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  • Le PSD, point à la ligne

    Le PSD, point à la ligne

    C’est une paix fragile qui s’est installée au sein du Parti social-démocrate (PSD), premier violon
    du gouvernement de gauche de Bucarest, après que son leader, Liviu Dragnea, a
    remporté haut la main le vote de confiance de ses collègues du Comité exécutif
    du parti. La réunion avait été précédée d’une lettre ouverte dans laquelle
    plusieurs poids-lourds sociaux-démocrates avaient exigé la démission de M.
    Dragnea de ses fonctions de président du parti et de la Chambre des députes.

    La
    maire générale de la capitale, Gabriela Firea, le vice-premier ministre, Paul
    Stănescu, et l’ancien ministre de la défense, Adrian Ţuţuianu, y faisaient un
    véritable réquisitoire où ils affirmaient que la situation juridique de Liviu Dragnea était devenue la vulnérabilité
    majeure du PSD, avant les élections européennes et présidentielles de l’année
    prochaine et les scrutins municipal et législatif de 2020. Les signataires de la lettre ouverte
    demandaient également que la première ministre Viorica Dancilă, qui est
    aussi présidente exécutive du PSD, assure l’intérim à la tête du parti, en
    attendant la convocation d’un congrès extraordinaire. Condamné déjà à une peine
    de prison avec sursis dans une affaire, Liviu Dragnea
    attend actuellement le verdict possiblement définitif de la Haute cour de
    justice et de cassation dans une autre affaire. Ces dossiers seraient
    préfabriqués pour des raisons politiques et instruits sans aucun
    professionnalisme, affirme l’homme fort du pouvoir, qui croit aussi que cela
    pourrait arriver à tout Roumain lambda.

    Conforté par le vote au Comité
    exécutif, M. Dragnea a exprimé le souhait qu’il n’y ait plus de réunions de la
    direction des sociaux-démocrates dont l’agenda ne contienne des sujets
    importants. En revanche, Gabriela Firea, la plus vocale et la plus visible de
    ceux qui contestent M. Dragnea, trouve que la grande réussite de la réunion de
    vendredi est l’échange ouvert, en toute sincérité et avec des arguments
    logiques, pour la première fois au sein du PSD. Les sociaux-démocrates roumains
    affirment maintenant d’une seule voix que les deux semaines précédant le
    référendum sur la redéfinition de la famille, les 6 et 7 octobre, référendum soutenu par
    le PSD et par la plupart des autres partis parlementaires, devraient s’écouler dans
    une parfaite entente.

    Ce n’est qu’après ces dates que pourrait se poser la
    question d’un éventuel remaniement du Cabinet Dăncilă, excellente occasion,
    remarquent les commentateurs, de faire payer au vice-premier ministre Paul
    Stănescu sa fronde en le poussant vers la sortie. Les mêmes commentateurs
    rappellent aussi que le 8 octobre, au lendemain du référendum, le leader du PSD
    est convoqué à une nouvelle audience, peut-être décisive, dans le procès en
    cours à la Haute Cour de Justice et de Cassation. De l’avis de l’ancien
    président de la Roumanie et actuel sénateur du petit Parti du Mouvement
    populaire, d’opposition, Traian Băsescu, « Firea, Stănescu et Ţuţuianu ont
    un grand mérite: ils ont offert à l’opposition et à la presse un document
    politique signé, qui permet d’attaquer le PSD à longueur de journée et qui a
    fragilisé Dragnea au maximum ». Mince consolation, ironisent les
    médias, pour les trois partis de l’opposition de droite : le Parti national libéral (PNL), l’Union Sauvez la Roumanie (USR) et
    le Parti du Mouvement populaire (PMP), toujours incapables de se mettre d’accord même sur le moment de déposer
    une motion de censure contre le gouvernement Parti social-démocrate – Alliance des libéraux et des démocrates. (Trad. : Ileana Ţăroi)