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  • Les élèves reviennent à l’école

    Les élèves reviennent à l’école

    Depuis mars dernier, à l’exception de moins de deux mois, entre septembre et novembre, les enfants roumains ne sont plus allés à l’école. En raison du nouveau coronavirus, c’est la variante des cours exclusivement en ligne qui a été préférée, sur l’ensemble du pays. Totalement impréparés, par le passé, à une telle activité, les élèves, les enseignants et, en deuxième lieu, les parents, ont donc fait des efforts considérables pour se conformer à cette nouvelle normalité ; ils auraient souhaité qu’elle ne dure pas longtemps. Toutefois, elle s’est prolongée sur près d’une année, malgré les signaux d’alarme répétés indiquant que l’école en ligne est fatigante, inefficace et que ce n’est pas une solution sur le long terme. Les élèves issus de milieux défavorisés ont été les plus affectés par cet état de choses – ils n’ont eu aucun accès à l’éducation parce qu’ils n’avaient pas d’ordinateurs ou de connexion à Internet.



    Dans ce contexte, après de nombreuses discussions et suite à l’évaluation de la situation épidémiologique, les autorités centrales ont décidé que les élèves roumains retournent en classe à partir du lundi 8 février, au début du second semestre de l’année scolaire en cours. Par conséquent, la fin de la semaine dernière a été utilisée pour le nettoyage général et pour s’adapter aux règles adoptées par les ministères de la Santé et de l’Éducation. Les circuits d’entrée et de sortie des établissements d’enseignement ont été refaits, les scanners thermiques ont été vérifiés et les classes ont été désinfectées.



    Le retour en classe, basé sur des mesures de protection strictes qui comprennent le port permanent du masque, se fait d’après trois scénarios, selon l’incidence des cas de Covid-19 dans chaque localité. Si l’incidence est inférieure à 1 pour mille habitants en l’espace de 14 jours, tous les enfants d’âge préscolaire et les élèves participent physiquement aux cours. C’est le scénario vert. Dans le deuxième scénario — jaune – prévu pour une incidence entre 1 et 3, seuls les enfants d’âge préscolaire, les élèves du primaire et les classes de fin de collège et de lycée vont physiquement à l’école ; les autres suivent les cours en ligne. Dans le troisième scénario, le rouge, c’est-à-dire lorsque l’incidence est supérieure à 3 cas pour mille habitants, seuls les enfants de maternelle et d’école primaire participent aux cours en présentiel. Pour l’instant, environ 2 200 localités sont dans le scénario vert, 900 dans le scénario jaune et 150 dans le rouge.



    Lorsqu’un cas d’infection apparaît dans un groupe d’enfants d’âge préscolaire ou dans une classe d’école primaire, les cours de ce groupe ou de cette classe sont suspendus pendant 14 jours. Au collège et au lycée, à l’apparition du premier cas, une enquête épidémiologique est menée, des tests sont recommandés et la Direction pour la santé publique décide s’il y a lieu de suspendre les cours ou d’attendre l’apparition d’un deuxième cas.



    En bref, le retour des élèves à l’école est un test pour la capacité des systèmes d’éducation et de santé à faire face à une telle activité. C’est aussi un signe de la capacité de la société dans son ensemble d’amorcer un retour à la normalité. Pour l’instant, la prudence maximale est de mise.


    (Trad. : Ligia)


  • A quand le retour des élèves en classe ?

    A quand le retour des élèves en classe ?

    Depuis mars dernier, à l’exception de moins de deux mois – entre septembre et novembre – les enfants roumains ne vont plus à l’école. En raison du nouveau coronavirus, les cours sont actuellement organisés exclusivement en ligne sur l’ensemble du pays. C’est pourquoi les vacances et les périodes d’activité scolaire à la maison, devant l’ordinateur, se succèdent à un rythme qui fait déjà partie de la routine. Dans moins d’une semaine, les vacances d’hiver en cours prennent fin, mais pas de rentrée effective en vue pour les élèves. Ils vont continuer à apprendre en ligne, comme jusqu’ici. Ces vacances n’ont pas été très différentes des autres, non plus, en raison de la situation. Les enfants n’ont pas pu interagir, donc ils ont essayé de trouver, toujours à la maison, de quoi s’occuper :



    « Je trouve des activités sans aller nulle part. Je dessine, je colorie, je lis, je passe du temps sur mon ordinateur, je fais mes devoirs et je reste avec ma famille. »



    Le psychologue Fabian Radu conseille aux parents de passer le plus de temps possible avec leurs enfants et d’organiser des loisirs ensemble :



    « Il serait important de ne pas leur donner tout le temps des téléphones, des tablettes pour qu’ils s’amusent, afin qu’ils ne restent pas les yeux uniquement sur l’écran, mais de les guider vers d’autres types d’activités créatives. »



    En vue du second semestre, qui commencera le 8 février, le Conseil national des élèves tire la sonnette d’alarme, arguant que l’école en ligne est fatigante, inefficace et qu’elle ne peut pas continuer à long terme. Il y a beaucoup d’élèves – surtout issus de milieux défavorisés -, qui n’ont pas accès à l’éducation parce qu’ils n’ont pas d’ordinateurs ou de tablettes et pas de connexion à Internet. Pour ces enfants, un plan de récupération est également nécessaire, pour que les lacunes qu’ils ont accumulées depuis le début de la pandémie ne deviennent pas trop importantes, ce qui les rendrait impossibles à combler. De l’avis du Conseil national des élèves, il serait souhaitable que les décisions de réouverture des écoles soient décentralisées, en fonction du taux d’incidence des infections au coronavirus au niveau local, comme cela a déjà été fait auparavant. Et ce étant donné que de nombreuses localités du pays sont en dessous l’indice de 3 cas pour mille habitants.



    En même temps, vu que les examens nationaux approchent, les élèves aimeraient également discuter avec les décideurs au niveau central de leur organisation, pour qu’un plus grand nombre de scénarios soient élaborés afin que les épreuves puissent avoir lieu. Le ministre de l’Education Sorin Câmpeanu a déclaré qu’il envisageait un retour des enfants en classe au deuxième semestre, mais seulement en fonction de la situation épidémiologique. Aucun scénario qui pourrait résulter d’une analyse correcte et complète qui sera faite, très probablement, après le 20 janvier n’est exclu, a ajouté le dignitaire.


    (Trad. : Ligia)


  • L’éducation à domicile

    L’éducation à domicile

    L’Education à domicile ou homeschooling, légalisée dans certains pays, est pratiquée en Roumanie aussi, même si elle n’est pas stipulée expressément dans la loi sur l’enseignement. Il existe, cependant, des solutions légales à cela, plutôt similaires à l’enseignement à distance. Ainsi l’enfant peut-il être scolarisé dans un pays étranger, où l’éducation à domicile est légiférée ou bien qui autorise l’enseignement par correspondance pour les élèves de primaire, de collège et de lycée.



    Magdalena Balica, experte à l’Institut des sciences de l’éducation, détaille les motivations de ce choix: « Depuis un certain temps, nous constatons l’intérêt accru pour cette option des parents mécontents de notre système éducatif. Pourtant, légiférer le droit à l’enseignement à domicile est un sujet délicat. A mon avis, les parents qui décident de garder leurs enfants à la maison, tout en se proposant de leur offrir un environnement propice à l’instruction, assument une grande responsabilité ».



    C’est le cas de Gabriel Curcubet, pasteur de l’Eglise presbytérienne de la ville d’Odorheiu-Secuiesc, père de quatre enfants, âgés de 13 à 18 ans, tous instruits à domicile: « En tant que pasteur presbytérien, j’ai aussi une approche chrétienne et sociale. Je pense aux acquis de l’enfant en milieu social et à la conduite qu’il devrait y adopter. Or, à la maison, l’enfant s’approprie mieux certaines règles de comportement ou différents principes éthiques que l’école ne parvient pas à lui inculquer. Nous avons adopté plusieurs méthodes d’enseignement. Par exemple, nous nous sommes chargés de l’éducation à domicile de l’aîné jusqu’à ses 13 ans, après quoi, nous l’avons inscrit à des écoles à l’étranger, respectivement aux Etats-Unis et en Hongrie. Dans cette dernière, il pouvait suivre des cours par correspondance ou via Skype. Il s’est préparé tout seul pour les examens de langue SAT et TOEFL. Ses résultats ayant été des meilleurs, il peut maintenant postuler pour une université étrangère. Nos trois autres enfants sont inscrits dans un établissement scolaire des Etats-Unis, mais c’est toujours nous, les parents, qui prenons en charge l’essentiel de leur instruction. Enfin, nous ne leur enseignons pas toutes les disciplines. Certaines choses, ils les apprennent tout seuls ou à l’aide de logiciels dédiés».



    Comme les méthodes de l’enseignement à domicile diffèrent de celles utilisées dans les écoles, il est naturel que les moyens d’évaluation soient eux aussi différents. Gabriel Curcubet: « Les tests ne ressemblent point à ceux des établissements publics. Dans ces derniers, l’évaluation débouche sur une note. Si un enfant ne maîtrise pas telle ou telle connaissance, il reçoit une mauvaise note et la leçon continue. Notre approche est toute différente. Nous pensons que les enfants doivent vraiment s’approprier les connaissances respectives et pour ce faire nous prenons tout notre temps. D’ailleurs, l’éducation à domicile permet par exemple de parcourir en une seule semaine la géographie de CM2. A l’école, les enfants sont facilement distraits. En plus, il faut mettre un bon bout de temps pour aller en classe et puis pour rentrer chez soi. Bref, un quart d’heure d’instruction à la maison avant le petit-déjeuner profite beaucoup plus à l’enfant qu’une heure de classe».



    Toutefois, la question que se posent certains sceptiques est celle de savoir si ces enfants ne se sentent pas isolés. La réponse de Gabriel Curcubet est négative et argumentée par la multitude d’activités de bénévolat et par les sports d’équipe auxquels ses enfants participent. Les spécialistes en éducation estiment pourtant que l’interaction avec les enfants du même âge est propice tant au jeu et à la socialisation qu’à l’apprentissage.



    Voici les explications de Magdalena Balica, experte à l’Institut des sciences de l’éducation: « A mon sens, maintenant que nous disposons d’immenses ressources grâce aux nouvelles technologies, l’école n’a plus l’apanage de la diffusion des savoirs. Je ne crois pas qu’un enfant non scolarisé n’ait pas assez de chances d’atteindre son potentiel maximum. Il n’est pas moins vrai, cependant, que l’apprentissage institutionnalisé a des composantes sociales importantes aussi. Certaines théories récentes révèlent qu’un enfant se trouvant devant une discipline d’étude peut atteindre son potentiel maximum en apprenant tout seul. Pourtant, l’interaction avec un individu du même âge pendant l’apprentissage lui permet de faire un saut, connu sous le nom de zone proximale de développement”. En clair, la perception de l’enfant sur l’objet de l’apprentissage est confrontée avec celle d’une autre personne. Faire des comparaisons, rapporter sa compréhension des choses à celle des autres, cela suppose une réflexion à même de produire des bonds extraordinaires de l’apprentissage. »



    Les cas individuels mis de côté, Magdalena Balica estime que la Roumanie n’est pas prête à légiférer cette alternative éducationnelle, étant donné l’important taux d’abandon scolaire dans ce pays: « Adopter du jour au lendemain une loi permettant l’éducation à l’école dans n’importe quelles conditions serait une grande perte puisque ces parents en situation difficile pourraient l’interpréter comme une excuse en plus de ne plus envoyer leurs enfants à l’école. C’est un risque que nous ne pouvons pas assumer. Au contraire, ces catégories sociales ont besoin d’appui pour envoyer leurs enfants à l’école. Les pays qui ont légiféré cette option possèdent des systèmes d’évaluation des connaissances des enfants très bien mis au point et capables de reconnaître les différentes capacités des enfants. En Roumanie, il y a encore des choses à faire pour améliorer le système d’évaluation des compétences de chaque enfants à un certain âge. Probablement qu’à l’avenir l’option de l’instruction à domicile fonctionnera dans la mesure où nous réussissons à utiliser les nouvelles technologies. Et de ce pont de vue, à présent, la situation de la Roumanie n’est pas des meilleures. »



    Et pourtant Gabriel Curcubet, par le biais de l’ONG qu’il représente, à savoir l’Association Home Schooling Romania, a contacté déjà près de 300 familles roumaines qui pratiquent l’éducation à domicile. Et le nombre de personnes qui prennent en compte cette alternative serait encore plus important, affirme M Curcubet. Mais les négociations avec les représentants du Ministère de l’Education pour la légiférer ont échoué jusqu’ici. (trad.: Mariana Tudose, Alex Diaconescu)