Tag: cépages

  • Le vignoble de Dealu Mare

    Le vignoble de Dealu Mare

    Un vignoble de conte de fées au pied des Carpates

     

    Nous vous invitons aujourd’hui dans le sud du pays, à une heure de route de Bucarest, pour découvrir les vignes de Dealu Mare, le domaine viticole le plus compacte du pays.

     

    Ce vignoble se situe dans la région des collines des Sous Carpates de Courbure. Il englobe les collines et les dépressions situées entre la rivière Teleajen à l’ouest et la rivière Buzău à l’est, sur le territoire des départements de Prahova et de Buzău. La zone viticole s’étend sur environ 65 kilomètres de long et couvre une superficie de près de 15 000 hectares.

     

    Un endroit avec une riche histoire

     

    Les premiers documents écrits attestant l’existence de la culture de la vigne dans cette partie du pays datent des XIVe et XVe siècles, et l’existence des vignobles est confirmée par des fouilles archéologiques qui ont mis au jour des fragments de céramique révélateurs. Ici, on peut visiter l’une des plus anciennes caves de Roumanie – le Musée de la cave en bois de 1777, une reconstitution de la plus ancienne cave, préservée jusqu’en 1985. La construction que nous voyons aujourd’hui est sculptée dans des poutres de chêne et possède une toiture en bardeaux de bois. À l’intérieur, on peut découvrir des outils anciens et des machines utilisées dans le processus de vinification. Dans l’œnothèque sont conservés des vins nobles de la région, et dans la cave profonde, sur de longues tables en bois, reposent de vieux récipients en argile qui datent de 1789. Dans le grenier, vous trouverez l’exposition ethnographique “Les jeunes pousses de la vie”, où les visiteurs peuvent découvrir l’histoire de la ceinture traditionnelle, du mouchoir de mariage, du coffre à dot et la légende de la vigne. Le musée peut être visité pour un prix d’environ 1,5 euro tarif adulte, 85 centimes pour les retraités et 50 centimes pour les enfants, ou 1 euro pour les visites guidées d’une heure.

     

    Visite guidée 

     

    Le vignoble de Dealu Mare comprend huit centres viticoles représentatifs. Alexandra Gălbează, présidente de l’Association d’œnotourisme, nous parle de la région comme de l’une des destinations les plus attrayantes :

    « C’est une région assez compacte, avec de nombreuses caves situées très près les unes des autres. On y trouve des cépages internationaux, mais également un fort intérêt pour la Fetească Neagră, notre cépage emblématique que nous espérons transformer en marque nationale. On y a mis en place de nombreux projets et initiatives : des concerts de jazz dans les vignobles, des pique-niques dans les vignes, des balades à vélo à travers les vignes, ainsi que la possibilité de passer la nuit dans certaines caves. Il est également possible d’organiser des événements à thème, des mariages, etc. Il y a vraiment beaucoup de choix. Bien sûr, tout cela doit être planifié et les producteurs doivent être informés à l’avance, surtout en période de vendange quand l’attention sera donc portée à la fois sur la récolte que sur l’accueil des touristes. »

     

     

    On y retrouve également des caves boutique ainsi que des caves assez grandes, ce qui apporte une certaine diversité. Pour les amateurs de vin, en plus de pouvoir déguster différents cépages, il y a la possibilité de se documenter et d’apprendre plus d’informations auprès des producteurs, ce qui enrichit encore plus l’expérience.

     

    Tohani, un domaine à ne pas rater

     

    Si vous voyagez dans la région, il est incontournable de vous arrêter sur les domaines Tohani, situés sur l’ancienne propriété du Prince Nicolae de Roumanie, frère du roi Carol II. En hommage au Prince Nicolae, dont le nom se rattache à une belle histoire d’amour scellée par un mariage secret au cœur du vignoble de Dealu Mare, la cave a créé le Cuvée Nicolae, un vin blanc sec, expressif et impétueux, comme le décrivent les connaisseurs.

     

    Voilà, l’invitation a été lancée ! En espérant vous avoir convaincu de découvrir les vignobles Dealu Mare, à bientôt pour une nouvelle destination ! (Trad. Rada Stanica)

  • Des vins franco-roumains qui font rêver (I)

    Des vins franco-roumains qui font rêver (I)

    Il acquiert des terrains avec deux associés français et fonde le Domaine viticole Catleya. Un terroir qui mélange une histoire très intéressante de noblesse roumaine francophone, de lettres françaises de haute volée et de vins entre la France et la Roumanie. Entretien avec l’ingénieur viticole et oenologue Laurent Pfeffer.


  • Le tourisme viticole en Roumanie

    Le tourisme viticole en Roumanie

    Reconnue pour ses cépages et primée lors des Salons internationaux, la viticulture roumaine acquiert dernièrement un nouvel élan, grâce au tourisme viticole. Couvertes de vignobles à perte de vue, les collines de Roumanie vous attendent sur les grands domaines viticoles pour des visites de caves, des séances de dégustation et des rencontres avec les vignerons. Une occasion de passer de bonnes vacances, en vous initiant aux pratiques vigneronnes. Dans les minutes suivantes, on vous propose d’emprunter ensemble la Route du vin qui traverse le département de Buzău, l’une des régions viticoles les plus importantes de Roumanie, reconnue pour ses vins rouges. Mihai Baniță, œnologue de la Cave de Lacerta, explique : « Le vignoble de Dealu Mare est certainement le plus connu de Roumanie, et il produit des vins rouges. A part l’avantage de l’excellent rapport entre les qualités du sol, les heures d’ensoleillement et la quantité de précipitations qui favorisent la vinification, il y a aussi la proximité de la capitale. C’est ce qui explique le nombre élevé de visiteurs qui ont moins d’une heure de route à parcourir pour nous rendre visite. »

    Même si la visite des caves se fait librement, le mieux serait de prendre rendez-vous pour éviter les files d’attente. Mihai Baniță précise que « Une fois sur place, les visiteurs se verront offrir un petit verre d’accueil avant d’entamer le tour de la cave. Concrètement, on leur fera découvrir en une trentaine de minutes toutes les zones et les étapes de production. Par ce tour, on essaie d’expliquer aux touristes le flux technologique pour leur faire comprendre comment le vin arrive jusqu’au verre. Le tour finit dans la zone réservée à la dégustation et où on propose aux visiteurs entre trois et six, voire même sept cépages. Le nombre de vins varie aussi en fonction du nombre de personnes. A chaque fois, on essaie de choisir les vins en tenant compte des intérêts du groupe. Du coup, on pose deux ou trois questions à nos clients pour voir s’ils sont intéressés plutôt par les vins blancs ou par les rouges. En plus, les assortiments doivent être des plus variés. Chaque vin doit avoir sa chance, en fonction de l’heure à laquelle on le boit ou du plat qu’il accompagne. »

    Presque 8 mille touristes visitent chaque année la cave de Dealu Mare, en pratiquant le tourisme viticole. Mihai Baniță, œnologue : « Sur ce total, 30 % sont des étrangers dont une bonne partie travaillent en Roumanie, notamment à Bucarest. Mais bon, il y en a aussi qui viennent d’ailleurs et qui à force de visiter la Roumanie font aussi des dégustations. Ce que nous, on espère, c’est de les impressionner tous par les qualités de nos vins. Bien sûr que la position de nos vignobles, blottis entre les collines, comme dans un paysage de Toscane, représente un atout pour faire du tourisme viticole dans la région. Normalement, c’est le vin qui doit être le point fort d’un domaine viticole et s’il est de bonne qualité, les gens reviendront. »

    Or les vins roumains sont très bons et d’un excellent rapport qualité/prix. Mihai Baniță ajoute : « A la fin, c’est ce qui compte. Il y a des vignes en pleine croissance. On a beaucoup planté ces 10 ou 15 dernières années. Le potentiel de la région est fantastique et la viticulture a le vent en poupe cette dernière décennie. On a fait ouvrir beaucoup de caves. On a modernisé le processus et le domaine s’est doté de technologie. Puisque le potentiel existe, ce qui nous reste à faire, c’est d’avoir un peu de patience pour arriver à mettre en rapport la production avec la promotion et les ventes. Le vin roumain est généralement de bonne qualité. Or, le tourisme viticole a la possibilité de contribuer à l’épanouissement de ce domaine, en renforçant la place du vin roumain dans le monde. Je profite de l’occasion pour inviter vos auditeurs de Roumanie ou d’ailleurs à visiter le plus de caves possible, à déguster nos vins, à participer à des présentations, souvent accompagnées de conseils gastronomiques. Je me fais un vrai plaisir de lancer cette invitation. »

    Pour une expérience encore plus intéressante, Adrian Voican, qui dirige l’Association pour le développement et la promotion touristique de Prahova (sud), recommande de faire à la fois du tourisme viticole et du cyclotourisme. Concrètement, découvrir les vignobles à vélo, c’est ce que cette association propose : « On aime bien la nature et on est impatient de retourner au cœur de la forêt au bout d’une semaine de travail. Du coup, chaque week-end, on attend les gens pour pédaler à travers les vignobles du département de Prahova. On a quatre grands domaines dans cette région : Valea Călugărească, Ceptura, Urlați et Tohani, avec des dizaines de caves et avec des variétés de vin très élaborées. La nature et le sport ne font que compléter l’expérience d’une dégustation. C’est une activité à faire en famille ou avec des amis, pendant laquelle les participants feront aussi bien la fête, en se voyant proposer des barbecues ou des feux de camp. Voilà, en bref, la façon dont une telle sortie se déroule. En ce moment, on propose aux visiteurs le trajet de Paulesti, un itinéraire facile, d’une vingtaine de kilomètres, à faire aussi avec les enfants. Le prix comporte le guide, l’eau, les goûters et sur demande, le déjeuner dans un cadre féérique, dans une cave. On peut louer des vélos classiques ou électriques. » Ces dernières années, à part la promotion des variétés de vin de Roumanie, les vignerons, en partenariat avec les fermiers, proposent lors des dégustations des variétés locales de fromage. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Les vins de Jidvei – plaisir du palais

    Les vins de Jidvei – plaisir du palais

    Aujourdhui, nous parlons vins, avec Costi Drăgan, sommelier au vignoble de Jidvei, rencontré lors dune foire aux vins. Tout dabord, quelques mots sur ce vignoble très étendu, du centre de la Roumanie. Il est sis au cœur de la Transylvanie, sur le plateau des rivières Târnave, avec une superficie cultivée supérieure à 2 500 ha, dans le département dAlba, le premier point de vue chiffre daffaires sur le marché du vin du pays. Là, la tradition de la culture de la vigne remonte au temps d’Hérodote, qui en fait état dans ses oeuvres. La modernité est également à la hauteur.

  • Murtfatlar

    Murtfatlar

    Situé dans la région de Dobroudja, dans le département de Constanța, un endroit où des fouilles archéologiques font état de traces de la présence humaine davant 992 après J.-C., la ville de Murfatlar prend son nom actuel dès 1855, signifiant, en turc, les « gens de Murfat », ce dernier ayant été le seigneur de l’endroit à la période ottomane. A compter de 1924 et pendant plusieurs décennies, la ville sappellera Basarabi, avant de recouvrer son ancien nom.



    Pour beaucoup de Roumains, Murfatlar est synonyme de voyage vers la côte de la mer Noire, car il constitue un passage obligé de la route vers la mer. Cependant, Murfatlar, c’est bien plus qu’un point de passage, comme nous lavait confirmé Adrian Boioglu, journaliste voyage :



    « Murfatlar est définitivement lune des destinations incontournables. La région offre une multitude dattractions touristiques, une kyrielle d’attractions naturelles et culturelles qui valent le détour. Nous parlons ici des célèbres églises rupestres, qui appartiennent au christianisme primitif, et qui ont été découvertes par hasard voici 60 ans. Elles ne sont malheureusement pas accessibles au public, mais la région et ses environs le sont. Nous travaillons dur pour obtenir les avis du ministère de la Culture et du Musée dhistoire et darchéologie de Constanţa pour que ces églises puissent être rendues accessibles aux visiteurs, ou que l’on puisse au moins construire des répliques 3D au bénéfice des touristes. Mises à part les églises creusées dans la roche calcaire, vous trouverez dans la région des collines de craie spectaculaires et, tout aussi intéressant, le lac, formé le plus probablement dans une ancienne carrière de craie. L’eau du lac renvoie des reflets mirifiques, en raison du relief et des rochers qui l’entourent. Il s’agit d’un paysage lunaire, tout à fait inédit. Mais dans la région, nous comptons également, ou surtout, les vignobles renommés de Murfatlar, riches d’une longue histoire. Ces vignobles produisent des vins célèbres, aujourd’hui encore moult primés dans les concours internationaux. »



    Et si vos pas vous mènent à Murfatlar, vous pourriez également rejoindre la réserve naturelle voisine. Adrian Boioglu revient avec les détails :



    « En plus, nous comptons aussi la réserve naturelle de Fântâniţa-Murfatlar, un endroit prisé par les amoureux de la flore et de la faune de la région. Il y a cent ans, à cet endroit étaient organisées les joutes traditionnelles des Tatars, cest-à-dire une sorte de combats darts martiaux traditionnels tatars. Aujourdhui, la région épate tous les amoureux de la nature qui la parcourent. La réserve Fântâniţa-Murfatlar est accessible à pied ou en voiture, et elle est située juste à la sortie de la ville de Murfatlar, dans la direction du village de Ciocârlia, dans le département de Constanța, à environ 3 kilomètres de Murfatlar. En fait, la route de Ciocârlia rejoint lautoroute vers la mer, surnommée l’autoroute du Soleil. Pour atteindre la réserve naturelle, il faudrait quitter la route nationale, tourner à gauche vers l’aire protégée, et parcourir les quelques kilomètres qui séparent de cette dernière sur un chemin forestier. De là, vous atteignez une clairière qui s’ouvre sur la réserve, et c’est bien là que vous retrouverez cette source d’eau, bien connue dans la région, une source qui offre une eau de grande qualité, filtrée par la roche calcaire, caractéristique de la région. »



    Le journaliste voyage Adrian Boioglu est convaincu que la région de Murfatlar constitue une très bonne destination pour les visiteurs :



    « Parlons déjà du panorama qui s’ouvre sur le canal qui relie le Danube à la mer Noire, et qui traverse la région de Murfatlar. Vous pouvez ensuite monter 200 marches pour rejoindre le monastère qui surplombe le canal, là où sont montées en grand les lettres Murfatlar, d’énormes lettres visibles de loin. L’on y arrive soit en montant à pied les marches, soit en voiture, pour découvrir ce monastère de pierre, d’où vous avez une vue imprenable sur la ville. »



    Mais un voyage dans la région de Murfatlar ne sera jamais complet sans un arrêt dans un de ses nombreux vignobles et caves, sans une visite au musée ou encore sans une dégustation des 9 cépages que compte la région, le tout accompagnant votre dîner traditionnel, sur fond musical et dans la bonne humeur.


    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Des vins franco-roumains qui font rêver (II)

    Des vins franco-roumains qui font rêver (II)

    Sur ces mêmes terres, le prince roumain francophone Anton Bibescu (Antoine Bibesco) avait un vignoble de 100 ha au siècle dernier. Il dégustait les vins de Corcova en France en compagnie de son grand ami, Marcel Proust. Proust faisait vœu de venir passer quelques mois à Corcova, mais sa santé défaillante len a empêché. Au XXIe siècle, trois Français partent à la recherche du temps perdu ; pour le domaine, cest le temps retrouvé.

  • Caves à vin de Roumanie

    Caves à vin de Roumanie

    Feteasca Regală est le cépage le plus répandu, suivi par le Merlot et le Feteasca Albă. Ces vins, on peut les déguster lors des visites des caves à travers le pays. Il existe même un programme, appelé « La route du vin », dédié tant aux connaisseurs, qu’à ceux qui ont la curiosité de goûter aux crus locaux. Pour découvrir les temps forts d’un séjour autour du vin, nous avons invité au micro Adrian Voican, président de l’Association pour la promotion du tourisme dans le comté de Prahova. Selon lui, « La route du vin » est un beau concept, à même de faire valoir des programmes touristiques intéressants.

    Adrian Voican : « Il est préférable d’aller en groupe organisé, de contacter une agence de voyages qui organise de telles excursions ou qui vous propose d’en faire l’expérience une demi-journée, une journée ou deux. Une des routes du vin à travers la Roumanie a pour point de départ la capitale, Bucarest. Elle passe par Ploieşti – Valea Călugărească, Urlaţi et Ceptura et finit à Tohani. C’est l’endroit où se trouve le vignoble de Dealu Mare, patrie des vins rouges de Roumanie. Plusieurs attractions touristiques jalonnent cet itinéraire. Parmi eux, le Manoir Bellu, le Musée Crama 1777, les Monastère de Vărbila ou de Jercălăi. Le principal point d’intérêt sont bien évidemment les caves, dont celles connues sous les noms de Basilescu, Rotenberg, Manoir Urlăţeanu, Domaines de Dealu Mare, Budureasca. Très bien mises au point, elles accueillent des œnologues et des vignerons réputés. Feteasca neagră est la reine des vins rouges de la contrée de Prahova, suivie par le Merlot et le Cabernet et de nombreuses autres variétés de vins blancs et rosés. »

    Le Manoir Bellu, où l’on peut faire étape, ancienne propriété de la famille noble éponyme, est entré en possession de l’Etat roumain en 1926, suite à une donation. Le manoir, qui sert à présent de musée, abrite des objets relevant de l’art plastique et décoratif et de l’ethnographie, ainsi que des icônes et des armes des XVIIIe-XIXe siècles. Les Monastères de Vărbila et Jercălăi, à l’architecture fort intéressante, datent de plus de deux siècles. Le premier illustre le style architectonique représentatif du sud de la Roumanie, tandis que le deuxième, à haut clocher en bois, renvoie aux constructions religieuses typiquement transylvaines. Bref, cela vaut bien le détour.

    Adrian Voican, président de l’Association pour la promotion du tourisme dans le comté de Prahova, nous a parlé des propriétaires des caves : « Ce sont des gens passionnés, qui ont choisi d’abandonner des affaires à succès dans d’autres pays pour s’installer en Roumanie. Par exemple, un spécialiste de la technologie de l’information, venu des Etats-Unis, s’est établi à Ceptura. Il y a fait construire une cave atypique, où la technopole est bannie, en ce sens que tout le travail se fait comme il y a cent ans, sans recourir aux techniques mécaniques. Nos programmes ne s’adressent pas au tourisme de masse. Nous recevons de petits groupes de visiteurs, qui se déplacent à vélo ou en voiture. Le paysage collinaire de ces endroits est vraiment magnifique. Le cyclotourisme est lui aussi très prisé. Une formule inédite et inoubliable est sans doute celle qui combine tourisme gastronomique et œnologique et cyclotourisme. L’automne est la saison idéale pour ce genre de tourisme, car dans cette période de l’année on peut aussi se rendre dans les vignobles et assister au processus de vinification. Au printemps, le visiteur se délectera de la nature qui se ranime. »

    « La Route du vin » est bien connue des touristes étrangers, affirme Adrian Voican, président de l’Association pour la promotion du tourisme du comté de Prahova : « Peut-être bien que nous pensons premièrement aux vins d’Alsace et à la Route des vins d’Alsace. Dans la région de Colmar et de Strasbourg il y a des collines extraordinaires, et le climat est similaire au nôtre. Les gens apprécient l’authenticité de l’endroit, la nature, la verdure, l’air et bien entendu, le vin. Nous avons des œnologues de poids, qui ont produit des vins roumains spéciaux ces dernières années. Si nous entrons dans les celliers respectifs et nous voyons quelle est l’attention accordée aux laboratoires d’analyse de ces caves, on se rend compte que les choses sont prises très au sérieux. Ce n’est pas seulement un vin qui a du goût, populaire. C’est un vin noble, produit de façon scientifique. En Roumanie, la Route du vin est un sujet de grand intérêt, et nous vous assurons que les spécialistes, mais aussi ceux qui ne sont pas connaisseurs vivront une belle expérience. »

    George Ţigănuş est le gérant d’une cave à vin d’Urecheşti, dont la publicité sur le marché de profil fait état des meilleurs vins de la zone de Vrancea : « Notre cave a été fondée en 2004 et sa capacité est de 250.000 litres de vin. Nous pouvons nous enorgueillir de nos huit cépages : Merlot, Muscat Ottonel, Cabernet Sauvignon, Fetească regală, Riesling et Şarbă. Nous disposons également d’une salle de dégustation, à Urecheşti, où il y a aussi un restaurant et un lieu de loisirs. Les touristes peuvent nous rendre visite tous les jours. Ils peuvent même passer quelques jours dans la région. Nous avons aussi des fêtes à spécifique de notre comté, avec des danses et différentes activités liées à l’œnotourisme : dégustations et présentations de vins, visites dans les vignobles. Qui vient ici et voit nos produits, l’endroit, les us et coutumes se rend compte que tout ce que nous avons est authentique. Nous avons d’anciens fûts de vin, immenses, où les touristes peuvent se reposer ou même prendre des repas. Nous disposons également d’une terrasse aménagée, où des activités sont proposées aux enfants. Vous allez voir notre jardin. Nous sommes entourés par les vignes. »

    A Urecheşti, les légumes en saumure sont déjà préparés. En hiver, on les sert en accompagnement de plateaux traditionnels : grattons, pastrami, bœuf ou dinde aux légumes, viande à l’aspic, saucisses ou tête marbrée. Selon la période de votre séjour, quelle que soit la région de Roumanie où vous vous trouvez, vous pouvez également participer à différents festivals avec des spectacles de musique traditionnelle et à des démonstrations d’artisanat. (Trad. Mariana Tudose, Ligia Mihaiescu)

  • Philippe Marsan (France) – le marché des vins de Roumanie

    Philippe Marsan (France) – le marché des vins de Roumanie

    Nous avons invité au micro M. Dan
    Muntean, président de l’Association des Producteurs et Exportateurs de vin de
    Roumanie et directeur général de la société Halewood Roumanie, l’un des plus
    grands producteurs autochtones de vin.




    Soyez le bienvenu au micro de RRI. Votre société a une longue tradition sur le marché du vin. Comment se présente-t-il en fait ?


    Dan Muntean: Le marché roumain du vin est très
    important, si l’on tient compte du fait que la consommation du vin par habitant
    se monte à 25 litres dans un pays comme le nôtre, de 20 millions d’habitants.
    Cela situe la Roumanie en onzième position dans un classement mondial des
    grands producteurs de vin de la planète. Concrètement, la quantité de vin
    produit en Roumanie dépasse celle de vin obtenu par le Portugal ou l’Australie.
    Une réalité très surprenante, n’est-ce pas ? Pourtant, n’oublions pas
    qu’un pourcentage extrêmement important de la production est destiné à la
    consommation propre.




    Et pourtant, nos
    vins ne sont pas très connus à l’étranger. Pourquoi ?




    Dan Muntean: On
    constate avec surprise que malgré la quantité importante de vin produite ici,
    la Roumanie continue à figurer parmi les grands importateurs. A titre
    d’exemple : dans une année où la météo fut trouble-fête et la récolte
    mauvaise, notre pays a importé presque un million d’hectolitres de vin, une
    quantité énorme. Malheureusement, les exportations de vin roumain ne
    représentent que 5% du marché. Les Roumains sont effectivement de grands
    consommateurs de vin. Prenons l’exemple de nos voisins bulgares qui, eux,
    préfèrent l’eau-de-vie, ce qui fait que 80% de leur production de vin soit
    destinée à l’exportation. Ou encore, les Hongrois qui exportent la moitié de ce
    qu’ils produisent. Pour prendre l’exemple de mon entreprise, nous, on exporte
    une bouteille sur cinq, ce qui signifie que les exportations sont de 20%.




    Est-ce que les
    Roumains achètent beaucoup de vin ?


    Dan Muntean:
    Malheureusement, pour pas mal de Roumains, le vin continue à figurer sur la
    liste des produits de luxe, surtout après la crise économique de 2009 qui a
    entraîné une légère chute de la consommation. Le marché du vin a diminué ces 5
    dernières années de 400 millions à 300-350 millions d’euros. Le vin est
    considéré comme un produit attaché à la civilisation, ce qui fait qu’à chaque
    fois que le niveau de vie baisse, la consommation diminue à son tour.




    Dans ce contexte,
    pourquoi ne pas encourager les exportations ?


    Dan Muntean: Deux
    aspects sont à prendre en considération : une monnaie nationale forte,
    comme c’est le cas du leu dont le taux de change par rapport à l’euro n’a pas
    connu de fluctuations trop importantes, une telle monnaie donc ne privilégie
    pas les exportations. Les producteurs roumains préfèrent se concentrer sur le
    marché intérieur. D’autre part, n’oublions pas que la Roumanie ne fait toujours
    pas belle figure en Occident. Le vin est un ambassadeur. C’est un produit dont
    on cherche toujours à savoir l’origine. Et puisque les vignobles de Roumanie
    sont loin d’être renommés et comme l’image de notre pays en Occident n’est pas
    des meilleurs, nos vins ne sont pas trop recherchés. Les consommateurs étrangers
    préfèrent acheter des vins français ou italiens.




    Quels sont les vins
    les plus connus de Roumanie ?


    Dan Muntean: A parler
    de nos vins, il convient de mentionner en tout premier lieu les cépages
    autochtones et je pense notamment à la Feteasca noire ou blanche, à la
    Tamaioasa (Muscat roumain) ou encore à la Busuioaca de Bohotin. Ce sont des
    vins que je propose à tout consommateur qui souhaite s’aventurer à goûter
    quelque chose de nouveau. Par exemple, la Feteasca Noire est le vin le plus
    connu de Roumanie. C’est comme le Riesling pour l’Allemagne, le San Giovèse
    pour l’Italie ou encore les célèbres vins français, Côtes du Rhône, Bordeaux,
    Pinot Noir ou Cabernet Sauvignon. Autant de cépages internationaux que l’on
    cultive aussi en Roumanie. Pourquoi ? Parce que vers la fin du XIXème
    siècle, la viticulture planétaire a été frappée par une terrible catastrophe
    provoquée par un minuscule puceron originaire d’Amérique du Nord, le
    phylloxéra, qui attaque les racines des vignes. Ce minuscule ennemi a causé
    d’épouvantables dégâts aux vignobles européens. La solution fut dénichée en
    France par l’adoption des porte-greffes issus des plants américains résistants
    au phylloxéra. Quand la Roumanie fut à son tour victime de l’attaque du
    phylloxéra, les viticulteurs autochtones ont demandé l’aide des Français et
    c’est ainsi que les cépages français ont pénétré en Roumanie. Comme vous voyez,
    la Roumanie a une longue tradition dans la culture des vignes d’origine
    française, qui sont à leur tour en partie américaines puisqu’elles sont composées
    d’un greffon américain. Sur l’ensemble des cépages de
    provenance française cultivés en Roumanie, rappelons le Pinot noir que l’on
    cultive depuis 1900.
    D’origine bourguignonne, le Pinot noir est un cépage
    prétentieux, ce qui rend difficile l’obtention d’un vin de grande qualité, à
    même de rivaliser avec celui obtenu en France. Très peu de pays y parviennent,
    à savoir la Nouvelle Zélande, certains Etats d’Amérique du Nord et quelques-uns
    d’Amérique du Sud. Hé bien, la Roumanie, grâce aux dizaines d’années
    d’expérience dans la culture de ce cépage d’origine française, se fait une
    fierté de produire un Pinot noir de grande qualité.




    Pourriez-vous nous
    parler en quelques mots des cépages autochtones ? Comment c’est, par
    exemple, la Feteasca noire ?


    Dan Muntean : C’est un
    cépage rouge qui se caractérise par des arômes de pruneaux, de fruits secs ou
    encore de mûres. Ils vieillissent dans des barriques en chêne que l’on importe
    de France. Sur l’ensemble des vins Feteasca noire, je mentionnerai Hyperion qui
    est un vin de grande qualité au niveau planétaire. Nos vins participent aux
    grands salons du vin du monde et rien que l’année dernière, nos vins Feteasca
    noire et blanche se sont vu primer de la médaille d’or au Salon du vin de
    Bruxelles.




    Est-il difficile de
    produire du vin en Roumanie?


    Dan Muntean: Vous
    serez certainement surpris d’apprendre que c’est une branche qui ne rapporte
    pas beaucoup. En Roumanie, les grands producteurs publics ont peu à peu disparu
    du marché et ont été remplacés par un tas de petits producteurs qui ne
    résistent pas trop de temps à la concurrence. Personnellement, j’aimerais bien
    que le marché du vin soit plus structuré, que les grandes chaînes de magasins
    préfèrent la qualité au prix. Et bien sûr, j’aimerais bien que la Roumanie
    attire plus de touristes qui, de retour chez eux, se souviennent avec plaisir
    des vins qu’ils ont l’occasion de goûter chez nous pour aller les chercher dans
    leurs magasins aussi. J’aimerais bien que la Roumanie améliore son image, une
    démarche à laquelle on contribue nous aussi par les vins produits. Pas mal
    d’étrangers se disent surpris par le goût et la saveur de nos vins et souvent,
    les étrangers se disent surpris d’apprendre que la Roumanie figure parmi les
    grands producteurs de vin d’Europe et du monde.