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  • Fang Shuang (Chine), baryton à Bucarest

    Fang Shuang (Chine), baryton à Bucarest

    Un baryton chinois à l’Opéra comique pour enfants de Bucarest

     

    Né en Chine, dans la ville de Qingdao, Fang Shuang a suivi des études universitaires au département de chant et des arts du spectacle de l’Université Nationale de Musique de Bucarest, pour devenir baryton. Depuis 2013, il se produit régulièrement sur les planches de l’Opéra Comique pour Enfants de Bucarest, mais également au Théâtre Municipal de Baia Mare ou encore au Théâtre Metropolis de Bucarest. En 2016, le baryton Fang Shuang se voit consacrer au Concours international d’interprétation musicale Vox Artis de Sibiu en recevant le prix spécial Opersanger Studio Wien. Il est aussi familier de l’émission grand public « Les Roumains ont du talent » où il a remporté la troisième place, ancien professeur de chinois à l’Institut Confucius de l’Université de Bucarest.

     

    Pourquoi l’opéra et pourquoi la Roumanie? 

     

    Fang Shuang nous raconte comment il est passé de la Chine à la Roumanie et ce qui l’a attiré vers le métier de chanteur d’opéra.

    « Pour commencer avec la dernière partie de votre question, il faut que je vous dise avoir été emballé par la musique depuis mon plus jeune âge. Déjà à la maternelle, ma mère s’en souvient et je m’en souviens également, j’adorais chanter, alors que j’arrivais encore à peine à parler. De toute manière, je n’ai jamais été très bavard, j’avais toujours été un enfant particulièrement calme. Quoi qu’il en soit, je crois dans la destinée, je crois vraiment que c’était écrit quelque part que j’allais voir mon rêve se matérialiser en Roumanie. C’est un pays que j’adore et auquel je suis très attaché. Mais si j’ai débarqué en Roumanie c’est surtout grâce à mes parents. Ils sont arrivés dans ce pays en 2003, et m’ont fait venir deux années plus tard, en 2005. Pendant ces deux années de séparation, nous ne nous sommes pas vus du tout, financièrement ce n’était pas simple. En 2005, je suis arrivé ici, j’ai commencé à prendre des cours, à apprendre le roumain, ensuite je suis entré dans l’année préparatoire organisée par le ministère de l’Éducation et destinée aux étudiants  étrangers. Puis, en 2006 je suis entré au Conservatoire. »

     

    Ses parents l’ont rejoint en Roumanie

     

    Après avoir pris leur retraite en Chine, les parents de Fang Shuang sont venus commencer une nouvelle vie en Roumanie, et ont fini par ouvrir une entreprise.

    « Vous savez, mes parents ont pris leur retraite relativement tôt alors qu’ils se sentaient toujours d’aplomb et qu’ils voulaient tenter leur chance ailleurs. La première période n’a pas été exempte de difficultés, et financièrement ce n’était pas facile. Au début, pendant toute une période, on a partagé à trois la même pièce. Mais ce fut une expérience pour le moins intéressante. »

     

    Très touché par la gentillesse des Roumains

     

    Fang Shuang est désormais parfaitement intégré à notre société. En fait, il préserve un mix fait de respect des traditions et de la culture de son pays d’origine et des coutumes roumaines qu’il fit récemment siennes. Maîtrisant aujourd’hui parfaitement le roumain, il se rappelle avec une certaine nostalgie le temps où il devait s’orienter dans la rue en demandant sa route aux passants dans un roumain plutôt incompréhensible. Tel ce jour où une fille l’aida à retrouver son chemin, l’accompagnant jusqu’à l’hôtel:

     

    « Vous êtes formidable, je ne sais pas d’où vous tenez cette histoire. Je ne l’ai pas racontée souvent. Mais elle est véridique. En effet, j’étais au début, je ne connaissais pas le roumain, elle ne connaissait pas l’anglais, et j’ai regretté ensuite de n’avoir pas demandé son nom. Voyez-vous, comme elle ne pouvait pas m’expliquer le chemin à prendre, elle a eu la gentillesse de m’accompagner carrément jusqu’à mon adresse, à l’hôtel où je logeais à l’époque. Son geste m’a beaucoup touché. »  

     

    Qu’est-ce que Fang Shuang apprécie en Roumanie ?

    « La Roumanie est aujourd’hui ma maison. Il y a quelques années, nous disions que ce serait notre résidence secondaire. Mais j’ai vécu 15 ou17 ans en Chine et puis en Roumanie au mois de mai je fêterai les 19 belles années depuis que je vis ici. J’ai passé plus de la moitié de ma vie dans ce pays. Et la Roumanie est un pays magnifique, une nature incroyable, la mer, les montagnes, des endroits qu’il vaut la peine d’aller visiter, un pays qu’il faut parcourir et connaître. »  

     

    Des villes un peu trop bondées

     

    A la fin de notre entretien, j’ai demandé à Fang Shuang s’il y avait quelque chose qu’il aimerait voir améliorer dans son pays d’adoption.

    « La Roumanie compte quelques grandes agglomérations urbaines qui connaissent sans doute des problèmes de mobilité, des embouteillages, de la pollution.  La Chine se voit également confronter à ce genre de défis et s’efforce de trouver les meilleures solutions. Des solutions qui pourraient peut-être convenir à la Chine, peut-être moins à la Roumanie, je ne sais pas. Mais je ne puis qu’espérer que ce genre de problèmes spécifique à toutes les grandes villes du monde puisse trouver une réponse adéquate et adapté au contexte roumain. »

    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Dan Iordachescu

    Dan Iordachescu

    Dan Iordachescu fait partie de la génération dite « d’or » de l’art lyrique roumain. Il est né en 1930, dans une commune du département de Mehedinti (sud-ouest). Sa mère était institutrice et chanteuse de musique traditionnelle, son père était professeur de physique. Dan Iordachescu commence à étudier la musique dès son enfance, ses qualités vocales étant évidentes très tôt dans sa vie. Il a passé son enfance à Iasi dans l’est du pays, où il a fait ses études à l’Institut d’art dramatique. Une fois les études terminées, le jeune baryton se rend à Bucarest, la capitale. Il fait ses débuts sur la scène de l’Ensemble de l’armée, dont il devient le soliste en 1951. Une année plus tard, il est accepté à l’Université nationale de musique de Bucarest. Suit une carrière brillante sur la scène de l’Opéra national de Bucarest et sur de grandes scènes du monde. A part l’opéra, Dan Iordachescu est un merveilleux interprète de lieds et d’ouvres vocales symphoniques

    Le
    palmarès de Dan Iordachescu est tellement vaste. Il réunit quelque 1100
    spectacles d’opéras joués partout dans le monde, dont 45 rôles importants. S’y
    ajoutent plus de 1500 lieds. Il a fait 250 tournées internationales dans une
    soixantaine de pays en Europe, Asie, en Afrique et sur les deux continents
    américains. Il est monté sur les plus grandes scènes du monde : Scala de
    Milan, l’Opéra de Rome et de Florence, Opéra de Paris, de Vienne et de Los
    Angeles, pour n’en citer que quelques-uns.

    Il a chanté aux côtés des plus
    grands noms de la musique classique mondiale : Mario Del Monaco, Placido
    Domingo, Mirella Freni, Renata Scotto, Virginia Zeani, Montserrat Caballé,
    Luciano Pavarotti, Franco Corelli, Nicola Rossi-Lemeni, Giuseppe Di Stefano, et
    sous la baguette des plus grands chefs d’orchestre de son temps : Riccardo
    Muti, Lorin Maazel, Georges Prêtre, Zubin Mehta, Mstislav Rostropovici, Tullio
    Serafin, Sir Colin Davis. Dan Iordachescu a enregistré une multitude de disques
    et a bénéficié des maints louanges dans la presse spécialisée internationale.
    On ne saurait oublier non plus les concours auxquels il a participé soit en
    tant que concurrent, soit en tant que membre du jury. Et il faut dire aussi
    qu’il a poursuivi également une carrière didactique, avec des master classes
    tenues en Roumanie et à l’étranger. Les prix ne manquent pas non plus et il en
    reçoit quelques-uns des plus prestigieux du domaine. Côté vie personnelle, Dan
    Iordachescu est le père de trois filles, dont deux ont suivi dans ses pas et
    ont opté pour une carrière musicale.

    Dan
    Iordachescu a quitté ce monde le 30 août 2015, suite à une maladie incurable.
    C’était juste après son 85e anniversaire fêté en juin sur la scène
    de l’Athénée roumain de Bucarest. Une année plus tard, un concert In memoriam
    Dan Iordachescu était organisé à Bucarest, avec la participation de deux de ses
    filles (Cristina Iordăchescu Iordache – mezzosoprano et Irina Iordăchescu -
    soprano) et du pianiste Ştefan Doniga.