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  • Détails de l’affaire Bodnariu

    Détails de l’affaire Bodnariu

    Le cas de la famille mixte roumano-norvégienne Bodnariu, dont les cinq enfants ont été pris en charge par les autorités d’Oslo parce qu’ils auraient avoué voir reçu des corrections corporelles, suscite toujours beaucoup d’émotions à Bucarest. Après des protestations tant en Roumanie que parmi les communautés roumaines de l’étranger et d’amples débats dans les médias, les autorités roumaines ont continué les démarches pour aider la réunion des membres de cette famille.

    Constamment en contact avec les époux Bodnariu, les autorités roumaines leur ont recommandé deux avocats norvégiens qui avaient traité des cas similaires. Par ailleurs, l’ambassadeur roumain à Oslo, Adrian Davidoiu s’est entretenu avec le ministère norvégien des AE, devant lequel il a souligné qu’il s’agissait d’un cas social à fort impact médiatique et a proposé une coopération politique dans sa gestion.

    Qui plus est, l’ambassadeur Davidoiu a proposé l’intégration des enfants âgés de 3 mois à 10 ans dans la famille élargie de Roumanie du père et demandé que les parents puissent visiter les enfants pris en charge, qui ne devraient pas être séparés. Raluca Lunculescu, porte parole de la diplomatie roumaine passe en revue les autres demandes des autorités roumaines : « L’ambassadeur roumain a demandé l’accès du consul roumain comme observateur aux procédures en cours. Dans ce cas, les autorités norvégiennes ont souligné que cette demande devrait être faite aussi par la famille. L’ambassadeur a également demandé que le consul puisse visiter les enfants pris en charge. Selon les responsables norvégiens, cela est possible, uniquement si l’intérêt supérieur du mineur n’est pas touché. », explique Raluca Lunculescu, porte parole du Ministère des AE de Bucarest.

    Même si les enfants en question ont aussi la nationalité roumaine, les diplomates de Bucarest ne peuvent pas s’impliquer dans l’enquête en cours actuellement en Roumanie. Et pourtant, une délégation du Parlement roumain devrait se rendre à Oslo. Entre temps à Bucarest, l’ambassade de Norvège a annoncé avoir contacté le Ministère roumain des AE, le Parlement et le bureau du premier ministre pour offrir des informations sur le Service norvégien de protection de l’enfance et les principes d’action de celui-ci.

    Ses actions, a précisé la représentation diplomatique, vise tous les enfants norvégiens, sans aucune distinction d’historique familial, de nationalité et de statut, sa principale préoccupation étant l’intérêt supérieur des enfants. Selon les chiffres du Ministère roumain des AE, jusqu’ici 16 enfants de 7 familles roumaines ont été pris en charge par les autorités norvégiennes. Sur ces cas, cinq ont trouvé de solution : huit mineurs ont été rapatriés et deux sont rentrés dans la famille de ressortissants roumains résidant en Norvège.

  • Appui international pour la famille Bodnariu de Norvège.

    Appui international pour la famille Bodnariu de Norvège.

    En cette fin de semaine, des milliers de Roumains sont descendus dans les rues de plusieurs grandes villes roumaines et européennes pour exprimer leur solidarité avec une famille mixte roumano-norvégienne, dont les enfants avaient été pris en charge, il y a deux mois, par les services norvégiens de protection de l’enfance. Ceux-ci avaient été insérés dans trois familles de substitution. Ce qui plus est, les autorités ont même déclenché une procédure d’adoption internationale des cinq garçons et fillettes du couple Ruth et Marius Bodnariu, elle infirmière et lui ingénieur IT. Agés de 4 mois à 9 ans, les enfants ont été pris en charge après une dénonciation faite par la proviseure de l’école où apprennent les deux filles aînées. Elles lui auraient avoué d’avoir reçu des correction physiques de la part de leurs parents. Ce qui plus est, cette famille pentecôtiste pratiquante serait accusée de ce que les autorités norvégiennes appellent « l’endoctrinement religieux des enfants ».

    Pour les Roumains, majoritairement orthodoxes et plutôt sensibles aux questions familiales et religieuses, ces accusations sont ahurissantes. Dans la plupart des cas, même s’ils placent les enfants au cœur même de leur vies, les Roumains n’hésitent pas à leur appliquer des corrections physiques au nom de l’éducation. L’idée qu’un nourrisson peut être arraché de sa famille naturelle pour être pris en charge par les autorités a provoqué l’ire de nombre de Roumains.

    « Absurde », « aberrante », « d’inspiration nazie », c’est ainsi que l’on voit la législation norvégienne dans les rues de Bucarest, Cluj, Timişoara ou Constanţa où plusieurs rassemblements d’appui aux époux Bodnariu ont eu lieu : «C’est inadmissible que ce se passe. Aucun autre pays ne possède une telle législation. Les enfants appartiennent aux familles et non à l’Etat », s’indignait un participant à une telle manif. A Rome, Madrid, Bruxelles, ou La Haye, des milliers de personnes ont demandé l’implication du Gouvernement et de la Présidence roumains dans le cas Bodnariu.

    Ecoutons aussi Daniel Ţecu, le président de la Fédération des Association roumaines d’Europe, FADERE, d’Espagne : « J’ai un message à transmettre directement au président : Nous votons des présidents, mais nous savons aussi les renverser, s’ils nous ignorent. J’ai également un message pour tous les politiciens roumains : la diaspora s’est réveillé » s’exclamait Daniel Ţecu, représentant des communautés roumaines de l’étranger. Et pourtant, une telle réaction n’a pourtant pas d’objet, puisque les autorités de Bucarest ont déjà réagi.

    Le ministère des Affaires Etrangères et l’ambassadeur norvégien à Bucarest Tove Bruvik Westberg ont convenu de coopérer sur cette affaire. Egalement à l’initiative de la diplomatie de Bucarest, l’Autorité pour la protection de l’enfance a proposé à l’organisme similaire norvégien d’intégrer les cinq enfants dans la famille de leur oncle paternel qui habite en Roumanie. Une délégation de la Commission parlementaire chargée des communautés roumaines de l’étranger devra se rendre en une semaine en Norvège. Pour leur part, les époux Bodnariu ont contesté en justice les mesures des autorités locales norvégiennes. (trad. Alex Diaconescu).