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  • Libearty, le sanctuaire des ours de Zărnești

    Libearty, le sanctuaire des ours de Zărnești

    Nous nous dirigeons
    aujourd’hui vers le centre de la Roumanie, pour franchir une des portes
    d’entrée du Parc National Piatra Craiului : la ville de Zărnești. C’est ici,
    dans un cadre naturel exceptionnel, que vous trouverez le plus grand sanctuaire
    d’ours brun au monde et la plus étendue réserve de ce genre en Europe de l’Est.


    Cristina Lapis, présidente de l’Association « Millions d’amis »,
    fondatrice du sanctuaire des ours Libearty affirme que ceux qui choisissent de
    visiter cet endroit aiment les animaux et la nature, ils respectent la vie et
    souhaitent voir des animaux heureux qui ne vivent pas dans des cages, comme la plupart
    des animaux des jardins zoologiques. Ecoutons-là : « La manière de visiter certains monuments a changé et désormais
    les gens veulent voir la nature sauvage. Les touristes qui nous rendent visite,
    même s’ils ont aussi au programme des visites à caractère historique, ils
    aiment beaucoup passer une journée en nature. C’est un véritable paradis des
    ours ici. Avant la création du sanctuaire, une des collines d’ici s’appelait la
    colline des oursons. Nous avons 80 hectares de forêt dans lesquelles on ne voit
    que des ours heureux. Il y a de nombreux touristes étrangers qui nous rendent
    visite, de partout dans le monde. J’ai été moi aussi étonnée de voir des
    touristes venus d’Australie, de Nouvelle-Zélande et même de Patagonie. Et
    n’oublions pas les autres européens et ceux qui arrivent de pays où il n’y a
    pas d’ours. Ils sont très curieux puisqu’il n’y a aucune chance chez eux de
    voir ces animaux de près et dans leur milieu naturel. »


    Et justement, afin d’offrir aux touristes le
    plus d’informations possibles sur les ours, la visite est guidée. Cristina
    Lapis, présidente de l’association Millions d’amis : « Les groupes ne dépassent pas les 30 personnes, à cause de la
    pandémie, puisqu’il nous est recommandé de garder une distance physique. Le
    groupe est accompagné par un guide de l’association Millions d’amis, donc par
    une personne qui connait l’histoire de tous les ours du sanctuaire. Celui-ci
    accueille 108 ours, tous provenant de lieux qui leur étaient complétement
    inadéquats : ils étaient gardés illégalement auprès de restaurants, de
    gîtes ruraux, de monastères, même dans des stations service. Certains
    proviennent pourtant de la forêt. Ils étaient habitués à trouver leur
    nourriture dans des poubelles ou au bord des routes et ils n’avaient aucune
    chance de revenir dans la forêt pour vivre une vie normale. Le guide raconte
    aux touristes l’histoire de chaque ours. Notre intérêt a été de créer ce
    sanctuaire pour y garder ces animaux. Même s’il ne s’agit pas d’un hôtel cinq
    étoiles, tout compris, il y a pourtant un enclos qui empêche les ours de sortir
    puisqu’il s’agit d’individus qui ne pourraient plus s’habituer à vivre dans
    la forêt. Dans le sanctuaire ils ont des piscines naturelles
    alimentées par des ruisseaux, ils peuvent courir, escalader les arbres, au
    grand plaisir de nos visiteurs adultes et enfants à la fois. Les tours se déroulent en
    Roumain, Anglais et Allemand, mais nous pouvons organiser sur demande aussi des
    tours guidés en Français. En début du tour, les visiteurs regardent un court
    film de cinq minutes, traduit en cinq langues, qui présente l’histoire de ce
    sanctuaire et pourquoi il a été créé. »


    Le sanctuaire des ours reçoit des centaines de messages de félicitation et
    d’encouragement de la part des touristes, poursuit Cristina Lapis : « Nombre de touristes venus de l’étranger reviennent au sanctuaire. Au
    début, certains sont assez sceptiques, puisqu’ils pensent que c’est un parc
    zoologique comme les autres, un zoo plus grand. A la fin, ils nous remercient
    et disent, les larmes aux yeux, qu’ils ne regarderont plus les animaux sauvages
    de la même manière après cette visite. »


    L’ours brun européen est une espèce strictement protégée par la Convention
    de Berne. La Roumanie a ratifié ce document en 1993, mais ce ne fut qu’en 2005
    que le droit de propriété sur un ours capturé dans son milieu naturel est
    devenu nul en Roumanie. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Prévenir les accidents auxquels tombent victimes les animaux sauvages

    Prévenir les accidents auxquels tombent victimes les animaux sauvages

    Pour survivre, les ours doivent répondre au cours de leur cycle annuel à une succession de besoins précis et variés tels le besoin de se nourrir, d’hiberner ou encore de se déplacer. Du coup, il est essentiel de protéger les différents habitats qu’ils fréquentent avec une attention particulière prêtée aux corridors écologiques qui les relient. A l’heure où l’on parle, l’activité humaine et le développement social et économique ont causé un morcellement des habitats de cette espèce.

    Ces derniers mois, 3 ours ont perdu la vie dans des accidents survenus sur l’Autoroute A1 reliant la ville de Sebes à celle de Sibiu, en Transylvanie. Une réalité dramatique qui risque de se répéter puisque la route traverse un des corridors biologiques de ces grands carnassiers. Pour se sentir à l’aise, les ours ont besoin de larges habitats afin de pouvoir se déplacer librement pour trouver nourriture et abri.

    C’est pourquoi, WWF Roumanie (le Fonds mondial pour la nature) a appelé les pouvoirs locaux à prendre des mesures censées garantir aux ours un déplacement en toute sécurité. Il faudrait donc faire construire des corridors selon le modèle occidental pour que ces animaux puissent traverser l’autoroute. Ces passages devraient avoir une largeur de 120 mètres et être bien intégrés dans le paysage, pour donner aux ours l’impression de continuité de leur habitat naturel.

    Pour empêcher la faune sauvage d’accéder aux voies, des clôtures devraient être placées tout au long du tracé, affirme Cristian Remus Papp, expert des grands carnivores et de l’infrastructure écologique :«Malheureusement, tous ces incidents témoignent du fait qu’au moment où l’on a conçu cette autoroute, on a complètement ignoré les corridors écologiques fréquentés par les animaux sauvages, notamment par les ours. C’est pourquoi, à l’heure qu’il est, nous assistons à des cas tragiques, avec des répercussions sur la biodiversité. Nous espérons que tous ces incidents n’aient pas de conséquences sur les gens. L’autoroute A1 croise un corridor biologique important que les ours empruntent souvent, notamment à l’approche de l’hiver lorsqu’ils cherchent à se nourrir pour faire des réserves de graisse en vue de la saison froide. Ils se déplacent beaucoup et l’autoroute est au beau milieu de leur itinéraire. Il existe un passage par-dessous la route, mais il est trop petit pour les ours, il est plutôt adéquat pour les renards ou les chevreuils. Il est donc important de revoir aussi l’efficacité des passages déjà installés».

    Notons pour terminer que la Roumanie participe au projet Transgreen qui vise à développer dans les Carpates une infrastructure routière et ferroviaire à impact réduit sur l’environnement. Démarré l’année dernière, le projet est censé se voir mis en place le 30 juin 2019. Il est financé à hauteur de 2 millions et demi d’euros. (Trad. Valentina Beleavski)