Tag: Anton Pann

  • Anton Pann

    Anton Pann

    Il a également été un personnage légendaire dont l’influence se fait toujours sentir dans les localités où il a vécu : à Braşov, à l’Ecole et à l’église du quartier de Şchei, à Râmnicu Vâlcea et même à Bucarest, où sa maison transformée en musée est ouverte au grand public depuis novembre 2018. A en croire les documents, Anton Pann est né en 1796, à Sliven, en Bulgarie, et il a consacré une grande partie de sa vie aux voyages dans différents pays et régions avant de s’établir à Bucarest, dans la banlieue de Lucaci. C’est là qu’il s’est acheté la maison récemment transformée par les soins du Musée national de la littérature en musée. Dans les minutes suivantes, Madalina Schiopu nous propose une visite guidée de l’édifice :



    « Quand Anton Pann y a emménagé, la maison était déjà construite et à en croire son propriétaire, elle comportait quatre pièces. Deux d’entre elles étaient côté rue, vis-à-vis de deux ou trois autres maisons, englouties par de grands jardins. Les champs s’étalaient derrière toutes ces bâtisses érigées dans la banlieue de Lucaci. »



    Le nom d’Anton Pann se rattache aussi à la création des paroles de l’actuel hymne national, « Réveille-toi, Roumain ! » qui fut inspiré au poète Andrei Muresanu par un poème religieux du rhapsode. Notre guide, Madalina Schiopu, se penche sur l’activité religieuse d’Anton Pann :



    « Il fut une des personnalités importantes de l’Eglise orthodoxe puisqu’il a gagné sa vie en tant que professeur de musique sacrée. Il enseignait la théorie religieuse des psaumes dans les églises bucarestoises et celles des alentours. Ensuite, on ne saurait ignorer le rôle qu’Anton Pann a joué dans la littérature roumaine. Il est l’auteur de « L’Histoire de la parole » et des « Ruses de Nastratin Hogea ». Ces deux volumes, tout comme ses recueils de poèmes, ont été imaginés dans cette maison même où, semble-t-il, Pann avait aménagé une petite pièce pour écrire et une terrasse pour sortir le soir et jouer de la guitare. »



    Décédé en 1854, Anton Pann a légué sa maison de Bucarest à l’Eglise de Lucaci qui, malheureusement, l’a négligée jusqu’à ce que la demeure tombât en ruine. Heureusement, le Musée de la Littérature roumaine a décidé de s’investir pour en faire un musée. Les efforts ont été soutenus, affirme Madalina Schiopu.



    « L’actuelle maison ne ressemble plus à celle du passé dont l’état de dégradation était tel que seuls les piliers sont restés debout. On a donc tout fait reconstruire sur les lieux de l’ancienne demeure. Il suffit de franchir le seuil du musée et de regarder les objets qui s’y trouvent pour se rendre compte de la personnalité et de l’œuvre d’Anton Pann. Il y a, par exemple, un zootrope et praxinoscope, deux jouets optiques ayant précédé la cinématographie moderne et que les enfants pouvaient utiliser pour regarder des dessins en mouvement avec les personnages créés par Anton Pann. Les instruments de musique sont une autre attraction. Il s’agit d’une collection de 23 instruments datant de l’époque des princes phanariotes, du début du XIXème siècle. Chaque instrument est prévu d’un casque qui permet d’entendre le son qu’il faisait. Parmi tous ces instruments, la plupart orientaux, les visiteurs peuvent découvrir aussi quelques instruments roumains tels la cobza, une sorte de luth, ou encore le cymbalum.



    Avec sa multitude de dispositifs interactifs, le Musée Anton Pann se veut un endroit ludique qui attire les jeunes visiteurs, notamment par un tour guidé conçu à leur intention. Madalina Schiopu :



    « Il s’agit d’un tour des objets. Chaque mois, on choisit un objet parmi ceux qui sont exposés et à partir de cet objet-là, on esquisse le contexte historique et on s’attarde sur les personnalités qui s’en sont servi. Par exemple, une machine à imprimer. Un tel objet nous permettrait de parler de l’histoire de l’imprimerie dans le monde. A part les tours guidés, on met en place différents ateliers à l’intention des enfants de 6 à 14 ans. On essaie de s’adapter à l’âge de nos jeunes visiteurs et de les attirer vers nous par des histoires et des anecdotes. Pour les tout-petits, on a fait des ateliers basés sur les Ruses de Nastratin Hogea et sur la morale qui s’y dégage et on les a encouragés à dessiner. Après, on a mis en place des ateliers de muséographie pour expliquer aux enfants ce qu’un musée veut dire et l’activité dans un tel établissement. C’est important qu’ils comprennent que derrière les expositions permanentes et visibles, il y a tout un univers caché. Pour les fêtes, on a mis en place des ateliers de cantiques basés sur ceux écrits par Anton Pann. Et puis, en mars, on a fait des ateliers de création de martisoare. Et la liste continue ».


    (Trad. Ioana Stancescu)

  • Le folklore urbain au 19e siècle dans les principautés roumaines

    Le folklore urbain au 19e siècle dans les principautés roumaines

    Au début du 19e siècle, les Principautés roumaines de Moldavie et de Valachie se modernisaient rapidement. Pourtant, la modernité y coexistait avec l’esprit levantin, oriental. Une très mince couche de boyards européanisés s’opposait à la mentalité collective, un des territoires d’affrontement étant la culture dominante de l’époque. Entre la culture savante et la culture populaire il n’y avait pas pour autant de différences significatives et les chansons du folklore urbain faisaient les délices de toutes les couches sociales. L’ambiance des festins étaient égayée surtout par des chansons à ligne mélodique orientale et dont les vers empreints d’érotisme frôlaient l’immoralité et la vulgarité. Aussi, ces chansons – que, faute d’un meilleur terme, nous appellerons « mondaines » – devinrent-elles la cible de ceux qui militaient pour la modernisation de la société roumaine.

    Anton Pann a été un des créateurs de ce genre de chansons mi courtoises, mi grivoises. Venu des Balkans, Pann rejoignit un des cercles de jeunes gens qui donnaient le ton à la vie urbaine de la ville – si orientale, à l’époque – de Bucarest.

    L’ethnologue Nicolae Constantinescu, professeur à l’Université de Bucarest, nous parle brièvement de ce personnage et de la place qu’il a occupée dans sa nouvelle patrie : « Anton Pann arrivait du territoire situé au sud du Danube, avec sa mère et ses deux frères aînés, qui allaient périr sur le champ de bataille. Il s’appelait Antonache, fils de Panteleon, et il était originaire de Sliven, en Bulgarie, d’où il allait migrer vers les pays roumains. Pendant un certain temps, il habita à Chişinău, ensuite à Bucarest, où il finit par s’établir. S’intégrant profondément au milieu linguistique et culturel de la capitale valaque, il devient selon le critique Paul Cornea, un des premiers représentants littéraires de la ville Bucarest. Dans une lettre adressée au poète Vasile Alecsandri, l’écrivain Ion Ghica plaçait Anton Pann parmi les bons viveurs. Anton Pann était d’ailleurs un des piliers de cette société bachique et érotique des tavernes et des terrasses bucarestoises. »

    Certes, le spectacle qu’offrait la ville de Bucarest n’était pas dominé par les festins et les fêtes, pourtant, ceux donnés par les grands boyards étaient de nature à impressionner tout le monde, surtout un étranger.

    Nicolae Constantinescu : « Il serait faux de croire qu’à la fin du 18e siècle et au début du 19e, toute la population de la ville de Bucarest passait son temps à festoyer, au son de la musique des ménétriers ou à soupirer sous les fenêtres des demoiselles se cachant, timides – ou pas tout à fait -, derrière les rideaux. Il n’était pas rare que des étrangers de passage à Bucarest, soient impressionnés par la vie mondaine des boyards, par leurs repas somptueux, lors desquels une cinquantaine d’assiettes étaient remplies de mets délicats, assaisonnés de boissons fines, de café et de liqueurs très chères. Selon les documents de l’époque, les ingrédients rares et les produits exquis étaient apportés pour la plupart de Vienne. Aux festins étaient présents des musiciens doués et les femmes portaient des vêtements à la mode à l’époque. On était entre l’Orient et l’Occident. »

    Une des chansons « mondaines » les plus connues et appréciées même de nos jours a été « Leliţă Săftiţă » « Sufiţa, M’amour », signée par Anton Pann.

    Qu’est-ce donc que la chanson « mondaine » ? Nicolae Constantinescu explique : « Qu’est-ce que la chanson « mondaine » ? Anton Pann, qui était chantre d’église, savait noter les mélodies. Il a donc utilisé la notation de la musique byzantine, pour transcrire les mélodies que ses convives et lui avaient l’habitude de chanter. Un siècle plus tard, Gheorghe Ciobanu les a retranscrites en notation musicale moderne et des chanteurs les ont enregistrées telles qu’elles étaient probablement chantées il y a 150 ans. Les chansons « mondaines » d’Anton Pann étaient des chansons à la mode au début du 19e siècle, composées par des ménétriers sur commande, une sorte de « chansons courtoises », écrites par des auteurs en vogue, comme Costache Conachi, par exemple, né en 1777 et mort en 1849. Celui-ci écrivait des vers qu’il n’envoyait ni aux revues, ni à l’imprimerie, mais qu’il confiait aux ménétriers, pour être mis en musique et chantés. C’est qu’à l’époque, la suprême élégance de la part des jeunes boyards c’était d’offrir aux élues de leur cœur des concerts de ménétriers. A Iaşi, par exemple, en Moldavie, à différents endroits de la ville, des ensembles de ménétriers payés par de jeunes boyards, jouaient et chantaient des chansons d’amour pour quelque belle demoiselle. »

    Auteur d’un recueil réunissant des textes de telles chansons intitulé «L’hôpital de l’amour ou le Chantre de l’amour», Anton Pann s’est attiré la disgrace de la postérité, avant d’être reconsidéré.

    Nicolae Constantinescu : « Cette mode a gagné la Valachie aussi. Le poète romantique Dimitrie Bolintineanu déplorait cette situation – je cite : « Les villes sont inondées par ces chansons érotiques chantées par les ménétriers. La Valachie est inondée par ces chansons créées en Moldavie et qui sont pour la plupart obscènes. » – fin de citation. Même le grand dramaturge Ion Luca Caragiale, amateur de festins et de relations amoureuses plus ou moins licites, condamne avec horreur la poésie d’alcôve de « L’hôpital de l’amour » – je cite : « Au vif de cette mode stupide, de ce courant d’érotisme trivial, de sentimentalisme dégoûtant et de galanterie ridicule, qui ont emporté et noirci nombre de gens d’esprit et vraiment talentueux, Anton Pann, notre fameux poète populaire, a publié, à part ses admirables ouvrages originaux et ses traductions, une collection de chansons à la mode… trésor minable, tas d’ordures littéraires, témoignage de l’imbécilité d’une époque » – fin de citation. Quelle violence de la part de Caragiale envers le pauvre Anton Pann, qui n’était déjà plus en vie. Pourtant, la véhémence de Caragiale allait se calmer un peu plus tard et le dramaturge écrira qu’Anton Pann avait rendu service à la littérature roumaine en recueillant tous ces documents illustrant l’état social des Roumains durant la première moitié du 19e siècle. »

    Avec le temps, la mode a changé et les chansons « mondaines » sont tombées dans l’oubli, devenant un objet de recherche pour les folkloristes. La société roumaine a continué sa modernisation, non sans retours en arrière et réinterprétations. (Trad. : Dominique)

  • Satirical Songs

    Satirical Songs

    In the early 19th century, the principalities of Moldavia and Wallachia were going through an accelerated process of modernisation. And modernization coexisted with influences from the Levant. There were no significant differences between the culture of the upper class and the folk culture, so satirical songs were enjoyed by both the upper and lower classes. These satirical songs had oriental influences and the lyrics included erotic connotations that often verged on immorality and triviality. Therefore, satirical songs became one of the interests of those who wanted the change and Europeanisation of the Romanian society.




    Anton Pann was one of the creators of satirical songs. Coming from the Balkans, Pann joined one of the youth societies that set the tone for the urban life in oriental Bucharest.


    Ethnologist Nicolae Constantinescu, a professor at the Bucharest University, spoke about Anton Pann and his role in his new country: “Anton Pann came from an area south of the Danube together with his mother and two older brothers. His brother later died in the war. His name was Antonache, the son of Panteleon from Sliven, Bulgaria, who travelled throughout the Romanian territories. He spent some time in Chisinau, and then came to Bucharest where he settled and managed to integrate into the linguistic and cultural milieu of Wallachias capital. He became, in Paul Corneas words, one of the first literary personalities of Bucharest. A fragment from a letter addressed by Ion Ghica to poet Vasile Alecsandri describes Anton Pann as a man who liked to party. Anton Pann was one of the main pillars of the revellers society, a frequent guest of the pubs and beer gardens of Bucharest. “Naturally, parties did not dominate the day-to-day Bucharest landscape, but those thrown by the aristocracy could impress anyone, especially a stranger.




    Nicolae Constantinescu: It would be wrong to believe that all the inhabitants of Bucharest in the late 18th century and the early 19th century spent their time partying, with fiddlers wearing period costumes, sighing under the windows of young ladies hiding shyly behind heavy curtains. More often than not, foreign visitors to the city on the banks of the Dambovita River were impressed by the party life of boyars: sumptuous lunches and suppers for 50 people, with delicacies, fine beverages, expensive coffee and liquors. Documents tell us now the delicacies were coming from Vienna in particular, and the atmosphere was completed by talented musicians and women wearing fashionable clothes. We were somewhere between the East and the West. One of the best known satirical songs of the time, which is very much appreciated today, too, is a piece composed by Anton Pann and titled Leliţă Săftiţă, that is auntie Safta, in English.




    Nicolae Constantinescu will now try to give us a definition of what is called “cantec de lume, sort of party, satirical songs: What are these songs? Anton Pann, a church psalm singer, made the musical notation of the songs he and his colleagues performed. 100 years later, Gheorghe Ciobanu transcribed them by using modern notation and the singers recorded them just like they were performed 150 years ago. Anton Panns satirical songs were very much in fashion in the early 19th century. Also, fiddlers used to compose such songs on the spot then. They were a sort of ‘chansons courtoises produced by successful authors of the time, such as Costache Conachi (1777-1849). He used to write lyrics that he did not send to a newspaper to be published, but he asked the fiddlers to compose a tune for them, George Sion mentioned in a piece of writing back then. It was very much in fashion for young boyars to offer their sweethearts fiddler concerts, in sign of ultimate elegance. In various places in Iasi, ensembles of fiddlers, paid well in advance, were performing love songs to beautiful young ladies.




    Anton Pann, who authored an anthology of such poems, actually verses of satirical, party and love songs and titled “Hospital of love or the Singer of Longing, fell into oblivion, to be later reconsidered by such figures as playwright I.L. Caragiale. Nicolae Constantinescu: These songs were soon in fashion on the other bank of the River Milcov, too, as the romantic poet Dimitrie Bolintineanu noted, deploring the situation: towns are flooded by love, sentimental songs performed by fiddlers. Wallachia is flooded by these songs composed in Moldavia, most of them being obscene. Caragiale, a party lover himself, having a penchant for more or less licit love affairs, is firmly condemning the poems included in ‘The Hospital of Love. Quote-‘At the centre of this stupid fashion, this trend of trivial eroticism, cheap sentimentalism and ridiculous gallantry which dragged and bemired even many highly spirited and really talented people, Anton Pann, our famous popular and folk poet, published, among many admirable original works and translations, a collection of fashionable songs … a sad thesaurus, a pile of literary crap, testimonies of an epochs imbecility. What an outburst of violence from Caragiale to the poor, departed Anton Pann! Later on, Caragiale toned down his criticism and wrote that Anton Pann had actually done a major service to Romanian literature, by collecting all those documents illustrative of the Romanians social state in the first half of the 19th century.




    In time, these party and satirical songs fell into oblivion, leaving the scene to other fashionable things and remaining a mere subject of research for folklore specialists. As to the Romanian society, it continued to modernize, with its ups and downs, sometimes returning to origins and resorting to reinterpretations.


  • Weltliche Volkslieder: Gegenstand des Kulturkampfs Anfang des 19. Jahrhunderts

    Weltliche Volkslieder: Gegenstand des Kulturkampfs Anfang des 19. Jahrhunderts

    Ein paar europäisierte Bojaren konfrontierten sich mit der kollektiven Mentalität der Gesellschaft, und eines der Schlachtfelder war die Mainstream-Kultur jener Zeit. Es gab keine erheblichen Unterschiede zwischen der hohen und der volkstümlichen Kultur, und die weltlichen Volkslieder erfreuten sowohl die oberen als auch die unteren Klassen. Die weltlichen Volkslieder waren kulturelle Produktionen mit orientalischen Einflüssen, und die Texte zeichneten sich durch eine starke Erotik aus, die oft an Unmoral und Trivialität grenzte. So waren die weltlichen Volkslieder eines der Ziele der Reformer, die den Wandel und die Europäisierung der rumänischen Gesellschaft vorantrieben.



    Anton Pann war ein Schöpfer von weltlichen Volksliedern. Er kam vom Balkan und wurde Mitglied einer Gruppe von Jugendlichen, die im orientalischen Bukarest den Ton des urbanen Lebens angaben. Der Ethnologe Nicolae Constantinescu, Professor an der Universität Bukarest, porträtierte Panns Platz in seiner neuen Heimat.



    Anton Pann stammte aus einem Gebiet südlich der Donau, im heutigen Bulgarien. Seine Mutter und zwei ältere Brüder starben in den Kriegen. Er hie‎ß Antonache, Sohn des Panteleon, aus Sliven, Bulgarien, der durch die rumänischen Länder wanderte. Er hat eine Zeit in Kischinew verbracht, dann in Bukarest, wo er sich im linguistischen und kulturellen Umfeld der Hauptstadt der Walachei integriert. Der Literaturwissenschaftler Paul Cornea meinte, er sei einer der ersten literarischen Vertreter Bukarests. Anton Pann war auch eine der Säulen der baccisch-erotischen Gesellschaft in den Tavernen und Gärten Bukarests.“




    Natürlich war die durchschnittliche Bukarester Gesellschaft nicht von Partys geprägt, aber die Gelage der Bojaren konnten jeden beeindrucken, besonders einen Fremden. Nicolae Constantinescu dazu:



    Es wäre falsch zu glauben, dass ganz Bukarest Ende des 18. und Anfang des 19. Jahrhunderts seine Zeit mit rauschenden Partys verbrachte oder mit bunt gekleideten Musikanten an den Fenstern der adeligen jungen Damen vorbeizogen, die hinter den Gardinen hervorlugten. Nicht selten waren fremde Reisende vom modischen Leben in den Bojarenhäusern dennoch beeindruckt: üppige Mahlzeiten mit 50 Personen, mit feinen Gerichten, feinen Getränken, mit teurem Kaffee und Likören. Dokumente der Zeit erzählen uns genau, woher die Delikatessen kamen — besonders aus Wien. Die Musiker waren talentiert, die Frauen modisch gekleidet. Wir befanden und zwischen Orient und Okzident.“




    Eines der berühmtesten weltlichen Volkslieder, das auch heute geschätzt wird, war Panns Schöpfung: Leliţă Săftiţă“ (zu deutsch etwa: Liebes Lieschen“). Nicolae Constantinescu hat eine Definition des weltlichen Volksliedes:



    Was sind die weltlichen Volkslieder? Anton Pann wusste als Kirchengelehrter, wie man die Lieder notiert. Er schrieb sich die Melodie der Lieder auf, die er und die anderen sangen. Dabei benutzte er die Kirchenmusik-Notation. Nach 100 Jahren hat Gheorghe Ciobanu sie in die moderne Notation transkribiert und heute haben die Sänger sie aufgenommen, wie sie wahrscheinlich vor 150 Jahren gesungen wurden. Die von Anton Pann gesammelten Lieder waren zu Beginn des 19. Jahrhunderts modische Lieder, eine Art Hofdichtung, die von namhaften Autoren wie Costache Conachi (1777–1849) im Auftrag geschrieben wurden. Auch Pann schrieb Texte, die er weder den Zeitungen noch der Presse gab, sondern den Sängern, die sie singen wollten. George Sion hat darüber geschrieben. Die Mode, die höchste Eleganz war für die jungen Bojaren, ihren Geliebten Konzerte zu schenken. An verschiedenen Orten in Iaşi sangen Musiker-Gruppen Liebeslieder für bestimmte Schönheiten der Zeit, nachdem sie dafür bezahlt wurden.“




    Anton Pann war Autor einer Sammlung von weltlichen Volksliedern mit dem Titel Krankenhaus der Liebe oder der Sänger der Sehnsucht“. In einer ersten Phase wurde er wurde von der Nachwelt verachtet. Dann änderte sich die Einstellung mancher Intellektueller gegenüber ihm, wie die des Dramatikers I.L. Caragiale. Nicolae Constantinescu erläutert weiter:



    Die Mode kam auch in den Süden. Der romantische Dichter Dimitrie Bolintineanu beklagte sich darüber mit folgenden Worten: ‚In den Städten singen die Musiker überall Liebeslieder. Die Walachei ertrinkt in diesen Liedern aus der Moldau, die meisten davon sind obszön.‘ Selbst Caragiale, der Partys liebte und viele Liebesbeziehungen hatte, verurteilt mit Schrecken die Sammlung »Krakenhaus der Liebe oder der Sänger der Sehnsucht«.“ Ich zitiere: ‚Inmitten dieser albernen Mode, jener Strömung trivialer Erotik, widerlicher Sentimentalität und lächerlicher Galanterie, mit der sich selbst viele geistreiche und talentierte Menschen besudelt haben, veröffentlichte Anton Pann, unser berühmter Volksdichter, neben so vielen bewundernswerten originalen Werken und Übersetzungen, eine Sammlung modischer Lieder… ein trauriger Schatz, ein Haufen literarischen Elends, die makellosen Zeugnisse der Dummheit einer Epoche.‘ Einige Zeit später dämpft Caragiale seine Vehemenz und schreibt, dass Anton Pann der rumänischen Literatur einen gro‎ßen Dienst erwiesen habe, indem er all jene Dokumente sammelte, die charakteristisch für den sozialen Status der Rumänen in der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts waren.“




    Mit der Zeit sind die weltlichen Volkslieder in Vergessenheit geraten und sind nur Gegenstand der folkloristischen Forschung geblieben. Und die Modernisierung der rumänischen Gesellschaft ist vorangekommen, mit Rückkehr zu Ursprüngen und Neuinterpretationen.

  • Cântecele de lume

    Cântecele de lume

    La începutul secolului al 19-lea,
    Principatele Moldovei şi Munteniei se modernizau în ritm accelerat. Modernizarea
    coexista însă cu levantinismul. O foarte subţire pătură boierească europenizată
    se confrunta cu mentalul colectiv al societăţii, iar unul dintre terenurile de
    luptă a fost cultura mainstream a acelor vremuri. Între cultura înaltă şi cea
    populară nu existau diferenţe semnificative, iar cântecele de lume făceau
    deliciul atât claselor de sus, cât şi al celor de jos. Cântecele de lume erau
    producţii culturale cu melos oriental, iar versurile erau caracterizate de un
    puternic erotism care frizau adesea imoralitatea şi trivialul. Astfel,
    cântecele de lume au fost una dintre ţintele celor care doreau schimbarea şi
    europenizarea societăţii româneşti.


    Anton Pann a fost unul dintre creatorii
    cântecelor de lume. Venit din Balcani, Pann a intrat într-una dintre societăţile
    tinerilor care dădeau tonul vieţii urbane din Bucureştiul oriental. Etnologul Nicolae
    Constantinescu, profesor la Universitatea Bucureşti, a portretizat locul lui
    Pann în noua sa patrie. Anton
    Pann venea din sudul Dunării, cu mama şi cu doi fraţi mai mari, care au pierit
    în războaie. Se numea Antonache, fiul lui Panteleon, din Sliven, Bulgaria, care
    peregrinează prin ţinuturile româneşti. O vreme e la Chişinău, apoi la Bucureşti
    unde se stabileşte şi se integrează temeinic în mediul lingvistic şi cultural
    al capitalei Ţării Româneşti devenind, după aprecierea lui Paul Cornea, unul
    dintre primii reprezentanţi literari ai Bucureştilor. A făcut carieră literară
    o însemnare dintr-o scrisoare a lui Ion Ghica către Vasile Alecsandri care îl aşează
    pe Anton Pann la aceeaşi masă cu alţi petrecăreţi. Anton Pann era unul dintre stâlpii
    acestei societăţi bahico-erotice din cârciumile şi grădinile din Bucureşti.


    Fireşte că peisajul bucureştean obişnuit
    nu era dominat de petreceri, dar cele date de protipendadă erau în măsură să
    impresioneze pe oricine, mai ales pe un străin. Nicolae Constantinescu. Ar fi eronat să credem că toată
    bucureştenimea de la sfârşitul secolului al 18-lea şi începutul secolului al
    19-lea îşi petrecea vremea în chiolhanuri, cu lăutari în veşminte de epocă,
    suspinând oh-uri şi ah-uri, sub ferestrele domniţelor ascunse sfioase sau
    nu prea după perdele. Nu rareori, călătorii străini din oraşul de pe Dâmboviţa,
    cea cu apă dulce, cin’ te bea nu se mai duce, erau impresionaţi de viaţa
    mondenă din casele boiereşti: mese somptuoase cu 50 de tacâmuri, cu mâncăruri
    alese, cu băuturi fine, cu cafele şi lichioruri scumpe. Documentele epocii ne
    spun exact de unde veneau delicatesurile, mai ales de la Viena, cu muzicanţi
    plini de har, cu femei îmbrăcate după moda timpului. Eram între Orient şi
    Occident.


    Unul dintre cele mai cunoscute
    cântece de lume, apreciat şi azi, a fost creaţia lui Pann intitulată Leliţă
    Săftiţă. Nicolae Constantinescu are o definiţie a ceea ce era cântecul de
    lume. Ce sunt cântecele de
    lume? Anton Pann, fiind psalt bisericesc, ştia să noteze melodiile. El a notat
    melodiile cântecelor pe care le cântau el şi ceilalţi convivi în notaţie
    psaltică. După 100 de ani, Gheorghe Ciobanu le-a transliterat în notaţia
    modernă şi azi cântăreţii le-au înregistrat aşa cum, probabil, erau ele cântate
    acum 150 de ani. Cântecele de lume ale lui Anton Pann erau cântece la modă la
    început de secol 19, compuse de lăutari la comandă, un fel de chansons courtoises, produse de autori
    în vogă precum Costache Conachi (1777-1849). Acesta făcea versuri pe care nu le
    dădea la gazete, nici la tipar, ci îi punea pe lăutari să le cânte, cum nota
    George Sion într-o însemnare din epocă. Moda de atunci, eleganţa supremă, era
    pentru tinerii boieri de a oferi jupâneselor iubite concerte cu lăutari. În
    diferite locuri din Iaşi, tarafuri de lăutari, dinainte angajate, cântau
    cântece de dragoste la adresa unei frumoase.


    Autor
    al unei culegeri de texte ale cântecelor de lume intitulată Spitalul amorului
    sau Cântatorul dorului, Anton Pann a intrat în dizgraţia posterităţii, pentru
    a fi apoi reconsiderat, aşa cum a făcut dramaturgul I.L. Caragiale. Nicolae
    Constantinescu. Moda trecuse
    şi dincoace de Milcov, poetul romantic Dimitrie Bolintineanu deplângând situaţia:
    oraşele sunt înecate de cântece amoroase pe care lăutarii le cântă. Muntenia
    este înecată de aceste cântece făcute în Moldova, cele mai multe obscene.
    Chiar Caragiale, iubitor de petreceri şi de relaţii amoroase mai mult sau mai
    puţin licite, condamnă cu un cutremur de oroare poezia din Spitalul amorului.
    Citez: în mijlocul acelei mode stupide, acelui curent de erotism trivial, de
    sentimentalism greţos şi de galanterie ridicolă care au târât şi mânjit chiar
    pe mulţi oameni de spirit şi de adevărat talent, Anton Pann, vestitul nostru
    poet popular, a publicat, pe lângă atâtea admirabile lucrări originale şi
    traduceri, o colecţie de cântece la modă … un trist tezaur, o grămadă de
    urdori şi mizerii literare, de testimonii de imbecilitate ale unei epoci. Câtă
    manifestare de violenţă a lui Caragiale faţă de bietul Anton Pann, care nu mai
    era în viaţă! Ceva mai târziu, vehemenţa lui Caragiale se mai domoleşte şi
    scrie că Anton Pann făcuse un adevărat serviciu literaturii române, culegând
    toate acele documente caracteristice stării sociale a românilor din prima
    jumătate a veacului al 19-lea.


    Cu
    timpul, cântecele de lume au căzut în uitare din cauza noilor mode şi au rămas
    obiect al cercetărilor folcloriştilor. Iar modernizarea societăţii româneşti a
    mers înainte, cu reveniri la origini şi reinterpretări.

  • La historia del Himno Nacional de Rumanía

    La historia del Himno Nacional de Rumanía

    El 1 de Diciembre los rumanos celebran su fiesta nacional . Cada nación, cada Estado se identifica de una manera fundamental con varios símbolos clave, como la bandera, el emblema y el himno. Según el Diccionario de la Lengua Rumana, el himno nacional es un canto solemne que aparecio con la formación de los estados nacionales y se adoptó formalmente como un símbolo de la unidad nacional. Como en todas partes en el mundo, el Himno de Rumania también tiene su propia historia, tan interesante como lo es agitada y sorprendente.


    El himno acompañó a los rumanos en los más importantes momentos históricos de los últimos dos siglos: la Guerra de Independencia, la Gran Unión, la Revolución de Diciembre de 1989, convirtiéndose, junto con la bandera tricolor, en símbolo de la unidad y la cohesión del pueblo rumano.


    Despierta, rumano, del sueño de la muerte

    en el que te sumieron los bárbaros tiranos!

    Ahora o nunca, fórjate otro destino

    ante el cual se inclinen hasta tus crueles enemigos.





    En Rumania, la idea de un himno nacional surgio como una necesidad a los principios del siglo XIX durante las celebraciones oficiales en las que participaban los gobernantes rumanos. En 1862, se organizó un concurso público, incluso para el nuevo himno del estado creado tras la unificación de Moldavia con Valaquia. Este concurso fue ganado por el compositor Eduard Hübsch.

    Despues de 20 años, durante la coronación del rey Carlos I, Alecsandri escribió el texto del himno real rumano, que se convertiría en el himno del estado de Rumania, y que se canto por primera vez en 1884 y se mantuvo hasta 1947.


    En 1948, Las nuevas autoridades comunistas cambiaron el antiguo himno real por el nuevo himno de la Republica Popular Rumana titulado Esposas rotas . Este himno se mantuvo hasta 1953, cuando fue sustituido por Te glorificamos, Rumania!, La letra destacaba la amistad con la Union Sovietica y la ideologia leninista.


    El nuevo himno sobrevivio hasta 1977, cuando fue reemplazado por Tres colores en el mundo , una version de una cancion patriotica del compositor Ciprian Porumbescu. Este himno se referia a la bandera rumana con 3 colores y la letra original habia sido modificada a la orden y dicen algunos con la contribucion directa de Nicolae Ceauşescu. Este himno se cantó hasta 1989, cuando fue sustituido con Despierta, rumano!.


    La historia del actual himno abunda en polémicas, sobre todo en cuanto al autor y el lugar donde se interpreto la música por primera vez. Una cosa está clara: la letra y arreglos pertenecen a Andrei Muresan (1816-1863), poeta del Romanticismo, periodista, traductor, un tribuno de la época tan marcada por la Revolución de 1848 y la influencia de la famosa Marsellesa de la Revolución francesa.

    El Himno se basa en el poema Eco, escrito y publicado durante la Revolución de 1848. Este texto fue puesto sobre notas el dia en que su autor lo recito delante de algunos amigos en Brasov,, y no el 29 de julio de 1848 en Ramnicu Valcea, como se le conoce comúnmente, según Valer Rus, el director del Museo Casa Muresenilor de Brasov.

    La poesía del texto fue escrita en la atmósfera de excitación febril generada por la Asamblea de Blaj entre el 3 y el /15 de mayo de 1848 en la Llanura de la libertad .



    Algunos suponen que Andrei Mureşanu es el autor de la canción .

    En un registro autobiográfico de George Ucenescu, discípulo de Anton Pann, este se presenta a sí mismo como autor moral de la canción, indicando la canción Desde el vientre de mi madre, como la melodía escogida por Mureşanu para su poesía.La melodía de esta canción fue originalmente un texto religioso.

    Hay otra teoria que acredita a Anton Pann como el autor de la canción, pero según afirma Valer Rus en su estudio Para una historia del himno nacional, no hay ninguna fuente que vincule a Pann con la génesis de la famosa canción. Tanto más que la canción religiosa mencionada fue publicada por Pann mismo sólo en 1850.




    Otro asunto controvertido se refiere al lugar donde se canto por primera vez el himno nacional rumano . Existe un

    documento que fundamenta la hipótesis de que Despierta, rumano! fue cantado por primera vez en Ramnicu Valcea. . En informes anteriores, parece, sin embargo, que esta canción se canto por primera vez en Brasov.


    Lo que es cierto es que esta canción siempre ha sido muy querida por los rumanos y que les ha dado animo en los momentos cruciales de nuestra historia, como la Guerra de la Independencia de 1877-1878, la Primera y la Segunda Guerra Mundial o durante la crisis tras el golpe de 23 de agosto 1944.




    Las autoridades comunistas prohibieron la canción hasta 1970, cuando se permitio ser cantada de nuevo, pero sin la letra original.

    En 1987, el 15 de noviembre, cantaron Despierta, rumano! los trabajadores de la Planta de Camiones de Brasov durante las protestas anticomunistas, y el 22 de diciembre de 1989, el himno fue cantado en las calles, acompañando a las masas que lo habían echado a Ceausescu.


    La historia del Himno nacional también recuerda el ano 1900, cuando fue grabado por primera vez en un disco, en EE.UU.. En 1910, se hace la primera grabación instrumental. En el mismo año, el coro Ion Vidu de Lugoj graba la primera versión coral del himno.

    El himno ha sido utilizado de manera oficial u oficiosa en numerosas ocasiones para llamar a la defensa de Rumanía o de ideales revolucionarios en defensa de la libertad, así fue utilizado durante la Primera y la Segunda Guerra Mundial, o en la revolución de 1989 contra la dictadura de Nicolae Ceausescu.


    Fue instaurado oficialmente como himno con la llegada de la democracia.


    De acuerdo con el artículo 12, párrafo 3 de la Constitución, Despierta, rumano! se convirtió en el himno nacional.


    El 22 de diciembre de 1989, durante la revolución anticomunista, la canción se elevó de forma espontánea en las calles, como símbolo de la libertad conquistada.



  • MAE salută sărbătorirea Zilei Imnului Național

    MAE salută sărbătorirea Zilei Imnului Național

    Ministerul Afacerilor Externe salută sărbătorirea, la 29 iulie, a Zilei Imnului Național.

    Unul dintre simbolurile naționale care definesc identitatea poporului român, imnul este deopotrivă o rememorare a istoriei și un catalizator al bucuriei, mândriei și patriotismului în momentele intonării sale la ceremonii oficiale sau cu alte ocazii solemne, în țară sau peste hotare. Valoarea mobilizatoare a versurilor lui Andrei Mureșanu a dat românilor putere, a oferit speranță în cele mai grele momente ale istoriei lor, a adus coeziune în jurul unui crez, fie că vorbim despre generația pașoptistă sau de revoluția din 1989, a declarat ministrul Bogdan Aurescu.

    Ambasadele, oficiile consulare și institutele culturale românești din străinătate organizează sau au organizat deja evenimente și ceremonii de marcare a Zilei Imnului Național, alături de acțiuni de promovare a tradițiilor și identității culturale românești, consolidând astfel legăturile cu reprezentanţii comunităţii de români din țările gazdă.

    Informații suplimentare:

    Interzis de regimurile totalitare, timp de aproape o jumătate de secol, Deşteaptă-te, române! a fost ales imediat după decembrie 1989 ca Imn Naţional al României și a fost consacrat prin Constituţia din 1991.

    Ziua de 29 iulie a fost proclamată, în conformitate cu Legea nr. 99/1998, Ziua Imnului Naţional al României – Deşteaptă-te, române!, simbol al Revoluţiei Române de la 1848. Conform Constituţiei României, Imnul Naţional este considerat simbol naţional, alături de drapelul tricolor, stema ţării şi sigiliul statului.

    Deşteaptă-te, române! a fost cântat pentru prima dată în Parcul Zăvoi din Râmnicu Vâlcea, la 29 iulie 1848. La originea Imnului Naţional al României se află poemul patriotic «Un răsunet» de Andrei Mureşanu, publicat în numărul iunie-iulie 1848 al suplimentului «Foaie pentru minte, inimă şi literatură», pe o melodie culeasă de Anton Pann.

  • MAE salută sărbătorirea Zilei Imnului Național

    MAE salută sărbătorirea Zilei Imnului Național

    Ministerul Afacerilor Externe salută sărbătorirea, la 29 iulie, a Zilei Imnului Național.

    Unul dintre simbolurile naționale care definesc identitatea poporului român, imnul este deopotrivă o rememorare a istoriei și un catalizator al bucuriei, mândriei și patriotismului în momentele intonării sale la ceremonii oficiale sau cu alte ocazii solemne, în țară sau peste hotare. Valoarea mobilizatoare a versurilor lui Andrei Mureșanu a dat românilor putere, a oferit speranță în cele mai grele momente ale istoriei lor, a adus coeziune în jurul unui crez, fie că vorbim despre generația pașoptistă sau de revoluția din 1989, a declarat ministrul Bogdan Aurescu.

    Ambasadele, oficiile consulare și institutele culturale românești din străinătate organizează sau au organizat deja evenimente și ceremonii de marcare a Zilei Imnului Național, alături de acțiuni de promovare a tradițiilor și identității culturale românești, consolidând astfel legăturile cu reprezentanţii comunităţii de români din țările gazdă.

    Informații suplimentare:

    Interzis de regimurile totalitare, timp de aproape o jumătate de secol, Deşteaptă-te, române! a fost ales imediat după decembrie 1989 ca Imn Naţional al României și a fost consacrat prin Constituţia din 1991.

    Ziua de 29 iulie a fost proclamată, în conformitate cu Legea nr. 99/1998, Ziua Imnului Naţional al României – Deşteaptă-te, române!, simbol al Revoluţiei Române de la 1848. Conform Constituţiei României, Imnul Naţional este considerat simbol naţional, alături de drapelul tricolor, stema ţării şi sigiliul statului.

    Deşteaptă-te, române! a fost cântat pentru prima dată în Parcul Zăvoi din Râmnicu Vâlcea, la 29 iulie 1848. La originea Imnului Naţional al României se află poemul patriotic «Un răsunet» de Andrei Mureşanu, publicat în numărul iunie-iulie 1848 al suplimentului «Foaie pentru minte, inimă şi literatură», pe o melodie culeasă de Anton Pann.

  • Anton-Pann-Theater in Râmnicu Vâlcea: Mehr als nur lokaler Erfolg

    Anton-Pann-Theater in Râmnicu Vâlcea: Mehr als nur lokaler Erfolg

    Das Anton-Pann-Theater in Râmnicu Vâlcea sorgt für den Fortbestand der über 100-jährigen Theatertradition in der Region. Das Theater wurde im Mai 1990 als professionelle Institution gegründet. Sein Vorgänger war das Volkstheater, in den 1960-80er Jahren eines der anspruchsvollsten des Landes in seiner Sparte. Hier arbeiteten bekannte Regisseure wie Dan Micu, Silviu Purcărete oder Alexandru Dabija.



    Seit mehr als 10 Jahren lenkt der Regisseur Adrian Roman die Geschicke des Anton-Pann-Theaters. Die Verjüngung des Ensembles war seine Vision: Er lie‎ß 10 Absolventen der Klausenburger Theaterschule einstellen. Sicherlich würden viele junge Schauspieler gerne zu der inzwischen landesweit bekannten Truppe gehören. Deshalb fragten wir Adrian Roman nach dem Auswahlverfahren.



    Es ist nicht leicht, in das Ensemble des Anton-Pann-Theaters aufgenommen zu werden. Wer sich das wünscht, muss wissen, dass er oder sie nicht in erster Linie des Geldes wegen nach Râmnicu Vâlcea kommen wird, sondern um Teil einer erfolgreichen Künstlertruppe zu sein. Ich habe die künstlerische Entwicklung der meisten Schauspieler seit ihrer Studienzeit selbst verfolgt. Damit meine ich die Schauspieler aus Klausenburg. Ein Schauspieler tritt dem Ensemble von Anton Pann als Besetzung einer bestimmten Rolle in einer Aufführung bei. Man wird von einem Regisseur für eine Aufführung gebraucht, man kommt nicht einfach hierher, um etwas Geld abzuholen. Das hei‎ßt, die Schauspieler werden nicht nur von mir ausgewählt, sondern auch von den Regisseuren, die Stücke am Anton-Pann-Theater inszenieren. Und, wie ich bereits sagte, werden sie für mindestens ein Jahr beobachtet. Die Schauspieler kommen nicht nur anhand eines Lebenslaufes hierher. Sie müssen sich auch den Leistungsansprüchen anpassen, die wir als Philosophie des Anton-Pann-Theaters fördern.“




    Und selbstverständlich auch die Sache mit positiver Energie und Begeisterung angehen. Au‎ßer der Förderung junger Schauspieler nimmt sich das Anton-Pann-Theater gleicherma‎ßen die Förderung junger Theatermacher vor. Einer von ihnen ist der Regisseur Bálint Botos, der ebenfalls in Klausenburg studiert hat. Für den Direktor Adrian Roman hatte das vergangene Jahr einen ganz klaren Höhepunkt: Die Aufführung der Belgrader Trilogie“ von Biljana Srbljanović unter der Regie von Cristi Juncu wurde zur Teilnahme am Nationalen Theater-Festival in Bukarest eingeladen. Ende März bis Anfang April dieses Jahres wird das Anton-Pann-Theater im Rahmen einer Partnerschaft mit dem Rumänischen Kulturinstitut auf Tournee durch die ukrainische Region Odessa gehen. Dabei wird die Puppen-Theatertruppe vor rumänischsprachigen Kindern aus der Ukraine auftreten. Eine weitere Partnerschaft, die mit dem Bukarester Nottara-Theater vereinbart wurde, soll im März ihren Anfang nehmen, erzählt Adrian Roman:



    Die Partnerschaft entstand, als Frau Marinela Ţepuş, die Leiterin des Nottara-Theaters, einige unserer Aufführungen sah. Wir hatten davor eine Inszenierung am Nottara-Theater gehabt, und zwar »Halt ebenso, Maine«, unter der Regie von Cristi Juncu. Beim Studiotheater-Festival in Piteşti vergangenen Herbst sa‎ß Marinela Ţepuş in der Jury. Und wir gewannen mit unserer Aufführung »Viskovitz, du bist ein Tier!« von Alessandro Boffa, unter der Regie von Tudor Lucanu, den Hauptpreis. Es war irgendwie lustig, weil es die letzte Aufführung des Festivals war und die Würfel bereits gefallen waren… Aber wir haben mit unserem Stück ihre Pläne auf den Kopf gestellt und den Gro‎ßen Preis gewonnen, aber auch viel Applaus geerntet und das ist für uns sehr wichtig. Und angesichts dieses unschlagbaren Arguments hat Marinela Ţepuş vor den Zuschauern diese öffentliche Einladung an uns gerichtet, die ein Jahr lang gelten wird. Wir haben bereits die ersten Termine unserer Aufführungen am Nottara-Theater festgelegt. Als erstes werden wir das Stück inszenieren, mit dem wir den Hauptpreis in Pitești gewonnen haben. Es ist eine Aufführung der ganz besonderen Art. Wir hoffen, damit auch am Nottara-Theater den gleichen Erfolg zu landen. Wir sind gerade bemüht, unseren eigenen Weg auf diesem Boulevard des rumänischen Theaters zu bahnen und das Publikum mit unseren Aufführungen zu gewinnen, weil unsere junge Schauspielertruppe wirklich herausragend ist. Das ist meine Ansicht. Viele Leute erzählen schon von dem Ensemble und ich hoffe, dass wir auch Bukarest erobern, dass wir das Publikum dort erobern. Leider haben die Aufführungen in Râmnicu Vâlcea, einer kleineren Stadt also, ein kurzes Leben. Und hoffentlich wird unsere Präsenz am Nottara-Theater das Leben einiger Aufführungen verlängern, die es unserer Meinung nach auch verdient hätten.“




    Unlängst haben am Anton-Pann-Theater die Proben für die neue Aufführung von Hirsche und Hennen“ begonnen. Vlad Massacis Inszenierung des zeitgenössischen Stücks von Willy Russell wird Anfang April die Premiere feiern. Bis dahin wird die Jury des Theaterverbandes UNITER am 28. Februar und 1. März zu Gast in Râmnicu Vâlcea sein. Dabei sollen zwei vom Theater selbst für die UNITER-Preise vorgeschlagene Aufführungen besucht werden: Supergute Tage“ unter der Regie desselben Vlad Massaci und Viskovitz, du bist ein Tier!“ unter der Regie von Tudor Lucanu.

  • Les projets du théâtre “Anton Pann” de Râmnicu Vâlcea

    Les projets du théâtre “Anton Pann” de Râmnicu Vâlcea

    Auparavant, il avait fonctionné comme théâtre amateur, un des plus importants du pays dans les années 60 — 80. Des metteurs en scène réputés, tels que Dan Micu, Silviu Purcărete ou Alexandru Dabija, y ont contribué pour beaucoup.



    Le metteur en scène Adrian Roman, qui dirige depuis plus de 10 ans le Théâtre Anton Pann, s’est proposé de rajeunir la troupe avec 10 frais émoulus des études théâtrales de Cluj. Nombreux sont les jeunes comédiens qui souhaiteraient intégrer cette équipe. Voilà pourquoi nous avons demandé à Adrian Roman comment il s’y prenait pour en faire le tri: « Ce n’est pas facile de devenir membre de la troupe du Théâtre Anton Pann. Les postulants doivent savoir que ceux qui nous rejoignent ne le font pas pour gagner de l’argent, mais pour faire partie d’une équipe artistique performante. J’ai suivi le parcours professionnel de certains jeunes de l’école de Cluj avant qu’ils n’achèvent leurs études. Les choses se passent ainsi: un comédien rejoint la troupe du théâtre Anton Pann, étant distribué dans un spectacle. Sa présence dans ce spectacle est souhaitée par un metteur en scène. Il est hors de question qu’il vise l’argent. Bref, la sélection, je la fais ensemble avec les metteurs en scène du Théâtre Anton Pann et puis les jeunes comédiens sont encadrés pendant au moins une année avant cela. Autant dire que le CV ne suffit pas. Encore faut-il s’approprier la mentalité de la performance que nous promouvons ici. »



    Que faut-il y ajouter? De l’énergie positive et de l’enthousiasme. Le Théâtre Anton Pann vise à promouvoir des comédiens en herbe et de jeunes metteurs en scène aussi, comme c’est le cas de Botos Balint, formé toujours à Cluj. De l’avis du directeur Adrian Roman, en 2014, la réussite la plus notable de l’institution qu’il dirige a été la participation au Festival national de théâtre avec “La trilogie de Belgrade”, mise en scène par Cristi Juncu. En partenariat avec l’Institut Culturel Roumain, le Théâtre Anton Pann effectuera une tournée, fin mars-début avril, à Odessa, en Ukraine, pendant laquelle des spectacles de marionnettes seront offerts aux enfants roumains.



    Un autre partenariat, cette fois-ci avec le Théâtre Nottara de Bucarest, débutera au mois de mars. Adrian Roman : « L’idée de ce partenariat est née au moment où Marinela Ţepuş, la directrice du Théâtre Nottara, a vu quelques-uns de nos spectacles. L’automne dernier, par exemple, au Festival du Théâtre d’appartement de Piteşti, Marinela Ţepuş a été membre du jury qui a accordé le Grand prix à notre spectacle “ « Tu es une bête, Viskovitz! », d’Alessandro Boffa et dont la mise en scène appartient à Tudor Lucanu. C’a été amusant, en quelque sorte, puisque, notre pièce figurait en dernière position sur la liste des spectacles inscrits au festival. Nous voilà donc renverser la donne, en remportant le Grand prix et en glanant les applaudissements des spectateurs, ce qui compte énormément pour nous. Face à cet argument suprême, Marinela Ţepuş nous a adressé, en présence du public, l’invitation de présenter nos spectacles à travers le pays, une année durant. On a déjà fixé les dates des premiers. Nous allons commencer par la pièce qui a décroché le Grand prix à Piteşti. C’est un spectacle tout à fait spécial. J’espère que nous rencontrerons le même succès lorsque nous monterons sur les planches du Théâtre Nottara. Nous cherchons à nous frayer un chemin sur ce boulevard qu’est le théâtre roumain et à fidéliser nos spectateurs, car, à mon avis, notre jeune troupe de comédiens est carrément exceptionnelle. Bien du monde en parle et j’espère que nous nous attirerons la faveur du public bucarestois aussi. Malheureusement, dans la petite ville de Râmnicu Vâlcea, les spectacles n’ont pas longue vie. Mon espoir à moi c’est justement que notre présence au Théâtre Nottara leur permette de vivre plus longtemps. Ils le méritent bien. »



    Le Théâtre Anton Pann a récemment accueilli les répétitions d’un nouveau spectacle. Il s’agit de “Stags and hens” (Cerfs et poules), d’après un texte contemporain portant la signature de Willy Russell et mis en scène par Vlad Massaci. L’avant — première est prévue pour le début du mois d’avril. En attendant, le jury de L’Union nationale théâtrale de Roumanie se rendra à Râmnicu Vâlcea le 28 février et le 1er mars pour visionner les deux spectacles proposés par le Théâtre Anton Pann pour les prix de l’UNITER, à savoir “Le bizarre incident du chien pendant la nuit”, de Simon Stephens, dans la mise en scène de Vlad Massaci, et “Tu es une bête, Viskovitz!”, de Boffa, dans la vision du metteur en scène Tudor Lucanu. Nous leur souhaitons bon succès, d’autant plus que le petit théâtre de Vâlcea se bat pour rester parmi l’élite. (trad. Mariana Tudose)


  • Das Theater „Anton Pann“ in Râmnicu Vâlcea

    Das Theater „Anton Pann“ in Râmnicu Vâlcea

    Ich glaube nicht, da‎ß es noch ein anderes Theater wie dieses in einer Ortschaft mit 200.000 Einwohnern gibt — neu, elegant, ausgestattet mit der besten modernen Technik. Ich werde auch das Internationale Theaterinstitut über diesen einmaligen glücklichen Fall informieren.“ Das sind die Worte des gro‎ßen rumänischen Schauspielers Radu Beligan über das Theater Anton Pann“ in Râmnicu Vâlcea, eine Bühne, auf der im Laufe der Jahre berühmte Regisseure wie Silviu Purcărete oder Alexandru Dabija inszeniert haben.



    Das Theater Anton Pann“ wurde in Mai 1990 als profesionelle Bühne offiziell eröffnet, aber die lokale Theatertradition ist über 100 Jahre alt. Das Volkstheater in Râmnicu Vâlcea war zwischen 1960 und 1980 eine der besten Bühnen für Laienschauspieler in Rumänien. Die Aufführungen Lăpuşneanul“ in der Regie von Dan Micu und Piaţeta“, inszeniert von Silviu Purcărete, sind als gro‎ße Ereignisse in die jüngste Geschichte dieses Theaters eingegangen. Seit mehr als einem Jahrzehnt leitet der Regisseur Adrian Roman das Theater Anton Pann“ — während dieser Zeit gelang es ihm, die Truppe zu verjüngen:



    Seit einigen Jahren bemühen wir uns, das Durchschnittsalter unserer Truppe auf das jüngste zu bringen. Ursprünglich war das Theater ‚Anton Pann‘ ein Volkstheater mit einer Truppe von Laienschauspielern. Als ich im Jahr 2000 die Leitung dieses Theaters übernahm, wollte ich eine Truppe von Profi-Schauspielern bilden. Am Anfang stellte ich mehrere junge Absolventen der Theaterschule in Craiova ein; später, das hei‎ßt vor etwa zwei Jahren, schaute ich nach Cluj und brachte eine Hälfte der Schauspielklasse des Professors Miklós Bács nach Râmnicu Vâlcea. Miklós Bács bewundere ich sehr, er ist ein fantastischer Professor und ein besonderer Mensch, der seinen Absolventen eine spezielle Geisteshaltung einflö‎ßt. Das sind nicht blo‎ß junge Schauspieler, sondern Menschen mit einer ausgezeichneten Einstellung in Bezug auf ihre Arbeit und die Bühne — das ist schon etwas Besonderes, so etwas habe ich bei anderen jungen Schauspielern, die in meinem Theater gearbeitet haben, nicht erlebt. Das war der Anfang der Geschichte — dann sind noch drei Absolventen von der Klasse der Professorin Miriam Cuibus zu uns gekommen. Insgesamt haben wir 15 Schauspieler — 5 von der alten Truppe und 10 junge Kollegen.“



    Einige Regisseure kannten bereits diese wunderbaren jungen Schauspieler von anderen Projekten. Cristi Juncu und Vlad Massaci zum Beispiel sind speziell nach Râmnicu Vâlcea gekommen, um mit dieser Truppe zu arbeiten. Adrian Roman dazu:



    Ich versuche, Regisseure, die wir schon kennen, die sich mit dem Theater ‚Anton Pann‘ angefreundet haben, hierher zu bringen. Gro‎ße Namen sind zu teuer, wir können uns nicht leisten, sie zu bezahlen. Die Regisseure, die bereits unsere Freunde sind, kommen gerne zu uns und machen uns auch ein Rabatt. Das Theater ‚Anton Pann‘ ist wirklich ein schönes Haus, wo man sehr gut arbeiten kann. Im Unterschied zu anderen Theatern, vor allem zu den Theatern in Bukarest, wohnen die Schauspieler hier, im Haus — es ist also sehr leicht, sie zusammenzubringen und mit dem gesamten Team kontinuierlich zu arbeiten, nicht nur bei der Generalprobe, wie in anderen Häusern. Im Sommer veranstalten wir auch Workshops – wir haben Unterkunftsmöglichkeiten, und es funktioniert sehr gut. Wir haben auch eine schöne Terrasse und einen exzellenten Probesaal, oben, auf dem Theatergebäude. Die Gäste, die uns besucht haben, haben versprochen, mit interessanten Projekten zurückzukommen. Wir versuchen, ein Team zu bilden, das unser Theater in eine gewisse Richtung orientieren soll.“



    Die Orientierung des Theaters Anton Pann“ bringt eine gewisse Publikumskategorie ins Theatersaal. Dazu der Intendant Adrian Roman:



    Wir zählen vor allem auf ein junges Publikum. Eine Truppe von jungen Schauspielern zieht ein junges Publikum an, das habe ich schon feststellen können. Die jungen Schauspieler besitzen die notwendige Offenheit und Mobilität. Für ein Provinztheater ist Mobilität besonders wichtig — in Kleinstädten sind die Leute nicht so beweglich, daher müssen wir ihnen entgegenkommen. Nach und nach hat unser Publikum gesehen, da‎ß wir eine gute Truppe sind, die gute Aufführungen auf die Bühne bringt. Die älteren Leute kommen eher ins Gewerkschaftshaus, wo Stücke mit bekannten Schauspielern aufgeführt werden. Langsam bilden wir aber unser eigenes Publikum. Wir haben auch eine Kindertheatertruppe, die sehr gut mit den jungen Zuschauern kommuniziert. So lernen die Kinder sehr früh den Weg ins Theater, sie verstehen, wie eine Theateraufführung funktioniert und so bilden wir unser Publikum von klein auf. Wir gewinnen sie fürs Theater.“



    Einer der Regisseure, die das Theater Anton Pann“ kennen- und liebengelernt haben, ist Cristi Juncu. In der Spielzeit 2013-2014 inszenierte Cristi Juncu eine Premiere auf der Bühne dieses Theaters — das bewegende Stück Die Belgrader Trilogie“ von Biljana Srbljanović über das Immigrantenleben in Prag, Sydney oder Los Angeles, gespielt von den 10 sehr jungen Schauspielern des Theaters. Zu dieser Truppe gehört auch Vlad Bârzanu, der 2012 die Theateruniversität in Cluj/Klausenburg absolviert hat. 2013 wurde Vlad Bârzanu bei den UNITER-Preisen in der Kategorie Nachwuchsschauspieler“ nominiert, für die Rolle des Bälgenflickers Flaut aus dem Stück Ein Sommernachtstraum“ von Shakespeare, inszeniert von Bálint Botos beim Theater Anton Pann“. In einer Zeit, in der junge Theaterschulabsolventen oft als unabhängige Schauspieler von einer Bühne zur anderen wechseln müssen, zieht Vlad Bârzanu den Status eines fest angestellten Schauspielers vor:



    Die gegenwärtige Tendenz ist, als unabhängiger Schauspieler von einem Theater zum anderen zu wechseln, aber ich fühle mich als festes Mitglied dieser Truppe besonders gut. Ich bin Teil eines Teams, das ich gut kenne — die meisten Schauspieler kannte ich schon von der Theaterschule, wir waren Kollegen. Es ist auch sehr gut, einen festen Arbeitsplatz zu haben — heutzutage gibt es sehr viele junge Schauspieler, die nach dem Abschlu‎ß keinen weiteren Weg sehen. Und da kommt auf einmal ein Theaterintendant auf einen zu und sagt: ‚Ich habe dich auf der Bühne gesehen, ich möchte dich in meine Truppe haben.‘ Was kann man dazu sagen? ‚Wow, danke, natürlich, ich bin dabei!‘ Für mich ist es perfekt so, ich habe einen sicheren Arbeitsplatz, ich bin nicht weit von Bukarest entfernt, ich kann weiter studieren und mein Magisterdiplom machen, was will ich mehr? Das traf sich wirklich gut!“



    Die Belgrader Trilogie“ präsentiert mit einem lachenden und einem weinenden Auge die Herausforderungen und die Schwierigkeiten der jungen Leute, die sich als Immigranten in einem neuen Land irgendwie durchschlagen müssen. Vlad Bârzanu spricht über die Art und Weise, wie er seine Rolle als Immigrant vorbereitet hat:



    Ich dachte nicht so viel an die Position des Immigranten — ich dachte mehr an die Beziehung zu meinem Bruder. Ich konzentrierte mich zuerst auf die Beziehung zwischen uns beiden, ich verarbeitete sie, und dann entwickelte sich auch die folgende Stufe der Beziehung zwischen Menschen, die nicht zuhause sind, die in einem fremden Land, allein, ohne Freunde, fern von ihren Lieben leben müssen… Es ist schwer, aber es ist auch schön. Als Schauspieler kann man in einer solchen Situation sehr viel erzählen. Was wollte ich mit der Rolle des Mika sagen? Das ist ein Stück aus der Erlebnis der Heimatferne und wie man damit zurecht kommt. Jeder von uns hat so etwas erlebt — fern von der Heimat leben, unsicher sein, nicht wissen, was der morgige Tag bringen wird, etwas tun, was man eigentlich nicht möchte, und all das als Existenz auf sich nehmen — eine ewige Unsicherheit und Sehnsucht nach seinen Lieben. Vielleicht habe auch ich so etwas zu spüren bekommen — ich bin in Baia Mare, im Nordwesten Rumäniens geboren und aufgewachsen, habe in Cluj/Klausenburg, in der Landesmitte, studiert, und jetzt lebe ich im Süden, in einer ganz anderen Region des Landes. Ich bin von zuhause weit entfernt, ich bin auch ein kleiner Emigrant — wenn man es so sehen will. Selbstverständlich ist meine Situation nicht so kompliziert wie die eines echten Emigranten, aber das hat meine Einbildungskraft angefeuert.“



    Erst seit dem 25. September 2009 hat das Theater Anton Pann“ ein eigenes Haus — an jenem Tag wurde das erste Theatergebäude, das als professionelles Schauspielhaus geplant, gebaut und eingerichtet wurde, in Râmnicu Vâlcea eröffnet. Das Haus hat zwei Theatersäle, ein Amphitheater im Freien, ein Probesaal, eine Terrasse und mehrere Unterkunftsräume — somit besitzt das Theater Anton Pann“ in Râmnicu Vâlcea eines der modernsten und am besten ausgestatteten Theatergebäude in Rumänien.



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  • Teatrul Anton Pann, din Râmnicu Vâlcea

    Teatrul Anton Pann, din Râmnicu Vâlcea

    Nu cred că există un teatru în lume la o populaţie de 120 000 de locuitori, nou, elegant şi dotat după ultimele cerinţe ale tehnicii moderne ca acesta. Am să scriu şi la Institutul Internaţional de Teatru să semnalez acest caz absolut unic”. Afirmaţia îi aparţine actorului Radu Beligan, iar instituţia cu pricina este Teatrul Anton Pann”, din Râmnicu Vâlcea, un loc unde şi-au pus amprenta, în timp, regizori precum Silviu Purcărete sau Alexandru Dabija.



    Teatrul Anton Pann s-a născut, ca instituţie profesionistă, în mai 1990. Dar el este continuatorul unei tradiţii teatrale locale, veche de peste 100 de ani. Teatrul popular din Râmnicu Vâlcea a fost în anii ’60 — ’80 unul din teatrele de amatori cele mai valoroase din ţară. Lăpuşneanul”, regizat de Dan Micu şi Piaţeta” montată de Silviu Purcărete sunt două dintre spectacolele de referinţă din perioada mai recentă.



    De peste un deceniu, directorul teatrului este regizorul Adrian Roman, care a întinerit” foarte mult trupa vâlceană: Am încercat de câţiva ani să scădem media de vârstă la limita inferioară. Teatrul Anton Pann provine dintr-un teatru popular, un teatru de amatori, dar eu, când am venit în anul 2000 la conducerea acestui teatru, am vrut să profesionalizez trupa. Şi am început cu tineri absolvenţi ai şcolii de teatru din Craiova, iar în urmă cu doi ani am hotărât să îmi îndrept privirea spre Cluj, şi am adus o jumătate de clasă a domnului profesor Miklos Bacs, pe care îl admir ca profesor şi ca om care creează o atitudine specială absolvenţilor săi. Nu sunt doar nişte tineri actori, sunt oameni care au o atitudine extraordinară de muncă faţă de teatru şi faţă de scenă, ceea ce n-am întâlnit la alţi tineri care au trecut pe la Teatrul Anton Pann. Asta a fost istoria, după care au venit alţi trei de la clasa Miriam Cuibus. Avem o trupă cam de 15 actori. Ei sunt 10, 5 au rămas din vechea echipă.



    Există regizori care, datorită altor proiecte teatrale, îi cunoşteau deja pe aceşti tineri minunaţi, după cum îi numeşte directorul lor. Aşa au venit la Vâlcea, special pentru a lucra cu ei Cristi Juncu sau Vlad Massaci. Adrian Roman: Încerc să aduc aici regizori care s-au împrietenit cu Teatrul Anton Pann şi care revin. Nu ne putem permite nume foarte mari, care sunt mai scumpe. Aşa că cei care s-au împrietenit şi fac un rabat pentru a lucra la Teatrul Anton Pann, vin cu plăcere, pentru că este un teatru frumos, se lucrează bine aici, actorii, spre deosebire de multe alte teatre, şi în special teatrele din Bucureşti, locuiesc în teatru, deci îi prinzi şi poţi să lucrezi cu ei, nu îi prinzi doar la repetiţiile generale. Vara mai facem şi câteva workshopuri, pentru că, având nişte spaţii de cazare, se potriveşte. Avem şi o terasă foarte frumoasă şi o sală de repetiţii foarte frumoasă pe clădirea teatrului. Cei care ne-au vizitat, le-au văzut, promit să revină cu proiecte interesante. Încercăm să formăm o echipă care să mişte puţin teatrul într-o anumită direcţie.



    Direcţia spre care se îndreaptă Teatrul Anton Pann aduce în sălile sale în special o anumită categorie de public, care nu e greu de ghicit. Directorul Adrian Roman: Ne bazăm în principal pe un public tânăr. O echipă de actori tineri atrage un public tânăr. Am constatat acest lucru. Ei au şi deschidere, şi mobilitatea necesară, mobilitatea fiind un element esenţial în provincie, unde lumea se mişcă destul de puţin. Şi au învăţat că la teatrul Anton Pann e o echipă bună, care face spectacole bune. Un public de o anumită vârstă vine la spectacole cum sunt cele de la Casa Sindicatelor, cu vedete, cu monştri sacri”. Dar ne formăm, într-adevăr, publicul. Avem şi o echipă de teatru de animaţie, care face spectacole pentru copii, în ideea că primul contact cu teatrul pt un copil este un spectacol dedicat lui. Învaţă şi drumul spre teatru, vede care este mecanismul unui spectacol de teatru şi îi formăm oarecum de mici, îi câştigăm”.



    După cum spunea şi directorul Adrian Roman, unul dintre regizorii care au îndrăgit trupa Teatrului Anton Pann este Cristi Juncu. Acesta a montat în premieră pentru stagiunea 2013-2014, un spectacol emoţionant: Trilogia belgrădeană”, de Biljana Srbljanovic, despre viaţa de imigrant în Praga, Sidney sau Los Angeles. În distribuţie, cei 10 actori foarte tineri ai teatrului. Dintre ei face parte Vlad Bîrzanu, care a absolvit anul trecut Universitatea Babes-Bolyai” din Cluj-Napoca, clasa Miriam Cuibus. Vlad a fost nominalizat anul acesta la Premiile UNITER, categoria debut, pentru rolul Flaut, cârpaci de foale din spectacolul Visul unei nopţi de vară”, montat de Botos Bálint, la Teatrul Anton Pann.



    Într-o perioadă în care actorii tineri aleg, de voie sau de nevoie, să fie actori independenţi, Vlad Bârzanu preferă statutul de actor angajat: E adevărat că există această tendinţă, dar pentru mine e foarte bine, pentru că în primul rând aparţin de o echipă care îmi place şi pe care o cunosc şi dinainte de a veni aici, întrucât majoritatea sunt foşti colegi. Şi e foarte bine să ai o siguranţă în ziua de astăzi, în care ies atâţia actori în fiecare zi şi eşti în facultate şi habar nu ai încotro s-o apuci. Când cineva îţi spune: uite, te-am văzut şi aş vrea să vii la teatrul meu, zici wow! Vin, normal!”. Pentru mine e foarte bine că am siguranţa asta, sunt aproape de Bucureşti şi pot să îmi fac şi şcoala, să-mi termin masteratul. Lucrurile se leagă bine!”.



    Pe un ton când comic, când dramatic, piesa Trilogia belgrădeană” prezintă provocările şi dificultăţile cu care se confruntă tinerii în încercarea de a se integra în ţările de adopţie. Vlad Bârzanu, despre modul în care a lucrat pentru rolul de emigrant: Cred că nu m-am gândit atât de mult la rolul de emigrant, cât la relaţia cu fratele meu. Adică, mai întâi am mers pe relaţia dintre noi doi şi am lucrat pe ea şi apoi a venit şi a doua treaptă, cu oamenii care nu sunt la ei acasă, sunt într-o ţară străină, singuri, fără prieteni, departe de casă, departe de cei dragi… E greu, dar frumos. Poţi să spui multe într-o astfel de situaţie, ca actor. Ce am vrut să spun prin rolul Mika? Cred că e un fragment de poveste a înstrăinării de casă şi a modului în care te descurci. Şi oricare dintre noi cred că a fost în situaţia asta: să fie departe de casă, să nu aibă siguranţă, să nu ştie ce se va întâmpla mâine, să facă ceva ce nu-şi doreşte şi asta să fie viaţa lui — o incertitudine şi un dor continuu de cei dragi. Poate foarte puţin sunt şi eu în această situaţie, întrucât eu vin din Baia Mare, am făcut facultatea la Cluj şi acum am ajuns aici, în sud, în altă zonă a ţării. Deci, sunt destul de departe de casă, sunt un mic emigrant şi eu. Normal, la mine nu e atât de grav, dar mi-a pus imaginaţia la lucru”.



    Teatrul Anton Pann din Râmnicu Vâlcea are o casă a sa abia din 25 septembrie 2009, ziua istorică în care şi-a deschis porţile prima clădire de teatru, proiectată, construită şi dotată ca teatru profesionist din judeţul Vâlcea. Clădirea cuprinde două săli de spectacol, un amfiteatru în exterior, sală de repetiţii, terasă şi spaţii de cazare. Astfel că sediul Teatrului Anton Pann este, în prezent, una din cele mai moderne şi funcţionale construcţii teatrale din România.

  • Le théâtre « Anton Pann » de la ville de Râmnicu Vâlcea

    Le théâtre « Anton Pann » de la ville de Râmnicu Vâlcea

    « Je ne crois pas qu’il existe au monde un autre théâtre neuf, élégant, doté d’équipements ultra-modernes, comme celui-ci, dans une ville de 120 mille habitants. Je vais signaler ce cas absolument unique aussi à l’Institut international de théâtre ». Cette affirmation a été faite par le patriarche de la scène roumaine, le comédien Radu Beligan (qui a fêté en 2013 son 95e anniversaire) ; il se référait au Théâtre « Anton Pann », de la ville de Râmnicu Vâlcea (centre-sud de la Roumanie), une institution artistique sur laquelle ont mis leur empreinte des metteurs en scène réputés, tels Silviu Purcărete ou Alexandru Dabija.



    Le Théâtre « Anton Pann » en tant qu’institution professionnelle est né au mois de mai 1990, mais il continue une tradition artistique locale plus que centenaire. Dans les années 1960 — 1980, le théâtre dit « populaire » de la ville de Râmnicu Vâlcea a été une des troupes d’amateurs les mieux cotées du pays. « Il campiello » (le Carrefour) de Goldoni, dans la mise en scène de Silviu Purcărete est un des meilleurs spectacles de la période plus récente.



    La direction du théâtre est assurée depuis plus d’une décennie par le metteur en scène Adrian Roman, qui a beaucoup rajeuni la troupe : « Depuis plusieurs années déjà, nous essayons de faire baisser la moyenne d’âge des comédiens. Quand j’ai assumé la direction du théâtre, en 2000, j’ai tenu à professionnaliser cette troupe, et j’ai commencé en invitant à nous rejoindre de jeunes diplômés de l’école de théâtre de Craiova. Ensuite, il y a deux ans, je me suis tourné vers Cluj, d’où j’ai fait venir ici la moitié des jeunes formés par Miklos Bacs, un professeur et un être humain que j’admire. Il inculque à ses étudiants une attitude extraordinaire envers le travail et la scène, une attitude que je n’ai pas rencontrée chez d’autres jeunes comédiens. Il y a eu aussi trois autres jeunes formés par Miriam Cuibus et aujourd’hui nous avons une troupe de 15 comédiens, 10 jeunes et 5 anciens. »



    Des metteurs en scène, tels Cristi Juncu ou Vlad Massaci, qui avaient déjà rencontré ces jeunes magnifiques, comme les appelle leur directeur, sont spécialement venus à Vâlcea, afin de travailler avec cette équipe. Adrian Roman : « J’essaie de faire venir ici des metteurs en scène qui affectionnent le théâtre « Anton Pann » et qui, de ce fait, y reviennent constamment. Ce ne sont pas les plus grands, car ils sont chers à embaucher. Ceux qui travaillent avec notre troupe viennent ici pour le plaisir et acceptent nos honoraires, parce que le théâtre est beau, on y travaille bien, à la différence d’autres troupes, notamment de Bucarest, nos comédiens sont logés à l’intérieur du théâtre, donc ils sont toujours là. En été, nous organisons des ateliers professionnels. Notre bâtiment a aussi une très belle salle de répétitions et une très belle terrasse. Ceux qui nous ont rendu visite et les ont vues ont promis de revenir avec des projets intéressants. Nous voulons créer une équipe qui impose une évolution bien précise. »



    L’évolution en question est ciblée sur un certain public, qui n’est pas difficile à deviner. Le metteur en scène Adrian Roman, directeur du théâtre « Anton Pann » de Râmnicu Vâlcea : « Nous ciblons principalement le public jeune. J’ai pu constater que des comédiens jeunes attirent un public jeune, parce qu’ils ont aussi bien l’ouverture d’esprit que la mobilité nécessaire, en province surtout, où les gens bougent peu. Nos concitoyens ont compris que le théâtre « Anton Pann » a une bonne équipe, qui produit de bons spectacles. Nous avons également une troupe de théâtre de poupées et marionnettes, qui propose des spectacles pour enfants ; les petits apprennent ainsi à venir au théâtre, à apprécier cet art, et cela restera dans leurs esprits à l’âge adulte aussi ; nous formons, pour ainsi dire, notre public. »



    Effectivement, le metteur en scène Cristi Juncu s’est profondément attaché à la compagnie « Anton Pann » de Râmnicu Vâlcea. L’automne dernier, il y a créé « La trilogie de Belgrade » de Biljana Srbljanovic, un spectacle touchant sur le quotidien des immigrants à Prague, à Sydney et à Los Angeles. Une dizaine de très jeunes comédiens du théâtre montent sur scène dans cette production. Parmi eux, Vlad Bârzanu, diplômé de 2012 de la Faculté de théâtre de l’Université Babeş-Bolyai de Cluj (centre-ouest) de la Roumanie. Juste après être sorti de l’école, Vlad Bârzanu a été nommé au Prix du meilleur espoir masculin de l’Union théâtrale roumaine (UNITER), pour le rôle Flaut (Flûte) du « Songe d’une nuit d’été » de Shakespeare, mis en scène par Botos Bálint au théâtre « Anton Pann ».



    Tandis que le monde artistique roumain est divisé par un débat sur le statut des comédiens indépendants et celui des comédiens en CDI dans les théâtres d’Etat, Vlad Bârzanu préfère son emploi stable et sans surprises : « Cela me convient, en tout premier lieu parce que j’appartiens à une équipe que j’aime beaucoup et que je connaissais d’ailleurs bien avant d’arriver à Râmnicu Vâlcea parce que nombre de ses membres ont été mes collègues d’université. En plus, je trouve qu’il est rassurant de se trouver dans une position bien claire, notamment de nos jours quand de nombreux comédiens sortent chaque année de toutes les universités théâtrales du pays tout en ignorant quelle voie ils pourraient suivre. Pour moi, c’est très bien comme ça — je me trouve près de Bucarest, je peux suivre mes cours, finir mon master. Les choses s’agencent à merveille ! »



    Pour son nouveau spectacle à Râmnicu Vâlcea, « La trilogie de Belgrade », Vlad Bârzanu parle un peu sur scène de sa propre condition aussi. La pièce est un récit de vie — les personnages racontent à ceux qui sont restés en République serbe, la vie de ceux qui l’ont fuie pour diverses raisons, liées notamment à la situation politique et aux conditions de vie dans le pays. La pièce est un triptyque de conversations téléphoniques à l’occasion du réveillon du Nouvel An, des conversations entre ces immigrants et leurs proches, des monologues sur leurs réussites vraies ou fausses, leur isolement ou leur mal du pays.



    Vlad Bârzan : « Je n’ai pas tant réfléchi au rôle de l’immigrant, qu’à la relation avec mon frère, qui a lui aussi quitté le pays. J’ai travaillé tout d’abord à ce niveau personnel et je suis ainsi arrivé aux gens qui vivent dans un pays étranger, qui ne sont plus chez eux, qui sont seuls, sans amis, loin de ceux qui leur sont chers. Pour un comédien, un tel rôle est difficile mais très beau, parce qu’il offre la possibilité de travailler sur les nuances et de faire passer nombre de choses au public. Après tout, à mon avis, presque chacun d’entre nous a été dans une telle situation, à un moment de son existence — loin de chez lui, sans certitudes pour le lendemain, avec un travail qui lui déplaît mais sans alternative, dans une situation dont la seule certitude est le mal du pays. En quelque sorte, je suis moi-même dans ce cas de figure… Moi, je suis originaire de Baia Mare (nord-ouest de la Roumanie), j’ai fait mes études universitaires à Cluj et maintenant je vis ici, dans le sud du pays… Je suis donc assez loin de chez moi, je suis un petit immigrant, on va dire. Bien sûr, mon cas n’est pas du tout grave, mais a fait travailler mon imagination. »



    Le théâtre « Anton Pann » de Râmnicu Vâlcea a non seulement une troupe très jeune. Il n’a investi ses locaux actuels qu’au 25 septembre 2009, date de l’inauguration de ce premier édifice spécialement conçu pour un théâtre professionnel du département de Vâlcea. Avec ses deux salles, un amphithéâtre extérieur et ses dotations dernier cri, le Théâtre « Anton Pann » dispose d’un des outils les plus modernes et fonctionnels du secteur artistique roumain. Qu’il promet d’utiliser pleins feux… (trad. : Ileana Taroi, Andrei Popov)