Tag: bâtiments

  • Le risque sismique en Roumanie

    Le risque sismique en Roumanie


    La Turquie a été
    récemment confronté au désastre provoqué par le terrible tremblement de terre
    qui avait frappé le pays le 6 février dernier, dont l’intensité s’est élevée à
    7,8 sur l’échelle de Richter, et qui a été suivi par une série de répliques,
    dont certaines assez puissantes. D’autres pays riverains, dont Israël, le Chypre
    ou encore la Syrie ont également ressenti les secousses, le nord de la Syrie
    étant touché de plein fouet et comptant ses morts par milliers. A la suite du
    désastre, la communauté internationale s’était rapidement mobilisée pour venir
    en aide aux secouristes turcs. L’UE a même activé son mécanisme de protection
    civile, dont la Turquie en fait partie. Plusieurs pays, dont la Roumanie, se
    sont empressée d’envoyer à leur tour des équipes de secouristes sur place.


    Le sismologue Mihail
    Diaconescu de l’Institut de recherche des sciences de la Terre, explique sur
    nos ondes les causes d’une telle catastrophe :


    « Le premier séisme, d’une
    magnitude de 7,8, s’était produit dans la jonction formée par l’intersection
    des plaques africaine, anatolienne et arabique. Le séisme ultérieur, d’une intensité
    de 7,5, a eu lieu sur le segment de faille du Sürgü-Çartak de la faille
    est-anatolienne, avec une orientation est-ouest, donc différente du premier
    séisme. L’on connaissait déjà ces séismes de surface, d’une magnitude supérieure
    à 7, provoqués au long de la faille nord-anatolienne, située au nord de la
    Turquie, et longeant les côtes turques de la mer Noire. Selon le catalogue
    rédigé par notre institut, la Roumanie avait connu au 19e siècle un
    désastre d’une telle amplitude, un séisme de 7,9, considéré comme le pire séisme
    que notre région sismique, la région de Vrancea, risque de provoquer. Certes, s’agissant
    de données historiques, la magnitude de ce séisme n’est que le résultat d’une
    évaluation ultérieure, et en réalité son intensité aurait pu être quelque peu
    en-deçà de notre estimation. »



    Déclenché
    en 1802, le séisme de la région de Vrancea dont nous parle le sismologue Mihail
    Diaconescu a été ressenti jusqu’à Moscou et Constantinople. Les chroniqueurs de
    l’époque contaient avec effroi l’écroulement de tous les clochers de Bucarest. 138
    années plus tard, en 1940, un séisme d’une magnitude de 7,4 aura lieu dans la
    même région de Vrancea, à une profondeur de 133 km, et secouera la terre
    pendant 3 minutes. Plus de 5.000 victimes seront alors enregistrés, dont 1.000 morts
    et 4.000 blessés. La capitale seule déplorera plus de 300 décès, la plupart
    provoqués par l’effondrement d’un building moderne de 12 étages, dont la
    structure en béton armé n’avait pas résisté à la violence des secousses. A la
    suite du séisme de 1940, l’Association générale des ingénieurs civils de
    Roumanie avait commandité une étude portant sur les effets des séismes sur les structures
    en béton armé, de nouvelles normes en matière de construction étant par la
    suite adoptée. En dépit de cela, 37 années plus tard, le 4 mars 1977, un
    nouveau tremblement de terre, d’une magnitude de 7,2 sur l’échelle de Richter,
    touchait la Roumanie de plein fouet, provoquant la perte de 1.570 vies humaines,
    dont pas moins de 1.440 à Bucarest.

    La capitale, de loin la plus touchée, avait
    déploré à l’époque l’effondrement de 33 buildings, alors que bien d’autres
    encore avaient été endommagés. L’épicentre du séisme a été localisé à une
    profondeur de 100 km, alors que l’onde de choc a été ressenti jusqu’aux confins
    des Balkans. 9 années plus tard seulement, en 1986, la Roumanie se voyait à nouveau
    touchée, par un séisme de moindre intensité cette fois, mais qui aurait
    néanmoins provoqué 150 victimes. Enfin, en 1990 la Roumanie se voyait
    confrontée à trois séismes dans la même année, et dont les intensités ont varié
    entre 6,1 et 6,9, provoquant au total 13 décès.

    Invité sur les ondes de Radio
    Roumanie, l’ingénieur Matei Sumpasacu, expert en
    matière de constructions érigées dans les zones qui présentent un risque
    sismique significatif, explique les causes du désastre provoqué par le récent
    tremblement de terre en Turquie, sans oublier de mentionner les risques sismiques
    encourues par la Roumanie.

    Matei Sumpasacu :


    « Pour ce qui est du séisme du 6 février passé,
    il s’agit forcément d’une énorme tragédie. Vous savez, ce n’est pas le séisme
    qui tue, mais les bâtiments qui s’écroulent. Et si le tremblement de terre de
    Turquie a provoqué tant de victimes ce n’est que parce qu’il a frappé une
    région peuplée, caractérisée par une vulnérabilité accrue du bâti face à ce type
    de risque. Cette vulnérabilité provient tout d’abord des normes antisismiques
    ignorées, ou peu adaptées. En effet, ce n’est qu’à partir de 2000 que les nouveaux
    projets immobiliers ont commencé à prendre en considération ce type de risque, mais
    ce n’est qu’après 2018 que les plans de résistance des structures se sont
    véritablement améliorés. Cependant, les bâtiments érigés avant 2000 présentent
    des vulnérabilités manifestes. Et l’on a vu de quoi il s’agissait : des bâtiments
    dont le rez-de-chaussée abritait des espaces commerciaux, des espaces ouverts,
    et puis l’on a pu voir aussi la manière dont ces bâtiments s’enfonçaient, comme
    un accordéon, dès que la structure du rez-de-chaussée cédait. Et cela m’a fait
    penser à la vétusté du fond immobilier roumain, où l’on trouve des buildings érigés
    avant 1977, voire avant 1940, et dont les plans prenaient peu, voire pas du
    tout en considération le risque sismique. »





    Et il
    est parfaitement vrai que parmi les bâtiments qui se sont récemment écroulés en
    Turquie à la suite du tremblement de terre du 6 février dernier, il y avait
    aussi des bâtiments flambant neuf, ou presque. Car, avoue l’ingénieur Sumpasacu,
    avoir à disposition des normes de bonnes pratiques de construction ne suffit
    pas. Encore faut-il les respecter. Et lorsqu’on sait qu’en matière de
    corruption et de pots-de-vin le secteur du bâtiment caracole en tête de liste, l’on
    sera moins étonné par le résultat. (Trad Ionut Jugureanu)



  • La consolidation antisismique en Roumanie

    La consolidation antisismique en Roumanie


    La
    tragédie humanitaire qu’un fort séisme a provoquée à la frontière
    turco-syrienne donne des frissons aux Roumains. Ceux-ci se souviennent du
    terrible séisme du 4 mars 1977 qui a sévèrement secoué Bucarest et les régions
    à l’extérieur de l’arc carpatique. Du coup, tout le monde s’interroge comment
    la Roumanie se conduirait-elle si une secousse de plus de 7 sur l’échelle
    ouverte de Richter se produisait dans le proche avenir. Est-ce que les
    autorités roumaines seraient-elles capables de gérer les conséquences d’une
    telle catastrophe ? Dans une intervention sur Radio Roumanie, Mihail
    Diaconescu, sismologue auprès de l’Institut national pour la Recherche et le
    Développement de la Physique à l’intérieur de la Terre, INPF, a expliqué que l’épicentre
    du tremblement de 7,8 sur Richter qui a frappé le sud de la Turquie et la Syrie
    voisine se trouve près du point de jonction entre les plaques arabique, africaine
    et le bloc tectonique anatolien. On ne saurait dresser un parallèle entre cette
    zone, l’une des plus actives au monde et celle de Vrancea, dans le sud-est
    roumain, responsable des tremblements de terre de chez nous. N’empêche. Même si
    le risque qu’une secousse du même type se produise en Roumanie est plutôt
    restreint, la Roumanie risque toujours d’être victime d’un fort tremblement de
    terre. A l’heure où l’on parle, la zone sismique de Vrancea ne donne pas de
    signes de nervosité, nous rassure Mihail Diaconescu.


    « On ne risque pas de se voir impacter
    par une secousse similaire à celle de Turquie, à part la magnitude. L’index
    élaboré par notre institut mentionne au XIXème siècle un séisme de 7,9 qui
    serait le pic de puissance sismique pour la région de Vrancea. Mais bon, puisqu’il
    s’agit d’un séisme historique, il y a le risque d’une surévaluation. A l’heure
    où l’on parle, l’activité dans la zone de Vrancea est plutôt normale, dans les
    limites de la sismicité ordinaire
    ».


    Face à la tragédie turco-syrienne,
    la Roumanie devrait comprendre que tous les bâtiments doivent répondre à une
    série de critères de construction qui les protègent en cas de séisme. Selon le
    Ministère roumain du Développement, presque 2700 bâtiments de Roumanie, la
    plupart sur Bucarest, risquent de s’effondrer ou de souffrir d’importants dégâts,
    si une forte secousse se produise. Ces 15 dernières années, dans toute la
    Roumanie, aucun département n’a fait des travaux de renforcement antisismique,
    déplore le préfet de la capitale, Toni Grebla.


    « C’est une preuve d’indolence
    de la part de l’appareil administratif qui est incapable de préparer les
    projets afin qu’on puisse démarrer les interventions de renforcement
    parasismique des bâtiments. Ces 15 dernières années, tous les chefs-lieux
    départementaux et surtout la capitale, Bucarest, ont eu suffisamment d’argent pour de tels travaux. Chaque année,
    des fonds européens alloués par le Ministère du Développement restent non
    utilisés, tout simplement parce que nous sommes incapables de faire des projets
    de consolidation antisismique que nous mettions par la suite en pratique.


    Pour sa part, le ministre du
    Développement, Cseke Attila, affirme que plus de 200 bâtiments, des immeubles à
    appartements et de bureaux sont concernés par le nouveau programme national de
    renforcement sismique. Le programme se propose de consolider les bâtiments à
    risque très élevé et élevé. Lors de son précédent programme déroulé entre 1994
    et 2021, la Roumanie a renforcé seulement 28 bâtiments. Si une nouvelle
    secousse de magnitude 7,2, semblable à celle de 1977, se produise en Roumanie,
    23.000 bâtiments de Bucarest risquent d’être fortement avariés.







  • Attractions touristiques dans le comté de Satu Mare

    Attractions touristiques dans le comté de Satu Mare

    Nous découvrirons quelques-unes des raisons pour lesquelles prévoir une visite dans cette contrée serait une bonne idée. Pataki Csaba, président du Conseil départemental de Satu Mare, affirme que le comté et la ville de Satu Mare, situés à la frontière de la Roumanie avec la Hongrie et lUkraine, constituent une Europe en miniature, compte tenu des spécificités multiculturelles.



    « Depuis des siècles, Roumains, Magyars, Souabes, Ukrainiens et Juifs ont vécu ici ensemble. Nous affirmons quils ont construit ensemble lune des régions les plus importantes et les plus intéressantes dEurope centrale et de lEst. La forteresse de la ville était au carrefour de plusieurs routes dune importance particulière au Moyen Âge. Cest par là que le sel était transporté vers lOuest. Aujourdhui, Satu Mare est le pôle économique, social et culturel du comté, une ville dynamique, avec des bâtiments monumentaux, en différents styles, allant du néobaroque au style Sécession (Art nouveau). Lun des bâtiments les plus anciens de la ville, cest une forteresse, également appelée Vécsey, où lacte de paix entre les Habsbourg et ceux qui se sont rebellés contre eux en 1711 a été signé. À la suite de cet événement, les Souabes ont été colonisés sur ces terres, pendant 300 ans, et ils confèrent une couleur particulière à cet endroit. »



    Dans la ville de Satu Mare, vous remarquerez la Tour des sapeurs-pompiers, qui était le bâtiment le plus haut jusquen 1904, et qui est devenu un symbole de la ville pour les 100 dernières années. Les lieux de culte sont eux aussi particuliers. Pataki Csaba, président du Conseil départemental de Satu Mare, poursuit :



    « Dans la ville, il y a aussi une cathédrale importante, dont la construction a commencé en 1798, avec un autel en marbre de Carrare. La peinture de lautel a été réalisée voici 200 ans et elle représente lAscension. Ensuite, vous pouvez visiter la cathédrale catholique des Archanges Michel et Gabriel, bâtie au début du 20e siècle. A la même époque, une belle cathédrale orthodoxe a été construite, celle de la Dormition de la Vierge. Toutes ces églises ont été réhabilitées ces dernières années à laide de fonds européens. Nous avons également un bâtiment de style Sécession qui a reçu un prix spécial à lExposition universelle de Paris de 1905. Cétait lun des plus beaux bâtiments, qui abritait un hôtel et un casino au début du XXe siècle. Il est en rénovation maintenant. En outre, le Théâtre en pierre, comme on lappelle, est du 19e siècle et a récemment été rénové aussi avec des fonds européens. Cest même un joyau darchitecture. »



    A seulement 36 km de Satu Mare, la deuxième municipalité du comté, cest Carei. Pataki Csaba, président du Conseil départemental de Satu Mare, nous parle de ses attractions touristiques :



    « Nous avons un château qui a été construit, dans une première variante, pendant le règne du roi Mathias Corvin, puis il est entré en possession de la famille Károlyi, qui la remis à neuf au 17e siècle. Ce château a également été rénové avec des fonds européens et a plus de 50 000 visiteurs par an, ce qui est considérable même au niveau national en termes de tourisme culturel. Près de Carei, il y a le village de Căpleni, attesté au 12e siècle, où la famille Károlyi a créé sa crypte, dans léglise Saint Antoine de Padoue. Là, lenterrement est en sarcophages ; ils ont une broderie spéciale, en style baroque, préféré par la noblesse du Moyen Age. Nous avons une autre belle cité à Ardud, construite au 15e siècle. Malheureusement, une seule tour a été rénovée, également à laide de fonds européens. Maintenant, elle accueille deux expositions permanentes, et lafflux de touristes est important. »



    Nous continuons notre voyage et arrivons à la vallée de la rivière Someş. Là, il existe une véritable tradition de transformation des métaux précieux des monts Maramures. Nous nous arrêtons à Medieşu Aurit. Ecoutons notre interlocuteur, Pataki Csaba :



    « Nous avons ici le château Lónyai, qui est devenu une ruine après la Seconde Guerre mondiale, mais cest une construction imposante. Près de ce château, lon retrouve des traces des 2e et 4e siècles après J.-C. 104 fours daciques ont été conservés et le mode de vie des gens qui y vivaient il y a 2000 ans y est représenté. Puis, dans la vallée de la rivière Crasna, se trouve une église imposante, bâtie en style romantique précoce, en 1175, réhabilitée en partenariat par le Conseil départemental de Satu Mare lannée dernière. Nous avons réussi à préserver cet édifice dil y a 800 ans. Il convient aussi de remarquer le monastère spécial de Bixad, dans la partie montagneuse du comté. Dans ce département, nous avons des zones qui sont à 200 mètres en dessous du niveau de la mer et aussi des montagnes hautes de 1 200 mètres. Une autre attraction est à retrouver dans la région dOaş, cest le Musée du Pays dOaş. Cest là que des maisons traditionnelles des derniers siècles de lensemble du département de Satu Mare peuvent être visitées. Vous y trouverez également une église en bois, comme nos ancêtres avaient lhabitude de les construire voici 200-300 ans. »



    Cette année une nouvelle station touristique sera inaugurée dans le comté de Satu Mare : Luna Şes. Elle aura une piste de ski de 1 800 mètres de long, mais ce ne sera pas la seule attraction, dit Pataki Csaba, président du Conseil départemental de Satu Mare.



    « Elle part du pic Pietroasa, à une altitude de 1 200 mètres, et la différence de niveau est supérieure à 500 mètres. Cest donc une pente attrayante, dans une région pittoresque et vierge. Elle nest pas encombrée de constructions. Le terrain est situé à proximité dune réserve naturelle. Ainsi, nous souhaitons la promouvoir comme une station touristique ouverte toute lannée. Au cours des deux dernières années, nous avons également fait homologuer 12 itinéraires touristiques qui peuvent être parcourus à partir de la base de cette pente. Il y a des trajets qui peuvent aussi être empruntés par les familles avec de jeunes enfants, comme par des semi-professionnels, allant de 30 minutes à six, sept heures. En les parcourant, vous découvrirez de véritables monuments de la nature, comme le Sphinx de lOaş, une forme étrange de roche volcanique, située sur le sommet de Pietroasa. »



    Dans le comté de Satu Mare, vous trouverez également de nombreux centres avec des eaux thermales, reconnus à la fois pour la récupération médicale, mais aussi comme destinations de loisirs. Bonne visite ! (Trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Les maisons vertes en Roumanie

    Les maisons vertes en Roumanie

    Des bâtiments durables, réalisés sur la base des normes écologiques, caractérisées par un design moderne, bien isolés, non toxiques et avec un impact minimum sur l’environnement, voici quelques-unes des caractéristiques des maisons vertes, un concept qui commence à se développer en Roumanie également. Les grandes villes du monde ont déjà adopté ce modèle afin d’encourager l’heureuse coexistence entre la nature et les buildings récemment érigés ou encore dans le cas des édifices historiques. Le modèle des bâtiments verts est encouragé par les organisations qui délivrent les certificats attestant le degré d’efficacité énergétique ou encore le respect de la nature de nouveaux ensembles résidentiels.

    Selon « Build Green Roumanie », un organisme certifiant l’efficience énergétique des bâtiments verts, notre pays fait de mieux en mieux dans ce domaine. En effet, la plupart de nouveaux buildings de bureaux érigés à Bucarest ou à Cluj bénéficient de certificats BREEAM et LEED (attestant la qualité environnementale d’un bâtiment). Le secteur du bâtiment dans l’ensemble connaît en revanche une évolution à deux vitesses.

    Elena Raştei, activiste dans la protection de l’environnement nous précise: « Pour ce qui est des ensembles résidentiels, le modèle est arrivé récemment. L’une des premières entreprises de construction à avoir mis en œuvre le concept de résidences vertes, certifiées comme telles, est Studium Green de Cluj, dans un projet de 2012 qui n’a été finalisé qu’entre 2013 et 2014. A Bucarest, c’est en 2016 et 2017 que sont apparues les premières résidences certifiées. Pour ce qui est des bâtiments à destination commerciale, nous constatons en effet un pourcentage plus important de bâtiments certifiés, alors qu’on peut situer l’apparition des premiers bâtiments de ce type entre 2009 et 2010. On voit donc une évolution. Aussi, pour ce qui est des maisons d’habitation et des ensembles résidentiels, on constate un intérêt croissant des clients pour la qualité de l’air respiré à l’intérieur de la maison, pour la qualité de vie, pour la santé et l’environnement. Il ne s’agit pas tant des technologies que des solutions bioclimatiques à prendre en considération lors de la conception d’une maison. Cela vise d’accroître l’accès à la lumière naturelle, d’assurer la ventilation naturelle de l’air, d’éviter l’usage de peintures à base de composés organiques volatiles toxiques. Evidemment, la qualité de l’environnement intérieur d’une habitation dépend également de la qualité de l’isolation, de son étanchéité, pour éviter l’apparition des moisissures. Les matériaux utilisés jouent à cet égard un rôle primordial – quels matériaux, d’où viennent-ils, quel est leur degré de toxicité.»

    Aussi, certains bâtiments peuvent être entièrement recouverts de végétation. C’est ce que l’on appelle les jardins verticaux. Ces plantes ornent les murs, offrant de nombreux bénéfices tant esthétiques que du point de vue de la réduction du bruit, de l’amélioration de la qualité de l’air, assurent la fraîcheur et augment la bonne humeur des locataires. Dans un bâtiment vert, chaque appartement bénéficie d’une oasis de végétation, avec des systèmes centralisés d’irrigation et d’illumination, comme c’est le cas d’un nouvel ensemble résidentiel érigé à Bucarest, un bâtiment entièrement recouvert de végétation. Ici, les espaces verts sont distribués de telle manière que le moindre appartement dispose d’une jardinière généreuse, alors que les appartements plus grands ont même des terrasses vertes.

    Elena Raştei nous précise: « Lorsqu’on parle d’espaces verts nous avons deux types d’impact sur le terrain, en fonction du type de terrain, s’il s’agit d’un terrain vert ou d’un terrain désaffecté. Pour ce qui est du terrain désaffecté, on le revitalise, on le régénère, on le rend utile, alors que le terrain vert est, dans un premier moment du moins, détruit lorsqu’on commence à construire là-dessus. Donc, l’effet positif d’une construction verte est plus important quand elle est érigée sur un terrain désaffecté. Mais finalement, on peut avoir des espaces verts aussi sur le toit du bâtiment, sur ses terrasses. Cet espace vert peut être de deux types : intensif, lorsqu’il existe une épaisseur de minimum 30 cm de terre, et extensif, lorsque l’épaisseur est d’au moins 10 cm. Dans le premier cas, on peut planter des arbres, mais cela nécessite l’existence d’un système d’irrigation goutte à goutte et une structure renforcée du bâtiment. Alors que dans le cas de l’espace vert extensif, l’irrigation manuelle peut faire l’affaire si on privilégie des plantes locales, qui s’adaptent à l’environnement et qui ont besoin de moins d’eau. Par exemple, dans le cas du bâtiment « Central District », construit à Bucarest, on trouve un mixe d’espaces verts intensifs et extensifs. »

    L’automne passé, lors d’un concours international organisé à Londres, le Central District a été désigné, la construction résidentielle la plus performante de Roumanie. Par ailleurs, la Roumanie est perçue comme un pays pionnier en Europe dans le domaine des bâtiments verts. En effet, l’impôt perçu sur ce type de bâtiments a été réduit, et le système de l’hypothèque verte encourage les promoteurs immobiliers à investir dans des projets écologiques, alors que leurs clients peuvent bénéficier d’un crédit immobilier favorable. Aussi, même si les coûts de construction d’un immeuble vert sont de 20% supérieurs aux coûts d’une construction classique, le prix de vente d’un appartement situé dans une résidence verte est similaire à celui d’un appartement comparable situé dans une résidence classique. Mieux encore, les charges et l’entretien d’un appartement ou d’un immeuble vert sont bien moins coûteux que dans le cas d’un immeuble classique.

    Au niveau européen, la Roumanie se situe parmi les marchés en expansion par rapport au nombre de certificats verts délivrés. Si jusqu’en 2015, la Roumanie ne comptait pas plus de 200 bâtiments verts, actuellement on dénombre près de 6.000 bâtiments, dans 22 projets immobiliers distincts, et pour lesquels les certificats sont en cours d’être délivrés. Quant aux buildings commerciaux, on en dénombre 50 bénéficiant d’un certificat de type LEED et près de 80 autres bénéficiant d’un certificat BREEAM. Ces deux systèmes de classification des bâtiments verts, le premier américain, le second britannique, sont les plus usités sur le marché du bâtiment écologique en Roumanie. (Trad. Ionut Jugureanu)