Tag: art visuel

  • L’art visuel, réinventé à Slon

    L’art visuel, réinventé à Slon

    On vit à une époque où l’art doit se réinventer pour survivre. Certains
    projets attendent encore un moment propice pour voir le jour, alors que
    d’autres ont été possibles malgré la pandémie, grâce à la technologie. C’est le
    cas de la résidence artistique de Slon, un projet qui se déroule depuis 5 étés
    dans un petit village situé pas très loin de Bucarest. Nous avons invité au
    micro de RRI les artistes et les organisateurs de cette résidence pour nous
    faire part de leur expérience artistique, dans le contexte atypique de la
    pandémie. Au micro de Valentina Beleavski : Raluca Doroftei, manager de projet au sein de la
    Fondation Culturelle Meta, les réalisateurs de films documentaires Ana Țăran et Mihai Dragolea et l’artiste visuel Vlad Dinu.

  • L’art visuel au féminin

    L’art visuel au féminin

    L’art féminin est au rendez-vous aujourd’hui. Nous rencontrons, chers amis, deux artistes visuelles appartenant à deux générations différentes, qui ouvrent pour nous deux fenêtres sur l’art. Considérée comme la première artiste de Roumanie à avoir adhéré aux idées féministes, Marilena Preda-Sânc est une des plus importantes personnalités de l’art roumain contemporain.

    « Mon activité artistique a commencé en 1980. Dès ma première exposition personnelle, j’ai tenté de m’exprimer dans plusieurs domaines de l’art. C’est d’ailleurs ce qui caractérise toute ma création. J’ai beaucoup expérimenté. Les pratiques artistiques sont extrêmement diverses, depuis le dessin aux installations en passant par la peinture traditionnelle, le livre d’artiste, la photo, l’art performatif. J’ai enseigné l’art dans l’espace public, qui m’intéresse beaucoup. A mon avis, la chose la plus importante pour un artiste est la liberté : liberté de créer, de faire ce qu’il souhaite, sans être soumis à la contrainte des modes, des clichés, de tout mécanisme coercitif – qu’il soit de nature politique ou produit par la société de consommation. »

    Claudia Brăileanu est, elle, une représentante de la nouvelle génération d’artistes visuels. Chez elle, l’idée de liberté s’étend au-delà de l’espace personnel. Son activité dans le domaine de l’art s’est appuyée sur son expérience allemande. « Ce n’était pas nécessairement la liberté de créer, mais la liberté d’apprendre. Ce n’était pas une question d’ancrage dans une certaine zone ou dans un certain projet, mais de bouger, d’apprendre des choses me permettant d’explorer de nouveaux domaines de l’art. J’ai commencé par la peinture. J’ai étudié les Beaux-arts à Bucarest. Ensuite j’ai bénéficié d’une bourse à l’Académie d’Art de Leipzig. Ce fut pour moi une expérience importante, car j’ai tenté là des choses que je ne maîtrisais pas nécessairement – j’ai écrit entre autres des textes pour des performances artistiques. Dans la classe d’arts visuels dont je faisais partie on expérimentait plusieurs médias artistiques. »

    Pour la jeune génération d’artistes visuels, l’implication sociale est importante. Grâce aux possibilités pratiquement illimitées qu’offrent les nouvelles technologies aux artistes, Claudia Brăileanu s’applique à intégrer dans la peinture une esthétique née dans l’espace virtuel. « J’ai choisi entre autres le cours « Social and Humour ». C’était quelque chose de complètement nouveau pour moi. Cela m’a offert une modalité d’expression que j’ai intégrée par la suite à ma peinture. Il s’agissait d’une esthétique tout à fait différente, d’une nouvelle façon de considérer la répétition. Et j’ai essayé d’aborder le social par le biais de cette idée de répétition. Une structure qui se répète engendre un certain modèle, qui se modifie dans le temps. Par la répétition, ce modèle modifié engendre un autre différent. C’est ma démarche en peinture. »

    Retournons à Marilena Preda-Sânc, une artiste dont les œuvres ont été exposées dans des espaces prestigieux du monde : Kultur Kontakt de Vienne, Ernst Museum de Budapest, Biennale de Valparaiso, International Art Center de Kyoto, Galeria Propaganda de Varsovie ou Kunsthalle de Nürnberg. Jeune artiste dans les années ’70-’80, Marilena Preda-Sânc a découvert les idées féministes de l’époque.

    « Lorsque j’ai commencé à réaliser mes premières photos et interventions, en 1982-1983, je ne savais rien du féminisme. Pourtant, il était pour moi un état intérieur extrêmement puissant, je sentais que c’était ce que je devais faire. J’ai toujours été un leader d’opinion pour les représentantes de mon genre, par affection et empathie pour les autres. D’ailleurs, c’est l’empathie que je pratique dans tout ce que je propose comme représentation visuelle et c’est ce que je souhaite faire. Après ’90, quand j’ai fait la connaissance de certaines théoriciennes comme Mihaela Miroiu, à laquelle je suis très attachée, ou Laura Grünberg, j’ai réussi à voyager, à mieux connaître le féminisme, à le comprendre. Ce fut pour moi une prise de conscience et j’ai commencé à mettre davantage en œuvre ces idées. C’est ce qui m’a valu l’étiquette de « féministe ».

    Pourtant, je ne comprends pas le féminisme sous la forme agressive qu’il a revêtue dans les années ’70. Je vois plutôt sa dimension éco-féministe, une sorte d’écologie en profondeur, que je considère essentielle. » Marilena Preda-Sânc et Claudia Brăileanu offrent au public deux visions différentes de l’expérience quotidienne ou culturelle, deux « versions » de l’art visuel… au féminin. (Trad. : Dominique)

  • Sens dessus-dessous

    Sens dessus-dessous

    Nen croire quà ses yeux – cest ainsi que lon exprime la certitude ultime, lassurance. Mais nous savons déjà, via les médecins et les scientifiques, que les yeux nous jouent parfois des tours. Les couleurs, par exemple, sont juste une impression, un jeu de nos cellules – cest pour cela que nous les percevons différemment dun individu à lautre. Alors pourquoi cela serait-il différent avec le reste de la réalité qui nous entoure?


    Cest le défi de lexposition qui arrive à Bucarest après une petite tournée en Roumanie, dans le cadre dune tournée mondiale plus ample. “Sens dessus-dessous” se montre à partir de ce mercredi et jusquau 11 avril au Centre darts visuels et multimédia de Bucarest. Son auteur, Philippe Ramette, passera un petit moment avec nous, assis de manière conventionnelle, pour linstant, sur une des chaises du studio 22 de RRI, mais complètement sens dessus-dessous à léchelle planétaire et surtout, par exemple, pour nos auditeurs japonais que nous saluons cérémonieusement. Invitées, également, aux côtés de Philippe Ramette, Ingrid Diac, chargée de mission culture et communication à lInstitut français de Timisoara, et Clara Traistaru, chargée de mission arts visuels et spectacle à lInstitut français de Bucarest.