Tag: artisanat

  • Vatra Dornei

    Vatra Dornei

    Une station idéale pour du repos ou des vacances sportives

    Nous continuons aujourd’hui la présentation des destinations classées dans le top 10 des meilleures destinations FIJET de Roumanie 2024, un projet du Club de Presse FIJET qui vise à mettre en lumière des endroits remarquables sur le plan touristique. Aujourd’hui, nous nous rendons dans le département de Suceava, plus précisément dans la station de Vatra Dornei, située en deuxième place dans le classement mentionné.

    Vatra Dornei est une destination idéale pour tous ceux en quête d’une cure thermale, mais aussi pour les amateurs de vacances actives. Elle est située dans une dépression intramontagneuse des Carpates orientales, à 110 km de la ville de Suceava, sur une voie ferroviaire et routière reliant la Bucovine à la Transylvanie.

    Mihaela Cocîrţă, directrice exécutive de l’Organisation de Gestion de la Destination « Ţara Dornelor » (le pays des Dorne en français) a été présente lors de la remise des prix du Top 10 « Destinations FIJET Romania 2024 ». Écoutons – la :

     « Ţara Dornelor accueille les touristes dans un cadre naturel magnifique, avec des paysages exceptionnels. Le pays des Dorne et Vatra Dornei offrent aux visiteurs une expérience riche en histoire et en traditions. Le nouveau Casino a récemment ouvert ses portes, s’ajoutant ainsi à un héritage culturel déjà non négligeable. Les traditions uniques de la région, préservées de manière authentique, offrent une expérience rare que l’on ne trouve que dans quelques endroits du pays. Des itinéraires pour le vélo et des circuits de VTT sont proposés, et la première édition de cyclo-cross de Roumanie a eu lieu ici-même. En plus, nous faisons toujours de notre mieux pour offrir des activités de qualité aux visiteurs pour qu’ils profitent d’une expérience inoubliable. »

    Un lieu riche en histoire et en culture

    Vatra Dornei est principalement connue en tant que station balnéaire, grâce à ses sources d’eaux minérales et à son air pur. Les premières analyses des eaux minérales de la région ont été réalisées au début du XIXe siècle, et en 1845, le premier établissement thermal y a été construit. A l’époque, la grande attraction était le fameux Casino de  Vatra Dornei les Bains, un édifice inauguré le 10 juillet 1899, en présence de l’empereur Franz Josef et de l’héritier du trône, l’archiduc Franz-Ferdinand. Ce Casino comprenait des salles de musique, de lecture, de danse, de billard, ainsi qu’un café, et malgré son appellation, il n’y avait jamais eu de salles de jeux de hasard à l’intérieur.

    Une fois dans la région, vous pouvez arpenter les sentiers des montagnes Suhard, Giumalău et Călimani. Des randonnées à vélo, des vols en parapente, des parcours en tyrolienne et des descentes en rafting sur les eaux vives de montagne font partie de l’offre de tourisme actif. Située à environ 800 mètres d’altitude, la station reste attractive en hiver aussi, grâce à ses pistes de ski. Parmi ces pistes, il y en a une qui mesure 3 kilomètres de long avec un dénivelé de 400 mètres où des compétitions officielles de sports d’hiver sont organisées. Mihaela Cocîrţă, directrice exécutive de l’Organisation de Gestion du Pays des Dornes nous a également parlé de l’offre gastronomique de la région :

     « Nous sommes très fiers de nos petits producteurs locaux. Ils mettent beaucoup d’amour dans tout ce qu’ils font, dans tous les produits qu’ils préparent, comme s’ils le faisaient pour leur propre famille. Nous tenons vraiment à faire leur promotion et à montrer aux gens le goût authentique de la Bucovine, du Pays de Dorne, qu’il s’agisse de nos fromages, nos charcuteries ou nos poissons. Bien que la diversité des produits ne soit pas aussi grande, nous tenons toujours à la qualité ! »

    Voilà, l’invitation a été lancée ! En espérant vous avoir convaincu de visiter cette station, à bientôt pour une nouvelle destination !  (Trad.  Rada Stanica)

  • A la découverte des traditions de Pâques

    A la découverte des traditions de Pâques

    C’est
    une véritable bouffée d’air frais au beau milieu du tumulte de la ville. Quelle
    joie immense de se retrouver en pleine nature, dans cette atmosphère singulière
    des villages d’autrefois. Voici un lieu où petits et grands peuvent renouer
    avec leurs racines, où l’on peut découvrir, en période de fête, les traditions
    ancestrales. Il s’agit du Musée du village « Dimitrie Gusti » de
    Bucarest, où nous avons rencontré Iuliana Mariana Balaci, directrice de la
    communication, pour discuter des ateliers « Découvrir les traditions de
    Pâques ».


    Iuliana Mariana Balaci: « Cette année, comme chaque année
    d’ailleurs, nous essayons de faire nous-mêmes des bijoux, des vêtements et essayons
    d’apprendre des artisans la peinture sur œufs, le tissage de la laine ou du
    coton ou encore la broderie. Cette année nous avons prévu de faire des ateliers
    avant la Fête des Rameaux (le dernier week-end avant Pâques), pour les enfants
    âgés de 6 à 12 ans. L’atelier se tient chaque dimanche, avec l’idée de passer
    un bon moment en famille au Musée du village. Pendant que les enfants
    participent aux ateliers, les parents peuvent en profiter pour se promener.
    Nous sommes ravis de voir que cette année aussi, nous avons eu beaucoup de
    demandes pour l’organisation de ces ateliers. Les enfants sont désireux de
    découvrir l’artisanat, et les parents ravis que leurs enfants apprennent ces
    techniques traditionnelles en compagnie des artisans et artistes plasticiens
    avec lesquels nous travaillons. »



    Les
    enfants célèbreront la fête la plus importante de la chrétienté en participant
    à différents ateliers. Ils apprendront l’art de décorer les œufs et de tisser
    avec deux fils ou encore de confectionner des objets décoratifs avec des
    matériaux naturels et recyclables tels que les feuilles de maïs, les fleurs
    pressées, la laine, les graines, le bois ou encore le carton.


    Iuliana
    Mariana Balaci, nous en dit davantage : « C’est la 7ème édition de
    « Découvrir les traditions de Pâques », et nous sommes ravis de
    constater que chaque année nous attirons un nouveau public, de nouveaux
    artisans et artistes. Nous essayons, dans la mesure du possible, grâce à une
    éducation précoce et continue, d’apprendre aux enfants à apprécier les métiers traditionnels,
    à aimer ce patrimoine immatériel et d’en parler autour d’eux. C’est en effet
    grâce à cette communication que d’autres enfants viennent ensuite s’inscrire chez
    nous. Même si les ateliers n’accueillent normalement que 10 inscrits, nous
    avons toujours 12 ou 15 enfants désireux d’y participer. Chaque dimanche qui
    précède celui des Rameaux, nous avons un atelier de tissage, de bricolage, de
    tressage de feuilles de maïs ou encore de peinture sur œufs. Ces ateliers d’artisanat
    sont maintenus chaque dimanche, même après la fête des Rameaux. Les enfants
    peuvent participer aux ateliers de décoration d’œufs mais aussi aux ateliers
    cuisine pour la préparation de « colăcei » (sorte de brioches), de galettes
    de Lazăr (sorte de galette au fromage blanc et au beurre que l’on offre à ses
    voisins le samedi de la Résurrection de Lazare), de pain et de cozonac (sorte
    de brioche). Cette 7ème édition sera donc prolongée au-delà de la
    durée habituelle, à la demande du public, mais aussi parce que nous proposons plus
    d’activités. »



    Iuliana
    Mariana Balaci a précisé : « Chaque dimanche précédant celui des
    Rameaux, nous accueillons au moins 10 enfants. Mais il y a fort à parier qu’ils
    soient au moins 15 par atelier, soit près de 60 enfants par dimanche. A cela
    viennent s’ajouter ceux qui participeront aux ateliers de démonstration, soit
    un total d’une centaine d’enfants chaque dimanche. Mais c’est une belle
    réussite pour nous, car chaque inscrit est un adolescent de plus initié à
    l’artisanat traditionnel, un art ancestral que nous nous efforçons de
    promouvoir. »



    Même
    si notre vie de tous les jours ne nous permet plus de fabriquer nous-mêmes ce
    dont nous avons besoin, comme le faisaient nos ancêtres, connaître les métiers traditionnels
    offre l’occasion de se les réapproprier afin d’aller vers un mode de vie plus
    durable. En ce sens, le Musée du village « Dimitrie Gusti » de
    Bucarest est une source intarissable d’inspiration, un lieu pour se reconnecter
    à soi. Iuliana Mariana Balaci, directrice du Musée, nous a officiellement
    invités :


    « Nous vous accueillerons à bras
    ouverts. Nous accueillons tous ceux qui souhaitent venir découvrir le Musée du
    village, les petits et les grands. C’est un petit village reculé, pourtant au
    cœur d’une capitale au vacarme incessant. Un village où les arbres sont déjà en
    fleurs ; un village prêt à accueillir le public pour une promenade
    agréable, pour une découverte ou une redécouverte du patrimoine ; un
    village où l’on peut venir apprendre des choses utiles. Nos clôturons notre
    série d’ateliers avec l’évènement Vin Floriile cu Soare şi Soarele cu Florii,
    qui a lieu à la mi-avril, au moment où nous avons beaucoup de jolies choses et
    de belles surprises à partager avec le public, et surtout les enfants à qui
    s’adressent les ateliers. N’hésitez pas à vous rendre sur notre page Facebook
    officielle ou sur notre site internet
    www.muzeul-satului.ro, où nous publions les
    informations relatives à tous ces évènements. »



    Voilà de quoi
    occuper les enfants et donner le sourire aux parents. Joyeuses Pâques à
    tous !


    (Trad. : Charlotte
    Fromenteaud)

  • Attractions touristiques du département de Vâlcea

    Dans l’édition d’aujourd’hui, nous nous
    arrêtons à Vâlcea, dans le sud de la Roumanie, pour découvrir quelques-unes des
    attractions touristiques d’un comté où le tourisme religieux, monastique,
    récréatif mais aussi curatif peut être pratiqué. Le département de Vâlcea peut s’enorgueillir
    d’un grand nombre de lieux de culte – monuments historiques figurant au
    patrimoine national. La poterie de Horezu, faite à la roue traditionnelle du
    potier est, elle aussi, renommée. La plupart des objets en argile sont
    habilement peints par les épouses des maîtres potiers, qui utilisent des
    couleurs naturelles à 100 %.




    Monica Gheorghiu, coordinatrice du Centre national
    d’information et de promotion touristique du département de Vâlcea, affirme que
    notre destination se prête à toutes les formes de tourisme, mais que tous les
    itinéraires devraient commencer dans le chef-lieu du comté. C’est un important
    centre économique et culturel dont la première attestation documentaire remonte
    à 1388. Aujourd’hui, une ville moderne avec des bâtiments rénovés et de
    nombreux espaces de loisirs : « La
    ville de Râmnicu Vâlcea est très touristique. Pour une petite ville, nous avons
    un nombre impressionnant de sites touristiques : le Musée départemental
    d’histoire, la Maison musée Anton Pann, le Musée d’art Casa Simian, les vitraux
    de la Bibliothèque du comté, l’Archevêché de Râmnic, le Parc Zăvoi, où l’hymne
    d’État roumain a résonné pour la première fois, le Parc Mircea l’Ancien. Aussi,
    pour les loisirs, le plaisir et les promenades, nous recommandons le Zoo de
    Râmnicu Vâlcea. Des événements ont également commencé à avoir de nouveau lieu
    dans la ville. Le centre-ville a accueilli les Journées du Râmnic, une belle
    foire artisanale traditionnelle du comté de Vâlcea. La foire a été un périple à
    travers les traditions et les coutumes de la contrée. Plusieurs artisans y ont
    exposé leurs créations pendant deux jours. Les résidents et les visiteurs ont
    pu découvrir des pièces authentiques d’une grande beauté. Nous espérons qu’avec
    la levée des restrictions, la vie retrouve son cours normal et que des
    événements importants auront lieu comme avant. »




    Les itinéraires vers les sites du département
    peuvent être nombreux étant donné le potentiel touristique que nous évoquions.
    Dans le comté de Vâlcea, il y a trois des neuf stations balnéaires du pays reconnues à l’échelle nationale et internationale pour leur potentiel et leur
    valeur curative. Monica Gheorghiu précise : « Certes,
    les touristes sont attirés par les stations balnéaires et je voudrais
    mentionner comme exemples Băile Olănești, Călimănești-Căciulata, Băile Govora,
    Ocnele Mari,
    importantes à notre avis, compte tenu du facteur climatique. Parmi elles,
    Calimănești-Caciulata est, selon nous, une station qui a tout simplement fait
    peau neuve dans un laps de temps assez bref et elle est très prisée par les
    touristes surtout pendant la saison estivale. Nous attendons la levée totale
    des restrictions, afin que les gens aient également accès aux piscines de la
    station, recommandées à la fois pour la cure et la prévention. Je vous propose
    également de visiter les monastères de la région. Avec une histoire très riche,
    ils attirent aussi beaucoup de touristes. Dans le même temps, le Parc national
    de Cozia, à proximité de la station, avec ses sentiers et la beauté du paysage,
    est une joie pour les randonneurs. Ce ne sont que quelques éléments, et la
    liste peut continuer. »




    La mine de sel d’Ocnele Mari, qui s’étale sur
    plus de 20 000 mètres carrés, est la plus grande du pays. Les aérosols salins
    sont recommandés dans les affections respiratoires, les allergies et la fatigue
    chronique. À l’intérieur de la mine de sel, le microclimat est constant, la
    température étant d’environ 13 à 15º C, et l’humidité de l’air de quelque 50 %.
    Monica Gheorghiu, coordinatrice du Centre national d’information et de
    promotion touristique du département de Vâlcea, explique : « La
    mine de sel d’Ocnele Mari est attrayante tant pour la cure que pour sa beauté
    et sa richesse. Elle est assez grande et offre beaucoup d’activités pour les
    touristes. Là, vous pouvez déguster un plat au restaurant ou visiter l’église à
    l’intérieur de la mine et non seulement. Vous pouvez passer votre temps de
    manière très agréable par de petits jeux ou regarder un film. »




    Si vous êtes intéressé par l’artisanat et que
    vous souhaitiez voir les artisans chez eux, vous pouvez recevoir toutes les
    informations nécessaires au Centre d’information touristique. Notre
    interlocutrice revient au micro : « Dans
    la dépression de Horezu, un touriste peut découvrir le lien avec cette région à
    travers la poterie de Horezu, qui est inscrite au Patrimoine culturel
    immatériel de l’UNESCO. Vous avez le village d’Olari, car c’est de là que
    l’histoire de la céramique de Horezu a commencé. Vous pouvez y acquérir des
    objets traditionnels et autres. Si quelqu’un entre en contact avec nous, nous
    fournissons des informations et des coordonnées, les touristes pouvant acheter
    les objets d’artisanat directement auprès des producteurs. Chaque touriste qui
    entre dans le Centre d’information touristique obtient les informations requises.
    Nous avons eu différentes demandes tout au long du fonctionnement du Centre,
    allant des hébergements aux itinéraires ou aux zones d’intérêt. Selon les
    souhaits, nous fournissons les informations nécessaires et recommandons aux touristes,
    seuls ou en groupe organisé, des attractions et des zones à visiter selon leurs
    intérêts. »




    Actuellement, au niveau du département de
    Vâlcea, des travaux sont en cours pour mettre en œuvre un projet dont vous
    pourrez bientôt bénéficier. Détails avec Monica Gheorghiu, coordinatrice du
    Centre national d’information et de promotion touristique du département de
    Vâlcea : « Nous
    sommes en train d’installer des plaques contenant des codes QR aux sites touristiques
    appartenant au patrimoine national, en partenariat avec l’Association Călător
    prin România.
    Cela ouvrirait un peu l’horizon à la numérisation du tourisme. Accédant à ces
    codes, le visiteur disposera d’informations utiles et intéressantes. Nous
    espérons lancer le projet le plus vite possible et, dans les plus brefs délais,
    réussir à placer ces codes dans les sites appartenant au patrimoine et non
    seulement. »




    Le département de Vâlcea attire également les
    touristes par son offre culinaire. Monica Gheorghiu, du Centre national
    d’information et de promotion touristique, recommande la région de Vaideeni,
    pour les plats savoureux à base de viande de mouton qui y sont préparés, ainsi
    que le Pays de Loviştea et la région de la Vallée Lotrului. Là, il y a des gîtes
    mettant la cuisine traditionnelle à l’honneur, et qui collaborent avec des
    producteurs locaux. (trad. Ligia)

  • Léa Art, fondatrice de la Galerie Moldave de Paris

    Léa Art, fondatrice de la Galerie Moldave de Paris

    Il existe à
    Paris, plus précisément 15 rue du Pont Louis-Philippe, dans le Marais, une
    Galerie moldave qui se fait un plaisir et un honneur de faire venir en France
    des livres en roumain, des produits d’artisanat ou encore des bijoux ou
    des tableaux des artistes de Roumanie ou de la République de Moldavie. Comment
    une telle initiative a-t-elle vu le jour et à qui on la doit ? Réponse
    toute de suite auprès de Léa Chirinciuc, fondatrice de la Galerie moldave.

  • Ruxandra Sartori, amoureuse de la blouse roumaine

    Ruxandra Sartori, amoureuse de la blouse roumaine

    Loin des yeux, près
    du cœur. C’est de cette manière qu’on pourrait décrire les sentiments que
    nombre de ressortissants roumains ressentent pour leur pays natal. C’est aussi
    le cas de Ruxandra Sartori, fonctionnaire européenne vivant à Luxembourg,
    mariée à un Français et qui malgré la distance qui la sépare de la Roumanie,
    continue à nourrir son âme roumaine de manière soutenue. Dernièrement, elle a
    décidé de célébrer la Journée de la blouse roumaine, en apprenant à broder une
    telle blouse à la main auprès de l’association Semne cusute, des Signes cousus.


    Une interview d’Ioana Stăncescu.



  • Delta Craft

    Delta Craft

    Jonc, torchis, peaux tannées, produits textiles aux décorations spécifiques – voilà quelques richesses du delta du Danube mises en valeur par un projet dont le but est d’encourager les métiers traditionnels des zones éloignées du delta.

    Oana Neneciu, directrice exécutive du Centre pour les politiques durables Ecopolis, nous raconte l’histoire du projet Delta Craft : «Delta Craft » est né en 2015, lorsque nous avons fortement ressenti le besoin de mettre en valeur et même de faire revivre les métiers traditionnels pratiqués dans le delta du Danube, une région où nous menons des projets depuis plus de 7 ans. Ces métiers, mal préservés, sont pratiqués par très peu de personnes et nous avons pensé qu’il fallait leur apporter un nouveau souffle. Nous avons travaillé avec trois designers qui, en collaboration avec une dizaine d’artisans, ont réalisé la première collection Delta Craft, réunissant objets décoratifs et objets d’art.»

    Les personnes engagées dans le projet « Delta Craft » ont commencé par identifier les ressources, et décidé d’utiliser les matériaux disponibles dans le delta, des matériaux naturels avec lesquels les artisans travaillent déjà : le jonc, le torchis, la glaise ou le sable. Ensuite, ils ont étudié les coutumes et les traditions de la région, la façon dont les gens organisent leur maison et tout ce qui l’entoure, enfin, ils ont cherché les symboles traditionnels transmis d’une génération à l’autre et qui sont encore présents dans les maisons des gens vivant au delta.

    Une collection inédite est ainsi née. En quoi consiste-t-elle ? Oana Neneciu : « On a vu ainsi apparaître une table en torchis, une cloison mobile, une sorte de paravent pour séparer les espaces, des chaussettes et des draps ornés de symboles anciens, une chaise en cuir tanné, travaillée manuellement par un artisan de la région, un banc creusé dans un tronc d’arbre immergé que l’on a pu récupérer. Tous ces objets sont à retrouver sur le site du projet. »

    Au savoir-faire ancestral, les artisans ayant participé à ce projet ont joint la fantaisie des designers, réalisant ainsi des créations sophistiquées. Les designers et les artisans ont travaillé ensemble, chacun faisant des expériences nouvelles et des découvertes. Les objets de cette première collection illustrent les techniques usuelles de l’artisanat. Ils utilisent des ressources naturelles locales : la terre glaise, pour une table, la pierre pour réaliser un filtre d’eau, le bois pour créer un banc, le cuir pour faire une chaise et le jonc pour une cloison. Ils prouvent un style de vie durable – et c’est le cas du « filet de pêche », utilisé pour se procurer de la nourriture, ou la vigueur de la tradition, présente dans les « pompons pour les chevaux » ; ils explorent également la mémoire des lieux, par des objets tels le coffre à dot spécifique au delta ou les chaussettes brodées. Et la collection ne s’arrête pas là.

    Oana Neneciu : « Nous avons essayé de créer des objets qui puissent être vendus sur les marchés roumains et étrangers. Nous avons travaillé avec trois autres designers et avec trois artisans spécialistes du jonc et du cuir. Nous avons réalisé plusieurs mini-séries comportant un sac à outils, en cuir clouté, destiné aux peaussiers, un harnais pour transporter le panier à pique-nique et la couverture pour aller dans la nature et une écharpe ornée des motifs traditionnels de Letea, car c’est là que nous avons installé le camp de création pour les designers et les artisans. »

    Techniques traditionnelles et utilité contemporaine, sagesse ancienne et style de vie actuel se retrouvent dans cette collection.

    Oana Neneciu: « Notre intention est de créer un large éventail de produits, pour offrir aux artisans avec lesquels nous collaborons une possibilité de gagner de l’argent par leur activité et de mettre éventuellement sur pied leur propre micro-affaire. Nous envisageons également d’organiser un concours de design, car beaucoup de designers roumains sont intéressés par ce genre de projet. Et nous pensons aussi à de nouveaux produits. Nous ne nous arrêterons pas là. Il s’agit de renouveler ces métiers traditionnels en les utilisant pour créer des objets modernes. Cette année nous avons collaboré avec trois jeunes designers talentueux – Dragoş Motică, Magda Vieriu et Ana Botezatu – et trois artisans : Florian Toma, qui est dans la peausserie depuis l’âge de 5 ans (à présent il en a 35), Florica Arion, qui tresse des paniers en jonc et qui a 65 ans, et Petre Crismschi, un des meilleurs artisans qui construit des toits en chaume. »

    Le projet a été élaboré et mis en œuvre par le Centre pour les politiques durables Ecopolis, en collaboration avec KraftMade et l’Institut de recherches écologiques et muséales « Gavrilă Simion » de Tulcea. Les objets créés dans le cadre de ce projet peuvent être visualisés et achetés sur le site du projet. Vous y retrouverez également des vidéos et des images prises lors des différentes campagnes de promotion. (Trad. : Dominique)

  • Maîtres artisans du département de Prahova

    Maîtres artisans du département de Prahova

    Sis entre Bucarest, la capitale et la province historique de Transylvanie, au pied des Carpates Méridionales, le département de Prahova ne cesse de nous surprendre aussi bien par la beauté des paysages que par la richesse de son patrimoine culturel. Dans ce qui suit, nous allons vous faire la connaissance de plusieurs maîtres artisans qui, par leur art et leur savoir-faire, se battent pour la survie des formes traditionnelles d’artisanat.



    A ses 90 ans, Larisa Iftode de la ville de Urlati passe le plus clair de son temps à réaliser des icônes sur verre et des masques inspirés de l’imaginaire populaire. Sa passion pour l’art dure depuis longtemps : « Tout a commencé lors d’une de mes visites dans les galeries et les expositions de la capitale, Bucarest. C’est alors que j’ai remarqué dans une galerie d’art une icône sur verre représentant Saint Georges. Elle coûtait énormément et moi, à l’époque, j’étais très pauvre. Toutefois, plus que le prix, ce fut le fait de remarquer que un poisson à la place du dragon traditionnel qui m’a profondément contrariée. Et c’est alors que je me suis dit que moi, j’aurais certainement pu faire un meilleur dessin. Des années se sont écoulées depuis, pendant lesquelles j’ai préféré m’occuper des masques. J’en ai fait des centaines, j’ai participé à toute sorte d’expositions et j’ai même décroché des diplômes. Et puis un jour, vers 63 ans, j’ai décidé de m’adonner à la peinture sur verre. Je n’ai jamais pris de cours en ce sens, personne ne m’a appris comment cela se faisait. Mon talent est tout simplement un don divin. J’ai réalisé des tas d’icônes que j’ai présentées aussi en France, Allemagne, Suisse, Italie et Russie ».



    En l’absence de tout cours de spécialité, Larisa Iftode s’est laissé inspirer par la nature et la beauté qui l’ont accompagnée tout au long de sa vie. Une histoire similaire a vécu Irina Mihaela Popovici, artiste plasticienne dilettante de la ville de Ploiesti, passionnée des costumes traditionnels : « Cette passion, je l’ai héritée de ma mère, elle aussi artiste plasticienne. Mais, à la différence d’elle qui se préoccupait des costumes sous plusieurs aspects, moi, j’ai préféré me consacrer aux poupées folkloriques pour mettre en lumière la beauté des costumes roumains. Mes poupées se vendent notamment à l’étranger où il existe pas mal de personnes qui se passionnent pour ces représentations miniatures. Leurs petits costumes stylisés que je créée avec les mêmes matériaux comme dans le cas des costumes originaux me permettent de montrer dans les moindres détails la richesse de nos costumes ».



    La fabrication d’une petite poupée de collection n’est pas chose facile, avoue Mihaela Popovici pour laquelle chaque détail compte si l’on veut que l’Europe tombe sous le charme des costumes folkloriques roumains : « Personnellement, je me suis consacrée notamment aux costumes originaires de Moldavie et Transylvanie. Pourtant, j’en ai fait pas mal inspirés aussi des régions d’Arges et de Valcea. J’ai fabriqué même des tenues traditionnelles pour les fêtes de Noël ou de Pâques. Toutes mes poupées sont chaussées d’opinci, ces chaussures traditionnelles roumaines réalisées en cuir et portent des chaussettes tricotées de laine. Les accessoires tels les petits gilets, les sacs en tissu, les bonnets en laine pour les hommes ou les fichus en lin pour les femmes ne manquent jamais quand il s’agit des costumes de la contrée de Moldavie. Quant à ceux transylvains, eh bien là, je confectionne des chapeaux pour les figurines masculines et des colliers pour celles féminines. Puisqu’il s’agit de miniatures, j’ai du mal à imaginer des costumes complets qui comportent aussi les habits d’hiver. J’ai choisi de vêtir mes poupées de blouses roumaines stylisées décorées selon la tradition de la région d’origine. Les cheveux sont faits en laine et toutes les poupées sont coiffées soit de bonnets, soit de fichus ».



    Valetin Nicolae est un artiste plasticien amateur dont l’œuvre ne passe pas inaperçue. Car, ce sapeur-pompier de Ploiesti a réussi à transposer dans son art la fascination pour le feu en tant qu’élément primordial : « Mes ouvrages renvoient au style gothique, médiéval. Pour l’instant, je ne travaille que le verre et le bois. Pour cela, je fais la collecte des déchets que je transforme par la suite en différents objets décoratifs repeints pour la plupart en noir et jaune d’or ».



    Les objets décoratifs de Valentin Nicolae impressionnent notamment par la multitude des détails en couleurs sombres qui nous font plonger dans la nuit des temps. Et puisque l’on parle d’une période révolue, faisons la connaissances de notre dernier invité du jour, le maître artisan Ion Ionita qui fait des tableaux en pailles collées censées évoquer les coutumes roumains de la contrée de Prahova : « Notre grand historien roumain, Nicolae Iorga, disait que l’identité d’une nation est plus qu’une identité de langue et d’espace. S’y ajoutent les traditions, l’histoire, le passé, le présent et l’avenir, les coutumes, les costumes- autant d’aspects qui nous définissent en tant que Roumains. Moi, j’ai bien aimé les maisons traditionnelles de chez nous, même celles bâties en ville qui savent mêler l’art traditionnel à l’urbanisme. Avant qu’un village ne commence à se former, il faut toujours bâtir une église. Car le village gravite autour d’une sainte demeure. Les églises villageoises conservent les éléments traditionnels d’architecture et de peinture. On s’est souvent posé la question pourquoi les portes de nos églises sont tellement basses . Car pour y entrer, il faut baisser la tête et laisser la vanité dehors. C’est de tout cela que j’ai bien voulu parler dans mon art ».



    Chers amis, c’est ici que prend fin notre itinéraire culturel à travers le département de Prahova. Nous vous remercions de votre attention et vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles informations culturelles. (trad.: Ioana Stancescu)