Tag: bénévoles

  • Des centaines de réfugiés ukrainiens arrivent chaque jour dans la Gare du Nord

    Des centaines de réfugiés ukrainiens arrivent chaque jour dans la Gare du Nord

    Pendant que la guerre en Ukraine se poursuit, le nombre des ceux qui fuient le pays est à la hausse. La Roumanie a ouvert sa porte et ses frontières à tous ces gens désespérés, en situation vulnérable, qui cherchent à se mettre à l’abri, en laissant derrière eux un pays défiguré. Radio Roumanie Internationale est allée à la rencontre des réfugiés ukrainiens de la Gare du Nord, de Bucarest. Un reportage par Ioana Stancescu.

  • Soutien civique aux autorités dans la lutte contre la pandémie

    Soutien civique aux autorités dans la lutte contre la pandémie

    Les directions locales de santé publique, chargées du dépistage des cas de contamination et de la mise en quarantaine des personnes infectées par le nouveau coronavirus, continuent davoir du mal à faire face aux demandes de tests, au besoin de mener des enquêtes épidémiologiques ou dinformer la population. Cette situation sexplique entre autres par le manque de personnel. Cest pourquoi une organisation non gouvernementale a eu linitiative de venir en aide à la Direction de santé publique de Bucarest, en mettant en place un point de soutien et en prenant en charge une partie des appels téléphoniques des citoyens. La coordinatrice de ce centre dappels, Diana Voicu, sen souvient : « Lidée nous est venue l’été dernier. Au mois de juillet, nous nous sommes rendu compte du fait que le relâchement allait être bientôt suivi par une explosion de cas. Vers la fin de lété, on avait du mal à joindre par téléphone la Direction de santé publique, alors que le nombre de cas dinfection avait déjà commencé à augmenter. Cest pourquoi, à ce moment-là, nous avons annoncé publiquement notre intention de partager leffort de reprendre ces appels. Nous nous sommes appuyés sur lexpérience que Geeks for Democracy avait acquise pendant le confinement imposé au printemps, lorsque nous avions mis sur pied le projet “Aide aux courses à domicile”. Un projet dans lequel nous achetions de la nourriture, des produits de première nécessité et des médicaments pour les personnes qui ne pouvaient pas sortir de chez elles. Nous avons également ouvert un centre dappels et, comme nous avions déjà de lexpérience, nous avons proposé dy donner un coup de main. Malheureusement, notre initiative ne sest concrétisée que le 3 novembre. Ce nest quen octobre que le Service de télécommunications spéciales nous a fourni téléphones, ordinateurs, lignes dédiées et 30 postes dopérateurs, dans lespace mis à disposition par une autre ONG, Impact HUB de Bucarest. Depuis lors, le taux dappels répondus par la Direction de santé publique de la capitale a augmenté de 90%. »


    Depuis son ouverture, le centre de support fonctionne sur la base du bénévolat, de 8 h à 22 h, intervalle dans lequel les équipes se relaient. Actuellement, plus de 170 bénévoles y sont présents au moins trois heures, mais certains y restent même 6 heures, selon leurs emplois du temps respectifs, car, parmi les bénévoles, on retrouve aussi des salariés, des étudiants et des retraités.


    Comment cette aide a-t-elle été reçue ? Voici la réponse de Diana Voicu : « Les collègues de la DSP ont pu concentrer leurs efforts sur les équipes qui travaillent derrière les téléphones pour maintenir les choses sous contrôle, car cette direction est appelée à remplir beaucoup de rôles. Les équipes denquête épidémiologique ont elles aussi été renforcées. Nous avons maintenant une bonne collaboration. En plus, il y a de bons retours de leur part et surtout des personnes qui se sentent désormais écoutées. Beaucoup de gens apprécient le fait que quelquun soit à lécoute. Nous recevons des appels de personnes qui veulent se faire tester car elles ont des symptômes suspects. Certaines autres, placées en quarantaine pour être entrées en contact rapproché avec une personne dépistée positive, sollicitent une ambulance. Enfin, il y en a qui veulent connaître le résultat du test ou obtenir la décision disolement qui, entre autres, est une condition pour loctroi dun arrêt maladie. Ou bien, sils sont déjà en quarantaine, ils souhaitent savoir quoi faire sils doivent voyager ou en cas durgence dentaire. En conséquence, nous recevons plusieurs centaines dappels par jour, allant de 500 à 800. »


    Les personnes qui sadressent à la Direction de santé publique de Bucarest et dont les appels sont repris par les bénévoles du centre de soutien ouvert par Geeks for Democracy reçoivent les informations requises. Elles sont par la suite dirigées vers le personnel qui peut les aider concrètement. De plus, Geeks for Democracy a développé une application gratuite pour enregistrer toutes les demandes auprès de la Direction de santé publique. Les formulaires type de requête reçoivent un numéro denregistrement et sont envoyées, pour traitement, à la Direction de santé publique. Lapplication permet à cette dernière de cocher les cases indiquant si oui ou non une suite a été donnée à la demande, information à laquelle le signataire du formulaire a lui aussi accès. Le travail au centre dappels procure à certains bénévoles non seulement la satisfaction de pouvoir aider les autres, mais aussi loccasion de se soumettre à un exercice de patience et de tact. Alexandra Turcu étudie lingénierie du logiciel aux Pays-Bas et fait partie de ces bénévoles. Pendant cette période de crise sanitaire, où les cours se déroulent en ligne, elle a décidé de rentrer en Roumanie. Elle est maintenant coordinatrice des écoutants bénévoles qui travaillent de 8 h à 14h. Voici ce quelle a répondu à la question de savoir pourquoi elle avait fait ce choix : « Jai choisi de faire du bénévolat car beaucoup de mes connaissances mont raconté quelles avaient appelé la Direction de santé publique et que personne ne leur avait répondu. Et puis, je fais du bénévolat dès lâge de 15-16 ans. Chaque fois que je peux aider quelquun, je le fais de tout mon cœur. Je pense aussi au fait quen plus dêtre aux prises avec cette maladie, les gens sont également confrontés à la bureaucratie. »


    Quels sont les problèmes les plus courants dont les gens souhaitent discuter lorsquils appellent la Direction de santé publique ? Alexandra Turcu : « Actuellement, le plus gros problème, ce sont les décisions de mise en quarantaine. Beaucoup de gens ne peuvent pas bénéficier de l’arrêt maladie ou ne touchent pas largent auquel ils ont droit dans cette situation. Et cela leur fait peur, car ils doivent rembourser des crédits et quils ont des enfants à charge. En plus, les vacances dhiver approchent. Tout cela les désespère. Nous tentons de les calmer et de les aider en leur fournissant des renseignements. Les premiers jours de mon bénévolat ici, je nentendais que des remerciements. Les gens étaient heureux de trouver au bout du fil quelquun qui les écoute et qui soit en empathie avec eux. Ils étaient très heureux davoir un retour et de pouvoir sinformer sur telle ou telle situation. Il y a aussi des appelants irrités ou mécontents, mais, à la fin de lappel, ils retrouvent leur sourire. »


    Pour que de plus en plus de personnes aient le sourire aux lèvres pendant cette période sombre, il faudrait davantage de centres de soutien dans dautres villes aussi, affirment les représentants de lassociation Geeks for Democracry. Cette décision dépend aussi bien de la manière dont sont gérées les Directions locales de santé publique que de la disponibilité des personnes en bonne santé à se porter volontaires. (Trad. Mariana Tudose)

  • Alina Cicani

    Alina Cicani

    Nous sommes en guerre, a affirmé récemment le président de la France, Emmanuel Macron, en appelant ses compatriotes à la mobilisation générale. Alina Cicani est Roumaine et habite Paris. Connue au grand public pour son film documentaire « La Roumanie d’une dictature à l’autre », diffusé sur la chaîne française de télévision, Public Sénat, Alina a décidé de se mobiliser pour aider son pays d’origine. Confinée chez elle depuis quelques semaines déjà, avec deux enfants en bas âge qui redécouvrent leurs boîtes Lego, un chat et des projets à dérouler, Alina Cicani a décidé de se batailler pour donner un coup de main au système médical de son pays natal. Un système dont les failles n’arrêtent pas de faire peur. A l’heure où l’on parle, les hôpitaux et les médecins de Roumanie manquent d’équipements nécessaires censés leur permettre une prise en charge correcte des malades. Et le nombre de cas d’infection augmente. La situation la plus grave s’enregistre à Suceava où l’entrepreneur Stefan Mandachi a mis en place une collecte de fonds sur le site www1cm.ro. On a téléphoné à Alina Cicani pour apprendre comment la solidarité roumaine fonctionne-t-elle au-delà des frontières et par quels moyens a-t-elle décidé d’aider ses co-nationaux. Une interview d’Ioana Stăncescu.



  • Le travail avec les jeunes en Roumanie

    Le travail avec les jeunes en Roumanie

    « Nous avons besoin d’un plus grand nombre de conseillers en insertion sociale et professionnelle pour aider les jeunes des communautés à mettre en valeur leur potentiel, à s’intégrer à la société, à interagir avec d’autres jeunes, à mieux se connaître. J’ai constaté que bien souvent, les jeunes ne savent pas très bien ce qu’ils peuvent faire dans la société, à quelles institutions ou ONGs ils peuvent s’adresser pour faire un travail gratifiant pour eux-mêmes et s’épanouir » – affirme Mihai Dragoş, président du Conseil de la Jeunesse de Roumanie. Très peu de jeunes ont entendu parler des conseillers en insertion sociale et professionnelle, une occupation réglementée et intégrée à la Liste des métiers et professions de Roumanie à peine en 2012.

    Spécialiste des questions de jeunesse et manager de la compagnie « Schultz Consulting Roumanie », initiatrice du projet, Marius Donţu a fait partie de l’équipe qui a rédigé la fiche métier. Son but était de professionnaliser cette nouvelle profession, car – affirmait-t-il – « tout le monde s’occupait de la jeunesse et tous ceux qui le faisaient se déclaraient spécialistes de ce domaine ». Marius Donţu : « Au début, le nombre d’éléments occupationnels que nous avons établis était trop grand. Nous nous sommes dit que nous ne devions pas faire des conseillers en insertion sociale et professionnelle des surhommes et nous avons fait un tri, gardant quatre compétences spécifiques. La première est la capacité d’informer les jeunes – pour pouvoir les renseigner sur les différentes activités et bénéfices, sur leurs droits ou sur les opportunités qui peuvent se présenter. Deuxième compétence : établir les normes de développement personnel et professionnel, ce qui veut dire que cette personne doit parler aux jeunes et les aider à trouver leur voie professionnelle et personnelle. Troisième compétence : soutenir le processus d’éducation informelle parmi les jeunes – activités grâce auxquelles ils puissent apprendre à résoudre leurs problèmes, à prendre leurs propres décisions, à s’engager, à être actifs. Enfin, la quatrième compétence est le développement de la coopération au sein de la communauté, ce qui veut dire qu’à partir des problèmes qu’ils identifient dans les groupes des jeunes, les conseillers en insertion sociale et professionnelle doivent proposer différents types de services et d’interventions. »

    Le conseiller en insertion sociale et professionnelle peut être embauché par des ONGs menant des activités destinées aux jeunes. C’est la cas de l’Association « Curba de Cultură » créée à Izvoarele, dans le comté de Prahova, qui s’occupe strictement des jeunes du milieu rural. Cette association a embauché deux conseillers en insertion sociale et professionnelle. Quand il s’agit des principales difficultés auxquelles l’ONG est confrontée du point de vue législatif, son président, Cosmin Catană, préfère y voir des opportunités. « L’opportunité se présente de faire figurer le métier de conseiller en insertion sociale et professionnelle dans la Loi sur les jeunes. Un projet de loi a été élaboré qui définit entre autres l’activité des jeunes, le centre de jeunesse, le conseiller en insertion sociale et professionnelle. Nous avons ainsi l’occasion de clarifier un peu le contexte du travail avec les jeunes en Roumanie en 2018 et de le rapprocher des réalités d’autres Etats européens ayant une tradition en la matière.

    Bien qu’en Roumanie on fasse un travail de bonne qualité avec les jeunes, ici ce travail n’est pas socialement validé et très peu de gens savent en quoi il consiste. L’introduction de ces concepts au niveau législatif changerait beaucoup la donne. D’autant plus que la plupart des conseillers en insertion sociale et professionnelle, même ceux qui travaillent pour le ministère de la Jeunesse et du Sport, ont le statut de bénévoles. C’est pourquoi, aux termes du projet de loi qui doit être soumis au Parlement, les municipalités – notamment des grandes villes – et les Centres de jeunesse accrédités devront embaucher des conseillers. Les possibilités d’embauche accroîtront l’intérêt pour cette profession. Mihai Dragoş : « Malheureusement, même si cela arrive dans certaines localités, en général les municipalités ne disposent pas de conseillers rémunérés pour ce travail et n’organisent pas régulièrement des activités destinées aux jeunes. La ville de Baia Mare, capitale de la jeunesse de Roumanie à partir du 2 mai prochain, est un bon exemple. Par cette candidature, cette municipalité de l’extrême nord du pays s’est engagée à embaucher 10 conseillers en insertion sociale et professionnelle. Nous espérons que cela apportera des résultats importants dans les communautés pour lesquelles ces conseillers travailleront et que cet exemple sera suivi par d’autres municipalités. »

    La Roumanie a besoin de conseillers en insertion sociale et professionnelle, notamment en milieu rural, où vit 47% de la population du pays – avertit Cosmin Catană. « En milieu rural, pour la plupart des jeunes, les écoles se trouvent loin de leur maison, leurs activités se limitent à celles domestiques ou à celles des maisons de la culture et des centres culturels. Les jeunes n’ont pas l’opportunité de se rencontrer, de travailler ensemble et de se proposer de réaliser des choses ensemble; ils le feront petit à petit, guidés par des conseillers spécialisés. »

    Depuis sa réglementation en 2012, la profession de conseiller a gagné du terrain en Roumanie, notamment grâce aux ONGs. Marius Donţu explique : « Les ONGs accueillent des gens qui viennent pour une formation pour compléter ou améliorer leurs compétences. Et j’ai remarqué une chose qui m’a surpris et réjoui : parmi ces gens, il y a des parents – des avocats, des notaires, donc des personnes ayant un certain statut social – qui s’y rendent pour apprendre à communiquer de manière plus efficace avec leurs enfants arrivés à l’âge de l’adolescence. » (Trad. : Dominique)

  • Soins dentaires pour les enfants du milieu rural

    Soins dentaires pour les enfants du milieu rural

    C’est ce qu’a constaté l’association humanitaire roumaine Mercy Charity Boutique. Cette véritable boutique aux bonnes actions se propose de multiplier les sourires des enfants malades. Facile à dire, difficile à faire… notamment s’il s’agit d’enfants touchés de troubles oncologiques pour lesquels la santé dentaire est vitale. Soigner les enfants du milieu rural – c’est encore plus difficile. Aucun cabinet dentaire public n’existe plus dans la campagne roumaine, dans les conditions où, sur l’ensemble du pays, plus de 75% des enfants âgés de 6 à 11 ans ont des caries affectant leurs dents temporaires.

    C’est justement la raison pour laquelle les fondatrices de l’association Mercy Charity Boutique, Alina Ţiplea et Daniela Staicu, se sont proposé de compenser l’absence des cabinets de stomatologue fixes par des cabinets mobiles. Elles ont transformé une fourgonnette en cabinet dentaire.

    Une fourgonnette transformée en cabinet dentaire parcourt les villages de Roumanie.

    Alina Ţiplea nous donne plus de détails : « Le projet a démarré en 2014, très timidement. Les enfants de l’Institut oncologique étaient emmenés chez un dentiste partenaire dans un autre quartier de Bucarest. L’année dernière nous avons mis sur pied ce cabinet mobile. Nous avons trouvé cette solution justement parce qu’il est très difficile de faire sortir ces enfants de l’hôpital, alors que les consultations chez le dentiste sont vitales pour eux. Nous avons donc voulu leur venir en aide. Par ailleurs, nous avons imaginé plusieurs projets éducationnels en milieu rural, où il y a un besoin profond de services médicaux et notamment de traitements dentaires. Ainsi est née l’idée d’un cabinet mobile : un véhicule doté de tout ce qu’un cabinet de dentiste possède à l’intérieur. »

    Depuis sa création, la fourgonnette de Mercy Charity Boutique parcourt la Roumanie du nord au sud et de l’est à l’ouest. L’occasion de constater que sur l’ensemble du pays il existe plus de cabinets médicaux sur le papier qu’en réalité. En même temps, sur place, on trouve souvent un point de travail où personne ne travaille en fait. Et comme les communautés rurales sont le plus souvent très pauvres, les gens ne se permettent même pas de se rendre au cabinet médical le plus proche, sis à plusieurs km de distance.

    Daniela Staicu explique en détail la situation sur le terrain : « Dans les villages, les établissements scolaires ne disposent pas de cabinets médicaux, souvent parce que les écoles elles-mêmes ne disposent que de deux salles. Là où un cabinet médical existe, il n’y a plus de stomatologue, parce que les soins coûtent trop cher. Alors, soit les dentistes ne sont plus motivés de travailler à la campagne, soit les gens ne se permettent pas de tels soins. Là où il y a quand même un dentiste, l’argent pose toujours problème. Il existe aussi un programme national qui permet aux enfants mineurs de bénéficier d’interventions dentaires gratuites, mais à condition que le dentiste en question signe un contrat avec la Caisse nationale ou départementale d’assurance maladie. Autrement, il ne peut pas se faire rembourser les soins et c’est aux parents de les couvrir. »

    L’absence de soins médicaux est doublée par l’absence d’une éducation sanitaire.

    Daniela Staicu explique: « La plupart des gens n’ont même pas de brosse à dents, ni de dentifrice, alors qu’il faudrait changer sa brosse tous les trois mois. A notre avis, il faudrait en début d’année scolaire offrir aux enfants une brosse et un dentifrice à l’école, surtout en milieu rural où les revenus sont très bas. Personnellement, je n’ai jamais vu tant de caries dentaires à un âge si tendre ou bien des enfants aux dents manquantes à 8 ou 9 ans. Sans plus parler des anomalies dentaires et des cas qui nécessitent des interventions chirurgicales. Pire encore, personne n’examine ces enfants, personne ne les met en garde, personne ne leur explique combien c’est grave et personne ne facilite leur accès aux soins médicaux élémentaires. »

    Un projet possible grâce aux dentistes bénévoles

    Combler ce déficit immense est donc la mission des dentistes volontaires de Mercy Charity Boutique. Qui sont-ils ? Alina Ţiplea répond : « Ce sont surtout des médecins bénévoles de Bucarest. Et nous avons été contactés aussi par des médecins d’autres villes à travers le pays. Ainsi, il est plus facile pour les dentistes de rester en contact avec les gens des villages avoisinant leur ville et de s’occuper, par exemple, des enfants qui nécessitent des soins sur le long terme. Nous préparons aussi un deuxième cabinet mobile pour couvrir une zone encore plus large. Nous sommes soutenus par plusieurs sponsors et par des personnes physiques. Les dentistes sont des bénévoles et nous mettons à leur disposition tout ce dont ils ont besoin pour faire leur travail.»

    Equipement médical, véhicules, contrôles techniques, essence … tout cela nécessite beaucoup d’argent. C’est pourquoi Alina Ţiplea et Daniela Staicu n’épargneront aucun effort pour continuer à collecter des dons et à faire des pétitions pour que de plus en plus de cabinets dentaires mobiles commencent à sillonner le pays. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Les héros sont parmi nous

    Les héros sont parmi nous

    Le bénévolat est peut-être la forme dengagement la plus noble. Partout et à tout moment, quelquun peut se trouver en danger et avoir besoin de secours. Dans une telle situation, chacun dentre nous peut lui venir en aide. Or, comme chaque seconde peut faire la différence entre la vie et la mort, pour les employés du SAMU (Services daide médicale durgence), le travail est une perpétuelle course contre la montre. Cest ce qui a fait naître le programme : Un héros se cache dans chacun de vous. Nécessité ou simple désir dune grande âme daider ses semblables ? Cest à linitiateur de ce programme, le docteur Cristian Grasu, de nous le dire : « Je dois reconnaître que le programme est né, avant tout, dune nécessité, pourtant nous sommes arrivés graduellement à une très grande implication émotionnelle et affective. Au début, nous devions trouver une solution pour suppléer au manque de personnel à Bucarest et dans le comté dIlfov, qui entoure la capitale. A lépoque, nous ne pouvions embaucher une personne que lorsque sept autres quittaient le Service. La seule solution était davoir recours à des bénévoles, car les règlements étaient très clairs: à Bucarest nous devions arriver en moins dun quart dheure après lappel et dans le comté dIlfov dans 20 minutes tout au plus. Les ressources humaines étaient insuffisantes pour assurer une telle performance dans 90% des cas. Nous navions donc pas le choix. »



    Comment ce programme fonctionne-t-il et comment les bénévoles sont-ils alertés ? Cristian Grasu : « Le mécanisme est très simple. Le centre dappels des services dambulance dispose dune interface entre le système de gestion des urgences et lapplication « Un héros se cache dans chacun de vous ». Au moment où un appel arrive dun lieu public et quil sagit dune grande urgence médicale (code jaune ou code rouge), par lintermédiaire de linterface, linformation est envoyée vers lapplication, qui cherche un bénévole disponible dans un rayon de 1000 mètres autour de la victime. Les bénévoles en question reçoivent une information leur signalant le cas respectif. Ensuite, tout se déroule de manière démocratique et bénévole. Les bénévoles ont une formation, ils savent ce quils doivent faire, et cest à eux de décider dintervenir ou pas. »



    Depuis le lancement, il y a 4 ans, du programme Un héros se cache dans chacun de vous, plus de 5 mille contrats de bénévolat ont été signés. Les chances quune personne bénéficie au plus vite de laide dun de ces bénévoles sont dautant plus grandes que le nombre des bénévoles impliqués est important. De quoi ce programme a-t-il encore besoin pour pouvoir être mis en œuvre au niveau national ? En fait, de très peu de choses.



    Un accord de partenariat a été signé avec le Service de télécommunications spéciales, avec la Direction dappel unique 112, pour que lon puisse disposer des informations nécessaires sur lensemble du pays ; les équipements nécessaires ont déjà été achetés avec des fonds provenant de la Société de secours, à savoir deux serveurs et tout ce quil faut pour assurer les conditions de sécurité imposées par le Service de télécommunications spéciales. A présent, on a encore besoin de fonds pour mettre à jour lapplication, afin quelle corresponde au niveau actuel des systèmes dopération Androïd et IOS. Quelle est lhistoire qui a le plus impressionné le docteur Cristian Grasu ? « Lun des événements qui mont touché le plus a été une rencontre qui a eu lieu il y a deux ans lors de la Conférence nationale de médecine durgence déroulée à Poiana Braşov. Un bénévole du programme « Un héros se cache dans chacun de vous », Mihai Moldoveanu, y a rencontré un homme dune cinquantaine dannées dont il avait sauvé la vie dans des conditions dramatiques. Mihai lavait trouvé en arrêt cardiaque, il a procédé aux manœuvres de réanimation, en attendant larrivée des secours professionnels. Ses manœuvres ont réussi, le cœur de lhomme sest remis à battre. Et donc, il y a deux ans, à Poiana Braşov, les deux hommes se sont rencontrés de nouveau, face à face, et un lien damitié sest tissé entre eux pour la vie. Souvent, le programme « Un héros se cache dans chacun de vous » change des destinées. »



    On peut donner beaucoup dexemples de personnes dont ce programme a changé la vie. Certains dentre elles ont quitté leur professions, leur domaine dactivité, elles se sont inscrites à des écoles dinfirmières ou à la Faculté de médecine, pour faire ce qui les intéresse vraiment et travailler dans un domaine où ils se sentent utiles. Le bénévole Alexandru Andraşi, coordinateur du Département de bénévolat de la Société de secours de Bucarest, nous a fait partager une de ses expériences de héros : « Je suis descendu à la station de métro Universitate. Une personne était tombée sur le quai et beaucoup de gens sétaient rassemblés autour delle. Je suis allé la voir, jai estimé quelle était en arrêt cardio-respiratoire. Jai vite entamé les manœuvres prévues dans ce cas, jai appelé le numéro durgence 112. Entre temps, léquipage du SAMU est arrivé et le cas ma également été signalé sur mon portable. »



    En effet, chaque seconde peut faire la différence entre la vie et la mort et le chemin le plus court vers une personne en danger passe souvent par un de ces héros anonymes. (Aut. : Iulia Opran; Aut.: Dominique)

  • Bénévole pour aider les réfugiés (II)

    Bénévole pour aider les réfugiés (II)



    Nous continuons aujourdhui la discussion avec Larisa Marcu, 29 ans, qui nous fait part de son expérience en tant que bénévole qui a aidé les réfugiés arrivant sur lîle de Lesbos en Grèce. Très impressionnée par tout ce quelle avait lu dans la presse à propos de la crise migratoire, Larisa Marcu a voulu voir de ses propres yeux de quoi il sagissait concrètement, mais aussi et surtout elle a voulu donner un coup de main.





    Il y a deux semaines, elle nous parlait de son voyage, de son activité aux côtés de léquipe médicale de Lesbos et elle nous faisait part de ses premières impressions sur place, sans oublier de mentionner quelques-unes des histoires des réfugiés qui lon le plus touchée. Aujourdhui nous invitons Larisa à nous faire part de ses conclusions suite à ce voyage.











    Notons avant quun premier groupe de réfugiés provenant de camps de Grèce et dItalie doit arriver en Roumanie début mars, suite à une répartition par le biais du mécanisme de lUE des quotas obligatoires de répartition. Ils seront logés à Galati, dans lest du pays. En 2016 et 2017, la Roumanie devrait recevoir au moins 4180 réfugiés. A lheure actuelle, six centres dhébergement pour les réfugiés et les demandeurs dasile ont été aménagés en Roumanie, mais leur capacité et largement inférieure au nombre total de 6200 immigrants que la Roumanie devrait accueillir dans les années à suivre. Selon les chiffres du service dimmigrations, la capacité des centres daccueil est de seulement 1500 personnes.





  • Bénévole pour aider les réfugiés (I)

    Bénévole pour aider les réfugiés (I)

    Dès le
    début de la crise des migrants, les Roumains ont été plutôt réservés, beaucoup
    ont préféré garder leur distance et se sont contentés de lire les articles de
    presse au sujet des immigrés. D’autres n’ont pas hésité à exprimer leur
    réticence à l’égard de l’accueil des migrants. Mais il y a aussi une autre
    catégorie de gens, et de jeunes notamment: ceux qui ont voulu voir de leurs
    propres yeux ce qui se passe et plus encore ceux qui ont voulu absolument
    donner un coup de main. Parmi eux, Larisa Marcu, 29 ans. En novembre 2015 elle
    s’est rendue en Grèce sur l’île de Lesbos pour aider les autorités locales à
    accueillir les migrants venant en si grand nombre depuis la Turquie. Voici son témoignage.





  • Ensemble pour la santé rurale

    Ensemble pour la santé rurale

    La Société des étudiants en médecine de Bucarest (SSMB), en partenariat avec le Collège des médecins de Roumanie et l’Université de médecine et de pharmacie « Carol Davila » organisent chaque mois des caravanes de santé dans les zones rurales défavorisées. Douze étudiants en médecine, avec des médecins et des internes font des examens cliniques, des échographies et des analyses à la population vivant dans des villages.



    Elena Sburlan, membre de la Société des étudiants en médecine et coordinatrice du projet « Ensemble pour la santé rurale », raconte comment cette aventure a commencé: «Ensemble pour la santé rurale est un projet de santé publique, lancé en avril 2011. Depuis lors, nous avons organisé 18 éditions, avons reçu 2500 patients adultes et un millier d’enfants. C’est avec ces éditions successives que nous avons grandi peu à peu. Actuellement, 200 à 250 patients viennent nous consulter lors de chaque édition. Avant, nous organisions la caravane à des intervalles plus rares, mais maintenant nous arrivons à organiser une ou deux éditions par mois, qui durent de 2 à 5 jours. C’est d’habitude le week-end, parce que les médecins sont alors libres ; la plupart des fois nous allons le matin et terminons le soir, ce qui fait effectivement une centaine de patients par jour et le lendemain — de même ».



    Au début, l’Association des communes de Roumanie indiquait aux étudiants volontaires les lieux défavorisés. Maintenant, les destinations sont établies suivant les informations reçues des maires et des médecins généralistes où les médecins spécialistes passent peu ou pas: « Il y a des médecins généralistes qui exercent dans 3-4 villages, ils sont à 10 km du village en question, ils y vont une seule fois par mois ou deux, tout au plus. C’est difficile. Nous nous mettons en contact avec le maire, c’est lui qui s’occupe des programmations en général. Quand nous arrivons sur place, les gens se sont déjà inscrits sur la liste et on commence les consultations à 8 h du matin ».



    On commence par les prises de sang pour les analyses, on continue par l’examen clinique, effectué par les étudiants, a précisé Elena Sburlan : «Nous avons une fiche d’observation que nous respectons et, suivant la pathologie dépistée, on les envoie vers des médecins de différentes spécialités, où ils sont attendus : gynécologie, dermatologie, échographie, cardiologie. Nous avons besoin de rhumatologues. Les cardiologues nous accompagnent à chaque fois. Nous avons un écho-cardiographe, nous faisons des électrocardiogrammes en deux exemplaires à tous les patients. Ils gardent une copie. Les échographies, ce sont les médecins avec des compétences en la matière qui les font, même s’ils ont d’autres spécialités. Pour les spécialités Dermatologie et Gynécologie, des médecins internes nous accompagnent. Le PAPS est effectué gratuitement, avec le soutien de l’Hôpital militaire. Les résultats sont envoyés à la mairie. Ce qui m’a vraiment impressionnée, c’est que nous avons déjà trouvé des femmes ayant des lésions dysplasiques et pour lesquelles un traitement a été institué avec le soutien des municipalités. »



    50 médecins et 100 bénévoles assurent par tournus la fonctionnalité des caravanes.

    C’est une compagnie pharmaceutique qui sponsorise le projet, en fournissant l’argent nécessaire à l’acquisition des consommables, soit environ 80 millions de lei pour chaque sortie de Bucarest.



    Voyons maintenant les impressions d’Elena sur sa participation à la première caravane: «J’en suis tombée amoureuse. Je me suis rendu compte de ce qu’aider les autres veut dire et du fait que l’important c’est de pouvoir le faire. J’ai senti la bonté des gens et quelle importance ils attachent à cette consultation. Car il y en a qui n’ont plus consulté un médecin depuis une dizaine, voire une vingtaine d’années, même s’ils ont des ennuis de santé. Certaines choses m’ont interpellée. Par exemple, lors d’une échographie de routine, j’ai vu bouger deux petites mains. Quelle ne fut pas la surprise de la future mère qui ignorait sa grossesse! C’est bon de constater, en fin de journée, que le temps est passé sans que l’on s’en aperçoive. A la fin, on a toute une base de données des patients, comportant les constats de la consultation et les résultats des différents examens médicaux. Les patients reçoivent un bulletin de santé et sont dirigés vers des médecins spécialistes. Nous ne pouvons donc que leur offrir un point de départ.»



    Adelina Toma, vice-présidente de la Société des étudiants en médecine de Bucarest (SSMB), affirme que le Delta du Danube a été l’endroit le plus impressionnant de tous ceux où la caravane a fait halte.



    Les habitants de ces contrées sont obligés de faire environ 7 heures de trajet pour arriver à l’hôpital le plus proche: «Nous-mêmes, c’est-à-dire l’équipe de la caravane, nous y sommes arrivés en traversant une partie du fleuve en canot. Facile donc de comprendre qu’à cet endroit il n’y a pas de service ambulancier. En plus, en hiver, lorsque le Danube gèle, l’accès aux soins de santé devient presque impossible».



    Les étudiants souhaitent doter la caravane d’un échographe performant pour pouvoir réaliser des échographies mammaires et thyroïdiennes. Ils sont prêts à travailler pour l’argent nécessaire à une telle acquisition, affirme Elena Sburlan. «Pour l’instant, nous réalisons des échographies abdominales, mais, de notre point de vue, l’examen médical serait plus poussé si l’on bénéficiait d’un échographe. Et nous allons travailler pour en avoir un. Nous envisageons d’amasser de l’argent. Nous envoyons des mails et cherchons des sponsors. Un échographe coûte dans les 15.000 euros. C’est vrai que par le passé nous avons reçu des aides financières de la part des compagnies pharmaceutiques ou des particuliers, mais les sommes engrangées n’ont jamais suffi pour accomplir ce rêve».



    Il ne faut pas de grosses donations de la part d’une seule personne, mais un nombre suffisamment grand de petites contributions individuelles pour organiser plus souvent de telles caravanes et acheter l’échographe dont les habitants des zones défavorisées ont tant besoin. Quant à nous, nous sommes persuadés qu’ils parviendront à matérialiser ce souhait….(trad.: Ligia Mihaiescu, Mariana Tudose)