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  • Il y a 34 ans, les Roumains luttaient pour la liberté

    Il y a 34 ans, les Roumains luttaient pour la liberté

    Cela fait 34 ans déjà, que chaque décembre, en Roumanie, les préparatifs pour Noël coïncident avec la commémoration des héros de la Révolution anticommuniste roumaine de décembre 1989.

    Rappelons-le, la Roumanie a été le seul pays du bloc communiste où le changement de régime s’est réalisé par la violence. C’est également le seul pays ex-communiste où, le dernier dictateur communiste, Nicolae Ceausescu, a été exécuté. Somme toute, lors des évènements de décembre 1989, un millier de personnes ont été tuées et 3000 ont été blessées, durant les combats de rue qui ont eu lieu avant mais aussi et surtout après la fuite de l’ex-dictateur communiste depuis toit du Comité Central de Bucarest, un moment considéré par le grand public comme la fin de son régime. Depuis, chaque année, les responsables de l’Etat et les participants à ces événements font un véritable pèlerinage aux endroits emblématiques de la Révolution anticommuniste roumaine. Cette année, les commémorations ont été plus discrètes que celles des années précédentes.

    Néanmoins, les débats entre historiens, experts militaires, spécialistes en droit et participants aux événements de 1989 ont repris avec presque les mêmes questions : ce fut une Révolution ou un coup d’Etat ? Qui a renversé effectivement le régime ? Qui a eu le rôle déterminant : l’armée et les forces de répression qui ont décidé de ne plus défendre Ceausescu ou l’héroïsme des révolutionnaires ? Ce furent les Roumains à renverser le régime ou bien celui-ci fut l’œuvre des services secrets étrangers ? Qui a tué les Roumains descendus dans la rue pour crier « Liberté ! » ? Autant de questions qui refont surface presque chaque année en décembre en Roumanie.

    16 décembre 1989 – Une révolte populaire éclate à Timisoara


    Normalement, les cérémonies démarrent le 16 décembre à Timisoara. De nombreux événements en lien avec la Révolution se sont déroulés cette année à dans cette ville martyre de l’ouest de la Roumanie : expositions, projections de films, débats, marches le long de l’itinéraire des révolutionnaires et la liste n’est pas terminée. Et pour cause.

    C‘était le 16 décembre 1989, à Timisoara qu’une manifestation de solidarité avec le pasteur réformé Lazslo Tökes, qui allait être évacué de sa maison, s’est transformée en une révolte populaire.

    Le prêtre était ainsi puni par les autorités pour ses commentaires critiques à l’adresse du régime dans les médias internationaux. Aux quelques fidèles rassemblés devant sa maison sont venus s’ajouter des dizaines, puis des centaines d’habitants de la ville qui ont crié pour la première fois « A bas Ceausescu ! ». Les manifs s’amplifièrent dans les jours à venir, tout comme les heurts entre les forces de l’ordre – milice, troupes anti-émeute, Securitate et armée – et les protestataires. Une présence militaire massive fut mise en place à Timisoara et des centaines de personnes furent blessées et même tuées par balles les 17, 18 et 19 décembre.

    Le 20 décembre 1989 – Timisoara devient première ville roumaine libérée du communisme


    Puis, le 20 décembre, une centaine de milliers de protestataires se sont installés Place de l’Opéra, toujours à Timisoara, pour proclamer des slogans anticommunistes. Face à une telle présence massive des protestataires et vu l’incapacité du régime de rallier à ses côtés les ouvriers des usines de la ville, les forces de l’ordre se retirent et Timisoara devient première ville roumaine libérée du communisme.

    Face à cette défaite évidente, Nicolae Ceausescu demanda l’organisation d’un grand rassemblement populaire à Bucarest sur la place devant le siège du Comité central du Parti communiste roumain pour montrer justement la popularité de son régime, qui fut diffusé en direct par la télévision.

    Normalement ces rassemblements étaient préparés plusieurs mois d’avance. Après quelques minutes le discours du dictateur fut interrompu par un événement très controversé, un moment qui a suscité d’amples débats entre historiens de nos jours encore. Des pétards se firent entendre et les hauts parleurs commencèrent à diffuser un enregistrement étrange, des hurlements. La foule effrayée commença à courir vers les sorties de la place alors que Ceausescu fut obligé d’interrompre son discours, le tout en direct, à la télévision d’Etat et à la radio publique. C’est à ce moment-là que les Roumains ont eu la possibilité de voir une première faille dans le régime communiste, en voyant le visage pétrifié du dictateur Nicolae Ceausescu.

    Le bilan sanglant de la nuit du 21 au 22 décembre 1989


    De nos jours encore, les avis sont partagés au sujet de cet épisode : on a évoqué la présence de quelques révolutionnaires de Timisoara ainsi qu’une erreur de la part des organisateurs, tout comme d’autres théories plus ou moins prouvées. Jusqu’au soir les Bucarestois ont investi le centre-ville et notamment la place de l’Université et des combats avec les forces de l’ordre commencèrent. Le bilan de la répression massive déroulée dans la nuit du 21 au 22 décembre est lourd : 50 morts, 462 blessés et 1 245 personnes arrêtées. A l’aube les services de salubrité nettoyaient le centre-ville et notamment le sang coulé sur le pavé. Ce sont ces martyrs qui ont été commémorés le 21 décembre 2023 au monument érigé sur la place de l’Université.

    « Les jeunes doivent savoir que la liberté dont ils jouissent aujourd’hui a été payée par la vie de milliers de héros », a déclaré le Premier ministre Marcel Ciolacu.

    Dans un message, il a souligné que la Révolution roumaine de décembre 1989 a été le moment où l’idéal de liberté a vaincu la terreur fortement implantée au sein de la population.

    Le 22 décembre 1989 – Ceausescu perd son pouvoir de commandant suprême

    Retour en 1989 et plus précisément le 22 décembre lorsque les ouvriers de toutes les grandes usines bucarestoises descendent dans la rue et obligent les chefs de l’armée d’ordonner aux troupes de se retirer dans les casernes et Nicolae Ceausescu de quitter le Comité central à bord d’un hélicoptère. C’est à ce moment-la que Ceausescu perd son pouvoir de commandant suprême. Le vide de pouvoir est remplacé par le chef de l’armée et puis par les révolutionnaires du Conseil du Front du Salut National, organisés autour d’Ion Iliescu, qui aura plusieurs mandats présidentiels après la chute du régime. Pourtant ce n’est pas la fin des violences, puisque les combats se poursuivent et s’amplifient le 23 décembre. Certains chercheurs affirment que ces combats s’étaient déroulés entre les révolutionnaires et l’armée, d’un côté, et les fidèles de l’ancien régime, agents de la Securitate appelés génériquement « terroristes » de l’autre. Mais selon les procureurs qui s’occupent encore du dossier de la Révolution, tous les événements qui se sont enchainés après la fuite du couple dictatorial auraient fait partie d’un plan concerté visant à faire des victimes afin de conférer davantage de légitimité au nouveau pouvoir.

    Le 24 décembre 1989 – La révolution se répand dans tout le pays


    Le 24 décembre, Bucarest et presque toutes les autres grandes villes roumaines sont en guerre. D’ailleurs la plupart des décès ont été enregistrés après la fuite de Nicolae Ceausescu le 22 décembre. Le couple dictatorial Elena et Nicolae Ceausescu est capturé, jugé dans le cadre d’un procès sommaire et exécuté le jour de Noël à Târgoviste. Les combats s’apaisent, même si les tirs sporadiques se poursuivent jusqu’au 27 décembre. De nombreux épisodes ensanglantés ont eu lieu ces jours-là, avec plusieurs cas de tirs fratricides entre différentes forces de l’armée.

    Décembre 2023 – Le dossier de la Révolution n’est toujours pas finalisé

    Toutes les victimes de la Révolution roumaine ont fait l’objet d’un immense dossier qui a fait des aller-retours ces dernières années entre le Parquet militaire et la Haute cour de cassation et de Justice. Après 33 ans de formalités, l’instance suprême a décidé en janvier dernier qu’elle n’était pas en mesure de juger le dossier, puisque Ion Iliescu, le principal accusé n’était pas chef de l’Etat au moment des faits. Le dossier fut renvoyé à la Cour d’appel qui a décidé que les personnes inculpées peuvent être poursuivis en Justice. Selon les procureurs, « le groupe autour d’Ion Iliescu, ex-membre de la nomenklatura communiste, avait agi avec habileté et efficacité dans ses efforts d’accaparer le pouvoir politique et militaire en décembre 1989 ». Conformément aux procureurs, tout le territoire de la Roumanie a été la scène d’une ample, systémique et complexe action militaire de désinformation et de manipulation, unique dans l’histoire nationale. Ces faits ont eu comme conséquence la psychose du terrorisme qui a été semée et amplifiée au point de causer la mort d’un nombre important de personnesLa théorie des procureurs suscite toujours des débats parmi les historiens et les chercheurs. Certains la soutiennent, d’autres la contestent. D’autres encore arrivent à changer d’avis en parcourant de nouvelles preuves et témoignages qui apparaissent toujours plus de 30 après les faits.

    Le début de la transition démocratique

    Somme toute, les événements de 1989 ont mené à un changement radical de la Roumanie, qui s’est engagée à partir de ce moment sur le long chemin de la transition démocratique. « Défendre la démocratie quotidiennement est la meilleure manière d’honorer la mémoire de ceux qui ont rêvé d’une Roumanie européenne, de par ses valeurs et sa prospérité, et ont souffert pour cet idéal. N’oublions jamais le sang versé à la Révolutions en honorons toujours le sacrifice fait au nom de la liberté ! » a posté sur Facebook ce 22 décembre le président roumain, Klaus Iohannis. Des paroles particulièrement importantes alors que selon les sondages, près de la moitié de Roumains ont actuellement une bonne opinion sur le régime communiste et que l’année prochaine la Roumanie organisera toutes les élections possibles.

  • Ukraine – dernières évolutions

    Ukraine – dernières évolutions

    Les combats entre larmée ukrainienne et les troupes russes dinvasion continuent de se concentrer dans les villes jumelles de Severodonetsk et Lissitchansk, séparées seulement par une rivière, dans le bassin houiller du Donbass, dans lest du pays. Les autorités de Kiev affirment que les défenseurs de Severodonetsk, assiégés depuis des semaines, résistent toujours, repliés dans lusine chimique Azot. À Lissitchansk, les bombardements intenses de lartillerie russe ont fait de nouvelles victimes parmi les civils, selon des responsables de ladministration locale. Du point de vue stratégique, la Russie a déjà perdu la guerre d’Ukraine et « elle ne prendra jamais le contrôle » du pays voisin, a déclaré vendredi le chef de lEtat-major de la Défense britannique, lamiral Tony Radakin, cité vendredi par les agences de presse. Par ailleurs, Vladimir Poutine a déclaré vendredi, au Forum économique de Saint-Pétersbourg, que la décision dordonner « lopération militaire spéciale » contre lUkraine avait été difficile, mais nécessaire, étant donné « les risques et les menaces » à ladresse de la Russie, et que ses objectifs seraient poursuivis jusquau bout, selon Reuters. Ce vendredi, dans le cadre dune conférence des principales économies consacrée à la lutte contre le changement climatique, le président américain, Joe Biden, a déclaré que linvasion russe en Ukraine prouvait limportance des énergies renouvelables pour la sécurité nationale, mais aussi pour la lutte contre la crise climatique, selon lAFP. « L’attaque brutale et non provoquée de la Russie contre sa voisine, l’Ukraine, a alimenté une crise énergétique mondiale et rendu encore plus clair le besoin d’atteindre une sécurité énergétique fiable et de long terme », a dit le leader de la Maison Blanche.

  • Ukraine – dernières évolutions

    Ukraine – dernières évolutions

    A présent, en Ukraine, les combats les plus rudes sont menés dans l’est du pays, dans ce que l’on appelle la « lutte pour le Donbass ». La situation est toujours extrêmement grave dans la ville-port de Marioupol (sud-est), presqu’entièrement détruite. Là, les soldats assiégés dans les usines Azovstal lancent un appel désespéré à être sauvés et emmenés sur le territoire d’un pays tiers. La conquête de Marioupol est importante pour Moscou, parce qu’elle assure la liaison entre la Crimée, annexée, et les régions séparatistes du Donbass. L’Ukraine est arrivée à un accord avec la Russie sur la création d’un corridor humanitaire d’évacuation des civils de la ville, le premier des cinq derniers jours. Les enfants, les femmes et les personnes âgées pourraient être évacuées par ce corridor humanitaire, et le trajet fixé est la ville de Zaporijjia. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé l’offensive russe dans l’est de l’Ukraine, et a demandé aux parties en conflit d’arrêter les combats pour une trêve humanitaire de 4 jours, à l’occasion des Pâques orthodoxes. L’Occident a transmis ce mercredi un message de soutien à l’Ukraine par la visite à Kiev du président du Conseil européen, Charles Michel. « L’histoire n’oubliera pas les crimes de guerre d’Ukraine », a-t-il déclaré. Plus de cinq millions d’Ukrainiens ont quitté le pays depuis le déclenchement de l’invasion russe, selon les nouveaux chiffres publiés mercredi par l’ONU. Par ailleurs, les Russes et les Biélorusses, à commencer par Daniil Medvedev, ont été exclus ce mercredi de l’édition 2022 du tournoi de tennis de Wimbledon, en réponse à l’invasion de l’Ukraine, ont annoncé les organisateurs de la compétition, selon l’AFP.

  • 18.04.2021

    18.04.2021

    Gouvernement – Le premier ministre roumain, Nicolae Ciuca a réitéré aujourd’hui qu’en cas de crise, comme celle que traverse actuellement la Roumanie, l’unique solution est l’investissement privé et le rôle du gouvernement est de l’appuyer par des politiques publiques ayant comme but d’assurer la stabilité et le développement économique. Dans une interview à la radio publique roumaine, il a souligné que pour assurer la stabilité il faut que le milieu des affaires soit soutenu par des politiques gouvernementales. Le premier ministre a précisé que les institutions financières internationales confirmaient que les solutions de l’Exécutif de Bucarest on été et seront les plus adaptées. M Ciuca a également dit qu’en 2022, la Roumanie avait le budget des investissements le plus élevé des 30 dernières années – soit quelques 18 milliards d’euros.

    Réfugiés – 87 531 personnes dont 6 750 ressortissants ukrainiens sont entrés dimanche en Roumanie via les postes frontières du pays. Depuis le déclenchement de la crise en Ukraine, plus de 737 000 ukrainiens sont entrés en Roumanie, dont la plupart ont seulement transité notre pays. Par ailleurs, près de 40% du total des réfugiés ukrainiens qui ont trouvé un emploi en Roumanie, sont dans l’industrie, selon le ministère du travail et de la protection sociale. En deuxième position se trouve le secteur du BTP, suivi par la restauration et l’hôtellerie. Par ailleurs, les réfugiés ukrainiens déroulent en Roumanie des activités de commerce, des services administratifs et des activités de support. Un quart de la totalité des réfugiés ukrainiens qui ont trouvé un emploi en Roumanie se sont fait embauchés à Bucarest. Près de 2 000 ressortissants ukrainiens ont trouvé un emploi en Roumanie après le 24 février.

    Ukraine – L’Ukraine à terminé de compléter le questionnaire sur l’adhésion à l’UE et s’attend à recevoir le statut d’Etat candidat à l’adhésion dans le cadre d’une réunion du conseil européen prévue pour les 23 et 24 juin. Entre temps, le président ukrainien Volodymyre Zelensky a averti dans le cadre d’un message vidéo que la Russie préparait une offensive majeure dans l’est de l’Ukraine. N’importe qui en Europe et aux Etats Unis peut voir déjà que la Russie utilise ouvertement l’énergie pour déstabiliser les sociétés occidentales. Or la Russie ne devrait pas gagner le pari mis sur le chaos créé par le marché énergétique a dit Volodymyre Zelensky. Il a également critiqué les délais enregistrés dans les livraisons d’armement vers sont pays. L’armée ukrainienne a rapporté dimanche de nouvelles attaques aériennes des forces russes contre la ville portuaire de Marioupol, après l’expiration d’un ultimatum russe aux combattants locaux de se rendre aux forces russes qui assiègent la ville. Plusieurs milliers d’habitants auraient été tués à Marioupol, qui est assiégée depuis plusieurs semaines. Dans la région de Lougansk, les civils ont été exhortés à partir immédiatement. Les forces russes déployées dans la région tentent de capturer l’intégralité des régions de Lougansk et de Donetsk. A la veille de l’invasion, le président russe a reconnu l’indépendance des deux régions dans les confins de leurs frontières administratives.

    Hydrocarbures – Le Sénat de Bucarest débat en procédure d’urgence cette semaine la modification à la loi des de l’exploitation des hydrocarbures en haute mer. Le projet réglemente l’exploitation du gaz naturel en mer Noire. Aux termes de l’actuelle forme de la loi, en cas de crise énergétique, la Roumanie doit assurer en priorité son approvisionnement en gaz. Le document assumé par les leaders des partis au pouvoir (PNL, PSD et UDMR) prévoit que 60% des revenus obtenus suite à l’exploitation des gaz naturels dans le périmètre maritime roumain devraient revenir à l’Etat et le reste de 40% aux investisseurs. Ce qui plus est, la Roumanie bénéficiera d’un droit de préemption à l’achat du gaz extrait et le surplus sera exporté. Le projet établit le même cadre fiscal pour les exploitations sur terre, soit pour les périmètres pétroliers terrestres en profondeur.

    Banque centrale – Aujourd’hui et demain, la banque centrale roumaine organise une opération « portes ouvertes », lors du 142e anniversaire de sa création. Les visiteurs auront accès au Vieux Palais de la Banque à Bucarest, mais aussi aux succursales territoriales. Ils pourront admirer l’exposition permanente du Musée de la banque centrale, y compris un lingot d’or de la réserve de la banque centrale, ainsi que deux autres expositions temporaires. L’une est consacré au centenaire de la naissance du Roi Michel le dernier monarque de Roumanie et l’autre à Ecaterina Teodoroiu, héroïne roumaine de la Grande Guerre. Elle est la première femme à apparaitre sur un billet de banque de Roumanie, sur le billet de 20 lei sorti le 1er décembre dernier.

    Fêtes – Pour les chrétiens orthodoxes majoritaires en Roumanie et catholiques de rite grec, aujourd’hui c’est le coup d’envoi de la Semaine Sainte, la dernière avant Pâques. C’est une semaine de prières et de messes spéciales qui commémorent la Passion du Seigneur. C’est également la dernière ligne des préparatifs avant Pâques, la plus importante des fêtes chrétiennes, durant laquelle la majorité des Roumains nettoient leurs maisons, font des achats et préparent des plats spéciaux.

  • 27.03.2022

    27.03.2022

    Commissaire – Le Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Paolo Gentiloni, sera en visite à Bucarest lundi et mardi. Il y rencontrera le Président roumain Klaus Iohannis et le Premier ministre Nicolae Ciucă, ainsi que d’autres représentants roumains. Il s’agira de discuter des perspectives économiques et de la situation de la Roumanie, un mois après l’agression russe en Ukraine. Le Commissaire Gentiloni se rendra lundi à la base permanente de l’Inspection des situations d’urgence de Bucarest Ilfov, et donnera un discours mardi à l’occasion de l’inauguration de débats portant sur l’économie.

    Guerre en Ukraine – Plusieurs zones urbaines d’Ukraine ont été soumises à d’intenses bombardements russes, mais les forces ukrainiennes ont regagné le contrôle d’une ville du nord-est du pays située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Sumî, annoncent les agence de presse. Afin de réduire les pertes parmi ses propres forces, l’armée russe a fait recours à des tirs à longue portée. Plusieurs localités ayant déjà souffert des dégâts considérables, sont toujours assiégées : Marioupol, Kharkiv et Tchernihiv. Une ville située à proximité de Tchernobyl, où habite le personnel de l’ex-centrale nucléaire, a été capturée par l’armée russe. La ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, à proximité de la frontière polonaise, également été frappé. Au moins cinq personnes ont été blessées, plusieurs écoles de la région ont été gravement endommagées et la structure de résistance d’une école a été gravement touchée par une explosion. L’Ukraine et la Russie ont convenu aujourd’hui d’évacuer les civils dans la première ligne des combats, par la création de « couloirs humanitaires » a annoncé la vice-première ministre ukrainienne Irina Vereşciuk. L’évacuation se fera par le biais de voitures depuis Marioupol et Rubejnîi vers Zaporijjia et, respectivement, Bahmut. Aux dires du maire de Marioupol, Vadim Boichenko, la moitié de la population de la ville a été évacuée de la ville, dont 60 mille par le biais du corridor contrôlé par l’Ukraine, alors qu’entre 20 et 30 000 habitants ont été emmenés par les forces russes dans d’autres régions qu’elles occupent ou vers la Russie. Plusieurs milliers de protestataires, dont la majorité des russes se sont rassemblées samedi à Prague pour dénoncer l’offensive militaire déclenchée par le président russe, Vladimir Poutine contre l’Ukraine et pour demander un cessez-le-feu, selon l’AFP.

    Réfugiés – Deux grands convois transportant du matériel sanitaire et de secours sont arrivés hier soir au centre logistique européen d’aide humanitaire de Suceava (nord) et doivent être acheminés aujourd’hui jusqu’à Tchernivtsi, dans le sud de l’Ukraine. 100 pompiers et secouristes français ont conduit les véhicules et transporté jusqu’à la frontière le matériel donné pour l’Ukraine. Ces convois se composent de plus de 50 camions transportant du matériel sanitaire et de secours, ainsi que de 21 ambulances. Par ailleurs, l’Inspection générale de la police des frontières a déclaré que près de 9 000 citoyens ukrainiens avaient traversé la frontière ce samedi pour gagner la Roumanie. Depuis le début de la guerre, environ 500 000 ukrainiens sont arrivés sur le territoire roumain, mais seuls 4 300 ont fait une demande d’asile auprès de l’Etat roumain. Le Gouvernement a annoncé pouvoir loger jusqu’à 400 000 personnes, soit beaucoup plus que le nombre de réfugiés choisissant de rester en Roumanie.

    Diplomatie – Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se trouve dimanche en Israël pour une rencontre historique, dans le désert du Néguev, avec ses homologues des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l’Etat hébreu, dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Arrivé samedi soir a Tel Aviv, M. Blinken doit se réunir dimanche après-midi avec ses homologues d’Israël, des Emirats arabes unis, du Maroc, du Bahrein et d’Egypte a Sde Boker, dans le sud d’Israël. Parti samedi de Pologne, ou il accompagnait le président américain Joe Biden, M. Blinken restera jusqu’a lundi en Israël ou il doit rencontrer le Premier ministre israélien Naftali Bennett. Il doit aussi se rendre a Ramallah pour un entretien avec le président palestinien Mahmoud Abbas. Le secrétaire d’Etat veut montrer que les Etats-Unis ne se désintéressent pas du Moyen-Orient, même si l’attention de Washington semble avant tout tournée vers la Chine, et plus récemment l’Ukraine. M. Blinken poursuivra sa tournée lundi en Algérie puis au Maroc, ou il rencontrera notamment le dirigeant de facto des Emirats arabes unis, Mohammed ben Zayed. Il espère obtenir des appuis aux efforts des Etats-Unis et de l’Otan pour contrer l’invasion russe de l’Ukraine, dans un contexte marqué par les lourdes conséquences économiques de la guerre, notamment la flambée des prix de l’énergie et la menace d’une pénurie de blé qui pourrait porter un coup très dur aux pays arabes. Les Etats-Unis et Israël sont déterminés a empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire, malgré leur différend sur un retour a un accord encadrant le programme nucléaire civil iranien, a déclaré dimanche le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.

    Covid 19 – 1 939 nouveaux cas de contamination au virus SARS Cov 2 ont été enregistrés en Roumanie au cours des dernières 24 heures, soir 1 161 de moins par rapport au jour précédent. 10 décès ont été rapportés des suites de la maladie, dont 2 antérieurs à cette période. 390 malades sont actuellement en réanimation.

    Changement d’heure – La Roumanie est passée à l’heure d’été dans la nuit de samedi à dimanche. Nous avons donc perdu une heure, puisqu’à 3h00 cette nuit il était en fait déjà 4h00. Ce dimanche 27 mars sera donc la journée la plus courte de l’année. Cette mesure a été introduite afin que nous puissions bénéficier plus longtemps, au cours de la journée, de la lumière naturelle du jour. La compagnie nationale des chemins de fer, CFR, a indiqué que ce changement d’heure ne changeait rien aux horaires actuels des trains. Il y a désormais trois heures de décalage entre l’heure roumaine et l’heure au soleil (GMT+3), au lieu de deux en hiver.

    Avion – La boîte noire du second vol domestique chinois à s’être écrasé la semaine dernière a été retrouvée aujourd’hui. Cet enregistreur contient les données du vol telle que la vitesse, l’altitude et le cap suivi. Un premier enregistreur du vol, qui contient les conversations dans le cockpit, avait été retrouvé mercredi et envoyé à Pékin pour analyse. Les 123 passagers et les 9 membres de l’équipage sont tous décédés. Il s’agit du plus grave accident d’avion en Chine de ces 12 dernières années.

    Météo – Un temps agréable aujourd’hui, notamment dans le sud et le sud-ouest de la Roumanie, avec toutefois une baisse des températures dans le reste du pays. Les maximales seront de 7- 8 degrés Celsius dans le nord-est, de 22 degrés dans le sud et l’on attend 18 degrés à Bucarest.

  • 14/03/2022 (mise à jour)

    14/03/2022 (mise à jour)

    Recensement — Coup d’envoi ce lundi du recensement de la population et des logements, opération ajournée d’une année à cause de la pandémie de Covid-19. Cette année, c’est pour la première fois que pendant deux mois les citoyens peuvent se faire recenser eux-mêmes en ligne et les personnes aux habiletés numériques limitées peuvent être épaulées dans des centres spécialement aménagés. Le questionnaire contient quatre types d’informations : des données sur la personne de référence d’une famille, le lieu de résidence normal, les membres d’un foyer et la résidence secondaire. Tous les salariés du secteur public et privé qui se font recenser eux-mêmes en ligne seront récompensés d’un jour chômé payé. Les personnes qui ne se sont pas fait recenser en ligne seront questionnées par un fonctionnaire. Tous ce processus est numérisé. Selon le dernier recensement de la population, en 2011 la Roumanie comptait plus de 20 millions d’habitants.



    Ukraine — L’Union européenne a annoncé la 4e série de sanctions contre Moscou, qui comporte, entre autres, des centaines de personnes et d’entités russes frappées d’une interdiction d’entrée sur le territoire de l’UE et dont les biens détenus peuvent être gelés. Cette série contient aussi des interdictions d’import et d’export de Russie. Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, les nouvelles sanctions ont été prises « afin d’isoler la Russie encore plus et d’épuiser les ressources qui lui servent à financer cette guerre barbare ». Le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, qui se trouve à Skopje, a dénoncé « l’agression barbare » de Vladimir Poutine contre « le peuple de l’Ukraine », et qui menace l’ensemble du « continent européen ». Ce lundi, le secrétaire général des NU, Antonio Guterres, a mis en garde sur les répercussions de la guerre de la Russie en Ukraine, qui risque de se traduire par « un ouragan de la famine » dans beaucoup de pays. « L’Ukraine est en flammes » et « le pays est sur le point d’être décimé devant les yeux du monde » – a-t-il dit. Entre temps, la nouvelle session de négociations entre l’Ukraine et la Russie entamée lundi a pris une pause et elle se poursuivra mardi, a annoncé le négociateur ukrainien, Mihailo Podoliak. Ce quatrième round de négociations a eu lieu en ligne, à la différence des trois autres, qui ont eu lieu au Belarus. L’assaut de la Russie a continué lundi dans plusieurs villes, avec des bombardements forts à Kiev et Kharkiv. 160 véhicules ont réussi à quitter par un corridor humanitaire la ville de Marioupol assiégée par les forces russes et par les séparatistes prorusses.



    Réfugiés — Le rôle de la société civile dans la crise des réfugiés a été extraordinaire — a déclaré, lundi, à Bucarest, le chef du Département pour les situations d’urgence, Raed Arafat. Selon lui, la collaboration avec la société civile et avec les autorités publiques ainsi qu’avec quiconque souhaite collaborer au niveau national et international se poursuivra. La déclaration a été faite après la rencontre en format hybride entre les autorités, les représentants de la société civile et des organisations internationales impliquées dans la gestion des flux de réfugiés généré par l’agression militaire russe en Ukraine. Selon elles, la collaboration et la coordination sont nécessaires pour une réponse rapide à l’intervention. Rappelons que les autorités roumaines ont mis à disposition une carte interactive à l’intention des réfugiés, qui peuvent identifier ainsi des couloirs de transit vers les postes-frontières. L’application est à retrouver sur le site du ministère des Transports dans la section Cartes et elle est disponible en roumain, anglais et ukrainien. Les réfugiés qui souhaitent partir vers d’autres Etats peuvent trouver des informations sur les corridors de transit routiers et ferroviaires. L’application contient aussi des informations sur les poste-frontière, les aéroports internationaux et les connexions avec les aéroports situés près des postes-frontière. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, des centaines de milliers de personnes sont entrées en Roumanie, dont la plupart ont seulement transité notre pays.



    Covid — 2 087 nouveaux cas d’infections au virus SARS-CoV-2 ont été enregistrés en 24 heures en Roumanie, a fait savoir lundi le ministère de la Santé. L’institution a également rapporté 20 décès parmi des malades infectés au coronavirus, dont un antérieur à cet intervalle. Depuis le 9 mars, aucune restriction anti-Covid n’est plus appliquée en Roumanie et toutes les règles de prévention de la propagation du coronavirus sont désormais des recommandations.



    Financement — La Commission européenne a approuvé, lundi, le versement de plus de deux milliards d’euros dans le cadre de la réserve d’ajustement Brexit à un groupe de 12 Etats membres, dont la Roumanie. Selon un communiqué de la Commission, la Roumanie touchera près de 13,4 millions d’euros jusqu’à la fin mars courant et encore 20,7 millions d’euros jusqu’en avril 2023. La Commission estime que ce financement aidera les économies des Etats membres à atténuer l’impact négatif du Brexit sur leurs économies et leurs régions par l’octroi d’un soutien aux régions, aux secteurs économiques et aux PME ainsi que par la création d’emplois. Les Etats membres peuvent utiliser le financement jusqu’à la fin de l’année prochaine.



    Statistiques — Le déficit de la balance commerciale roumaine a enregistré en janvier indique une progression de quelque 945 millions d’euros par rapport au premier mois de l’année dernière, pour se chiffrer à 2,126 milliards d’euros, selon les chiffres publiés ce lundi par l’Institut national de la statistique. Au niveau du mois de janvier, les exportations se sont chiffrées à près de 6,76 milliards d’euros et les informations se sont élevées à 8,88 milliards d’euros. Les machines et les équipements de transport ainsi que d’autres produits manufacturés comptent pour la vaste partie des exportations et des importations.



    Tourisme — Le tourisme a compté l’année dernière parmi les secteurs de l’Union européenne qui ont commencé à se redresser après la pandémie de coronavirus, selon les chiffres publiés lundi par l’Office statistique de l’Union européenne (Eurostat). En 2021, les nuitées dans les établissements d’hébergement du bloc communautaire ont compté pour 1,8 milliards, en hausse de 27 % par rapport à 2020. L’avancée la plus significative, de plus de 70 %, a été enregistrée en Grèce, en Espagne et en Croatie. En 2021, la Roumanie a connu une progression de 43 % du nombre de nuitées dans les structures d’hébergement par rapport à 2020, et un déclin de 30,9 % par rapport à 2019.



    Tennis — Les meilleures joueuses roumaines de tennis, Simona Halep et Sorana Cîrstea, 26e et respectivement 27e au monde, s’affrontent dans les huitièmes de finale du tournoi WTA 1 000 à Indian Wells, aux Etats-Unis. Halep, championne à Indian Wells en 2015, a battu dimanche en deux sets la jeune joueuse américaine Cori « Coco » Gauff, alors que Cîrstea a disposé en trois manches d’Ana Kalinskaya de Russie. Simona Halep et Sorana Cîrstea se sont réunies la dernière fois au circuit féminin il y a 12 ans dans les qualifications du tournoi de Cincinnati aux Etats-Unis. Cîrstea mène 2 à 1 dans les rencontres directes contre Halep.




  • Ukraine, dernières évolutions

    Ukraine, dernières évolutions

    Ukraine — La nouvelle session de négociations entre l’Ukraine et la Russie entamée lundi a pris une pause et elle se poursuivra mardi, a annoncé le négociateur ukrainien, Mihailo Podoliak, selon Reuters. Ce quatrième round de négociations a eu lieu en ligne, à la différence des trois autres, qui ont eu lieu au Belarus. Avant les négociations de lundi, Kiev avait transmis qu’il demanderait de nouveau à Moscou un armistice immédiat et le retrait des troupes russes, après près de trois semaines depuis le début de l’invasion ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février dernier. Le président russe demande principalement l’établissement d’un statut de neutralité pour l’Ukraine, sa démilitarisation, la reconnaissance de la souveraineté de la Russie sur la Crimée annexée et le droit à l’autodétermination des provinces prorusses du Donbass. Lundi, les autorités ukrainiennes ont annoncé que 160 véhicules avaient réussi à quitter par un corridor humanitaire la ville de Marioupol assiégée par les forces russes et par les séparatistes prorusses. La semaine dernière, les efforts répétés d’évacuation des civils de cette ville avaient échoué. Pendant ce temps, l’assaut de la Russie a continué, lundi, par des bombardements à Kiev. Un immeuble de logements et une fabrique d’avions ont été touchés. Des combats violents ont également lieu dans la région séparatiste Donbass. Le Bureau de l’ONU pour les Droits de l’homme a confirmé, lundi, la mort d’au moins 636 civils en Ukraine dans les près de trois semaines de guerre, y compris 46 enfants.

  • Ukraine – dernières évolutions

    Ukraine – dernières évolutions

    Ukraine — Le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, ont demandé samedi, dans une discussion téléphonique, au leader de la Russie, Vladimir Poutine, un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et de commencer à rechercher une solution diplomatique au conflit. A son tour, Poutine a accusé les forces ukrainiennes de « violations flagrantes » du droit humanitaire, demandant à la France et à l’Allemagne de faire pression sur Kiev pour qu’il mette fin à ces pratiques. Ce samedi, Moscou a annoncé que l’armée russe pourrait attaquer les livraisons d’armes de l’Occident destinées à l’Ukraine. A son tour, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré que toutes négociations avec la Russie devront commencer par un cessez-le-feu et a accusé l’Occident d’implication insuffisante dans les discussions de paix. Dans un nouvel enregistrement, Zelensky a demandé aux mères des soldats russes d’empêcher l’envoi de leurs fils à la guerre en Ukraine. Sur le terrain, les combats se poursuivent dans plusieurs villes, y compris à Kiev, où les forces russes continuent leurs bombardements. L’Ukraine accuse la Russie de préparer un assaut majeur sur la capitale, qu’elle tente d’encercler. L’Ukraine annonce avoir perdu 1 300 militaires depuis le début de la guerre, mais aussi que les envahisseurs avaient subi de lourdes pertes. Selon un nouveau bilan de l’ONU, 579 civils, dont 42 enfants et jeunes, ont perdu la vie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février dernier.

  • Les femmes du goulag roumain

    Les femmes du goulag roumain

    Bien que la femme ait toujours été bien présente dans la grande Histoire, sa trace fut souvent ignorée par l’historiographie. Les femmes ont pourtant vécu, à l’instar des hommes, les mêmes tragédies au 20e siècle, souffrant le même calvaire que leurs comparses masculins dans les prisons communistes. L’une des figures féminines les plus impressionnantes est sans doute celle de l’enseignante Iuliana Preduț, membre de la famille de Toma Arnăuțoiu, leader des partisans anticommunistes qui ont activé dans les monts Făgăraș pendant plus d’une décennie, dès la fin des années 1940. En 1958, l’enseignante Iuliana Preduț, accusée d’avoir soutenu la résistance anticommuniste et les groupes de partisans retranchés dans les montagnes, sera arrêtée dans l’école même, où elle enseignait, et embastillée, avec toute sa famille. Enceinte de 6 mois au moment de son arrestation, elle sera incarcérée dans la très redoutée prison de Văcărești, où elle accouchera d’une fille, prénommée Libertatea Justina, soit, Liberté Justice en français.

    C’est en 2001 que le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine a eu le privilège d’enregistrer une interview avec l’héroïne d’autrefois. Ecoutons-la : « Ils m’avaient mise dans la cellule n° 116 et puis, pour me rendre la vie misérable, ils m’avaient carrément enfermée dans une toilette à la turque, vous savez, des celles qui ont des trous dans le sol. Il y avait six trous creusés dans le sol, et en-dessous le grand trou, déjà tellement rempli qu’il débordait. L’odeur fétide de l’endroit, puis le voyage tellement pénible que j’avais dû faire lorsque l’on m’avait transférée du poste de la Sécuritaté de Piteşti vers le fameux pénitentiaire de Văcăreşti, tout cela m’avait énormément affaibli. J’avais faim, j’avais mal partout, mais j’avais surtout faim. C’était atroce, je pensais que j’allais m’évanouir. À la fin, je me suis laissé choir dans l’urine qui recouvrait le sol. Je n’en pouvais plus. »

    Iuliana Preduț lutte contre la peur, l’effroi, contre le sort, contre la machine infernale de la répression communiste. Seule dans sa cellule, prête à mettre au monde sa petite fille :« Finalement, j’étais parvenue à m’étendre sur un lit. Mais je sentais le regard des gardes de l’autre côté de la porte, à travers le judas. Cela étant, j’avais rassemblé quelque peu mes forces et jeté un coup d’œil autour de moi. C’était atroce. Il y avait des lits superposés jusqu’au plafond, et tout était sens dessus dessous. Sur le plancher, il y avait des traces de sang encore rouge, puis des morceaux de coton, des restes et même des excréments. Je naviguais en plein cauchemar. J’avais peur, d’autant que j’entendais de drôles de bruits en provenance du hall. Il y avait comme une sorte de râle d’homme, entrecoupé par un bêlement de mouton, et puis comme des cris de grand fauve. J’étais transie. Le bébé se débattait dans mon ventre, c’était comme s’il voulait s’échapper de ce cauchemar. J’ai lâché prise, j’avais commencé à pleurer, et je ne pouvais plus m’arrêter ».

    Mais, au fin fond du désespoir, Iuliana Preduț entrevoit la lumière de l’espoir :« La peur me torturait tant, que j’avais commencé à prier le Seigneur, lui demandant de mettre fin à mes jours. Je savais que c’était un pêché, parce que je portais en moi une autre vie qui avait le droit de vivre, mais je n’en pouvais plus. Et puis, d’un coin obscur de la pièce surgit d’un coup un rayon de lumière, un rayon éblouissant, qui m’aveugla et, au-dessus, la Vierge, endeuillée, qui me dit : « N’aie pas peur. Pourquoi avoir peur ? Je suis avec toi. » Elle a disparu ensuite, tout comme elle était venue. Mais j’avais été tout de suite gagnée par une paix intérieure profonde, comme par une sorte de béatitude. Le bébé a cessé à son tour de bouger, mes larmes ont séché comme par enchantement, et même le regard que je portais sur cette cellule terrifiante avait changé. Je n’en voyais plus qu’une cellule de prison banale, où l’espoir devait vaincre la peur et la souffrance. Et avec mes forces retrouvées, j’avais commencé à ranger cette pièce, j’avais ramassé les restes, les couvertures ensanglantées, les fèces qui empestaient par terre, j’avais porté tout ça vers un bout de la pièce, pour essayer de m’aménager un petit coin tant soit peu correct. »

    L’extase mystique aidera Iuliana Preduț à sortir de l’ornière. Un homme, qui avait conservé son humanité, l’aidera : « J’aurais voulu me laver les mains, mais il n’y avait pas d’eau. Je n’osais pas toquer à la porte. Je connaissais les règles, je savais que je risquais d’essuyer un refus, voire pire. Mais voilà que le judas s’ouvre doucement, et qu’un gardien y pousse à travers un bol d’eau. Comme s’il m’invitait à boire. Puis il referme doucement le judas, sans bruits. Je me lave mes mains, ensuite me suis rassise au bord du lit. J’entends la voix du même homme. Il m’appelle, il demande le bol. Je le lui tends, et il y verse du lait. Je n’en avais plus vu depuis qu’ils m’avaient arrêtée. Et il me demande ce que j’avais vu. Il m’avait observée à travers le judas, il avait vu l’effroi, la panique qui m’avait gagnée au départ, puis il avait remarqué que j’avais d’un coup cessé de m’affoler. Je lui ai raconté ma vision, la Sainte Vierge. Et ses yeux se remplirent de compassion. J’avais vu ça à travers le judas, j’avais pu déceler cela. Et je lui ai alors demandé l’origine de ces bruits affreux qui n’avaient jamais cessé. Il m’avoua qu’on se trouvait dans une aile de la prison qui faisait office de mouroir ».

    Iuliana Preduț a survécu à la prison, et même au régime communiste. Elle a survécu pour pourvoir témoigner et donner la mesure de la barbarie dont les hommes ont été capables au 20e siècle. (Trad. Ionuţ Jugureanu)