Tag: cigogne

  • Suveiller les cigognes

    Suveiller les cigognes

    Pour une meilleure surveillance des nids des cigognes sur l’ensemble du territoire national, la Société ornithologique roumaine a mis en place, à l’aide d’une compagnie d’électricité, une application pour les smartphones censée permettre à tout utilisateur de signaler la présence de ces oiseaux. Lancé sous le nom de « Voilà la cigogne ! », l’application a jusqu’ici enregistré un chiffre record d’abonnés qui, au total, ont introduit presque cinq mille indices, dont la plupart ont été validés par les experts. Une fois toutes les observations répertoriées, les ornithologues ont recensé 3575 nids de cigognes signalés sur l’appli, un nombre qui s’ajoute aux nids déjà connus par d’autres méthodes. Pour utiliser cette application, rien de plus simple : il faut avoir un portable de type smartphone, activer les données mobiles, compléter un formulaire et prendre le nid en photo. Les données seront par la suite transmises à la Société ornithologique roumaine qui se chargera de leur validation. Il convient de préciser que sur l’ensemble des contributions des abonnés, seulement 2% ont été considérées comme erronées.

    Depuis 2017, année de son lancement officiel, l’application a été téléchargée par presque 10.000 usagers. Quant à la situation sur le terrain, disons que deux tiers des nids recensés se trouvent en haut des poteaux électriques, dans les arbres ou encore perchés sur les toits des maisons. Quant aux régions préférées des cigognes, c’est le département de Tulcea, dans le sud-est roumain, qui en détient la suprématie. Pourquoi est-il important de répertorier correctement les nids de ces oiseaux ?

    Valentin Marin, manager de projet au sein de la Société ornithologique roumaine, explique : « Nous, en tant qu’experts, on s’intéresse non seulement aux cigognes, mais à toutes les espèces d’oiseaux de Roumanie et on le fait de manière soutenue, ce qui nous permet de connaître l’évolution des populations d’oiseaux du pays. Une telle démarche s’avère essentielle car parfois, des changements au sein d’un habitat risquent de porter atteinte aux effectifs de l’espèce en question. Ces changements ne touchent pas seulement les oiseaux. Voilà pourquoi les citoyens devraient s’y intéresser. La croissance ou le déclin d’une population d’oiseaux est en fait une sonnette d’alarme sur le risque que quelque chose de mal est en train de se produire. La souffrance des oiseaux n’est qu’un premier pas qui précède normalement la souffrance des humains en raison d’un changement portant atteinte à leur habitat. Que cela soit en rapport avec la nourriture des oiseaux ou encore avec la qualité des eaux ou de l’air, peu importe. C’est pourquoi nous pensons qu’il est important de savoir ce qui se passe avec les cigognes, car on peut anticiper ainsi ce qui se passera avec nous. Pour les distributeurs d’électricité, il est capital de connaître les endroits où nichent les cigognes, car, souvent, leurs nids posent des problèmes. Par exemple, ils risquent de s’écrouler sur les fils électriques et produire des courts circuits dès que le vent souffle plus fort ou que le mauvais temps s’installe. Une coupure d’électricité ne se traduit pas seulement en coûts, elle crée des désagréments à la population, aussi ».

    Afin d’éviter les accidents, les fournisseurs d’électricité attendent le départ de ces oiseaux pour mettre en place, sur les poteaux électriques, un système métallique permettant de surhausser les nids.
    De retour en terre roumaine, la plupart des cigognes s’installent dans les nids soigneusement préparés spécialement pour eux. On a voulu savoir auprès de Valentin Marin où se situe la Roumanie du point de vue des populations de cigognes qui y arrivent. « L’application Voilà la cigogne ! s’accompagne aussi d’une page Internet dotée d’une carte. Il suffit de chercher « les cigognes de Roumanie » pour tomber sur la distribution des nids déjà répertoriés, tels qu’ils apparaissent sur cette carte. Quelque 6 mille couples de cigognes nichent en Roumanie. C’est plutôt pas mal par rapport aux années précédentes, surtout que la tendance est stable, légèrement à la hausse. Les cigognes n’ont pas souffert ces dernières années depuis que nous menons nos observations. Au niveau européen, ces oiseaux comptent environ 230 mille couples et d’après ce que j’ai eu l’occasion de remarquer, presque 40% des populations mondiales de cigognes nichent en Europe de l’Est. Et puisque la Roumanie se trouve justement dans cette partie de l’Europe, il est évident qu’elle détient, elle aussi, des effectifs importants ».

    La Société ornithologique roumaine est l’organisme indépendant le plus important qui s’occupe de la conservation des espèces d’oiseaux dans notre pays. Elle se donne pour but d’inspirer les gens à contribuer à la protection des oiseaux et de leurs habitats. Quant aux cigognes, il convient de préciser que dernièrement, leurs populations sont menacées. En Roumanie, cette espèce est très appréciée par les gens qui essaient de préserver leurs nids, puisque, si vous ne le saviez pas, les cigognes reviennent toujours au même endroit et on dit que leur présence sur les toits des maisons porte chance. (trad. Ioana Stancescu)

  • La protection des cigognes blanches en Roumanie

    La protection des cigognes blanches en Roumanie

    Migration sûre et de nouveaux nids – ce sont les avantages dont bénéficient les cigognes sur le territoire roumain deux ans après le lancement de l’application mobile « Uite Barza! » / « Regarde, une cigogne ! ». Le programme a été lancé en 2017 par la Société roumaine d’ornithologie, avec le soutien du fournisseur d’électricité Enel Roumanie. Depuis, 9.000 Roumains ont téléchargé l’application, s’impliquant ainsi activement dans la protection de cette espèce très aimée dans le pays. La cigogne blanche construit habituellement son nid sur le toit des maisons ou sur les poteaux électriques, l’électrocution étant alors une des principales menaces pour l’espèce. Le projet « Regarde, une cigogne ! » a pour but d’identifier les zones à risque élevé d’électrocution, pour que les compagnies de distribution du groupe Enel puissent intervenir. Cela vise à protéger autant les oiseaux, que les réseaux électriques, par l’isolation des câbles électriques ou par l’installation de plates-formes supports pour les nids. Les cigognes ont commencé à revenir en Roumanie vers la mi-mars. Plus de 100 familles de cigognes ont des nids nouveaux ou rénovés, suite aux messages envoyés via l’application mobile depuis 2017.

    Ovidiu Bufnilă, responsable de communication au sein de la Société roumaine d’ornithologie :« Les avantages de l’application « Regarde, une cigogne ! » sont de plus en plus nombreux. Il faut préciser que c’est notamment maintenant, au printemps, que l’on constate l’importance de cette application mobile. Pendant l’été, au mois de juillet, grâce aux 9.000 utilisateurs de l’appli, nous faisons un recensement des nids de cigogne, mais aussi d’autres espèces d’oiseaux de Roumanie. Les nids trop grands qui touchent les fils électriques et qui peuvent provoquer des courts-circuits sont signalés sur l’application. On nous envoie des informations précises sur le nid, son emplacement et la nature exacte du problème. Nous analysons et envoyons ces avis à notre partenaire, Enel Roumanie. C’est seulement après le départ des cigognes, vers le mois de septembre, qu’il est possible d’intervenir pour réaménager les nids. Il y a des nids dont le poids peut atteindre une tonne. L’intervention commence par enlever la vieille structure, pour ensuite monter une plateforme surélevée sur le poteau électrique, pour que le cigogneau qui quitte le nid ne marche pas directement sur les fils et qu’il ne s’électrocute pas. Cette construction doit alors être très stable et sûre. Suite aux messages envoyés via l’application ces deux dernières années, Enel a refait 100 nids. C’est beaucoup, nous sommes aujourd’hui à un total de 700 nids rebâtis depuis 2010. Le deuxième avantage de cette appli est la fonction « Incident », qui indique tout problème en lien avec une famille de cigognes. Nous avons rajouté cette fonction l’année dernière et elle nous permet de tracer une carte des endroits problématiques pour mieux protéger l’espèce. »

    A l’été 2019, la Société roumaine d’ornithologie organisera un troisième recensement des cigognes blanches de Roumanie, toujours à l’aide de « Regarde, une cigogne ! ». La population estimée de cigognes blanches est 180.000 – 220.000 paires en Europe, pour 4.000 – 5.000 paires en Roumanie. (Trad. Elena Diaconu)