Chômage élevé, mais aussi manque de main d’œuvre qualifiée, notamment
dans certains secteurs économiques ; jeunes ou moins jeunes Bac+, jugés
surdiplômés, qui doivent se contenter de jobs inférieurs à leur
qualification ; des métiers en voie de disparition et des diplômes
universitaires quasi inutiles ; et ainsi de suite… les marchés du travail
européens, y compris celui de Roumanie, posent de nombreux défis devant les
demandeurs d’emploi, notamment des jeunes, mais aussi devant les entreprises.
De nombreux acteurs économiques sont à la recherche de solutions, car c’est
notre avenir à tous qui est en jeu. C’est dans ce contexte que la CCIFER et ses
partenaires, l’Ambassade de France en Roumanie, l’Institut français de
Bucarest, l’Agence universitaire de la Francophonie et le Conseil National des
Recteurs, ont organisé, début octobre, la
conférence « Les Compétences de demain », sur les besoins des
entreprises, les programmes académiques et la synergie entre le monde de
l’entreprise et celui de l’éducation pour améliorer l’employabilité actuelle
des jeunes et faire face aux défis du marché du travail. Quelle
approche, quels sujets et quelles conclusions ? Réponse avec Adriana Record, directrice exécutive de la CCIFER et Eric Poplimont, chargé de mission approche compétences Aix Marseille
Université.
Tag: compétences
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Les compétences de demain, en débat aujourd’hui
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Nouveau calendrier du baccalauréat
Pour la première fois depuis décembre 1989, l’examen du baccalauréat commence dès le mois de février, avec une première session comportant les épreuves orales de communication et les compétences numériques. Quelque 177 mille lycéens de terminale et jeunes qui ont échoué au bac ces dernières années sont attendus aux épreuves échelonnées du 12 au 22 février. Il s’agit des tests de compétence de communication orale en roumain et dans la langue maternelle – pour les jeunes issus des minorités ethniques -, ainsi que des épreuves orales censées évaluer la maîtrise d’une langue étrangère et les compétences numériques. Les épreuves écrites, les seules à être notées, sont prévues dans la seconde session du baccalauréat, du 25 au 28 juin.
Ce calendrier a été établi d’un commun accord avec les représentants des parents et des élèves, par l’ancien ministre social – démocrate de l’Education, Liviu Pop, qui a quitté l’équipe gouvernementale au moment de la démission de l’ex premier ministre Mihai Tudose. Pop avait motivé cette nouvelle formule de l’examen du baccalauréat par le fait que la période précédant les épreuves écrites est très chargée pour les élèves. Pour leur part, les syndicats de l’Enseignement mettent en garde contre le fait que les changements opérés dans le calendrier de cet examen national risquent de conduire à des situations bizarres, que la loi en vigueur ne prend pas en compte. Par exemple, à la fin de l’année scolaire, certains élèves devront passer un examen de repêchage ou se retrouveront en situation de redoublement, ce qui ne leur permettra pas de se présenter aux épreuves écrites du bac. Selon la nouvelle formule, même en ce cas de figure, ils auront déjà passé une partie du bac.
Toutefois, ce n’est qu’en juin prochain que l’on pourra tirer les conclusions sur les nouvelles règles, éventuellement par comparaison avec l’examen du baccalauréat de 2017, lorsque les élèves ont obtenu les meilleurs résultats jamais enregistrés ces 8 dernières années. Le taux de réussite a été de près de 73%, en hausse de 5% par rapport à 2016. Sur les plus de 135 mille jeunes inscrits au bac, seulement 97 ont obtenu la note maximale. Les résultats ont été enregistrés dans les comtés de Sibiu (centre), Bacău et Iaşi (est) et Cluj (nord-ouest). Au pôle opposé se sont retrouvés les départements de Ilfov et de Giurgiu( sud du pays).
Liviu Pop, ministre de l’Education à cette époque-là, affirmait que les bons résultats des élèves à l’examen du baccalauréat de 2017 s’expliquaient non pas par un degré moindre de difficulté des sujets, mais par le niveau de connaissances des jeunes. Pourtant, en 2017 aussi, plusieurs lycées d’enseignement technologique ont rapporté zéro taux de réussite. Le Parti national libéral, d’opposition, avait alors estimé que ces résultats obligeaient les autorités à prendre en urgence des mesures pour appuyer l’enseignement. Selon eux, cet examen est depuis plusieurs années une simple formalité bureaucratique, car en l’absence de compétences pratiques et de qualifications, les jeunes bacheliers ont peu de chances d’intégrer le marché du Travail.
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Régionalisation et développement
Le ministre du Développement Régional, Liviu Dragnea, a annoncé ce mercredi dernier, le démarrage du processus de régionalisation, un des projets de la plus grande envergure en Roumanie après 1989. Selon le ministre, les coûts de ce processus seront nuls et, en même temps, on fera des économies en matière de dépenses de personnel et de services publiques, précisant que les partis politiques, les syndicats, les ONG, les experts roumains et européens sont invités à participer à l’implémentation de ce projet national. Les objectifs stratégiques de la régionalisation et de la décentralisation envisagent attribuer des compétences aux régions dans les domaines de l’économie, des affaires, des fonds européens, d’infrastructure, d’éducation, de santé, d’environnement, d’agriculture, de protection sociale, de culture, de tourisme, de situations d’urgence, d’aménagement du territoire, de jeunesse et de sport.
Pour gérer et dérouler ce processus, le gouvernement a institué un Conseil Consultatif et un Comité technique inter-ministériel. Aux termes du projet, les futures régions auront un Conseil et un président désigné par suffrage populaire qui vont gérer les budgets locaux, l’argent européen et les fonds du gouvernement ayant des compétences accrues vis-à-vis des actuelles autorités départementales car on préconise que ces transformations soient effectives jusqu’à la fin 2013. La direction des régions sera intérimaire, trois années durant, jusqu’aux prochaines élections locales. Le nombre, la configuration et la manière de fonctionnement des nouvelles entités de territoire seront peaufinées par consultations publiques. Le ministre Liviu Dragnea : « Aucun citoyen ne devra faire des déplacements supplémentaires, n’aura à supportes des coûts supplémentaires après l’achèvement du processus de régionalisation. Au contraire, aucune compétence départementale ne sera pas enlevée. En échange, les compétences qui existent, maintenant, à l’échelon central, au niveau du gouvernement, seront transférées au niveau des régions, des départements, ou, selon le cas, aux autorités locales. »
Par ailleurs, le ministre précise qu’à travers la régionalisation, l’exécutif ne veut pas une séparation territoriale selon des critères ethniques. Il a donné l’exemple des départements du centre du pays, Harghita, Mures et Covasna à population majoritaire à ethnie hongroise : « J’ai dit que la régionalisation n’est pas un processus politique, ni un processus ethnique. Harghita, Covasna, Mures, je ne pense pas que ce sera une des régions de la Roumanie. »
Les observateurs politiques remarquent qu’au sein de l’UE, de nombreuses démarches de re-centralisation se remarquent ainsi que des processus de décentralisation, comme dans le cas de la Roumanie et que, selon leur opinion, la responsabilité pour le choix du modèle d’organisation territoriale, comme prémisse pour assurer un développement plus dynamique, incombe à chaque Etat. (trad.: Costin Grigore)