Tag: Allemands

  • 17.06.2023

    17.06.2023

    Education – Le
    gouvernement roumain et les syndicalistes de l’Education nationale ont élaboré un
    calendrier des modifications qu’ils souhaitent apporter à la loi de la
    salarisation. Les salaires des professionnels de l’Education seront calculés en
    fonction de la rémunération d’un professeur stagiaire qui, au terme de la
    nouvelle grille salariale, se montera au salaire moyen net, ont décidé le
    premier ministre, Marcel Ciolacu, la ministre de l’Education, Ligia Deca et les
    représentants syndicaux. La semaine prochaine, les syndicalistes rencontreront
    les ministres de l’Education, du Travail et des Finances pour discuter de la
    nouvelle grille des salaires. La première forme de cette nouvelle grille de
    rémunération sera avancée par le Ministère du Travail d’ici le 15 juillet. Une
    fois voté par le Gouvernement, le projet sera soumis au débat du Parlement en
    automne.










    Allemagne – La Commission gouvernementale roumano-
    allemande qui s’occupe des problèmes des ethniques allemands de Roumanie s’est
    réunie du 14 au 16 juin, à Timisoara, pour sa 26ème session. La
    secrétaire d’Etat, Daniela Gîtman, a mis en lumière le niveau excellent des
    relations bilatérales fondées sur la confiance réciproque, le dialogue, la
    dynamique économique et les rapports interhumains. Et Madame Gîtman d’exprimer
    son appréciation envers la décision du gouvernement de Berlin de continuer, en
    2023 aussi et avec l’accord de Bucarest, à soutenir financièrement les
    ethniques allemands de Roumanie, en leur versant 5,4 millions d’euros d’aide.


    Précipitations – Les pluies torrentielles des derniers jours ont
    fortement touché plusieurs localités du sud-ouest de la Roumanie où de
    nombreuses fermes et des dizaines d’hectares de culture sont inondées. Il a
    fallu de l’intervention des sapeurs-pompiers pour évacuer l’eau. Le trafic
    routier et ferroviaire ont été temporairement bloqués. Convoqué vendredi soir par
    le premier ministre, le Comité national pour les Situations d’urgence a décidé
    de puiser dans les réserves de l’Etat pour aider la population sinistrée, avec
    des produits alimentaires et de l’eau potable.




















    Festival
    – La deuxième édition du Festival
    d’Opéras de Bucarest a débuté vendredi soir, par la première des « Noces
    de Figaro », de Mozart, réalisé par Sir David Pountney et coproduit avec
    l’Opéra de Tel Aviv. Neuf jours durant, plus de 1500 artistes monteront sur la
    scène de l’Opéra national de Bucarest dans les neuf productions roumaines et
    étrangères figurant à l’affiche du festival.


    Catamarans – Neuf catamarans faisant partie de la
    classe de course la plus rapide participent ce weekend à une compétition
    organisée sur le lac de Siutghiol, dans la station de Mamaia, sur la côte
    roumaine à la mer Noire. Selon un communiqué de presse du Club sportif
    municipal de Constanta, la première édition de la course XCAT Romanian GP
    réunit des catamarans et des équipages d’Australie, des Emirats Arabes Unis,
    d’Italie, de Kuweit, de Grande Bretagne, de Norvège et de Suède. Les voiliers
    sont censés dépasser les 150 km/h.






    Football – La sélection
    roumaine de football masculin a fait match nul vendredi soir, à Pristina,
    contre l’équipe kossovare, lors d’un match figurant au tableau des
    qualifications à l’Euro 2024. La Roumanie a cumulé deux victoires et un match nul,
    tandis que le Kossovo a un total de trois points. Le prochain match des
    Tricolores roumains est prévu pour lundi, à Lucerne, contre la Suisse. Les deux
    équipes le mieux classées obtiendront leur qualification directe au championnat
    de l’année prochaine.


    Météo – En
    Roumanie, les météorologues ont placé le centre, le nord et l’est du territoire
    en alerte orange aux pluies torrentielles, en vigueur jusqu’à cette nuit. Les
    pluies s’accompagneront de la grêle et de fortes rafales. Par endroits, la
    quantité d’eau de précipitation sera de 30 à 40 litres par mètre carré. Par
    ailleurs, une vigilance jaune à l’instabilité météorologique est en place
    jusqu’à samedi soir, dans la moitié occidentale. Dans le reste du territoire,
    la météo est plutôt instable. Les températures maximales vont de 19 à 30
    degrés. 24 degrés à midi, à Bucarest.

  • Maquettes de la Seconde Guerre mondiale

    Maquettes de la Seconde Guerre mondiale

    Le dicton qu’en amour comme à la guerre, tous les coups sont permis, peut être complété. Les gens aiment les principes et le fait de les ignorer attire des jugements de valeur. Mais, en temps de guerre, pour vaincre l’ennemi, il est même conseillé de le tromper, en recourant à tout ce qui le ferait reculer et capituler à la fin. En Roumanie, pendant la Seconde Guerre mondiale, il y avait une stratégie de tromper l’ennemi soviétique, avec lequel on était en conflit ouvert depuis juin 1941.La Roumanie est entrée dans la Seconde Guerre mondiale à l’été 1941, avec ses frontières amputées une année auparavant, en juin, août et septembre 1940. Ainsi, la zone pétrolière autour de la ville de Ploiești a acquis une importance stratégique particulièrement élevée, étant la seule source de carburant de toute la région. C’est pourquoi elle avait besoin d’être défendue. L’idée originale d’une défense à l’aide de maquettes similaires aux décors de théâtre a été mise en pratique par le commandement allemand. Recourir à des armées et des zones industrielles factices était une pratique utilisées par les deux camps, des documents photographiques montrant des chars de combat, des camions et des avions gonflables, même des installations industrielles et des villes faites pour dérouter.

    L’historien Lucian Vasile, de l’Institut pour l’investigation des crimes du régime communiste et de la mémoire de l’exil roumain, est l’auteur d’une histoire de la ville de Ploiești. C’est lui qui nous apprend qui a eu l’idée de construire des maquettes pour détourner les Soviétiques de leurs objectifs. « Ces maquettes-là, à très grande échelle, avaient pour rôle de protéger les raffineries autour de la ville de Ploiești. Elles ont été conçues dans la première phase de défense de la ville, en 1941. Avant que la Roumanie n’entre en guerre, les dangers étaient principalement théoriques. Par conséquent, les troupes allemandes, en collaboration avec les troupes roumaines, ont pris en compte plusieurs options de défense. En plus d’apporter des canons antiaériens et d’installer des ballons autour de la ville, les autorités allemandes ont envisagé de faire construire des maquettes. La première zone industrielle factice a été créée à la fin du printemps 1941. L’endroit n’a pas été choisi par hasard. Il était clair qu’une fois l’opération Barbarossa lancée, les Soviétiques tenteraient d’attaquer la zone pétrolière autour de la ville. Les attaques devaient donc venir de l’est, il a donc fallu créer une zone fictive, pour accueillir les assaillants soviétiques avant qu’ils n’arrivent à Ploiești. »

    Une maquette d’une taille considérable devait être construite avec des matériaux légers, maniables et peu coûteux. Lucian Vasile dit qu’elle avait suffisamment de détails pour avoir l’air aussi authentique que possible: « Les structures étaient faites en bois et les murs, en toile. Elles ont été conçues dans le but d’être utilisées pendant la nuit. Il fallait donc créer des structures qui imitent les autres réelles. C’était donc des constructions en bois et en toile, il y avait même des rues, éclairées au moment où la vague d’avions soviétiques allait s’approcher, pour justement attirer l’attention des assaillants. Il y avait aussi une sorte de hauts fourneaux dans lesquels on faisait brûler toutes sortes de déchets, pour donner l’impression que c’était une raffinerie fonctionnelle, donc une cible à attaquer. Malheureusement, des photos n’ont pas été conservées, il ne nous reste que des descriptions de ces zones-là. »

    Mais les maquettes de Ploiești se sont révélées peu efficaces, d’autant plus qu’elles étaient destinées à la défense nocturne. Lucian Vasile nous donne plus de détails: « On peut se demander si cela a valut la peine, car elles n’étaient utiles qu’en cas de bombardements nocturnes. Voilà pourquoi l’opération a été découverte lors du premier raid diurne, le 13 juin 1941. Les Soviétiques ont compris qu’avant la ville de Ploiești, il y avait une maquette qui devait les distraire. Ainsi, les autorités allemandes ont commencé à construire une deuxième maquette à Ciorani, à 20 kilomètres plus à l’est du premier site. La tactique était la même, à l’approche de la vague d’avions soviétiques, les lumières de Ploiești s’éteignaient et s’allumaient celles à l’intérieur de la maquette, qui devait capter l’attention. Cette maquette-ci a été utile pendant environ un mois, jusqu’au 18 août, quand un autre raid de jour a découvert l’existence de cette fausse installation. »

    La dernière tentative de tromper l’ennemi était aussi une tentative de changement de stratégie. Lucian Vasile dit que la troisième maquette de défense de Ploiești a été aussi la dernière: « Comme dans un jeu du chat et de la souris, les autorités allemandes ont construit la troisième maquette, cette fois-ci à l’ouest de Ploieşti. Les Soviétiques s’attendaient désormais à voir la maquette, ensuite la ville. Or, les Allemands ont fait le jeu contraire, d’abord la ville, ensuite la maquette. La nouvelle construction était à Brătășanca, à 17 kilomètres à l’ouest de Ploiești. Les raids soviétiques étaient mineurs en termes de force destructrice. Il y avait quelques dizaines d’avions assez rudimentaires, comparés aux appareils américains de quelques années plus tard, lorsque des centaines de bombardiers étaient venus, accompagnés par des centaines d’avions de combat. »

    En fin de compte, les maquettes de la région de Ploiești ont été abandonnées en raison de leur coût élevé, de leur inefficacité et de la facilité avec laquelle elles pouvaient être découvertes. Mais aussi à cause du cours de la guerre, qui a fait que les parties belligérantes ont perfectionné leur science du combat. (Felicia Mitraşca)

  • Les ethniques allemands de Roumanie après la Deuxième Guerre mondiale

    Les ethniques allemands de Roumanie après la Deuxième Guerre mondiale

    La Deuxième Guerre mondiale a été l’occasion d’une reconfiguration ethnique presque totale sur le continent européen, résultat du bouleversement sans précédent provoqué par la guerre et par ses conséquences ultérieures. A l’issue de la guerre, après l’interminable désastre, les vainqueurs, tout comme les vaincus, n’ont eu de cesse de rebâtir leur économie, mais en égale mesure leur démographie. En termes démographiques, les pires pertes ont été subies par les Juifs, la plupart morts dans les camps nazis, suivis de près par les Allemands mêmes. En quelque sorte, la tragédie allemande ne semblait qu’un juste retour du bâton.

    Les ethniques allemands qui vivaient depuis des siècles en Roumanie, et qui étaient connus sous les noms de Saxons ou de Souabes, ont subi un terrible sort, à l’instar des autres communautés allemandes d’Europe Centrale et de l’Est. En effet, certains de ceux qui avaient échappé à la mort au front, de ceux qui ont échappé aux déportations forcées en Sibérie, mises en œuvre par l’Armée rouge, se sont retrouvés dans une Roumanie prisonnière des communistes installés par Moscou. De 1945 à 1989, l’exode systématique des Roumains ethniques allemands vers la République fédérale d’Allemagne a été ainsi mené jusqu’à la disparition presque totale de la communauté allemande originaire de Roumanie. Les Roumains ethniques allemands durent quitter, parfois du jour au lendemain et pour toujours, leurs biens, leur vie d’avant, leurs racines et leur passé, abandonnés au-delà du rideau de fer qui se refermait derrière eux. Mais cet exode massif s’explique tant par la politique menée par la RFA par rapport aux Allemands originaires de l’Europe Centrale et de l’Est que par le désir de l’État communiste roumain d’alors de tirer profit de cette situation. D’en tirer profit en monnaie sonnante et trébuchante.

    Le sociologue Remus Anghel, spécialiste des migrations à l’Institut pour l’étude des questions nationales de Cluj et coauteur d’un ouvrage sur l’histoire de la communauté allemande de Roumanie à partir des années 30 du siècle dernier, rappelle le contexte de l’époque : « Les associations allemandes de Roumanie ont eu un rôle essentiel pour décider le gouvernement allemand à agir, en initiant un programme d’aide à l’endroit des ethniques allemands de Roumanie, par le biais des compensations financières offertes par le premier au gouvernement roumain. En fait, il existait déjà un précédent : l’accord scellé entre le gouvernement israélien et celui de Bucarest, pour faciliter la migration des ethniques juifs, depuis la Roumanie vers l’État d’Israël nouvellement créé. Au vingtième siècle, les ethniques allemands de Roumanie se trouvent en fait pris entre le marteau et l’enclume, entre Hitler et Staline. Prisonniers entre, d’une part, l’expansion de l’Allemagne nazie durant la guerre, puis de l’Union soviétique après la guerre ».

    C’est que, après la guerre, près de 12 millions d’ethniques allemands originaires d’Europe Centrale et de l’Est seront forcés d’émigrer en RFA. Près d’un million sont morts en route. Il s’agit d’une tragédie collective, dont l’ampleur et la responsabilité n’ont été que tardivement comprises et assumées par l’Allemagne de l’Ouest.

    Remus Anghel précise qu’en fait, la probabilité d’un départ des ethniques allemands de Roumanie était déjà prévisible pendant la guerre : « Pendant la guerre et tout de suite après se fait jour un courant de pensée au sein de la communauté allemande qui les encourage à partir. Nous, en tant que Roumains, ignorions tout de ce mouvement à l’époque. On savait qu’il existait des communautés d’Allemands en Roumanie, sans plus. Mais sachez que près de 40% des Souabes ont quitté la Roumanie ou sont morts pendant la guerre. Pratiquement, la quasi-totalité des jeunes se sont enrôlés sous le drapeau allemand, dans la Wehrmacht ou les SS, et ils sont morts ou se sont retirés en Allemagne avec le front. Les communautés allemandes de Dobroudja, de Bucovine, de Bessarabie, de Valachie et de Moldavie sont passées en Allemagne par la Pologne dès 1940, par la volonté de l’Allemagne. L’on comptait une population 750 mille ethniques allemands en Roumanie à l’entre-deux-guerres. A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il ne restait plus qu’entre 300 et 310 mille Allemands. »

    L’historiographie roumaine d’après 1989 utilise le terme de « vente » des Allemands par le régime communiste lorsqu’elle parle de leur exode vers la RFA. Et, en effet, si on se fie aux sources, le prix du départ s’élevait entre 5 et 15 mille deutsche marks pour chaque ethnique allemand. La tragédie de ceux qui ne disposaient pas de ressources financières et essayaient de franchir illégalement la frontière est cependant autrement plus poignante, beaucoup d’entre eux laissant leur vie pendant la tentative. Remus Anghel n’hésite pas à parler de vol d’État lorsqu’il analyse l’époque et le contexte de ces départs : « Lorsque l’on parle de la vente d’Allemands, il faudrait regarder des deux côtés, car il y avait d’abord le point de vue allemand. Et là, faciliter aux Allemands de souche de réintégrer la mère patrie était perçu comme un devoir, une responsabilité. Il ne s’agissait pas d’un intérêt étriqué, économique, celui d’obtenir une main d’œuvre bon marché. Pas du tout. Parce qu’ils pouvaient en importer de partout, et ils ne s’en sont pas privés. Mais les ethniques allemands de Roumanie avaient souffert plus que les autres groupes ethniques pendant le communisme. Il était rare qu’une famille ne compte pas au moins un membre déporté, surtout les hommes et les femmes en âge de travailler. Et ce drame-là, nous, les autres, ne l’avons pas connu. Pour eux, c’était une tragédie. Ils ont perdu confiance, espoir, ils ont complètement abandonné le sentiment d’appartenir à cette zone où ces choses-là pouvaient leur arriver. Aussi, pour l’Allemagne, l’achat des Souabes et des Saxons était un geste réparateur. Pour l’État communiste de Roumanie, c’était en revanche différent. Ils avaient convenu des quotas, de 10, 15 mille personnes qui pouvaient émigrer par an. Or, en fait, lorsque quelqu’un demandait à émigrer, cela déclenchait tout un processus administratif, des retards bureaucratiques. Et, entre temps, cette personne perdait son emploi, elle devait vendre sa maison à des prix bradés, c’était un calvaire, c’était long et douloureux. Alors les gens préféraient trouver l’argent et payer pour contourner les quotas. Pratiquement, on extorquait les gens, les Allemands, l’État allemand pour les laisser partir. Et puis, de mon point de vue, ce n’est pas tant l’argent qui pose problème que la manière dont les gens ont été traités pendant le processus ».

    Avec le départ des Allemands, installés depuis des siècles sur le territoire de la Roumanie actuelle, la Roumanie se retrouva ethniquement plus pauvre. L’histoire et la civilisation d’une communauté autrefois puissante, prospère et florissante sont parties en fumée en l’espace de quelques décennies. Une fois arrivés en Allemagne, une nouvelle vie les attendait. Une vie qui ne pouvait toutefois pas effacer la mémoire des traumas subis au XXe siècle, dans leur pays d’origine. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La minorité allemande de Roumanie (II)

    La minorité allemande de Roumanie (II)

    Plus précisément, nous allons nous pencher sur la période communiste. Sous la dictature une scène étrange prend place avec un jeu entre l’État roumain, la communauté allemande et la République fédérale d’Allemagne. En fond, bien évidemment opère la lutte entre les deux blocs. Ensuite nous parlerons de la période postcommuniste et de la façon dont cette communauté entend se créer une identité propre par la mobilisation de la culture.



  • 12.01.2016 (mise à jour)

    12.01.2016 (mise à jour)

    Attentat- Le Ministère roumain des Affaires Etrangères a fermement condamné lattaque terroriste perpétrée mardi, sur la place Sultanahmet dIstanbul et qui a fait de nombreuses victimes. Dans un communiqué, le ministère roumain a réitéré sa solidarité avec le peuple turc, tout en faisant part de son soutien accordé aux autorités turques dans leurs efforts de combattre le terrorisme. Lauteur de lattentat suicide qui a tué mardi dans le cœur historique dIstanbul au moins 10 personnes, dont 9 Allemands, est un jihadiste du groupe Etat islamique (EI), a affirmé le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu. Le chef du gouvernement a indiqué que “toutes les victimes sont de nationalité étrangère”, présentant ses condoléances a leurs familles et promettant de faire toute la lumière sur cet attentat qui a visé les touristes, informe AFP. Lattaque a en outre fait 15 blessés, dont deux dans un état grave, selon les autorités. Il y a quelques mois, un double attentat suicide a tué 103 personnes devant la gare centrale dAnkara. Latentat, le plus sanglant perpétré en territoire turc, a été attribué à lEtat islamique.



    Météo- Bien que la météo continue dêtre plus douce que dhabitude à cette époque de lannée partout en Roumanie, les températures sont en légère baisse. Des pluies sont attendues dans les 24 heures à suivre surtout sur louest du relief, tandis que les neiges tomberont sur le nord-est du territoire et à la montagne. Les maximales se situeront entre 2 et 11 degrés.




  • Charlottenburg, le village rond comme une pomme

    Charlottenburg, le village rond comme une pomme

    La colonisation de la province historique roumaine du Banat, au 18e siècle, a été une action d’envergure, systématique et pensée jusque dans les moindres détails par l’administration autrichienne. Sur la planche à dessin, villages, villes et rues ont été tracés en une parfaite symétrie censée illustrer la culture de l’absolutisme dans l’architecture et l’urbanisme de l’époque.



    Situé à seulement 50 kilomètres de Timişoara, ville de l’ouest de la Roumanie, Charlottenburg est l’unique village rond du pays. Il a été fondé vers 1770, par une trentaine de familles de Souabes, amenés par la deuxième vague de colons originaires de Baden – Wurtemberg, de Lorraine et du Tyrol du sud, pendant le règne de l’impératrice Marie Thérèse. Les historiens affirment que ces familles portaient dans leurs bagages les plans du futur village rond.



    «Au milieu du village il y a une fontaine couverte, dont l’eau est très bonne. Derrière les mûriers qui l’entourent on aperçoit les maisons. Dans les cours, on voit des granges et des étables, des jardins avec des vignes. Construites à l’identique, les maisons ont la même hauteur et sont disposées à égale distance l’une de l’autre. Une symétrie sans faille. Il en va de même pour les quatre entrées du village ». C’est ce que Johann Kaspar Steube notait, le 5 mars 1779, dans son volume «Lettres du Banat», à propos du village de Charlottenburg.



    L’histoire de ce village ne diffère pas trop de celle de la contrée. Au gré des occupations étrangères, le village a eu des propriétaires hongrois ou autrichiens jusqu’en 1921, lorsque la réforme agraire a remis les paysans en possession des terres. Au début du 20e siècle, un parc de chasse allait être créé à proximité du village. Il fut peuplé de daims amenés de Serbie et de cerfs des Carpates originaires de Bohème. Des parties de chasse y ont été organisées d’abord par le fondateur du parc, le comte Siegfried von Wimpffen, ensuite par la Cour Royale de Roumanie. Plus tard, après la guerre, on y voyait les soldats russes chasser à la mitrailleuse. Puis, ce fut le tour des dirigeants communistes et enfin des chasseurs amateurs venus d’Europe. Le parc et ses environs sont riches en gibier à poil et à plumes: sangliers, chevreuil, renards, loups, lièvres, outardes et cailles.



    La communauté de Charlottenburg demeura relativement fermée jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans laquelle bien des hommes avaient trouvé la mort. Pire encore, en 1945, 43 des hommes du village ont été condamnés aux travaux forcés et déportés en URSS. Charlottenburg a également subi la collectivisation. Les terres ont été nationalisées et les paysans – obligés de travailler dans les coopératives agricoles de production. Erhard Berwanger, un des villageois de Charlottenburg, a créé un site Internet qu’il a nommé sarlota.de . Il y évoque l’atmosphère des années 60: «Ruga, la prière, était la principale fête que l’on célébrait dans le village à la fin octobre. La famille se réunissait autour de la table. On mangeait du coq rôti avec de la sauce de céleri. Les légumes, on les cultivait, en général, dans notre propre potager. Il ne faut surtout pas croire que l’on menait une vie idyllique. C’était tout le contraire. Les paysans travaillaient dur dans la semaine. Leurs seuls moments de répit étaient les dimanches et les jours de fête. Je me souviens avec plaisir des tilleuls et des acacias fleuris qui embaumaient l’air et puis de l’odeur du foin fraîchement fauché. A la tombée de la nuit, on entendait les mugissements des cerfs du parc de chasse. Plus tard, en automne, les sangliers investissaient les potagers et faisaient de gros dégâts. Pour les tenir à l’écart des cultures, les villageois faisaient exploser avec un bruit infernal du carbure de calcium. Là, dans les champs, devant un taudis construit en paille on se réunissait autour du feu. Des fois, mon oncle Philipp nous racontait sa vie d’antan, sa déportation en Russie, son périple de près de deux ans en Allemagne et le voyage de retour à Charlottenburg ».



    Aujourd’hui il ne reste plus qu’un seul Souabe dans le village de Charlottenburg. Nous avons demandé à Mircea Sârbu, secrétaire de la commune de Bogda, ce qu’était devenue la communauté souabe du village rond : «Après 1990, on ne dénombrait que 5 ou 6 familles ethniques allemandes. De nos jours, il n’y a plus qu’un seul villageois de souche allemande à y vivre. S’il n’est pas parti lui aussi pour l’Allemagne, c’est qu’il se considérait trop âgé pour le faire. Des habitants de Timisoara, dont surtout des intellectuels et des artistes, ont acheté les maisons des Souabes et les ont aménagées en pied – à — terre. Des gîtes ruraux, il n’y en a qu’à Altringen, le village avoisinant, facile d’accès par les routes goudronnées ».



    Charlottenburg, unique village roumain ayant la forme d’un cercle, a été classé monument historique par le ministère de la Culture et des Cultes, a-t-on appris par Mircea Sârbu : «Aux termes de la loi, les localités ont un statut particulier. Cela suppose que toute activité économique, toute construction doit recevoir l’aval du ministère de la Culture. Puisqu’il est unique en Roumanie, les pouvoirs locaux ont essayé de le protéger tel quel, de lui épargner tout changement d’aspect. Voilà pourquoi nous avons attiré l’attention que le permis de construire sera accordé par les seuls spécialistes et que les nouvelles constructions devront respecter strictement l’architecture spécifique des lieux».



    Rond comme il est, le village ressemble à une pomme. Situées au centre, l’église et l’école sont les pépins symboliques d’une communauté dont le seul souvenir est le cercle presque parfait que décrivent les maisons. Les 199 habitats permanents de Charlottenburg essaient d’en garder l’âme vive. Si vous souhaitez vous y rendre, sachez qu’il y a une petite gare à 2 kilomètres de là et que la téléphonie mobile couvre la localité. Enfin, Charlottenburg n’est pas un village touristique, mais on estime à 20 mille euros les coûts de construction d’une maison, à condition, bien sûr, de recevoir l’approbation de la mairie. (trad. Mariana Tudose)