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  • La Gala HOP du jeune acteur – 20e édition

    La Gala HOP du jeune acteur – 20e édition

    Arrivé à sa 20e édition, le Gala HOP du jeune acteur n’est déjà plus un simple concours, mais aussi et surtout une occasion pour les jeunes acteurs de se pencher sur l’art du comédien et de faire des rencontres professionnelles de qualité. 21 jeunes acteurs ont été choisis cette année par le jury de présélection pour la compétition finale, organisée du 4 au 7 septembre à Costineşti, sur la côte roumaine de la mer Noire. Ils ont eu l’occasion de participer, du 31 août au 7 septembre à Bucarest et à Costineşti, à des ateliers proposés par le directeur artistique du Gala, le professeur et acteur Miklos Bacs.

    Les ateliers ont été animés par Veniamin Filshtinsky, professeur d’art de l’acteur à l’Académie de théâtre de Saint-Pétersbourg, le metteur en scène Alexandru Dabija, très apprécié pour la façon dont il travaille avec les acteurs de ses spectacles, le metteur en scène et écrivain allemand Stephan Perdekamp, créateur de la méthode appelée The Perdekamp Emotional Method et Andrei Flaviu Fălcuşan, spécialiste en kinésithérapie et en motricité spéciale. Les ateliers de formation professionnelle sont nécessaires – estiment les jeunes acteurs et les anciens gagnants du Gala.

    L’actrice Mirela Oprişor, qui a décroché le prix de la meilleure actrice au Festival de film de Sarajevo, pour son rôle dans le film de Radu Muntean « Mardi après Noël » a été la gagnante, en 2002, du prix de la meilleure actrice décerné lors du Gala HOP du jeune acteur. 15 ans après avoir obtenu ce prix, elle pense qu’à présent le Gala offre davantage aux jeunes acteurs.

    Mirela Oprişor: « J’ai constaté qu’un professeur de Russie – et pas n’importe lequel – est venu leur enseigner. Ils ont également eu un atelier avec Alexandru Dabija… Notre génération n’a pas bénéficié de telles opportunités. Ce Gala a connu une évolution ascendante. Rencontrer M. Dabija, dans ces temps-là… Et c’est un beau geste, de sa part, surtout qu’il est décontracté et il inspire beaucoup de confiance à ceux qui l’entourent. Oui, on a besoin de ça. »

    La comédienne Cosmina Olariu vient de terminer ses études à l’Université nationale d’art du théâtre et du cinéma « I.L.Caragiale » de Bucarest. Elle a décroché le grand prix de cette 20e édition du Gala.

    Cosmina Olariu: « Ces rencontres sont très importantes et je souhaite sincèrement remercier M. Miklos Bacs pour cette expérience, qui a été éprouvante, mais durant laquelle il s’est passé plein de belles choses. La rencontre avec Perdekamp a été une expérience que je n’oublierai pas, une rencontre intime avec nos émotions et nos pensées. Il a mis au point une technique reposant sur le fait que chaque émotion est reliée à un organe. En devenant conscient d’un certain organe, on peut déclencher certaines émotions. Les réactions ont été fabuleuses. J’ai failli me trouver en proie à une attaque de panique, car le vécu, les émotions et surtout l’énergie que l’on ressent sont fabuleux. La rencontre avec M. Dabija a également été très importante, car il n’arrive pas souvent que des metteurs en scène consacrés veuillent bien rencontrer et connaître de jeunes acteurs. »

    Ces dernières années, le Gala HOP, organisé par l’Union théâtrale de Roumanie, s’est ouvert de plus en plus vers le monde du cinéma. Des directeurs de casting et des réalisateurs ont été présents dans la salle. Parmi les membres du jury comptait également Ada Solomon, productrice de plusieurs grands succès du cinéma, dont « Mère et fils», «Aferim!», « Cœurs cicatrisés » ou « Toni Erdmann ».

    Ada Solomon, sur le rôle du Gala dans la carrière des jeunes acteurs : « Il est évident pour tout le monde que c’est difficile, que les émotions sont très fortes et que le Gala HOP est très significatif. C’est un événement important, très connu et très utile aux jeunes acteurs. C’est un tremplin. Mon conseil pour eux: qu’ils soient sincères. Qu’ils n’essaient pas de faire de la façon qui leur paraît la meilleure, mais de la façon qui est le plus en accord avec eux. Et qu’ils essaient de trouver la force de montrer ce qu’il sont au plus profond d’eux-mêmes et de se regarder dans le miroir. A mon avis, dans tous les métiers artistiques, l’interaction directe est très importante ; cette mise en relation compte beaucoup, tout comme la possibilité de s’entretenir d’un spectacle, en face à face, tout de suite après l’avoir vu, de connaître la façon de voir de l’autre, la façon de comprendre de quelqu’un de beaucoup plus jeune, de découvrir sa personnalité grâce à ces entretiens. »

    La 20e édition du Gala HOP a réuni à Costineşti des acteurs de toutes les générations, nombre d’entre eux anciens gagnants du trophée. Parmi les grands acteurs venus soutenir les jeunes en début de carrière a compté à nouveau Mariana Mihuţ, un des grands noms du théâtre et du cinéma roumains.

    Quel est, à son avis, le rôle actuel du Gala du jeune acteur ? Mariana Mihuţ : « Ce Gala est plus qu’important – non seulement pour les jeunes, mais aussi pour les acteurs de ma génération, par exemple, qui ont déjà accumulé une longue expérience artistique. C’est important non seulement pour eux, mais aussi pour nous, car nous avons la certitude qu’il y a de jeunes talents pour prendre la relève. Ce soir j’ai été très fière et émue de les voir si bien formés et préparés, de constater leur maturité artistique – une maturité que nous n’avions pas à leur âge. Ils savent mieux ce qu’ils veulent, il se concentrent mieux. Ils ont proposé des choses performantes auxquelles nous sommes arrivés, nous, avec le temps, par le travail et avec le concours de nombreuses personnalités avec lesquelles nous avons collaboré. »

    Lors de cette 20e édition du Gala HOP du jeune acteur est née l’idée d’un club qui réunisse les acteurs participants au Gala – selon le modèle du célèbre Actors’ Studio de New York. C’est le comédien Ion Caramitru, président de l’Union théâtrale de Roumanie, qui a lancé cette initiative : « J’ai pensé que ce serait peut-être une bonne idée de créer un Club HOP, réunissant des jeunes acteurs qui ont seulement participé au Gala ou y ont gagné des prix. En principe, tous ceux qui sont sélectionnés représentent une élite. Nous avons abordé l’idée de ce club dans le cadre de l’Union. Il devra avoir ses statuts et comporter un certain nombre de rencontres, des activités spécifiques, que les jeunes membres du Club pourront d’ailleurs proposer. J’y pense déjà depuis un certain temps et je crois que les conditions sont mûres pour envisager un tel projet. » (Trad. : Dominique)

  • FNT au final

    FNT au final

    «Une sélection à l’image de ce qui se passe aujourd’hui dans la dynamique du théâtre roumain, depuis les petits spectacles — bijoux aux grands spectacles — bijoux, car la performance n’a pas de frontières et n’est chassée de nulle part, ni des lieux étroits, comme le kammerspiel (théâtre de chambre), ni des grandes scènes ; nous nous plaçons dans le sillage de la performance et voulons que toutes ces choses se voient clairement dans le cadre du Festival National de Théâtre. », faisait savoir Marina Constantinescu, la directrice artistique de la 24e édition du festival, au début de cette manifestation.



    Comédiens, clowns, musiciens, danseurs et acrobates; airs d’accordéon, valses, chansons d’amour anciennes et chœurs traditionnels. Ce serait une bonne description du spectacle — événement du FNT 2014: “Donka — Lettre à Tchékhov”, une production de la compagnie suisse Finzi Pasca et du Festival international de théâtre Tchékhov, avec le texte et la mise en scène du célèbre Daniele Finzi Pasca. Maria Bonzanigo, co-fondatrice de la compagnie, s’associe à lui pour imaginer la chorégraphie et signe aussi la musique.



    Lartiste a été présente à Bucarest et nous a raconté lhistoire de ce poème visuel.” Comme équipe de création, nous avons beaucoup travaillé sur le journal de Tchékhov. Nous avons tout lu, mais nous nous sommes surtout intéressés à son voyage à Sakhalin et à sa vie de médecin et de famille, mais aussi à lécrivain, au pêcheur … Donc à la personne, avec sa façon de penser et ses visions plutôt quà lartiste et à lécrivain. … Le spectacle donne nos images de Tchékhov, sans avoir la prétention de dire quil avait été comme ça ou comme ça. Ce sont nos visions et notre hommage à Tchékhov, un mélange de réalité et de rêve plein de lumière et de rêve porté par des interprètes très généreux et empathiques .”



    Le spectacle avec “Les rhinocéros” dEugène Ionesco a lui aussi créé lévénement à la 24e édition du FNT. Mise en scène par Robert Wilson au Théâtre national de Craiova (sud), cette production a officiellement clôturé le festival, le 2 novembre. “ Cette nouvelle mise en scène est un triomphe. Robert Wilson a compris que ce nest plus une pièce de la Guerre froide. Quen fait, cest un état desprit …”, écrivait le critique de théâtre John Elsom.



    Le jeune metteur en scène roumain Bobi Pricop, assistant de Robert Wilson pour “Les rhinocéros”, raconte son travail :“Je crois quil a été attiré, avant tout, par les comédiens quil a rencontré ici, en Roumanie. Robert Wilson a vécu deux grands moments liés aux textes de Ionesco, quil a même rencontré dans les années 1970. Cest ça. Cest une rencontre, une collision que je serais incapable de théoriser. Pour moi, cest lélément vivant du spectacle : cette collision entre Ionesco et Wilson. Dailleurs, Eugène Ionesco a même dit, à un moment donné, quil souhaitait voir ses pièces mises en scène par Robert Wilson. Enfin cela arrive et je suis très heureux que ça se passe dans notre pays.”



    Pour la première fois le FNT a eu aussi sa propre production. Il sagit de la célèbre comédie musicale West Side Story, mise en scène par le très connu chorégraphe Razvan Mazilu, accompagné par 21 jeunes comédiens. Razvan Mazilu explique pourquoi son spectacle sintitule aussi “Le manifeste dune génération”, une idée qui appartient à la directrice artistique Mariana Constantinescu: “Nous nous sommes proposés initialement de faire un atelier consacré à la comédie musicale dans le cadre du FNT. Mais les choses ont évolué. Ainsi, sommes-nous arrivés à ce résultat qui est tout à fait spécial pour moi, puisque le projet a une signification particulière. Cest un projet qui parle de la générosité, un projet qui donne une chance à une jeune génération extrêmement douée, mais qui a très peu dopportunités dans le système théâtral roumain. West Side Story est un manifeste en soi. Un manifeste sur la liberté, la paix, lhumanité, le bonheur, sur les jeunes. Alors, jai trouvé que ce texte sappliquait très bien à ces jeunes artistes. Cest comme sil avait été écrit spécialement pour eux.”



    Avant de terminer, la journaliste roumaine Irina Wolf, établie à Vienne et invitée au FNT, nous fait part de ses impressions sur cette manifestation culturelle, déjà traditionnelle à Bucarest: “Je trouve que cest une très bonne idée, qui suit les tendances internationales. La plupart des festivals ont leurs propres productions ou des coproductions avec dautres festivals. Les salles de spectacle ont été bondées, et le public a été notamment jeune. Et ce nétaient pas uniquement des étudiants de la faculté de théâtre. Ce désir des jeunes dy participer ma beaucoup réjouie. De même, jai trouvé lorganisation excellente. Je suis heureuse davoir découvert une nouvelle salle de spectacles à Otopeni (au nord de Bucarest). Et je ne saurais oublier non plus les transmissions quotidiennes en direct sur le site du journal adevarul.ro. Les spectacles étaient ainsi visibles sur Internet, à des heures accessibles, de sorte que les Roumains de létranger puissent les voir eux aussi et rester en contact avec le festival.”



    Notons pour terminer que le FNT a été organisé par lUNITER du 24 octobre au 2 novembre et que Radio Roumanie compte parmi les partenaires traditionnels de cette manifestation. (trad. Ileana Taroi, Valentina Beleavski)