Tag: août

  • Le mois qui fait le passage vers l’automne

    Le mois qui fait le passage vers l’automne

    Le mois d’août, de même que chaque occasion du changement du temps, est riche en traditions dans toute la Roumanie.Il s’agit du mois le plus productif dans l’agriculture.
    C’est ainsi que les Roumains l’ont appelé « le mois du gout ». C’est
    en août que l’on recueille les premières récoltes, les céréales, les fruits et
    les légumes d’automne. C’est aussi le mois d’août qui marque le début des
    préparatifs pour les vendanges ainsi que pour la saison froide qui suit.


    En ce qui
    concerne le calendrier liturgique, le 15 août on célèbre une des plus grandes
    fêtes de l’Eglise Orthodoxe. Il s’agit de la Dormition de la Mère de Dieu, soit
    la Vierge Marie, qui, selon les textes bibliques et apocryphes est la mère de
    Jésus Christ (qu’elle a conçu du Saint Esprit), le Fils et le Verbe de Dieu,
    qui, par son propre sacrifice, a offert à l’homme l’opportunité d’obtenir le
    salut. La Dormition de la Vierge Marie est la dernière fête de l’année
    liturgique, qui s’achève le 31 août, non seulement en continuant une tradition
    romane ancienne et la tradition hébraïque, mais aussi pour marquer le fait qu’à
    ce moment les croyants moissonnent leurs récoltes spirituelles. Comme chaque
    grande fête, celle-ci est aussi précédée par une période de jeûne. Dans
    l’Eglise Orthodoxe, dans une période de jeûne, on ne mange pas de viande (y
    compris de poisson), de produits laitiers, d’œufs et, les lundis, les mercredis
    et les vendredis, on s’abstient même d’huile et de vin. Dans la tradition
    populaire roumaine, donc, on croit que les « Cercles de la sainte
    Marie » protègent et apportent de la richesse à tous ceux qui ont respecté
    la période de jeûne. Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare,
    nous explique :


    « Les Cercles de la Sainte Marie inspirent l’homme à se concentrer plutôt
    sur le désir d’assumer et de se purifier des pêches, au lieu de donner
    attention à ses possessions. Cette purification spirituelle a des effets
    positifs pour toute l’année qui suit. C’est la raison pour laquelle, même si les
    mardis, les jeudis et les samedis les croyants ont dispense d’huile et de vin,
    on ne renonce pas à la prière. C’est très important que, chaque soir, on fait
    une grande prière, pendant que dans toute église on chante la Paraclisis de la
    Mère de Dieu (n.d.r. du grec « Paraclisis », qui veut dire « appel,
    appeler à l’aide, supplication », soit un des plus beaux textes liturgiques).
    On dit que toutes ces grandes prières, que l’homme fait chaque jour,
    construisent autour de celui qui renonce à « avoir » pour
    « être » un cercle protecteur, qui le protège de tout ce qui est
    maléfique. »


    Après la fin du
    jeûne qui précède la fête de la Dormition de la Mère de Dieu, le 15 août, on reprend
    les cérémonies de mariages et les fêtes au sein des communautés
    traditionnelles. On pense aussi que l’été se retire peu à peu, pour laisser sa
    place à la saison froide.


    Delia Suiogan,
    ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare, nous offre encore de
    détails :


    « Le jeûne de la Sainte Marie court, de deux semaines, existait depuis la
    nuit des temps. Après la fête de la Dormition de la Mère de Dieu (soit la
    Sainte Marie Grande) jusqu’au jeûne de la Nativité on prévoit les plus grandes
    cérémonies de mariage, avec le vin neuf, obtenu après les vendanges. Les
    croyants se préparent aussi pour une autre grande fête, la Nativité de la Mère
    de Dieu (soit la Sainte Marie Petite, le 8 septembre). Entre ces deux fêtes, la
    Sainte Marie Grande et la Sainte Marie Petite, il faut faire tous les labours
    d’automne et faire les ensemencements d’automne. D’ailleurs, on dit que tout ce
    que l’on ensemence après la Sainte Marie Petite, le 8 septembre, ne peut pas germiner
    ou bien risque de geler dans le sol. »



    La
    dernière grande fête de l’été et celle appelée « Le Saint Jean
    d’automne ». Il s’agit de la Décollation du prophète Jean Baptiste, soit
    la mort de Jean Baptiste par décapitation, exécuté sur ordre d’Hérode Antipas,
    à la demande d’Hérodiade, avec qui il avait une relation immorale lorsqu’elle
    était la femme de son frère. C’est pourquoi il y a toute une série de
    traditions à la fin du mois d’août. Comme cette fête rappelle la décapitation
    de Saint Jean Baptiste, le jour appelé « Sântion » on ne mange aucun aliment dont la forme
    rappelle celle d’une tête, surtout le chou. Dans quelques régions de la
    Roumanie, dans ce jour on mange uniquement des raisins, tandis que dans des
    autres communautés on fait le jeûne total, sans rien manger ou boire (même pas
    d’eau) jusqu’au coucher du soleil.

  • Août 2019 – costume traditionnel de fête de la localité de Paru (Timis)

    Août 2019 – costume traditionnel de fête de la localité de Paru (Timis)

    Ce costume
    est formé de 3 pièces. Le chemisier blanche est décorée de quelques motifs
    géométriques sur la poitrine, alors que les manches sont blanches. C’est un
    chemisier très long, qui arrive jusqu’aux genoux et dont les bords sont brodés.
    La ceinture n’y manque pas. Elle est épaisse et décorée de motifs géométriques
    cousus au fil noir. Les pantalons sont blancs, longs et larges, fabriqués du
    même tissu que la blouse. Pas d’ornements cette fois-ci. Le 3e
    élément du costume c’est le gilet. Grâce à ses ornements il devient la pièce
    centrale de cet ensemble. Le gilet est en laine épaisse faite à la main, cousue
    au fil noir. Le plus probablement le costume avait appartenu à un homme marié,
    vu qu’il est assez sobre. Enfin, deux mots sur la localité de Paru d’où
    proviennent ces vêtements. Selon le Musée du Banat, de Timisoara, c’est ici que
    l’on a découvert un des sites archéologiques les plus importants de Roumanie,
    datant des 13e – 12e siècle avant Jésus-Christ.



  • Juillet 2019 – costume traditionnel de fête de la localité de Petroman (Timis)

    Juillet 2019 – costume traditionnel de fête de la localité de Petroman (Timis)

    Ce costume existe depuis plus d’un siècle. Le chemisier est en tissu fin en soie grège, décoré en couleurs vives de motifs géométriques et autres symboles archaïques, dont les étoiles, la spirale de la vie, la roue de tissage. Comme dans le cas des autres costumes dont je vous parlais ce long chemisier est couvert d’une « fota », sorte de jupe épaisse, décorée verticalement de formes similaires de couleurs vives. Le jaune et le bleu dominent sur la « fota », s’y ajoute un peu d’orange, de vert et de rouge, alors que sur le chemisier c’est le rouge qui est le plus visible, aux côtés d’un bleu vif. D’ailleurs ce n’est pas un hasard qu’il y a tant de couleurs sur ce costume. Elles témoignent du fait qu’il a appartenu à une jeune fille. Pour ce qui est de la localité d’origine de ce costume, Petroman, elle date de 1333. Le recensement de 1717 y faisait état de 60 maisons. Plus tard la localité a grandi, pour accueillir deux milliers d’habitants.

  • QLS août 2018 – Le troisième portail d’entrée dans la citadelle d’Alba Iulia.

    QLS août 2018 – Le troisième portail d’entrée dans la citadelle d’Alba Iulia.

    C’est le dernier et le plus spectaculaire, un monument représentatif de l’art baroque de Transylvanie. Ce portail ressemble à un arc de triomphe au-dessus duquel se dresse une petite construction en forme de pyramide sur laquelle trône la statue équestre de Charles VI, empereur des Romains. Le portail se trouve au milieu du mur de la cité qui relie le bastion de Saint Eugène de Savoy et le bastion de la Transylvanie. Epais de 20 mètres, le monument dispose de 3 entrées semi-circulaires, dont l’entrée centrale est beaucoup plus haute que les deux autres. Pour accéder au portail, il faut traverser un pont-levis qui fonctionne à l’aide d’un système de poulies. Initialement la forteresse d’Alba Iulia devait être entourée par une douve remplie d’eau. Mais le projet n’a pas été finalisé. Surtout que les Autrichiens (qui régnaient à l’époque en Transylvanie) avaient imaginé un très bon système pour sécuriser les trois portails d’accès dans la citadelle. En cas de danger, les entrées étaient bloquées avec des portes massives en bois, renforcées de métal et de traverses en bois. Tout cela pour offrir aux habitants de la citadelle plus de confort et de sécurité.