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  • La clairière aux Jonquilles du département de Brasov

    La clairière aux Jonquilles du département de Brasov

    C’est au mois de mai qu’une clairière du Pays du Fagaras, aux pieds du Massif homonyme, se remplit des millions de jonquilles embaumées qui parfument l’air et attirent les visiteurs du monde entier. Transformée en réserve naturelle, la clairière s’étale sur 400 hectares et se trouve dans la commune de Sercaia, dans le village de Vad. Bien sûr, interdit de faire la cueillette des fleurs qui, quelques semaines durant, transforment ce coin naturel en un véritable paradis.

    Institutrice et bloggeuse, Sabina Dulgheriu est tombée amoureuse de la clairière aux jonquilles depuis le moment où elle s’y est rendue la toute première fois. « Cela faisait un petit moment que je voulais me rendre au Pays de Fagaras, connu pour ses beautés naturelles. Et comme je ne pars jamais en voyage sans me renseigner avant, j’ai cherché sur Internet voir les incontournables de la région. C’est comme cela que je suis tombée sur une photo avec une multitude de fleurs blanches dans un océan de verdure. Je suis tombée directement sous le charme de cette image et j’ai décidé de m’y rendre au plus vite possible. Chaque année, la Clairière aux jonquilles attire des milliers de touristes. J’ai cherché parmi les villageois de Vad qui faisaient chambre d’hôte et par la suite, j’ai suivi leurs indications pour trouver la clairière. C’est très facile de s’y rendre, surtout qu’il y a partout des panneaux touristiques. La clairière est un véritable trésor naturel de cette commune. J’y ai passé quelques heures absolument magiques. Je suis restée à l’écoute du vent à travers le feuillage des arbres, j’ai admiré les papillons qui virevoltaient et les fleurs qui semblaient trempées dans les couleurs de l’arc-en-ciel. Il y avait aussi des champignons tellement gros qu’ils ressemblaient à de maisons de lutin. Un véritable décor de conte de fées. Et puis, il y avait le silence. Vous ne saurez imaginer à quel point le silence est troublant dans cette partie de la terre. Vous vous rendez compte quelle nature splendide, avec tout au fond, les crêtes enneigées du Massif de Fagaras ! C’est absolument incroyable !

    La Clairière des jonquilles est un site facile à rejoindre, nous a rassurés Sabina Dulgheriu : « Le sentier qui vous y mène est très accessible, cela vous fera une petite randonnée agréable ! » Même si les jonquilles sont en fleur seulement au mois de mai, la réserve recense une grande variété de fleurs parfumées et en toutes couleurs, tout comme plusieurs espèces d’oiseaux, d’insectes, notamment de papillons rares.

    Chaque année, le jour du 21 mai, le village de Vad revêt ses habits de fête pour accueillir le Festival des Jonquilles. L’occasion pour les jeunes de la région de s’habiller en costumes traditionnels et faire revivre les traditions ancestrales. Les touristes qui ont la chance de se trouver en ce jour là dans le village de Vad pourront goûter aussi aux produits du pays de Fagaras réputé pour son fromage. Une fois dans les parages, vous pourriez en profiter pour visiter plusieurs attractions de la contrée, telles le plus ancien moulin hydraulique de Roumanie, encore fonctionnel, construit il y a 140 ans. Ou bien, le temple des Fées de Sinca Veche. A en croire la légende, une fois dans cette grotte, la fatigue disparaitrait et le corps se sentirait plein d’énergie, comme par miracle. Les anciens du village disent que même les malades se guérissent. A vous de voir ! (trad : Ioana Stancescu)

  • L’invitée du jour – Teodora Focşeneanu, coordinatrice de la villa “Luminis”

    L’invitée du jour – Teodora Focşeneanu, coordinatrice de la villa “Luminis”

    58 ans après la mort du grand musicien roumain George Enescu, sa personnalité continue de se réverbérer à travers sa création et les différents événements. Plusieurs édifices en parlent aussi. Parmi eux, la villa « Luminiş », «Clairière», située à proximité de la station touristique de Sinaia, au pied des monts Bucegi. Depuis le 5 septembre 1995, elle est connue comme la maison-musée George Enescu”, précise notre interlocutrice, Teodora Focşeneanu, coordinatrice du bureau de muséographie de cet établissement culturel:


    (Track): « Dans le contexte de l’événement d’exception qu’est le festival international George Enescu, qui en était cette année à sa XXIe édition, nous avons souhaité mettre en valeur la personnalité de notre grand musicien, les lieux qu’ils a tellement aimés et où il connu la joie de la création. En tant que chef du bureau de muséographie de la maison musée George Enescu de Sinaia, j’ai l’importante mission de me tenir près des passionnés de culture. Cette maison –musée est placée sous la tutelle du Musée national de Bucarest. Nos deux équipes s’attachent à faire de belles choses pour le public. Ce bijou architectonique, connu des amis de George Enescu et des membres de la communauté de l’époque sous le nom de villa «Luminiş» se trouve dans le quartier Cumpătul, le seul quartier de la ville de Sinaia sis sur la rive droite de la rivière Prahova. Sinaia et la villa «Luminiş» ont eu une signification à part pour George Enescu. Il organisait sa vie de sorte à se donner le répit; entre deux concerts, de composer ses musiques dans la tranquillité de cette villa. Ce n’est pas par hasard qu’il a choisi Sinaia pour y faire bâtir sa résidence secondaire. Il est de notoriété le fait que musicien a été très attaché à la famille royale. En plus, le château de Peles était tout près de chez lui. La reine Elisabeta se portait envers lui comme une mère; la reine Maria était présente aux soirées musicales qu’il organisait à sa villa. La villa a été construite entre les années 1921 et 1926, d’après les plans de l’architecte Radu Octavian Dudescu, un ami du compositeur. Sur la suggestion et suivant le goût de l’artiste, qui appréciait fortement l’architecture traditionnelle roumaine, on y a ajouté un belvédère qui confère une note particulière à la construction. Bref, l’architecture de la maison respecte le style architectural typiquement roumain: les arcades de la terrasse ouverte relèvent du style brancovan, les contours ronds du belvédère renvoient aux lignes des maisons fortes. Dans la villa, qui s’étale sur deux niveaux, on retrouve nombre d’objets ayant appartenu à la famille Enescu. Au rez-de-chaussée il y a la salle qui abrite concerts, auditions musicales et expositions à thème. Au premier étage se trouvent les pièces représentatives — la salle à manger, le salon de musique et les chambres à coucher qui illustrent des styles différents. Ainsi les meubles sont-ils de style Bidermeier, les tapisseries relèvent de l’art oriental, tandis que les deux cheminées et les vases de céramique ancienne de Corund, qui les décorent sont typiquement roumains. Excepté la chambre à coucher du musicien, qui se fait remarquer par la simplicité, les autres pièces sont plus spacieuses.


    Aussi génial qu’était l’artiste, aussi simple et modeste était l’homme affirment tous ceux ayant connu Enescu. Dans la salle à manger on découvre des objets en porcelaine et en cristal, des tapisseries et des tapis muraux roumains. Le salon de musique accueille comme pièce centrale le piano du maître — c’est un instrument IBACH, fabriqué à Lausanne, au clavier d’ivoire. Et c’est toujours ici que l’on peut admirer des objets anciens en cuivre, cuivre-jaune ou étain ou encore des icônes datées fin 19e et début 20e siècle, peintes sur bois, avec des nuances de rouge carmine et cardinal, bleu cobalt et dorées. »



    Les soirées musicales dans le salon de musique réunissaient personnalités culturelles de l ‘époque, amis et élèves de George Enescu — Cella Delavrancea, la Reine Maria, la pianiste Lorry Walfish — futur trésorier de la Fondation Internationale « George Enescu », Yehudi Menuhin, qui a étudié le violon avec le maître à la villa » Luminis » depuis l’âge de 11 ans. La mansarde de l’immeuble servait d’espace pour la création et beaucoup de chefs d’œuvre d’Enescu, dont l’Opéra Œdipe, y ont vu le jour.



    Cette villa était très chère au cœur d’Enescu, d’autant plus qu’il l’avait fait construire avec l’argent gagné grâce à ses nombreux concerts. Après son départ en France, la villa est revenue à l’Etat roumain suite à un acte de donation, daté du 10 décembre 1947. Durant la période communiste, la villa représentait une sorte de refuge pour les artistes qui s’y rendaient pour stimuler leur imagination. Au bout d’amples travaux de restauration, réalisés par le Ministère de la Culture, à travers le Centre européen de la culture de l’époque, la villa Luminis fut transformée en musée le 5 septembre 1995.



    Ecoutons Teodora Focseneanu, coordinatrice du bureau de muséographie de la Maison musée George Enescu, à Sinaia : « Hormis l’activité spécifique d’un musée, la maison George Enescu de Sinaia, accueille différentes activités culturelles et artistiques, dont certaines ont déjà une longue tradition : concerts de chambre, expositions thématiques, leçons d’interprétation artistique pour le violoncelle et le chant. A noter aussi le Concours international de violon REMEMBER ENESCO, avec comme directeur — coordinateur le violoniste Alexandru Tomescu, le mini-festival ENESCU et LA MUSIQUE DU MONDE, dont le directeur notre grand violoncelliste Marin Cazacu. On se propose ainsi de ramener à la musique le public en général et les groupes d’élèves en particulier, ces derniers bénéficiant d’entrées libres durant les vacances. Tout cela est possible grâce au soutien du Musée National « George Enescu » et à son équipe enthousiaste qui se donne pour but de mettre en exergue le patrimoine d’Enescu. Tout comme le compositeur témoignait du respect envers l’œuvre d’art, son public, et le message artistique, on estime qu’il est de notre devoir mettre en évidence et de transmettre aux générations futures ce patrimoine inégalable, trésor de la culture et de la musique roumaine ; on doit le préserver afin de souligner la valeur du passé, donner du sens au présent, et imaginer l’avenir ». (trad.: Alexandra Pop, Mariana Tudose)