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  • « Radio România 95. Spectacles de collection »

    « Radio România 95. Spectacles de collection »

    Le
    Théâtre national radiophonique a lancé, sur le site la www.eteatru.ro, une
    nouvelle collection de spectacles sonores, « Radio Roumanie 95. Spectacles
    de collection », créée à l’occasion du quatre-vingt-quinzième anniversaire
    de la radio publique roumaine – Radio Roumanie – le 1er novembre 2023.
    L’on y retrouve les meilleures mises en scène radiophoniques de tous les temps,
    réalisées d’après des textes majeurs de la dramaturgie nationale et mondiale
    par des metteurs-en-scène remarquables et soutenues par d’importants acteurs
    roumains.

     

    Le plus ancien spectacle enregistré date de 1951: c’était « Hagi
    Tudose » de Barbu Ştefănescu Delavrancea, mis en scène par Ion Şahighian, avec
    dans le rôle-titre l’acteur Nicolae Bălţăţeanu. Attila Vizauer, rédacteur en
    chef du département du Théâtre national radiophonique, donne davantage de
    détails: « Cette pièce fait partie de la
    nouvelle collection que nous offrons au public du théâtre radiophonique Les spectacles sont groupés dans un ordre
    chronologique. Nous commençons avec les années 1950, lorsque des acteurs
    importants du théâtre roumain ont réalisé des interprétations remarquables au
    micro de la radio publique. Parmi ces acteurs de premier rang, Radu Beligan a été
    très proche du théâtre radiophonique jusqu’à la fin de sa vie. Je le vois toujours
    dans nos studios quand il avait déjà 92 ans. D’ailleurs, tout le monde sait que
    Radu Beligan a été un vétéran de notre scène. Parlant de ces générations
    extraordinaires, qui ont laissé des traces indélébiles sur notre culture, je
    mentionnerais aussi Sică Alexandrescu, metteur en scène de premier rang des
    années ’50, qui a créé des spectacles mémorables, dans lesquels ont évolué des
    acteurs tels Alexandru Giugaru, Grigore Vasiliu Birlic, Elvira Godeanu et tant
    d’autres. La collection continue avec les années 1960 et 70, marquées par de
    formidables générations d’acteurs. Ce sont aussi les décennies durant
    lesquelles le grand metteur en scène Liviu Ciulei a monté sur scène des
    spectacles -repères, repris par le théâtre radiophonique. Je pense, par
    exemple, à « Comme il vous plaira »
    de William Shakespeare, un spectacle extraordinaire des années ’60, qui
    bénéficie de l’adaptation radiophonique de Mihai Zirra, un grand metteur en
    scène de théâtre radiophonique. Dans la distribution, on retrouve aussi les
    acteurs Victor Rebengiuc et Clody Bertola. Ce qui est intéressant dans ce spectacle
    c’est que Liviu Ciulei lui-même y avait joué le rôle du mélancolique Jaques. C’est
    une collection de spectacles qui valent l’effort de les écouter car dépositaires
    d’une valeur théâtrale extraordinaire. »

     

     

    Le
    département du Théâtre national radiophonique de la radio publique roumaine a
    également lancé, à la Foire du livre Gaudeamus, la collection « Radio
    România 95. 95 années de radio – 95 années de littérature. Adaptations radiophoniques
    d’œuvres de la littérature mondiale ». Le public y trouve des adaptations
    sonores de titres célèbres de la littérature nationale et universelle (dramaturgie
    et prose dramatisée pour la radio). Des liens internet sont dédiés aux mises en
    scène radiophoniques de livres roumains et étrangers parus au cours des
    dernières 95 années. Ces liens sont dédiés aux années ’30, ’40, ’50. Attila
    Vizauer, rédacteur en chef du Théâtre national radiophonique: « Nous
    nous sommes proposé d’être présents dans l’espace extraordinaire de la Foire Gaudeamus
    avec une collection de théâtre radiophonique autour des livres, de chefs-d’œuvre
    littéraires créés à travers ce temps. Celles et ceux qui souhaitent écouter ces
    versions radiophoniques de grandes créations littéraires roumaines, mais aussi
    universelles, peuvent télécharger la collection, lancée lors de l’inauguration
    de la Foire du livre Gaudeamus: « Radio România 95. 95 années de
    radio – 95 années de littérature. Adaptations radiophoniques d’œuvres de la
    littérature mondiale ». Si cela
    vous intéresse de découvrir une version radiophonique du célèbre roman « Madame
    Bovary » de Gustave Flaubert, allez sur
    www.eteatru.ro. On y trouve aussi
    des adaptations d’œuvres de Lucian Blaga ou de Camil Petrescu, pour n’en donner
    que ces quelques exemples. Cela montre la richesse des archives du département,
    qui détiennent des chefs-d’œuvre de la littérature roumaine et universelle. »

     

     

    Liviu
    Rebreanu, Mihail Sadoveanu, Mircea Eliade, Tudor Mușatescu, Mihail Sebastian,
    Marin Sorescu, Marin Preda, Matei Vișniec, Ema Stere, Friedrich Dürrenmatt,
    Bertolt Brecht, Thomas Mann, Jean-Paul Sartre, Eugene O’Neill, Tennessee
    Williams, Mario Vargas Llosa ne sont qu’une partie des auteurs à retrouver sur
    la plateforme www.eteatru.ro, leurs œuvres bénéficiant
    de mises en scène originales, portées par des acteurs de premier rang de la
    scène et du théâtre radiophonique de Roumanie. (Trad. Ileana Ţăroi)

     

  • Le musée de Sighişoara

    Le musée de Sighişoara

    Sighișoara est une des villes de Roumanie à avoir réussi à préserver un centre-ville médiéval attractif. Son nom est lié à celui du prince Vlad Țepeș (l’Empaleur) Dracula, qui y naquit en 1431, mais aussi à un festival d’art médiéval, à sa citadelle fortifiée, à sa Tour à l’Horloge et à plusieurs autres points d’attraction. Tels que le musée de la ville de Sighișoara, qui fête cette année 125 années d’existence.

     

    Des traces remontant à l’antiquité 

     

    Des traces d’habitations appartenant à l’antique castre romain de Sandava ont été découvertes par les archéologues sur le périmètre actuel de la ville. Sighisoara que nous connaissons allait être fondée au XIIème siècle par des colons allemands arrivés de la région de Franconie, à l’appel du roi Géza II de Hongrie. Le nom de la ville est mentionné pour la première fois dans des documents à la fin du XIIIème siècle. Une si longue existence a forcément traversé des périodes de calme et de prospérité, mais aussi inévitablement des épisodes de violence et d’effroi, tels que invasions étrangères, révoltes paysannes, guerres, sièges, épidémies de peste, incendies, mouvements révolutionnaires.

     

    Le musée local résume ces deux millénaires, comme l’explique le directeur de l’institution, Nicolae Teșculă : « Le XIXème siècle a été le siècle du nationalisme, des nations, par excellence et chaque nationalité voulait bien-sûr préserver et aussi exprimer ses valeurs nationales. La muséification a été un moyen, donc la sauvegarde d’artefacts qui identifient une nation pour un territoire spécifique. »

     

    Les débuts du musée 

     

    Après la création du musée Brukenthal de Sibiu en 1817, des collectionneurs locaux se sont mobilisés pour créer d’autres tels établissements, comme ce fut le cas aussi à Sighișoara, ajoute Nicolae Teșculă:

     « Il s’agit, premièrement, de la collection du lycée allemand, le corps enseignant du Collège évangélique a ramassé des objets de l’école. Deuxièmement, deux événements sont organisés à Sighișoara en 1879. L’Association transylvaine pour la culture et la littérature du peuple roumain (connue plus tard sous le nom d’ASTRA) y tient son assemblée générale au mois de juillet. Et puis, plus tard au cours de cette année-là, la Société de sciences historiques de l’Est de l’Autriche-Hongrie, y organise aussi une réunion. Parmi les initiateurs de cette session scientifiques, nous retrouvons le nom de Carl Fabritius, théologien et historien natif de Sighișoara et enseignant au lycée allemand de la ville, qui rassemble à cette occasion des objets de la ville dans une exposition dont il est l’organisateur. Il laisse une sorte de testament aux plus jeunes d’organiser un musée à Sighișoara, s’appuyant sur la valeur exceptionnelle de la citadelle qui gardait à l’époque, comme elle le fait aujourd’hui encore, toutes ce valeurs médiévales. »

     

     

    Les efforts des élites de Sighișoara de stoker et d’exposer les objets rappelant le passé ont été couronnés de succès. Carl Fabritius avait lancé l’histoire du musée et son effort allait être continué par Josef Bacon, explique Nicolae Teșculă : « Parmi les bénévoles à avoir contribué à la réalisation de l’exposition on retrouve Josef Bacon, un jeune homme de l’époque, qui allait faire des études de médecine et devenir par la suite un médecin de la ville. A la fin du XIXème siècle, Sighisoara décide de créer son propre musée dans la Tour à l’Horloge. Cette tour, la plus représentative de la citadelle, avait été restaurée en 1894 et avait accueilli, en 1898, une petite exposition appelée « la chambre/salle du patricien ». Malheureusement, nous n’avons pas beaucoup d’informations là-dessus. »

     

    Les musée à l’époque moderne

     

    Un bon début et une bonne continuation mènent nécessairement à une bonne fin. Une règle que le musée de Sighișoara ne fait que confirmer, souligne Nicolae Teșculă : « Ultérieurement, des gens passionnés ont ramassé divers objets et le musée a pratiquement été ouvert le 25 juin 1899. A partir de 1905, il sera lié à l’association « Sebastian Han », de la ville de Sibiu, dont le but était justement de promouvoir les valeurs historiques et artistiques. D’une part, l’association organisait des expositions dans des citadelles ou des églises fortifiées et, d’autre part, elle mettait en avant les artistes plasticiens locaux, notamment d’ethnie saxonne, des villes transylvaines, dont notamment Brașov et Sibiu. L’association « Sebastian Han » a géré le musée de Sighisoara jusqu’en 1925, lorsque l’établissement passe sous la tutelle de l’Eglise évangélique et sa collection s’agrandit. Outre la collection de la Tour à l’Horloge, qui illustrait l’histoire de la ville depuis l’Âge de bronze jusqu’à la Grande Guerre, un petit musée ethnographique fonctionnait dans l’église du monastère, un autre avec des objets de culte existait dans l’église de la colline, ainsi qu’un musée scolaire. Il y a même eu une tentative de créer un petit Arboretum et un jardin botanique autour de la Tour à l’horloge et sur l’espace vert qui la séparait de l’église. Nous pouvons donc dire qu’un véritable complexe muséal existait à Sighișoara à partir de 1933. »

     

    Le Musée d’histoire de Sighișoara s’appuie à présent sur une solide tradition, construite grâce à l’enthousiasme et au dévouement discrets des gens. (Trad. Ileana Ţăroi)