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  • Le Parc naturel « Apuseni »

    Le Parc naturel « Apuseni »

    Le Parc naturel Apuseni est une aire protégée créée en 2004, dans l’Ouest de la Roumanie, dans les Carpates Occidentales dont elle porte le nom. La géologie de la zone fait de ce parc un endroit unique, le relief karstique y ayant favorisé la formation de grottes d’une grande importance pour les explorateurs. Les petits villages épars blottis sur les pentes à plus de 1400 mètres d’altitude, où les traditions anciennes se sont conservées, y ajoutent un charme particulier. Le décor est magnifique : forêts de conifères et de feuillus, arbustes, prés reverdis, avec une flore et une faune d’une grande richesse.



    Le directeur du parc, Alin Moş, explique : « Le parc recèle plus de 1550 espèces végétales, dont 96 sont protégées. Quant aux animaux, il y en a plus de 1380 espèces, dont 147 protégées. Une trentaine d’habitats naturels ont été recensés, dont 6 sont prioritaires, car d’intérêt européen, où des mesures supplémentaires de protection et de conservation seront appliquées. 1500 grottes se trouvent à l’intérieur de cette aire naturelle, dont la plupart abritent différentes espèces de chauves-souris. 18 ont été recensées jusqu’ici. Sur le territoire du Parc Naturel Apuseni on rencontre plus de 45 espèces de mammifères, dont les grands carnassiers sont les plus connus, notamment le loup, le lynx et l’ours. Ils y a pourtant aussi d’autres espèces — comme le chamois ou la loutre — que l’on doit protéger. Pour en revenir aux grands carnassiers, le Parc Naturel Apuseni a été intégré au projet britannique « Life Connect Carpathians » qui bénéficie d’un financement européen et qui vise à restaurer et à conserver les habitats naturels en danger des Carpates Occidentales. A cette fin, les loups et les ours ainsi que les espèces dont ils se nourrissent seront recensées. Ces espèces font actuellement l’objet d’études, d’analyses, de recherches pour déterminer la dimension de ces populations sur le territoire du Parc. »



    « Cetăţile Ponorului » – « Les citadelles de Ponor » sont la principale attraction du Parc. Il s’agit d’une véritable cité naturelle façonnée par les eaux. Alin Moş: « Cetăţile Ponorului » représentent un des plus importants phénomènes karstiques du sud-est de l’Europe. Elles impressionnent par leur aspect majestueux.



    Cet ensemble karstique constitué de 3 dolines de grandes dimensions s’étend sur 1 km de long. L’entrée de la grotte, dont la paroi se dresse à 70 mètres de haut, compte parmi les plus imposantes d’Europe. Elle impressionne toujours, tout comme « les Citadelles » dans leur ensemble. »



    La Roumanie occupe une des premières places en Europe pour ce qui est du nombre de ses grottes. Or, la plupart se trouvent dans les Carpates Occidentales et elles sont des plus spectaculaires : cascades de plusieurs mètres de haut, salles ornées de stalagmites, colonies de chauves-souris — voilà quelques-unes des richesses souterraines des Carpates Occidentales.



    Le directeur du Parc Naturel Apuseni, Alin Moş, nous présente quelques grottes touristiques: « La Grotte des Ours est très connue. Parmi les grottes de Roumanie, elle bénéficie de la meilleure infrastructure et du plus grand nombre de visiteurs — plus de 80 mille par an. Mentionnons également une grotte d’importance mondiale — le Glacier de Scărişoara — qui, suite aux études menées ces dernières années, est considéré actuellement comme le plus grand glacier souterrain du monde et le plus ancien d’Europe. Le glacier de Scărişoara bénéficie, lui aussi, d’une bonne infrastructure. Un nouveau réseau d’éclairage y a été mis en place il y a quelques années qui protège mieux l’habitat souterrain et qui met davantage en valeur ce bloc de glace. La grotte comporte des stalactites et des stalagmites, seulement elles sont de glace. Le nombre de visiteurs a progressé dernièrement à 35 mille par an.



    Tout près du Glacier de Scărişoara se trouve une autre grotte aménagée pour être visitée, il s’agit de « Poarta lui lonele » – la Porte de Ionele. Elle n’est pas aussi spectaculaire, pourtant elle est beaucoup plus facile d’accès, étant située à proximité de la route nationale 76, dans le village de Gârda.



    La 4e grotte touristique est « Le glacier de Vârtop ». Déjà très connue, elle bénéficie d’une plus grande notoriété depuis que les traces de l’homme de Vârtop y ont été découvertes, datant d’il y a 40 mille ans et qui atteste le fait que dans le passé bon nombre de grottes des Carpates Occidentales avaient été habitées. Rappelons enfin la Grotte de Coliboaia, qui recèle des peintures rupestres comptant parmi les plus anciennes connues actuellement entre les Alpes et l’Oural. Elles datent d’il y a 35 mille ans, ce qui atteste, une fois de plus, la présence humaine dans les parages dès les temps les plus anciens. »



    Plus de 500 mille touristes visitent annuellement le Parc Naturel Apuseni. Le tourisme rural s’est développé dans la vallée de la rivière Arieş, qui accueille de nombreux touristes pendant les week-ends. Pendant la saison froide, elle est une destination recherchée par les passionnés des sports d’hiver. (trad. : Dominique)

  • Paul Jamet (France) – la réserve protégée de Vanatori Neamt

    Paul Jamet (France) – la réserve protégée de Vanatori Neamt

    Comme vous le savez peut-être déjà, avec ses plus de 250 000 hectares de forêts vierges, la Roumanie compte lun des fonds cynégétiques les plus riches en Europe. Quelque 6 000 ours et 3 000 loups vivent toujours dans les forêts des Carpates, mais le pays avait malheureusement vu disparaître le bison sauvage, véritable symbole des principautés roumaines. Depuis plus d’une dizaine d’année, la Roumanie fait des efforts soutenus pour que cette espèce regagne son territoire d’antan.



    Pour plus de détails à ce sujet, nous avons invité au micro du courrier M. Sebastian Catanoiu, directeur du Parc naturel Vanatori Neamt, l’une des principales aires naturelles protégées de Roumanie dont la création remonte à 1999: « Le Parc naturel Vanatori Neamt se trouve dans le département de Neamt, près de la commune de Neamt et de la localité d’Agapia. Le parc a une grande importance culturelle et spirituelle, puisqu’il regroupe une multitude de monastères orthodoxes dont deux figurent parmi les plus grands d’Europe : Agapia et Varatec réunissant chacun entre 300 et 400 nones. Nous avons aussi les villages monastiques de Neamt, Agapia et Varatic, uniques en Europe, puisqu’ils sont peuplés seulement de nones ou de moines à l’instar de la république monastique du Mont Athos. Pour les touristes roumains, le parc de Vanatori Neamt est aussi l’endroit où se trouvent les musées consacrés aux grands classiques de la littérature roumaine Ion Creanga, Alexandru Vlahuta et Mihail Sadoveanu. Autant d’édifices culturels et religieux qui se trouvent au cœur d’un paysage magnifique avec des montagnes et des collines couvertes de forêts ancestrales. J’invite donc tous les auditeurs à nous rendre visite pour se convaincre de la justesse de mes mots ».



    Le Parc de Vanatori s’étend sur quelque 30.000 ha de terrains dont 25.000 couverts de forêts et 5 de pâturages. Parmi ses principaux objectifs, figure justement le repeuplement des Carpates de bisons. Un projet en ce sens a été démarré en 2003 et voilà que plus de dix ans après, les résultats sont des plus beaux, puisque les bisons sauvages ont commencé timidement à regagner les Carpates roumaines.



    Sebastian Catanoiu s’attarde sur le parcours de cet animal de légende: « A en croire certains documents, les bisons ont complètement cessé d’exister en Roumanie vers 1850 quand une dernière attestation parle de la peau d’un bison découverte quelque part près de Borsa, dans la Transylvanie sous occupation austro-hongroise. Il se peut que des bisons aient existé après 1850 aussi, en Moldavie, mais les documents n’en parlent pas. De toute façon, vers la fin du XIXème siècle, le bison n’existait plus en Roumanie. Les premières tentatives de repeuplement des Carpates de bisons remontent aux années 1958 quand plusieurs exemplaires originaires de Pologne ont été libérés dans la réserve de Hateg, au cœur de la Transylvanie. Petit à petit, d’autres bisons de Pologne ont été offerts à la Roumanie de sorte qu’au moment où nous avons démarré notre programme destiné aux bisons, en 2003 donc, cet animal vivait dans trois aires protégées des Carpates de Roumanie : Hateg, Neagra Bucsani et Vanatori Neamt. Après 2003, on a commencé à relâcher chaque année, dans les forêts roumaines, des bisons provenant non seulement des ex pays soviétiques, mais aussi d’autres pays européens. Une fois arrivés en terre roumaine, les bisons ont été d’abord relâchés dans une zone d’acclimatation de 180 hectares pour s’habituer progressivement à la vie sauvage. Et puis, en mars 2012, un premier groupe de 5 bisons a finalement été relâché dans la nature, devenant ainsi le premier à l’état sauvage de Roumanie. A partir de ce moment, le nombre de ces grands mammifères ruminants relâchés dans la nature a augmenté chaque année de sorte qu’à présent, la Roumanie recense un total de 16 bisons en liberté, parfaitement adaptés à la vie sauvage, en pleine forme et en bonne santé ».



    Le destin du bison dans le monde est des plus intéressants. Il convient de mentionner qu’à un moment donné, il n’y a avait qu’une cinquantaine d’exemplaires provenant tous de seulement 12 bisons géniteurs Or, bien qu’à présent la population de bison regroupe quelque 5000 individus, ils sont tous les descendants de ces 12 exemplaires fondateurs. On parle donc d’une variabilité génétique relativement faible qui menace cette espèce. Or, vu l’importance de cet animal pour l’écosystème, il est d’autant plus important que des efforts soient faits pour préserver son existence et lui offrir la liberté dont il a besoin. A l’heure où l’on parle, la Roumanie détient une centaine d’exemplaires éparpillés principalement dont trois réserves : celle de Bucsani – une cinquantaine de bisons, de Hateg- quelque 12 exemplaires et de Vanatori – une vingtaine.



    Repassons le micro à notre invité Sebastian Catanoiu, directeur de la réserve protégée de Vanatori Neamt : « Le bison est très important pour sa contribution à l’équilibre écologique entre les zones de pâturages et celles de forêts. Si les pâturages ne sont pas entretenus, ils seront détruits. En puis, n’oublions pas que la Roumanie se confronte à une forte immigration dans les rangs de sa population jeune ce qui fait que souvent des régions entières restent désertes et donc la présence des bisons serait salutaire pour contribuer à la préservation du cadre naturel là où l’homme ne s’en occupe plus. Par ailleurs, dans le cas de la Roumanie, le bison a sa place d’honneur dans la faune nationale. Ce n’est pas une espèce exotique, puisqu’on la retrouve aussi sur le blason de la principauté roumaine de Moldavie.»



    A la fin, permettez-moi, chers amis, de vous dire deux mots sur le bison dEurope. Il a été très répandu sur tout le continent européen, de lAtlantique à lOural (excepté le sud de la péninsule Ibérique, le sud de lItalie, la péninsule Scandinave et les îles Britanniques), et ce jusquau Moyen Âge. Exterminé après la Première Guerre mondiale, le bison dEurope ne survivait alors plus quen captivité. Il a été progressivement réintroduit dans la nature après la Seconde Guerre mondiale.



    Considéré comme le plus grand mammifère terrestre d’Europe, le bison mâle pèse en moyenne 800 kg et sa taille peut atteindre 1,80 m, voire 2 m, au garrot et jusquà 3 m de long. La femelle est plus petite, avec un poids entre 350 et 600 kg.



    Lanimal peut vivre 15 à 20 ans, surtout en captivité où il na pas de prédateur. Dans la nature, le bison a surtout comme prédateur le loup et bien évidemment, lhomme. Pourtant, de nos jours, cette espèce est protégée et sa chasse est interdite. Lanimal vit en petits troupeaux familiaux de trente têtes maximum, dirigés par une femelle. Ces troupeaux ont tendance à se disperser lété en petits groupes, et à se reformer à lautomne. Le bison dEurope vit essentiellement en forêt, à linverse du bison américain qui est un animal de plaine.