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    Commentaires et réactions au sujet de

    « Un festival de mensonges et de
    propagande »
    , c’est le titre de l’éditorial signé par Dan
    Tapalaga dans G4media qui affirme que l’Unité de l’UE est, certes, un beau
    slogan, mais certains Etats suivent avec férocité leur propre intérêt. Tout en
    condamnant la décision de l’Autriche et démontant les arguments de celle-ci,
    Dan Tapalaga rappelle que le respect des critères techniques constitue la
    moitié de vérité puisque la corruption, l’incompétence et le chaos ne sont pas
    disparues du jour au lendemain des
    douanes roumaines. Ces phénomènes ont été omis des rapports rédigés par les
    experts Bruxelles suite à des arrangements politiques. L’UE se construit avec
    un peu plus d’honnêteté politique.


    Les
    correspondants du quotidien Libertatea ont refait le film des prises de
    positions qui ont eu lieu jeudi dernier à Bruxelles durant la réunion Justice
    et Affaires Intérieures. L’échec Schengen a commencé dès le matin, lorsque la
    rencontre entre le ministre roumain de l’intérieur, Lucian Bode avec son
    homologue autrichien Gerhard Karner s’est avérée glaciale. Le responsable
    roumain à produit des cartes et des chiffres, mais M Karner ne semblait pas être intéressé par
    des arguments. La réponse a été toujours la même : « désolés mais c’est non » affirment les sources citées
    par Libertatea. Pourtant, selon le même journal les responsables autrichiens
    ont tenté de convaincre la Roumanie de ne pas soumettre au vote l’élargissement
    de l’Espace Schengen à la Roumanie et la Bulgarie. Les participants à une
    réunion en format restreint soit la Commission européenne, la présidence
    tchèque du Conseil de l’UE, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, la Bulgarie
    et la Roumanie ont évoqué plusieurs options dont remettre cette décision à
    l’année prochaine, soumettre la Bulgarie à une procédure de monitoring de la
    Justice ou bien découpler le tandem Roumanie – Bulgarie, autant de scénarios
    rejetés en fin de compte. Dès le retour dans la salle, le représentant de la
    Roumanie, le ministre Lucian Bode a demandé que la décision soit soumise au
    vote. Ce qu’il faut retenir, selon les sources de Libertatea c’est la
    possibilité d’un changement de la stratégie roumaine dans les efforts d’adhérer
    à Schengen et d’un découplage de la Bulgarie.





    Le
    rejet de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen suite
    au véto de l’Autriche et des Pays-Bas a produit de la frustration dans les deux
    Etats du sud-est de l’Europe, commente aussi Ovidiu Nahoi dans un éditorial de
    Newsweek. Mais les dégâts à long terme sont à retrouver
    ailleurs, puisqu’en fin de compte la situation des Roumains et des
    Bulgares ne va pas s’empirer. Mais tel n’est pas le cas pour l’UE et surtout
    pour l’Autriche. Ce vote constitue la rupture la plus grave au sein de l’UE
    depuis le début de la guerre aux côtés de l’opposition de la Hongrie à l’aide
    de 18 milliards d’euros offerte à l’Ukraine.
    Le message issu de ce vote est justement le fait que l’UE est une entité
    faible et que ses institutions ne valent pas grand chose devant la volonté
    souveraine de certains leaders politiques locaux. En fin de compte, le grand
    perdant du 8 décembre est l’Autriche, qui se positionne aux côtés de la Hongrie
    parmi les Etats-problème de l’UE, et un partenaire peu fiable à la table des
    négociations européennes. Et pas dernièrement, « l’Autriche a détruit à
    long terme sa réputation en Roumanie »
    , où ses intérêts d’affaires sont
    très importants, note Ovidiu Nahoi dans Newsweek.




    En
    appels au boycotte des produits et entreprises autrichiennes présentes en
    Roumanie se multiplient sur les réseaux sociaux. Même le ministre roumain du
    tourisme Daniel Cadariu a exhorté les Roumains à ne plus aller faire du ski en
    Autriche, selon Hotnews.ro. « A bas
    l’escalope panée ! »
    c’est le titre du commentaire signé par le
    professeur de sciences politiques Cristian Preda dans la revue 22 qui commente
    justement ce genre de réaction. L’échec de la campagne pour Schengen ne devrait
    pas nous fâcher trop. Il nous a permis d’apprendre de choses nouvelles sur nous
    et sur les autres européens. Selon Cristian Preda, un eurodéputé roumain a
    demandé que les sociétés autrichiennes présentes en Roumanie soient durement
    vérifiées par le fisc suggérant qu’elles seraient toutes impliquées dans des
    magouilles. S’y ajoute un entrepreneur qui produit des charcuteries qui a
    promis de ne plus signer des contrats avec des sociétés à l’actionnariat
    autrichien. Enfin la mobilisation des citoyens sur Facebook a été
    impressionnante : avec des appels aux orchestres roumaines à ne plus jouer
    du Mozart ou aux travailleurs roumains en Autriche de prendre un mois de congé
    afin de provoquer la faillite de l’économie de ce pays. Suite à cet échec
    conclut Cristian Preda, « les Roumains restent avec une haine envers
    d’autres européens, une haine alimentée par le préjugé que nous méritons
    beaucoup sans trop d’efforts de notre part ».