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  • Des initiatives des citoyens pour surveiller les autorités

    Des initiatives des citoyens pour surveiller les autorités

    En 2023, des jeunes ont de nouveau demandé des comptes à l’Etat. On trouve
    les réponses qu’ils ont reçu dans le rapport final du projet « Citoyens actifs pour des services
    publics de qualité » mené par le laboratoire d’idées « la Société Académique Roumaine ».
    Ce projet, développé pour la deuxième année consécutive, comprend deux
    composantes. Il s’agit d’une part de contrôler la manière dont l’administration
    publique de huit municipalités roumaines gère l’éducation, les déchets et les
    transports publics. La deuxième composante a vocation de plaidoyer. 80 jeunes bénévoles
    ont discuté avec des citoyens des 8 villes en question afin de leur demander ce
    qui les mécontentaient mais aussi pour les informer sur ce que dit la loi sur
    les sujets abordés. Dans les zones analysées, à savoir Alba Iulia, Bacău, Baia
    Mare, Constanța, Deva, Giurgiu, Râmnicu Vâlcea et le secteur 1 de Bucarest, en
    ce qui concerne l’éducation, la gestion des déchets et les transports publics,
    des améliorations ont été enregistrées, des dégradations également. De fait,
    les notes accordées à la gestion des déchets et aux transports publics ont
    augmenté quand celles de l’éducation ont baissé, les principaux problèmes
    constatés étant liés à la répartition des bourses scolaires. Concernant la
    gestion des déchets, Andreea Petruț, responsable de cette section pour
    l’enquête dresse un constat en mi-teinte.




    Nous avons
    constaté certaines améliorations en ce qui concerne la gestion des déchets. Ce
    n’est pas une amélioration radicale mais dans quelques cas les changements ont
    été significatifs. Il me semble important ici de mentionner la situation dans
    le secteur 1 de Bucarest, où j’ai observé qu’il y a des personnes réellement
    intéressées par cette problématique, qui ont essayé de mettre des choses en
    place cette année. Alors qu’ils partaient avec une note assez faible, ils ont
    gagné 10 points de plus cette année. A Alba Iulia nous n’avons constaté aucun
    changement significatif, dans les autres villes non plus. Comme je disais, on
    constate une légère amélioration, cependant dans les faits les progrès réalisés
    ne relèvent pas d’un changement significatif, dans aucun des cas. Il y a des
    centres de collecte dans lesquels des bénévoles s’occupent des déchets
    spéciaux, c’est-à-dire des déchets volumineux, des déchets de construction ou
    des déchets électriques ou électroniques. Nous avons également observé de
    nombreuses campagnes d’information et d’éducation des citoyens et ici il fait
    parler du cas de Bacau, où une application a été développée pour que les
    citoyens puissent accéder plus facilement aux informations et signaler les
    éventuels problèmes. Au rang des aspects négatifs, je voudrais mentionner
    l’absence de démarche visant à mettre en place l’argument économique
    « payez ce que vous jetez ». Aucune mairie n’a réussi à mettre en
    place cet instrument économique.




    Des données accessibles concernant le recyclage des déchets manquent
    cruellement à l’appel. Ce déficit de données ainsi que le niveau général de tri
    sélectif des déchets étant pourtant les problèmes qui placent la Roumanie parmi
    les pays de l’EU les plus en retard en ce qui concerne la protection de
    l’environnement. Andreea Petruț apporte des détails sur les informations
    contenues dans le rapport de diagnostic.








    Ce que je
    voudrais pointer c’est le manque total de transparence. C’est-à-dire que si on
    veut chercher actuellement combien un département a recyclé de déchets, on n’a
    nulle part où chercher. Ces données ne sont pas publiées et c’est triste parce
    que ce sont quand même des données d’intérêt public. Et ce n’est pas juste moi
    qui fait de la recherche qui devrait pouvoir accéder à ces données, n’importe
    quel citoyen intéressé par ce service public devrait pouvoir aller sur le site
    internet de l’opérateur de salubrité et les trouver. Il est spécifié dans la
    loi qu’au niveau de chaque localité il devrait exister un site internet compilant
    les informations d’intérêt général sur la collecte des déchets et le tri
    sélectif. En fin de compte, combien cela coûte-t-il de faire un site ? Ça
    relève du bon sens, c’est facile à mettre en place et ça améliorerait
    réellement la situation. Mais s’il n’y a aucune sanction, même pour ce genre
    d’obligations explicites alors il est probable que certaines municipalités
    n’évolueront jamais.

    Concernant les transports publics, dans les 8 municipalités
    étudiées, ont été analysés l’accessibilité des moyens de transport,
    l’interconnexion des stations, le respect du programme, le niveau d’hygiène et
    les équipements destinés aux personnes vulnérables. La note la plus élevé est
    allée au secteur 1 de Bucarest, le réseau de transports publics de la capitale
    étant de fait le plus développé du pays. Mais des mesures ont aussi était
    prises récemment pour fluidifier le parcours des bus et des trolleybus et pour
    accéder à leurs horaires et trajets par des applications dédiées. Cependant le
    niveau de satisfaction des usagers part de très bas. Il est de notoriété
    publique que de nombreux habitants de Bucarest préfèrent se déplacer en voiture
    parce que les transports publics ne remplissent pas certains critères
    élémentaires de prévisibilité et de propreté, précise Andra Metac,
    coordinatrice du projet « Citoyens actifs pour des services publics de
    qualité ».




    Nous nous sommes
    aussi intéressés aux réactions des citoyens et aux raisons pour lesquelles ils
    n’utilisent pas les transports publics : le manque d’hygiène, le
    non-respect des horaires et des besoins de déplacement des usagers. Usagers qui
    voudraient que les horaires de passage des bus et tramway soient affichés et
    respectés. Et donc ici on a un problème qui pourrait semblait un point de
    détail avec un impact plutôt faible mais en fait ces simples affichages ont eu
    un impact important sur les usagers et je trouve ça quand même un peu amusant,
    sachant qu’on parle d’un besoin aussi simple à satisfaire.





    Ainsi,
    de petites améliorations basiques, attendues si longtemps, augmentent la
    qualité d’un service public quand finalement elles sont mises en place. Une
    raison de plus pour laquelle les jeunes et les citoyens en général doivent exercer
    un contrôle sur ceux qui sont en charge du fonctionnement de nos villes,
    notamment par des programmes comme le projet « Citoyens actifs pour des
    services publics de qualité », réalisé par la Société Académique Roumaine.

  • 21/05/2022

    21/05/2022

    Diplomatie — Le ministère roumain des Affaires étrangères a contacté, au niveau du secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, l’ambassadeur de Hongrie en Roumanie et lui a fait état de sa préoccupation par rapport à la déclaration postée vendredi sur Facebook par la nouvelle présidente de la Hongrie, Mme Katalin Novak. Dans cette déclaration, elle assume la qualité de représentante de tous les Hongrois et Magyars, où qu’ils habitent, soit à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières de la Hongrie. Le ministère des Affaires étrangères de Bucarest fait savoir que, selon le droit international, un Etat ne peut pas s’arroger de droits quels qu’ils soient par rapport aux citoyens d’un autre Etat. La responsabilité primaire pour le respect des droits identitaires (ethniques, culturels, religieux ou linguistiques) des citoyens roumains ethniques magyars incombe à la Roumanie, en tant qu’Etat de nationalité, la Hongrie, en tant qu’Etat apparenté, ayant tout au plus un intérêt dans le renforcement des liens culturels.



    Réfugiés — Le nombre des citoyens ukrainiens qui sont entrés, vendredi, en Roumanie, est en légère hausse par rapport au jour précédent, selon l’Inspection générale de la Police aux frontières. 8 823 Ukrainiens sont entrés en Roumanie en 24 heures, au niveau national, par les postes-frontières. Depuis le déclenchement de l’invasion russe au pays voisin, le 24 février dernier, plus de 985 000 réfugiés sont arrivés en Roumanie, et à compter du 10 février — 1 020 303. Seuls 4 349 ont demandé l’asile en Roumanie. A présent, le taux d’occupation des centres d’hébergement de l’Inspection générale pour les immigrations est de près de 45 %.



    Pont — Le pont suspendu au-dessus du Danube de Brăila (sud-est) sera fonctionnel en décembre prochain, annonce le ministre des Transports, Sorin Grindeanu. Près de 5 ans après le début du projet, le stade d’avancement des travaux est actuellement d’environ 65 %. Le pont aura une longueur de 2 km, une hauteur de 200 m et 31 m de largeur. Il comportera 4 voies de circulation. Ce sera le plus grand pont de Roumanie et le 3e d’Europe du point de vue de l’ouverture centrale et de la longueur. C’est aussi la construction de ce genre la plus chère de Roumanie après 1989, sa valeur étant estimée à 500 millions d’euros.



    Fête — La Cathédrale patriarcale de Bucarest célèbre aujourd’hui ses patrons, les Saints Constantin et Hélène. Ils sont les premiers empereurs chrétiens, et le calendrier orthodoxe les mentionne le 21 mai. Saint Constantin le Grand a régné entre 306 et 337. En 313, il a émis l’Edit de Milan — première reconnaissance officielle du christianisme dans l’Empire romain, qui mettait fin aux persécutions contre les chrétiens et garantissait la liberté de la foi et du culte. L’impératrice Hélène, mère de Constantin le Grand, a eu une contribution majeure au développement de l’Eglise sur l’ensemble de l’Empire. Plus de 1,8 millions de Roumains fêtent aujourd’hui leur saint patron.



    Gazprom — Le groupe énergétique russe Gazprom a annoncé aujourd’hui avoir cessé de livrer du gaz à la Finlande, suite au refus de l’opérateur de système finlandais de payer en roubles. La compagnie finlandaise a précisé toutefois qu’elle pouvait obtenir du gaz d’autres fournisseurs, de manière à poursuivre ses activités normalement. Rappelons que Gazprom a demandé à ses clients européens de payer en roubles pour les livraisons de gaz russe, suite aux sanctions imposées à Moscou pour l’invasion de l’Ukraine. Fin avril, le géant russe a arrêté ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie. Jeudi, le vice premier ministre russe Alexander Novak a déclaré que la moitié des 54 compagnies clientes de Gazprom avaient ouvert des comptes en roubles à la banque Gazprombank.



    Canoë-kayak — Le sportif roumain Cătălin Chirilă (canoë simple) s’est qualifié vendredi pour la finale du 500 m et dans les demi-finales de 1 000 m, à la Coupe du monde de canoë-kayak de Racice, en République tchèque, après avoir gagné les séries dans lesquelles il a participé. Pour le kayak simple féminin, Mădălina Trifescu a raté la qualification dans les demi-finales du 500 m, mais s’est qualifiée dans les demi-finales du 1 000 m. Les demi-finales de kayak simple 1 000 m ont lieu aujourd’hui. Les deux sportifs sont les seuls représentants de la Roumanie à Racice.



    Tennis — La Roumanie aura non moins de sept représentantes au tableau féminin de simple du tournoi du Grand Chelem de Roland-Garros. La joueuse de tennis roumaine Mihaela Buzărnescu a réussi à accéder au tableau principal de la compétition parisienne en tant que repêchée des qualifications (lucky loser), après avoir perdu, vendredi, au dernier round des qualifications devant la Suédoise Mirjam Bjorklund par 6-1, 6-3. Au premier tour, Mihaela Buzărnescu aura pour adversaire l’Américaine Madison Brengle. Simona Halep (19e WTA), championne à Roland-Garros en 2018 et finaliste en 2014 et 2017, rencontrera au premier tour la Croate Ana Konjuh, alors que Sorana Cîrstea (27e WTA) jouera contre l’Allemande Tatjana Maria. Gabriela Ruse (52e WTA) aura un match difficile contre la Belge Elise Mertens, et il en sera de même pour Irina Begu (62e WTA), qui affrontera l’Italienne Jasmine Paolini. Irina Bara (114e WTA), issue des qualifications, aura pour adversaire la Kazakhe Yulia Putintseva. Le match le plus dur sera toutefois celui qui opposera Ana Bogdan (91e WTA) à la Biélorusse Victoria Azarenka.



    Météo — Le temps devient particulièrement chaud aujourd’hui sur la plus grande partie de la Roumanie. Les maximales du jour vont de 23 à 34°, avec 26° à midi à Bucarest. Le ciel est variable, avec des passages nuageux, du vent, des orages, des pluies à verse, des phénomènes électriques et même des chutes de grêle, surtout l’après-midi et en soirée, dans le nord-est, le centre, le nord et en montagne notamment. L’Administration nationale de météorologie a émis une alerte à l’instabilité pour cinq départements du nord-est, centre et du nord, où des bourrasques de 55-75 km/h, voire 80-90 km/h sont attendues. Les quantités d’eau dépasseront les 15-20 l/m², et par endroits même les 30 l/m².


  • 21.05.2019 (mise à jour)

    21.05.2019 (mise à jour)

    Environnement — Dans le contexte de l’exercice par la Roumanie de la présidence du Conseil de l’UE, Bucarest a accueilli les 20 et 21 mai la réunion informelle des ministres de l’Environnement des Etats communautaires. Y ont été débattues les mesures à prendre au niveau européen et international en vue de créer le cadre nécessaire en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les priorités visent principalement à réduire la consommation d’énergie. Le commissaire européen à l’Environnement, aux Affaires maritimes et à la Pêche, Karmenu Vella, a annoncé ce mardi que la Commission européenne adopterait bientôt de nouvelles orientations sur l’intégration des services d’écosystèmes dans la prise des décisions et d’infrastructure verte. Et ce parce qu’il convient de stimuler l’économie régénérative, circulaire, et il faut promouvoir la politique agricole durable. La thématique de la biodiversité y a été également abordée, les discussions mettant en exergue l’importance de l’intégration des objectifs ayant trait à la biodiversité dans les politiques et les stratégies sectorielles pertinentes.



    Investiture — La vice-première ministre de la Roumanie, Ana Birchall, a participé, lundi, à Kiev, à la cérémonie d’investiture du président élu de l’Ukraine, Volodimir Zelenski. Un communiqué du gouvernement roumain informe que Mme Birchall a eu à cette occasion une entrevue bilatérale avec le nouveau leader ukrainien, au cours de laquelle, elle a réaffirmé le soutien ferme de la Roumanie pour l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, à l’intérieur des frontières reconnues au niveau international. La consolidation de la sécurité dans la région de la mer Noire est un objectif commun, a ajouté la vice-première ministre roumaine. Elle a aussi abordé la situation des droits de la minorité roumaine d’Ukraine, soulignant le rôle de lien que jouent les minorités dans la relation bilatérale. Les deux parties ont souligné l’importance de trouver des solutions concernant les droits des ethniques roumains d’Ukraine. Près d’un demi-million d’ethniques roumains vivent dans l’Etat voisin, la plupart d’entre eux se trouvant sur les territoires roumains annexés en 1940 par l’ancienne Union Soviétique et dont l’Ukraine a hérité en tant qu’Etat successeur.



    Syndicats — Les syndicats des travailleurs des pénitenciers roumains ont suspendu les protestations de ce mois-ci après avoir reçu une invitation du gouvernement pour des discussions le 22 mai. A la mi-avril, les syndicalistes ont annoncé le déclenchement de protestations à délai indéterminé, en raison des baisses salariales que la plupart des travailleurs du système ont connues. Les salariés demandent, principalement, que soit adopté le Statut du policier des prisons et la publication d’urgence de l’ordre du ministre portant paiement des heures supplémentaires.



    Citoyens — La Roumanie a délivré en 2017 plus de 54.000 de permis de séjour à des citoyens originaires d’Etats non UE, plus de 14% de moins par rapport aux quelque 63.000 permis délivrés en 2016. C’est la baisse la plus importante enregistrée parmi les Etats membres de l’Union, indiquent les chiffres rendus publics aujourd’hui par Eurostat. Pour comparaison, également en 2017, la Hongrie a délivré plus de 117.000 permis de séjour, un chiffre presque double par rapport à celui de 2016. D’autres Etats communautaires où le nombre des permis de séjour pour les citoyens de pays tiers a augmenté de manière significative d’une année à une autre sont la Bulgarie (41%), Malte (25%) et la Slovaquie (21%). Au sein de l’UE, fin 2017, on décomptait plus de 20 millions de permis de séjour valides délivrés à des ressortissants non -UE. Trois quarts de ce chiffre concernait 5 pays : l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni.




    Militaire — Plus de 1.200 militaires roumains et étrangers participent ces jours-ci au plus grand exercice de communications et d’informatique de l’OTAN – Steadfast Cobalt 2019 — qui se déroule à Otopeni, dans la banlieue proche de Bucarest. L’objectif en est une instruction en commun, ciblée sur le support multinational pour les opérations déroulées par l’Alliance et l’application des procédures nécessaires à l’interopérabilité des ressources humaines et techniques. L’exercice militaire se déroule jusqu’au 2 juin.



  • Les morts et la nation, visite au cimetière de Bellu (deuxième partie)

    Les morts et la nation, visite au cimetière de Bellu (deuxième partie)

    Cette semaine le café des francophones se déplace dans ce lieu insolite quest le cimetière de Bellu, où nous sommes accompagnés du Professeur Rodica Zane. Dans cet épisode, nous nous arrêtons dans le secteur où reposent les figures de lÉtat-nation roumain. Nous naviguons entre Mihai Eminescu, Ion Luca Caragiale et dautres, peut-être moins reconnus et plus contemporains, comme Nichita Stanescu. Dans cet endroit, viennent de simples citoyens entretenir les tombes. Ce faisant, ils créent un lien avec la nation par lintermédiaire de ses visages les plus connus. Ces pratiques sont dune certaine façon le reflet dune idée spécifique de la nation, inculquée par lEtat. Mais, comme nous le verrons, cette vision de lhistoire est également contestée par ces mêmes citoyens.