Elections municipales – les résultats
Une fois validés les résultats des élections locales de dimanche dernier en Roumanie, il ne reste plus aux élus qu’à se mettre au travail. Et ce n’est pas peu de chose, car les attentes sont importantes. Le Parti Social Démocrate (de gauche) a remporté 34,83% des voix exprimées pour les maires. Il est suivi par le Parti National Libéral (de centre-droit) avec 31,49%. L’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE) arrive en troisième position, mais avec seulement 5,73%. A Bucarest, les sociaux-démocrates ont remporté tant la mairie générale que les mairies des six arrondissements. L’annonce été faite par la Commission électorale centrale. Le même ordre a été enregistré dans la course pour les conseils locaux et départementaux. A Bucarest, le PSD a remporté le fauteuil de maire général et ceux de maire de tous les 6 arrondissements.
Pour la première fois dans son histoire, la capitale aura pour maire une femme – Gabriela Firea : « Je suis pour le dialogue, je l’ai toujours été et je le serai à l’avenir aussi. Je compte beaucoup également sur le fait que je ne suis pas non plus rancunière et je pourrai donc avoir un bon dialogue, à la municipalité de Bucarest, avec les conseillers généraux de tous bords, dans l’intérêt des habitants de la capitale. Je peux vous assurer que je ne proposerai que des projets bénéfiques pour les Bucarestois et pas de projets controversés. Et lorsque nous ne serons pas très sûrs, lorsque nous aurons des doutes et des dilemmes, ce sont toujours les Bucarestois qui seront consultés, qu’ils appartiennent ou pas à une association ou à une fondation. »
C’est le mathématicien Nicuşor Dan qui a fait la surprise des élections à la mairie de Bucarest, arrivant en deuxième position et devançant des hommes politiques qui ont déjà une longue carrière derrière eux. A la fermeture des bureaux de vote, il a annoncé que pour les élections parlementaires de cet automne, son parti – l’Union Sauvez Bucarest – deviendra l’Union Sauvez la Roumanie.
Augmentations salariales dans le secteur public
Le gouvernement de Bucarest a approuvé, mercredi, le projet d’ordonnance d’urgence portant sur les salaires dans la fonction publique pour l’année 2016. Plus de 650.000 employés du secteur public toucheront donc des salaires plus élevés à partir du mois de septembre. L’acte normatif était nécessaire notamment pour corriger les grands écarts entre les salaires des personnes qui effectuaient les mêmes taches.
C’est le personnel de la santé qui bénéficiera des augmentations les plus importantes, a expliqué le ministre du Travail, Dragos Pâslaru : «Dans le secteur de la Santé il y a des disfonctionnements majeurs en ce qui concerne les salaires. C’est pourquoi, il a été nécessaire de repenser la grille des salaires de sorte d’un médecin ayant une certaine fonction et une certaine ancienneté, où qu’il se trouve dans le pays, ait le même salaire de base. »
L’effort de la mise en œuvre de cette ordonnance a été estimé à près de 900 millions de lei, soit quelque 200 millions d’euros, pour cette année et à 2,6 milliards de lei pour 2017.
Protestations des fermiers
Quelques milliers de fermiers ont protesté mardi devant le Palais du Parlement de Bucarest, mécontents de ne pas avoir reçu les subventions alloués à l’agriculture et du fait que plusieurs lois essentielles pour ce secteur ont été reportées. Le président de la Commission d’agriculture de la Chambre des Députés, Nini Sapunaru, aux côtés d’autres parlementaires ont fait savoir qu’ils étaient en train de travailler sur des actes normatifs importants pour les agriculteurs. Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, Achim Irimescu, a promis aux protestataires que les subventions seraient payées intégralement avant la fin du mois. Par ailleurs, le ministre Achim Irimescu est dans le collimateur des députés, étant accusé de mauvaise gestion. Le plénum de la Chambre des Députés a même adopté à majorité de voix une motion simple contre Achim Irimescu. Selon la loi, cela ne suppose pas une destitution immédiate du ministre; c’est au premier ministre de décider de son sort.
La DNA et l’Etat de droit
La chef du Parquet anti-corruption de Roumanie, Laura Codruta Kovesi, vient de recevoir la Légion d’Honneur au grade de chevalier, la plus haute distinction de l’Etat français. Les insignes lui ont été remis par l’ambassadeur de France à Bucarest, François Saint-Paul, qui a souligné que les résultats de la DNA étaient vraiment impressionnants, chose confirmée aussi par un récent rapport de l’UE qui place ce parquet parmi les cinq premières institutions de lutte contre la corruption d’Europe. Pour sa part, Laura Codruta Kovesi a précisé que la lutte contre la corruption faisait partie des efforts de préserver et de défendre l’Etat de droit.
Laura Codruta Kovesi : « Je suis fière de me retrouver entourée de personnes courageuses, actives, de gens qui souhaitent faire changer la Roumanie, qui souhaitent vivre dans un pays sans corruption, de gens qui savent que la loi s’applique d’une manière égale, qui ne se sont pas laissés intimider par des personnes avec des fortunes impressionnantes ou par des personnes qui occupaient des fonctions d’Etat importantes. Cette distinction récompense aussi la lutte pour préserver et consolider l’Etat de Droit. Nous poursuivrons sur ce chemin dans la mesure où la stabilité institutionnelle et les compétences d’enquête de la DNA demeureront inchangées » .
Visites officielles à l’étranger
Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a fait en début de semaine une visite au Luxembourg, à l’invitation du Grand-duc Henri. A l’issue de ses entretiens avec les hauts responsables luxembourgeois, Klaus Iohannis a déclaré: « Nous avons des résultats très prometteurs et des opportunités supplémentaires dans le domaine économique, le Luxembourg étant un des investisseurs les plus importants en Roumanie. En ce sens, je voudrais souligner le fait que la Roumanie offre des conditions favorables en ce qui concerne les ressources et le marché. Il est donc tout à fait naturel de consolider ces réalisations, en identifiant les domaines qu’il faut approcher à l’avenir. »
En visite officielle à Paris, le premier ministre roumain Dacian Ciolos a participé jeudi à une réunion spéciale du Conseil de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique, consacrée à la Roumanie, un organisation à laquelle La Roumanie souhaite adhérer depuis longtemps déjà. Vendredi, Dacian Ciolos et son homologue français Manuel Valls ont signé la mise à jour de la Feuille de route du Partenariat stratégique roumano-français. Vendredi également, Dacian Ciolos a rencontré le président François Hollande en compagnie duquel il a assisté au match d’inauguration de l’Euro 2016 de foot, qui a opposé la Roumanie et la France. (Trad. Dominique, Valentina Beleavski, Alex Diaconescu)
