Tag: Casa Ioana

  • Ian Tilling, expat en Roumanie

    Ian Tilling, expat en Roumanie

    Après la révolution de 1989, les médias internationaux regorgeaient d’images d’enfants roumains institutionnalisés dans des orphelinats épouvantables. Peu de temps après, des dizaines de convois humanitaires arrivaient en Roumanie. Des étrangers aussi y venaient nombreux, profondément touchés par ce qu’ils avaient vu dans la presse et déterminés à donner un coup de main à ces enfants en détresse. Parmi eux, notre invité daujourdhui, le Britannique Ian Tilling, qui, à cette époque-là, était agent de police. Il a travaillé pendant deux ans avec les enfants en situation de handicap, dans le centre de Plătărești, puis a décidé de retourner en Roumanie, cette fois pour toujours. Au bout de 23 ans au sein de la police de Kent, Ian a pris sa retraite et a radicalement changé de vie. Il s’est installé en Roumanie et a fondé, en 1992, le centre Casa Ioana, un lieu qui se veut un nouveau départ pour les victimes de la violence domestique et pour les familles sans abri. A la tête d’une équipe enthousiaste, Ian a attiré de nombreux expatriés dans cette aventure. En plus, il organise régulièrement des actions humanitaires pour les sans-abris de Bucarest.


    Lorsqu’il est arrivé en Roumanie pour la première fois, c’était en août 1990. Il venait de conduire à travers l’Europe un camion chargé d’aides humanitaires. Une infirmière l’accompagnait. Ian Tilling se souvient que, pour pouvoir franchir la frontière roumaine, il avait improvisé sur place un tampon en se servant d’une pièce de monnaie de 10 pennies avec l’effigie de la reine d’Angleterre. Il se rappelle aussi l’image de la Roumanie du lendemain de la révolution et explique pourquoi il a décidé de s’y installer définitivement : « Le voyage vers Bucarest a été affreux et merveilleux à la fois. Affreux parce que les routes, comme les conditions, étaient très difficiles. En revanche, les paysages et la nature étaient magnifiques, ce qui a rendu le voyage très intéressant. Quand nous sommes arrivés à Bucarest, tard dans la nuit, la ville nous a semblé terne. On ne s’y attendait pas du tout. Nous sommes finalement arrivés à l’hôtel Athénée Palace, trop luxueux à notre goût et un peu cher, mais nous n’avions pas d’autre endroit pour dormir. Je me souviens que le lendemain matin nous avons été accueillis par un enfant. Il a offert une fleur à l’infirmière qui m’accompagnait. Un beau geste de la part de ce gosse qui allait devenir notre petit guide local. Au départ, j’ai travaillé à l’orphelinat Mère Teresa, à Bucarest. Ensuite, j’ai rencontré quelques infirmières britanniques et je me suis rendu au centre de Plătărești. J’y ai travaillé pendant un mois avec les enfants atteints de handicaps physiques et mentaux sévères. Le seul endroit où je pouvais acheter de la nourriture, c’était le marché. Il y avait aussi une épicerie sur le boulevard Magheru, mais les choses essentielles, je les trouvais au marché. Il n’y avait pas de panneaux publicitaires et tout était morne, monotone. On voyait des files d’attente devant les magasins et l’éclairage public n’existait que sur les grands boulevards. Je me suis rendu aussi à Brasov. Je suis resté une nuit dans cette ville si différente de Bucarest et si belle, située dans les montagnes. Nous sommes ensuite retournés au Royaume-Uni sans aucune mésaventure. Nous avons fait halte à Vienne, où nous avons passé la nuit. Je me souviens avoir été enchanté, le lendemain matin, de regarder par la vitrine d’un magasin où l’on vendait des articles sanitaires et cosmétiques pour la salle de bains. Ce qui m’a fasciné, ce sont les couleurs et les formes de ces objets que j’ai été surpris de voir après tant de gris. Ce dont je me souviens encore, c’est que, de retour au Royaume-Uni, en faisant mes courses dans un supermarché ordinaire, j’ai réalisé avec stupéfaction que là, la nourriture pour les chiens était plus variée que celle offerte à un être humain à Bucarest. Le contraste était énorme. J’avoue avoir été content de quitter la Roumanie, après y avoir passé quatre semaines d’émotions extrêmes. Je ne pensais pas y revenir un jour. Mais, comme je l’ai dit, nous nous sommes arrêtés à Vienne et, tout le chemin du retour, nous avons pensé à la Roumanie et nous avons tous les deux changé d’avis. C’était comme si un aimant invisible nous tirait en arrière, ce qui s’est finalement produit. »


    Ian Tilling est un entrepreneur social apprécié. Pendant les 30 ans écoulés depuis son installation en Roumanie, il a coordonné plusieurs équipes qui ont mis en œuvre des programmes européens et un programme de la Banque Mondiale destiné à l’inclusion sociale des sans-abris et des familles monoparentales. L’association qu’il a fondée et qu’il dirige, Casa Ioana, abrite 20 familles et neuf femmes qui reçoivent des soins, des conseils psychologiques et professionnels censés les aider à mener une vie indépendante. Au bout d’une année, soit la période daccueil proposée par Casa Ioana, plus de 80% de ceux qui y ont vécu trouvent un logement et un travail. Au fil des trois décennies vécues en terre roumaine, Ian a remarqué de nombreux changements pour le mieux en matière d’infrastructure, mais il déplore toujours labsence d’autoroutes. Quant aux besoins des catégories défavorisées de notre pays, Ian estime que l’Etat roumain ne les prend pas en compte au niveau requis. Il se réjouit pourtant d’avoir réussi à fermer les orphelinats. De l’avis de Ian Tilling, la pauvreté, le manque d’éducation et la mentalité selon laquelle la violence domestique est quelque chose de presque normal qu’il faut résoudre exclusivement au sein de la famille comptent parmi les problèmes majeurs auxquels la Roumanie est confrontée.


    « Beaucoup de choses ont changé et continuent de changer en mieux. Je suis content de le constater. La Roumanie est membre de l’OTAN et fait partie de l’Union européenne. Lors des nombreux voyages que j’ai faits, les gens m’ont fait part de leurs bonnes impressions sur la Roumanie. Bien des Roumains sont allés travailler à l’étranger et la grande majorité d’entre eux ont apporté une contribution bénéfique aux pays dans lesquels ils vivent. La Roumanie devrait – et je pense qu’elle le fait déjà – promouvoir la beauté naturelle de ces lieux fabuleux qui ont conquis le cœur du prince Charles et de certaines autres personnalités intéressées par la nature et les riches traditions de ce pays. Un autre aspect important serait l’industrie hôtelière, un domaine dans lequel la Roumanie doit progresser, dans le sens qu’il faut comprendre la nécessité de développer une culture de l’accueil et de la convivialité. Et ce n’est pas quà lEtat roumain, mais à nous tous de nous investir dans les efforts visant à promouvoir une meilleure image et nos succès à l’étranger. »


    Ian pense souvent à ses proches qui vivent au Royaume-Uni, mais la Roumanie est maintenant son chez soi. C’est ici qu’il est reparti à zéro, après avoir pris sa retraite à l’âge de 42 ans. Ian Tilling parle de son histoire en Roumanie comme d’une situation heureuse, dans laquelle les deux parties ont quelque chose à gagner : « Certes, la Roumanie est ma maison depuis plusieurs années. Elle est, si vous voulez, la terre de ma renaissance, puisque j’ai complètement changé de vie en arrivant ici. Il n’y a rien de spécial de mon pays natal qui me manque, peut-être parce que je sais clairement que ma maison est ici, maintenant. J’y ai pris racine et je suis reconnaissant pour cette chance. Ces trois décennies ont été extraordinaires pour moi. Le carrousel des émotions tourne toujours. J’ai énormément appris sur moi-même et je n’aurais pas pu le faire si j’étais resté au Royaume-Uni à vivre comme tous les retraités. » (Trad.Mariana Tudose)



  • Ian Tilling: Britischer Polizist in Ruhestand engagiert sich für Opfer häuslicher Gewalt

    Ian Tilling: Britischer Polizist in Ruhestand engagiert sich für Opfer häuslicher Gewalt

    Nach der Revolution von 1989 waren die internationalen Medien voll mit Bildern von Kindern in Horrorheimen in Rumänien. Es dauerte nicht lange, und es kamen Dutzende Hilfstransporte ins Land. Es waren Ausländer, die, tief beeindruckt von dem, was sie in den Medien gesehen hatten, entschlossen waren, diesen Kindern zu helfen. Unter ihnen befand sich auch unser heutiger Gast, Ian Tilling aus Gro‎ßbritannien.



    Ian Tilling arbeitete zwei Jahre lang mit behinderten Kindern im Zentrum von Plătăreşti nahe Bukarest und beschloss, anschlie‎ßend für immer in Rumänien zu bleiben. Am Ende einer 23-jährigen Karriere bei der örtlichen Polizei in der britischen Stadt Kent wurde er mit der Medaille für vorbildliches Verhalten ausgezeichnet. Er zog nach Rumänien und gründete 1992 den Verein Casa Ioana“, ein Zentrum für Opfer häuslicher Gewalt und eine Unterkunft zwecks eines Neuanfangs für obdachlose Familien. Ian Tilling organisiert auch regelmä‎ßig humanitäre Aktionen für Obdachlose in Bukarest.



    Zum ersten Mal kam er im August 1990 nach Rumänien. Er erinnert sich noch genau, wie das Land einige Monate nach der Revolution aussah:



    Die Reise nach Bukarest war schrecklich und wunderbar zugleich. Schrecklich, weil es keine Stra‎ßen gab und die Bedingungen sehr schwierig waren. Stattdessen war die Aussicht fantastisch, die Natur war wunderschön. Das machte die Reise sehr interessant. Als wir in Bukarest ankamen, war es spät in der Nacht und die Stadt schien ärmlich zu sein. Das hatten wir nicht erwartet. Wir erreichten schlie‎ßlich das Hotel Athénée Palace, ein ziemlich luxuriöses und recht teures, aber wir hatten keine andere Unterkunft. Ich erinnere mich, dass wir am Morgen von einem Kind begrü‎ßt wurden, das der Krankenschwester, mit der wir zusammen waren, eine Blume gab. Es war eine nette Geste, und das Kind wurde in den folgenden Tagen unser kleiner lokaler Reiseleiter, der uns sehr half. Zunächst arbeitete ich im Waisenhaus der Mutter Teresa in Bukarest, bevor ich einige britische Krankenschwestern traf und ins Zentrum in Plătăreşti wechselte, wo ich einen Monat lang mit den dortigen Kindern arbeitete, die schwere körperliche und geistige Behinderungen hatten. Ich erinnere mich, dass ich nur auf dem Markt Lebensmittel kaufen konnte. Es gab zwar auch ein Lebensmittelgeschäft auf dem Magheru-Boulevard, aber meine Haupteinkäufe tätigte ich auf dem Markt. Vor den wenigen Läden bildeten sich Warteschlangen, und Stra‎ßenbeleuchtung gab es nur auf den Hauptboulevards. Alles war langweilig, es gab nirgendwo Farbe, es gab keine Werbetafeln, alles war eintönig. Als wir zurückfuhren und eine Nacht in Braşov (Kronstadt) verbrachten, einer Stadt, die so anders ist als Bukarest, so schön, in den Bergen gelegen, war ich überrascht.“




    Auf der Rückreise war er froh Rumänien, hinter sich gelassen zu haben. Er sagte, dass es vier Wochen extremer Gefühle waren. Er dachte nicht, dass er jemals zurückkehren würde. Doch es sollte anders kommen. Es war, als würde uns ein unsichtbarer Magnet zurückziehen, erinnert sich Ian Tilling. Jetzt ist er ein bekannter Leiter von Programmen im sozialen Bereich. In 30 Jahren in Rumänien koordinierte er mehrere Teams, die europäische Programme und ein Weltbankprogramm zur sozialen Eingliederung von Obdachlosen und Alleinerziehenden umgesetzt haben. Der von ihm gegründete und geführte Verein Casa Ioana“ beherbergt 20 Familien und neun Frauen, die betreut, psychologisch und professionell beraten werden, um ein unabhängiges Leben zu führen. Nach einem Jahr, denn solange dauert die Unterkunft im Casa Ioana“, finden über 80% der hier Untergebrachten ein neues Zuhause und einen Job. Seitdem er hier lebt, hat Ian viele Veränderungen wahrgenommen:



    Viele Dinge haben sich verändert und ändern sich immer weiter zum Besseren. Ich bin froh, das festzustellen. Rumänien ist jetzt NATO-Mitgliedsland und Teil der Europäischen Union. Ich bin in diesen Jahren viel gereist und habe nur gute Eindrücke und Lob für das Land und die Menschen hier erhalten, als ich sagte, dass ich aus Rumänien komme. Viele Rumänen gingen ins Ausland, und die überwiegende Mehrheit von ihnen leistete einen guten Beitrag in den Ländern, in denen sie leben. Rumänien sollte — und ich denke, das tut es schon — die natürliche Schönheit seiner fabelhaften Orte fördern, die das Herz von Prinz Charles und anderer Persönlichkeiten berührt haben, die Interesse an der Natur und den reichen Traditionen haben. Ein anderer wichtiger Bereich wäre das Gastgewerbe, einer in dem Rumänien Fortschritte machen und verstehen muss, dass es gegenüber Touristen eine einladende und freundliche Kultur entwickeln muss. Und nicht nur der rumänische Staat, sondern wir alle müssen dies tun, wir sollten uns alle bemühen, ein besseres Image und unsere Erfolge im Ausland bekannt zu machen.“




    Ian vermisst seine Familie in England, aber Rumänien bleibt sein jetziges Zuhause.



    Rumänien ist seit vielen Jahren meine Heimat. So gesehen, ist es das Land meiner Wiedergeburt, ich habe mein Leben komplett umgekrempelt, seit dem ich hier bin. Ich vermisse nichts Besonderes aus England, wahrscheinlich weil ich genau wei‎ß, dass mein Zuhause jetzt hier ist. Ich habe hier Wurzeln geschlagen und bin dankbar für diese Chance. Es waren au‎ßergewöhnliche drei Jahrzehnte für mich, eine emotionale Achterbahnfahrt, die bis heute andauert. Ich habe so viel über mich selbst gelernt. Dies wäre nicht passiert, wenn ich in Gro‎ßbritannien geblieben und ein gewöhnlicher Rentner gewesen wäre.“




    Zurückblickend begrü‎ßt Ian Tilling, dass die Kinderzentren geschlossen wurden. Er glaubt aber, dass der rumänische Staat nicht genug für die benachteiligten Menschen tut. Armut, mangelnde Ausbildung und Akzeptanz der häuslichen Gewalt als etwas fast Normales sind die gro‎ßen Herausforderungen jetzt in Rumänien, sagt er.

  • Ian Tilling, un fost polițist britanic

    Ian Tilling, un fost polițist britanic

    După revoluția din 1989, mass media internaționale erau inundate de imaginile cu copiii instituționalizați în centrele groazei peste tot în România. Nu peste mult timp la granițe soseau zeci de convoaie umanitare cu ajutoare și cu străini profund impresionați de ceea ce văzuseră în presă, deciși să dea o mână de ajutor acestor copii aflați în situații disperate. Printre ei se număra și invitatul rubricii noastre din această săptămână, Ian Tilling, care venea din Marea Britanie și era polițist la acea vreme. A lucrat timp de doi ani cu copiii cu dizabilități din centrul de la Plătărești, apoi a decis să se întoarcă în România, de data aceasta pentru totdeauna.



    După 23 de ani de carieră la Poliția Locală din orașul britanic Kent, la finalul căreia a primit Medalia pentru Conduită Exemplară, Ian s-a pensionat și a făcut o schimbare radicală în viață. S-a mutat în România și în 1992 a pus bazele centrului Casa Ioana, un loc care își dorește să fie un nou început pentru victimele violenței domestice și pentru familiile fără adăpost. Împreună cu o echipă inimoasă, Ian a atras o mulțime de expați în lucrul cu femei și copii care experimentează violența domestică și cu familiile rămase fără adăpost. De asemenea, Ian Tilling organizează periodic acțiuni umanitare pentru oamenii fără adăpost din București.



    Când a venit prima oară în România, era în august 1990. Condusese atunci prin toată Europa un camion cu ajutoare însoțit de o soră medicală și își amintește că la granița românească, pentru a putea trece mai departe, a improvizat pe loc o ștampilă dintr-o monedă de 10 pence cu chipul Reginei Angliei. Ian Tilling își amintește cum a văzut România la câteva luni de la revoluție și ne dezvăluie ce l-a făcut să ia decizia de a se muta aici definitiv:



    “Călătoria spre București a fost îngrozitoare și minunată în același timp. Îngrozitoare pentru că nu existau drumuri, iar condițiile erau foarte grele. În schimb, priveliștea era uluitoare, natura era superbă, ceea ce a făcut călătoria să fie foarte interesantă. Când am ajuns la București era târziu în noapte și orașul părea foarte searbăd, iar noi nu ne așteptam deloc la asta. Am ajuns în cele din urmă la Hotel Athenee Palace, care era cam luxos și cam scump, însă nu aveam alt loc în care să dormim. Îmi amintesc că dimineață am fost întâmpinați de un copil care i-a oferit o floare asistentei cu care eram. A fost un gest frumos, iar el a devenit un mic ghid local de mare ajutor pentru noi în zilele care au urmat. Inițial, am lucrat la orfelinatul Maicii Tereza din București, înainte să cunosc câteva surori medicale britanice și să merg în centrul de la Plătărești, unde am lucrat o lună cu copiii de acolo, care aveau handicap fizic și psihic sever.



    Îmi amintesc că singurul loc în care puteam cumpăra de mâncare era la piață, mai era și o alimentară pe bulevardul Magheru, dar cumpărăturile principale le făceam în piață. În fața puținelor magazine erau cozi, iar iluminat stradal nu exista decât pe bulevardele principale. Totul era fad, nu era pic de culoare pe nicăieri, nu existau panouri publicitare, totul era în nuanțe monotone. Am mers cu mașina și am rămas o noapte în Brașov, un oraș atât de diferit de București, atât de frumos, situat în munți. Ne-am întors apoi în UK fără aventuri, iar pe drum am înnoptat în Viena. Îmi amintesc că am fost fermecat dimineață să văd vitrina unui magazin care vindea obiecte sanitare și cosmetice de baie. Ce m-a fascinat erau culorile și formele acelor obiecte pe care eram surprins să le văd după atâta gri. Ce îmi mai amintesc este că, întors în UK, fiind la cumpărături într-un supermarket obișnuit, mi-am dat seama cu groază că, în acel magazin, varietatea culinară la mâncarea pentru căței era mai mare decât cea oferită pentru o ființă umană în București. Era un contrast imens. Recunosc că mi-am spus când am pornit înapoi spre casă că mă bucur că plec, fuseseră pentru mine patru săptămâni de emoții extreme și nu credeam că o să mă mai întorc vreodată. Dar, așa cum spuneam, ne-am oprit în Viena și tot drumul înapoi ne-am gândit la România și amândoi ne-am schimbat hotărârea. Era ca și cum un magnet invizibil ne atrăgea înapoi, ceea ce până la urmă s-a și întâmplat.”



    Ian Tilling este un apreciat antreprenor social, care a coordonat de-a lungul celor trei decenii de locuit la noi în țară mai multe echipe care au implementat programe europene și un program al Băncii Mondiale destinat includerii sociale a persoanelor fără adăpost și a familiior monoparentale din România. Asociația pe care a fondat-o și pe care o conduce, Casa Ioana, adăpostește 20 de familii și nouă femei care primesc îngrijire, consiliere psihologică și profesională pentru a putea duce o viață independentă.



    După un an, cât durează perioada de găzduire oferită de Casa Ioana, peste 80% dintre cei care au locuit aici își găsesc o locuință și un loc de muncă. De-a lungul celor trei decenii de când locuiește aici, Ian a observat multe schimbări în bine în ceea ce privește infrastructura din România, însă deplânge lipsa autostrăzilor. Cât despre nevoile categoriilor defavorizate de la noi, Ian crede că statul român nu le ia în considerare atât cât ar trebui, însă se bucură că a reușit să închidă orfelinatele. Sărăcia și lipsa de educație și, în plus, mentalitatea că violența domestică este o chestiune aproape normală și care se rezolvă exclusiv în familie — acestea ar fi câteva probleme majore cu care se confruntă România, în opinia lui Ian Tilling:



    “Multe lucruri s-au schimbat și încă se schimbă în bine, mă bucur să constat acest lucru. România este acum membră NATO și face parte din Uniunea Europeană. Am călătorit mult în acești ani și am primit numai impresii bune și laude la adresa țării și oamenilor de aici atunci când ziceam că vin din România. O mulțime de români au plecat la muncă peste granițe și marea lor majoritate au adus o contribuție benefică țărilor în care trăiesc. România ar trebui — și cred că o face deja- să promoveze frumusețea naturală a acestor locuri fabuloase care au cucerit inima prințului Charles și a altor personalități interesate de natura și tradițiile bogate de aici. Apoi alte aspecte importante ar fi industria ospitalieră, un domeniu în care România trebuie să facă progrese și să înțeleagă că trebuie să dezvolte o cultură primitoare și prietenoasă față de turiști. Și nu doar statul român, ci noi toți trebuie să facem acest lucru, ar trebui să ne implicăm cu toții în eforturile de a promova o imagine mai bună, de a ne promova în afară și succesele.”



    Lui Ian îi lipsește familia sa din Anglia, însă acasă pentru el acum este România. Aceasta este țara în care Ian a luat viața de la capăt, după ce s-a pensionat la vârsta de 42 de ani. Ian Tilling vorbește despre povestea sa în România ca despre o situație fericită, în care ambele părți au de câștigat:



    “Cu siguranță, România este casa mea de câțiva ani buni. Dacă vreți, este țara renașterii mele, mi-am schimbat viața complet când am venit aici. Nu îmi lipsește nimic special din Anglia, probabil pentru că știu clar că acum casa mea e aici. Am prins rădăcini aici și sunt recunoscător pentru această șansă. Au fost trei decenii extraordinare pentru mine, un roller coaster emoțional care continuă și azi. Am învățat atât de multe despre mine, n-aș fi putut face asta dacă aș fi rămas în UK și aș fi fost un pensionar obișnuit.






  • Menschenrechtlerin aus den Niederlanden: „Bukarest ist ein verborgener Diamant“

    Menschenrechtlerin aus den Niederlanden: „Bukarest ist ein verborgener Diamant“

    Derzeit absolviert Agnes Venema ein fast zweijähriges Forschungspraktikum an der Nationalen Informationsakademie Mihai Viteazu“ in Bukarest. Sie verfügt über umfangreiche Erfahrung in der Koordinierung von Programmen der Vereinten Nationen in der Schweiz, den Niederlanden, Belgien, Gro‎ßbritannien und Timor. Wie hat sie sich Rumänien integriert und vor allem warum hat sie sich für unser Land für diese berufliche Änderung entschieden?



    Dies ist eine interessante Frage, da ich mich während meines Studiums und in meiner bisherigen Karriere tatsächlich auf Menschenrechtsfragen konzentriert habe. Was ich in letzter Zeit versucht habe, ist, mich mehr für Sicherheit zu interessieren, da Sicherheitskräfte die Menschenrechte wirklich schützen können, aber manchmal sogar die schwersten Verstö‎ße begehen können. Dies ist der wahre Grund für die Veränderung in meiner Karriere. Dann wurde dieses Doktoranden-Programm ins Leben gerufen, das Teil eines grö‎ßeren Forschungsprogramms ist und aus europäischen Mitteln finanziert wird.



    Meine Ankunft in Bukarest war eine echte Chance, denn ich konnte an einer Informationsakademie studieren, die einer Regierungsstruktur untergeordnet ist. Alle anderen Institutionen sind in der Regel Universitäten oder Forschungsinstitute, daher war dies eine einmalige Gelegenheit, die ich wahrnahm, sobald sie erschien. Ich glaube, mein Kollege und ich sind die ersten Ausländer, die jemals an der Mihai-Viteazu-Akademie studiert haben. Wir sind also froh, dort zu sein. Ich bin weder Teil einer militärischen Struktur noch habe ich in den Niederlanden nachrichtendienstliche Systeme studiert. Deshalb bin ich als Forscherin hierhergekommen. Und wir haben versucht, herauszufinden, wie wir zusammenarbeiten können, denn ich bin mir sicher, dass es auch für euch ziemlich ungewöhnlich ist, dass ein ausländischer Staatsbürger Zugang zu einer nationalen Informationsstruktur erhält.



    Am Anfang haben wir alle ein wenig Zeit gebraucht, um uns aneinander zu gewöhnen, aber am Ende haben wir es geschafft. Insgesamt haben wir in diesem europäischen Programm 15 Doktoranden. Hier haben wir einen rumänischen Kollegen, der uns sehr geholfen hat, uns allgemein in Rumänien und in die Akademie zu integrieren. Au‎ßerdem konnte jeder, mit dem ich sprach, Englisch, das hat uns sehr geholfen, alle waren freundlich und hilfsbereit.“




    Agnes hat kein Rumänisch gelernt und räumt humorvoll ein, dass sie Google Translate auch auf dem Gemüsemarkt benutzt hat. Sie reiste jedoch durch das Land und kam nach Cluj (Klausenburg) und ans Schwarze Meer. Welchen Eindruck hat aber Bukarest hinterlassen?



    Ich denke, Bukarest ist wie ein Diamant im Schlamm und man muss es besser kennenlernen. Einige Freunde waren überrascht, sie verstanden nicht, warum ich diese Stadt mag, sie sagten mir, sie besuchten sie an einem Wochenende und sie mochten sie nicht, weil sie nur für eine Führung bezahlt haben. Ich finde diese geführten Touren gro‎ßartig, aber gleichzeitig gibt es hier so viele verborgene Schätze, dass man diese nur mit Hilfe eines Einheimischen entdecken kann, der wei‎ß, wohin. Bukarest ist eine Stadt, die sich ständig verändert. Im letzten Sommer sind im Vergleich zum Vorjahr neue Lokale eröffnet worden. Ich denke, Sie müssen mit jemandem zusammen sein, der hier lebt oder viel Zeit in Bukarest verbracht hat.



    Das Leben hier war wundervoll. Ich erinnere mich an den ersten Sommer, den ich hier verbracht habe, oder vielleicht war es Herbst, ich war im Garten Eden, wo sich hinter einigen Bäumen eine Art Bar befand. Jetzt denke ich, dass die Bäume vor dem Gebäude gefällt wurden, aber als ich zum ersten Mal dort war, musste ich nach dem Ort suchen und es gab nichts, was den Weg weisen würde, also ging ich einigen Menschen mit einem Hund nach. Dann offenbarte sich ein wunderschöner Garten vor meinen Augen und ich war sofort verzaubert. Ebenso gibt es eine ausgezeichnete Bar mit einer Terrasse gegenüber dem Nationaltheater, die Sie von der Stra‎ße aus nicht sehr gut sehen können und die nur im Sommer geöffnet ist. Obwohl das Lokal ziemlich zentral gelegen ist, wissen nicht viele Menschen darüber Bescheid. Es wäre gro‎ßartig, wenn es vor allem im Sommer mehr Orte zum Wandern, Radfahren oder für andere Verkehrsmittel als Fahrzeuge gäbe. Mir scheint, dass die Art und Weise, wie wir den städtischen Raum nutzen, flexibler geworden ist, und ich denke, dass hier echte Verbesserungen erzielt werden können.“




    In Kürze wird Agnes Rumänien verlassen. Sie mag die Spontanität und Herzlichkeit der Menschen hier, würde aber mehr Ordnung sehen wollen. Wir fragten sie, was sie nach diesen zwei Jahren in Rumänien mitnehmen würde:



    Das ist eine sehr gute Frage. Zunächst nehme ich viele schöne Erinnerungen mit. Ich werde die Zusammenarbeit mit »Casa Ioana«, einer NGO, bei der ich mich freiwillig gemeldet habe, sehr vermissen. Bevor ich weg bin, möchte ich »Casa Ioana« besuchen. Ich habe mich bisher mit Menschen getroffen, die dort arbeiten, in diesem Haus, in dem Obdachlose, Frauen und Kinder leben, die Opfer häuslicher Gewalt wurden, und diese Tätigkeit lag mir als Menschenrechtsverteidiger sehr am Herzen. Allerdings habe ich diesen Ort, den ich in den letzten eineinhalb Jahren unterstützt habe, nie besucht. Deshalb werde ich am Ende meines Aufenthalts in Rumänien dorthin gehen, mit dem Gedanken, dass ich auch ein wenig zur rumänischen Gesellschaft und zum Bukarester Leben beigetragen habe. Was mir in Rumänien sehr gut gefallen hat und ich auch in den Niederlanden gerne sehen würde, ist diese junge Generation, die so begierig darauf ist, in anderen Teilen Europas zu studieren, zu reisen und bessere Jobs zu finden. Das ist aber in gewisser Weise auch traurig. Ich hoffe, dass diese jungen Leute eines Tages nach Rumänien zurückkehren.



    Ich bewundere diesen Unternehmergeist und die Einstellung des Gewinners, das Gefühl, dass sie nicht aufzuhalten sind. Manchmal habe ich das Gefühl, dass die Leute bei uns zu Hause ein bisschen verwöhnt sind und es schwierig finden, Dinge zu tun, ich würde ihnen sagen: Schau dir diese Leute an, die aus einem Dorf in Rumänien kommen und noch nie in den Niederlanden waren, aber für drei oder vier Jahre ausreisen und manchmal besonders hart arbeiten und dann mit dieser Erfahrung au‎ßerhalb des Landes, die noch niemand in ihrem Dorf hatte, nach Hause zurückkehren. Ich glaube, wir müssen ihren Mut bewundern.“