Tag: censure

  • No-confidence motion against Romania’s government

    No-confidence motion against Romania’s government

    The Liberal Florin Cîţu’s cabinet is today facing its most important
    political test to date-a vote on a no-confidence motion tabled against it by
    the Social Democrats in opposition. The document, entitled STOP to poverty, price
    rises and convicted criminals, argues that Romania’s only way out of the
    on-going political, economic and social crisis is for the Cîțu government
    to step down.


    The Social Democrats criticise the government for Romanians’ declining
    living standards, for the lack of measures to counter the rise in energy prices
    and the depreciation of the national currency, and for the alarming increase of
    the public debt. The list goes on with the poor absorption of EU funds, the
    inadequate programmes to support small and medium businesses, and the
    disinterest in farmers’ difficulties.


    Also, according to the Social Democrats, the government made up of the
    National Liberal Party, USR PLUS and the Democratic Union of Ethnic Hungarians
    in Romania did not fight against the COVID pandemic, but rather only managed to
    hinder the fight against chronic diseases.


    The opposition does not fail to mention PM Florin Cîţu’s problems with
    the law, during his student years in the US, when he was caught driving under
    the influence. The story came to light recently, and it probably would have
    been overlooked had it not been for the problems within the ruling coalition.


    The motion is not by no means lenient as far as USR is concerned,
    although the Cîţu government became a minority government precisely because USR
    left the coalition. Although they are criticised in the motion as well, USR announced
    they would support the motion, so as to make sure PM Florin Cîţu, whom they see
    as responsible for breaking up the ruling coalition, is removed.


    In fact, USR were the first to table a motion of censure against the
    Liberal government. This motion, also backed by the nationalist party AUR, got
    stuck at the Constitutional Court, and will become redundant if the Social
    Democrats’ motion passes.


    The government stands little chances to survive the motion. Arithmetic shows
    that the Social Democrats, USR and AUR have 280 votes in Parliament, and the
    motion only needs 234 votes to pass. The cabinet only relies on the
    163 votes of the National Liberal Party and the Democratic Union of Ethnic
    Hungarians, whereas the parliamentary groups representing other ethnic
    minorities will not take part in the vote.


    Florin Cîţu accused what he called the new
    majority made up of the Social Democratic Party, USR and AUR, of being
    irresponsible, and announced that the Liberal MPs will take part in the
    debates, but will not vote. (tr. A.M.
    Popescu)



  • La censure, ses formes et son histoire (I)

    La censure, ses formes et son histoire (I)

    Cette semaine nous allons discuter de censure avec notre invité Jean-Yves Mollier, historien et professeur émérite à l’Université de Versailles. Ensemble, nous allons nous pencher sur l’évolution des formes de censure depuis plusieurs siècles, tel qu’il les a abordées dans son dernier livre : Interdiction de publier ! La Censure d’hier à aujourd’hui.




  • Les discothèques dans les années 70-80

    Les discothèques dans les années 70-80

    Plus de 200 personnes ont participé au vernissage d’une exposition permanente consacrée aux Discothèques dans les années 1970- 1980, accueillie par le Musée municipal d’Oradea. L’événement propose un voyage dans le temps, à l’époque des magnétos, des K7 et des tourne- disques, quand les jeunes s’amusaient et dansaient sous le regard attentif d’une Commission de visualisation et d’audition, à même de décider de la musique à être diffusée.

    Cristina Puscas, muséographe, raconte que l’idée d’une telle exposition est venue suite à des dons que le public a faits au musée, parallèlement à une activité soutenue de recherche: Ce fut en septembre 2016 qu’on a lancé la campagne Ne jette pas le passé, offre-le au musée, suite à laquelle, des dizaines d’habitants de la ville se sont mis à faire la collecte de différents objets renvoyant aux années communistes. Parmi ses objets, on a trouvé de nombreux disques vinyles, des magnétoscopes, des tourne-disques, bref, tout un patrimoine à même de témoigner des discothèques de ces années- là. C’est comme ça que l’idée de cette exposition nous est venue. Personne n’a menée jusqu’à présent une recherche portant sur les boîtes de nuit de l’époque communiste. Dans un premier temps, je n’ai trouvé aucun règlement sur la façon dont les discothèques étaient-elles organisées sous Ceausescu. Du coup, j’ai fouillé dans les archives et c’est là que je suis tombée sur un fond important du Comité de culture et d’éducation socialiste du département de Bihor. J’ai donc appris quelques normes de fonctionnement et d’organisation, j’ai lu sur la Commission de visualisation et d’audition, sur la censure et les restrictions. Une fois ce travail de documentation accompli, on est passé à la deuxième étape, à savoir parler avec les DJ de l’époque sur la façon dont les choses se passaient dans les années 70-80. C’est comme ça que ce projet a pris naissance. Ce n’est pas simplement une exposition riche en objets et photos, mais aussi un espace censé refaire l’ambiance des boîtes de nuit de cette époque -là.

    Dans un premier temps, les discothèques fonctionnaient dans des Maisons de culture, centres culturels, club éducatifs, bars, restaurants ou hôtels. Elles étaient obligées de respecter des normes de fonctionnent comme par exemple, se voir délivrer chaque année, une autorisation de la part du Comité départemental de culture et d’éducation socialiste. Pour se munir de ce document, il fallait que la Commission de visualisation et d’audition se prononce, par écrit, sur le programme musical proposé au public. Il convient de préciser que dans les années 1980, 80% de la musique qu’on écoutait dans les discothèques de Roumanie était roumaine.

    Maintenant, qu’on a parlé des prémisses de cette exposition, voyons un peu à quoi le visiteur peut s’attendre, une fois sur place. Cristina Puscas : Le public se retrouve dans une véritable discothèque éclairée par la lumière d’un stroboscope et des tubes néon. Une fois sur place, il peut admirer la collection des vinyles en vogue dans ces années -là, des magnétoscopes Tesla et Tascam, des tourne-disques ou encore des photos issues de la collection privée d’un des DJ de l’époque qui nous en a fait le don. Ces photos sont d’autant plus précieuses qu’on manque de documentation sur les boîtes de nuit pendant le régime communiste. Le public aura également droit à une collection de chansons, lettres d’amour ou encore images découpées dans les magazines de l’époque. Ce sont des matériels originaux qui forment un riche patrimoine dans ce domaine.

    Si vous voulez visiter l’exposition, écoutez Cristina Puscas pour savoir comment faire pour vous y rendre: L’exposition est accueillie par le Musée municipal Oradea, au cœur de la cité. C’est un édifice à deux étages et justement, au deuxième, dans une des salles les plus belles et les plus grandes, on a ouvert cette discothèque. Franchement, l’exposition a cartonné dès le départ, puisque le jour de l’inauguration, la salle s’est avérée trop étroite pour accueillir les 200 visiteurs venus danser sur la musique des années 70-80. Parmi eux, beaucoup de nostalgiques, mais aussi des jeunes curieux de découvrir les chansons de l’époque. Finalement, tout le monde s’est amusé.

    Et puisqu’à l’époque communiste, les discothèques affichaient un programme de deux à quatre heures tout au plus, le jour de l’inauguration, l’exposition d’Oradea a fermé, elle aussi, à 20h00.

  • February 2, 2020

    February 2, 2020

    VIRUS Authorities in the
    Philippines have reported the first person killed by the cornoavirus outside
    China. According to official reports the victim was a 44 year old Chinese
    citizen coming from Wuhan, the place where the virus was initially detected.
    Authorities in Beijing have today announced the virus death toll has exceeded
    300 and the army will be deploying 14 hundred of its medical personnel to help
    contain the spreading and treat patients in the newly built hospital in the
    province of Hubei. The number of contaminated people has reached 14,400 most of
    them living in the province where the virus emerged, which has now been
    reported in over 20 other countries including European. South Korea, the United
    States and Australia have announced they may ban the access of all people
    coming from China irrespective of their nationality, a temporary measure aimed at
    limiting its spreading. No victims have been reported in Romania so far but last
    week, the new coronavirus was declared a global emergency by the World Health
    Organisation who specified though that there was no reason to limit trade or travel
    to China.












    MEETING Romania’s Prime Minister Ludovic Orban attended the Friends of
    Cohesion meeting in Portugal, an event that brought together heads of state
    and government and ministers from its members as well as commissioners in
    charge of budget issues and cohesion policy. In his address during the meeting,
    the Romanian official highlighted the importance of adopting an ambitious
    budget capable of offering the union the necessary resources for meeting the objectives
    on its strategic agenda. The budget must also be realistic in terms of ensuring
    a balance between the growth objectives it has to meet and the response to Europe’s
    new challenges. Orban also reiterated Romania’s support for reaching as soon as
    possible a political agreement on the future European budget, which must allow
    for the commencement of the next EU-funded programmes and projects in due time.
    The participants have signed a joint statement pledging to leave unaltered the
    EU funds destined to Europe’s less developed regions.






    MOTION The censure motion against the Liberal
    government in Bucharest tabled by the opposition PSD will be presented to
    Parliament on Monday. The Social Democrats’ move was decided after the
    Executive led by Ludovic Orban had assumed responsibility for a project on
    reintroducing the two-round election of mayors, almost half a year before the
    event. According to the Social Democrats, the present government must step down
    for its decision to amend the election law right before the event, which runs
    against European standards and also for endorsing the new amendments
    unilaterally without talks and debates over the project. According to the
    president of the Chamber of Deputies and PSD interim leader Marcel Ciolacu, ‘we
    are currently facing the severest crisis of abuse of power’. The Liberals,
    however, argue that the new system of voting will increase the candidates’
    representation and legitimacy. The Social Democrats say the motion could get
    endorsed by 233 MPs standing chances to clear the threshold. Prime Minister
    Orban says he is ready for any result and that his objectives are to ensure a
    stable governance and win the future local and parliament election.










    BREXIT EU chief negotiator Michel Barnier is expected to make public on
    Monday his negotiation plan for the future relations the bloc is going to have
    with the UK. The Europeans have pledged fair but firm negotiations. None of the
    73 British MEPs elected last year in May will be allowed to participate in Parliament
    works beginning on Monday. 46 mandates have been reserved for the EU’s future
    members, while 27 will be distributed among the other members. Nor will British
    citizens be allowed to serve in other EU official jobs and some of them have
    applied for double citizenship to keep their jobs. The UK left the European
    Union on Friday night after 47 years of membership being the first member to leave
    the bloc since its foundation. Romanian president Klaus Iohannis has voiced
    Romania’s regret over Britain’s decision to leave the bloc but he hopes the
    country will remain a close partner and a trustworthy ally sharing the same
    values. Bucharest has as its key priority the protection of legitimate rights and
    interests of the Romanian citizens working or studying in the UK, Iohannis has
    also added.

    FILM Romanian director Radu Ciorniciuc’s film
    ‘Acasa, My Home’ reaped the Special Jury Award for Cinematography at the
    Sundance Film Festival in the USA. According to the organizers, the prize went
    to Mircea Topoleanu and Radu Ciorniciuc for their ‘fluid and tenacious
    camerawork’. The film was one of the 12 titles selected out of 14 thousand
    productions from the world over vying for a prize in the famous independent
    film festival. Ciorniciuc’s film introduces viewers to the biggest urban delta
    in Europe, the Vacaresti Nature Park in Romania’s capital Bucharest, through
    the eyes of a gypsy family living in the middle of the wetlands.

    (translated by bill)

  • January 30, 2020

    January 30, 2020

    PARLIAMENT The Social Democratic Party, in opposition, has today tabled its first motion of censure against the Liberal Government of Romania. The move was triggered by the Orban Cabinet’s decision to take responsibility for a bill reintroducing the 2-round voting system for the election of mayors, half a year ahead of local elections. The text of the motion entitled ‘The Orban/Liberal Government – the privatisation of Romanias democracy reads that the Government must go not only because attempting to change the voting system right before the election comes against European standards, but also because these changes were operated unilaterally, without parliamentary consultation and debate. According to the Speaker of the Chamber of Deputies and interim leader of the Social Democrats, Marcel Ciolacu, this is the most serious case of abuse of power. For the motion to pass, the Social Democrats need 233 votes. The party has 198 seats in Parliament, and their allies, the Democratic Union of Ethnic Hungarians, another 30. With 5 or 6 votes short, Marcel Ciolacu said the Social Democrats are negotiating with fellow MPs. PM Ludovic Orban said he was unconcerned with the motion, and that he does not believe it has any chances to pass.




    PENSIONS The president of Romania Klaus Iohannis has a meeting today with top officials for the Higher Council of Magistrates, at their request. The meeting focuses on the scrapping of special pensions for magistrates, following the vote in Parliament on January 28th. Magistrates have initiated protests against the decision. Initiated by the Liberal Government, the bill passed by Parliament scraps all pensions that are calculated under a special procedure, except for those paid to military, police and intelligence service personnel. The benefits paid to retired artists, athletes and journalists also went untouched.




    FLU Ten people died in Romania from seasonal flu so far, according to the National Centre for Infectious Disease Monitoring and Control. The last death was reported in Sibiu (centre), where a 90-year old woman was infected with the AH1N1 flu virus. Several schools in Bucharest and elsewhere in the country were also closed because of flu cases. The Education Ministry announced that full or partial suspension of classes because of the flu affects over 4,000 students, but that this is not the number of cases among children.




    CORONAVIRUS The head of the World Health Organisation has called a new meeting today of the committee on the new coronavirus, to decide whether to label the situation as an international public health emergency. Airlines around the world have decided to suspend or restrict flights to continental China, as the virus spread, killing over 170 people so far. The total number of confirmed cases is nearly 8,000. A growing number of countries are evacuating their citizens from Wuhan, where the epidemic first started. A Romanian citizen also requested to be repatriated from the region. Although some experts say the virus is not as dangerous as SARS was, its quick spreading raises concerns, and some of its traits are still unknown.




    BREXIT Britain is leaving the EU on Friday night, after 47 years since joining the bloc in 1973. The Brexit deal was endorsed by the European Parliament on Wednesday, and some formalities are finalised in todays EU Council meeting. The transition will take 11 months, during which the EU and the UK will work to define their new partnership. At midnight on January 31, the British colours will be taken off the EU institutions. At a meeting with members of the British business community in Romania, PM Ludovic Orban said Bucharest supports the negotiations for a future close relationship between the Union and the UK.




    TENNIS The Romanian tennis player Simona Halep was defeated today by Spains Garbine Muguruza (32 WTA) 7-6, 7-5, in the semi-finals of the Australian Open, the first Grand Slam of the year. Halep fails to play a new final in Melbourne, after the one she lost in 2018 to the Danish Caroline Wozniacki. Despite the defeat, as of February 3rd Simona goes up to the second place in the WTA ranking. Halep will also be closer to the top ranked player, the Australian Ashleigh Barty, who also lost in the Australian Open semis. Muguruza will be playing the final against the American Sofia Kenin (15 WTA).


    (translated by: Ana-Maria Popescu)

  • La journaliste Lena Murgu Adam

    La journaliste Lena Murgu Adam


    Elle aurait dû être photographe, comme ses parents lauraient voulu, mais elle a menée une carrière de vingt ans au micro du Service français de Radio Roumanie Internationale, à lépoque communiste. Elle a continué à faire de la radio à Paris, à RFI, où elle a travaillé dans la rédaction des émissions en langue roumaine. Elle a interviewé Pierre Bérégovoy, ancien premier ministre sous la seconde présidence de François Mitterrand et elle a couvert le Festival de Cannes pendant dix ans. Son livre « La récompense », consacré à son mari et grand amour, Robert Adam, disparu trop tôt, est paru en 2007 chez LHarmattan. Madame, Monsieur, je vous propose de faire la connaissance de Lena Murgu Adam dans un entretien diffusé en deux parties.









  • Talks on no-confidence motion

    Talks on no-confidence motion

    After the divorce between the Social Democratic Party and the Alliance of Liberals and Democrats, in late August, the fate of the Cabinet seemed sealed. But in spite of the declarations of war coming from the Opposition, the minority government of the Social Democrats is in no imminent danger. PM Viorica Dancila takes advantage of the hesitations of the opposition parties, and takes her time asking for a confidence vote in Parliament, as the Constitution requires whenever the configuration of the ruling alliance changes.



    The leader of the National Liberal Party in opposition, Ludovic Orban, announced that the text of the no-confidence motion has already been agreed on with the Save Romania Union, Peoples Movement Party and the Democratic Union of Ethnic Hungarians.



    Ludovic Orban: “We stand by this plan of garnering support for this motion from all the MPs in the parties that do not back the government, and our goal is to get 233 votes in favour of the no-confidence motion, so as to make sure it passes.



    The motion must be signed by 117 MPs in order to be tabled. The Save Romania Union floor group leader, Stelian Ion, urged ALDE and Pro Romania to be clear about their position regarding the Dancila Cabinet:



    Stelian Ion: “The only solution to this crisis is to table a motion of no-confidence and a vote on this motion, and those parties that claimed to have joined the Opposition must clearly define their position as to this censure motion. One cannot claim to be in opposition and still come up with all sorts of absurd conditions for signing and backing the motion. To be specific, I mean my colleagues in ALDE and Pro Romania.



    The Alliance of Liberals and Democrats risks falling apart after having left the ruling coalition—a move that not all its members had agreed with. For this party, the immediate priority is therefore to prevent an implosion. On the other hand, PRO Romania MPs promise that they will back the no-confidence motion unless the PM comes up with a reshuffled Cabinet. Pro Romania leader Victor Ponta:



    Victor Ponta: “We are waiting for PM Dancila to come up on Wednesday with a government reshuffle. If she doesnt do that, and keeping in mind that on Wednesday or Thursday we will very likely no longer have an education minister, in addition to not having an environment minister, a minister liaising with Parliament, an interior minister and an energy minister, then obviously we will have no choice. We have done everything in our power to find a reasonable solution so all Pro Romania MPs will vote in favour of the no-confidence motion that the Liberal Party and Save Romania hopefully will introduce.



    The Chamber of Deputies Speaker, the Social Democrat Marcel Ciolacu, voiced confidence that the Cabinet will survive any scenario, whether a censure motion or a confidence vote:



    Marcel Ciolacu: “I firmly believe that the no-confidence motion will not get 233 votes, and I also believe that we will have the half plus one of the votes required in order to change the political makeup of the Government.



    The leaders of the Social Democratic Party also expect a helping hand from the Constitutional Court. On Wednesday, the Court is to rule on the conflict between the Government and the President, who will not appoint interim ministers for the vacancies left behind by the Liberal Democrats.


    (translated by: Ana-Maria Popescu)

  • Augustin Buzura et la censure communiste

    Augustin Buzura et la censure communiste

    Comme dans tout régime totalitaire, dans la Roumanie communiste, la censure était omniprésente et visait notamment les créations intellectuelles. Nombre d’écrivains se sont retrouvés dans le collimateur des autorités, étant obligés à modifier leurs textes ou tout simplement à renoncer à faire publier leurs livres. Augustin Buzura a été un des auteurs qui ont dû se battre contre la censure communiste, ayant fini par gagner la sympathie des lecteurs et l’appréciation des critiques.

    Né le 22 septembre 1938 et décédé le 10 juillet 2017, Augustin Buzura a étudié la médecine et il a même flirté avec l’idée de devenir psychiatre. Pendant ses années d’études, il a pourtant commencé à publier des articles dans d’importantes revues culturelles et il a fini par opter définitivement pour la littérature, ne pouvant pas pratiquer deux métiers très prenants en même temps.

    Dans une interview à Radio Roumanie Culture et conservé dans la phonothèque de la Radio, Augustin Buzura évoquait, en 2008, ses débuts littéraires : « Mon premier livre est sorti alors que j’étais étudiant en 3e année. J’avais écrit de la prose. Je travaillais pendant la nuit, lorsque les salles de lecture du foyer étudiant commençaient à se vider. C’est la nuit que j’ai réussi à écrire le volume de récits « Le cap de bonne espérance », qui a eu du succès auprès des lecteurs. Les récits réunis dans ces volumes ont été publiés dans la revue Tribuna ou dans d’autres revues culturelles. Le livre est paru dans la collection « Luceafărul » des Editions d’Etat pour la littérature et l’art. J’ai donc fait mon entrée dans le monde littéraire sous la pression des études de médecine. »

    Le premier livre d’Augustin Buzura, « Le cap de bonne espérance », était publié en 1963. Les années suivantes ont été marquées par une certaine détente et libéralisation du régime communiste, ce qui a permis à la littérature de s’éloigner de la doctrine du « réalisme socialiste » et de s’exprimer plus librement. Cela n’a pourtant pas duré. En 1971, Nicolae Ceauşescu lançait la « mini-révolution culturelle » conçue selon le modèle maoïste.

    Augustin Buzura : « La censure n’était pas aussi sévère qu’elle allait le devenir après la mini-révolution culturelle opérée au début des années ’70. Il y avait certaines règles, que l’on ne devait pas ignorer, mais à l’époque, cela ne m’intéressait pas de le faire. Par exemple, on ne devait pas écrire « allemand » mais « est-allemand » ou « ouest-allemand », on ne devait pas donner des noms de fabriques, de produits ou de tout ce qui entrait dans cette zone de protection primitive. Pourtant, on pouvait écrire presque tout ce que l’on souhaitait, à condition de ne pas s’en prendre directement au régime. En échange, on pouvait le décrire – ce qui me paraissait encore plus nocif que de l’attaquer ouvertement par les mots. Moi, j’ai choisi de le décrire et de parler de l’être humain dans le contexte d’une histoire brutale. J’ai écrit le roman « Les Absents ». Je l’ai écrit plutôt facilement et, à mon grand étonnement, une fois réalisée la mini-révolution culturelle, je fus frappé d’une interdiction de publier. Par la suite, j’ignore en vertu de quelle logique, le roman fut interdit de publication à nouveau en 1988, alors que dans les librairies et les bibliothèques il n’y en avait plus aucun exemplaire. »

    Malgré ses nombreuses tentatives, Augustin Buzura n’a pas réussi à apprendre la raison de cette interdiction. Finalement, on lui donna une explication plutôt vague : il paraît qu’il y avait dépeint le régime dans des couleurs trop sombres.

    Malgré l’interdiction de publier, Augustin Buzura n’a pas changé de style et ses autres romans ont eu quasiment le même sort : ils ont dû passer par les nombreux filtres de la censure : « C’était d’une importance vitale, pour moi, d’arriver à parler à un censeur. Cela prenait moins de temps d’écrire un livre que de lutter pour le faire publier. J’ai connu des censeurs en tout genre … Certains d’entre eux étaient des personnes cultivées, ce n’était pas des dilettantes. Prenons, par exemple, mon roman « Orgueils », qui a été mon livre le plus critiqué. Il est passé par de nombreuses censures, avant d’être envoyé à la censure de la Securitate, la police politique du régime communiste. Là, on me demanda comment je savais que les détenus politiques portaient des lunettes en tôle, comment je savais quelles étaient les méthodes de torture, comment je connaissais ce qu’il se passait dans les camps de travaux forcés. C’était le genre de discussions pour lesquels il fallait s’armer de patience. J’ai eu en échange des livres – comme « Refuges » par exemple – qui n’auraient jamais été publiés sans la contribution du censeur. Il a compris dès le début de quoi il s’agissait. Avec les plus âgés, qui n’étaient plus au début de leur carrière, on pouvait encore négocier. »

    Après la chute du communisme, en décembre 1989, Augustin Buzura a continué à participer à l’activité culturelle du pays, éditant des revues spécialisées et assumant la direction de la Fondation Culturelle Roumaine, qui allait devenir, toujours grâce à sa contribution, l’actuel Institut culturel roumain. (Trad. : Dominique)

  • 19.02.2018

    19.02.2018

    Motion – La Chambre des Députés de Bucarest débat aujourd’hui de la motion simple déposée contre la ministre du Travail, Lia Olguta Vasilescu, par le Parti national libéral, principale formation de l’opposition. Les libéraux lui reprochent la baisse des traitements de plusieurs catégories de salariés, suite à l’entrée en vigueur de la Loi de la grille unique des salaires dans le système public ainsi que du transfert des contributions sociales de l’employeur à l’employé. A son tour, la ministre a affirmé que cette motion était une occasion pour dresser le bilan de son activité. Le vote de la motion est prévu mercredi.

    Visite – La première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, fera mardi et mercredi, sa première visite à l’étranger – à Bruxelles. Elle rencontrera, entre autres, les présidents de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, du Conseil européen, Donald Tusk, et du Parlement européen, Antonio Tajani, et aussi la commissaire européenne chargée de la Politique régionale, la Roumaine Corina Cretu. La responsable roumaine a récemment déclaré que l’intensification des relations avec les principales institutions communautaires était une priorité de son cabinet.

    Partenariat – Le destroyer américain USS Ross fait, jusqu’à mercredi, une escale dans le port roumain de Constanţa (sud-est). Selon un communiqué des Forces navales roumaines, le destroyer se trouve pour la troisième fois en Roumanie, et les activités d’instruction des marins roumains et américains font partie du Partenariat stratégique entre les deux pays. L’USS Ross est équipé de systèmes antimissile Aegis, de missiles de croisière Tomahawk et de missiles mer-air et anti-sous-marin, précise le communiqué.

    Justice – La Haute Cour de cassation et de justice de Bucarest débat aujourd’hui, lors de la dernière audience dans l’affaire dans laquelle Ludovic Orban, le président du PNL (de droite, principale formation de l’opposition), est jugé pour avoir usé de son influence en vue d’une prise illégale d’intérêts. La procédure est en appel ; en première instance, M Orban avait été acquitté. Le Parquet national anticorruption (la DNA) affirme qu’en mars 2016, M Orban avait contacté un homme d’affaires, lui demandant une contribution financière pour la campagne électorale dans les élections locales. Il avait été nommé par le PNL pour briguer le fauteuil de maire de Bucarest.

    Berlinale – La Roumanie participe à la quasi-totalité des sections importantes à la 68e édition du festival de film de Berlin, qui a lieu du 15 au 25 février. En lice pour le grand prix, le film « Touch Me Not », premier long-métrage de la réalisatrice Adina Pintilie, sera projeté en première mondiale à la Berlinale. Notons aussi que le réalisateur roumain Călin Peter Netzer compte parmi les membres du jury qui doit désigner le meilleur film de début. Rappelons-le, en 2017 l’Ours d’argent pour la contribution artistique a été décerné à Dana Bunescu pour « Ana, mon amour » du réalisateur roumain Călin Peter Netzer. « Lemonade/ Lune de miel », portant la signature de Ioana Uricaru, a été sélectionné dans la section Panorama, qui récompense la vision artistique et le courage d’être différent. Le documentaire de Corneliu Porumboiu « Infinite Football » se retrouve, lui, dans la section hors compétition « Forum ». Deux autres productions cinématographiques roumaines figurent dans la section Generation Kplus, consacrée aux enfants et aux jeunes. Enfin, la réalisatrice roumaine Alina Grigore, le scénariste Ioan Antoci et le critique de film Flavia Dima représentent la Roumanie dans le cadre du programme Berlinale Talents, consacré aux jeunes créateurs du cinéma. L’année dernière la production Ana, mon amour, de Calin Peter Netzer a été primée de l’Ours d’Argent du meilleur montage, un trophée accordé à Dana Bunescu.

    Météo – Temps morose en Roumanie avec des températures assez basses. Des précipitations légères sont signalées en montagne et sur les régions du sud-ouest et du sud. Des pluies isolées sont signalées sur le reste du territoire. Les maximas vont de – 3 à 7 degrés. 1 degré en ce moment à Bucarest.

  • La censure et le cinéma en Roumanie communiste.

    La censure et le cinéma en Roumanie communiste.

    Tous les pays communistes ont connu des formes de censures fortes. Mais celle-ci a été appliquée avec une intensité différente en fonction des domaines sociaux concernés. La culture était notamment très encadrée. Aujourd’hui nous parlons du cas spécifique du cinéma, de la force avec laquelle la censure l’a frappé en fonction des époques et de la manière dont elle a été concrètement pratiquée. Pour ce faire nous recevons la politologue Alina Popescu qui a réalisé une thèse de doctorat sur ce sujet.

  • Le samizdat en Roumanie

    Le samizdat en Roumanie

    A l’époque communiste, tous les écrits étaient soumis à la censure. Paru comme une forme subversive de communication, le samizdat était un système clandestin de circulation d’écrits dissidents en URSS et dans les pays du bloc de l’Est. Le mot russe samizdat se traduirait par autoédition et cela veut dire que ce système supposait la publication des écrits par leurs auteurs sans l’implication d’une maison d’édition. Parmi les principaux auteurs de samizdats figurent l’écrivain et le médecin soviétique Vladimir Bukovsky ou encore le dramaturge tchèque Vaclav Havel. Il est important de préciser que le samizdat était toujours écrit à la machine et distribué à l’aide de moyens plutôt rudimentaires.

    En Roumanie, la production de samizdats fut assez faible vu la sévérité du régime communiste. Pour la réprimer, les machines à écrire faisaient l’objet d’un contrôle strict de la part de la milice qui prétendait à leurs propriétaires de les enregistrer et d’offrir chaque année un échantillon d’écriture. Malgré la rigueur du régime, le samizdat a pourtant servi aux intérêts de ceux qui voulaient défendre les droits de l’homme. Tel fut le cas de l’Union des Magyars de Transylvanie.

    Créée par le professeur de philosophie Borbely Ernö, l’association figurait parmi les organisations subversives comme nous le disait en 2002 son auteur : « J’ai pris la décision de mettre en place une telle organisation subversive suite à des discussions avec plusieurs amis intellectuels roumains et après avoir lu et distribué des samizdats qui me parvenaient de l’étranger. On a donc décidé de créer une société qui nous aide à lutter contre le sentiment d’impuissance et inutilité que l’on ressentait à l’époque. La plupart des samizdats nous parvenaient de Hongrie, d’Autriche et de France. La diaspora roumaine de France était très forte à l’époque. Elle nous envoyait des samizdats qui s’attaquaient au communisme, en démontrant d’une façon objective les lacunes d’un tel système et l’injustice du communisme en Roumanie. Il convient de mentionner qu’un tel mouvement anti-communiste existait en Hongrie aussi, depuis le début des années 1970. Mais bon, les Hongrois étaient plus libres que nous, malgré le pouvoir de surveillance des autorités. Le régime communiste hongrois n’était pas aussi sévère que le nôtre et la circulation des samizdats dont la plupart appartenaient à des professeurs d’université, de philosophie et sociologie, était plus intense qu’en Roumanie ».

    A l’époque communiste, quiconque s’associait sans une approbation officielle était accusé d’intentions subversives et jeté en prison. Conscient de l’injustice de la bataille qu’il avait engagée contre l’Etat, Borbely Ernö a décidé que son organisation s’ouvre à un nombre limité de membres : « On n’a pas voulu accepter trop de personnes comme le font d’habitude les partis ou les associations politiques. Nous, on formait plutôt un petit cercle de personnes réunies autour d’un noyau dur de trois ou quatre membres qui avaient de nombreux contacts. On a entamé des discussions avec des dissidents en vogue à l’époque, tels Kiraly Karoly, afin d’élargir les rangs de notre organisation. Pourtant, dès le début, on s’est proposé de construire tout autour de trois membres fondateurs : moi, Biro Katalin et Buzasz Laszlo. On était parfaitement conscients des risques que l’on courait. La police était agile, elle dressait l’oreille à tout moment et surtout, elle avait plein d’agents au sein de la population ».

    Quel était le but de l’organisation ? Bornely Ernö répond: « Nous voulions diffuser plusieurs éléments, y compris ceux des spécialistes de différents domaines, élaborer nos propres samizdats et faire une sorte de propagande. Certes, on ne pouvait pas faire cette propagande de manière directe, bien que nous ayons voulu transmettre des manifestes et de petites revues dans différentes localités. Nous avons pensé à une méthode en ce sens, mais notre but était de faire tout paraître dans des publications occidentales et surtout d’être diffusés par les radios telles que la Deutsche Welle, Radio Free Europe et La Voix de l’Amérique, à l’aide desquelles les textes arrivaient de nouveau en Roumanie. C’est de cette manière que nous avons tenté de mener une sorte de propagande, d’attirer l’attention vers nous. Si nous n’avions pas été découverts, nous aurions attiré encore davantage d’adhérents. Aux côtés d’amis d’Occident nous aurions pu affirmer publiquement, devant une presse plus nombreuse, que nous nous déclarions association officielle. Et pour cause : il était facile de liquider 2 ou 3 personnes, mais il était plus difficile d’en faire de même avec une cinquantaine ou une centaine».

    Le samizdat était plus qu’un manifeste, c’était un diagnostic donné à un régime malade en phase terminale, tel le communisme. Nous avons demandé à Borbely Ernö quel était le contenu des textes qu’il a écrits: « Parmi les thèmes abordés figuraient avant tout ceux ayant trait à la liberté : la liberté de la presse, la liberté d’expression, la libre circulation. Je voulais diffuser une étude parue en France justement sur les documents de Helsinki signés par Ceausescu lui-même et qui n’avaient pas été publiés, ni mis en œuvre. Je voulais diffuser une brochure avec les droits de l’homme. Puis, il y avait des sujets liés à la vie sociale et aux opportunités des jeunes. Nous parlions de tout en fait. Nous étions une organisation magyare, mais nous étions très conscients qu’en fin de compte les grandes souffrances étaient les mêmes pour tous et que le problème de la minorité magyare ne pouvait pas être résolu sans trouver une solution aux problèmes fondamentaux ».

    En Roumanie, le samizdat a été donc une tentative de mobiliser la population à construire une résistance civile face aux abus du régime communiste. Bien qu’il n’ait pas eu l’ampleur du samizdat de l’Union Soviétique, de Hongrie, de Tchécoslovaquie ou de Pologne, en Roumanie ce phénomène a eu de forts échos au sein de la population qui voulait faire changer les choses. (Trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)

  • La semaine du 8 au 13 juin 2015

    La semaine du 8 au 13 juin 2015

    Le premier ministre Victor Ponta, à la merci du Parlement

    Accusé de conflit d’intérêts durant son mandat, le premier ministre social – démocrate roumain Victor Ponta a gardé l’immunité dont il bénéficie en tant que parlementaire. Le plénum de la Chambre des députés a rejeté mardi la demande du Parquet national anti-corruption visant le lancement de poursuites pénales à son encontre, après le geste similaire, la veille, de la Commission juridique de la même Chambre. Le Parquet national anti-corruption a toutefois entamé des poursuites pénales contre le chef du cabinet pour trois autres infractions qui auraient été commises alors qu’il était avocat. Le premier ministre est accusé de faux en écriture sous seing privé, de complicité d’évasion fiscale de forme continue, et de blanchiment d’argent, dans un dossier qui concerne son ancien ministre des Transports, le sénateur social-démocrate Dan Şova. Victor Ponta devient ainsi le premier chef de gouvernement en exercice de la Roumanie post-communiste à faire l’objet de poursuites judiciaires. Ceci étant, le président du pays, Klaus Iohannis, a exigé sa démission. Le chef du gouvernement a répondu, sur sa page Facebook, qu’il n’allait pas démissionner, car il avait été nommé par le Parlement, le seul en mesure de le destituer. En outre, dans un communiqué transmis aux partenaires et à la presse de l’étranger, le premier ministre roumain soutient qu’il s’agit d’un dossier monté de toutes pièces, dont le but serait de renverser le gouvernement en place.

    Le cabinet Ponta et la motion de censure

    Si le chef du cabinet ne démissionne pas, la démission du gouvernement par motion de censure peut être une solution pour que la Roumanie sorte de la situation difficile où elle se retrouve à présent, a affirmé la co-présidente du PNL, Alina Gorghiu. Par conséquent, l’opposition libérale a déposé au Parlement un tel document, censé destituer l’Exécutif en place. Comme attendu, vu les calculs arithmétiques élémentaires, mais aussi les manœuvres politiques, la motion de censure a été rejetée vendredi. Restent, pourtant, ses thèmes : la mauvaise organisation à l’étranger du scrutin présidentiel de novembre 2014, lorsque des milliers de ressortissants roumains, majoritairement et traditionnellement de droite, n’ont pas réussi à voter et la non-adoption de la loi sur le vote par correspondance, qui aurait pu prévenir des situations similaires. Le cabinet demeure, mais son ministre des Transports, Ioan Rus, a présenté sa démission, après les propos insultants qu’il avait tenus, lors d’un entretien télévisé, à l’égard des Roumains partis travailler à l’étranger. Le premier ministre Victor Ponta a précisé qu’il allait discuter la semaine prochaine du pourvoi du poste devenu ainsi vacant. Notons enfin qu’à Chisinau, le premier ministre moldave, Chiril Gaburici, soupçonné d’avoir falsifié son diplôme de baccalauréat, a lui aussi démissioné.

    La Roumanie et sa stratégie de défense

    « Une Roumanie forte en Europe et dans le monde ». C’est le titre de la Stratégie nationale de défense de la Roumanie, que le Conseil suprême de défense du pays a décidé de soumettre au vote du Parlement. Mardi, à l’issue de la séance du Conseil, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a déclaré qu’une des principales nouveautés qu’apporte la Stratégie nationale de défense de la Roumanie était le concept de sécurité élargie. Selon le président, la sécurité nationale n’est pas considérée uniquement sous l’aspect de la défense. Elle prend aussi en compte les éléments relevant des domaines à impact sur la sécurité nationale, à savoir l’ordre public, l’économie, l’infrastructure, l’éducation, la santé, l’environnement, la culture. Dans cette ample construction, le partenariat stratégique avec les Etats-Unis, ainsi que l’appartenance à l’OTAN et à l’UE sont à nouveau évoqués en tant que piliers de la politique étrangère et de la sécurité. Bucarest envisage d’ailleurs de plaider, à l’occasion du Conseil européen de juin, en faveur du lancement du processus d’élaboration d’une nouvelle stratégie communautaire pour la sécurité. Sur le plan national, la Roumanie poursuivra la restructuration et la modernisation de son armée, ainsi que le programme de dotation jusqu’en 2027.

    Vote pour soutenir les médecins

    Le Sénat de Bucarest a approuvé cette semaine le projet de loi qui permet au personnel médical des hôpitaux publics de compléter ses revenus par des activités privées déroulées dans les unités où il travaille. Le document doit être débattu par la Commission Santé de la Chambre des députés, avant de recevoir le vote décisif dans le plénum. Le ministère de la Santé espère ainsi diminuer l’exode des médecins roumains à l’étranger et améliorer la qualité des services offerts par les hôpitaux roumains. Notons que plus de 2000 médecins ont quitté la Roumanie ces dernières années en raison des salaires trop bas. Prévisions économiques optimistes La Banque Mondiale a révisé ses prévisions de croissance économique globale pour cette année, à 2,8%, soit une baisse de 0,2% par rapport aux estimations de janvier. Pour la Roumanie, l’institution financière table sur une croissance au-dessus de cette moyenne, à savoir de 3% en 2015, 3,2% en 2016 et de 3,5% en 2017. Par ailleurs, la Roumanie et la République Tchèque ont connu durant le premier trimestre de l’année en cours les taux de croissance économique les plus importants de l’UE, par rapport à la même période de l’année dernière. Selon Eurostat, les économies des deux pays ont été les seules à avoir enregistré une progression supérieure à 4%.

    La sécheresse sévit déjà en Roumanie

    Moteur important de l’économie roumaine, l’agriculture pourrait être confrontée à une sécheresse prolongée. Cela aurait des conséquences importantes sur la croissance économique du pays, mettent en garde les spécialistes, vu que le secteur contribue de 5 à 7% au PIB. L’été est là, mais les terres sont sèches et de nombreuses cultures sont déjà affectées. Les débits de plusieurs rivières ont considérablement baissé et les gens craignent une pénurie d’eau. A l’heure actuelle, les zones les plus touchées se trouvent dans le nord-est, l’est et le sud du pays, où les réserves utiles en eau du sol approchent le niveau de crise. Ce qui plus est, le système d’irrigations construit à l’époque communiste ne peut desservir que 10% des terres arables. (Trad. Mariana Tudose, Valentina Beleavski)

  • L’histoire de la presse roumaine. La presse étudiante des années 1970-1980

    L’histoire de la presse roumaine. La presse étudiante des années 1970-1980

    Soumise à un contrôle idéologique strict, la presse des années communistes a connu une évolution sinueuse, qui a coïncidé avec les périodes de transformation du régime lui-même. Dans les années 1950 et la première moitié de la décennie suivante, la rigidité et le dogmatisme du régime communiste ont imposé à la presse un ton militant, hystérique et agressif.



    Vers le milieu des années 1960, la presse allait changer de visage grâce à une idéologie moins contraignante. La pression idéologique et la censure n’ont pas disparu pour autant, mais les publications ont adopté un ton plus modéré. En outre, les auteurs des articles ont commencé à avoir un sens aigu du professionnalisme.



    La presse étudiante n’était qu’un pan de la presse centrale, dont elle a d’ailleurs imité le style. Le vent de libéralisation qui, au milieu des années 1960, soufflait notamment sur cette presse étudiante a permis de déceler les tendances de la nouvelle génération. De nouvelles revues, nettement supérieures aux précédentes sous l’angle de la qualité, voient le jour: Equinoxe, à Cluj, Alma Mater et Opinion estudiantine à Iaşi.



    Constantin Dumitru, qui a été adjoint au rédacteur en chef de cette dernière publication, créée en 1974, se rappelle des aspects de la réforme de la presse étudiante. « Les débuts de la presse étudiante remontent à 1968. Et ce n’est pas par hasard, car c’est une date fort importante pour la Roumanie. Certes, des formes d’expression de cette presse existaient déjà quatre ans auparavant, mais dans la variante « kolkhoze », c’est-à-dire de gazette du type la faucille et le marteau”. La vraie presse étudiante s’épanouit à compter de 1968 et ce grâce à l’autorisation du Comité central et de Ceauşescu. Il a voulu savoir ce que pensaient les Roumains dans ce contexte précis. Ce fut donc une sorte d’expérimentation. Ceauşescu était conseillé par des professionnels. Ce moment de liberté de la presse communiste, je l’ai vécu moi-même. Pourtant, on n’a pas pu l’expérimenter sur un journal comme Scânteia, car c’était aberrant. »



    Constantin Dumitru a également évoqué le rôle de la Direction de la presse: « La Direction de la presse — tel était le nom de l’institution de censure. Elle était composée de personnes spécialisées dans le décryptage des texte, capables de lire entre les lignes, d’identifier les aspects qui, directement ou indirectement, de manière subliminale, portaient atteinte aux intérêts politiques du communisme. Malheureusement, cette institution était peuplée, à quelques exceptions près, d’imbéciles convaincus que le mot subliminal était de toute façon dangereux pour le communisme. Je me souviens comment nous autres, étudiants, nous nous moquions d’eux avec un humour fou. Nous avons par exemple publié une poésie de Miron Blaga. Comme l’individu de la Direction de la presse avait du mal à comprendre le titre, je lui ai dit qu’il renvoyait à Danubius, à Donaris. « Ah, oui, m’avait-il lancé, je vois, on y parle du Danube ». Ainsi se fait-il que l’on autorisa la publication du poème. Bref, nous nous plaisions à tromper leur vigilance, ce qui n’était pas si difficile que ça, car nous avions affaire à des sots, à des incultes. »



    Le régime communiste a trouvé une mesure perfide pour s’acquitter de ses obligations. Il a décidé de passer la responsabilité de la censure aux éditeurs en chef. Des dérapages, parfois assez graves, n’ont pas tardé à se produire. Constantin Dumitru: « Le parti communiste a adopté une mesure géniale. Moi, j’ai vécu la censure dès le début de ma carrière journalistique, vers mes 18 ans. Et puis, voilà qu’un beau jour, le Parti communiste décide de l’abolir. On nous a tous réunis – rédacteurs en chef et adjoints aux rédacteurs en chef – et on nous a dit: camarades, à partir d’aujourd’hui, la censure n’existe plus! Qu’est-ce qu’on a pu être heureux! Mais, tout d’un coup, ils nous ont dit: à partir de ce moment, la censure, c’est vous! Adieu la joie! A l’époque, le mot du chef était décisif, personne ne le contrôlait, sauf en cas d’erreur évidente. Que Ceausescu n’apparaisse pas en photo un navire derrière lui, où qu’il ne soit pas chauve ou borgne. Et pourtant, de petites erreurs continuaient à nous échapper. Je me rappelle la visite en Roumanie d’un chef d’Etat français qui était très grand et qui a été accueilli à l’aéroport par Ceausescu. La photo était ridicule. Ceausescu, plus petit, son chapeau à la main, se tenait près de l’autre qui était très grand. Alors, on a décidé de coiffer Ceausescu d’un deuxième chapeau, mais on a oublié d’enlever celui qu’il tenait à la main. Le journal Scanteia a publié donc une photo de Ceausescu muni de deux chapeaux: l’un sur la tête, l’autre à la main. Un incident suite auquel plusieurs camarades ont été virés. La bêtise remplaçait souvent la liberté. Sans vouloir forcément nous révolter, il nous arrivait parfois de faire des erreurs stupides ».



    A en croire Constantin Dumitru, malgré la censure de l’époque, on pouvait faire de la presse dans des conditions décentes grâce surtout aux journalistes qui assumaient leurs responsabilités: « Je n’ai jamais fait de propagande, du temps où je travaillais pour Opinia studenteasca. Mes éditos, je pourrais les faire publier de nos jours encore et franchement, je pense qu’ils sont mieux écrits que ceux de la presse actuelle. Bien sûr, ça dépendait beaucoup du talent de bien jouer avec les mots. Le journal Echinox avait, lui aussi, de bons éditoriaux. Il faut dire que certains journalistes faisaient de leur édito une sorte de façade leur permettant de se cacher derrière pour exprimer leurs opinions. Normalement, les éditos servaient à se prosterner aux pieds du régime et à saluer ses dirigeants. Pourtant, la presse estudiantine a réussi à y échapper. L’Opinia studenteasca que j’ai dirigée de 1974 à 1975 n’a fait paraître aucun éditorial de propagande. Pas un seul mot en ce sens, pas une seule louange. Vous voyez, ce n’était pas impossible! »



    La presse des années 1970-1980 a été représentative pour la société de l’époque, sous tous ses aspects: politique, économique, social et culturel. L’histoire en parle comme d’un triste épisode d’un régime détestable sous lequel la société avait des attentes différentes que celles qui lui étaient proposées. (trad. Mariana Tudose, Ioana Stancescu)

  • 22.09.2014

    22.09.2014

    Motion — Le Parlement de la Roumanie doit voter aujourd’hui la motion de censure déposée par l’Alliance Chrétienne-Libérale Parti national Libéral – Pdémocrate-libéral (en opposition, de centre-droit) contre le gouvernement de coalition du social-démocrate Victor Ponta. Les signataires du document reprochent à l’Exécutif son intention de frauder le scrutin présidentiel de novembre, par le biais des décisions adoptées ces derniers mois. Parmi les mesures incriminées par l’opposition figure le décret gouvernemental permettant aux élus locaux de changer de formation politique, dans un délai de 45 jours, sans pour autant perdre leur mandat. Une fois adoptée cette mesure, nombreux ont été les maires d’opposition à avoir migré vers des partis membres de la coalition au pouvoir, notamment vers le Psocial-démocrate. De l’avis des analystes, il est fort improbable que la motion soit adoptée, étant donné que les sociaux-démocrates et leurs partenaires, le P conservateur, l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie et l’Union démocratique des Magyars de Roumanie, détiennent une majorité confortable au sein du Législatif.



    MCV — A Bucarest, les experts de la Commission européenne évaluent, à partir de ce lundi, le Mécanisme de Coopération et de Vérification, aux côtés des représentants des institutions roumaines concernées, en vue de l’élaboration du rapport 2014 sur la justice. Dans son dernier document, datant de janvier, la Commission européenne avait exprimé des critiques à l’égard du Parlement de Bucarest. Elle avait toutefois apprécié l’activité d’autres institutions roumaines, telles que le Parquet National Anticorruption, l’Agence Nationale pour l’intégrité et la Haute Cour de Cassation et de Justice. Le rapport de janvier avait également fixé des délais et établi des thèmes pour la Roumanie, dont l’adoption de la loi portant suspension des pensions de retraite des magistrats soupçonnés de corruption, le financement des projets envisagés par les institutions directement impliquées dans la lutte contre la corruption et des peines plus sévères dans les gros cas de corruption.



    Commission — Les commissions des affaires étrangères de la Chambre des Députés et du Sénat de Bucarest doivent auditionner ce lundi la députée européenne Corina Creţu, du PSD, nomée au poste de commissaire européenne à la politique régionale, au sein du nouvel Exécutif communautaire, dirigé par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker et qui entrera en fonction le 1er novembre. Le portefeuille de la politique régionale, qui dispose d’une enveloppe de 350 milliards d’euros durant l’exercice budgétaire 2014-2020, a comme priorités les investissements, la création de nouveaux emplois, la compétitivité, la croissance économique, l’amélioration de la qualité de vie et le développement durable. Selon Bruxelles, le domaine de la politique régionale exprime la solidarité de l’UE avec les pays et les régions moins développés. Députée européenne depuis 2007, Corina Cretu est actuellement vice-présidente du Parlement Européen. Personnage controversé à Bucarest, elle a occupé, par le passé, le poste de conseillère de l’ancien président de gauche, Ion Iliescu.



    Candidature – Călin Popescu-Tăriceanu, président du Sénat de Roumanie, a déposé ce lundi au Bureau électoral central sa candidature en tant qu’indépendant à l’élection présidentielle de novembre. C’est la quatrième candidature enregistrée jusqu’ici auprès du BEC. Les trois autres candidats sont le premier-ministre et chef de file des sociaux-démocrates, Victor Ponta, le libéral Klaus Iohannis, de la part de l’Alliance Chrétienne-Libérale (en opposition) et la députée européenne Monica Macovei. Ancienne ministre de la justice et principal rival de Ponta, elle est candidate indépendante. Le mardi 23 septembre c’est le dernier jour du dépôt des candidatures. Le coup d’envoi de la campagne électorale en vue du scrutin présidentiel sera donné le 3 octobre. Le premier tour de scrutin aura lieu le 2 novembre, le second le 16 novembre.



    Accident — Un autocar transportant 32 citoyens roumains s’est renversé dans un ravin près de la localité de Mako en Hongrie. L’accident dû à la météo défavorable a fait deux blessés graves et 11 blessés légers, apprend-on du communiqué du ministère des affaires étrangères de Bucarest. Hier, un autre autocar avait été impliqué dans un accident similaire, cette fois-ci en Bulgarie, dans la région de montagne de Veliko Tarnovo. Sur les 25 touristes roumains qui se trouvaient à bord de l’autocar et qui rentraient d’un séjour passé en Turquie, un est décédé et un autre a été légèrement blessé.



    Intempéries – Le temps est généralement instable. 11 comtés de l’ouest et du nord sont du pays sont concernés par une alerte vigilance jaune aux pluies, valable jusque demain. Dans les régions montagneuses, la quantité d’eau tombée pourrait atteindre 20 à 25 l par mètre carré, voire même 40 à 50 l, par endroit. Une vigilance jaune aux crues a été mise en place pour les rivières de 10 des 11 départements visés.



    Festival — Le Festival international des Orchestres de radio, RadiRo, se poursuit à Bucarest. Ce lundi, le prestigieux Orchestre Symphonique de la Radio de Prague enchantera les mélomanes par un véritable marathon consacré à la musique classique. Le concert sera dirigé par Tiberiu Soare, représentant de marque de la jeune génération de chefs d’orchestre, fort apprécié du public et des spécialistes pour son élégance et sa vision musicale flexible. RadiRo, unique événement musical européen exclusivement dédié aux orchestres symphoniques de radio, réunit des formations musicales célèbres de Finlande, République tchèque, Allemagne, France et Roumanie.

  • 16.09.2014 (mise à jour)

    16.09.2014 (mise à jour)

    Motion — La motion de censure introduite par l’opposition parlementaire de centre-droit contre le gouvernement de gauche de Bucarest sera présentée mercredi au plénum du Législatif. Les plus de 170 élus à l’avoir signée reprochent au cabinet du social-démocrate Victor Ponta d’envisager, par les mesures prises ces derniers mois, une fraude électorale au scrutin présidentiel de novembre. La décision gouvernementale la plus critiquée est celle contenue dans un décret d’urgence qui permet aux élus locaux de changer de couleur politique sous un délai de 45 jours, sans perdre leurs fonctions officielles. Depuis l’entrée en vigueur de cette mesure, il y a deux semaines, plusieurs maires et conseillers locaux de l’Opposition ont rejoint le Pouvoir, principalement les rangs du PSD, principal parti sur l’échiquier politique roumain et dont le candidat au fauteuil présidentiel est le premier ministre Victor Ponta.


    Grève — Le personnel navigant de la compagnie aérienne roumaine Tarom s’est engagé ce mardi à assurer les vols pour éviter aux passagers les situations difficiles ; dimanche, le même personnel navigant avait entamé un mouvement de protestation contre le niveau, jugé bas, de leurs salaires. Le ministre roumain des transports, Ioan Rus, a invité la direction de la compagnie aérienne et les représentants des syndicats à des négociations pour débloquer la situation, soldée par des retards importants et même par l’annulation de vols domestiques et internationaux. Par ailleurs, la grève des pilotes d’Air France continue. L’action, déclenchée par les principaux syndicats qui contestent ainsi le projet de développement de Transavia, filiale low-cost du groupe Air France, a aussi affecté des vols à destination de l’aéroport Henri Coandă, de Bucarest.


    Coopération — 1.300 militaires roumains et 150 marines américains participeront, à partir de ce mercredi, à un exercice commun, dans les départements de Sibiu et de Brasov (centre de la Roumanie). L’objectif en est de développer les capacités de réaction et de coopération en situation de crise ou de guerre. Les soldats américains font partie du Corps de marine des Etats Unis, déployé dans la région de la Mer Noire, dans les Balkans et le Caucase. Ces dernières années, Bucarest et Washington ont approfondi leur coopération militaire, aux termes du partenariat stratégique bilatéral. Ainsi, la Roumanie accueillera-t-elle, sur une base militaire du sud, des éléments du bouclier anti-missile américain.