Tag: chevaux

  • Șirnea, le premier village touristique de Roumanie

    Șirnea, le premier village touristique de Roumanie

    Le village de Şirnea du département de Braşov, dans le centre de la Roumanie, est l’endroit idéal pour des vacances actives en famille. On y découvre les animaux des fermes, on goûte des légumes issus de jardins écologiques, on admire des chevaux ou des troupeaux de moutons, on pratique notre équilibre en jouant à la slackline, on fait du tir à l’arc, on fait voler des cerfs-volants ou on se promène en charrette ou en traîneau, selon la saison. Eugen Totîlcă, guide touristique et coordinateur du Centre d’activités touristiques deŞirnea Experience, décrit la région.



    « Le village de Şirnea est un ancien hameau de bergers au pied des Monts Piatra Craiului. Le village fait partie du Pays de Bran, une contrée entre les Monts Bucegi, Leaota et Piatra Craiului. Il est à une altitude élevée, à 1200 mètres, et s’étend le long de la vallée du ruisseau Zbârcioara, mais aussi sur la colline qui l’entoure. Le village se présente sous la forme de petits hameaux pittoresques, isolés, reliés les uns aux autres par des sentiers mystérieux, qui recèlent encore de nombreux trésors du village roumain d’un autre temps. Le relief est caractéristique de la région pré montagnarde du Pays de Bran, soit des vallées profondes et des collines. Le fait qu’il n’y a pas d’accès direct au village depuis la route nationale est aussi un avantage. Ainsi, à Şirnea, nous pouvons profiter de l’atmosphère pittoresque du village traditionnel. L’image classique des vaches sur un pâturage fleuri entouré de sommets vous charmera à Şirnea. »



    Des maisons d’hôtes vous attendent à Şirnea, et les propriétaires sont très accueillants, dit Eugen Totîlcă.



    « Les repas peuvent être pris dans des points gastronomiques locaux, où l’on prépare des plats traditionnels spécifiques à la région. Grâce à son emplacement, Şirnea offre une multitude de possibilités pour passer du temps dans la nature, y compris pour ceux qui sont passionnés par l’histoire et la culture. Il existe de nombreuses façons d’apprendre à connaître les environs d’une grande beauté et pleins d’histoire. Nous organisons des randonnées thématiques, guidées, des tours en montagne, mais aussi des tours botaniques, des séances photo, l’observation de la faune, de la vie des animaux de la bergerie, des circuits avec des vélos électriques dans le Parc national de Piatra Craiului et dans les villages voisins : Peştera, Măgura, Fundata, Fundățica. Nous proposons également des promenades au pas des chevaux de notre centre. »



    Le village de Şirnea est également célèbre pour son titre de « premier village touristique de Roumanie », note Eugen Totîlcă, guide touristique et coordinateur du Centre d’activités touristiques deŞirnea Experience.



    « La tradition du tourisme à Şirnea est étroitement liée à l’initiative de feu le professeur Nicolae Frunteş, qui a vu depuis 1960 l’opportunité de transformer le village en une attraction touristique. Grâce au projet officiel de l’époque, il a réussi à lui décerner le titre de premier village touristique de Roumanie. Ainsi, nous avons une tradition qui nous honore et nous oblige pour l’avenir du tourisme à Şirnea. Nous avons un calendrier d’activités touristiques et nous nous adaptons constamment aux activités spécifiques des habitants de la région. En été, nous allons avec les touristes faucher dans la prairie, en hiver, nous restons près des maisons, des bergeries ou des fermes. Nous proposons Şirnea comme une combinaison de tradition et de tourisme d’aventure, offrant une expérience complète de ce que nous considérons comme un coin de paradis. »



    Mais avec quelles impressions les touristes partent-ils ? Eugen Totîlcă.



    « Le premier impact, c’est la zone. Tout autour, vous pouvez voir les montagnes, le versant est de Piatra Craiului, alors que sur la droite, vous pouvez voir les Monts Bucegi. La nature est fascinante, mais ce sont surtout les gens qui impressionnent. Nous avons encore quelques anciens artisans dans l’art de la sculpture ou de la pelleterie. Il y a des initiatives pour préserver et poursuivre ces métiers. Nous avons des projets où nous essayons de faire perdurer ces métiers. Dans notre centre, nous avons également un magasin de produits artisanaux, travaillés par des gens de la région. »



    Chers amis, je confirme que Şirnea est un endroit merveilleux. Les paysages sont superbes, on ne s’en lasse pas ; nous y sommes allés deux fois l’année dernière. Les animaux évoluent en liberté sur ces collines herbeuses et fleuries en été. Vous avez une multitude de sentiers de randonnée, qui entrent dans le Parc national de Piatra Craiului, même à travers de belles forêts. Les panoramas sont magnifiques, et vous serez impressionnés par le silence. Je recommande vivement à tous de prendre quelques jours de vacances à Şirnea !


    (Trad.: Ligia)

  • Une vie roumano-néerlandaise

    Une vie roumano-néerlandaise

    Journaliste, écrivaine, mais aussi amoureuse de la nature, Janneke Vos de Groot, originaire de Pays-Bas, s’est établie en Roumanie il y a une quinzaine d’années. Elle et son mari habitent dans le village de Oarba de Mureș, dans la commune de Iernut, au centre de la Roumanie, à une trentaine de kilomètres de la ville de Târgu Mureș. Ils vivent aujourd’hui en pleine nature et ont même commencé à développer le tourisme rural dans la région. Janneke Vos de Groot raconte que son mari avait eu l’idée d’une reconversion dans l’agriculture, mais, comme les terrains sont chers aux Pays-Bas, ils ont commencé à chercher ailleurs en Europe. A la fin ils ont choisi la Roumanie, pour la beauté des paysages, mais s’y installer n’a pas été de tout repos.

    Quelle a été pour eux la plus grande difficulté ? Janneke Vos de Groot : « La langue ! Nous avons eu un très bon professeur aux Pays-Bas, un néerlandais qui parle aussi le roumain. Nous étions heureux d’emménager dans un tout petit village où personne ne parle ni anglais, ni allemand. Nous avons alors dû nous débrouiller en roumain dès le premier jour. Au début, cette langue est très difficile et nous avons aussi rencontré une autre culture et la bureaucratie d’ici. C’était ça nos plus grandes difficultés. »

    Janneke Vos de Groot a une grande passion pour les chevaux, passion partagée par son mari : « C’était notre passe temps aux Pays-Bas, les chevaux Islandais. Moi et mon mari, nous faisons souvent du cheval et la reproduction de cette race a toujours été une passion. Nous sommes venus en Roumanie avec neuf chevaux et à présent nous en avons 23. Pour monter, nous en utilisons trois ou quatre, mais nous ne les mettons pas à la disposition des touristes. Monter un Islandais, c’est différent de tout autre cheval, car ils possèdent quatre ou cinq allures différents. Tout cheval se déplace au pas, au trot et au galop. Les Islandais possèdent deux allures en plus, qu’il faut maîtriser, sinon on ne peut pas les monter. »

    Effectivement, les chevaux de la race islandaise sont connus pour posséder comme allure naturelle le tölt, dont la particularité est que le cheval a toujours au moins un pied au sol. Grâce à cela, c’est très confortable de monter un Islandais – le mouvement est stable et il est aisé de tenir en selle. Pour Janneke Vos de Groot, l’endroit où ils habitent est un endroit très sain tant pour les chevaux que pour les humains : « Nous avons toujours habité à la campagne, aux Pays-Bas aussi, même en travaillant en ville. Nous sommes habitués à avoir de l’espace. C’est surtout pour les chevaux qu’en Roumanie nous avons cherché un endroit de liberté, pour les élever et faire de l’agriculture. Les chevaux sont toujours dehors, même en hiver, ils ont beaucoup d’espace pour bouger et c’est très bien pour eux. Et c’est très sain pour nous aussi, bien sûr ! Tout le monde parle de l’air de Oarba de Mureș. Je ne sais pas si l’air est plus pur qu’ailleurs, mais c’est un petit village, entre les collines, et la nature est très belle. Il y a aussi des animaux sauvages dans cette région, des ours, des loups, des chacals, des renards, des cerfs, vraiment de tout et c’est merveilleux. Quand on reçoit des visiteurs des Pays-Bas, ils disent toujours combien c’est beau chez nous. »

    Janneke est très impliquée dans le développement de la région où elle habite. Elle y voit aussi des problèmes, qu’elle se propose de résoudre : « La seule chose qui m’énerve vraiment ce sont les poubelles jetées un peu partout. C’est quelque chose qu’on doit absolument faire cette année à Oarba de Mureș : une campagne de nettoyage. Il n’y a pas de forêt sans bois mort, mais aux Pays-Bas nous sommes habitués à ramasser nos ordures et à les jeter dans des endroits spécialement aménagés et non pas n’importe où, juste pour s’en débarrasser. Ici c’est un peu différent et beaucoup de gens jettent tout simplement des ordures depuis leurs voitures, en roulant. Ce sont des bouteilles en plastique et des canettes pour la plupart, or ça met plus de cent ans à se dégrader. C’est dommage et je le dis toujours aux gens d’ici, que moi je ne vais pas hériter de ce village, mes enfants non plus, mais que pour leurs enfants et leurs petits-enfants, il faut ramasser et vider les poubelles au bon endroit. Nous tenons toujours à donner un bon exemple par rapport à ça. »

    Janneke Vos de Groot a écrit six livres sur la Roumanie, notamment sur sa région, c’est sa manière à elle de donner envie aux touristes de venir découvrir le pays. Quand elle accueille des visiteurs, elle les emmène se promener partout : « D’habitude je les emmène à Brașov, à Cluj, ce sont de belles villes. Après, quand je leur demande ce qu’ils ont le plus aimé, ils me répondent toujours : Oarba de Mureș, la campagne, voir comment vivent et travaillent les gens. Souvent, les femmes du village préparent une « ciorba », une soupe d’ici, et un autre plat traditionnel pour le groupe de touristes et ça fait toujours son effet. Même une visite de la Maison du Peuple (le Palais du Parlement de Bucarest) n’est pas aussi populaire qu’un déjeuner à Oarba de Mureș ! »

    Janneke Vos de Groot aime elle aussi la cuisine roumaine. Elle mange de tout, soupe aux tripes, feuilles de choux farcies, boulettes de viande ou encore terrines en gelée. Mais chez elle, elle cuisine surtout néerlandais, à l’exception de quelques recettes apprises d’un de ses voisins de Oarba de Mureș. (Trad. Elena Diaconu)

  • Le tourisme équestre en Roumanie

    Le tourisme équestre en Roumanie

    Madame, Monsieur, en cette période de pandémie quand la distanciation est vivement recommandée pour endiguer la propagation du coronavirus, les vacances au cœur de la nature, loin du tumulte urbain, sont devenues de plus en plus appréciées. Voilà comment pourrait s’expliquer le boom du tourisme équestre qui marie à merveille l’amour pour la nature et pour les chevaux. Une forme de tourisme en toute sécurité qui, dans un pays comme la Roumanie, a le vent en poupe non seulement en raison du contexte, mais aussi à cause de la tradition des Roumains dans l’élevage des chevaux. Pour plus de détails, nous passons le micro à Gheorghe Dima, directeur de la Direction nationale pour l’élevage, l’exploitation et l’amélioration des races de chevaux auprès de la Régie nationale des forêts.
    « La Roumanie a une riche tradition dans l’élevage des chevaux. Sur l’ensemble de nos haras, il y en a qui marquent une centaine d’années d’existence ou même plus. D’ailleurs, notre plus ancien haras, celui de Rădăuţi, vient de fêter ses 225 années d’attestation documentaire. C’est à compter de 2002 que la Direction que je dirige à présent gère les haras de Roumanie. Il s’agit en fait de 16 sous-unités – 12 haras et quatre dépôts d’étalons, placés dans 14 départements du pays. En fait, on a des haras partout en Roumanie – depuis Mangalia, sur la côte roumaine de la mer Noire, connue pour les pur-sang, et jusqu’à Rădăuţi, en Bucovine, où on élève des arabes Shagya, en passant par Timişoara et ses chevaux Nonius et Ardennais ou par Slatina et Sâmbăta où on pratique l’élevage des Lipizzans. On a, au total, 13 races de chevaux, la plupart vraiment particulières, avec des exemplaires plus ou moins nombreux au niveau mondial. »

    A ceux passionnés par le tourisme équestre, les haras et des dépôts d’étalons ouvrent largement leurs portes pour les accueillir en toute saison. Gheorghe Dima : « Malgré les restrictions toujours en place dans l’actuel contexte pandémique, on a toute une liste de services mise à la disposition de notre public. Les touristes pourraient aussi bien visiter les haras et les dépôts d’étalons que faire des randonnées à cheval, en présence d’un moniteur agréé, des promenades en chariot tiré par deux ou quatre chevaux, tout comme ils pourraient suivre des cours d’équitation de différents niveaux de difficulté pour cavaliers débutants ou chevronnés. Nos chevaux, on les met aussi à la disposition des équipes de tournage ou des photographes à condition qu’ils soient accompagnés par un membre de nos équipes. Par ailleurs, nous mettons à la disposition de ceux qui le souhaitent des manèges, des terrains de parcours prévus d’obstacles, avec ou sans possibilités de logement. On peut aussi faire des démonstrations et des animations équestres. On a toute une série de services à l’intention du public que vous pouvez apprendre en consultant le site officiel de la Régie nationale des Forêts Romsilva. Vous y trouverez des détails sur chaque unité équestre : où elle se trouve, comment s’y rendre et les services fournis. Ce sont des endroits qui attirent chaque été des milliers de visiteurs. »

    La plupart des haras se trouvent au cœur de la nature, dans un cadre naturel pittoresque, près de réserves naturelles. C’est pourquoi de nouvelles stratégies de développement apparaissent, affirme Gheorghe Dima, directeur de la Direction nationale pour l’élevage, l’exploitation et l’amélioration des races de chevaux auprès de la Régie nationale des forêts. « Nous nous proposons de développer le tourisme équestre qui suppose le déplacement à cheval d’un groupe de cavaliers sur des trajets d’une journée ou plus. Avec nos collègues des parcs et réserves naturels, on examine la situation sur le terrain afin d’identifier des itinéraires propices, et nous sommes aussi à la recherche de personnes souhaitant devenir moniteurs d’activités équestres agréés. Par ailleurs, à compter du 1er mai et jusqu’en septembre, on organisera une fois par mois, sur l’hippodrome de Mangalia, des courses de trot. Par ailleurs, à Sâmbăta, des chevaux spécialement entraînés en ce sens participeront, à la tombée de la nuit, à des animations organisées dans un cadre montagnard féérique. »

    Même si la plupart des haras se trouvent à la campagne, il y en a un ouvert au cœur de la ville et donc très accessible aux habitants du coin. Il s’agit de la Base équestre Romsilva de Târgu Mureş dont la directrice, Mădălina Henteș, affirme :« Nous y organisons toute sorte de cours d’équitation personnalisés, aussi bien pour enfants que pour adultes, des cours de perfectionnement ou des entraînements. On a même eu un groupe de jeunes Français venus chez nous pour apprendre à faire du cheval. A part ces cours, on s’efforce d’élargir d’une année à l’autre la gamme de services proposés. Voilà pourquoi on a commencé à organiser des colonies pour enfants, des ateliers équestres à l’intention des compagnies, des activités d’équipe. A partir de cette année, nous voudrions nous lancer dans l’organisation de vacances en camping équestre. Pour revenir à nos cours d’équitation, pour les tout débutants, on se consacre tour à tour à chacun des participants, en prenant soin de bien lui expliquer comment monter à cheval, les mesures de sécurité à respecter, la bonne position et la conduite à adopter en rapport avec l’animal. C’est un sport à pratiquer par tous ceux en bonne santé, quel que soit leur âge. Il y en a qui montent à cheval même à 80 ans. »

    Un cours individuel vous fera débourser 12 euros pour une trentaine de minutes. Pour une séance photo ou une vidéo enregistrée sur place il faut compter environ 72 euros, tandis qu’une place dans une colonie d’été à spécifique équestre vous coûtera 38 euros par jour, plus les frais d’hébergement. Mădălina Henteș ajoute : « L’équipement de protection, c’est à nous de le mettre à la disposition des clients puisqu’il y en a qui souhaitent s’essayer une première fois et donc, pas la peine d’investir directement dans ce sport. On offre également la possibilité de visites de la base équestre et on y organise, sur demande, des événements spéciaux tels des anniversaires ou des réunions. On vous attend nombreux au club Romsilva de Targu Mures pour découvrir nos chevaux et pour participer à nos événements, nos concours et nos animations. »

    Pour plus de détails sur les haras et les dépôts d’étalons de Roumanie, veuillez consulter le site hergheliidestat.ro. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Karpatia Horse Show

    Karpatia Horse Show

    Le Domaine Cantacuzène de Floreşti (sud) a récemment accueilli l’unique compétition équestre de Roumanie organisée sur un domaine nobiliaire. Karpatia Horse Show, cet événement hippique exclusiviste, organisé par la Fondation Cantacuzène Floreşti, avec la participation de la Fédération équestre roumaine et de la Fédération équestre internationale, est déjà à sa 3e édition. Les organisateurs, forts de l’expérience des deux autres éditions, ont proposé un événement plus ample et encore plus beau, cette année. Des événements culturels, sociaux et artistiques ont complété ce concours hippique de haut niveau. Ligia Mihăiescu y a assisté.



  • George Theodorescu

    George Theodorescu

    Fondateur d’une école d’équitation moderne, George Theodorescu compte armi les Roumains qui ont connu la gloire hors des frontières de leur pays d’origine. Né le 1er octobre 1925, à Bucarest, George Theodorescu allait demander l’asile politique en Allemagne, vers la fin des années’50. Il y a continué de travailler dans le milieu équin, cette fois-ci comme mais comme palefrenier – soigneur, ce qui lui permet d’entretenir des liens d’affections très forts avec ses animaux préférés. Plus tard, le dresseur George Theodorescu a jeté les bases d’une école d’équitation nouvelle.

    Sorin Soveja, secrétaire général de la Fédération équestre roumaine, évoque les années où George Theodorescu s’est établi en Allemagne et la poursuite de sa carrière: Il avait commencé sa carrière équestre en Roumanie, où il a été membre de l’équipe nationale de dressage jusqu’en 1959, lorsqu’il a quitté le pays pour s’établir en Allemagne. Il avait déjà obtenu des résultats notables. L’équipe roumaine de dressage devait participer en 1960 aux JO de Rome. Arrivé en Allemagne, il travaille comme palefrenier – soigneur, mais il ne tarde pas à mettre en valeur ses qualités en matière de dressage. Il avancera donc dans la hiérarchie, jusqu’à devenir entraîneur de l’équipe nationale d’Allemagne.

    Ils sont nombreux les adeptes européens de ce sport, aussi coûteux que le yachting, par exemple, à reconnaître les mérites de l’entraîneur roumain George Theodorescu. Sorin Soveja: Il a créé l’école moderne de dressage en équitation et a été l’entraîneur de l’équipe nationale d’Allemagne, chose connue surtout des spécialistes du domaine. C’est d’ailleurs en Allemagne que ce sport est le plus développé. On parle des qualités du cavalier et de l’entraîneur, mais dans ce domaine le sportif est entraîneur aussi. Nous considérons que les principales qualités requises en équitation sont la patience et le travail. En effet, il faut faire preuve de beaucoup de patience, car on ne peut pas brûler les étapes et travailler beaucoup, car chaque animal a sa propre personnalité. Il faut développer avec chaque cheval une relation affective et de coopération..

    C’est la fille de George Theodorescu, Monica, qui a pris la relève de l’école d’équitation. Monica Theodorescu a atteint, à son tour, des performances de niveau olympique dans ce sport. Elle est à présent directrice sportive de l’équipe de dressage d’Allemagne. La Fédération équestre roumaine poursuit elle aussi l’activité de George Theodorescu, en engrangeant des prix importants aux différentes compétitions internationales.

  • Le Royaume des dragons

    Le Royaume des dragons

    Nous vous emmenons aujourd’hui à 11 km de Bucarest, sur l’ancienne route menant à la mer. Pour arriver au Royaume des dragons, la route traverse une forêt et un lac, passe près du monastère de Pasărea et se cache ensuite derrière quelques vinaigriers qui poussent çà et là au bord d’un champ apparemment abandonné. Comme dans les contes de fées, l’absence de toute forme de vie n’est qu’apparente; persévérance !



    En deuxième vitesse, parcourez le chemin en dalles de béton, enfoncées par endroit, qui mène à des maisons peintes en jaune. Derrière les hauts portails en bois, vous découvrirez les plus beaux chevaux du monde. Ce sont les 5 dragons – Călin, Decebal, Rafael, Willow et Loverboy de leur nom. Les trois derniers sont des Tinker — des chevaux tout à fait spéciaux. Ils ont des crins et des fanons abondants, des jambes fortes et une apparence trapue. Vous les trouverez à chaque fois fraîchement brossés, à la robe, généralement pie, luisante de shampooing et aux crinières tressées. Pour arriver jusqu’à eux, il faut d’abord passer devant Zâna, Mitică et Nero, trois des huit chiens friands de caresses qui vivent en liberté dans ce Royaume des dragons. Après, il s’agit de ne pas marcher sur la queue d’un chat. Car il y en a tant, que l’histoire ne retient même pas leurs noms.



    L’histoire de cet endroit commence en 2011, dans un refuge pour chevaux abandonnés de Bucarest. Cela s’appelle Steaua speranţei — l’Etoile de l’espoir – et c’est la station terminus pour les chevaux dont personne ne veut, bien des fois trop vieux pour tirer la charrette et abandonnés à leur sort sur un champ quelconque. Teodora Bănduţ, propriétaire du Royaume des dragons, raconte: «Mon mari a trouvé par hasard le refuge pour chevaux abandonnés sur Internet, et il m’a dit : « allons y jeter un coup d’œil ». Cette structure pour chevaux abandonnés avait été construite par la municipalité avec l’appui d’une fondation. Ils apprennent l’existence de cas désespérés, sont annoncés et se déplacent pour les récupérer. Il s’agit de chevaux abandonnés, récupérés à l’aide de la police, des chevaux abusés, en général ».



    A L’Etoile de l’espoir, Teodora et son fils, Tudor, ont connu Călin et Decebal, des chevaux de trait que les propriétaires n’aimaient pas vraiment. Un moment inoubliable, se souvient Teodora Bănduţ: « Ça a été le coup de foudre entre mon fils et Decebal, et pour moi c’était Călin… J’ai souhaité désespérément sortir Călin de là, même s’il y était bien — beaucoup mieux que chez son ancien propriétaire, qui le battait avec des chaînes et avec des barres de fer, comme cela arrive encore en Roumanie, malheureusement. Decebal a été lui aussi un cheval de trait, trouvé abandonné quelque part dans ce vaste monde ».



    Au début, ce fut une adoption à distance. La famille de Teodora Bănduţ contribuait par des sommes mensuelles aux soins prodigués à ces deux chevaux à l’Etoile de l’espoir. Secrètement, l’époux de Teodora oeuvrait pour lui faire une grande surprise : sur un terrain à proximité de Bucarest, il a fait construire une étable comme on n’en voit que dans les films, avec des box spacieux et un paddock, préparé pour l’adoption « pour de vrai ». « J’ai senti qu’il se passait quelque chose. J’ai mis un peu de pression et j’ai appris… j’ai frémi seconde après seconde, jusqu’à ce que tout soit prêt. Ça l’a été très vite et je pense que ce jour-là, l’intensité des sentiments a été tout aussi forte pour moi que le jour où j’ai accouché de mon enfant ».



    Et comment ne pas être émus lorsque dans le box, il n’y avait pas seulement Călin et Decebal, mais aussi deux autres chevaux, d’anciens champions que le club Steaua vendait aux enchères, pour leur éviter l’abattoir ? Teodora Bănduţ raconte : « On a lancé les travaux le 1er octobre 2011 et le 11 décembre, deux mois plus tard, il y avait six chevaux dans l’étable. D’abord les vieux, Călin et Decebal, un pur-sang arabe du haras de Mangalia, repris à quelqu’un d’autre, sur contrat. C’était quelqu’un qui ne pouvait plus le garder — une vraie beauté, ce cheval ! Et Rafael… Rafael a été la plus grande surprise. Voici quelques années, en voyant un Tinker courir dans un pré verdoyant, je m’étais exclamée : « Mon Dieu, quel ondoiement ! » Mon mari avait retenu cette exclamation et me suis retrouvée avec un Tinker sans l’avoir demandé… Je n’ai pas beaucoup de mots pour décrire comment je les ai vus tous les six dans l’étable… Finalement, j’ai réussi à les prendre en photo lorsqu’ils avaient tous sorti leurs têtes par-dessus la clôture. J’ai alors dit : « Je pense que c’était ce que je voulais voir ». Un endroit où ils puissent retrouver la paix, un abri, les vieux — qu’ils vivent en paix le restant de leur vie, sans être importunés, ni battus par quiconque, et qu’ils soient bien nourris. Et que Călin trouve sa paix, on travaille avec lui et on continuera à le faire, c’est un cheval à part. Tout le monde a été heureux ».



    Entre temps, les champions sont morts de vieillesse. Decebal et Călin vont bien, ils vivent bien, avec tous les autres chiens, chats et autres animaux, venus les rejoindre ou apportés là. Maintenant, au Royaume des dragons, il y a trois Tinker et Teodora compte faire un élevage. En attendant d’acheter une jument de cette même race, elle accueille Loverboy et Willow, des chevaux qui se plaisent dans la présence des enfants et des carottes que ceux-ci leur offrent à chaque fois qu’ils viennent leur rendre visite. Même si cet endroit avait été conçu comme privé, cette année, Teodora Bănduţ essaiera d’ouvrir ses portes à tous ceux qui aiment les chevaux. « L’année dernière, nous avons commencé par accueillir les camarades de maternelle de Tudor. Ils ont beaucoup aimé, ils ne voulaient plus partir ! Nos amis, qui ont des enfants, ont fait venir d’autres amis avec leurs enfants et ainsi de suite. C’est alors que l’idée nous est venue. C’est l’année du cheval de bois, et il faut mettre notre idée en œuvre ».



    Qui va une fois au Royaume des dragons ne peut pas s’empêcher d’y revenir. Cristina Niţă, une des amies de Teodora Bănduţ qui a des enfants, explique pourquoi. « C’est un endroit merveilleux, on y recharge ses batteries, les enfants peuvent courir tant qu’ils veulent, ils tombent amoureux des chevaux, des autres animaux, ils retrouvent le plaisir de jouer en plein air, comme nous, quand on était enfants. C’est un endroit de rêve ; si je pouvais, j’y emménagerais, je prendrais soin des chevaux, je m’occuperais de leurs dents uniquement pour y rester plus. C’est calme, l’air est pur, les gens sont super, c’est le paradis. Si tous ceux qui ont des chevaux dont ils ne veulent plus pouvaient les emmener auprès de gens au grand cœur qui s’occupent d’eux, le monde serait un peu meilleur. Malheureusement, beaucoup les abandonnent dans les champs ou les tuent ou je ne veux même plus penser qu’il y en a qui les emmènent aussi à l’abattoir ».



    Avant le crépuscule, à l’heure d’or, comme l’appellent les photographes, cet endroit est enveloppé dans une lumière ambrée. Derrière la cour des dragons, il y a un champ de blé, qui verdit, mais vous pouvez certainement anticiper son ondoiement d’océan doré d’ici quelques mois. Et maintenant, il ne vous reste plus qu’à fermer les yeux et à imaginer les chevaux, leur crinière flottant au vent. Vous voudrez certainement aller au Royaume des dragons. ( trad.: Ligia Mihaiescu)