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  • Feuille de route pour la sauvegarde de la planète

    Feuille de route pour la sauvegarde de la planète

    Les températures sont en hausse constante en Roumanie,
    avertissent les spécialistes à l’unisson, 2022 étant la plus chaude année
    depuis que l’on a commencé à réaliser des statistiques du genre, et elle battit
    ce record pour la troisième année consécutive. Par ailleurs, les années les
    plus chaudes des 122 dernières années, soit entre 1900 et 2022, ont été 2019,
    2020, 2022, 2015 et 2007, alors que la décade 2012/2022 a été marquée par une
    hausse constante des températures, d’une année sur l’autre. Et la Roumanie est
    loin d’être une exception, car la tendance est globale.

    La dégradation
    accentuée de l’état de la biodiversité mondiale n’est pas sans lien avec cette
    hausse accentuée des températures, avertissent les spécialistes à l’unisson,
    près de 75% des
    écosystèmes et un million d’espèces étant directement impactés par l’activité
    humaine, ce qui ne tardera pas, par un juste retour de bâton, de mettre en
    danger le bien-être de l’homme, dans la mesure où près de la moitié du PIB
    mondial dépend de la nature. Inquiet du constat, le secrétaire-général des Nations-Unies,
    Antonio Guterres, appelle à conclure ce qu’il a appelé « un traité de paix
    avec la nature ». Et, en effet, au sommet de Montréal qui a eu lieu au mois
    de décembre passé, un accord historique a été adopté.

    Surnommé l’Accord Kunming-Montreal, il entend mettre fin à la perte de la
    biodiversité, voire la restaurer, en fixant des objectifs quantifiés avec un
    cadre de suivi. Après quatre années d’âpres négociations, l’Accord prévoit la
    restauration de 30 % des écosystèmes terrestres et maritimes dégradés d’ici à
    2030, et la protection de 30 % d’aires terrestres et de 30 % d’aires marines. A
    noter qu’à l’heure de la signature de l’Accord seuls 17% d’aires terrestres et
    8% d’aires marines bénéficiaient d’une forme de protection. Le texte de l’Accord
    offre en outre des garanties aux populations indigènes qui vivent dans les
    zones qui concentrent près de 80% des écosystèmes existants. L’accord est
    historique à plus d’un titre, car il s’agit du premier cadre de ce type, un
    cadre ambitieux, prévoyant de réglementer l’usage des pesticides et de mettre
    fin aux subventions néfastes qui ont un impact délétère sur l’environnement. Mircea Duţu, président de l’Université écologique de
    Bucarest, s’exprime sur les ondes de Radio Roumanie sur l’impact attendu de l’Accord
    de Montreal. Ecoutons-le :


    « Il s’agit un peu d’une première victoire, mais il
    nous faut attendre voir ses effets. L’accord a été endossé par consensus, mais
    il devra passer encore par les fourches caudines des processus de ratifications
    des Etats signataires, avant qu’il n’entre en vigueur. L’accord établit un
    nouveau cadre en matière de biodiversité. Pourtant, l’on avait déjà établi 21
    objectifs en 2010, au Japon, pour 2020. Et l’on constate qu’aucun n’a été
    rempli. Evidemment, je ne puis que souhaiter que l’on arrive à remplir une bonne
    partie des 23 objectifs que l’on s’était donné à Montréal. L’Accord entend mettre
    fin au déclin de la biodiversité, voire renverser la vapeur. A long terme, soit
    en 2050, en 2100, l’on voudrait voir l’humanité vivre en communion avec la nature.
    Par ailleurs, les objectifs de l’Accord de Montréal s’accordent avec les
    objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, car le lien entre le réchauffement
    climatique et la perte de la biodiversité le lien est direct. »



    Comme on pouvait s’attendre, la question du
    financement des mesures proposées a été au centre des débats et jusqu’à la
    réunion finale, les Etats du Sud exigeant aux Etats riches du Nord de financer
    les efforts auxquels convenaient de s’astreindre à hauteur de 100 milliards de
    dollars par an au départ, avec un accroissement progressif de l’enveloppe
    budgétaire jusqu’à 700 milliards de dollars jusqu’en 2030. Finalement, l’accord
    conclu prévoit la constitution d’une enveloppe de 30 milliards de dollars par
    an, pour compenser les coûts que les mesures vont faire peser sur les épaules
    des pays moins développés.

    Par ailleurs, ces derniers ont exigé à cor et à cri
    la constitution d’un fonds mondial pour la préservation de la biodiversité, à l’instar
    du fonds constitué lors de la COP 27 sur le Climat déroulé en Egypte, censé
    aider les Etats moins développés à pouvoir mieux affronter les effets du
    changement climatique. Dans ce contexte, la Chine, qui a présidé les travaux de
    la COP 15 sur la biodiversité a finalement proposé en guise de compromis la
    constitution en 2023 d’une composante biodiversité dans le cadre de l’actuel
    Fonds global pour l’environnement. (Trad. Ionut Jugureanu)