Tag: chaudière

  • Les chaudières individuelles, un mal nécessaire ?

    Les chaudières individuelles, un mal nécessaire ?

    Un projet à cet égard avait été promu par l’ancien ministre de l’environnement, Tánczos Barna, dans le contexte des préoccupations liées à la pollution que ces chaudières génèrent dans les grandes villes. Cependant, le document n’avait pas encore été approuvé et le nouveau ministre, Mircea Fechet, a déclaré la semaine dernière que ces centrales thermiques d’appartement n’étaient plus un problème d’intérêt pour le ministère de l’Environnement. Alors que d’autres États membres de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen ont interdit le branchement des nouvelles constructions au réseau de gaz naturel dans le but de réduire la pollution, en Roumanie le nombre de tels immeubles a considérablement augmenté.

    Ainsi, en l’an 2000, en Roumanie, seules 410 000 habitations étaient équipées de chauffages individuels, la plupart des appartements étant raccordés aux systèmes centralisés de chauffage urbain. Mais d’une année à l’autre, les réseaux de chauffage urbain, notamment dans les grandes villes, n’ont plus été en mesure de fournir de l’eau chaude et de la chaleur conformément aux paramètres attendus, et dans ces conditions, de plus en plus de Roumains ont choisi d’installer des chaudières gaz individuelles. En 2011, au niveau national, il y avait 1,76 million de logements avec des tels chauffages, leur nombre atteignant 2,2 millions en 2016 et environ 3 millions en 2022.Parmi les 8,5 millions de logements existants en Roumanie, seulement environ 1,2 million, dont 600 000 rien qu’à Bucarest, sont branchés aux systèmes centralisés.

    Cependant, en Roumanie, le véritable problème réside dans les 3,5 millions de logements qui utilisent des combustibles solides. La grande majorité de ces logements se trouve en milieu rural, et pour se chauffer, les habitants utilisent principalement du bois, mais aussi du charbon – brûlés dans des poêles à très faible rendement. D’un côté, on parle d’efficacité énergétique, de l’autre, de la protection de l’environnement, non seulement en ce qui concerne les émissions de polluants provenant de la combustion des combustibles solides, charbon et bois. Dans une récente intervention sur ce sujet, le nouveau ministre de l’environnement, Mircea Fechet, a demandé que les millions de logements chauffés au bois passent au chauffage au gaz afin de ne plus mettre de pression sur les ressources forestières : « Il existe un vrai besoin de financer la rationalisation énergétique des logements et avant de passer au sujet des chaudières gaz, je parlerais des 3,5 millions de foyers qui se chauffent encore au bois de chauffage. Certains d’entre eux ont accès au réseau de gaz naturel et pourraient, à l’avenir, exercer moins de pression sur les ressources forestières s’ils passent du chauffage au bois au chauffage au gaz, qui est moins polluant. »

    Le président de l’Association « Energie Intelligente », Dumitru Chisăliţă, a déclaré que les objectifs de décarbonation de l’Union européenne prévoient de remplacer les chauffages gaz des appartements le plus vite possible par des pompes à chaleur, des systèmes de chauffage solaire ou des systèmes de chauffage centralisé. Toutes ces transformations impliquent cependant des coûts élevés, et l’exemple le plus éloquent est celui de la capitale de la Roumanie, où ces dernières années, il y a eu des problèmes liés à la fourniture de chaleur et d’eau chaude. Le réseau de chauffage urbain de Bucarest s’étend sur 4 000 km, dont 1 000 km devraient être modernisés en urgence pour que tous les habitants de la capitale aient accès à l’eau chaude et à la chaleur. Cette année, la réhabilitation d’environ 210 km de réseau est prévue par le biais de projets financés par l’Union européenne, mais le délai de fin des travaux est de 4 ans. Cela signifie que dans la mesure du possible d’un point de vue technique, les habitants de Bucarest continueront à se déconnecter et à choisir l’alternative la moins chère, c’est-à-dire l’installation de chauffages centraux individuels, pour s’assurer le confort dont ils n’ont pas bénéficié ces dernières années.(Trad. Rada STANICA)

  • Jean Barbat (France) – Comment les Roumains se chauffent-ils ?

    Jean Barbat (France) – Comment les Roumains se chauffent-ils ?

    Conformément aux chiffres publiés par Eurostat en 2020 et valables pour l’année 2018, environ 9,6% des habitants de la Roumanie ne se permettaient pas de chauffer suffisamment leur logement. Cela peut sembler beaucoup, néanmoins, ce chiffre est à la baisse pour les Roumains. Disons qu’en 2007, 33,3% d’entre eux déclaraient avoir du mal à assurer ces coûts, alors qu’en 2012, le chiffre était encore à 11%, mais a continué de baisser depuis. Le taux enregistré par la Roumanie est supérieur à la moyenne européenne, qui est de 7%, mais sa situation n’est pas la pire. Ainsi, au niveau européen, le taux le plus important de personnes qui déclarent ne pas se permettre de chauffer leur logement est à retrouver en Bulgarie, avec 34%, suivie par la Lituanie avec 28%, la Grèce avec 23%, Chypre avec 22%, le Portugal avec 19% et l’Italie avec 14%. A l’opposé, on retrouve des pays tels que l’Autriche, la Finlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Estonie et la Suède, où seulement 2% de la population a ce genre de problèmes.



    La plupart des Roumains utilisent un poêle à bois pour se chauffer en hiver : 45,7% de la population, soit 3,415 millions de foyers, selon l’Institut national de la statistique. Le charbon ou le gaz sont également utilisés. A la campagne, 2,773 millions de foyers se chauffent au bois, soit 85% de l’ensemble des logements enregistrés en milieu rural. Et ce même si le rendement de transformation du bois en source de chaleur est faible, se situant entre 20 et 40%, ce qui fait du bois une matière chère. Par rapport au bois, le gaz a un meilleur rendement pour obtenir une giga calorie (entre 200 et 349 lei, soit entre 40 et 70 € pour le premier et de 35 à 37 € pour le second). En plus, les poêles à bois sont généralement inefficaces et polluants et ne chauffent qu’une partie de l’habitation – donc un faible confort.



    Selon un sondage national, 35,7% des Roumains ont une chaudière à gaz par logement, 13,5% emploient le réseau de chaleur, 1,8% font appel à un système électrique et 5,5% – à d’autres sources, notamment des centrales à bois, par exemple. La fréquence de l’utilisation du poêle comme système de chauffage est plus élevée parmi les personnes entre 45 et 59 ans, parmi ceux qui ont un faible niveau d’éducation, les personnes inactives et les cols bleus, mais aussi par ceux qui gagnent moins de 1200 lei (environ 245 €), par les personnes résidant en milieu rural, notamment dans les régions Nord-Est, en Munténie et en Olténie et par ceux qui habitent dans des maisons. Les centrales individuelles à gaz sont utilisées surtout par les personnes ayant des études supérieures, par les plus de 60 ans, par les cols gris et blancs, par celles qui gagnent plus de 2000 lei (soit plus de 410 euros) par mois, celles qui résident dans les régions Centre et Ouest, et aussi à Bucarest et en milieu urbain et par ceux qui habitent dans des immeubles collectifs.



    Selon le Conseil de la concurrence, entre août 2016 et août 2018, la demande en bois de chauffage a dépassé l’offre ; de ce fait, le prix du bois ayant cette destination a augmenté de près de 50%, et cela a créé des dysfonctionnements dans l’assurance du bois de chauffage pour la population. L’institution mentionnée a constaté après une étude faite dans quatre départements du pays que les prix moyens pour ce type de bois étaient de 220 lei/tonne (45 €) auprès des producteurs de masse ligneuse, de 300 à 450 lei/tonne (donc de 62 à 93 €) dans les entrepôts des commerçants et de 600 à 650 lei/tonne (donc de 125 à 135 €) dans les réseaux de bricolage. La Direction sylvicole de Vrancea (est) annonce vendre du bois de chauffage avec des prix allant de 55 lei (11 €) à 291 lei (60 euros) le mètre cube. Voilà un peu où en est la Roumanie en ce moment.



    L’Union européenne fait des plans pour éliminer les combustibles fossiles. Le Conseil de la concurrence de Roumanie recommande l’élargissement du réseau gazier, de manière à renoncer progressivement au chauffage au bois. Ainsi, la pollution serait réduite, elle aussi, cette matière première pourrait être économisée et il y aurait moins de coupes illégales.



    La plupart des usagers des centrales à gaz — 42% – sont très satisfaits de ce système de chauffage. Parmi ceux qui utilisent le chauffage urbain, près de 27% en sont très satisfaits, mais parmi ceux qui se chauffent au poêle à bois, à charbon ou à gaz, 25,6% seulement sont très satisfaits.



    Selon un sondage national, 35,4% des Roumains préféreraient utiliser l’énergie produite par les panneaux solaires, 18,5% l’énergie éolienne, 12,6% – celle produite par les centrales hydrauliques et 10,2% donneraient la préférence au gaz. 75% de ceux qui emploient un poêle à bois/charbon/gaz changeraient de système de chauffage, 44,6% des usagers du chauffage urbain le feraient aussi s’ils en avaient les moyens, et également près de 37% de ceux qui ont une centrale à gaz. La plupart, soit plus de 60% de ceux qui sont mécontents du système de chauffage qu’ils utilisent à présent, feraient choix d’une centrale thermique individuelle à gaz.