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  • Adopte un arbre

    Adopte un arbre

    L’association Viitor Plus œuvre depuis près de 16 ans pour la protection de
    l’environnement en Roumanie. Notamment en s’impliquant dans le développement
    durable, avec une dimension sociale. Avec le temps, Viitor Plus est devenu l’un
    des acteurs les plus actifs dans le domaine. Teia Ciulacu, présidente de l’organisme,
    nous parle plus en détail de l’implication croissante des citoyens, ainsi que
    des initiatives mises en place par l’association :




    « Nous avons mis sur pied
    plusieurs projets au sein desquels les personnes de tout âge peuvent s’impliquer
    et agir concrètement. Nous avons mis en place plusieurs solutions servant de
    modèles aux autorités ainsi qu’aux entreprises et qui, nous l’espérons, pourront
    s’étendre à plus grande échelle. Par
    exemple, avec le projet de reboisement « Adopte un arbre », nous nous
    concentrons surtout sur le sud de la Roumanie. En effet, beaucoup d’espaces
    sont en mauvais état là-bas. Les terres agricoles et les zones d’habitats ont
    besoin de la protection d’une ceinture verte. C’est pour cette raison que nous œuvrons
    depuis 14 ans pour attirer l’attention sur la question du reboisement, surtout
    dans le contexte actuel de changement climatique. Car nous devons nous adapter à
    cette évolution, et aux conséquences qui en découleront. Il existe déjà une
    solution, peu couteuse et qui ne nécessite que quelques années d’investissement
    de notre part : replanter une forêt. Nous nous occupons de l’ensemble du
    processus. Nous trouvons le terrain, qui appartient souvent à la commune, aux
    communautés locales, afin que les habitants s’approprient la forêt. Nous cherchons
    des financements auprès du secteur privé, même si certains choisissent d’investir
    personnellement dans le projet. Vous pouvez donc vous aussi si vous le
    souhaitez faire un don en vous rendant sur notre site. Les entreprises peuvent qua
    nt
    à elles nous sponsoriser. Avec l’ensemble
    des fonds récoltés nous plantons ce que nous pouvons pour reboiser. »






    Notre interlocutrice nous raconte comment ces moments de collectivité en
    plein air permettent de s’ouvrir et de reconnecter avec la nature. Mais pour l’association,
    adopte quant à elle approche plus technique :






    « Nous prenons soin des forêts sur le long terme. Cela commence par la
    mise en place du projet sur le plan technique, à l’aide des ingénieurs forestiers.
    Ensuite il faut préparer le terrain et les plans, faire tout un travail d’élingue
    qu’il faut ensuite suivre sur plusieurs années. Nous essayons d’impliquer aussi
    des bénévoles quand nous le pouvons. C’est essentiel pour accompagner le
    travail de sensibilisation que nous faisons. C’est une sacrée expérience que de
    sortir de son bureau où l’on a passé toute la journée, pour mesurer pleinement
    la difficulté du terrain, en voyant comment ses petits arbres sont encore
    fragiles, et en prenant conscience du temps nécessaire pour qu’ils poussent et constituent
    une forêt. Cela permet de prendre du recul sur les choses, et c’est une étape
    importante dans le processus de sensibilisation. Le vivre sur le terrain n’a
    rien à voir avec ce que nous voyons à la télévision ou sur les réseaux sociaux. »






    Qui sont les bénévoles participants au
    projet ? Teia Ciulacu, présidente de l’association Viitor Plus nous en dit plus :

    « Nous
    avons surtout collaboré avec des bénévoles du monde de l’entreprise, car les
    entreprises sont bien organisées. Les bénévoles ne donnent pas simplement de
    leur temps gratuitement, ils viennent planter le samedi sur leur temps libre par
    exemple. Il faut prendre en charge leur frais de transport, leur repas, etc. Alors
    que les entreprises prennent en charge directement ces dépenses et encouragent ainsi leurs employés à se porter volontaire. Tout le monde sort gagnant. Notre
    association mobilise ceux qui souhaitent participer évidemment, nous les
    emmenons sur le lieu de plantation et nous les impliquons dans le projet de
    reboisement. Près de 20 000 bénévoles se sont impliqués dans nos projets. »





    En plus de ses activités de reboisement, l’association a lancé sa campagne « adopte
    un arbre ». Elle permet à ceux qui le souhaitent de recevoir un certificat
    d’adoption d’arbre personnalisé à offrir en cadeau, en fonction de l’occasion.
    Cela permet aussi à l’association de récolter des fonds, aussi bien auprès des
    personnes physiques que juridiques. Lorsque la distance a empêché l’organisation
    de campagne de sensibilisation pour réunir des bénévoles, une nouvelle idée est
    née. Teia Ciulacu nous explique :




    « Au moment de la pandémie,
    nous avons mis en place un système de plantation à distance, car il n’était plus
    possible de réunir autant de bénévoles sur le terrain. Nous nous sommes donc
    demandé comment amener la forêt directement chez l’habitant, chez ceux qui
    souhaiteraient participer au projet. Nous avons commencé à leur envoyer des
    plans d’espèce d’arbres typiques de Roumanie : des arbres des plaines, des
    montagnes, etc. Le tout emballé de façon à résister au transport par courrier.
    Nous les avons envoyés à tout le monde, et plus particulièrement aux élèves et
    aux écoles, ce qui nous a permis de mettre en place une grande campagne de
    sensibilisation au printemps. Campagne qui a permis à plus de 100 écoles de
    planter 6 000 arbustes, surtout dans la cour des établissements participants.
    Tout le monde a adoré !
    »






    A Bucarest, nous avons découvert le programme « Recicleta », qui
    collecte les déchets grâce à des vélos électriques. L’association Viitor Plus a
    ainsi mis sur pied une carte du recyclage à l’échelle nationale. Si vous vous
    rendez sur le site hartareciclaree.ri, vous découvrirez quels matériaux sont
    recyclés et les lieux de dépôt par catégorie, ainsi que les différentes règles
    de collecte. A l’heure actuelle, 17 000 points de collecte sont
    enregistrés sur la carte.

  • Chasseurs de voleurs de bois

    Chasseurs de voleurs de bois

    Une vague d’engagement civique a commencé dernièrement à se faire jour en Roumanie dans plusieurs domaines d’activités. Parmi eux, l’écologie. Plusieurs marches de protestation ont eu lieu ces dernières années, à Bucarest, contre le projet d’exploitation minière de Rosia Montana ou encore contre les déforestations abusives et illégales. Bien que la loi actuellement en vigueur réglemente le programme des coupes, les propriétaires des forêts la violent fréquemment, en provoquant une déforestation sévère des montagnes roumaines. La superficie des forêts roumaines a sévèrement baissé ces 20 dernières années, affichant un pourcentage de seulement 27,45%, bien en dessous de la moyenne européenne de 32,4%. Selon une étude élaborée par Greenpeace Roumanie, entre 2000 et 2004, le fonds forestier national a perdu 3 hectares par heure.



    Dans ce contexte, les premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme sur la situation tragique des forêts roumaines ont été les activistes de Greenpeace ou des ONGs similaires. C’est suite à des randonnées bénévoles en montagne ou suite à différentes plaintes que ces derniers ont constaté l’ampleur des déforestations et des transports illégaux de bois. Malheureusement, il n’est pas toujours facile de prouver des irrégularités.



    Du coup, une solution serait de multiplier « les yeux de la forêt », comme l’affirme le coordinateur des campagnes Greenpeace, Valentin Salageanu : « Une première solution que nous avons déjà tentée d’une certaine manière a été d’assurer notre présence à plusieurs endroits en même temps. A ce titre, on a lancé une plate-forme en ligne, un site où les internautes sont invités à signaler aux autorités toute coupe de bois illégale, preuves à l’appui. C’est un site que l’on utilise fréquemment puisqu’il recueille des témoignages de la part de toute sorte de citoyens, qu’ils soient montagnards passionnés ou simples villageois inquiétés par la coupe des arbres. Chaque dénonciation est soigneusement examinée par nos membres et ce n’est qu’à partir du moment où les soupçons se confirment que l’on se déplace sur le terrain. »



    Membre de l’association AgentGreen, Gabriel Paun remémore le début de ses déplacements sur le terrain: « On a commencé par des visites dans les parcs nationaux, véritables joyaux verts de la Roumanie, car ce sont bien ces réserves qui représentent notre patrimoine national. C’est dans ces parcs que l’on trouve la plupart des forêts vierges. Or, pendant mes déplacements, j’assistais jour et nuit au passage des camions chargés de bois, parfois tellement gros qu’il n’y avait de la place que pour deux véhicules. Je voulais voir ce que l’on fait de tout ce bois car souvent, ce n’est pas celui qui le coupe ou qui le transporte qui se rend coupable de la déforestation. Parfois, la responsabilité est à celui qui le commande et le commercialise. »



    Chaque déplacement sur le terrain est précédé d’une vérification minutieuse des documents qui devraient obligatoirement encadrer toute coupe de bois et son transport. Ce n’est qu’ainsi que Valentin Salageanu et ses confrères peuvent s’aventurer sur le terrain en diminuant les risques de leur visite qui ne sont pas négligeables : « Il y a d’abord les risques liés aux terrains accidentés et je pense, par exemple, à des accidents légers que notre équipe pourrait subir. Ensuite, on court tout le temps le risque de dispute qui pourrait éclater entre nos membres et les travailleurs forestiers, les responsables locaux ou même la police. Attention, il s’agit de disputes, non pas d’accrochages car ce ne fut jamais le cas. A chacune de nos incursions sur le terrain, on a été très bien documentés de sorte que notre présence sur place puisse être correctement argumentée. Tout ce que nous avons fait jusqu’à présent, ce fut de filmer ou de prendre en photo les camions chargés pour les montrer à la Garde forestière et de laisser à l’Etat le soin de mener l’enquête. »



    Malheureusement, dans certaines situations, les personnes surprises par les activistes environnementaux durant une activité suspecte, au milieu de la forêt, ont été assez récalcitrantes, avoue Valentin Salageanu: « En principe, notre travail est un travail de documentation, nous faisons des photos et des reportages vidéo. Le plus souvent j’ai réussi à rester caché, loin des yeux, bien camouflé. Nous avons également laissé des caméras vidéo sur le terrain pour les récupérer ensuite afin de voir ce qu’elles ont enregistré. Mais certaines caméras ont été découvertes et volées. Parfois on n’a récupéré qu’une ou deux et nous avons utilisé seulement ces images-là… Mais souvent nous avons rencontré ce genre de braconniers en chair et os. Nombre d’entre eux ont été pacifiques, mais certains ont été agressifs, ce qui signifiait que leur activité n’était pas tout à fait en règle. Ils sont directement passés à des actes violents, ils ont initié des altercations suite auxquelles certaines personnes ont été blessées. Cela m’est arrivé à moi aussi. Je suis arrivé à plusieurs reprises à l’hôpital. »



    Depuis environ une année, après l’adoption d’un nouveau Code forestier, les autorités gouvernementales ont développé des instruments supplémentaires de suivi de l’exploitation du bois. Valentin Salagean, coordonnateur de campagnes chez Greenpeace : « Ces dernières années, à commencer par les protestations de rue contre les déforestations en 2015, on a fait des progrès notables afin de rendre ce secteur plus transparent. Il y a aussi le « Radar des forêts », un système qui permet d’appeler le numéro d’urgence 112 afin de vérifier tout transport de bois. Une application mobile a également été lancée. Appelée « L’inspecteur de la forêt » cette application mobile également créée par le ministère de l’Environnement peut être téléchargée sur les smartphones et tablettes. Grâce à celle-ci, on peut savoir directement, sans appeler le 112, si le transport est illégal ou pas. Le site inspectorulpadurii.ro a également été inauguré l’année dernière afin d’offrir des informations sur les exploitations en cours. Il regroupe tous les documents en vertu desquels toute coupe d’arbres est opérée, mais aussi les documents qui accompagnent les transports de bois. Et pourtant, la loi grâce à laquelle cette transparence est possible n’est toujours pas entrée en vigueur. A l’heure actuelle, tout ce système fonctionne en mode d’essai. »



    La décision gouvernementale sur l’entrée complète en légalité de l’application « l’Inspecteur de la forêt » a été remise au 21 octobre 2017. Entre temps, les ONGs environnementalistes continuent leur activité, surtout pour ce qui est de la protection des forêts vierges de Roumanie. En 2001, le pays disposait d’environ 62% des forêts vierges de l’Europe. De nos jours, nombre de ces forêts ont été perdues à jamais. (trad. : Ioana Stancescu)

  • A la Une de la presse roumaine 03.12.2014

    A la Une de la presse roumaine 03.12.2014

    La presse roumaine commente aujourdhui les conséquences de labandon du projet du gazoduc South Stream, qui devait acheminer le gaz russe vers lEurope, en contournant lUkraine. Ce nest que le “début des vraies difficultés” pour la Russie, selon les journalistes bucarestois qui se penchent également sur la réforme des hôpitaux roumains, actuellement en impasse, de même que sur le premier… arbre électrique de lUE.