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  • Perspectives sur le chauffage cet hiver

    Perspectives sur le chauffage cet hiver

    Les dépôts de gaz sont archipleins et le pays pourrait passer cet hiver sans importations

     

    C’est ce qu’a déclaré le ministre roumain de l’énergie, Sebastian Burduja qui a ajouté que la Roumanie n’importait pas du gaz russe et que si besoin est, le pays pourrait appeler l’aide de la Turquie et de l’Azerbaïdjan.

     

    La Roumanie suit la tendance de toute l’Union européenne.

     

    Selon un rapport de la Commission européenne, la dépendance de l’UE du gaz russe a baissé de 45% en 2021 à seulement 15% en 2023. Et la tendance à la baisse de cette dépendance s’est poursuivie durant cette année. Pour ce qui est de la situation en Roumanie, Sebastian Burduja a expliqué au micro de la radio publique roumaine :  « Nous disposons aujourd’hui de 3,280 milliards de mètres cubes de gaz stocké dans nos dépôts. Cela signifie que le taux de remplissage est de 103,29%. Nous avons donc toute la capacité nécessaire pour passer l’hiver sans recourir aux importations de gaz. Même dans les conditions d’un hiver difficile, je suis convaincu d’avoir suffisamment de gaz à fournir aux Roumains ». a déclaré Sebastian Burduja.

     

     

    Le ministre a également affirmé que les consommateurs en situation difficile seront toujours protégés. « Les Roumains ne doivent pas craindre cet hiver ni les factures, ni le froid, ni la température. Ils auront du gaz et les factures seront toujours plafonnées, exactement comme l’année dernière. » a ajouté le ministre.

     

    Le chauffage, une nécessité de base

     

    Dans ce contexte, l’Association de l’énergie intelligente a lancé mercredi en partenariat avec le ministère de l’énergie la deuxième édition du projet « maisons chauffées », qui se propose de distribuer le bois de chauffage nécessaire aux familles en difficulté. 3 millions et demi de maisons de Roumanie sont chauffés au bois. 80 000 d’entre elles se trouvent à Bucarest et dans le département d’Ilfov, dont 7 000 sont habités par des familles vulnérables, selon les chiffres du « Registres des maisons sans chauffage », réalisé par l’Association de l’énergie intelligente. Adrian Halpert, président de la Croix Rouge affirme que ce programme est d’autant plus important que les tarifs énergétiques ne font que monter, tout comme ceux des ressources énergétiques :  « Le confort énergétique ne devrait pas constituer un luxe pour personne. Un confort énergétique minimal est une nécessité de base, dont l’absence touche à la dignité humaine. Les tarifs énergétiques ont continué à augmenter tout comme le prix des ressources énergétiques, telles le bois de chauffage. Nous espérons venir en aide à plusieurs milliers de familles cet hiver. » a encore ajouté le responsable de la Croix Rouge.

     

    Plus d’un tiers des Roumains sont en situation de précarité énergétique

     

    Selon les statistiques, 39% des Roumains font partie de la catégorie des personnes confrontées à la précarité énergétique. Les autorités assurent qu’après le 1er avril 2025, date jusqu’à laquelle le prix du gaz naturel et de l’électricité sont plafonnés, plusieurs mesures de soutien aux personnes vulnérables seront appliquées.

  • Logements surpeuplés

    Logements surpeuplés

    Sur les 27 Etats qui composent l’Union européenne, la Roumanie occupe la première place en termes de logements surpeuplés. 45,8% de la population du pays vit dans de telles habitations, dont le nombre de pièces est insuffisant au regard de la taille du ménage ou de l’âge des personnes vivant sous le même toit. La Bulgarie (41,1%), la Croatie (38,5%), la Lettonie (42,2%) et la Pologne (37,6%) enregistrent également des pourcentages records à cet effet. C’est ce que révèlent les chiffres fournis par Eurostat. Selon ces statistiques, les Etats membres affichant les taux de surpeuplement les plus faibles sont Chypre (2,2%), l’Irlande (3,2%), Malte (3,7%) et les Pays-Bas (4,8%). Sont également considérés comme suroccupés les logements dans lesquels les enfants jouent dans la même pièce que celle où les parents essaient de faire du télétravail pendant le confinement imposé par la pandémie de Covid-19. De surcroît, les environnements surpeuplés peuvent présenter un risque plus élevé de propagation du virus, précise Eurostat.

    La surpopulation a un impact psychologique particulier, du fait qu’il n’y a plus d’espace personnel, ni d’intimité. Voici les explications de la psychologue Daniela Ionescu : « L’homme a un espace autour de lui où il se sent bien s’il est seul. Il le perçoit comme une extension de son corps. Notre maison, notre voiture, le stylo avec lequel nous écrivons ou même la chaise sur laquelle nous nous asseyons au bureau sont perçus comme faisant partie de nous-mêmes. Il n’est donc pas permis aux étrangers de s’en approcher. Seules les personnes avec lesquelles on entretient de bonnes relations (parents, partenaire, amis proches) sont autorisées à le faire. Cette délimitation nette de l’espace et de l’ambiance dont nous revendiquons la propriété a trait au besoin d’être en contact avec nous-mêmes, avec notre essence. C’est là que nous analysons nos états d’âme, que nous nous posons des questions, que nous concevons des projets. Or, quand on partage un logement, on est privé d’un espace soumis à notre contrôle et où l’on puisse jouir de confort et de sécurité. Ceci étant, on a tendance à se dépersonnaliser. En plus, on devient vulnérable. On sent que, d’une manière ou d’une autre, notre vie à nous commence à ne plus nous appartenir. On finit par se confondre avec ceux qui nous entourent, on vit à travers les autres, bref on s’abrutit. L’expression roumaine ”N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures ! traduit ce besoin d’intimité. Si l’on comprend le principe de l’espace personnel, on peut éviter les mésententes. On apprend à être conscient de soi-même et des autres, à imposer des limites, à refuser. De cette façon, on gagne en confiance et en respect dans sa relation avec soi-même et les autres. Pour ne plus parler du fait qu’en gardant cette distance, notre santé sera meilleure, car on aura évité la transmission des virus et des bactéries. »

    Les enfants ont besoin eux aussi d’un espace personnel. C’est ce que les adultes doivent bien comprendre s’ils veulent élever un enfant équilibré, précise la psychologue Daniela Ionescu : « La violation de l’espace personnel est perçue de la même manière que si un étranger entre chez vous sans y être invité. Le mécanisme de réponse au danger, que ce soit l’attaque ou la fuite, est donc déclenché. Comme la production d’adrénaline augmente, on a un sentiment d’inconfort, on devient nerveux, agité. L’agressivité s’accroît elle aussi. Si la violation des frontières de l’espace personnel se poursuit, comme c’est le cas, par exemple, dans des logements surpeuplés, et que l’on ne puisse rien faire pour faire disparaître le danger ou pour s’en éloigner, les émotions négatives sont intériorisées. Dans cette situation, on commence à piquer des crises de nerfs. Les conflits surgissent et le stress s’installe. C’est, si vous voulez, le début de l’autodestruction, car l’impuissance intérieure affecte aussi bien le psychisme que l’état physique. Il y a donc de fortes chances que l’on tombe malade. Dans le cas des enfants, c’est encore pire. Les adultes ne comprennent pas qu’après l’âge de 3 à 4 ans, les enfants ont également besoin d’un espace intime et personnel. Les parents entrent dans leur chambre sans frapper à la porte, les serrent dans leurs bras sans en demander la permission, les forcent à effectuer certaines actions. Même si les parents ont de bonnes intentions, un tel comportement transformera l’enfant en victime d’abus physiques, émotionnels, mais aussi sexuels. Bref, quelque étroit que soit l’espace habitable, il faudra prévoir une superficie de 12 mètres carrés uniquement pour l’enfant et son univers. L’enfant dont on respecte l’intimité deviendra un adulte équilibré. »

    L’espace personnel revêt une signification différente selon la culture, la civilisation, le sexe de l’individu. Si les hommes sont plus agressifs quand il s’agit de délimiter leur territoire, les femmes tolèrent plus facilement la violation des barrières personnelles. Daniela Ionescu explique : « L’approche de la notion d’espace personnel doit tenir compte de facteurs tels que la culture, la civilisation, le sexe, les habitudes de l’individu. L’explosion démographique et la surpopulation ont réduit notre espace personnel et accru notre tolérance à l’intrusion. Par exemple, si vous avez grandi dans un petit appartement, plein de meubles, entouré de frères, sœurs, parents, grands-parents et éventuellement de quelques animaux de compagnie, vous n’allez sûrement pas stresser dans un bus bondé et vous adorerez les files d’attente. C’est parce que le surpeuplement est pour vous un signe de sécurité et de confort. Ne soyez pas surpris si quelqu’un d’autre, né et élevé à la campagne et qui a donc vécu dans de grands espaces, réagit tout de suite et même agressivement à un rapprochement forcé. Les hommes délimitent rapidement leur territoire, forcément plus large et réagissent à toute tentative d’immixtion. Les femmes, de par leur nature, ont besoin de proximité et d’affection. Par conséquent, elles tolèrent plus aisément l’intrusion dans l’espace personnel. En Amérique, mais surtout dans les pays anglo-saxons, la distance personnelle est très grande (si vous tendez les bras, vous pouvez à peine toucher les doigts de l’autre). En Europe, cet espace-là est plus petit. Enfin, si nous percevons comme intime une distance de 40 à 50 centimètres entre deux personnes, en Asie elle représente la norme sociale. Les scientifiques affirment qu’en violant l’espace personnel de l’autre, nous transformons en objets ceux qui nous entourent, évitant tout contact physique et visuel avec eux. »

    En 2020, à Malte, à Chypre et en Irlande, 70 à 75% de la population vivait dans des logements sous-occupés, c’est-à-dire trop grands pour les besoins des personnes qui y vivent. Les autres Etats membres où plus de la moitié de la population vit dans des logements sous-occupés sont l’Espagne, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas. En revanche, moins de 15% de la population vivait dans des logements sous-occupés en Roumanie (7,7%), en Lettonie (9,6%), en Grèce (10,7%), en Bulgarie (11,5%), en Croatie (12 %), en Slovaquie (14%) et en Italie (14,2%). (trad. Mariana Tudose)