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  • La COP 26 de Glasgow

    La COP 26 de Glasgow

    Les phénomènes météorologiques extrêmes, qu’il
    s’agisse de vagues de chaleur ou d’inondations dévastatrices, feront désormais
    partie de notre quotidien, selon l’Organisation météorologique mondiale. Le
    Rapport Climat 2021 met en lumière « un monde qui change tout
    bonnement sous nos yeux ». La température moyenne des 20 dernières années
    est sur le point de dépasser, pour la première fois, de 1° la moyenne
    enregistrée à l’époque préindustrielle. Le niveau de la mer a, lui aussi, atteint
    un nouveau pic en 2021, selon la même étude. Ces chiffres alarmants, publiés à
    l’avance pour être mis à disposition des leaders politiques réunis à Glasgow, lors
    de la Conférence des Nations Unies sur le climat, font froid dans le dos.




    La COP 26, prévue initialement pour 2020, a été
    reportée d’un an, en raison de la pandémie. Certes, des progrès ont été
    réalisés par rapport aux engagements pris dans l’Accord de Paris, où la
    communauté internationale s’était donné pour objectif de maintenir le
    réchauffement climatique en-deçà de 2° Celsius par rapport aux niveaux
    préindustriels, et même de poursuivre ses efforts pour limiter le réchauffement
    à 1,5°. Mais pourquoi ce seuil ?, pourrait-t-on s’interroger. Tout simplement
    parce que, selon les scientifiques, maintenir le réchauffement en dessous de
    cette limite est le moyen le plus sûr de sauver la planète, et surtout ses
    habitants, des effets déstabilisateurs du changement climatique.






    Les dirigeants politiques de près
    de 200 pays (notons toutefois quelques absences notables dans les rangs des
    grands pollueurs) ont assisté au sommet onusien, décrit par certains comme le
    sommet de la dernière chance. Le premier ministre britannique Boris Johnson, hôte de la réunion, a appelé à une
    action aux effets concrets, prévenant qu’un échec de la conférence
    déclencherait, selon lui, « une colère et une nervosité incontrôlables »
    dans le monde.






    Boris Johnson : « On joue les prolongations depuis
    bien trop longtemps. L’heure est grave et l’aiguille avance. Il est minuit
    moins un. Il nous faut agir, maintenant. Et si nous ne prenons pas le
    changement climatique au sérieux aujourd’hui, il sera bien trop tard pour que
    nos enfants le fassent demain. J’étais là, avec beaucoup d’entre vous, à
    Copenhague, il y a 11 ans, lorsque nous avons convenu que nous avions un
    problème. Nous étions là-bas à Paris, il y a six ans, lorsque nous avons
    convenu de réduire les émissions de CO2 et d’essayer de limiter la hausse de la
    température globale à 1,5°. Alors, si nos engagements ne seront que du bla bla,
    la colère des gens deviendra incontrôlable. Nous devons réussir la COP26, c’est
    le point d’orgue de notre action contre le changement climatique. »






    Présent au sommet des dirigeants mondiaux, le
    président du Conseil européen, Charles Michel, a également souligné que
    l’humanité devait désormais agir pour limiter le réchauffement climatique, tout
    en rappelant que l’UE avait ouvert la voie à la neutralité climatique à
    l’horizon 2050. Mais que, déjà avant 2030, l’Europe accomplira de grands pas
    dans cette voie.






    Charles Michel : « C’est nous, l’espèce humaine, qui avons
    déclenché la guerre contre la nature, et c’est à nous, l’espèce humaine, qu’il
    revient de stopper cette menace, et de redonner de l’espoir aux futures
    générations. La science l’indique avec force et avec clarté. Et, en Europe,
    comme ailleurs, les jeunes générations ont éveillé les consciences. C’est notre
    devoir de responsabilité d’être à la hauteur. L’Union européenne entend cet
    appel et souhaite être pleinement mobilisé, d’abord en fixant des objectifs
    ambitieux. »







    Pour leur part, les pays en voie de développement
    s’attendent à recevoir des contreparties financières substantielles de la part
    des pays riches. « Il
    ne s’agit pas d’être charitable, il s’agit de payer votre facture de nettoyage,
    pour autant que vous avez contribué à amener la planète Terre, à amener notre
    maison, au stade où elle se trouve »
    , avait déclaré le président du Malawi, Lazarus Chakwera.






    La déclaration s’inscrit dans un contexte où les
    pays pauvres sont parmi les plus touchés par les effets du changement
    climatique, sans qu’ils en portent la responsabilité. Mais les effets du
    changement climatique toucheront tout le monde. En préparation du sommet sur le
    climat de Glasgow, la Maison Blanche, la communauté des services secrets
    américains et le Pentagone ont d’ailleurs publié un ensemble de documents sur
    la manière dont le changement climatique affecterait la sécurité mondiale. Ces
    rapports mettent en exergue la préoccupation croissante de l’administration
    américaine que le changement climatique puisse remodeler les intérêts
    stratégiques américains, offrir de nouvelles opportunités aux rivaux des
    Etats-Unis, tels la Chine, et exacerber l’instabilité dans des États nucléaires,
    tels le Pakistan et la Corée du Nord. Les tensions géopolitiques augmenteront
    au cours des prochaines décennies au fur et à mesure que les pays subiront les
    effets du changement climatique, les sécheresses et les autres événements
    météorologiques extrêmes pouvant provoquer des conflits et entraîner des
    déplacements de population massifs.






    Le leader de la Maison Blanche, Joe Biden, avait
    à son tour martelé à Glasgow : « L’histoire nous regarde et nous contemplons les
    questions profondes qui nous attendent. C’est simple : agirons-nous ?
    Ferons-nous le nécessaire ? Profiterons-nous de l’immense opportunité que nous avons
    ? Ou allons-nous condamner les générations futures à souffrir ? »







    Mais, en dépit de ces mots forts, les États-Unis
    ne font cependant pas partie des 190 nations et organisations internationales signataires,
    qui ont pris l’engagement de renoncer à l’utilisation du charbon. D’autres
    grands consommateurs, tels l’Australie, l’Inde ou la Chine, sont également
    absents de la liste des signataires. La date butoir est l’année 2030 pour les
    grandes économies, et 2040 pour les pays les moins développés. Un tout autre son de cloche en revanche de la
    part du chef de la délégation Greenpeace présent à la COP 26, qui considère que
    l’engagement pris à l’occasion est encore et toujours bien en-deçà de l’urgence
    de la situation et que cette décennie où l’utilisation des combustibles
    fossiles sera encore en vigueur est une décennie de trop. (Trad Ionuţ Jugureanu)