour lutter contre le harcèlement scolaire. L’Organisation mondiale de la santé, elle, considère que le bullying et l’éducation parentale constituent les plus importants facteurs de risque pour la santé mentale de l’enfant et de l’adolescent. (Trad. Ileana Taroi, Dominique)