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  • Un sommet pour l’avenir de l’Europe

    Un sommet pour l’avenir de l’Europe

    C’est au bout d’un long processus de réflexion qu’a eu lieu, le 9 mai passé, le sommet informel des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union européenne de Sibiu. C’était le jour anniversaire de l’Europe, jour où l’Union marque tous les ans la Déclaration Schumann, déclaration fondatrice de la construction européenne. Le sommet, réunissant les dirigeants des 27 Etats membres, sans le Royaume-Uni, était censé crayonner l’Europe de demain. Si l’union demeure plus que jamais le principe moteur de l’avenir européen, la Déclaration de Sibiu met au centre le citoyen européen, son bien-être et sa sécurité.

    Les leaders européens se sont engagés à ce que leurs pays demeurent unis et solidaires, s’exprimant d’une seule voix pour œuvrer à la recherche de solutions communes. Par la Déclaration de Sibiu, les signataires s’engagent à protéger le style de vie européen, la démocratie et l’Etat de droit, n’oubliant pas de mettre en avant une des priorités de la présidence roumaine du Conseil, à savoir la réduction des écarts de développement entre les Etats membres. L’Europe, ajoute la Déclaration de Sibiu, agira en leader responsable et, avec ses partenaires internationaux, agira dans le respect du droit international. Les engagements pris par la Déclaration de Sibiu veulent assurer de la détermination européenne dans la construction d’un avenir commun, en dépit du Brexit. Reste à savoir tout de même dans quelle mesure ces engagements répondent aux préoccupations réelles des citoyens européens.

    Dan Cărbunaru, directeur du portail multimédia caleaeuropeană.ro, soit la voieeuropéenne.ro, est notre invité : « Il y a toute sorte d’eurobaromètres censés identifier les désirs et les besoins des gens. Ils ciblent leurs besoins en termes de sécurité, d’économie, de notre vision commune. Ce sont les sujets qui préoccupent les Européens, des sujets que l’on retrouve dans tous les Etats membres. La question est comment faire pour que les inquiétudes des Européens se retrouvent transposées dans les solutions concrètes, développées par les institutions européennes et les Etats membres. Parce que, dans le passé récent, il y a eu des situations de crise, liées à des problèmes économiques et financiers ou encore à la politique migratoire, où les Etats membres mettaient Bruxelles sur la sellette, alors que Bruxelles se dédouanait, arguant de son absence de compétences dans le domaine. Or, nous devons avoir le courage de prendre des décisions, pour que l’Union devienne plus efficace et plus proche de ses citoyens. Certains parlent du besoin d’un nouveau traité fondateur, d’autres aimerait qu’on poursuive sur les bases posées par le traité de Lisbonne, mais quoi qu’il en soit, la balle est dans notre camp. Mais, allez, on n’est pas si mal. La croissance est de retour dans tous les Etats membres, la pression migratoire a baissé et ne met plus en danger l’équilibre sur le continent. Nos perspectives sont bonnes, restons optimistes. »

    A Sibiu, toujours, a été pour la première fois abordé l’agenda stratégique de l’UE pour la période 2019-2024, agenda censé être adopté au Conseil européen du mois de juin. Le document se veut volontariste et ambitieux dans le domaine de la protection des citoyens et de leurs libertés, concernant le développement économique et la mobilisation de toutes les politiques publiques dans le domaine, dessinant un avenir soucieux de l’environnement, plus équitable et plus inclusif, soucieux aussi de la place de l’Europe, de ses valeurs et de ses intérêts dans le monde. Certes, les formules utilisées peuvent prêter à interprétations, mais cela dans le but de permettre à chaque Etat membre de promouvoir ses intérêts particuliers. Et puis, juste avant le début du sommet, 21 chefs d’Etats et de gouvernements, dont le président roumain, ont signé une lettre ouverte, qui part du constat que l’Union fait face à des défis nouveaux.

    Le journaliste Dan Cărbunaru : « Il s’agit d’une initiative qui assure une représentation large des intérêts des citoyens européens, et, si vous voulez, c’est probablement la preuve que l’on a besoin d’une refonte du système de décision de l’Union. Parce que, aujourd’hui, tant ceux en quête d’un plus d’Europe, que ceux qui voudrait voir un rôle diminué de l’Union, se plaignent du système de prise des décisions au niveau européen. Il y a des débats sur ce thème à Bruxelles et dans différentes capitales européennes. Parce que, encore et toujours, les décisions importantes nécessitent une majorité qualifiée, voire l’unanimité, et ce genre de pratique bloque de fait la prise de décisions. Cela explique, par exemple, pourquoi les Etats-Unis sont sortis en quelques mois de la crise, alors que les Européens étaient encore au stade des évaluations et de la recherche d’une issue. Or, les crises ne peuvent pas être évitées. La pression migratoire peut revenir. La crise financière aussi, on voit bien la manière dont le capital circule dans le monde, et il est évident que l’on n’est pas à l’abri. »

    Les crises nous guettent derrière la porte, nous assure sans nous rassurer, Dan Cărbunaru, avant d’ajouter que pour avoir un avenir commun, nous avons nécessairement besoin d’une vision commune, partagée. (Trad.: Ionut Jugureanu)

  • Débats sur l’avenir de l’UE

    Débats sur l’avenir de l’UE

    Les dirigeants européens se sont réunis ce jeudi à Sibiu pour un sommet consacré à l’avenir de l’UE. Le sommet, accueilli par cette ville médiévale du centre de la Roumanie, a été précédé mercredi par la conférence : « L’avenir de l’Europe : perspectives des évolutions contemporaines » et par un « Dialogue citoyen » – débat organisé par la Commission européenne, auquel ont participé, entre autres, 300 jeunes de tous les Etats membres.

    « Ce sommet est extrêmement important non seulement pour l’Europe, mais aussi pour la Roumanie, pour les Roumains et il est pour nous une raison de nous réjouir. L’Europe vient en Roumanie ! L’Europe vient ici, pour son sommet et c’est depuis la Roumanie que l’on esquisse l’avenir de l’UE » – affirmait, enthousiaste, le président roumain Klaus Iohannis lors de la conférence sur l’avenir de l’Europe.

    S’exprimant devant de nombreux experts et représentants du milieu académique, le chef de l’Etat roumain a souligné que les acteurs politiques européens devaient confirmer que leur agenda était identique à celui des citoyens de l’Union et que les politiques européennes engendreraient plus de convergence, afin d’assurer un meilleur avenir au Vieux Continent. Selon le président roumain, une meilleure communication est tout aussi importante, ainsi qu’une accélération des progrès enregistrés dans la mise en œuvre des politiques européennes, doublés d’une information permanente des citoyens sur les bénéfices apportés par l’UE: plus d’équilibre et de stabilité, de sécurité et de prospérité.

    Klaus Iohannis : « Il est essentiel de confirmer le fait que nous partageons la même vision et qu’au-delà de nos différences et spécificités naturelles, en tant qu’Etats membres, nous sommes unis par notre volonté de travailler ensemble pour faire avancer notre projet européen et trouver des solutions communes aux défis complexes du monde actuel. »

    Le problème de la migration, les changements climatiques, le marché numérique unique ou le droit de vote à 16 ans – voilà autant de sujets abordés mercredi à Sibiu. A la même occasion, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a appelé les jeunes européens à se rendre aux urnes pour les prochaines élections européennes.

    Dans quelques semaines seulement, le scrutin européen et, du même coup, le début d’un nouveau cycle institutionnel européen auront un impact majeur sur l’évolution des politiques européennes durant les années à venir – ont affirmé les participants au débat. Les efforts visant à renforcer la confiance et le soutien des citoyens, le dialogue au niveau des institutions européennes, mais aussi entre les dirigeants et les citoyens européens, sont susceptibles d’assurer le soutien nécessaire aux politiques européennes et de répondre, en même temps, aux défis lancés par les discours et les mouvements eurosceptiques ou extrémistes, de plus en plus présents sur le continent. (Trad. Dominique)