Tag: arts

  • Terrence Musekiwa – “Influence of the Unknown” at Catinca Tabacaru Gallery

    Terrence Musekiwa – “Influence of the Unknown” at Catinca Tabacaru Gallery

    Catinca Tabacaru Gallery hosts “Influence of the Unknown” Zimbabwean artist Terrence Musekiwa’s third solo with the Gallery and his first exhibition in Bucharest. You can visit the exhibition until April 1, 2023.



    We have discussed with the artist about the show and his career.






    We have also discussed with the gallerist and curator Catinca Tabacaru at the opening of the exhibition.




  • Visite au Banat

    Visite au Banat

    Partons à la découverte de l’un des lieux les plus isolés du pays, un petit village juché au sommet des monts Cerna, et que seule une échelle de bois d’une centaine de mètres relie au monde extérieur. C’est aussi là que se cachent les moulins à eau de Rudăria, uniques en Europe de l’Est. Nous parlerons aussi du Festival de Jazz de Gărâna, un évènement culturel international, mais qui parle aussi de traditions et de folklore authentique. Partout en Roumanie, y copris dans le Banat, on cherche à développer le tourisme sous plusieurs formes, nous explique Dan Mirea, Manager au sein du Centre de création et de promotion de la culture de Caraș Severin : Si l’on fait référence au tourisme authentique, que nous pratiquons déjà dans la région, je pense que je commencerais par me rendre directement à la cascade Bigăr dans la vallée de l’Almăj (Valea Almăjului). Cette cascade est très connue. Elle fait partie des sept plus belles cascades du monde. Il existe une autre région très visitée, surtout par les touristes étrangers, celle qui renferme les moulins à eau ce Rudăria. Ces moulins ont été construits au 18ème siècle. Ce qui est incroyable, c’est qu’ils sont encore en activité aujourd’hui, et les habitants de la région viennent y moudre leur blé et leur maïs. De nombreuses chaînes de télévision sont venues des quatre coins du monde pour effectuer des reportages sur ces moulins. Un autre point d’intérêt unique de la région montagneuse du Banat est le village de Ineleț, qui n’est accessible que par une échelle très abrupte. Comme le disait l’un de nos grands poètes roumain, ce village est le plus proche de Dieu. Il n’existe aucune route dans ce village. Les habitants emmènent leurs enfants à l’école ou chez le médecin en les portant sur leur dos.»

    Ineleț, ce village le plus reculé de Roumanie, compte une centaine de maisons alignées, adossées à la colline. Parmi elle, seules 33 sont encore habitées. Preuve que les touristes sont arrivés jusqu’ici : l’église en bois érigée sur la colline en 1973 par les habitants du village. Le village de Gărâna, lui aussi magnifique, a été construit au 19ème siècle par une communauté de saxons, nous raconte explique Dan Mirea, Manager au sein du Centre de création et de promotion de la culture de Caraș Severin : « A l’heure actuelle, le village accueille chaque année l’un des plus importants festival de jazz du monde. Le temps d’une semaine, l’été, à la fin du mois d’août, de nombreux touristes étrangers font le voyage pour y participer. Les billets sont en vente deux ans à l’avance. Cette année, contrairement aux années précédentes, les billets étaient épuisés 14h après l’ouverture des ventes. Un autre élément inédit, celui des monts Semenic, qui sont en constante évolution. Beaucoup d’investissements y ont été faits en termes de logistique et d’infrastructures. Deux pistes sont en cours d’installation, dont une rivalisant avec la célèbre station autrichienne d’Innsbruck. C’est d’ailleurs une entreprise autrichienne qui est en charge des travaux. Il est certain qu’au moment de son inauguration, fin 2023, de nombreux touristes feront le déplacement. La Vallée de Bistra, au cœur du Banat, accueille aussi de nombreuses activités artistiques, tel que le Festival international de Băile Herculane. Cette ville fait non seulement honneur au département de Caraș-Severin et à la région du Banat, mais aussi à la Roumanie toute entière à l’époque où elle était une station thermale prisée dans toute l’Europe. »

    Le centre historique de Băile Herculane est sans nul doute le point fort de la station thermale. On y trouve des monuments historiques tels que le Casino ou les Bains impériaux autrichiens, ainsi que la villa dans laquelle résidait l’impératrice austro-hongroise Sissi, qui avait une vraie passion pour Baile Herculane et ses environs. Dan Mirea : « Le centre historique vient d’être complètement remis à neuf et la fameuse statue d’Hercule, symbole de la ville connue et reconnue en Roumanie et ailleurs, a retrouvé sa splendeur du 19e siècle. Băile Herculane accueille un festival international depuis plus de 30 ans. Il s’agit du Festival international Hercule. Chaque année, des représentants de 40 pays représentent le folklore et les traditions de leurs pays. Plusieurs régions du Banat préservent des éléments de folklore authentique : la Valée du Caras, la valée de la Bistrita et la Valée de l’Almaj, auxquelles s’ajoute la région montagneuse du Banat. C’est ici que les danses et surtout les costumes traditionnels sont à l’honneur. Les habitants des environs apprécient les vêtements traditionnels plus que tout. On dit que dans la région du Banat, les personnes âgées pourraient tout vendre, même leurs tombeaux, mais pas leurs vêtements. En tant que manager du Centre de création et de promotion de la culture traditionnelle du Caraș-Severin, j’ai envisagé plusieurs projets pour l’année prochaine. Nous essayons de nous associer en quelque sorte à la ville de Timisoara, dans le sud-est, capitale culturelle européenne en 2023. L’un des projets prévus l’année prochaine est une exposition de plus de 1 000 vêtements de toutes les régions du Banat. »

    A l’exception de la station thermale de renom Băile Herculane, une autre région commence à constituer un pôle d’attraction pour les touristes : celle de Muntele Mic (en français « La petite montagne »). La station est située à une quelque 1550 mètres d’altitude et est déjà la destination des vacanciers qui pratiquent les sports d’hiver. Par ailleurs, aux pieds des montagnes, vous retrouverez des artisans traditionnels. Dan Mirea, manager du Centre de création et de promotion de la culture traditionnelle de Caraș Severin nous en dit plus : « Tout près de Resita se trouve un village représentatif non seulement de la région du Banat, mais aussi de Roumanie. Il s’agit du village de Biniș, où un maître artisan potier qui a perpétué la tradition de ses ancêtres, a représenté la Roumanie dans les salons les plus importants au monde. Elément inédit de cet épisode : quatre présidents des Etats-Unis ont décoré cet artisan. Son unicité réside dans le fait qu’il n’a jamais changé sa roue de poterie. C’est un tour utilisée depuis plus de 200 ans et qui possède un charme à part, affirment les anciens de la région. Tous ceux qui se sont assis pour faire tourner ce tour réussissent à le manier.» Voici donc une destination où les sites naturels se combinent harmonieusement à l’héritage culturel. Et tout cela est complété par d’autres évènements culturels qui se déroulent tout au long de l’année.

  • Sortie en salle de « Otto le Barbare », meilleur long-métrage roumain au TIFF

    Sortie en salle de « Otto le Barbare », meilleur long-métrage roumain au TIFF

    « Otto le Barbare », le premier long-métrage de la réalisatrice roumaine Ruxandra Ghiţescu, sera diffusé dans les salles de cinéma en Roumanie le 24 septembre prochain. Le film, qui a été présenté en première mondiale à la 26e édition du Festival international Sarajevo, a été désigné « meilleure production » dans la section « Les journée du cinéma roumain », au Festival international du film Transilvania (TIFF). Le film raconte l’histoire d’Otto, un adolescent punk de 17 ans, qui fait face à la mort de sa petite amie et qui devient prisonnier d’un cercle vicieux créé par ses parents, son grand-père, la mère de sa petite amie et l’enquête déroulée par les services sociaux. Pour survivre, Otto doit affronter ses sentiments, surtout celui de culpabilité. « Sous l’œil bienveillant de Ruxandrei Ghițescu (tout ce qu’un personnage en détresse souhaite le plus), Otto est le protagoniste le plus attachant des films roumains des dernières années. », écrit le critique de cinéma Victor Morozov, alors que la réalisatrice elle-même espère que « Otto le Barbare » soit une récompense émotionnelle pour le public.

    Le film est né d’un article publié il y a quelques années, qui racontait l’histoire d’Octavian Albu, superviseur musical et compositeur, avec la troupe Cardinal, de la musique du film. Ruxandra Ghițescu explique : « Oui, dans mes recherches pour trouver un point de contact dramaturgique avec l’âge de l’adolescence, je suis tombée sur un article qui parlait d’Octavian Albu, surnommé Otto le Barbare, ce qui fut un heureux hasard pour moi. En tant que soliste d’une troupe de musique punk, avec toute l’architecture extérieure de la culture punk, Octavian m’a paru incarner la marginalité d’une tranche d’âge dont les rapports sociaux, le film, la littérature évitent plutôt d’aborder. Dès le début, Octavian Albu a été notre conseiller musical, ensuite notre superviseur musical, il a composé, avec la troupe Cardinal, une grande partie de la musique du film et nous avons choisi ensemble les chansons d’autres troupes punk que nous avons reprises dans le film. De l’article que j’ai mentionné, nous avons gardé le nom, la coupe de cheveux, avec la crête iroquoise, et le blouson. Le reste est une fiction sans aucun rapport avec la vie d’Octavian. En fait, nous nous somme rencontrés plusieurs années après la publication de l’article, quand Otto avait déjà 23 ans ; il faisait des études à Londres et il m’a autorisée à faire de cet article une source d’inspiration. J’ai eu le sentiment qu’il était très content de l’idée de réaliser ce film. Il est quelqu’un de positif et sa contribution, y compris les retours sur le scénario, m’a beaucoup aidée. »

    Ruxandra Ghiţescu a voulu faire un film sur l’adolescence comme âge d’un tourbillon d’émotions et de la solitude, où la musique joue un rôle essentiel. « Otto le Barbare » est en même temps un film qui parle aussi bien aux adolescents qu’aux parents, une invitation à parler et à débattre de la dépression et ses conséquences. Ruxandra Ghițescu : « Dès le début, nous avons voulu construire un film qui interpelle sur un plan plutôt affectif qu’intellectuel, surtout qu’il se penche sur cet âge porté davantage par les émotions que par une construction rationnelle. Ça a été surtout une expression de vécu intérieur. Otto est un personnage très critique, introverti, qui parle à peine et dont les interactions avec les autres sont le résultat de ses émotions et de ses états d’âme. J’ai exprimé le parcours émotionnel du personnage à travers ses relations avec les autres: ses parents, la mère de sa petite amie, avec les enregistrements vidéo de sa petite amie, et surtout la musique. J’ai beaucoup développé cette relation avec la musique durant le montage et le travail sur la bande-son, car nous avons voulu que le rythme rappelle celui de la musique punk. Je suis très contente de cette sortie en salle et de la rencontre avec le public, parce que c’est à peine maintenant que j’ai la confirmation d’avoir fait un film qui a atteint son but. L’année dernière, avec toutes les restrictions liées à la pandémie, avec des salles de cinéma tellement facilement fermées et l’expérience cinématographique si facilement abandonnée, m’a fait vivre une expérience très douloureuse, partagée aussi par d’autres, je suppose. J’ai donc profité au maximum de la participation à des festivals récents, de la rencontre avec le public et du retour devant l’écran d’une salle de cinéma. »

    « Ruxandra Ghițescu dessine avec tendresse un portrait qui ne manque pas de surprises et moments d’interprétation spectaculaires. », écrit la critique de cinéma Georgiana Mușat dans la revue « Acoperișul de sticlă/Le toit de verre » au sujet du film « Otto le Barbare », une coproduction de Alien Film, Polar Bear et Alien Films Entertainment. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Art for basketball

    Art for basketball

    There has always been a connection between arts and sports, and many artists have been interested in sports as a source of inspiration. Recently, the city of Brasov in central Romania has hosted the installation – exhibition titled “Fan”, which brings into the limelight female personalities in todays basketball.



    Flavia Dobrescu, an Experience Designer and author of the exhibition, told us more:


    “Our exhibition, titled Fan, like in sports fan, is an interactive installation about womens basketball in Romania. In other words, we wanted to show people what we can do as fans to support women involved in this field in Romania. Therefore, we did some research, which resulted in this project. Weve talked to women who play basketball or are involved in this world, and we have asked them to recall a moment when they felt encouraged by the people around them. We gathered their answers and presented them in this installation. The interactive part consists in the way in which this exhibition involves the viewer. We ask them to throw the ball into the basket. Weve built a smart basket which, when somebody scores, gives and answer and displays an image, with information about Romanian women basketball players.”



    Flavia Dobrescu also told us how the idea of the project came to life:


    ” Part of the background of this project is the fact that I myself try to play basketball, as an amateur, and its quite difficult. Its hard to be accepted in this world of men so I said I should do something about it. After that, the development of the project was like a game played by an entire team, because it has so many components. It has the creative part, the research, the robotics part, where my colleagues from Creation Motion helped a lot. As regards the research, I also got lots of support from female basketball players in Romania, who accepted to participate. So, again, it was all about collaboration, about bringing people together and about the support we can give each other, after all”.



    So, on the last summer weekend, the installation – exhibition lobbied for several women in Romanian basketball. Here is Flavia Dobrescu again :


    ” So far weve included 10 women from Romanian basketball, some of them from the national and Olympic teams, as well as trainers and managers. We tried to cover a wide range, to show that there are many faces to this world. We have both junior and senior players, personalities that we want to present to the public.”



    We asked our interlocutor to tell us one of the stories she learnt from the women she interviewed as part of the project.


    ” I will tell you a story I heard from Alina Podar, from Olimpia Brasov. She told us how, one time, when her team had been defeated and the players were pretty down, a boy came down to the basketball court and handed her a pair of tiny basketball boots and a marker and asked her to sign them, because, to him, she was the best player ever.”.



    The first visitors to the exhibition were those in Brasov, but the project authors would like to turn it into a travelling exhibition, and thus reach as many places across the country as possible


    ” For now, we presented it as part of the AMURAL festival in Brasov, in late August. The festival has ended, but we would like to carry this project on, to present it in other places as well. We want to take it away from the world of sports and to reach people that maybe have never had contact with this world. We are now looking for solutions. I must say that women have never been encouraged to play this sport, not even as amateur players. And this starts in school, because in class, the boys play basketball or football, and the girls are watching. Ive seen that myself, many times. On several occasions, when weve got to such classes, weve encouraged them, weve played with them, but these ideas should be assimilated at institutional level”.



    Visual arts festivals change our perception of various activities carried out in cities, and so creative industries are stimulated to find new forms of expression that we can benefit from beyond the moments that generated them. (MI)


  • Une autre histoire de la littérature roumaine

    Une autre histoire de la littérature roumaine

    En 2020, en pleine pandémie, un effort collectif considérable et précieux s’est matérialisé à travers le vaste ouvrage en cinq volumes intitulé «Encyclopédie des imaginaires» et publié aux Editions Polirom. Réalisée par des écrivains et des universitaires, l’ouvrage prend la perspective de l’imaginaire pour traiter de cinq domaines de la culture roumaine : la littérature, l’histoire, la religion, la linguistique et les arts. Concept qui dépasse la notion d’imagination ou de fantaisie – considérée comme créatrice d’illusions, de fictions ou de mondes fictifs – l’imaginaire est devenu un objet d’étude académique depuis de nombreuses années en Roumanie ; on l’apprend de Corin Braga, le coordonnateur du volume consacré à la littérature: « L’imaginaire est une fonction qui structure nos formes de connaissance, comme le font la raison et les sens. Il est très important pour comprendre comment nous nous rapportons au monde. Il y a un imaginaire social, il y en a un collectif, mais il existe aussi des imaginaires individuels. À leur tour, ces imaginaires collectifs peuvent être divisés en catégories: imaginaire littéraire, historique, du théâtre, artistique. Il existe même un imaginaire religieux et un autre géographique, voire même un imaginaire linguistique. C’est ainsi que nous avons structuré cette encyclopédie en ses cinq volumes. Le premier volume renvoie à l’imaginaire littéraire, donc aux représentations qui structurent les visions et les univers imaginaires des pièces de théâtre, romans et poèmes qui constituent la littérature roumaine. »

    Le volume sur l’imaginaire littéraire contient 20 chapitres écrits par 20 auteurs différents, sous la coordination de Corin Braga. Le premier chapitre fait référence au folklore, à une littérature décrite du point de vue des images qui créent l’univers particulier des créations populaires. Il s’agit donc d’une approche différente de l’histoire littéraire traditionnelle, ordonnée selon le critère chronologique, ou de celle thématique, ordonnée autour de quelques idées, explique Corin Braga. « Les histoires littéraires couvrent généralement des périodes plus ou moins longues, selon les centres d’intérêt – des siècles ou des courants littéraires – et on parle ainsi de la littérature ancienne, de la littérature du XVIIIe siècle, de l’illuminisme, du romantisme et de la littérature de la période de la Révolution de 1848, pour en arriver à l’époque des grands classiques et à la littérature de l’entre-deux-guerres et à celle de l’après-guerre. Mais, dans la perspective de cette encyclopédie d’imaginaires et de concepts, sans laisser de côté la chronologie traditionnelle, nous avons structuré la matière d’une manière différente: en constellations de symboles qui circulent à travers les époques, passant d’un courant littéraire à l’autre et que l’on retrouve aussi bien au XVIIIe siècle qu’au XXe. Par exemple, après ce premier chapitre consacré à l’univers du folklore, nous avons un autre article consacré à l’imaginaire religieux dans la littérature roumaine. Et nous partons de textes qui sont plus religieux que littéraires, écrits par Dosoftei et Antim Invireanul aux XVIIe et XVIIIe siècles, et nous arrivons jusqu’au XXe siècle avec tous les écrivains qui ont trouvé l’inspiration dans la religion. Là, je fais référence aux «Psaumes» de Tudor Arghezi, aux poèmes de Lucian Blaga, d’Ioan Alexandru ou de Vasile Voiculescu. Nous nous sommes intéressés aux constellations de symboles qui composent un système, car ils ne sont pas rassemblés au hasard, pour voir comment ils évoluent jusqu’à présent. »

    La littérature d’inspiration historique, par exemple, bénéficie de la même approche que la littérature religieuse dans «L’Encyclopédie des imaginaires roumains». La diachronie n’est pas totalement abandonnée, l’évolution dans le temps est également observée, mais les catégories trop limitatives – qui ne permettent pas la transgression de certains concepts – sont brisées, explique le professeur des universités Corin Braga: Nous avons plusieurs articles consacrés à l’illuminisme et à l’imaginaire rationnel et culturel des illuministes. Un autre chapitre traite de l’imaginaire levantin, balkanique, d’inspiration orientale de notre littérature, un autre qui renvoie à l’imaginaire romantique ou un autre qui renvoie à l’imaginaire du décadentisme. Prenons, à titre d’exemple, le courant romantique et ses phases: il a une forme de préromantisme, une forme de romantisme militant ou de la Révolution de 1848, avec Eminescu nous atteignons le grand romantisme, ayant en lui un grand romantique de la taille de Novalis ou de Byron. Mais ensuite les influences ou les thèmes romantiques – comme le rêve, la bien-aimée ou les fantômes – se retrouvent toujours dans notre littérature, même après la dissipation du romantisme. On les retrouve, par exemple, chez l’écrivain contemporain Mircea Cărtărescu. Il utilise une imagination onirique et des représentations de rêves qui dérivent quelque part d’Eminescu. De la même manière, il y a eu un groupe de poètes oniriques qui, à travers Leonid Dimov et Dumitru Țepeneag, revendiquait la grande rêverie romantique, même s’il avait ses propres définitions.

    Par conséquent, «L’Encyclopédie des imaginaires roumains» offre non seulement une nouvelle approche de l’histoire de la culture roumaine, mais aussi de nouvelles interprétations du lien entre le présent et le passé dans la littérature, et bien plus que cela. (Trad. : Felicia Mitraşca)

  • Ioana Marinescu

    Ioana Marinescu

    Ioana Marinescu est une historienne de l’art et
    commissaire d’expositions qui travaille à la Galerie d’art « H’art ».
    Elle a entamé son parcours professionnel à l’adolescence, lorsqu’elle avait
    préféré l’art contemporain au journalisme.






    Ioana Marinescu: « Au lycée, j’avais
    commencé une sorte de carrière journalistique, en écrivant pour la revue
    « Campus », où j’ai découvert une page consacrée à l’art contemporain.
    Et moi, j’ai pensé que ce serait intéressant de voir des expositions et de
    rencontrer de jeunes artistes. C’est ce qui m’a amenée à faire la connaissance
    de Daniel Gontz, dont certaines œuvres, qu’il signait à l’époque du nom « Casa
    Gontz », étaient exposés au Musée national d’art contemporain. C’est comme
    ça que j’ai aussi découvert les créations de Dumitru Gorzo, qui présentait à la
    Galerie H’art l’exposition « Welcome to Paradise »/ Bienvenue au
    Paradis. Et ce fut pareil pour les créations de Gili Mocanu. »







    L’activité culturelle de Roumanie, tout comme
    celle mondiale, a ressenti les effets de la récente période de confinement. Un
    retour à la normale est toutefois amorcé, et l’ouverture des musées en est la
    meilleure preuve, estime Ioana Marinescu :
    « Je crois qu’il existe peu de
    possibilités d’attraper le virus dans un musée. Nettement moins que dans un
    centre commercial où l’on va essayer des vêtements. La règle qui interdit de
    toucher les œuvres d’art et qui oblige à rester à une certaine distance des
    autres existe déjà dans les musées. Et, puis il y a aussi ce sentiment
    d’enrichissement intellectuel. S’il y a peu de possibilités d’être contaminé dans
    un musée, il y a de fortes chances de faire le plein d’énergie positive et
    d’oublier les tensions alentour, qui nous mettent à l’épreuve. »






    L’image est un élément essentiel de l’époque
    actuelle. L’idée même de consumérisme, mais aussi les différentes interactions dans
    le milieu virtuel, sont étroitement liées à l’image. Dans l’opinion d’Ioana
    Marinescu, il est donc particulièrement important que le jeune public apprenne
    un maximum de choses sur les arts visuels et sur l’art en général.




    Ioana Marinescu : « Nous vivons à
    l’époque de l’image. Si on regarde les comptes des jeunes sur Instagram, on
    constate que les tendances existantes dans la photographie des années 1990-2000
    se retrouvent dans les selfies et les photos des amis. Moi, je suis persuadée
    que l’art a un impact très fort sur eux. Je crois aussi qu’ils ne pensent
    peut-être pas que même le design des chaussures de sport est réalisé par
    quelqu’un doté d’esprit créatif artistique ou que leur musique préférée est le
    résultat d’une démarche artistique. »







    Le Musée national d’art contemporain de
    Bucarest a repris le lien direct avec son public, juste après l’entrée en
    vigueur des premières mesures de relâchement, dans le contexte de la pandémie.
    Aux yeux d’Ioana Marinescu, cela a été un grand succès : « Je crois que, même
    en temps de pandémie, le musée peut être un lieu de rencontres, où les gens
    puissent passer un moment et même réaliser des activités jamais soupçonnées
    auparavant. Je pense, par exemple, à l’accueil extraordinaire de la réouverture
    du Musée national d’art contemporain, quand l’espace extérieur a été mis en
    lumière plus qu’il ne l’est d’habitude, grâce à des concerts. Ce sont plutôt
    les galeries d’art qui éveillent les craintes, à cause de leur espace réduit,
    où le public ne peut plus entrer aussi facilement qu’avant la pandémie. »







    Quant au proche avenir, Ioana Marinescu se
    propose d’entrer davantage en contact, dans le milieu virtuel, avec le public
    qui s’intéresse au domaine de l’art :
    « Je pense à des modalités d’enseigner
    l’art contemporain à l’aide du numérique. J’ai déjà lancé un atelier de
    formation au commissariat d’exposition, au Centre d’excellence pour l’étude de
    l’image, ouvert à l’Université de Bucarest. Mais je réfléchis aussi à des
    choses plus généreuses, qui impliquent peut-être des étudiants ou des jeunes en
    général. A mon avis, il est important d’apprendre sur l’art contemporain et sur
    l’art en général. La beauté de la culture n’aura pas d’impact si les
    professeurs ne font pas d’effort pour attirer les gens et les amener à un tel
    niveau de connaissances. »







    Si cela vous intéresse, vous trouverez d’autres
    infos sur les activités culturelles menées avec la contribution d’Ioana
    Marinescu en consultant le site www.hartgallery.ro. (Trad : Ileana Ţăroi)

  • La semaine du 30 septembre au 5 octobre 2019

    La semaine du 30 septembre au 5 octobre 2019

    Motion de censure contre le gouvernement de Bucarest

    Le cabinet de la sociale-démocrate Viorica Dancila est confronté à une nouvelle motion de censure, la première depuis la sortie de l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE) de la coalition gouvernementale, en août dernier. Le texte en a été lu au plénum du Parlement ce jeudi, alors que le vote sur la motion est prévu le 10 octobre. Intitulé « Reconstruisons la Roumanie ! Le gouvernement Dancila doit être destitué d’urgence !», le document initié par les libéraux a été signé par pas moins de 237 députés et sénateurs, soit quatre signatures de plus par rapport au nombre de voix nécessaires à la destitution de l’Exécutif. Selon les signataires, le gouvernement a échoué dans toutes ses démarches, vu que, même si le pays a traversé une période économique favorable, avec des rythmes de croissance importants, il n’a pas démarré de projet majeur d’infrastructure routière. La confiance dans l’économie roumaine est en déclin, premièrement à cause du fait que législation économique change quasiment d’une semaine à l’autre, accuse encore le document. Pour sa part, la première ministre sociale-démocrate Viorica Dancila estime que l’opposition ne réussira pas à réunir un nombre suffisant de votes pour destituer son cabinet.

    Nouvelles propositions roumaines pour le fauteuil de commissaire européen au Transports

    La semaine dernière, Mme Rovana Plumb, la première candidate roumaine au poste de commissaire européen des Transports, était rejetée par la Commission juridique du Parlement Européen, car elle ne remplissait pas les critères d’intégrité requis par la fonction. Cette décision inattendue a mis la Roumanie dans une situation délicate. Réuni mardi soir à Bucarest, le Comité exécutif national du Parti Social – Démcorate (PSD, au pouvoir) a décidé de nommer deux personnes. Sa première proposition est le député européen Dan Nica, ancien ministre des Communications. Il existe aussi une variante supplémentaire, en la personne de Mme Gabriela Ciot, secrétaire d’Etat au sein du ministère des AE, au cas où la cheffe de la Commission européenne préférera avoir une femme commissaire dans son équipe. Mécontents tant par la nomination de Rovana Plumb, que par les deux autres candidats proposés par le PSD, l’opposition libérale de Bucarest a demandé à la première ministre de ne plus faire de propositions sans une consultation préalable avec le chef de l’Etat et sans avoir le vote des commissions spécialisées du Parlement roumain. En cas contraire, la Roumanie risque de se voir rejeter un nouveau candidat, a mis en garde le chef du PNL, Ludovic Orban

    La BEI triple le financement accordé aux PME roumaines

    La Banque européenne d’Investissements triplera son aide accordée aux entreprises roumaines, poursuivant ainsi sa politique d’appuyer massivement l’économie roumaine. L’annonce a été faite jeudi, par le vice-président de la BEI, Andrew McDowell, en visite à Bucarest. L’institution financière augmentera donc son aide de 500 millions d’euros à 1,38 milliards d’euros, au bénéfice de quelque 5000 PME roumaines. Le vice-président de la BEI a souligné par ailleurs que la BEI n’offrait pas uniquement du financement, mais aussi des services de consulting tant pour l’élaboration, que pour la mise en œuvre de projets complexes. Il a également participé à la signature de nouveaux contrats avec des banques roumaines, qui ne feront qu’augmenter le volume des financements. Grâce aux banques roumaines, les entreprises bénéficieront non seulement de garanties à la hauteur de 60% pour chaque crédit contracté mais aussi de taux d’intérêts plus bas. Le ministre roumain des Finances, Eugen Teodorovici, a affirmé, quant à lui, que plus de 2000 PME de Roumanie ont déjà bénéficié de cette initiative.

    Démission du chef du Parquet anti-mafia

    Le président roumain, Klaus Iohannis, a signé ce mercredi le décret de révocation de ses fonctions du procureur en chef de la Direction d’Investigation du crime organisé et du terrorisme (DIICOT), Felix Bănilă. Antérieurement, ce dernier avait annoncé sa démission, une démission demandée d’ailleurs par le chef de l’Etat, lors d’un point de presse ce lundi. Toutefois, Felix Bănilă affirme ne pas avoir échoué dans l’accomplissement de ses attributions. Pour sa part, le chef de l’Etat a déploré la manière dont les enquêtes avaient été menées au sujet du meurtre de deux jeunes filles à Caracal, localité du sud du pays, un dossier difficile qui a engendré d’importants échos dans la société roumaine. L’auteur présumé des faits, Gheorghe Dincă est également soupçonné de faire partie d’un réseau de traite de personnes. Or, Klaus Iohannis dénonce les réactions tardives et des gestes scandaleux de la part des autorités, y compris de la part du parquet anti-mafia, qui, à son avis, témoignent d’un manque de préoccupation pour les victimes et pour leurs familles.

    La Roumanie – invité d’honneur du Festival interantional d’Art Europalia

    Le festival international d’art Europalia se poursuit à Bruxelles, avec la Roumanie pour invité d’honneur. L’ouverture au grand public a eu lieu mercredi, alrod que l’ouverture officielle de la manifestation a eu lieu mardi en présence du chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, du roi Philippe de Belgique et de la Reine Mathilde, qui ont visité l’exposition « Brancusi. La sublimation de la forme » ouverte au centre Bozar et organisée par l’Institut Culturel Roumain. C’est d’ailleurs l’exposition la plus importante dédiée au sculpteur roumain ces dernières décennies et le principal événement du festival. Dans les 4 mois à suivre, Europalia réunira de nombreuses manifestations accueilles non seulement par la Belgique, mais aussi par les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et la Grande Bretagne. Plus de 250 événements figurent à l’affiche, touchant une multitude de domaines : art visuel, musique, théâtre, cinéma, littérature, arts du spectacle, etc.

    Conférence Médias 2020 à Bucarest

    Radio Roumanie organise jeudi la 5e édition de la Conférence Médias 2020 en partenariat avec l’Union de radio-télévision Asie-Pacifique (Asia-Pacific Broadcasting Union, ABU). L’événement réuni à Bucarest une quarantaine de représentants des plus grands médias publics d’Europe et d’Asie-Pacifique. Les débats ont porté notamment sur l’avenir des médias publics dans l’ère du numérique, les stratégies de protection des droits d’auteur et la lutte contre le phénomène des fake news. Présent à la conférence le secrétaire général de l’Union de radiodiffusion Asie-Pacifique, docteur Javad Mottaghi, a souligné le fait que « l’audimat des médias publiques a besoin des informations indépendantes, objectives et dignes de confiance qui portent la signature des professionnels ». Par ailleurs, Radio Roumanie et la BBC Radio ont signé un accord bilatéral portant sur le développement d’un partenariat créatif de coopération entre les deux institutions. Il suit à deux accords similaires signés l’un avec Radio France, l’autre avec la RAI (la radiodiffusion Italienne) et il s’inscrit dans la stratégie de collaboration de Radio Roumanie avec les médias les plus prestigieux d’Europe.

  • La classe de calligraphie

    La classe de calligraphie

    A la rentrée 2019, le Musée national de Cotroceni a relancé un événement qui a eu lieu pour la première fois voici 3 ans: La classe de calligraphie, animée par des personnalités de différents domaines. L’atelier jouit, d’une année à l’autre, de la participation d’un grand nombre d’enfants, qui apprennent des choses sur l’importance de la calligraphie et qui s’exercent à écrire joliment de petits textes.

    Cette année, aux côtés des enfants se sont assis sur les bancs de cette école pas comme les autres le philosophe et homme de culture Mihai Șora, l’écrivaine Ana Barton, le handballeur Cristian Gațu, ancien membre de la sélection roumaine qui a décroché l’or aux Jeux Olympiques de Montréal, en 1976, et le bronze à Munich, en 1972, Octavian Bellu, entraîneur de l’équipe olympique de gymnastique, la gymnaste Larisa Iordache, qui a remporté 12 médailles aux championnats d’Europe et 4 aux championnats du monde. Et ce n’est pas par hasard : L’atelier de calligraphie a été consacré cette année au sport. Le sport que les jeunes doivent pratiquer, sans négliger leurs études.

    L’entraîneur de l’équipe olympique de gymnastique, Octavian Bellu, a expliqué aux participants le système spécial d’éducation qu’il avait introduit à Deva et grâce auquel ses élèves ne négligeaient pas les cours : « Comme vous le savez très bien, en gymnastique, la préparation est intensive, les entraînements durent beaucoup. Je n’avais pas l’intention de vous donner des exemples, mais le nom de Lavinia Miloșovici me vient à l’esprit. Elle est arrivée à Deva au CP et elle a quitté cette école à 20 ans. L’école de Deva s’est très bien pliée sur les nécessités d’entraînement. Le programme prévoyait deux entraînements par jour. Alors nous avons eu recours à un artifice. Nous avons pris en compte les études de certains psychologues, qui affirmaient qu’un élève ne peut rester concentré en classe pendant plus de 30 minutes. Et nous avons comprimé les disciplines. En 3 heures, nos élèves parcouraient 5 ou 6 disciplines. A la fin du lycée, tout le monde passait le Bac haut la main. Les gymnastes étaient préparées intellectuellement et obtenaient des performances tout à fait exceptionnelles ».

    Octavian Bellu a ajouté : « Tous les parents souhaitent avoir des enfants intelligents et avec une bonne formation intellectuelle. Pourtant, ils ne doivent pas oublier que leur enfant doit aussi être fort et en bonne santé. La vie est une compétition et s’il n’est pas bien préparé du point de vue physique, il va succomber, il fera une de ces déprimes dont j’entends parler partout et qui surviennent à un âge de plus en plus jeune. »

    La gymnaste Larisa Iordache plaide, elle aussi, en faveur du développement de l’intellect : « Au fil du temps, j’ai participé aux grandes compétitions – et je parle surtout des Jeux Olympiques. Et je peux vous dire que dans le sport de haute performance, le mental fait la différence. »

    Larisa Iordache s’est souvenue avec nostalgie des classes de calligraphie : « Je me les rappelle très bien. J’aimais beaucoup apprendre de nouvelles lettres, construire des mots et le faire avec une très belle écriture.»

    Agé de près de 103 ans, l’homme de culture Mihai Şora s’est rappelé, lui, les heures d’éducation physique de son enfance : « C’était réconfortant. Après tant d’heures pendant lesquelles on restait assis dans son banc, on pouvait enfin bouger et être contemporain de son propre âge. A l’école, nous étions studieux, assis sagement à nos places, mais dans la salle de sport, nous devions être vifs. Grimper, c’est ce que j’aimais le plus. Je grimpais très vite, j’appliquais même une méthode : je me tenais accroupi et au moment où le signal de départ était donné, je faisais brusquement un saut et je gagnais un demi-mètre par rapport à mes camarades qui prenaient le départ debout. J’avais donc cet avantage, de sorte que, le plus souvent, j’arrivais en haut le premier. C’était une question d’intelligence et non pas de force. »

    Le philosophe a également parlé aux élèves de l’importance de l’écriture : « A notre époque, pour écrire on utilisait un porte-plume. Pour calligraphier, on faisait attention à tracer les lettres en lignes fines lorsque la plume allait vers le haut et en lignes épaisses quand la plume allait vers le bas. Cette alternance des lignes fines et épaisses faisait partie de la calligraphie. Au moment où l’on écrit à l’aide d’un stylo à bille, le problème de cette alternance de lignes ne se pose plus. Ce qui reste, c’est le respect pour celui qui doit comprendre ce que l’on écrit, c’est-à-dire que l’écriture soit lisible. »

    Le handballeur Cristian Gațu a raconté la façon dont il a réussi à convaincre ses parents à le laisser faire du sport : «Ma mère était contre le sport, mon père était pour le sport. J’ai fini par négocier et je leur ai dit que j’acceptais d’aller à l’école s’ils me laissaient faire du sport. Dès la première année du primaire, j’ai donc fait aussi du sport, mais je devais faire attention à ne pas avoir de mauvaises notes, car on me le reprochait et je savais que si j’étais recalé à une discipline, le sport, c’était fini. Cela a stimulé mon ambition et j’ai réussi à bien faire les deux.»

    « La classe de calligraphie » est un appel en faveur de l’éducation en général et de l’écriture en particulier, vu que la calligraphie ne figure plus au programme scolaire. (Trad. : Dominique)

  • EUROPALIA Roumanie 2019

    EUROPALIA Roumanie 2019

    Une exposition dédiée au grand sculpteur
    roumain Constantin Brancusi ouvre, en présence du président roumain Klaus
    Iohannis et des membres de la famille royale belge, EUROPALIA 2019. Chaque
    édition de ce festival pluridisciplinaire, qui a lieu tous les deux ans depuis
    1969, met à l’honneur un pays. Des centaines d’événements se déroulent à cette
    occasion, quatre mois durant, en Belgique et dans d’autres pays européens. Et en
    2019 c’est au tour de la Roumanie d’être l’invitée du réputé Festival.


    La manifestation s’ouvre donc aujourd’hui avec
    la plus grande exposition de Brancusi organisée ces 25 dernières années et la
    première rétrospective dédiée au sculpteur en Belgique. « Brancusi – La
    sublimation de la forme » rassemble plus de 200 œuvres, des pièces
    maîtresses issues de musées et de collections privées du monde entier, dont «
    La Muse endormie », « Le Baiser » et « Léda ». Le public semble impatient de
    voir l’exposition, le nombre de réservations ayant déjà dépassé les attentes
    des organisateurs.


    Liliana Ţuroiu, la directrice de l’Institut
    culturel roumain de Bruxelles et la coordinatrice du projet côté roumain, a
    tenu à préciser que la création contemporaine sera, elle aussi, mise en
    avant. Liliana Ţuroiu : « C’est un
    projet vivant, effervescent. L’art contemporain véhicule des
    messages qui raisonnent avec le message européen. Le programme prévoit des
    collaborations entre de jeunes artistes, associations qui ont engendré de nouvelles
    créations. Ca sera pratiquement un commencement pour les artistes roumains, car à
    partir de Bruxelles, du cœur de l’Europe, leur message, leur voix sera entendue
    dans le monde entier. »



    EUROPALIA Roumanie propose aussi au public la
    plus importante rétrospective dédiée au cinéma roumain organisée au XXIe siècle.
    Plus de 100 films seront projetés dans le cadre du programme « Les vidéogrammes
    d’une nation : Déconstruire la réalité ». Le nom du projet fait référence
    au titre du film « Vidéogrammes d’une révolution » réalisé en 1992 par
    le Roumain Andrei Ujică et l’Allemand Harun Farocki. La production retrace la révolution anticommuniste roumaine à
    l’aide d’images d’archives, depuis le 21 décembre 1989, date du dernier discours
    du dictateur Ceauşescu,
    au 26 décembre 1989, quand le premier reportage sur le procès des époux Ceauşescu a été transmis
    à la télévision roumaine. C’est alors une introspection dans les
    transformations historiques récentes de la Roumanie que les organisateurs proposent
    aux cinéphiles belges à travers ce programme.


    EUROPALIA Roumanie est sans doute le plus
    important projet de promotion culturelle mené à bien par l’Institut culturel
    roumain. Le président de l’Institut culturel roumain, Horia Barna : « On
    aime croire que EUROPALIA Roumanie est le plus important programme de promotion
    culturelle déroulé jusqu’à présent par l’Institut culturel roumain. Pendant
    quatre mois très intenses, la Roumanie présentera environ 250 événements
    culturels de grande qualité, les meilleurs produits culturels que la Roumanie
    peut proposer en ce moment. »



    Arts visuels, théâtre, danse, musique, cinéma,
    littérature, toutes les disciplines sont présentes dans la programmation EUROPALIA Roumanie. Six pays accueilleront
    les événements, entre octobre 2019 et janvier 2020 : Belgique, France, Pays-Bas, Allemagne, Luxembourg et
    Grande Bretagne. Cette édition marque le 50e anniversaire de l’importante manifestation. Les éditions
    les plus ambitieuses jusqu’à présent ont rassemblé un public de 1-1,5 millions de personnes,
    dont beaucoup venues de l’étranger pour y prendre part. La Roumanie a déjà
    participé à l’édition 2007 du festival, dédiée à l’Union européenne dans son
    ensemble. (Trad. Elena Diaconu)

  • Visual arts in the feminine

    Visual arts in the feminine

    Visual arts in Romania have
    been influenced by various factors in various times. Censorship in the
    communist years and the freedom of expression gained following the events of
    December 1989, the pressure of staying true to a particular movement and the
    freedom of expressing your own artistic beliefs, all these have shaped the works
    of successive generations of artists. Seen as the first to approach the theme
    of feminism in Romania, Marilena Preda-Sanc is also highly appreciated as one
    of the most important contemporary Romanian artists. Marilena Preda-Sanc:


    My artistic practice
    started in 1980. Ever since my first solo exhibition, I have tried to express
    myself through various artistic media, and I think this is what defines my
    entire work. I have been very interested in the message and in what I was
    attempting to say, and I tried to find the best form of artistic expression for
    it. So in this respect, I have been interested in experimentation. Artistic
    practices are very diverse, going from drawing to traditional painting, to art
    books, photography, performance and installation. I have taught and I have
    taken great interest in art in public spaces. This includes all kinds of
    temporary events and performances happening in a public space. What I see as
    the most important to an artist is freedom. The freedom of creating, the
    freedom of waking up in the morning and doing whatever you choose. Freedom from
    trends, from clichés, from the entire coercive system, be it ideological or
    generated by the contemporary consumer society.


    For Claudia Braileanu, a
    representative of the new generation of visual artists in Romania, the concept
    of freedom goes well beyond one’s personal space. Her experience in Germany
    helped shape her work in the field of visual arts:


    I don’t necessarily mean
    the freedom to create, but rather the freedom to learn. It’s not so much the
    fact that I wouldn’t want to be limited to a particular area or a particular
    project. It’s simply about being able to move around and find out things which
    can guide me towards new areas to explore and to become familiar with. Given my
    background in painting, I started doing this because painting is precisely what
    had drawn me to the field of visual arts in the first place. I studied in
    Bucharest, at the National Arts University. Then there was another, equally
    important experience for me, namely the scholarship at the Arts Academy in
    Leipzig. This is where I tried to experiment things that I had not been very
    familiar with. I have written texts for performances. I was in a visual art class
    that tapped into various media. We worked with painting, objects and even text.


    Social involvement is important for the young
    generation of visual artists too. Due to the unlimited possibilities offered by
    new technologies, Claudia Braileanu includes in her paintings an aesthetic that
    emerged in the virtual space:


    I picked a course called Social and Humour. It
    was something I hadn’t done in the past. In fact, in this entire context I
    found a means of expression that I then brought into my painting even though
    what I experienced there was totally different. It was a totally different
    aesthetic in the way in which I looked at this idea of repetition, which was
    very important for me, and I tried to treat the social side through this idea
    of repetition. A structure that repeats itself generates a certain pattern
    which changes in time. Repetition changes a pattern. For me it is an organic
    thing, which I have integrated into my painting. This is how I got to the
    project I’m working on now, which started two years ago. It was just painting
    at first, but now it is also digital.


    Marilena Preda-Sanc has had exhibitions in
    prestigious galleries all over the world, such as Kultur Kontakt Vienna, Ernst
    Museum Budapest, Valparaiso Biennale, International Art Centre of Kyoto,
    Propaganda Warsaw, and Kunsthalle Nurnberg. As a young artist trained in the 1970s
    and ’80s, Marilena Preda-Sanc came into contact with the feminist ideas of that
    era:


    When I started to make my first photos and
    interventions, in 1983, I knew nothing of feminism. However, it was an inner
    state, a strong feeling, I felt I had to do that. I’ve always thought of myself
    as an opinion leader in my gender. I did it with empathy towards others.
    Speaking of which, it is what I practice in all I do as a visual
    representation, this is what I wish for. Of course, after 1990, when I met some
    theoreticians, such as Mihaela Miroiu, towards whom I feel a deep attachment,
    or Laura Grunberg, I managed to travel, to understand the phenomenon. That is
    when I became aware of what I was doing, and things became more applied. That
    is how I got this label of feminist. I don’t understand feminism from the aggressive
    perspective, practiced mainly in the ’70s, but, as I wrote or curated in
    exhibitions, I understand it rather from the eco-feminist perspective, a
    certain deep ecology. I think it is essential.


    The everyday and cultural experience that Marilena
    Preda-Sanc and Claudia Braileanu transpose into visual art are offered to the
    public from the perspective of two different generations of artists. Which is
    important beyond the means of expression, it is a dialogue between two eras to
    which the artists belong.



  • Journées des Arts du feu

    Journées des Arts du feu

    Le printemps incite toujours à de longues promenades et à des découvertes spectaculaires. A Bucarest, les artistes plasticiens spécialisés en céramique, en verre et en métal, participants à la 4e édition des Journées des Arts du feu, nous accueillent à cette occasion dans leurs ateliers. Ce tour des espaces de création de la capitale nous révèle les secrets des arts du feu. Qu’est-ce que cet événement propose, en fait ? David Leonid Olteanu, artiste plasticien qui travaille la céramique et le verre, explique : « En fonction de ce qui intéresse les visiteurs, nous essayons de leur expliquer notre parcours artistique et ce que nous voulons exprimer par nos œuvres. Nous leur expliquons aussi, éventuellement, le processus technologique, de l’idée jusqu’au résultat final. Nous attendons toutes les personnes intéressées – souvent des ingénieurs, des avocats, des médecins, qui ont une toute autre façon d’envisager les choses. Nous avons accueilli des visiteurs de tous les âges, depuis les enfants de maternelle jusqu’à des personnes du troisième âge. Il s’agit des ateliers de ces artistes et non pas d’une galerie ou d’une exposition. C’est l’endroit où nous vivons et créons. »

    Maria Paşc, vice-présidente de l’association initiatrice des Journées des Arts du feu, raconte l’histoire de cet événement : « Sa première édition a été la conséquence d’une étude que nous avons réalisée à l’aide de nos collègues du Baromètre de consommation culturelle. Interrogés sur les arts décoratifs qu’ils connaissent, les sujets questionnés ont répondu: la poterie. Or, la poterie est plutôt un métier. Nous nous sommes ainsi rendu compte de la nécessité impérieuse que le public apprenne l’existence de nos artistes spécialisés en métal ou en tapisserie et prenne conscience qu’il est possible d’acheter de beaux objets utilitaires dans leurs ateliers. Pour pouvoir participer aux Journées des Arts du feu, les artistes doivent être membres de l’Union des plasticiens, avec laquelle nous avons réalisé un partenariat. Nous avons annoncé aux filiales d’arts décoratif notre intention de lancer ce projet et, sachant comment les arts décoratifs sont perçus chez nous, les artistes y ont répondu, par solidarité. »

    Les Journées des Arts du feu sont censées faciliter le contact entre le public et les artistes, l’accès des amateurs d’art aux espaces de création. Ils peuvent y voir de près le chemin qu’une œuvre parcourt depuis le lieu où elle est réalisée jusqu’à l’endroit où elle est exposée – d’habitude une galerie d’art. Maria Paşc nous lance une invitation, arguments à l’appui : « J’encourage les gens à visiter les ateliers des artistes, car ces endroits où l’idée prend contour sont vraiment inédits, exceptionnels. On peut y entrer en contact avec les artistes. C’est une chance unique que l’on a peut-être une fois dans la vie, de rencontrer, face à face, un artiste et son œuvre.

    Maria Cioată, artiste spécialisée en céramique, y ajoute ses propres arguments: « Nous vous invitons, en fait, dans l’espace secret de nos ateliers, qui est notre « espace de jeu », si vous voulez, notre laboratoire, le lieu où nous créons. C’est l’endroit privilégié où les visiteurs peuvent découvrir les étapes de ce travail de création et du processus technologique auquel une oeuvre est soumise. C’est que, du moins pour la céramique, ce processus est très complexe: on part d’un morceau de matière amorphe pour lui imprimer une forme, une énergie, la vivifier. Ceux qui aiment la beauté ont l’occasion de découvrir tout ce chemin complexe et spectaculaire que la matière brute parcourt pour devenir une œuvre d’art. »

    A quoi doivent s’attendre, plus exactement, les visiteurs des ateliers ? Maria Cioată: « Nous leur montrons un peu le processus technologique, nos œuvres, nous leur faisons comprendre notre parcours artistique. Ils peuvent également voir des œuvres en train d’être créées et même essayer de jouer eux-mêmes avec la matière, ça leur donne un avant-goût du travail artistique. C’est le moment d’apprendre les secrets de l’artiste, des techniques inédites, que très peu connaissent, j’en suis sûre. »

    David Leonid Olteanu avoue que parfois, une erreur dans le processus technologique peut acquérir une valeur artistique. Pour les détails, il ne vous reste qu’à visiter vous-mêmes les ateliers des artistes participants au projet. David Leonid Olteanu a sa façon à lui de séduire les visiteurs : « En leur expliquant des choses qu’ils ignoraient, sur la manière dont on travaille la céramique ou le verre : comment les couler, les modeler, la température du four, les colorants utilisés. En apprenant ces choses-là, toute la démarche artistique, tout le processus technologique, les visiteurs commencent à voir les œuvres d’art d’un autre œil. » Les ateliers à visiter sont à retrouver sur le site ateliere.ro.(Trad. : Dominique)

  • Le peintre Nicolae Grigorescu

    Le peintre Nicolae Grigorescu

    Nicolae Grigorescu est né le 15 mai 1838 dans un village du département de Dâmboviţa. Toutefois, son nom est lié surtout à la ville de Câmpina, localité située dans la Vallée de Prahova, où l’artiste a vécu pendant la dernière partie de sa vie. Sa maison de Câmpina est devenue le Musée Mémorial « Nicolae Grigorescu » et son patrimoine reflète l’activité et la biographie du peintre qui, à l’âge de 10 ans, a commencé son apprentissage auprès du peintre minimaliste d’origine tchèque Anton Chladek.

    Alina Apostol, muséographe, nous parle de l’évolution ultérieure de la carrière d’artiste plasticien de Nicolae Grigorescu. « Apres son court apprentissage, il a commencé à peindre de petites icônes religieuses qu’il vendait lors des fêtes foraines. A l’âge de 15-16 ans, il a commencé à créer des peintures murales, en huile, mais aussi des fresques pour quelques monastères du département de Prahova et de la contrée de Moldavie. En 1861, il part pour Paris aux frais de l’Etat, suite aux insistances de Mihail Kogălniceanu, homme politique très connu qui à l’époque était le ministre des Affaires Étrangères et qu’il avait rencontré pendant sa visite au monastère d’Agapia, en Moldavie. À Paris, il est admis à l’Ecole de Beaux-Arts et il travaille dans l’atelier de Sébastien Cornu. Il fait aussi des copies d’après les œuvres des grands maîtres exposées au Musée du Louvre. Dans notre musée, on retrouve quelques-unes de ses œuvres de cette période-là. Nicolae Grigorescu découvre ensuite l’école de Barbizon et les peintres français déjà établis dans la localité homonyme, comme par exemple Jean-François Millet. Les visiteurs peuvent admirer dans notre musée des œuvres tels : « Coucher de soleil à Barbizon », « La plaine à Barbizon », « La forêt de Fontainebleau ». En 1870, il expose à Bucarest 26 toiles, dans le cadre de l’«Exposition des artistes vivants », occasion lors de laquelle il reçoit la Médaille d’or pour « Le portrait du grand ban – le vice-roi de la région – Năsturel Herescu».


    Une fois établie sa réputation de peintre talentueux et innovateur, Grigorescu se laisse emporter par ses autres grandes passions : les voyages et la collection d’objets d’art. Entre 1873 et 1874, il fait un long voyage d’études à travers l’Europe. Il se rend en Italie et en Autriche, pour revenir au pays via la Grèce et le Constantinople. Au micro, Alina Apostol, muséographe. « Au bazar de Constantinople, il achète à son retour d’Italie plusieurs objets turcs, avec l’intention de les peindre, des objets qu’il a gardés toute sa vie. Quand la maison de Câmpina a été prête, ils ont aménagé un coin turc dans le hall d’entrée. Il peint ces objets dans une œuvre-manifeste intitulée « Intérieur turc » dans laquelle il présente du côté droit de la toile ces objets dans les moindres détails, alors qu’il remplit l’autre côté de touches de couleur, affirmant qu’elle symbolisait une claque donnée à tous ceux qui disaient que ses peintures semblaient inachevées ou bien qu’il ne les raffinait pas. »


    Pendant la Guerre d’Indépendance de 1877 à 1878, Nicolae Grigorescu a été un peintre-reporter, à l’instar d’autres artistes, et c’est de cette période-là que datent quelques-unes de ses peintures, comme « Le fantassin » et « Le convoi des prisonniers turcs ». Le style du peintre était déjà formé à ce moment-là et passait pour du réalisme, même s’il avait aussi des influences impressionnistes. Vers la fin du XIXème siècle, Nicolae Grigorescu découvre la Valée de Prahova, ou il ouvre trois ateliers, plus précisément dans les localités de Posada et de Câmpina. La maison qui abrite de nos jours le Musée Mémorial a été son dernier atelier, d’après les propos d’Alina Apostol. « Il a bâti cette maison en suivant son propre plan, entre les années 1901 şi 1904, quand il y a emménagé avec sa famille. Entre 1904 et 1907, l’artiste quitte très rarement la zone de Câmpina, car il travaille intensément dans les villages de la région. Pendant cette dernière période à part de son activité, il se penche avec beaucoup d’attention sur la thématique rurale, sur la vie à la campagne. Il peint des bergers et des bergères, des paysannes, des chariots tirés par des bœufs. Le nombre des peintures de Grigorescu qui datent de cette époque-là est très grand et, bien évidemment, c’est la période pendant laquelle il expose de plus en plus. Il expose annuellement des centaines d’œuvres. »

    Après la mort de Nicolae Grigorescu, survenue en juillet 1907, sa maison a été héritée par sa famille et, après sa restauration qui a eu lieu dans les années ’50, elle est devenue le Musée Mémorial. Les objets personnels qui constituent maintenant le patrimoine du musée ont été achetés pour la plus grande partie aux membres de sa famille. Les peintures ont été, à leur tour, achetées par divers collectionneurs, le musée bénéficiant aujourd’hui de quelques-unes de ses créations les plus valeureuses et représentatives. (Trad. Nadine Vladescu)

  • Laurent Jouault

    Laurent Jouault

    A Moieciu de Sus, petit village sis au pied
    des Monts Piatra Craiului, dans le département de Brasov, tout le monde -
    habitants des lieux et touristes en égale mesure – connaît Laurent Jouault et
    sa passion de la photographie. Même si la radio ne joue pas sur le regard, Gens
    d’aujourd’hui a invité aujourd’hui Laurent Jouault à vous parler de son travail
    et de ses projets, dont le plus récent est lié au Théâtre national de Bucarest.



  • La semaine du 11 au 16 avril 2016

    La semaine du 11 au 16 avril 2016

    Nouvelles lois pour les Roumains



    La législation en matière de sécurité nationale nécessite un renouvellement puisque certains actes réglementaires sont obsolètes, inadéquats ou difficiles à mettre en œuvre. Cest la raison pour laquelle le président roumain, Klaus Iohannis, a eu cette semaine des consultations avec les représentants des partis parlementaires à ce sujet. La conclusion de ces discussions est celle que les lois sur la sécurité nationale doivent être mises à jour.



    Il y aura deux paquets législatifs, a précisé le chef de lEtat, Klaus Iohannis: « Un premier paquet, sur lequel le travail est à un stade avancé, comporte trois lois. Elles se réfèrent à la lutte contre le terrorisme, aux cartes prépayées de téléphonie mobile et à la cybersécurité. Les consultations que nous avons eues avec les partis ont mis en évidence la possibilité de finaliser ces textes législatifs dès cette session parlementaire. Lélaboration des lois du second paquet nest pas très avancée, même si elles sont tout aussi importantes. »



    Le chef de lEtat roumain a également souligné que pour être vraiment stable, la législation en matière de sécurité nationale doit être approuvée par la majorité des politiciens et acceptée par la société civile.



    Par ailleurs, les députés de Bucarest ont adopté mercredi la loi sur les crédits immobiliers. Le document a subi certaines modifications après que le président du pays leut renvoyé au Parlement pour réexamen. Aux termes de cet acte réglementaire, les personnes se trouvant dans limpossibilité de rembourser les mensualités de leur prêt immobilier peuvent céder le logement à la banque, étant exonérées de toute autre redevance. Cette loi sadresse à ceux qui ont contracté des crédits afin dacheter ou de se faire construire un logement, tout comme aux Roumains qui ont garanti le crédit par un immeuble à usage dhabitation. La nouvelle loi sapplique uniquement aux crédits qui ne dépassaient pas léquivalent de 250.000 euros au moment de leur octroi. Une fois voté par la Chambre de députés, qui est lassemblée décisionnelle, le document a été soumis au chef de lEtat pour promulgation. Le texte peut éventuellement être contesté à la Cour Constitutionnelle.



    Démission de la ministre de lemploi



    La ministre roumaine du Travail, Ana Costea, a démissionné de ses fonctions et sa démission a été acceptée par le premier ministre Dacian Ciolos. La décision survient dans le contexte où les syndicats du système public ont exprimé leur mécontentement à légard du projet dordonnance durgence sur les salaires dans ce secteur dactivité. Cest pourquoi la ministre a retiré son soutien à ce document.



    Le président du Bloc national syndical, Dumitru Costin, a précisé: « Nous nous attendions à de bonnes choses de la part de la ministre du travail. Nous avons pourtant constaté quelle a été privée, petit à petit, de certaines de ses prérogatives, dont celle liée à lélaboration du projet de loi pour le secteur public. Nous avons appris que depuis deux mois cette responsabilité a été transférée au Secrétariat général du gouvernement. Dautre part, quand jai demandé à Mme la ministre de retirer ce projet législatif, elle la conditionné par sa démission. Pour moi, il a été évident que le texte en question ne lui appartenait pas, mais quelle avait été contrainte de lassumer. Finalement, elle a bien fait de partir. Elle aurait pu faire de bonnes choses, mais on len a empêchée. »



    Le premier ministre Dacian Ciolos a annoncé que les discussions avec les partenaires sociaux sur les traitements dans le système dépendant du budget étatique seraient lancées la semaine prochaine, afin de trouver une solution qui soit acceptée par ces derniers, mais qui soit également faisable du point de vue budgétaire et légal.



    Le PNL et les municipales



    Marian Munteanu est le nouveau candidat des libéraux à la mairie générale de Bucarest, après le retrait de la course électorale de Ludovic Orban, poursuivi pour corruption. Alina Gorghiu, co-présidente du PNL, a esquissé le portrait du nouveau candidat de cette formation politique: « Notre option est celle de Marian Munteanu, représentant de la société civile, symbole des années 90, un des leaders du mouvement étudiant de lépoque et figure de proue de la contestation du communisme. Je pense que, par cette candidature, le PNL a toutes les chances de remporter la bataille électorale. »



    Plusieurs organisations civiques et ONGs militant pour la défense des droits de lhomme ont appelé la direction du PNL à retirer de la course au fauteuil de maire général de la capitale Marian Munteanu, quelles accusent de sympathie pour les courants dorientation fasciste.



    Dautres candidatures annoncées jusquici sont celles de Gabriela Firea, du PSD, de Nicuşor Dan, représentant de « lUnion Sauvez Bucarest » et Ciprian Ciucu, indépendant, soutenu par le parti M10. La date limite de dépôt de candidatures est le 26 avril. Les élections municipales auront lieu le 5 juin.



    Art roumain au superlatif



    Lundi dernier démarrait officiellement la souscription nationale pour lachat de lœuvre « La sagesse de la terre » du célèbre sculpteur Constantin Brâncuşi. Voici ce que déclarait à cette occasion le ministre roumain de la culture, Vlad Alexandrescu: « Nous avons ouvert des comptes en euros, en dollars et en lei au Trésor public et à six banques commerciales qui ont accepté de collaborer sans percevoir de commission. Ces comptes, on peut les retrouver sur le site officiel de notre ministère et sur une page Internet dédiée, à savoir cuminteniapamantului.ro. Par ailleurs, nous allons lancer bientôt une campagne communication. »



    Sur les onze millions deuros que lui coûtera la Sagesse de la Terre, lEtat en paiera cinq, les 6 millions restants devant être amassés par souscription publique jusquau 30 septembre.Par ailleurs, cinq films roumains ont été retenus pour la 69e édition du Festival de Cannes, qui se tiendra du 11 au 22 mai. Les longs-métrages “Baccalauréat” de Cristian Mungiu et “Sierra Nevada” du réalisateur Cristi Puiu entreront en compétition officielle, tandis que la production cinématographique “Les chiens” de Bogdan Mirică, sera présente dans la section “Un Certain Regard”. Les courts-métrages roumains inscrits dans la compétition officielle sont “4:15 de laprès-midi, fin du monde”, réalisé par Cătalin Rotaru et Gabi Virginia Sarga. Dans la section “Cinéfondation”, la Roumanie est représentée par le film “Tous les fleuves se jettent dans la mer”, dAlexandru Badea. (trad. Mariana Tudose)

  • Médecins étrangers à la cour du prince régnant de Valachie, Constantin Brancovan

    Médecins étrangers à la cour du prince régnant de Valachie, Constantin Brancovan

    En 2014, les Roumains célèbrent le tricentenaire de la mort du prince régnant Constantin Brancovan. Lavènement au trône de Constantin Brancovan sest produit en 1688 ; il y a régné 25 ans, soit une période de paix et de prospérité relative pour sa principauté. Décapité aux côtés de ses quatre fils par ordre de la Sublime Porte en 1714, il a été canonisé dernièrement. La culture et lenseignement ont eux aussi connu un grand essor, le plus significatif jamais enregistré jusque là. Le prince avait emmené à sa cour des scientifiques étrangers, dont des médecins célèbres dEurope Occidentale.



    Octavian Buda, historien de la médecine, nous parlera deux dans les minutes suivantes: « Hormis son fameux secrétaire venu de Florence, Anton Maria del Chiaro, on pouvait voir à la cour de Brancovan dautres personnages fort intéressants, dont des médecins: Jean Comnène Milibdos, Pantaleon Caliarchi, lItalien flamboyant Bartolomeo Ferrati, un Alsacien, Clemens von Brechtenberg, des Grecs tels Giorgios Hypomenas, Giorgios Chrysogonos, Stavros et Ioannis Mulaimis, Eustatius Placicus. Le plus marquant entre tous était sans doute le médecin Iacob Pylarino. Leur présence à la cour princière a été consignée par les chroniqueurs du règne de Brancovan, ainsi que par les documents internationaux, car cétaient des médecins itinérants, qui passaient leur temps entre la Sublime Porte et la Sérénissime République de Venise. »



    Un de ces médecins itinérants qui circulaient en mission officielle entre Constantinople et Venise a été le Grec Jean Comnène. Octavian Buda explique : « Après des études à Constantinople, il arrive en Moldavie, à Iasi, en tant que précepteur des enfants du prince Duca. Ensuite, il part pour Padoue, où il étudie la médecine, de 1686 à 1690. Il passe un certain temps à Moscou, après quoi, en 1694, on signale sa présence à la cour de Constantin Brancovan, comme médecin payé de deniers publics. Il donne aussi des cours de sciences de la nature à lAcadémie princière St. Sava de Bucarest et aide le dignitaire Constantin Cantacuzène à dresser la fameuse carte de la Valachie, imprimée à Padoue, en 1700».



    Dautres médecins de la cour de Constantin Brancovan – tels que lItalien Bartolomeo Ferrati et lAlsacien von Brechtenberg – ont mis en exergue les liens que le voïvode roumain avait établis avec la Transylvanie voisine aussi. Octavian Buda: « LAlsacien von Brechtenberg, fils dun pasteur de Strasbourg, étudie la médecine en Allemagne et arrive en Transylvanie comme médecin militaire. Il sétablit à Braşov, où il fonde une famille. Personnalité très connue de lépoque, il se fait remarquer par la riche activité culturelle quil déploie dans les villes de Braşov et de Sibiu. Il apprend le roumain, quil finit par très bien maîtriser, car il souhaitait traduire en roumain plusieurs oeuvres de lAntiquité, dont celles de Thucydide et de Pline. Un autre personnage remarquable est Giorgios Hypomenas, Grec originaire de Trébizonde et bénéficiaire dune bourse détudes à lUniversité de Padoue, accordée par le prince Brancovan. Esprit débrouillard, Hypomenas se lance dans les affaires aussi et finit par être considéré comme lhomme de confiance du prince. Même après lexécution de Constantin Brancovan, il garde ce statut auprès de la famille princière ».



    Selon lhistorien Octavian Buda, le plus important entre tous ces médecins étrangers a été Iacob Pylarino, originaire de l’île grecque de Céphalonie: « Nos historiens sont unanimes à affirmer que, 12 années durant, à compter de 1694, Pylarino sera lombre de Constantin Brancovan, dont il est le proto-médecin, cest-à-dire le premier médecin. Pylarino restera un proche de la famille même après la tragédie de 1714. Il aidera la veuve du prince à amasser les quelques bribes de fortune qui lui restaient encore, éparpillées dans les banques européennes. Les archives roumaines conservent les traces de son séjour à la cour princière. Bien des informations sur Pylarino se retrouvent aussi dans les archives vénitiennes. Ce qui lui a valu la célébrité dans lhistoire de la médecine, cest la variole épidémique, connue aussi sous le nom de peste blanche, qui a tué et mutilé des millions de personnes au fil du temps. Par sa méthode, Pylarino anticipe la vaccination, sur laquelle repose la médecine moderne et qui sera introduite vers la fin du XVIIIe siècle par lEcossais Edward Jenner. Son précurseur direct a donc été Iacob Pylarino. »



    Le prince roumain Constantin Brancovan a donc soutenu la science, la culture et lenseignement. Il convient de mentionner aussi le style architectonique portant son nom, mélange dinfluences vénitiennes et déléments de larchitecture traditionnelle roumaine, ainsi que lAcadémie princière « St. Sava », premier établissement roumain denseignement supérieur. (trad.: Mariana Tudose)