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  • C’est la fin de carrière pour Simona Halep?

    C’est la fin de carrière pour Simona Halep?

    La joueuse roumaine
    de tennis, Simona Halep, ex-No 1 mondiale et double lauréate en Grand Chelem, à
    Roland Garros et Wimbledon, risque de conclure sa carrière après qu’un tribunal
    indépendant l’a condamnée à quatre ans de suspension pour dopage. L’annonce a
    été faite par l’Agence Internationale pour l’Intégrité pour le tennis. Selon
    cette source, Simona a violé deux règles anti-dopage. La première est un test
    urinaire positif au roxadustat lors de l’US Open 2022, qui avait lancé la mise
    à l’écart de la Roumaine. Le deuxième concerne des irrégularités relevées sur
    le passeport biologique de l’ex-numéro 1 mondiale sur l’année 2022, sur la base
    de 51 échantillons de sang. Le principe du Passeport biologique de l’Athlète
    (PBA) est basé sur le suivi au fil du temps de variables biologiques
    sélectionnées qui révèlent indirectement les effets du dopage, par opposition à
    la détection directe traditionnelle du dopage au moyen d’analyses.

    Le tribunal
    a accusé Simona Halep d’avoir violé en toute connaissance de cause le protocole
    anti-dopage. Même si les juges ont accepté l’argument de l’athlète d’avoir
    ingurgité des suppléments contaminés, ils ont établi que le volume avalé ne
    pouvait pas justifier la concentration de Roxadustat identifiée dans
    l’échantillon positif. « Choquée et déçue » par le verdict, Simona
    Halep a annoncé son intention de faire appel de cette décision devant le
    Tribunal arbitral du sport de Lausanne.

    Par ailleurs, elle a également affirmé
    porter plainte contre la compagnie lui ayant fourni les suppléments alimentaires
    contaminés. « Cette dernière année a été la plus difficile de ma vie et
    malheureusement, le combat est loin d’être terminé. J’ai consacré toute ma vie
    à ce beau sport qu’est le tennis. Je prends très au sérieux les règles qui
    gouvernent ce sport et je m’enorgueillis de n’avoir jamais ingurgité de bon gré
    la moindre substance interdite. Je refuse d’accepter ma suspension pour
    quatre ans » a déclaré la joueuse de tennis, dans un communiqué. Elle
    affirme avoir présenté au tribunal des preuves d’innocence révélatrices, y
    compris des questions légitimes quant aux résultats des tests figurant dans son
    passeport biologique.


    Par ailleurs,
    elle a exprimé sa gratitude envers sa famille, ses amis et ses fans du monde
    entier qui ont continué à la soutenir. Entre temps, la presse roumaine
    s’interroge sur une potentielle fin de carrière de cette grande sportive. Les
    commentateurs sportifs désavouent une théorie de la conspiration qui fait de
    plus en plus surface. L’annonce de la suspension de Halep est tombée la semaine
    même où la sportive avait quitté le classement WTA des meilleurs joueurs de
    tennis du monde. Même si un éventuel retour reste possible en octobre 2026 ou
    même avant, si le tribunal de Lausanne décide une diminution de la peine, il
    reste improbable qu’une sportive qui aura ses 32 ans fin octobre puisse revenir
    sur le terrain.









  • Les aînés valent leur pesant d’or

    Les aînés valent leur pesant d’or

    Certains clichés dangereux ont vu le jour dans la société roumaine. Parmi eux, l’idée qu’il est presque impossible de retrouver du travail après 45 ans. Par conséquent, nombreux sont ceux qui, malgré leur mal-être au travail, ne se pressent pas pour trouver un autre emploi, partant du principe que personne ne voudra d’eux. D’autres, sans emploi, et qui ont déjà essuyé plusieurs refus à l’embauche, ont perdu confiance en eux et n’ont plus la motivation de continuer à chercher du travail. Existe-t-il vraiment une malédiction des plus de 45 ans ? Est-ce notre réalité désormais ? Ils ne peuvent pas trouver de travail après cet âge, dans une société qui évolue, il est vrai, à une vitesse vertigineuse ? Quelles qualités et compétences doit présenter un candidat de plus de 45 ans pour espérer se faire embaucher ? Et qu’est-ce qui l’empêche d’avancer ? Raluca Dumitra, Directrice Marketing du groupe eJobs, explique :



    « Il est vrai que les candidats de plus de 45 ans sont ceux qui ont le plus de défis à relever sur le marché de l’emploi. L’une des raisons principales, c’est leur manque d’aisance avec les outils numériques, à la différence des nouvelles générations. Les questions de la flexibilité et de la volonté de sortir de sa zone de confort, de découvrir autre chose, sont aussi moindres chez les candidats de cette tranche d’âge. A l’inverse, il ne faut pas oublier qu’ils présentent aussi de nombreux atouts. Par exemple, leur grande expérience, qu’ils peuvent partager ensuite avec les plus jeunes de leur équipe. Ils ont aussi beaucoup d’endurance et sont très ponctuels. »



    Autrefois, on parlait d’apprentissage sur le tas, littéralement de « voler le métier », en roumain, donc de l’apprendre en regardant quelqu’un qui le pratique. Aujourd’hui on parle d’observation (shadowing, en anglais). C’est du pareil au même : le plus âgé transmet son savoir au plus jeune, et il est d’ailleurs très possible que l’inverse soit vrai aussi. En somme, un employé de plus de 45 ans a plus de chances de conserver son poste (ou d’en trouver un nouveau) s’il est disposé à partager son expérience avec les autres. Après tout, il a lui aussi sûrement « volé » le travail de quelqu’un d’autre pour commencer. Ou plutôt, il a sûrement fait de l’observation. Raluca Dumitra raconte :



    « Il est évident qu’il existe une grande différence en termes de connaissances et d’expérience, et c’est tout naturel, entre les candidats âgés de plus de 45 ans et les plus jeunes. Mais il est possible d’en faire un atout. Il faudrait créer des programmes dans lesquels les plus jeunes feraient de l’observation, pour profiter de l’expérience des plus âgés. Tout le monde pourrait en profiter, les plus jeunes, comme ceux âgés de plus de 45 ans, qui pourraient partager leurs connaissances et ainsi se sentir valorisés au sein de l’entreprise. Et bien sûr, cela représenterait aussi un avantage pour l’employeur. »



    Les candidats de plus de 45 ans présentent aussi des inconvénients. Ils sont souvent plus rigides et certains ne sont pas disposés à revoir leur salaire à la baisse pour un nouvel emploi. Mais voyons ensemble, avec Raluca Dumitra, quels sont les avantages :



    « Les employeurs préfèrent le plus souvent faire appel à des plus jeunes sans expérience, et ce pour des raisons très simples. D’abord, parce qu’ils peuvent les former selon leurs critères, ce qui, pour être honnête, est beaucoup difficile avec les candidats de plus de 45 ans. En effet, plus nous vieillissons, plus il est difficile de faire preuve de flexibilité et de se plier aux attentes des employeurs. D’autre part, il est évident que la question financière entre aussi en compte. Les candidats de plus de 45 ans ont, pour la plupart, des prétentions salariales qu’ils ne veulent pas revoir à la baisse. Il est donc souvent plus rentable pour l’employeur d’embaucher un candidat sur un poste junior avec un salaire moindre, qui sera formé et modelé pour correspondre aux besoins de l’employeur. Bien évidemment, embaucher et former un jeune ne veut pas dire qu’il fera toute sa carrière dans la même entreprise. C’est un risque que l’employeur est prêt à prendre. A l’inverse, on sait que cela représente un risque moindre chez les candidats de plus de 45 ans, car ils sont beaucoup plus stables dans leur choix de carrière. »



    La dernière étude réalisée par eJobs a mis en évidence certains aspects positifs pour la génération des plus de 45 ans. Les voici :



    « Je ne crois pas que 45 ans rime forcément avec difficultés. Il est vrai que ces candidats rencontrent des difficultés lorsqu’il s’agit pour eux de s’intégrer dans une équipe plus jeune. Ils le reconnaissent eux-mêmes. Il est donc évident qu’il existe un conflit générationnel en ce sens, une différence de mentalité qui engendre des problèmes de communication. Dans le cadre de notre étude la plus récente, 42 % d’entre eux ont reconnu ne pas avoir de sujet de conversation en commun avec leurs collègues plus jeunes, et avoir l’impression que c’est à cause de la différence d’âge. C’est encourageant de voir que ces candidats de plus de 45 ans sont prêts à faire ces concessions pour obtenir un meilleur emploi. Près de 45 % d’entre eux affirment être prêts à effectuer une reconversion professionnelle si cela s’avère nécessaire pour l’obtention d’un poste plus intéressant. 16,5 % seraient même prêts à revoir à la baisse leur salaire pour un poste qu’ils considèrent plus prometteur. 8,4 % seraient prêts à partir travailler à l’étranger, et 7 % dans une autre ville de Roumanie. 7 % ont répondu être disposés à apprendre à se servir d’un ordinateur pour travailler. Mais il ne faut pas négliger qu’environ 16 % d’entre eux refuseraient tout compromis, même pour un meilleur poste. »



    L’une des meilleures solutions pour les candidats de plus de 45 ans qui cherchent un travail reste la reconversion professionnelle. Raluca Dumitra ajoute que les Roumains acquièrent ainsi de nouvelles compétences, découvrent un nouvel environnement de travail et gagnent en confiance :



    « Dans l’idéal, il faudrait que de nombreuses entreprises emploient des candidats de plus de 45 ans qui partageraient leur savoir, leurs compétences et leur expérience professionnelle avec les plus jeunes. Tout le monde sortirait gagnant de ce genre de programme. Par ailleurs, j’espère voir de plus en plus de candidats entamer la reconversion professionnelle que 45 % d’entre eux affirment vouloir effectuer. Ils doivent aussi être conscients que leurs compétences sont aussi utiles dans d’autres domaines que le leur. Et surtout, il faut qu’ils comprennent qu’en 2021, le numérique n’est plus un effet de mode, mais bien une condition sine qua non à l’embauche. Ceux qui n’ont pas les compétences numériques nécessaires ont moins de chances que les autres d’être recrutés. Et c’est valable pour toutes les catégories d’âge, pas seulement les plus de 45 ans », a conclu notre interlocutrice, Raluca Dumitra.


    (Trad.: Charlotte Fromenteaud)

  • 14.05.2021

    14.05.2021

    Coronavirus en Roumanie – Près de 3,8 millions de personnes ont été vaccinées contre la Covid 19 à travers la Roumanie et deux tiers d’entre elles ont également reçu la dose de rappel. Par ailleurs, tous les départements du pays sont actuellement en zone verte et l’épidémie est visiblement à la baisse. Conformément au groupe de Communication stratégique dans la Capitale, Bucarest, le taux d’infection a baissé à 1,3 cas par mille habitants et le nombre des personnes vaccinées a dépassé un million. Jeudi, plus de 128 mille doses de vaccin Moderna sont arrivées en Roumanie pour être distribuées à travers le pays. La vaccination contre la Covid 19 se poursuit sans programmation dans tous les centres, y compris dans les 10 centres de vaccination au volant, ouverts dans les grandes villes. Jeudi quelque 950 nouveaux cas de contamination ont été rapportés alors que 75 malades sont décédés en 24 heures. Quelque 830 personnes sont actuellement en réanimation.

    Réunion – Le gouvernement de Bucarest se réunit aujourd’hui pour adopter une décision visant les mesures de relâchement, valables à partir du 15 mai. La réunion de l’exécutif est précédée par la réunion du Comité national des situations d’urgence, qui devrait rédiger les propositions de mesures de relâchement. Parmi elles, l’élimination du port obligatoire du masque de protection en plein air, à l’exception des endroits où il y a beaucoup de personnes, et de l’interdiction de circuler durant la nuit. Les magasins devraient observer le programme habituel. La prochaine étape de relâchement des restrictions est prévue pour le 1er juin.

    Réformes – La Roumanie a inclus dans le Plan national de relance et de résilience des réformes dans plusieurs domaines – clé, et les engagements assumés ont été bien reçus à Bruxelles, selon le premier ministre roumain Florin Cîtu. Le chef de l’exécutif de Bucarest affirme que le plan est crédible et qu’il peut être mis en application. Les membres du cabinet devraient redoubler d’efforts dans la période qui suit afin d’achever les projets qui nécessitent du financement européen, ajoute-t-il. Dans le cadre de la visite qu’il a faite à Bruxelles, le premier ministre a assuré les responsables européens de réaliser les réformes incluses dans le programme de gouvernance, dans la stratégie fiscale-budgétaire, ainsi que dans le programme de convergence. La Roumanie s’est engagée à présenter à Bruxelles le Programme national de relance et de résilience avant la fin du mois, soit un mois après la date butoir demandée initialement par la Commission européenne. Jusqu’ici, la moitié des Etats membres de l’UE ont déposé à la Commission les plans nationaux de financement.

    Sondage – 45% des Roumains ont l’intention de changer d’emploi, lorsque la pandémie de Covid 19 sera finie, selon une enquête récemment réalisée par une plate-forme de recrutement enligne. La principale raison est le salaire plus élevé. 11% des Roumains souhaiteraient passer par un processus de reconversion professionnelle et 9% ont l’intention d’émigrer. Les catégories professionnelles qui trouveront le plus facilement un emploi à la fin de la pandémie sont les spécialistes en IT et les travailleurs qualifiés.

    Electroménager – Coup d’envoi aujourd’hui du programme gouvernemental qui vise à encourager la population à remplacer le vieil électroménager. Attendu par de nombreux Roumains ce programme appelé « le tacot de l’électroménager » a été interrompu l’année dernière. Cette année, il devrait commencer par l’électroménager qui consomme le plus d’énergie, tel les lave-linge et les frigos. Avec un budget de plus de 15 millions d’euros, le programme aidera quelque 200 mille Roumains à remplacer différents appareils. La valeur des tickets offerts par l’Administration du fonds d’environnement, qui déroule le programme, varie de 40 à 100 euros, en fonction du type d’appareil envoyé à la casse. Les Roumains peuvent s’acheter ainsi entre autres aspirateurs, tablettes, machines à laver, lave-vaisselle, frigos et ordinateurs portables. Afin d’éviter un éventuel blocage de l’application informatique permettant l’inscription au programmé, l’Agence du fond d’environnement a institué une étape d’inscriptions enligne d’une semaine, suivie par trois étapes d’achats proprement-dits.

    Voyages – Les ministres des Affaires Etrangères des Etats de l’Europe centrale ont récemment évoqué à Bratislava les différentes possibilités de voyager librement après la fin de la pandémie de coronavirus. La principale décision de la réunion : les personnes vaccinées de Hongrie, Slovaquie, République Tchèque, Autriche et Slovénie pourront voyager librement durant la saison touristique entre ces pays. De l’autre côté de l’Atlantique, les américains vaccinés contre la Covid 19 ne sont plus obligés à porter des masques ni même dans les espaces clos, ont précisé les autorités sanitaires, renonçant partiellement à un des symboles de la pandémie. Aux Etats-Unis, le port du masque a été recommandé pour tous pour la première fois il y a une année, note l’AFP. A présent la population des Etats Unis a été vaccinée à hauteur de 35%. Au niveau mondial, plus de 161,8 millions de cas de contamination au nouveau coronavirus ont été recensés dont 3,3 décès, selon wordlmeters.info. Les pays à avoir enregistré le plus de cas d’infection et de décès sont les Etats Unis, l’Inde et le Brésil.

    Proche Orient – L’armée israélienne a intensifié les frappes contre la bande de Gaza, alors que les militants palestiniens poursuivent les tirs de roquettes vers Israël. Selon la BBC, de nombreuses familles palestiniennes ont déjà quitté leurs maisons. Le Hamas et le Djihad islamique paieront un « prix très lourd pour leur comportement belliqueux » a tweeté le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ajoutant que l’opération à Gaza se poursuivra «aussi longtemps que nécessaire». Toute escalade des actions d’Israël à Gaza risque de provoquer des actes de violence autant plus graves dans ses rues, entre Juifs et Arabes. La nuit dernière la police israélienne a dû gérer des conflits entre les bandes arabes et juives dans les rues des villes à population mixte. Le ministre de la Défense a ordonné un renforcement massif des forces de sécurité pour faire face aux troubles internes. Des centaines de personnes ont déjà été arrêtées. Le secrétaire générale de l’ONU, Antonia Guterres, a appelé à une cessation des hostilités. Une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU au sujet de cette crise a été remise à dimanche, à la demande des Etats-Unis qui ont affirmé que cela donnerait du temps pour que la diplomatie puisse s’impliquer dans la résolution de la crise.

    Météo – Temps instable et assez frisquet sur la moitié nord du pays, où il pleut. Des chutes de grêle sont également possibles. Ciel variable avec quelques pluies isolées sur le reste du territoire. Les maxima de la journée vont de 15 à 25 degrés. 20 degrés et du soleil, mais aussi quelques nuages à Bucarest en ce moment.

  • Mariages et divorces dans la société roumaine actuelle

    Mariages et divorces dans la société roumaine actuelle

    Les 30 années écoulées depuis la chute du communisme ont entraîné nombre de changements économiques, politiques et sociaux. Depuis la chute du régime Ceausescu en 1989, la famille roumaine a connu une véritable révolution, avec au centre l’institution du mariage. Conçu sous sa forme traditionnelle, malgré une idéologie qui se voulait révolutionnaire, le mariage se produisait très tôt dans la société roumaine d’il y a trois décennies. Véritable preuve de maturité, il intervenait dans la vie des jeunes comme un pas obligatoire à franchir à la fin des études.
    Directement intéressé à encourager la natalité, l’Etat communiste roumain faisait de son mieux pour booster la nuptialité, en offrant des avantages comme, par exemple, la possibilité d’habiter un appartement plus grand. Les statistiques indiquent qu’en 1990, les hommes se mariaient à 25 ans et les femmes à 22.

    Depuis, les jeunes de Roumanie, à l’instar des autres Européens, se marient de plus en plus rarement et surtout de plus en plus tard, selon une enquête menée par l’agence Frames. Si en 1990, les offices de l’état civil recensaient 192.652 actes de mariage, en 2018, leur nombre avait chuté de 50.000.

    Le mariage n’était plus une priorité en Roumanie, affirme Adrian Negrescu de l’agence Frames : « En 2018, la situation avait changé de sorte qu’à présent, les Roumains se marient après avoir atteint une certaine stabilité financière censée leur permettre l’acquisition d’un appartement avant d’avoir un enfant. En plus, la carrière occupe une position de plus en plus importante dans la vie des gens. Les femmes aussi s’y intéressent. Elles préfèrent avoir un emploi stable, des revenus garantis et suivre les tendances sociales avant de faire le pas. Au début des années 1990, l’âge du mariage était de 25 dans le cas des hommes et de moins de 22 ans, dans celui des femmes, voire même 21 en milieu rural. En 2018, les hommes se mariaient vers 31 ans et les femmes à plus de 28 ans. C’est une progression significative qui reflète les changements au sein d’une société qui place le mariage au second plan. »

    Avec un taux plutôt élevé de nuptialité, de 7,3%, la Roumanie se place, aux côtés de la Lituanie, avec 7,5%, de Chypre, 6,8% et de Malte, 6,3%, dans la partie supérieure du classement européen. Les sociologues affirment toutefois que le recul de l’institution du mariage n’entraine pas forcément la disparition des relations de couple à long terme.

    Adrian Negrescu explique : « Côté sentiments, les choses se passent de la même manière. Le nombre de couples à cohabiter sous le même toit, en privilégiant l’union libre au détriment du mariage traditionnel, est à la hausse. Peut-être qu’ils ne disposent pas forcément du budget nécessaire à l’organisation d’une cérémonie de mariage ou peut-être qu’ils ont des contraintes de nature économique. Une famille, surtout avec des enfants, présuppose des dépenses. Tout le monde souhaite avoir des enfants, mais tout le monde ne gagne pas assez pour pouvoir mener une vie à l’abri des privations. Un tel niveau rassurant remonte plutôt aux années 1990. Dix ans plus tard, les exigences économiques ont changé. Un enfant doit bénéficier de ce qu’il y a de mieux, ce qui suppose aussi un budget majoré pour l’éducation et la santé. Or, tous ces aspects économiques jouent sur la perception sur le mariage. »

    Et puis ce n’est pas tout, puisque la vision sur le bonheur individuel a changé aussi. De nos jours, les gens sont plus exigeants envers eux- mêmes et envers les autres. A force de placer la barre plus haut en matière de conduite, on devient plus prétentieux envers nos partenaires. Du coup, on repousse le moment du mariage afin de s’offrir suffisamment de temps pour trouver la bonne personne censée répondre aussi bien à nos exigences personnes qu’à celles d’ordre économique et social. La bonne nouvelle, c’est que le partenaire idéal une fois trouvé, la séparation ne figure pas parmi les options privilégiées des couples roumains. Même s’ils prennent leur temps avant de se marier, les Roumains ne divorcent pas facilement.

    Adrian Negrescu : « Si en 1990, la Roumanie recensait 32.000 divorces, en 2018, leur nombre a chuté à 30.000. Même si la baisse n’est pas significative, elle indique quand même un certain niveau de maturité. On fait plus attention à la relation actuelle, en essayant de mieux gérer les problèmes potentiels. Les Roumains ont appris – ou du moins, ils sont en train de le faire – comment entretenir une relation à long terme. Cela dépasse le simple fait de vivre ensemble, cela suppose d’accorder davantage d’attention au partenaire et à ses attentes afin de pouvoir bâtir un avenir à deux. Un autre aspect intéressant, c’est l’âge du divorce chez les Roumains. En 2018, la moyenne était de 43 ans chez les hommes et de 39 chez les femmes. Dans le cas des hommes, cet âge coïncide avec la soi-disant crise de la quarantaine. En ce qui concerne les femmes, là je pense qu’il s’agit d’autre chose, à savoir l’image qu’elles se font d’elles-mêmes. Normalement, les femmes mûrissent plus vite que les hommes et c’est pourquoi, dans leur jeunesse, elles prêtent plus d’attention à des aspects que les hommes ignorent. Souvent, le simple fait de faire partie d’un couple ne contente plus les femmes qui se sentent bloquées dans le rôle de femme au foyer. Du coup, elles souhaitent mettre un terme à la relation dans une tentative d’obtenir plus de la vie. Ce n’est pas par hasard qu’une telle révolte arrive vers l’âge de 39 ans, quand la plupart des femmes ont atteint leur indépendance financière et de ce fait, elles remarquent que leurs attentes par rapport à l’avenir diffèrent souvent de celles de l’homme qu’elles ont épousé dans leur jeunesse. »

    Avec un taux de divortialité d’1,5%, la Roumanie se situe au milieu du classement européen dominé par la Lituanie et la Lettonie avec un taux de 3,1% chacune. Au pôle opposé, on retrouve Malte (0,8%) et la Grèce (1,0%). (Trad. Ioana Stancescu)

  • Faire carrière en français

    Faire carrière en français

    En 2014, les 102 pays et territoires francophones comptaient près de 274 millions de locuteurs de français, lit-on dans le dernier rapport en date de l’Observatoire de la langue française de l’OIF. Vu la richesse des échanges économiques entre les pays francophones, le français est actuellement la 3e langue des affaires dans le monde après l’anglais et le chinois, la 2e langue des affaires en Europe, après l’anglais et la 2e langue la plus utile aux échanges économiques pour les entreprises Britanniques. En Roumanie, le français a toujours été la 2e langue enseignée dans les écoles et utilisée dans le milieu des affaires après l’anglais. Quelles sont donc les options des jeunes roumains à la recherche d’un emploi et qui maîtrisent le français ? Réponse.


  • Comment concilier vie professionnelle et vie privée?

    Comment concilier vie professionnelle et vie privée?

    Bien que privilégiées par un droit à un congé pour élever leur enfant qui peut aller jusqu’à deux ans, les mères de Roumanie ne le sont plus au moment où elles reprennent le travail. Hormis une offre insuffisante de crèches et de maternelles, elles sont aussi confrontées à une autre difficulté, celle de l’emploi proprement-dit. Selon une étude sociologique réalisée en 2012, 47% des parents ont repris leur travail alors que 17% ont choisi de rester au foyer. Ce qui plus est, les mères qui retournent travailler ont en moyenne deux enfants seulement. Si elles en ont plusieurs, elles préfèrent être mères au foyer. Les coûts pour plus de deux enfants en maternelles ou en after-school dépassent largement, pas mal de fois, les revenus de la famille.



    De leur côté, 80,3% des employeurs affirment que le salarié a regagné la position occupée avant d’entrer en congé parental. Toutefois, les experts des différents programmes de formation professionnelle soutiennent, eux, que certains travailleurs ayant repris leur emploi risquent le chômage au bout d’un certain temps. Et ce, soit en raison d’une redistribution des tâches opérée alors que la personne était en congé parental, soit parce que l’employeur le considère incapable de s’adapter aux nouvelles exigences de la compagnie. De même, bien que la plupart des employeurs et travailleurs sans enfants affirment que leurs collègues — parents – sont tout aussi ponctuels et performants que les autres, ce sont toujours eux qui constatent que les salariés avec enfants demandent plus souvent la permission de s’absenter ou prennent plus souvent des jours d’arrêt maladie.



    Ceci étant, quel choix font les mères, après le congé parental ? Le sociologue Florian Nitu, un des auteurs de l’étude sur la réinsertion professionnelle des parents, affirme qu’un nombre élevé d’enfants âgés d’un à trois ans est confié à la garde des grands-parents. Florian Nitu: « Certes, les parents accordent beaucoup plus de confiance aux grands-parents. Dans la plupart des cas, ces derniers assurent une garde meilleure que celle d’une puéricultrice dans une crèche. Toutefois, le côté éducationnel est plus développé dans les structures spécialisées et cet aspect a gagné du terrain ces derniers temps aux yeux des parents. »



    C’est pourquoi, ajoute encore Florian Nitu, les parents optent pour les maternelles, quand l’enfant a plus de 3 ans. «L’étude a relevé que les parents, dont notamment les mères, pensent que les maternelles sont utiles au développement des enfants. C’est là que l’enfant apprend une langue étrangère ou encore à bien tenir un crayon, réciter une poésie ou danser — ce qui est apprécié par les parents. La confiance dans les services de garde de l’enfant varie, compte tenu du type d’institution. Ainsi, près de 80% des parents font confiance aux maternelles d’Etat, contre 50% à celles privées. Le système public est apprécié. On remarque une différence considérable entre les maternelles et les crèches, les parents ne faisant pas confiance à ces dernières. C’est ce qui explique d’ailleurs pourquoi le nombre d’enfants dans les crèches est assez bas ».



    C’est dans ce contexte que le Ministère roumain du Travail, en partenariat avec la société Global Commercium, a mis en place le projet, « Equilibre. Famille et carrière », financé de fonds européens à travers le programme européen POSDRU. Son objectif : concilier la vie professionnelle et la vie privée. Le projet prévoit l’élaboration d’une étude sociologique, celle susmentionnée, la mise en place d’un réseau de formateurs qui devraient par la suite prendre part à la formation des baby sitters à travers le pays et des institutrices des deux centres d’excellence, créés dans le cadre du projet à Bucarest et à Brasov.



    Ces centres sont censés compléter le nombre insuffisant de crèches et de maternelles. Emanuela Manea, coordinatrice du projet de la part du Ministère du Travail : «Par les centres ouverts dans ce projet, on a voulu identifier les difficultés d’ordre financier et juridique auxquelles les autorités locales doivent faire face au moment où elles essaient de mettre en place de telles structures. On les a modernisés à l’aide de fonds structurels, de sorte que les enfants qui y seront accueillis bénéficient de conditions adéquates. »



    Ce qui plus est, aux centres d’excellences mis en place dans le cadre du projet « Equilibre. Famille et carrière », les enfants vivent au milieu d’une famille élargie, comme nous l’explique l’institutrice Marilena Balacciu : « Bien que je n’y travaille que depuis un mois, j’ai déjà accompli pas mal de choses, surtout sur le plan de l’aspect émotionnel. Les débuts sont difficiles pour tout le monde, enseignants, enfants et parents. Moi, j’ai réussi à gagner l’amitié aussi bien des parents que des enfants ».



    Les enfants y bénéficient aussi d’une éducation adéquate à leur âge, affirme Antoaneta, mère d’un garçon dans la grande section : « Ici l’enfant a la possibilité d’apprendre plus de choses qu’à la maison. Il ne veut pas apprendre avec moi. C’est beaucoup mieux ici. Le changements sont visibles. Avant il gribouillait, il ne prenait rien au sérieux. A présent, il rivalise avec sa sœur et dit qu’il fait mieux qu’elle. »


    Crina avait jusqu’ici confié à ses parents la garde de son garçon, maintenant âgé de 5 ans. Cette année, il a intégré la grande section. Pourquoi ? « Nous avons voulu inscrire le garçon en maternelle plus tôt, mais la grand-mère s’y est opposée. Finalement on l’a amenée à admettre que cela lui profitait aussi, et qu’elle pourrait se reposer davantage ainsi. Par exemple, il ne faisait pas la sieste l’après-midi, ce qui n’est plus le cas à la maternelle. En plus, il a appris pas mal de choses. Il est beaucoup plus attentif, et il a appris à colorer. Les activités qu’il fait à la maternelle, il les poursuit aussi à la maison. Il en est très enthousiasmé ».



    Confrontées au besoin tant de faire croître la natalité que de réinsérer professionnellement des mères, les autorités doivent promouvoir des politiques visant à trouver un équilibre entre les exigences de la vie de parent et celles de la vie professionnelle, affirment les auteurs du projet « Equilibre. Famille et carrière », qui prennent en compte les demandes aussi bien des parents que des employeurs. (trad. : Alexandra Pop)