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  • Les finances internationales et la faillite personnelle

    Les finances internationales et la faillite personnelle

    Une mission commune des bailleurs internationaux se trouve, à partir de ce mardi et jusqu’au 10 février, en Roumanie pour procéder à une troisième évaluation de l’accord préventif d’un montant de 4 milliards d’euros, signé en 2013. Les discussions des experts avec les représentants du gouvernement, de la Banque nationale, des hommes d’affaires et des syndicats de Roumanie porteront sur les dernières évolutions économiques et sur les priorités des réformes.



    De l’avis des analystes, l’agenda des entretiens inclura aussi des sujets tels la mise à jour du calendrier des entrées en bourses des compagnies d’Etat, le processus de privatisation, le contenu d’un code fiscal qui ne soit plus modifié dans les cinq années à venir. Un thème de discussion important est l’impact, sur le secteur financier et sur la politique de la Banque nationale de Roumanie, de l’appréciation record du franc suisse et de la récente décision de la Banque centrale européenne de lancer un programme dassouplissement monétaire.



    Dailleurs, lactuelle mission conjointe du FMI, de la CE et de la BM a lieu à un moment où, à Bucarest, le gouvernement; le parlement, la banque centrale, les banques commerciales et les particuliers titulaires de crédits en francs suisses cherchent des solutions à la crise déclenchée par les taux de change historiques de la monnaie helvétique par rapport au leu roumain. Lappréciation sans précédent de la devise suisse a touché plus de 75 mille Roumains qui se sont vu obliger à verser, en lespace dune semaine, des mensualités de 20% plus élevées.



    Avant de venir à Bucarest, le FMI et la BM ont envoyé aux autorités roumaines et à la Banque nationale, une lettre où ils se disaient inquiets des dernières initiatives législatives concernant une éventuelle conversion en lei des crédits en francs suisses, au taux de change en vigueur lors de lobtention des prêts. Une telle mesure pourrait mettre à risque la stabilité du système financier, considère le FMI et la BM. Les représentants des bailleurs internationaux attirent également lattention sur le projet de loi de la faillite personnelle, débattue ces jours-ci au Parlement.



    Selon eux, avant dadopter une telle loi, il faut passer par une étude dimpact, par la consultation de toutes les parties impliquées et par un recours à lexpérience dautres Etats membre de lUE où une telle loi existe. Les politiciens de Bucarest souhaitent une adoption rapide de lacte normatif en question car ils craignent un problème social provoqué par lincapacité dun nombre croissant de Roumains de rembourser leurs crédits bancaires.



    Les analystes économiques rappellent que ce nest pas la première fois que les représentants du FMI viennent au secours des banques et font reporter ladoption dune loi de la faillite personnelle, dont les premiers projets déposés au Parlement remontent à 2010. (Ileana Taroi)

  • La Roumanie et son accord avec le FMI – le tournant

    La Roumanie et son accord avec le FMI – le tournant

    Après 10 jours de pourparlers, à Bucarest, avec les plus hauts responsables roumains et les principaux représentants du milieu des affaires, la délégation du FMI, de la Commission Européenne et de la Banque Mondiale a fait savoir que la 3e évaluation de l’accord de précaution chiffré à 4 milliards conclu avec la Roumanie avait été reportée au mois de novembre.



    Une décision confirmée par le premier ministre roumain Victor Ponta, qui en a expliqué les détails et les conséquences: « L’accord n’est pas interrompu, il n’est pas résilié d’une manière ou d’une autre, il n’est pas dénoncé. L’accord reste en vigueur, ce qui veut dire que si besoin est, certes ce n’est pas le cas pour l’instant, nous pourrons accéder aux fonds mis à la disposition de la Roumanie ; nous bénéficions sans nul doute d’une tranche de 10% destinée au cofinancement des projets réalisés à l’aide de fonds européens. De même, les lignes de crédit ouvertes par la BM pour les programmes des secteurs de la santé et de l’éducation sont également valables et fonctionnels. De ce point de vue, je pense que la confiance que la Roumanie a gagnée de la part des institutions financières internationales et des marchés financiers internationaux et privés est un bien acquis que nous devons garder».



    Les dissensions entre les parties impliquées visent notamment la manière dont sera mise en oeuvre la détente fiscale, vivement demandée par l’ensemble du milieu des affaires de Roumanie. La principale mesure par laquelle l’Exécutif de Bucarest se propose de réduire la pression sur la classe entrepreneuriale est la réduction de 5% des cotisations sociales pour les employeurs. Initialement, la mesure devait entrer en vigueur à partir du 1er juillet. Selon le premier ministre roumain, la nouvelle date de son application et le 1er novembre. Une décision qui ne bénéficie pourtant pas de l’aval des bailleurs internationaux.



    Par ailleurs, aux dires des experts économiques, l’initiative du gouvernement de Bucarest de réduire de 5% les charges sociales payées par les employeurs avaient jeté la pomme de discorde entre les responsables roumains et les représentants du FMI. N’oublions pas que depuis le début de la crise économique, les grands bailleurs de fonds ont toujours leur mot à dire dans les politiques financières élaborées par les gouvernements roumains. Cette fois-ci, le premier ministre Victor Ponta a affirmé que le budget d’Etat était suffisamment fourni pour couvrir les pertes provoquées par une diminution des charges sociales.



    Concrètement, le cabinet invite au calme par la voix de son premier ministre Victor Ponta: « Pas de majoration du déficit budgétaire, pas de taxes ou d’impôts supplémentaires pour couvrir les pertes ».



    Tandis que pour le gouvernement, la réduction des charges sociales versées par les employeurs joue un rôle central au sein du paquet de relaxation fiscale, l’opposition pointe du doigt le gouvernement de gauche et l’accuse d’opportunisme électoral. Pour cause, la mesure sera mise en pratique un mois avant le scrutin présidentiel prévu en novembre. (Trad. Valentina Beleavski, Ioana Stancescu)