Tag: Constantin Brancovan

  • Attractions touristiques au département de Dolj

    Attractions touristiques au département de Dolj

    Son chef-lieu – la ville de Craiova – est idéal pour les amateurs d’histoire, d’architecture et d’art, pour ceux qui veulent se prélasser près d’une piscine ou pour les familles à la recherche d’aires de jeux pour les enfants. De Craiova, nous nous dirigerons vers la partie rurale du département et découvrirons à la fois d’anciennes traditions et coutumes ainsi que des monuments de la nature. Mihai Neaţu, vice-président du Conseil départemental de Dolj, nous parle de Craiova, autrefois capitale de l’aristocratie du sud de la Roumanie :



    « La ville porte encore aujourd’hui l’empreinte d’une époque où des architectes renommés, roumains ou occidentaux, aux côtés de maçons, de charpentiers, de peintres et de décorateurs habiles ont façonné le style impressionnant de la ville. Les touristes sont invités à découvrir tout d’abord son centre historique récemment rénové. Vous ne pouvez pas passer par Craiova sans visiter et admirer, par exemple, le somptueux palais Jean Mihail, qui accueille le Musée d’art de Craiova. Par l’opulence des détails architecturaux qui comprennent des stucs dorés, des lustres avec des ornements en cristal de Murano, des escaliers en marbre de Carrare ou des murs tendus de soie de Lyon, on voit que ce palais a appartenu autrefois à l’un des boyards les plus riches de Roumanie. Il s’était même porté garant pour les prêts de l’État roumain dans les années de la grande crise économique. Actuellement, ce palais est parfaitement restauré. Le musée d’art qui y est accueilli contient un patrimoine inestimable, composé de 9 000 pièces, dont six œuvres originales signées par l’illustre sculpteur Constantin Brâncuşi. De même, des pièces rares peuvent également être découvertes dans les collections du Musée de l’Olténie. Je mentionnerais deux épées romaines, de type Spatha, les seules du genre dans l’aire de l’ancien Empire romain, et qui sont en parfait état. On peut encore voir l’épée du haïdouk Iancu Jianu ou les Quatre Evangiles byzantines, écrites sur parchemin. C’est l’un des trois exemplaires qui existent encore dans le monde. »



    Toujours dans la zone centrale de Craiova et toujours ancrée dans son histoire laïque, se trouve la plus ancienne construction civile de la ville, un monument d’architecture médiévale : Casa Băniei, poursuit Mihai Neaţu, vice-président du Conseil départemental de Dolj.



    « Elle a été reconstruite par le prince Constantin Brancovan en 1699. Là, les visiteurs de notre ville trouveront des expositions représentatives des occupations traditionnelles, du costume traditionnel, de la poterie, des tissus, des icônes, des objets de culte ainsi que de précieux tapis, dont certains appelés « scoarţe ». 120 ont été sélectionnés pour être inclus au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce sont des éléments à l’appui du dossier commun de candidature pour les techniques traditionnelles de fabrication de ce type de tapis en Roumanie et en République de Moldova. »



    Craiova n’est pas seulement synonyme d’architecture, elle dispose aussi de paysages naturels. Mihai Neaţu explique :



    « Si le cœur de Craiova est l’ancien centre-ville, son poumon vert est sans aucun doute le Parc Nicolae Romanescu. C’est un parc de 100 hectares, aménagé dans un style romantique. Il s’inscrit dans la galerie des lieux de la ville qui porte la signature de personnalités marquantes de l’époque. Il est réalisé selon les plans du paysagiste français Édouard Redont, médaillé d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900. C’est un paradis vert et une oasis de tranquillité au milieu de l’agitation urbaine, aux côtés du Jardin botanique Alexandru Buia, modernisé et enrichi de nouvelles espèces ces dernières années. C’est un lieu de détente très recherché par les habitants de Craiova et les touristes, où la diversité des fleurs constitue un spectacle vivant. Je dois également mentionner une attraction importante du Conseil départemental de Dolj, dans la cour du Palais Jean Mihail, du Musée d’art. Nous surprenons déjà les visiteurs avec une création architecturale sans équivalent dans le monde entier. Il s’agit d’un prisme en verre de 12 mètres de haut comprenant des représentations à grande échelle des œuvres de Constantin Brâncuşi « L’Œuf » et « La Maïastra ».



    L’offre touristique de la partie rurale du comté de Dolj est également très riche. Mihai Neaţu, vice-président du Conseil du département de Dolj :



    « Si nous devions sortir de Craiova et aller à la campagne, il convient de mentionner les cule (maisons fortifiées) du comté de Dolj, également remises à neuf. Nous avons le corridor de la rivière Jiu, avec une faune et une flore spectaculaires, nous avons le Danube sur une centaine de km aux confins de notre département. C’est un comté qui offre à la fois des paysages de plaine et des paysages avec de hautes collines boisées avec des cours d’eau rapides et une faune et une flore riches. Par exemple, la localité de Cetate est un pôle d’attraction touristique permanent. Là, on peut retrouver une ancienne gare portuaire reconditionnée et une vue imprenable sur le Danube. C’est là que j’ai vu les plus beaux couchers de soleil sur le fleuve. »



    Le Conseil départemental a investi et continue d’investir dans de très nombreux objectifs culturels, artistiques, mais aussi dans des projets qui encouragent le tourisme dans le comté de Dolj. Mihai Neaţu revient au micro :



    « Nous avons commencé par le Musée d’art, un projet financé de fonds européens. Nous pouvons également parler du Musée d’art contemporain dont nous nous occupons en ce moment. Dans un mois, je pense qu’il sera finalisé. Nous avons le musée Casa Dianu à Craiova. C’est un bâtiment avec le statut de monument historique, récemment restauré. Nous avons un axe qui traverse le comté du nord-est au sud-ouest, sur lequel un circuit culturel et touristique se dessine, des vestiges du camp romain de Răcarii de Jos jusqu’à la rive du Danube, dans le port culturel de Cetate. Il y a aussi un circuit qui passe par les cule de Cernătești et Brabova. Ce sont des cule récemment rénovées et spectaculaires. Nous proposons aussi à nos touristes un itinéraire qui se déroule dans la partie sud du comté, le long de la véloroute cyclable européenne EuroVelo 6. Il part de Rast et mène les touristes au cœur de l’une des plus grandes aires protégées du réseau Natura 2000 en Roumanie, à savoir le corridor de la rivière Jiu. C’est un sanctuaire d’oiseaux migrateurs et il fait partie du corridor vert du Danube inférieur. Notons aussi la réserve naturelle de la Forêt de Zaval. Il y a beaucoup de sites touristiques. »



    L’aéroport international de Craiova a connu un processus complexe de modernisation et d’expansion au cours de la dernière décennie, et a des vols vers 32 destinations européennes. La destination touristique de Dolj est donc accessible et vous attend pour une expérience inoubliable.


    (Trad. : Ligia)

  • Le Palais Bracovan de Potlogi

    Le Palais Bracovan de Potlogi

    A la tête de la Valachie de 1688 à 1714, Constantin Brâncoveanu (Brancovan) a eu un des règnes les plus longs et les plus fleurissants de l’histoire de cette principauté roumaine. A son époque, le sud de la Roumanie actuelle a connu un grand essor culturel et spirituel, comme en témoignent les nombreux palais et lieux de culte construits dans le style architectural connu depuis sous le nom de brâncovenesc (brancovan). Déchu par les Ottomans, le prince Constantin Brancovan fut emprisonné en 1714, à Constantinople, avant d’être décapité, le 15 août 1714, avec ses quatre fils et son conseiller, Ianache Văcărescu.

    Aujourd’hui, nous vous proposons de rendre hommage à cette personnalité éclairée de l’histoire de la Roumanie, en visitant un de ses anciens palais, celui de Potlogi. Pour nous y rendre, il suffit de monter en voiture et d’emprunter l’autoroute A 1 jusqu’à la petite localité de Potlogi, dans le département de Dâmbovița. Ouvert récemment au grand public, l’édifice nous sera présenté par Ovidiu Cârstina, à la tête du Complexe national du Musée de la Cour Princière de Târgovişte, sous les auspices duquel se trouve aussi l’ensemble architectural de Potlogi:« Ce fut grâce à un financement européen mis à profit suite à un projet du Conseil départemental de Dâmbovița que le Palais brancovan de Potlogi fut enfin ressuscité. Aujourd’hui, c’est un endroit vivant, sensationnel, vibrant et chargé d’histoire puisqu’il s’agit du premier palais des quatre que le prince Constantin Brancovan a fait construire pour ses quatre fils. Le prince avait déjà un domaine à Potlogi, une localité qui, à regarder de plus près, se trouve justement au milieu de l’ancienne route reliant Târgovişte à Bucarest, à 40 kilomètres entre ces deux villes, la distance maximale que le cortège princier pouvait parcourir à l’époque, en un seul jour. Constantin Brancovan avait un attachement particulier à la ville de Târgovişte puisqu’il y avait passé son enfance. Voilà pourquoi, avec le feu vert de la Sublime Porte, il a trouvé les ressources financières pour refaire la Cour princière, son palais et les dépendances. Il profitait des terres qu’il détenait dans la région pour s’y rendre notamment en fin d’été – début d’automne sous prétexte de surveiller les vendanges. Dressé en peu de temps, le Palais de Potlogi fut construit pour le fils aîné du prince, Constantin, que son père espérait voir installé sur le trône de la Valachie. La configuration actuelle de l’édifice est particulière : d’abord, sur les quatre palais, il est le seul qui de nos jours encore se rapproche de sa forme initiale. A la différence du Palais de Mogoşoaia, par exemple, transformé par le prince Ghica, celui de Potlogi a préservé son empreinte initiale, malgré une restauration menée par l’architecte Balş, dans les années 1950. Au moment où le prince Brancovan a été écarté du pouvoir et emprisonné à Constantinople avant d’être assassiné avec ses quatre fils et son conseiller, le 15 août 1714, le Palais de Potlogi a été incendié et pillé par les Turcs qui espéraient y trouver les richesses qu’on attribuait à l’époque aux Brancovan. Une fois arrivés dans la cour en style brancovan, ceux qui nous rendent actuellement visite pourront découvrir un palais soigneusement restauré et ses dépendances : la cuisine, les écuries, les habitations des serviteurs – autant d’éléments faisant partie de la cour princière de Constantin Brancovan et qu’on retrouvera dans le cas des autres palais aussi ».

    Ovidiu Cârstina nous invite à un tour historique, culturel et gastronomique du complexe du Palais de Potlogi, tel qu’il se présente actuellement, après les travaux de restauration: « Le visiteur aura l’occasion de découvrir le Palais en faisant le tour de tous les endroits et en visitant toutes les salles de l’édifice. L’aile Ouest renfermait jadis la chambre de l’épouse du prince et celles des enfants, tandis que l’aile Est comporte la salle des hôtes, là où le prince Bracovan recevait des visiteurs ou prenait le repas, le bureau du prince, une petite salle du trône où le souverain débattait du sort du pays et prenait des décisions administratives et enfin sa chambre à coucher, que l’on a essayé de mettre en valeur à travers plusieurs éléments de mobilier. Une fois dans la loggia nord du palais, le visiteur pourra admirer le parc aménagé selon les plans de l’époque de Brancovan et l’étang qui lui assurait la source de poisson frais. Voyons aussi le reste des bâtiments, chacun avec son rôle: dirigeons-nous vers la cuisine que l’on a imaginée afin de permettre aux visiteurs de comprendre ce qu’une cuisine voulait dire à cette époque-là, en 1714. L’occasion de voir que sur la plupart des objets exposés, une bonne partie se rapproche justement du nécessaire d’ustensiles de cuisine du temps des Brancovan. A en croire les chroniqueurs de l’époque, souvent, les convives déploraient la distance à parcourir entre la cuisine et la salle à manger, ce qui faisait que les plats leur parvenaient déjà froids. Un inconvénient qu’ils étaient prêts à ignorer devant les repas copieux qui comportaient même 72 plats. Déjà, il ne faut pas imaginer ces repas selon la tradition actuelle. A l’époque, c’était une occasion de rencontre, d’échange et de rapprochement à travers les mets et les vins. Sur le côté gauche de la même cour on trouve Droşcăria, une remise où l’on déposait pêle-mêle tous les outils nécessaires à l’entretien de la cour, du jardin, de l’étang, ainsi que les carrosses et les carrioles. Juste derrière cet endroit, il y a le potager dont les légumes se retrouvaient à l’époque sur la table des Bracovan. »

    Madame, Monsieur, si un jour vous êtes de passage à Bucarest et que vous aimeriez sortir un peu de l’agglomération urbaine pour respirer l’air de la campagne, le Palais de Potlogi serait une destination idéale à découvrir en toute saison. (trad. Ioana Stancescu)

  • Les pionniers de l’astronomie dans l’espace roumain

    Les pionniers de l’astronomie dans l’espace roumain

    La voûte céleste a depuis toujours interpellé de manière irrésistible les humains, qu’ils soient riches ou pauvres, lettrés ou ignorants, qu’ils fassent partie des sociétés primitives ou encore très avancées. Le désir de voler, toujours plus haut, toujours plus loin, est sans doute intimement lié à cet irrépressible désir des hommes d’apprendre, et surtout de comprendre ce qui se trouve au-delà de l’univers visible, au-delà du monde connu. L’histoire de l’astronomie, souvent imprévisible, émaillée à la fois d’impressionnantes découvertes et de taches noires insoupçonnées, symbolise plus que nulle autre le besoin de l’homme à comprendre l’univers qui l’entoure.

    De nos jours toutefois, la représentation que l’homme moderne se fait de l’univers est entachée par la dichotomie, apparemment irréconciliable, entre science et religion. C’est que sans doute l’homme contemporain, assimilant dieu au monde de l’irrationnel, la science à la raison, ne trouve plus le moyen de faire fonctionner ces deux dimensions de concert. Cela n’a pas toujours été le cas, et l’histoire de l’astronomie nous le montre à profusion. Car, en effet, pour ce qui est de l’espace roumain, astronomie et religion ont souvent essayé d’expliciter ensemble ce lointain méconnu, et que les hommes s’essayaient de percer. Le premier astronome reconnu comme tel semble avoir été d’ailleurs un moine, Dionisie Exiguus, Denys le Petit, né dans la ville de Tomis, l’actuelle Constanta, située en Roumanie, vers 470, et mort à Rome, vers 555. Les spécialistes le considèrent comme le fondateur de l’ère chrétienne, celui qui a établi l’Anno Domini, l’an 1 de notre ère, après J.-C. Grand érudit, maîtrisant à la fois le grec ancien et le latin, Denys le Petit a travaillé sur le droit canonique et le comput, autrement dit sur le calendrier ecclésiastique.

    L’astronome Magda Stavinschi considère Denys le Petit comme l’un de grands noms de l’histoire de l’astronomie: «Comprendre l’univers d’un point de vue scientifique, tout en étant homme de foi, voire théologien, n’était pas inconcevable à l’époque. L’exemple de Denys le Petit étaye justement cette thèse d’une manière éclatante. En 525 il publie le Livre de Pâques. Pour moi, ce monsieur a été un génie. A 500 ans de distance, il réussi à estimer la date de naissance du Christ avec une marge d’erreur de seulement 4 à 7 ans. Même nous, en usant de nos jours de nos technologies de pointe, de nos connaissances historiques, nous n’avons pas réussi à établir cette date avec précision. Mais Denys le Petit n’était pas un simple moine. Il était invité au Vatican pour mettre au point le calendrier ecclésiastique, afin de rapprocher la date des Pâques de celle de l’équinoxe. Mais le fait qu’il réussisse à fixer avec une telle précision la date de la naissance de Jésus, en usant de ses connaissances d’histoire, de ses connaissances linguistiques, et en mettant à profit ses connaissances de mathématiques et d’astronomie, me laisse carrément perplexe. Il a fait de cette date une référence, mondialement connue, peu importe sa religion. Même ceux qui n’ont aucun savoir historique, la date de la naissance de Jésus, celle-là au moins ils la connaissent. »

    Et puis, au Moyen-Âge, dans l’espace roumain, tout comme en Europe occidentale, les monastères s’avèrent être un lieu du savoir, des centres d’une culture qui rayonne. Le nom du prince Constantin Brancovan, qui a vécu entre 1688 et 1714, connu notamment pour avoir été un infatigable bâtisseur d’églises, est également lié aux premiers pas de l’astronomie roumaine, car le prince s’avère être aussi un grand protecteur et un promoteur des sciences et des arts de son temps. Magda Stavinschi :« Un personnage haut en couleurs, Hrisant Notara, a été contemporain du prince Constantin Brancovan. Il était grec, parce qu’à l’époque beaucoup d’érudits venaient de Grèce, et il a été appelé par Constantin Brancovan comme précepteur pour ses enfants. Or, Brancovan faisait ce que l’on fait nous aussi aujourd’hui : il envoyait ses enfants étudier à l’étranger, dans les grandes universités de l’époque. Et en 1667, l’Observatoire astronomique de Paris vient d’être fondé par Louis XIV, qui nomme à sa direction un italien francisé, Jean Dominique Cassini. Ce Cassini travaille de façon étroite avec Hrisant Notara envoyé par Brancovan à Paris. Et l’on voit paraître en 1716 sous la plume de Hristant Notara un traité scientifique de trigonométrie et d’astronomie, Introductio ad geographia et sphaeram, sans doute le premier traité scientifique paru sur le sol roumain. Hrisant Notara a été un véritable homme de science. J’ai retrouvé sa signature sur les éphémérides de l’Observatoire de Paris. Il a été étudié à l’observatoire de Padoue, de Londres, il paraît qu’il est allé jusqu’à l’observatoire de Moscou. Et, ce qui est génial, il grimpe en même temps l’échelle ecclésiale, jusqu’à devenir patriarche de Jérusalem. Dans cette position, il fait un compromis, présentant les modèles de Ptolémée et de Copernic comme les deux manières qui peuvent interpréter l’Univers. Je parle de compromis, parce que, vu ses connaissances, il était impossible qu’il ne se rende pas compte que le modèle de Copernic était le seul réel. »

    Les premiers astronomes qui se sont remarqués dans l’espace roumain étaient de véritables pionniers de la science, mais qui s’essayaient à concilier à la fois connaissances scientifiques et quête spirituelle, dans un effort conjugué pour comprendre tant le monde du visible que celui de l’invisible. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Le style brancovan

    Le style brancovan

    Le style brancovan caractérise l’architecture et les arts de Valachie de l’époque du prince régnant Constantin Brancovan (1688 – 1714). Les historiens de l’art définissent ce style par analogie avec la Renaissance occidentale grâce notamment à ses structures rationnelles. Par ailleurs, par l’exubérance des décorations, il a été appelé aussi « le baroque brancovan ».



    Les bases du style brancovan ont été jetées au cours des deux décennies du règne de Matei Basarab au 17e siècle. Celui – ci avait apporté une certaine stabilité politique à la Valachie, favorisant aussi le développement des arts. Larchitecture des manoirs des boyards roumains a connu un véritable essor dans la période qui suivit le règne de Constantin Brancovan. Ce développement a coïncidé avec la croissance de linfluence des grands boyards vers la fin du même siècle au détriment des successeurs de Matei Basarab.



    Adriana Scripcaru est lauteur du livre « Lart brancovan accessible à tous». Elle estime que la richesse de ce style devrait être expliquée au large public de sorte que tout le monde puisse le comprendre et lapprécier: « En 2014, année où la Roumanie a rendu hommage à Constantin Brancovan, nous avons lancé un projet, un livre par lequel nous avons souhaité rapprocher le plus possible le large public des beautés du patrimoine brancovan. Le livre comporte de nombreuses images et explications, une sorte de dictionnaire pour les différents thèmes de ce style. Par exemple, un chapitre est consacré aux différents métiers: tailleurs de pierre, menuisiers, tisserands, orfèvres. Un autre parle des princes et des bâtiments quils ont fait construire, plus précisément de la manière dont la volonté des princes a influé sur la construction. Ce sont les détails qui donnent de la vie aux monuments historiques et qui, malheureusement, sont moins expliqués. En général, nous sommes habitués à avoir des explications plutôt techniques, sur les dimensions dun monument, lannée de sa construction, le nom de son bâtisseur. Mais les histoires qui se cachent derrière ces créations sont moins connues. »



    La préface du livre « Lart brancovan accessible à tous » dAdriana Scripcaru explique la raison dêtre de cet ouvrage : « Au fil du temps, de nombreux livres ont été écrits sur le patrimoine brancovan. Les histoires commencent par les chroniques anciennes, à lépoque des voïvodes. Ce sont des histoires racontées par ceux qui ont assisté à la création de ces merveilleux ouvrages. La plupart de nos savants historiens se sont penchés sur ce beau chapitre de la civilisation roumaine. De nos jours encore, chaque année, on écrit de nombreuses pages à ce sujet. Pourquoi donc un autre livre? Surtout quil ne nous fait pas découvrir des choses inconnues, ni des secrets perdus dans des manuscrits retrouvés. Et pourtant, cest un livre inédit. Vous allez comprendre pourquoi. »



    Adriana Scripcaru : « Le premier chapitre, nous l’avons intitulé Glossaire de la civilisation brancovane en images”. Les lecteurs sont familiarisés avec la mentalité médiévale roumaine. Ils apprennent qui étaient les boyards et les voïvodes et les relations entre les différentes couches sociales. Nous expliquons aussi le rôle de l’Eglise et fournissons quelques notions de théologie, indispensables à ceux qui souhaitent approfondir ce sujet. Le dernier chapitre, très beau d’ailleurs, signé par Luiza Zamora, historienne de l’art, est consacré à l’art post-brancovan, soit la période artistique roumaine la plus longue. De nombreux monuments historiques datent de cette époque, mais malheureusement beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui réduits à l’état de ruines. On m’a déjà dit que la lecture de ce livre est très agréable et que les illustrations le rendent attractive aussi. Le photographe qui a travaillé à ce projet, George Dumitriu, est très passionné de cet art et chevronné. On sent qu’il a mis du cœur à l’ouvrage. La vision graphique du livre en témoigne. Nous nous sommes éloignés du moule habituel des albums d’art, en faveur d’une approche panoramique. Le support graphique nous a lui aussi aidés à rendre plus accessible au lecteur la thématique abordées. »



    Sur la liste des principaux édifices historiques renvoyant au style brancovan figurent surtout la résidence d’été du prince régnant Constantin Brancovan de la commune de Potlogi, le Palais de Mogosoaia et l’Ancien Palais Métropolitain de Bucarest. Quant aux monuments religieux construits en style brancovan, ceux-ci impressionnent notamment par l’air monumental, les dimensions imposantes et la conception artistique unitaire, comme on peut le remarquer à admirer les monastères de Sinaia, de Horezu ou encore d’Antim, érigé à Bucarest.



    Adriana Scripcaru: « Il suffit de découvrir tous ces petits détails architecturaux qui font la spécificité de ce style pour tomber définitivement sous le charme de la civilisation brancovane. Je vous propose de prendre l’exemple du monastère de Sinaia, dressé par ordre de Michel Cantacuzène au moment de son retour d’un long pèlerinage en Terre Sainte. Le monastère reflète par ses décorations et ses fresques de nombreux moments de ce voyage qui a définitivement marqué la vie de Michel Cantacuzène. »



    Malheureusement, deux des plus beaux joyaux d’architecture en style brancovan, les monastères de Cotroceni et de Vacaresti, ont été terrassés dans les années 1980, par ordre de Nicolae Ceausescu. L’un d’entre eux, à savoir le monastère de Cotroceni, a été heureusement reconstruit sur le même emplacement entre 2003 et 2004. (Trad. Valentina Beleavski, Mariana Tudose, Ioana Stancescu)

  • Médecins étrangers à la cour du prince régnant de Valachie, Constantin Brancovan

    Médecins étrangers à la cour du prince régnant de Valachie, Constantin Brancovan

    En 2014, les Roumains célèbrent le tricentenaire de la mort du prince régnant Constantin Brancovan. Lavènement au trône de Constantin Brancovan sest produit en 1688 ; il y a régné 25 ans, soit une période de paix et de prospérité relative pour sa principauté. Décapité aux côtés de ses quatre fils par ordre de la Sublime Porte en 1714, il a été canonisé dernièrement. La culture et lenseignement ont eux aussi connu un grand essor, le plus significatif jamais enregistré jusque là. Le prince avait emmené à sa cour des scientifiques étrangers, dont des médecins célèbres dEurope Occidentale.



    Octavian Buda, historien de la médecine, nous parlera deux dans les minutes suivantes: « Hormis son fameux secrétaire venu de Florence, Anton Maria del Chiaro, on pouvait voir à la cour de Brancovan dautres personnages fort intéressants, dont des médecins: Jean Comnène Milibdos, Pantaleon Caliarchi, lItalien flamboyant Bartolomeo Ferrati, un Alsacien, Clemens von Brechtenberg, des Grecs tels Giorgios Hypomenas, Giorgios Chrysogonos, Stavros et Ioannis Mulaimis, Eustatius Placicus. Le plus marquant entre tous était sans doute le médecin Iacob Pylarino. Leur présence à la cour princière a été consignée par les chroniqueurs du règne de Brancovan, ainsi que par les documents internationaux, car cétaient des médecins itinérants, qui passaient leur temps entre la Sublime Porte et la Sérénissime République de Venise. »



    Un de ces médecins itinérants qui circulaient en mission officielle entre Constantinople et Venise a été le Grec Jean Comnène. Octavian Buda explique : « Après des études à Constantinople, il arrive en Moldavie, à Iasi, en tant que précepteur des enfants du prince Duca. Ensuite, il part pour Padoue, où il étudie la médecine, de 1686 à 1690. Il passe un certain temps à Moscou, après quoi, en 1694, on signale sa présence à la cour de Constantin Brancovan, comme médecin payé de deniers publics. Il donne aussi des cours de sciences de la nature à lAcadémie princière St. Sava de Bucarest et aide le dignitaire Constantin Cantacuzène à dresser la fameuse carte de la Valachie, imprimée à Padoue, en 1700».



    Dautres médecins de la cour de Constantin Brancovan – tels que lItalien Bartolomeo Ferrati et lAlsacien von Brechtenberg – ont mis en exergue les liens que le voïvode roumain avait établis avec la Transylvanie voisine aussi. Octavian Buda: « LAlsacien von Brechtenberg, fils dun pasteur de Strasbourg, étudie la médecine en Allemagne et arrive en Transylvanie comme médecin militaire. Il sétablit à Braşov, où il fonde une famille. Personnalité très connue de lépoque, il se fait remarquer par la riche activité culturelle quil déploie dans les villes de Braşov et de Sibiu. Il apprend le roumain, quil finit par très bien maîtriser, car il souhaitait traduire en roumain plusieurs oeuvres de lAntiquité, dont celles de Thucydide et de Pline. Un autre personnage remarquable est Giorgios Hypomenas, Grec originaire de Trébizonde et bénéficiaire dune bourse détudes à lUniversité de Padoue, accordée par le prince Brancovan. Esprit débrouillard, Hypomenas se lance dans les affaires aussi et finit par être considéré comme lhomme de confiance du prince. Même après lexécution de Constantin Brancovan, il garde ce statut auprès de la famille princière ».



    Selon lhistorien Octavian Buda, le plus important entre tous ces médecins étrangers a été Iacob Pylarino, originaire de l’île grecque de Céphalonie: « Nos historiens sont unanimes à affirmer que, 12 années durant, à compter de 1694, Pylarino sera lombre de Constantin Brancovan, dont il est le proto-médecin, cest-à-dire le premier médecin. Pylarino restera un proche de la famille même après la tragédie de 1714. Il aidera la veuve du prince à amasser les quelques bribes de fortune qui lui restaient encore, éparpillées dans les banques européennes. Les archives roumaines conservent les traces de son séjour à la cour princière. Bien des informations sur Pylarino se retrouvent aussi dans les archives vénitiennes. Ce qui lui a valu la célébrité dans lhistoire de la médecine, cest la variole épidémique, connue aussi sous le nom de peste blanche, qui a tué et mutilé des millions de personnes au fil du temps. Par sa méthode, Pylarino anticipe la vaccination, sur laquelle repose la médecine moderne et qui sera introduite vers la fin du XVIIIe siècle par lEcossais Edward Jenner. Son précurseur direct a donc été Iacob Pylarino. »



    Le prince roumain Constantin Brancovan a donc soutenu la science, la culture et lenseignement. Il convient de mentionner aussi le style architectonique portant son nom, mélange dinfluences vénitiennes et déléments de larchitecture traditionnelle roumaine, ainsi que lAcadémie princière « St. Sava », premier établissement roumain denseignement supérieur. (trad.: Mariana Tudose)

  • Le règne de Constantin Brancovan

    Le règne de Constantin Brancovan

    Le règne de Constantin Brancovan (1688-1714) a été plutôt long et stable, chose inattendue pour une époque historique trouble, caractérisée par de nombreux changements au plus haut niveau des Principautés roumaines. Hormis les réformes qu’il a initiées en Valachie et l’essor de la culture pendant son règne, Constantin Brancovan est resté dans la mémoire des chroniqueurs aussi en raison de sa mort tragique. Les 15 — 16 août 1714, le prince Brancovan, âgé de 60 ans, ses quatre fils et son conseiller Ianache Vacarescu étaient décapités à Istanbul après cinq mois d’emprisonnement.



    Bogdan Murgescu, professeur d’histoire de l’empire ottoman à la Faculté d’histoire de l’Université de Bucarest, présente les principales caractéristiques du règne de Brancovan : « Constantin Brancovan est vu comme un bon administrateur. C’est de l’époque de son règne que datent les tentatives de réforme fiscale et les efforts de porter un regard plus détaillé sur les dépenses de fonds publics. Pendant 10 ans il a gardé un registre du trésor, qui est une source d’informations extraordinaire, témoignant en même temps de l’importance que le prince accordait au suivi des dépenses publiques. Il a réussi à faire entrer de l’argent dans le trésor public mais aussi dans sa propre bourse. Les Turcs l’appelaient « le prince de l’or », parce qu’il avait cette réputation de détenir une fortune considérable dont une partie – des propriétés et de l’argent – se trouvait à l’intérieur du pays, et une autre partie à l’étranger, y compris à Venise. Certes, il a aussi épargné, mais il a également fait bâtir plusieurs églises et résidences princières, et aidé au développement de la culture. »



    Toute personne qui détient le pouvoir se confronte à un moment donné à une certaine opposition, qui devient farouche quand il est question d’argent. Ses adversaires ont reproché à Constantin Brancovan la fermeté avec laquelle il collectait les impôts.



    Bogdan Murgescu : « Dans toute société, les impôts, on ne les aime pas. Evidemment, en Valachie les contribuables étaient confrontés à certaines contraintes. L’étude du registre du trésor public montre que, de temps en temps, les boyards étaient obligés à accorder des prêts au bénéfice du trésor. La stabilité du règne était également importante, vu qu’en général, le prince avait essayé d’éviter que le pays soit touché par les guerres qui ravageaient la région. Dans la première partie de son règne, cela ne lui a pas réussi, en raison d’une invasion autrichienne en Valachie. Mais à part cela, la Valachie a été plutôt épargnée par les interventions militaires étrangères et les destructions qu’elles entraînaient. Le pays a eu ainsi la possibilité de bénéficier d’une prospérité relative. »



    Les adversaires de Constantin Brancovan lui ont également reproché d’être turcophile, vu que les Valaques pouvaient mettre à profit la politique anti-ottomane déclenchée par l’Autriche.



    Bogdan Murgescu : « Ses opposants lui ont fait beaucoup de reproches, selon les différentes étapes de son règne, qui a été assez long : 25 ans et 4 mois. Au début il a été accusé de ne pas avoir rejoint le camp des chrétiens qui combattaient les Ottomans. Son avènement au trône survient au moment où son prédécesseur Serban Cantacuzène sembler se rapprocher des Autrichiens. Puis l’armée autrichienne est entrée en Valachie. Et pourtant Constantin Brancovan s’est fermement opposé à l’Autriche, ayant préféré se rapprocher de l’Empire ottoman aux côtés duquel il a lutté contre les Autrichiens. Il s’est également vu reprocher les décisions prises en 1711, l’année où le métropolite et une partie des boyards ont comploté contre le prince et pour une alliance avec la Russie, tandis qu’une partie de l’armée avait rejoint les troupes du tzar ; Constantin Brancovan a fait preuve d’une grande prudence, maintenant pratiquement la Valachie dans le camp ottoman. »



    Dans ce contexte, la mort tragique de Brancovan est une surprise toujours peu expliquée, croit Bogdan Murgescu : « L’exécution de Constantin Brancovan soulève un problème : il a été destitué et ensuite emmené à Istanbul où il a été interrogé et torturé pour qu’il dévoile tous les détails de sa fortune. Du point de vue ottoman, sa mise à mort est difficile à comprendre. Sa culpabilité n’a jamais été prouvée ; il n’y a eu que les richesses amassées et les relations avec les Etats voisins, mais cela n’avait pas périclité l’ordre ottoman. Il nous manque toujours une explication, soutenue par des documents probants, de la raison pour laquelle le sultan avait décidé de tuer le prince valaque et sa famille. Il existe des listes d’accusations et même de plaintes signées par certains de ses boyards, mais les explications précises manquent. L’exécution a été excessive même d’après les normes ottomanes. »



    Les milieux religieux roumains ont mis en avant l’idée du martyre des Brancovan, alors que les historiens sont réservés à ce propos. Bogdan Murgescu : « A l’époque, il y avait une coutume par laquelle un condamné à mort qui se convertissait à l’Islam était gracié, mais le fait d’être chrétien n’était pas une raison suffisante de l’exécuter. Les Turcs avaient désigné le chrétien Ştefan Cantacuzino (Cantacuzène) à la place de Brâncoveanu. Lorsqu’ils ont exécuté Ştefan lui-même et son père, le connétable Cantacuzène, ils ont nommé à la tête de la Valachie un autre chrétien, Nicolae Mavrocordat. Donc, la question de changer l’organisation du gouvernement de la Valachie ne s’est jamais posée. »



    Constantin Brancovan et ses fils ont été canonisés par l’Eglise orthodoxe roumaine au début des années 1990. L’imaginaire romantique anti-ottoman a recouru lui aussi à l’histoire du prince afin de mobiliser la nation roumaine pour l’édification de l’Etat moderne. (Trad. : Alexandru Diaconescu, Ligia Mihaiescu, Ileana Taroi)

  • 29.10.2013 (mise à jour)

    29.10.2013 (mise à jour)

    Radio – Poursuite ce mardi de la série d’événements consacrés au 85e anniversaire de radiophonie roumaine. Le 1er novembre, on célébrera les 85 ans d’existence de la Radio publique roumaine, mais aussi des Orchestres et des Chœurs de la Radio. En effet, l’Orchestre national de la Radio a été créé toujours en 1928, à l’initiative et sous la houlette du compositeur Mihail Jora. Précisons que la Radio publique figure parmi les quelques compagnies roumaines dont l’existence s’étale sur plusieurs décennies. Les premières émissions pour l’étranger remontent aux années ’30.



    Code — La Cour Constitutionnelle de Roumanie a décidé mardi que l’ordonnance gouvernementale d’urgence portant sur le code de l’insolvabilité est inconstitutionnelle. Les juges ont constaté la violation de certaines dispositions de la loi fondamentale, précisant que l’adoption en urgence dudit texte n’est pas justifiée et que le gouvernement ne peut pas adopter de textes qui touchent au régime des institutions fondamentales de l’Etat. L’opposition estime que le nouveau code est une attaque sans précédent contre la liberté de la presse et du milieu des affaires. De son côté, l’Exécutif soutient que l’acte normatif en question est censé combattre de manière plus efficace l’évasion fiscale et le non-paiement des contributions au budget de l’Etat.



    Motion – Les députés de Bucarest ont rejeté mardi la motion simple déposée par les principaux partis de l’opposition, le Parti démocrate-libéral de centre droit et le Parti du peuple Dan Diaconescu, populiste, au sujet de la privatisation de la compagnie de fret ferroviaire CFR Marfa. Les initiateurs de la motion demandaient au cabinet de Bucarest de démarrer une enquête censée identifier les causes et les responsables de l’échec de cette privatisation. Cet objectif stratégique du gouvernement compte aussi parmi les engagements assumés par la Roumanie, conformément aux accords conclus avec le FMI et l’UE en 2011 et 2013. Le gouvernement et la délégation du FMI à Bucarest ont décidé de ré-examiner toutes les étapes de la procédure de privatisation de CFR Marfa, afin d’identifier les raisons de son échec.



    Justice – Plusieurs personnes ont été retenues dans un dossier de corruption et d’évasion fiscale dont le préjudice est estimé à plus de 50 de millions d’euros. Aux dires des procureurs, les suspects dirigeaient un réseau qui se proposait d’exercer le monopole sur la production et la commercialisation des produits de viande à travers des sociétés fantômes. Parmi les personnes impliquées figure aussi le sénateur social-démocrate Nicolae Badalau (PSD, majorité) inculpé de « trafic dinfluence ». Une procureure de haut rang, Angela Nicolae, chef du bureau des relations internationales au parquet général, est également visée par cette enquête.



    Grève – Les syndicalistes roumains de l’éducation nationale ont poursuivi mardi leur grève japonaise déclenchée la veille. Parmi leurs demandes : l’allocation d’un budget d’au moins 6% du PIB à l’Enseignement à partir de 2014, la modification de la loi de l’éducation et l’adoption d’une nouvelle loi des salaires dans le domaine, permettant la majoration de 50% des traitements des enseignants débutants et de 15% dans le cas des autres catégories. Le 6 novembre, les syndicalistes ont prévu un meeting de grande ampleur, suivi d’une marche de protestation.



    Stratégie – La Stratégie de l’UE pour la région du Danube a besoin de ressources, aussi bien pendant l’actuel exercice budgétaire communautaire, que dans le cadre financier pluriannuel 2014 — 2020. C’est ce qu’a déclaré ce mardi à Bucarest le commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural, le Roumain Dacian Ciolos, lors du Forum annuel de ladite stratégie. L’officiel européen a également souligné que les 14 pays riverains du Danube partagent les mêmes préoccupations et ont la capacité de trouver des solutions communes. La Stratégie de l’UE pour la région du Danube, un projet lancé par la Roumanie et l’Autriche, a été adoptée par le Conseil européen en avril 2011.



    Inauguration – La Roumanie et la Turquie ont accompli un geste de réconciliation avec l’histoire et assumé leur passé commun, a déclaré mardi, à Istanbul, le premier ministre roumain, Victor Ponta. Il a dévoilé, au Musée Yedikule, une plaque commémorative en hommage à Constantin Brancovan, prince régnant de la Principauté roumaine de Valachie (actuel territoire du sud de la Roumanie), ainsi qu’à ses quatre fils. Tous les cinq ont été exécutés en 1714, à Istanbul, à l’époque de l’empire Ottoman. Le chef du gouvernement roumain a rappelé à cette occasion que le règne de Constantin Brancovan est lié entre autres à l’apparition d’un nouveau style culturel et architectural, qui porte d’ailleurs son nom, ainsi qu’à des réformes remarquables de l’économie. Lors de la visite en Turquie, effectuée à l’invitation de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre roumain a assisté à la cérémonie d’inauguration du premier tunnel ferroviaire sous le Bosphore.



    Distinction – L’Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi (dans l’est de la Roumanie) a accordé mardi le titre de Docteur Honoris Causa au professeur américain Kenneth Arrow, Nobel d’économie. La direction de l’Université a motivé sa décision par la brillante activité du professeur Arrow (92 ans), créateur de modèles économiques. Kenneth Arrow, dont la mère a été d’origine roumaine, a reçu le Prix Nobel en 1972, à l’âge de 51 ans. Il est jusqu’à présent le plus jeune lauréat du Nobel d’économie.

  • Dâmbovita touristique

    Dâmbovita touristique

    Amis auditeurs, aujourd’hui nous vous proposons de faire une visite au département de Dâmbovita, en passant par le chef-lieu du département, Târgovişte, et plusieurs repères de la région de montagne de ces contrées.



    Située à près de 80 kilomètres au nord-ouest de la capitale, Bucarest, la ville de Târgovişte figure sur la liste des trajets touristiques à caractère culturel et religieux, grâce à ses nombreux vestiges historiques. Au Moyen-Age, Târgoviste a été, près de trois siècles durant, capitale de la Valachie. En 1396, soit l’année où Mircea le Vieux, voïvode de la Valachie, la déclara capitale de cette province historique, jusqu’alors à Curtea de Arges, Târgoviste était attestée dans les « Mémoires de voyage » de Johannes Schiltberger. Peu après, Târgovişte apparaît comme un site important dans l’espace de l’Europe centrale. En témoigne sa présence sur toutes les cartes du Moyen Age, ses nombreuses descriptions dans des textes de l’époque, avec des représentations dans des gravures ainsi que sa mention dans les documents des grandes bibliothèques et musées du monde entier.



    La Cour princière, qui regroupe à présent 13 musées et 72 mille objets de patrimoine, constitue l’attraction la plus importante à Târgoviste. Il s’agit d’un ensemble de constructions datant des 15e — 18e siècles. La première demeure princière entourée d’un mur d’enceinte avec des tours et dont une partie des anciennes parois et du sous-sol peut être admirée de nos jours encore, a été bâtie par le voïvode Mircea le Vieux (1386-1418). Dans le courant des siècles suivants, la cour princière de Târgovişte s’est vu enrichir de nouveaux édifices dont la célèbre Tour Chindia, construite pendant le règne du prince Vlad l’Empaleur (1456-1462). L’église princière, qui se trouve elle aussi à l’intérieur de la Cour, a été érigée par les soins du prince régnant Petru Cercel (1583-1585).



    Le département de Dâmbovita a bénéficié d’un projet financé de fonds européens visant la promotion touristique de Târgovişte, chef-lieu du département. Il s’agit d’une collaboration avec l’Académie de Sciences économiques de Bucarest. Différents objectifs naturels et anthropiques à potentiel touristique ont été identifiés à cette occasion. Et ce n’est pas tout, affirme Ovidiu Cârstina, directeur de l’ensemble de musées de la Cour princière : « Avec le concours du Conseil départemental de Dâmbovita, on envisage d’ouvrir, le plus probablement d’ici la fin de l’année, un nouveau musée d’archéologie. Il repose, dans une large mesure, sur une donation du professeur Marin Cârciumaru ; elle représente plus de la moitié des objets mis au jour dans les sites paléolithiques de Roumanie. Ce sont des objets uniques – parures, objets de culte, outils et armes de la préhistoire. Il s’agit d’une période comptant entre plusieurs centaines et plusieurs dizaines de milliers d’années. Ce musée à être ouvert à Târgoviste sera unique dans le pays. Ce sera une exposition interactive, vu que, hormis la section d’exposition, nous mettrons aussi en place une série d’activités, destinées au début, aux élèves. Il s’agit d’ateliers de pédagogie spécifique des musées, qui permettront aux élèves de se familiariser avec l’époque en question, avec la façon dont on fabriquait les outils, une arme ou encore avec le mode de vie de la population. »



    Un projet similaire sera mené à la Réserve de bisons d’Europe de Bucşani, située au nord de Târgovişte, qui peut attirer beaucoup de touristes. Ils seront également invités à participer à différentes activités pour mieux connaître le paléolithique et le néolithique. Le directeur de l’ensemble muséal la Cour princière -, Ovidiu Cârstina, a également parlé du potentiel touristique de la zone, et mentionné quelques attractions : « Târgovişte dispose du potentiel nécessaire à cet effet. En dehors de la Cour princière, nous avons une série de musées intéressants. Le Musée de l’imprimerie et du livre roumain ancien, également unique en Roumanie, où l’on peut voir une collection très importante de livres rares. Ensuite, la maison-atelier du peintre Gheorghe Petraşcu. Nous avons également un Musée d’art qui est très beau, avec des œuvres à part, et j’énoncerais non dernièrement les monuments de la ville. Sur les 22 églises, 17 figurent sur la liste des monuments, et les plus anciennes de ces églises remontent au XVe s. Nous avons aussi les monastères autour de la ville et le temps aidant, nous espérons ouvrir aussi le Palais de Potlogi. »



    Ce palais a été construit en 1698 par le prince régnant Constantin Brancovan pour son fils, Constantin. Au sujet de cette même attraction, la pro rectrice de l’Académie d’Etudes économiques de Bucarest, Gabriela Ţigu, a même lancé l’idée d’un circuit thématique : « Ce palais attend un financement pour être modernisé et préparé à accueillir les visiteurs, mais il est très intéressant même à l’heure qu’il est. Nous l’avons visité et il nous a semblé être une attraction si belle et culturellement si intéressante que nous ne nous proposerions même pas d’y toucher — donc de le moderniser. Mais enfin, c’est un objectif touristique dont on parle souvent et il vaut bien cela. D’autant plus qu’il existe aussi une proposition de construire un circuit touristique Sur les traces de Brancovan ou centré sur l’architecture de type brancovan et qui pourrait comprendre plusieurs objectifs touristiques autour de Bucarest et qui pourraient aller jusqu’à Sâmbăta de Sus (comté de Braşov, dans le centre du pays). »



    Un autre circuit thématique pourrait être lié à Vlad l’Empaleur, prince régnant de Valachie, un des 33 qui avait sa résidence à Târgovişte : « Ce n’est pas par hasard que le Conseil départemental se propose de valoriser cette étape de l’histoire et de ramener au premier plan le thème Dracula dans les programmes touristiques du comté de Dâmboviţa. Bien entendu, le tourisme culturel sous toutes ses formes, le tourisme religieux compris, a de grandes ambitions et aussi un grand potentiel dans le département, mais dans ce projet, je pense que l’accent a été mis surtout sur la zone de montagne, sur le tourisme de montagne, notamment sur la vallée supérieure de la rivière Ialomiţa. Il y a des projets importants et téméraires, dirais-je, dans cette zone, de développement de l’infrastructure générale, de l’infrastructure spécifique au tourisme, mais aussi des projets qui visent la protection de l’environnement parce qu’une bonne partie de cette zone appartient au parc naturel Bucegi »….


  • Michel Beine (Belgique) – monuments roumains sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

    Michel Beine (Belgique) – monuments roumains sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

    Les villages saxons aux églises fortifiées de Transylvanie, les églises peintes du nord de la Moldavie, la cité de Sighişoara, les églises en bois du Maramureş et les forteresses daciques des Monts Orăştiei, ainsi que le monastère de Hurezi y figurent dans son patrimoine matériel. Le delta du Danube, réserve de la Biosphère, y figure en tant que patrimoine naturel. Le patrimoine immatériel ne fait pas l’objet de la question.



    Aujourd’hui, nous allons à Horezu, dans le comté de Vâlcea (sud), sur la route reliant Râmnicu Vâlcea à Târgu Jiu. Non pour sa poterie, très connue d’ailleurs, mais pour son monastère, celui de Hurezi. Fondé sous le règne de Constantin Brancovan, sa construction a commencé en 1690 et s’est étalée jusqu’en 1697. Les hiérarques l’ont fait successivement agrandir en plusieurs étapes, la dernière prenant fin en 1873.



    Le monastère de Hurezi est l’ensemble monastique le plus vaste de Valachie. Ses caractéristiques le rendent unique dans l’architecture sud-est européenne dans son ensemble. Pourquoi ? Parce que c’est une synthèse post-byzantine, fidèle à la tradition orthodoxe, édifiée d’après les principes de la Renaissance italienne, mais aussi d’après la spécificité des grands monastères du mont Athos. La Grande église, consacrée aux saints empereurs Constantin et Hélène, avait pour vocation de devenir la nécropole de la famille de Constantin Brancovan. Ce monastère était, à l’époque du prince, un grand centre artistique autour duquel est né ce que la postérité a appelé le « style brancovan ».



    Hurezi est aujourd’hui un monastère de nonnes, tout fleuri, et qui vaut la peine d’être visité. Charles Diehl, connaisseur du style byzantin, le considère « le plus beau du pays ». Par ses trésors d’architecture, d’art et de spiritualité, Hurezi est une création du génie roumain de la fin du XVIIe.