Tag: Bratianu

  • Le domaine de la famille Bratianu à Florica

    Le domaine de la famille Bratianu à Florica

    Il s’agit de l’importante famille Brătianu, dont deux générations ont activement participé à la création de l’Etat roumain moderne. Ion C Brătianu et son frère Dumitru ont fait partie de la génération des révolutionnaires de 1848 et auteurs de l’Union des principautés de Moldavie et de Valachie en 1859 alors que leurs fils respectifs – Ion IC, Dinu et Vintilă – ont vécu et réalisé un autre moment phare de l’histoire de la Roumanie : l’Union de 1918 et la création de la Grande Roumanie. L’historien Narcis-Dorin Ion a étudié le domaine de Florica : sa mise en place, ses moments de gloire, son déclin à l’époque communiste et son renouveau dans les années 1970 et sa restauration complète après 1989. Ce fut Dincă Brătianu, le père du grand politicien roumain Ion C Brătianu, qui a fondé le domaine. Héritier des propriétés de Florica et de Sâmbureşti, Ion C Brătianu a acheté aussi les vignes avoisinantes de Floreasca, qu’il soignera et exploitera jusqu’à sa mort. Narcis-Dorin Ion : « Ion C Brătianu construira une première maison à Florica en 1858, que son petit-fils, le poète Ion Pillat, évoquera ainsi en 1943 : « sur l’ancien cellier et cave à vin des vignes dont Dincă Brătianu était le propriétaire, son fils, Ion C Brătianu a fait bâtir une maison de vigneron à deux étages et avec une terrasse ouverte à l’époque. Le pavillon du jardin est resté rouge jusqu’à la mort du senior. Cette maison de Florica, très vieille, dans laquelle moi même j’ai passé une partie de mon enfance, avait un charme patriarcal que rien n’a pu effacer de mon âme. »

    Au début, la maison était une modeste demeure, érigée au milieu des vignes. À travers le temps, Ion C Brătianu a transformé la maison à trois pièces et une cave à vin en un manoir à étage et terrasse ouverte. En août 1865, la maison de Florica avait dix pièces, mais Brătianu savait parfaitement que cette demeure n’assurait point tout le confort nécessaire à sa nombreuse famille établie à Bucarest. Une gare était inaugurée à Florica en 1887 pour rendre encore plus facile l’accès depuis Bucarest. C’est Narcis-Dorin Ion qui décrit la maison transformée par les époux Pia et Ion C Brătianu.« Dans une lettre de 1871 à son épouse Pia, Brătianu décrivait la demeure par les mots suivants : « Je me suis assis dans le petit salon, les salles me semblent grandes. Mais quand je contemple le grand salon, j’ai l’impression de me trouver dans les grands palais allemands, qui, étant vides, me semblaient les plus spacieux que j’ai jamais vus. » »

    Durant ses brèves vacances à Florica, Brătianu aimait rester seul avec ses pensées et sa passion pour les vignes et les animaux. En 1869, Brătianu écrivait à son épouse que cet endroit avait « la douceur d’un foyer, puisque ce n’est qu’ici que je me sens comme chez nous. A Bucarest, avec toutes les facilités, j’ai l’impression d’habiter dans un bon hôtel, sans plus. » Tout au long de sa vie, la maison a eu un style sobre, imposé par ses goûts simples. Ce n’est que très difficilement, vers la fin de sa vie, que Brătianu a été convaincu par son fils Ionel, ingénieur passionné du bâtiment, d’opérer quelques transformations. Narcis-Dorin Ion : « Les grandes modifications apparaitront durant les années 1905-1912 et 1924-1925, d’après les plans de l’architecte Petre Antonescu. Nous remarquons aujourd’hui encore les bibliothèques du manoir, qui impressionnent tout visiteur par leurs riches décorations. Les débuts de la bibliothèque de Florica sont étroitement liés à Ion C Brătianu, qui a acheté les premiers livres à Paris. Et ce fut également le senior qui a compilé le premier catalogue de cette vaste bibliothèque qui contenait aussi des volumes ayant appartenu à ses amis politiques C. A. Rosetti, Cezar Bolliac, Alexandru Papiu-Ilarian et à son frère Dumitru Brătianu. »

    Ion C. Brătianu a également aménagé un parc qu’il avait appelé « Les jardins de Sémiramis », puisque planter des arbres était une autre de ses grandes passions. Hormis la maison, le vignoble et le parc, il a aussi fondé une ferme agricole et fait construire une église. Ce fut dans ce lieu de culte qu’il allait être enterré en 1891, aux côtés de son premier enfant, Florica, une fille décédée à l’âge de 3 ans seulement. Quatre des huit enfants des époux Bratianu – Sabina, Maria, Vintilă et Tatiana – se sont mariés sur ce domaine. Le lieu a été visité par de nombreuses personnalités de l’époque, y compris par le roi Carol Ier, accompagné par son épouse, la reine Elisabeth, et par le prince héritier, le futur roi Ferdinand Ier. Narcis-Dorin Ion raconte aussi comment les enfants de la famille Brătianu ont préservé l’héritage de leur père : « La modestie de la vie privée de l’homme politique le plus important de la seconde moitié du 19e siècle est illustrée par sa chambre et par la chambre de son épouse, préservées intactes aussi après l’ample restauration et extension du manoir initiées par Ionel Brătianu. Vu que le fils aîné de la famille était passionné d’histoire, ces deux pièces avaient déjà une valeur à part, étant présentées aux visiteurs comme des salles de musée, et les contemporains appréciaient ces visites. « La chambre de papa était intacte, comme un monument historique. Dans l’armoire se trouvaient ses derniers vêtements, son uniforme militaire et la robe de mariée de maman. La salle de bain, tellement primitive, était inchangée. Le culte d’Ionel pour papa était immuable. », se rappelait aussi la fille de Ion C Brătianu, Sabina Cantacuzène »

    Le domaine de Florica a aujourd’hui une importance particulière, étant plus qu’une destination touristique, une incursion dans l’histoire de la Roumanie.

  • Ion C. Brătianu 200

    Ion C. Brătianu 200

    Toute nation a pour ainsi dire ses pères fondateurs, ses grands hommes, qui ont marqué de leur empreinte indélébile les débuts et les moments charnières de son histoire. Ces hommes qui ont pris les meilleures décisions pour leur nation à des moments particuliers, grâce à leur courage, à leur sang-froid, à leur patriotisme. Un tel père fondateur a été pour la Roumanie moderne, au 19e siècle, Ion Constantin Brătianu, présent et pesant de tout son poids lors de grands moments qui ont marqué les débuts de l’Etat roumain moderne.

    Né le 2 juin 1821, à Ștefănești, à 100 Km au nord-ouest de Bucarest, dans une famille de propriétaires terriens valaques, il va d’abord s’enrôler, à 18 ans, dans cette armée valaque, alors seulement en train de se constituer, avant d’aller à Paris pour achever ses études de polytechnicien. Initié à la franc-maçonnerie dans la Ville Lumière, élevé au 3e grade de la hiérarchie maçonnique, il embrasse pour la vie les valeurs de liberté et d’égalité qu’avait inspirérs la Révolution française. De retour au pays, il prendra part à la révolution de 1848 où, en sa qualité de préfet de police, il viendra à deux reprises au secours du gouvernement révolutionnaire provisoire, formé cette année-là. La restauration de l’autorité de la Russie et de la Turquie va pourtant sonner le glas du mouvement révolutionnaire et forcer IC Brătianu à prendre les routes de l’exil. Il se réfugie à Paris, où il tente d’influencer l’opinion des Français en faveur de l’union et de l’autonomie des principautés danubiennes. De retour à Bucarest en 1857, il bataillera ferme pour la mise en œuvre de l’union de la Valachie et de la Moldavie. Durant le règne d’Alexandru Ioan Cuza (1859-1866) déjà, Brătianu est l’un des chefs libéraux importants, avec lequel il s’avère plus sage de composer que de l’affronter.

    En 1866, il aide à la déposition du Prince Cuza et à l’élection du prince Carol de Hohenzollern-Sigmaringen, sous le règne duquel il occupe plusieurs portefeuilles ministériels, dirigeant en outre, pendant 12 ans entre 1876 et 1888, le cabinet le plus durable de l’histoire de la Roumanie moderne. Marié à Pia Brătianu, il aura 8 enfants, dont 6 seulement atteindront l’âge adulte. L’Académie roumaine a récemment marqué le bicentenaire de la naissance d’Ion Bratianu. C’est à cette occasion que le président actuel de l’Académie, l’historien Ioan-Aurel Pop, avait soutenu que l’histoire moderne de la Roumanie devrait commencer par l’histoire de la famille Brătianu. « Si l’on devait rédiger une encyclopédie des grands hommes et des grandes familles qui ont fait l’union, qui ont bâti la Roumanie moderne, l’ouvrage devrait débuter avec le nom de cette famille, les Brătianu. Et n’oublions pas qu’au crépuscule de sa vie, Ion Constantin Brătianu, membre de notre Académie, avait dit, je cite : « je ne trouverais pas la paix dans l’au-delà si vous, mes fils, n’allez pas réussir à achever l’union de tous les Roumains dans un même Etat », fin de citation. C’est qu’il avait toujours promu les grands desseins nationaux, qui s’élèvent bien au-dessus des luttes politiques partisanes. Et d’ailleurs, l’un de ses fils, Ionel Bratianu, fera siens les desiderata de son père à la fin de la Grande Guerre, lorsque, devenu à son tour premier-ministre, il scellera l’union de la Transylvanie, de la Bessarabie et de la Bucovine au royaume de Roumanie. »

    Figure centrale de la vie politique roumaine de la seconde moitié du 19e siècle, Ion Constantin Brătianu a été de toutes les batailles, partout où le sort de son pays risquait de se décider, a rappelé le président de l’Académie roumaine, Ioan-Aurel Pop : « Ion C. Brătianu a été un partisan farouche du progrès, et il a constitué le noyau dur de ce qu’allait devenir le futur Etat roumain lorsqu’il alla à Düsseldorf, pour accompagner le futur prince Carol dans son voyage au bout duquel se trouvait le trône des Principautés roumaines unies. Ce fut encore Brătianu qui mit les bases du parti national libéral et encore lui qui conduisit, pendant 12 ans, le gouvernement le plus stable que la Roumanie moderne eut connu depuis sa création. C’est encore lui qui milita pour la création de la devise nationale, pour la déclaration d’indépendance, pour transformer les Principautés unies en monarchie constitutionnelle et pour bien d’autres desseins nationaux. Les libéraux de la trempe d’Ion Brătianu nous ont appris qu’il n’existe de véritable vie politique en dehors les idéaux nationaux et du bien public. »

    Ludovic Orban, l’actuel président du Parti national libéral, a lui aussi rendu hommage au fondateur de son parti. Un parti qui, à l’instar de son créateur, n’a jamais manqué à l’appel de l’histoire. « La création du Parti national libéral a été l’une de ses grandes réalisations. Il avait réussi à réunir l’ensemble des factions libérales de l’époque sous une même bannière. Rappelons-nous la célèbre réunion de chez Mazar Pacha, aka Sir Stephen Lakeman, qui entérina l’union de tous les leaders et les hommes politiques progressistes de l’époque, de tous ceux qui souhaitaient une Roumanie moderne et émancipée. Ion C Bratianu a été la cheville ouvrière de tous les grands moments qui ont mené à la création de l’Etat roumain moderne. La génération de Brătianu, Rossetti, de toute cette pléiade d’hommes politiques libéraux, qui sont parvenus à mettre de côté leurs divergences pour promouvoir et achever une véritable révolution de société, qui a aboutie à asseoir la Roumanie à la table des nations européennes. »

    Après une vie tumultueuse passée au service de la politique et de grands idéaux nationaux, Ion C. Brătianu s’est éteint le 15 mai 1891, juste avant son 70e anniversaire. Il sera inhumé sur son domaine de Florica, moment que l’historien Narcis-Dorin Ion avait pu nous faire revivre, grâce aux témoignages des contemporains :« La mort de Brătianu a secoué pas mal de monde, en Roumanie et à l’étranger. Plus de 12 000 personnes se sont empressées d’assister à ses funérailles, des gens qui avaient tenu rendre un dernier hommage à l’un des principaux fondateurs de la Roumanie moderne, à cet homme qui avait profondément marqué la mémoire de ses contemporains. Il sera inhumé sur une colline de son domaine familial de Florica, près de la tombe de sa fille aînée. Trois décennies plus tard, au mois de mai 1921, ses ossements seront réinhumés dans une chapelle nouvellement bâtie par la famille. Sabina Cantacuzino, sa fille, laissera pour la postérité son témoignage sur la cérémonie d’alors : une messe religieuse simple et brève, son cercueil, porté sur les épaules par les plus vieux paysans du village de Rătești, suivi par le petit cercueil de ma soeur, porté par deux vétérans. » Ion C. Brătianu demeure sans doute un point de repère de l’histoire roumaine. L’épitaphe inscrit sur le monument récemment érigé à sa mémoire, Place de l’Université à Bucarest, témoigne en ce sens, inscrivant dans la pierre cet adage: « à force de volonté, de par notre âme et par nos bras ». Soit la quintessence de l’idéologie libérale de son époque s’il en est. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • România și negocierile de pace din 1919

    România și negocierile de pace din 1919

    La finele primului
    război mondial, România se afla în tabăra câștigătoare. Până la sfârșitul
    anului de grație 1918, teritoriile locuite de români din imperiile rus și austro-ungar
    se uniseră cu Regatul României și tratatele de pace urma să confirme noile
    granițe. Însă confirmarea internațională a noii Românii nu a decurs atât de
    simplu, divergențele și armonizarea intereselor au făcut ca încheierea păcii să
    fie anevoioasă. România a avut de înfruntat opoziția aliaților ei care îi
    făceau reproșuri însă și ea le răspundea aliaților cu justificări și alte
    reproșuri. Astfel, starea de tensiune a ajuns în punctul în care artizanul
    intrării României în război, politicianul liberal Ion I. C. Brătianu, a părăsit
    negocierile de pace iritat că României nu i se satifăcuseră în totalitate
    prevederile Convenției din 1916 care fusese baza intrării sale în război.


    L-am invitat pe
    istoricul Ioan Scurtu să rezume povestea disputelor dintre România și aliații
    săi Franța, Marea Britanie, Italia și SUA din anul 1919 şi să evidenţieze reproșurile
    aduse României de către Antantă.


    România
    a fost nevoită să încheie pace separată cu Puterile Centrale ca urmare a
    faptului că Rusia a ieșit din război și România rămăsese singură pe frontul din
    răsărit. Dar a făcut pacea, cel puțin așa arată documentele, cu acordul
    aliaților. Convenția din 1916 avantaja foarte mult România, Ion I. C. Brătianu
    a negociat foarte bine. Era vremea în care Franța se găsea în mare dificultate
    pe frontul de vest, iar armata rusă nu reușea să obțină victoria în Galiția. Și
    atunci s-a socotit că România trebuia neapărat să intervină ca să atragă un
    număr cât mai mare de militari germani și austro-ungari asupra sa și să degajeze
    în acest fel cele două fronturi. În aceste condiții s-au făcut anumite concesii
    pe care, la sfârșitul războiului, Franța mai ales începea să le regrete.


    Pe fondul situației
    grele în care se afla Franța în 1916, necesitatea intrării României în război
    devenea una critică. Ioan Scurtu consideră că în acel moment România a știut
    să-și joace cartea și să obțină avantaje importante. Care au fost acele
    avantaje?

    Ioan Scurtu: În
    primul rând a fost chestiunea graniței de nord și de apus pe care Brătianu a
    trasat-o cu o meticulozitate extraordinară. A precizat linia pe unde să treacă
    granița marcând un anume deal, un anume râu, un anume sat și așa mai departe în
    așa fel încât când la conferința păcii a trebuit să se stabilească granița
    aceasta să fie deja hotărâtă. Acea granița mergea de fapt pe Tisa până la vărsarea
    în Dunăre, ceea ce nemulțumea pe de altă parte și Serbia care, la rândul ei,
    afirma că era mult prea aproape de Belgrad, la o bătaie de tun și că trebuia să
    i se acorde un spațiu de siguranță, deși România se angaja să nu militarizeze
    granița respectivă.


    În ianuarie 1919 începea Conferința de Pace de la
    Paris și România mergea acolo pentru a obține ce i se promisese. Însă existau
    interese și ele trebuia să fie satisfăcute prin compromisuri.

    Ioan Scurtu: A fost o deosebire de concepție
    între cei patru mari, președintele Statelor Unite, primul ministru al Marii
    Britanii, primul ministru al Franței, primul ministru al Italiei și Ion I. C.
    Brătianu care considera, pornind și el de la prevederile Convenției de pe 4
    august 1916, că statele semnatare vor fi tratate la conferința de pace pe
    picior de egalitate. Or, la conferința păcii se instituise un consiliu suprem
    care hotărâse ca statele membre să aibă statut de state cu interese nelimitate în
    timp ce celelalte state, între care și România, au fost înscrise în rândul
    statelor cu interese limitate. Bazându-se și pe faptul că președintele Wilson
    milita pentru egalitatea între state, pentru democrație, pentru rezolvarea
    democratică a disputelor dintre state, Brătianu insista ca România să fie
    tratată pe picior de egalitate cu celelalte state. Numai că replica a venit
    chiar de la Wilson care i-a spus în fața conferinței că fiecare stat semnifică
    atâta cât reprezintă puterea sa militară.


    Intransigența lui
    Brătianu a fost însă abandonată chiar de el însuși. Înlocuitorul său, Alexandru
    Vaida Voevod, avea să semneze tratatele care recunoșteau România Mare.

    Ioan
    Scurtu: Nu era posibil ca o
    țară mică, cu revendicări teritoriale, care trebuia să obțină unirea prin
    confirmarea prin tratate, să pretindă să fie egală cu SUA, Franța, Marea
    Britanie și Italia. Chiar el, Brătianu, și-a dat seama de asta și l-a lăsat la
    conducerea delegației române pe Alexandru Vaida Voevod, după ce în prealabil
    l-a sfătuit să se înscrie în masonerie. Brătianu aflase că foarte multe decizii
    se luau noaptea când frații se întruneau. Brătianu nu participa, nefiind membru
    al niciunei organizații masonice. Dar Vaida a fost mai maleabil și și-a dat
    seama că nu avea încotro. Vaida explica în parlament că era conștient de faptul
    că se aruncase într-o groapă și că trăsese și România, dar sentimentul lui era
    că în acea groapă se găseau și delegațiile SUA, Marii Britanii, Franței și
    Italiei.


    România a obținut, în
    cele din urmă, recunoașterea unirii Bucovinei cu România prin tratatul cu Austria,
    recunoașterea unirii Transilvaniei cu România și recunoașterea unirii cu două
    treimi din Banat prin tratatul cu Ungaria. Ceea ce a fost ce își dorise.

  • Romania and the Roots of the 1919-1920 Peace Conference

    Romania and the Roots of the 1919-1920 Peace Conference

    At the end of WWI, the victory of the Alliance (formed by the UK, France, the US, Italy, and Japan, which Romania had joined in 1916), did not mean that peace was easily come by. Theoretically, the war had winners and losers, but the peace had to provide a balance, to eliminate the possibility of another war in the future. An idea emerged according to which an international organization could manage local conflicts, preventing them from becoming global crises. The protection of minorities in the newly formed states had to be taken into account, much more seriously than it had before. The Great War was followed by regional conflicts which would prolong the war locally. For instance, the Romanian-Hungarian war of 1919 lasted for about half a year, but the Greek-Turkish War started in 1919 lasted until 1922. Peace was very difficult to achieve, proportionally to the amount of animosity involved.

    Romania had to fight for its national aspirations to be recognized by the Allied powers, which were playing a balancing game of their own, either among themselves or with the newly emerged states. Romanian diplomacy was trying to obtain at the negotiation table what it had managed to gain on the field of battle with great sacrifices. Historian Ioan Scurtu proved that the PM of Romania, and one of the main artisans of the French-British alliance, Liberal politician I. C. Bratianu, had the difficult mission of defending his countrys interests in the Supreme Council formed by the US, France, the UK, and Italy:

    “When I. C. Bratianu went to the Paris peace conference, he had in his pocket the political convention signed with the Allies based on which Romania had joined it in the war, an act that established very clearly what the boundaries of Romania were to be after the war, based on the Austro-Hungarian territories inhabited by Romanians. Also, he was holding the union acts signed in Chisinau, Cernauti, and Alba-Iulia. Last but not least, he was banking on the blood shed by Romanians in aiding the Allies gain their victory. Bratianu fought with acrimony to impose equality of treatment, and initiated a collaboration between the delegations from Romania, Czechoslovakia, the Serbian Kingdom, Croatia, Slovenia, and Greece, so that they could take common action that would be taken into consideration by the Allies. Unfortunately, of the members of the coalition, Greek leader Venizelos declared that he did not consider himself the head of an independent and sovereign state like Greece, so that the rest of them stepped aside too. Bratianu was left to his own devices in the struggle to have Romania treated properly. What was memorable was the confrontation with the members of the Supreme Council, including American President Woodrow Wilson, and the support he had for the rights of Romania, including in the matter of minorities.”

    In places where the Romanian politicians did not succeed, the one who succeeded was a formidable woman, Queen Marie, who, alongside her husband, King Ferdinand, had risked it all in order to win. The queen of Romania was where she was needed, and took part in the writing of one of the most glorious pages in the history of 20th century Romania. Here is Ioan Scurtu:

    “Bratianu had managed to antagonize all the members of the Supreme Council, who could not abide contradiction, and would not accept arguments against their decisions. Then Bratianu suggested to King Ferdinand to send Queen Marie to Paris, and she showed up right away. In the Central Station in Paris, asked by the journalists why she had come, she said that she wanted to display the beautiful face of Romania. She was received at Elysee Palace with an honor guard and decorations. US President Wilson was the star of the conference, and the queen approached him to be received in order to plead the cause of Romania. However, the American President sent her word that his schedule started at 9, and so she waited for him at 7 in the morning at the Ritz, in order to have the discussion she wanted. And Wilson did show up, with his wife, at 8:30 at the Ritz. A discussion took place, in which the American president pleaded for peace in the Society of Nations, in order to remove war, for a happy world, as he envisioned it. Queen Marie was almost shut out of the discussion, given the passion with which the president was speaking. As the time to leave approached, the queen addressed him: Mr. President, I hope you wont be so impolite as to not invite me for breakfast tomorrow. To which Wilson looked at his wife, and did invite the queen. This time, the tables turned: Queen Marie was the one speaking, and spoke mostly about the rights of minorities. She concluded by saying: President Wilson is the most appropriate person to speak about the rights of minorities, given all the rights that black people have in the US. Wilson was left speechless.”

    This is how history is written, with Messianic personalities from small countries that changed huge decisions. In that regard, Romania was lucky.

  • La Roumanie et les préliminaires de la Conférence de Paix de la Grande Guerre

    La Roumanie et les préliminaires de la Conférence de Paix de la Grande Guerre

    La fin de la Grande Guerre, la victoire de l’Entente, formée par la Grande Bretagne, la France, les Etats-Unis, l’Italie et le Japon, rejoints par la Roumanie en 1916, n’était pas synonyme de paix. Ou, du moins, pas synonyme de paix facilement acquise. Certes, à la fin de la guerre, l’on pouvait compter les vainqueurs et les vaincus, mais convenir d’un traité de paix se révélait être une affaire autrement plus difficile, car cela devait tout d’abord garantir une paix durable. D’où l’idée de la création d’un organisme international qui puisse gérer les crises régionales et empêcher qu’elles ne se muent en des conflits mondiaux. En outre, la protection du droit des minorités devait se voir garantir d’une manière plus ardue qu’elle ne l’avait été jusqu’alors. Enfin, la fin officielle de la Grande Guerre n’a pas évité les règlements des comptes ultérieurs, qui prolongeront de fait l’état de guerre pour une période plus ou moins longue, en fonction des régions. Prenez, par exemple, la guerre déclenchée en 1919 entre la Roumanie et la Hongrie, et qui durera 6 mois. Ou encore le conflit entre la Grèce et la Turquie, déclenchée la même année, et qui perdurera jusqu’en 1922. Quant à la Roumanie, elle devait batailler ferme sur le terrain diplomatique pour que ses aspirations nationales soient reconnues par les Puissances alliées, tenues à une attitude plus équilibrée entre les exigences des vainqueurs et celles des vaincus. Au fond, la diplomatie roumaine s’esquintait de bétonner dans les traités ce que la Roumanie avait d’ores et déjà accompli sur le terrain.

    L’historien Ioan Scurtu explique la dure mission, assumée à la Conférence de Paix, par le président du Conseil roumain, le libéral Ion I. C. Brătianu, un des artisans de l’alliance de la Roumanie avec l’Entente pendant la guerre.

    « Ion I. C. Brătianu avait un argument de choix dans sa poche. Il s’agissait tout d’abord de la convention signée par les Alliés avec la Roumanie avant que cette dernière n’entre en guerre à leurs côtés. Et dans cette convention, les frontières de la Roumanie post conflit étaient clairement mentionnées, dont notamment sa souveraineté future sur les territoires roumains, antérieurement partie de l’Autriche-Hongrie. Il emporta aussi dans sa besace les décisions de l’union votées par les parlements ou les représentants roumains de Chişinău, de Cernovitz et d’Alba Iulia. Enfin, il pouvait faire valoir le prix du sang, payé par les Roumains dans le conflit, aux côtés de l’Entente. Brătianu mena une bataille diplomatique acharnée pour faire valoir le point de vue roumain, dans un contexte d’égalité de traitement entre les Alliés, petits ou grands, initiant de la sorte, à la Conférence de Paix, la collaboration de la délégation roumaine avec ses homologues tchécoslovaques, serbes et grecques, pour qu’elles agissent ensemble et s’épaulent réciproquement. Malheureusement, d’abord Venizelos, chef de la délégation grecque et puis d’autres ont abandonné la position commune des petits Etats alliés. Et Bratianu est ainsi resté un peu le seul à soutenir l’égalité de traitement, entre les petits et les grands. Une confrontation entre Bratianu, d’une part, et les membres du Conseil suprême des Alliés, dont le président Wilson, de l’autre, est restée dans la mémoire des témoins oculaires, notamment de par la pugnacité avec laquelle Bratianu avait défendu les droits de la Roumanie, y compris à l’égard des minorités. »

    Et là où les stratégies employées par les hommes politiques semblaient échouer, l’on voit apparaître la présence autrement plus dissuasive d’une femme d’exception, la reine Marie de Roumanie, épouse du roi Ferdinand. Elle qui, au plus fort de la guerre c’était fait remarquer au milieu des soldats, des blessés, des estropiés. Elle, qui mettait tout le poids de son énergie et de son charme pour faire valoir la position roumaine à la table des négociations. Car la reine Marie a toujours été là où la Roumanie avait le plus besoin de sa présence, en temps de guerre, comme en temps de paix. L’historien Ioan Scurtu raconte : « Brătianu avait réussi l’exploit d’irriter tout le monde, les grands alliés de la Roumanie, qui gobaient difficilement son caractère intraitable. Et alors, il suggère au roi Ferdinand de demander à la reine Marie de se rendre à Paris, ce que la souveraine a fait avec joie. Entourée de journalistes dès sa descente du train à la gare Centrale à Paris, interrogée sur les raisons de sa présence à la Conférence de Paix, la souveraine répond du tac au tac : Elle est là pour montrer le beau visage de la Roumanie. C’était le sien. Elle sera reçue en grande pompe et décorée au Palais de l’Élysée. Le président Wilson se rendra à son hôtel, et elle n’hésitera pas à plaider la cause roumaine devant lui. Mais avant cela, Wilson lui avait envoyé un mot pour lui dire que son programme débutait à 9h00, et que son programme était bien trop rempli, et qu’il ne pouvait recevoir la reine. Alors la reine lui répondit dans une lettre, qu’elle l’attendrait au Ritz à 7h00. Wilson arriva, lui, vers 8h30, accompagné de son épouse, et c’est la reine qui les reçoit. Lors de cette entrevue, le président américain plaidera devant la reine pour la création de la Société des Nations, et pour bâtir ce monde idéal, post conflit, dont il rêvait. La reine Marie, qui n’avait, elle, presque pas eu l’occasion de parler devant le flot de paroles et l’emportement du président américain, et voyant le temps filer, l’interpela directement, lui disant: « Monsieur le président, j’ose espérer que vous ne me ferez pas l’impolitesse de refuser de m’inviter à votre déjeuner de demain ». Et le président Wilson, après un échange de regards avec sa femme, invita à son tour la reine le lendemain. Mais lors de cette entrevue, les choses changèrent. C’est la reine Marie qui parla. Elle parla des droits des Roumains, des droits des minorités, concluant par ces mots, je cite : « Monsieur le président a sans doute raison de défendre le droit des minorités, surtout lorsqu’on connaît le grand nombre de droits dont les Noirs d’Amérique jouissent ». Cela laissa, vous vous en doutez, le président américain sans réplique. »

    C’est que l’histoire d’une nation est quelques fois écrite par quelques personnalités d’exception. Les petites nations, tout comme les grandes, y ont droit. Et la Roumanie a eu cette chance inouïe d’être représentée à cette Conférence de Paix par une reine et par un premier ministre, deux personnalités hors du commun, qui ne se sont pas privées de batailler bec et ongles pour faire valoir les droits de la Roumanie de l’après-guerre.
    (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Ionel Brătianu (1864-1927)

    Ionel Brătianu (1864-1927)

    Aux côtés des deux souverains, Ferdinand et Maria, ce personnage visionnaire a réussi à mettre le pays sur la bonne voie de l’histoire, à lui conférer une nouvelle dimension étatique. Ionel Brătianu a été le fils aîné de Ion C. Brătianu, figure de proue de la révolution de 1848, avec un rôle décisif dans la naissance de la Roumanie moderne.

    Né en 1864, Ionel Brătianu fait carrière dans l’ingénierie, tout comme son père, d’ailleurs. Diplômé de l’Ecole nationale des ponts et chaussées de France, il fait ses débuts dans la vie politique à l’âge de 35 ans, lorsqu’il adhère au Parti national libéral. Les cinq mandats à la tête du gouvernement en font le premier-ministre roumain le plus longévif. Le francophile Ionel Brătianu a également été un des avocats les plus fervents de l’entrée du pays dans la Première Guerre Mondiale aux côtés de l’Entente franco-britannique. Les archives du Centre d’Histoire orale de la Radiodiffusion roumaine conservent le témoignage daté de 1995 du juriste et diplomate Alexandru Danielopol, qui avait connu Brătianu lorsqu’il était tout jeune : « Je suis moi-même un Brătianu et cela fait ma fierté. La figure dominante de la famille n’était pas Ionel Brătianu, mais Sabina Cantacuzène, la première née. Comme elle était très autoritaire et douée d’une intelligence remarquable, presque tout le monde suivait ses conseils. Elle tenait sa maison ouverte et donnait deux ou trois déjeuners par an, que ses frères Ionel, Vintilă et Dinu Brătianu ne manquaient jamais. Ionel Brătianu, je l’ai connu quand j’étais petit. Une grande amitié le liait à mon père, qui avait d’ailleurs tenté de réconcilier, malheureusement sans succès, les deux frères Gheorghe et Ionel Brătianu. »

    Après 1918, date de la création de la Grande Roumanie, Ionel Brătianu allait bénéficier d’un énorme capital d’image, se souvient Danielopol : Ionel Brătianu misait au maximum sur sa prestance. Je vais vous raconter ce que j’ai vu, un beau jour, par la fenêtre. Chose peu habituelle en ces temps-là, des grévistes criaient leur mécontentement et brandissaient des pancartes. Ils faisaient un bruit infernal. Des policiers munis de matraques avaient accouru sur place. Les manifestants, rangés en demi-cercle, hurlaient devant la maison de Brătianu. Tout d’un coup, Ionel Brătianu apparut sur le seuil de la porte, coiffé d’un bonnet de fourrure et vêtu d’un long manteau tombant sur ses bottes. Sans mot dire, il fit signe qu’on le laisse passer. Et la foule de s’écarter, comme dans le miracle de Moïse qui avait séparé la mer Rouge en deux. Brătianu alla jusqu’à la grande porte, puis retourna vers les gens et leur lança : Allez, partez, vous m’ennuyez! Pas un seul mot, pas une seule question sur leurs doléances ou sur la façon dont il aurait pu les aider. Après quoi, il se fraya un chemin à travers la foule, laquelle resta muette. En rentrant dans la maison, Brătianu claqua la porte hautainement. Les gens s’empressaient de déguerpir et ce sans que la police ait bougé le petit doigt. Ionel Brătianu, il était comme ça! »

    Brătianu a également été un érudit. Son ancienne demeure abrite de nos jours la Fondation culturelle Brătianu. Alexandru Danielopol poursuit son histoire : « Avant de s’investir en politique, Ionel Brătianu avait été un excellent ingénieur et participé aux travaux de construction du pont de Cernavoda. Pendant son séjour d’études à Paris, il a passé le plus clair de son temps à la Bibliothèque nationale. La culture et son pays natal, la Roumanie, c’étaient les deux choses auxquelles Ionel Brătianu vouait un véritable culte. Il tenait à tout prix à réintroduire dans l’amitié entre la Roumanie et la France des thèmes spécifiquement roumains. C’était grâce à lui que les Roumains étaient entrés en guerre aux côtés des Français. Et puis, il déplorait le fait que l’on ait peu écrit sur la Roumanie et son histoire. Il avait découvert, à la Bibliothèque nationale de France, des manuscrits parlant du règne de Louis XIV et des liens avec la Valachie. Ces manuscrits, il les montrait partout. Il avait ramené de Paris plein de livres et d’objets d’art, car il était vraiment un passionné du beau. Bratianu aimait aussi l’art traditionnel roumain et appréciait beaucoup les peintres de Roumanie, dont il collectionnait les ouvrages. Dans sa chambre, il aimait s’entourer de petites choses. Mon père m’a raconté que Ionel Brătianu avait rendu l’âme les yeux rivés sur un crucifix portant une inscription cyrillique. Ionel Brătianu a donc été le politicien que tout pays souhaiterait avoir : un homme de son temps, mais aussi un homme en avance sur son temps.

  • Strategii liberale

    Strategii liberale

    Pe 24 mai 2015,
    liberalii au sărbătorit 140 de ani de la înfiinţarea primului partid politic
    din România. De numele şi istoria PNL se leagă cele mai importante evenimente
    din istoria modernă a României: instaurarea monarhiei constituţionale,
    obtinerea independentei de stat, ridicarea României la rang de regat, Războiul
    de întregire a neamului şi crearea României Mari. Adoptarea Constituţiei din
    1923 şi relansarea economică după criza din 1929-1933. În toată această perioadă,
    liberalismul a devenit fundamentul ideologic pe care s-a construit România
    modernă. Dupa instaurarea regimului comunist şi
    proclamarea Republicii, la 30 decembrie 1947, activitatea politică a PNL a fost
    întreruptă, iar o mare parte a fruntaşilor săi au fost închişi, murind în închisorile
    comuniste, în vreme ce alţii au fost fortaţi să ia calea exilului. Dupa
    căderea regimului comunist, în decembrie 1989, cel mai vechi partid din România
    şi-a reluat activitatea politică, la iniţiativa a 12 vechi membri PNL, în
    ianuarie 1990. In urmatorii 25 ani, PNL a avut o istorie
    zbuciumată.

    Pe 24 mai 2015, chiar în ziua în care se împlineau 140 de ani de la
    înfiinţarea PNL, în prezent principalul partid de opoziţie, co-preşedintele
    partidului, Alina Gorghiu declara că Noul, dar vechiul Partid Naţional Liberal este o forţă
    în politica românească şi va fi cel mai puternic partid din România pentru
    mulţi ani de acum înainte. In aceiaşi zi Consiliul
    Naţional PNL a adoptat programul de
    guvernare, intitulat ‘Reclădirea Naţională’, care are ca obiectiv punerea în operă a
    principiilor şi obiectivelor platformei «România lucrului bine făcut», despre
    care liberalii spun ca a fost votată de cetăţenii români odată cu alegerea
    preşedintelui Klaus Iohannis, fostul preşedintele al PNL, în noiembrie 2014. Programul pune în
    prim plan educaţia, sănătatea, cultura şi repornirea motoarelor economice.
    Liberalii propun, între altele, alocarea, începând din 2016, a 6% din PIB
    pentru educaţie şi sănatate, generalizarea cotei unice de 16% pentru toate
    tipurile de taxe şi impozite, revizuirea sistemului de impozite şi taxe
    introduse în afara Codului Fiscal (aşa – numitele taxe parafiscale) şi
    reducerea numărului acestora cu cel puţin 50% în decurs de 3 ani. Cu acest program, PNL doreşte să atragă viitori parteneri de guvernare
    şi să destructureze actuala coaliţie majoritară aflată la putere, construită în
    jurul PSD. Copreşedintele PNL, Alina Gorghiu a
    declarat că vor fi iniţate consultări cu celelalte partide pe tema moţiunii de
    cenzură pe care liberalii intenţionează să o depună pe 5 iunie.

    De asemenea,
    PNL a adoptat şi modificări la statutul partidului în privinţa criteriilor de
    integritate. Astfel, liberalii condamnaţi în primă instanţă
    vor pierde funcţiile în partid, iar cei care primesc o sentinţă definitivă vor
    fi nevoiţi să renunţe şi la calitatea de membru al PNL.

  • Maintenir la neutralité

    Maintenir la neutralité

    Lorsqu’éclata la Première Guerre Mondiale, la Roumanie se trouvait au milieu d’une controverse au sujet de sa participation à cette conflagration aux côtés des Puissances centrales. Les germanophiles, avec à leur tête, le roi Carol Ier, étaient sceptiques à l’égard d’une possible alliance avec l’Entente.



    Au pôle opposé, les tenants de cette dernière, également appelés aussi ententophiles, considéraient comme inacceptable l’entrée en guerre du pays en tant qu’allié de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. Ils avançaient l’argument des intérêts de Bucarest liés à la situation des Roumains vivant dans les territoires occupés par l’Empire des Habsbourg. Dans ces conditions, la neutralité apparut comme la solution provisoire à même de retarder la prise d’une décision.



    L’autre raison de la neutralité relevait de la nécessité de doter l’armée roumaine en vue d’une éventuelle participation à la guerre. Malgré les efforts des élites politiques roumaines visant à l’alignement sur les normes occidentales, le caractère vétuste de l’économie roumaine et le manque d’armement moderne ont beaucoup pesé dans le maintien de la neutralité pendant les deux premières années de la Grande Guerre, précise l’historien Alin Ciupală : « La situation de la Roumanie était très compliquée. Il y avait déjà un trait d’alliance avec l’Allemagne et les partenaires de celle-ci, mais ce traité défensif était méconnu de l’opinion publique et de la majeure partie des hommes politiques roumains. Le chancelier de l’Empire allemand, Otto von Bismarck, avait exigé du milieu politique de Roumanie, en tout premier lieu du roi Carol Ier, de garder secret ce traité, dont seuls le souverain et une poignée de politiciens étaient au courant. L’alliance signée en 1883 avait offert des garanties de sécurité au jeune Etat roumain. Pourtant, en 1914, c’est le même document qui allait poser problème à la Roumanie, car il limitait, du moins au plan juridique international, la liberté de manœuvre de sa classe politique. »



    En 1914, les relations internationales étaient marquées par les rivalités entre les deux alliances militaires, l’Entente et les Puissances centrales. La Roumanie était préoccupée par la situation des droits nationaux et civils en Transylvanie, au Banat et en Bucovine, territoires à population roumaine majoritaire, occupés par l’Empire austro-hongrois. Voici comment le premier ministre roumain de l’époque, Ionel Bràtianu, avait synthétisé les arguments du rejet des demandes formulées par les Puissances centrales et du maintien de la neutralité du pays:



    Alin Ciupală : « Un Etat comme le nôtre, qui est entré dans cette alliance sur un pied d’égalité, en tant que pays souverain, ne peut être traité ainsi […] D’autre par, la Roumanie ne saurait accepter de prendre les armes et de participer à une guerre qui vise à l’anéantissement d’une petite nation. […] La quasi totalité de la population se déclare contre cette conflagration. […] Le sort des Roumains de Transylvanie, l’idéal national de roumanité sont autant d’aspects que pas un gouvernement du pays ne saurait ignorer. »



    L’historien Alin Ciupală relate le déroulement des travaux du Conseil de la Couronne lors duquel fut proclamée la neutralité du pays : « Les hommes politiques et Ionel Brătianu, premier ministre et chef du Parti National Libéral, étaient conscients du fait que l’armée roumaine n’était pas prête, que ses dotations ne se hissaient pas aux exigences d’une guerre moderne. Cette incapacité militaire avait déjà été constatée en 1913, lorsque l’armée roumaine avait dû combattre au sud du Danube, en Bulgarie, pendant la Deuxième Guerre Balkanique. Voilà pourquoi les discussions sur l’entrée en guerre de la Roumanie ont été très tendues. Le roi Carol Ier a convoqué, au Palais de Peleş, un Conseil de la Couronne, auquel ont participé tant les leaders du Parti National Libéral, les ministres du cabinet en place, lui aussi libéral, que d’autres hommes politiques, dont l’héritier du trône, le prince Ferdinand. Carol Ier a demandé explicitement que la Roumanie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne et de ses alliés, invoquant, comme principal argument, le traité défensif de 1883. Pour la première fois pendant son long règne, Carol allait éprouver une vive désillusion. La plupart des politiciens présents à la réunion ont rejeté sa demande, car elle nuisait au projet national, celui de l’Union avec la Transylvanie. En plus, le pays et son armée n’étant pas préparés pour l’effort de guerre, la majorité des participants au Conseil de la Couronne ont proposé de maintenir la neutralité. Le Parti National Libéral et ses chefs y ont joué un rôle tout aussi important que d’autres hommes politiques de l’époque. Ionel Brătianu lui — même était conscient du fait que la décision relative à l’entrée en guerre concernait l’intégralité de la classe politique autochtone. A considérer strictement le rôle des libéraux, notamment des ministres issus de ce parti, on peut affirmer que le gouvernement avait entamé des préparatifs assez soutenus en vue de l’entrée en guerre. Son chef, Ionel Brătianu souhaitait, en fait, repousser aussi longtemps que possible le moment où la Roumanie allait s’engager dans la guerre. »



    Deux années durant, après la mort de Carol Ier, les puissances belligérantes allaient déployer d’intenses efforts pour attirer la Roumanie dans l’un ou l’autre des deux camps. Ni le nouveau souverain, Ferdinand Ier, ni le premier ministre, Ionel Brătianu, sympathisant de la France et de l’Angleterre, n’avaient l’intention de renoncer à la neutralité, avant que l’évolution du conflit ne devienne prévisible et ce afin d’accomplir les objectifs nationaux. Ayant reçu des garanties concernant son intégrité territoriale, la Roumanie entra en guerre, du côté des pays de l’Entente, en août 1916. Un choix qui, au lendemain de la Grande Guerre, rendait possible la création de la Grande Roumanie, suite à l’union des provinces historiques de Transylvanie, de Bessarabie et de Bucovine avec le Royaume de Roumanie. (Trad. Mariana Tudose)