Tag: artistes plasticiens

  • La Foire d’art MoBU

    La Foire d’art MoBU

    Fin mai, dans le hangar aéronautique de Romaero, de la
    capitale Bucarest a eu lieu la première édition de la « Foire
    Internationale d’Art Bucarest – MoBU ». Plus de 30 galleries d’art,
    presque 200 artistes visuels, beaucoup d’événements, présentations, ateliers et
    projections – voilà les ingrédients de la MoBU. Nous avons discuté de cet
    événement avec la directrice de la Foire, Demetra Arapu :


    « L’événement a accueilli plus de 200
    artistes, 30 galléries, des espace non-conventionnels appelés
    « artist-run » et des artistes indépendants. Pour cette première
    édition de la Foire, nous avons organisé une exposition appelée « Take
    off » (décoller en anglais). Nous avons choisi ce nom parce que
    l’événement a été organisé dans un hangar aéronautique. Cela fait plus d’un an
    que nous avons commencé à préparer cette exposition dont l’idée nous était
    venue depuis longtemps. On a dû travailler assidument, car l’endroit censé
    héberger l’événement était très large. Nous avons opté pour une halle
    industrielle, en raison de ses dimensions, sa lumière naturelle, et la liberté
    de mouvement. Par conséquent, on a pu y réunir beaucoup d’œuvres d’art
    contemporain, appartenant à une variété d’expression. Une autre raison qui nous
    a poussés à choisir un tel espace a été l’intention d’y organiser aussi un
    programme de conférences et d’ateliers. Romaero avait déjà accueilli des
    concerts et des soirées. »




    Demetra Arapu nous a également parlé de la réaction du
    public, tout comme de l’intérêt manifesté par les collectionneurs.


    « Aussi
    bien la réaction du public que des artistes a été positive. Nous nous sommes
    liés d’amitié avec les artistes. Personnellement, je trouve que notre
    collaboration s’est déroulée sans aucun incident et sans dispute. Les galeristes
    ont collaboré très bien entre eux. Nous avons organisé des conférences importantes
    et nous avons accueilli des invités de marque, tel l’écrivant français Pascal
    Bruckner.
    Je voudrais aussi parler de l’appétit pour l’art
    contemporain, qui est mon domaine de prédilection. A mon avis, le pouvoir
    d’achat pour ce type d’art existe toujours. Il y en a qui souhaitent acheter un
    œuvre d’art contemporain soit pour l’offrir en cadeau, soit pour faire un
    investissement. Alors, cette Foire s’est avérée une opportunité pour nous tous
    pour observer l’art contemporain sous une variété de formes et d’expressions. C’était
    aussi une opportunité pour rencontrer les artistes et discuter avec eux. L’événement
    a donc fonctionné comme un véritable réseau. A ma grande joie, il y a eu aussi des
    collectionneurs présents à l’événement. »




    Parmi les coups de cœur de la Foire , notons la rétrospective
    de Daniel Spoerri, célèbre artiste plasticien et écrivain nonagénaire suisse,
    d’origine roumaine. C’est à lui que l’on doit le courant artistique appelé
    « Eat Art » (Manger de l’art). Il figure parmi les initiateurs du
    « Réalisme nouveau », un courant artistique qui vise à donner un sens
    artistique à des objets de la réalité quotidienne. Demetra Arapu se penche sur la présence
    de Daniel Spoerri à MoBU :


    « Nous avons eu une collaboration
    fructueuse avec Daniel Spoerri et avec son galeriste, Thomas Levy, propriétaire
    de la « Gallérie Levy » de Hambourg. A vrai dire, nous avons très
    bien collaboré avec tous les galeristes, Roumains et étrangers. Nous avons décidé
    d’inviter Daniel Spoerri en raisons de ses origines roumaines et en sachant que
    son nom n’est pas très connu en Roumanie. Nous avons exposé 120 de ses œuvres,
    la plupart inscrites dans ses séries célèbres telles « Seville » ou
    « Les Séries noires ». Il a été honoré de notre invitation. Pour le
    vernissage, il nous a envoyé un enregistrement vidéo pour nous saluer et nous
    encourager. Il s’est dit honoré et heureux de participer à cet événement.
    »


    Le critique et l’historien
    de l’art Pavel Șușară nous a offert plus de
    détails sur la rétrospective Daniel Spoerri :


    « Daniel
    Spoerri est né à Galați et il a quitté la Roumanie à l’âge de 10 ans. Issu
    d’une famille aux origines juives, il a émigré avec ses parents. Il est
    l’initiateur dans l’art d’un des courants les plus importants, qui s’inspire de
    la réalité simple, immédiate, concentrée sur le quotidien et sur la vie de tous
    les jours. Ses ouvrages ne parlent par de moments importants, mais des ceux
    ordinaires. Il surprend des brins de réalité dont il se sert pour créer un
    autre monde.»




    Pour conclure, nous vous invitons à explorer le site de
    la Foire MoBU, https://www.mobu.art/ . Vous
    y trouverez beaucoup d’informations et d’images, en roumain et en anglais,
    aussi bien avec les galeries qu’avec les artistes présents à la Foire. (Trad. Andra Juganaru)



  • « Kulterra » – une nouvelle gallérie d’art à Bucarest

    « Kulterra » – une nouvelle gallérie d’art à Bucarest

    « Kulterra »
    est une galerie d’art contemporain de Bucarest, fondée pendant la pandémie, en
    2021. Elle vise à soutenir le développement des jeunes artistes plasticiens en
    début de carrière. La galerie est activement impliquée dans le développement
    constant de chaque artiste qu’elle représente. Elle organise aussi des
    expositions, à la fois individuellement et en coopération avec d’autres
    institutions culturelles publiques ou privées. Ștefan Vezure, un des
    partenaires fondateurs de « Kulterra », nous a fourni beaucoup
    d’informations concernant la fondation de la galerie, le rêve à l’origine de
    cette initiative et son évolution tout le long de l’année post-pandémique
    2022 :


    Ștefan Vezure : « Mon associé et moi, nous étions
    mécontents de ce qui se passait avec l’art en Roumanie. C’est ainsi que la galerie
    « Kulterra » est apparue. Elle est toujours à ses débuts. Nous avons
    beaucoup de projets, que nous vous invitons à découvrir à l’avenir. Le mot
    « Kulterra » n’a pas de traduction, chacun peut s’imaginer un sens à
    partir de ce jeu de mots. Nous avons ouvert « Kulterra » en 2021.
    C’était effectivement une période difficile, mais, en fait, chaque époque est
    difficile pour l’art en Roumanie. Au début, tout était un hobby, un jeu, une
    expérimentation. Lors du vernissage de notre première exposition, intitulée
    « CNNCT/DSCNNCT » (n. r. les
    mots anglais « connect » et « disconnect », sans voyelles) qui
    appartenait à Obie Platon, en pleine pandémie, nous avons eu 350 invités. C’est
    suite à leurs réactions et impressions positives, que nous avons conçu beaucoup
    de plans et d’idées tant pour « Kulterra » que pour l’art roumain en
    général. C’était un an prolifique, très constructif et bon pour nous. On a
    encore beaucoup à apprendre. Le plus difficile a été de comprendre que, pour
    l’instant, le monde de l’art roumain est similaire à celui du football roumain.
    Ce qui nous motivait c’est voir que chaque exposition nous apportait de
    centaines d’invités. Nos artistes en sont tout à fait contents et des gens que
    nous ne connaissons pas, nous offrent de retours positifs, donc nous comprenons
    que nos vernissages sont appréciés.
    »


    La
    mission de « Kulterra » est de créer une communauté d’artistes qui puissent
    collaborer, de stimuler les initiatives créatives et d’encourager les interactions
    productives entre des diverses tendances artistiques. Les fondateurs de la galerie
    se proposent de mettre ensemble les qualités d’une institution culturelle
    classique et celles d’une plateforme d’art moderne par la collaboration avec
    des commissaires d’expositions et des artistes locaux et internationaux.


    Inclusion,
    communication et créativité – voilà les ingrédients d’une belle communauté
    artistique. La galerie « Kulterra » vise aussi à encourager une
    approche spéciale de l’activité artistique et la compréhension de l’art
    contemporain. Ses fondateurs souhaitent créer une plateforme de communication
    entre les artistes et les commissaires d’exposition, entre les experts et les
    collectionneurs – c’est-à-dire entre tous qui sont intéressés par le
    développement de l’art contemporain roumain.


    Ștefan
    Vezure nous a fait part ses idées pour l’année 2023 et il nous a présenté aussi
    quelques artistes que sa galerie représente sur le marché de l’art roumain.


    « A mon avis, 2023 sera un tournant
    pour l’art roumain contemporain. Je souhaite qu’il soit au moins aussi prolifique
    que 2022. Les plans pour « Kulterra » en 2023 restent une surprise
    agréable pour le public. De mon point de vue, l’art contemporain roumain est
    encore un art superficiel, mais je pense qu’il a beaucoup de potentiel. Nous
    avons des artistes extraordinaires dans le pays, mais beaucoup d’entre eux sont
    ignorés. Il faut mentionner Alex
    Baciu, Mihu, Obie Platon, Arina Bican, Teona Toderel, Elena Bria, Misha
    Diaconu, Natalia Romanciuc, Valeria Glibiciuc. Beaucoup d’entre eux sont encore
    jeunes et j’en suis sûr qu’ils deviendront connus pas seulement en Roumanie,
    mais surtout ‘à l’étranger
    ».


    En espérant de vous avoir suscité la curiosité à en
    savoir davantage sur les artistes plasticiens roumains contemporains, nous vous
    invitons sut le site web de la galerie Kulterra pour découvrir ses projets pour
    2023 : https://kulterra.art/ . (trad.
    Andra Juganaru)