Tag: coproduction

  • “Vers le Nord”, premier long-métrage de Mihai Mincan

    “Vers le Nord”, premier long-métrage de Mihai Mincan

    Premier
    long-métrage du cinéaste roumain, Mihai Mincan, « Vers le Nord » a
    été récompensé du Prix de la Critique lors de la 79ème édition du
    Festival international de film de Venise, en 2022. Primé dans le cadre de la
    section « Orizzonti »«Horizons » dédiée aux productions
    proposant de nouvelles approches esthétiques dans le cinéma, le film vient
    d’être projeté en première, dans les salles de cinéma de Roumanie. Il s’est vu
    également décerner le Prix du Public dans le cadre de la 13ème
    édition du festival des Films de Cannes à Bucarest. Considéré comme un thriller
    psychologique, Vers le Nord » représente l’une des productions
    cinématographiques les plus ambitieuses de la Roumanie des dernières années. Coproduit
    par cinq pays – la Roumanie (deFilm), la France (Remora Film), la Grèce (Studio
    Bauhaus), la Bulgarie (Screening Emotions) et la République Tchèque (Background
    Films), le film raconte l’histoire d’un passager roumain qui voyage
    clandestinement à bord d’un cargo qui traverse l’Atlantique pour arriver aux
    Etats-Unis. L’action se passe en 1996 quand Joel, un marin philippin découvre
    un beau jour sur son bateau un jeune homme roumain monté illégalement.
    Conscient des risques que le passager clandestin court, Joel essaie de le
    sauver. Ecrit en 2016, par Mihai Mincan, le scénario du film s’inspire d’un
    fait réel passé dans les années 90 quand un groupe de Roumains a tenté
    traverser clandestinement l’Atlantique caché dans un navire de charge.

    Mihai
    Mincan: « Même si mon scénario fut écrit vingt ans plus tard, l’histoire sur
    laquelle il repose m’a dit plein de choses sur le monde tel qu’il était à
    l’époque. On pourrait croire qu’à vingt ans depuis ce moment-là, le monde a
    beaucoup changé. Or ce n’est pas vrai. Plus que le phénomène de l’immigration,
    moi, je fus attiré par porter à l’écran le sentiment de peur, de peur de
    l’inconnu qui parfois prend la forme d’une autre personne. J’ai voulu comprendre
    comment c’est de confier sa vie entre les mains d’un inconnu. Voilà les raisons
    qui m’ont poussé à écrire ce scénario. Je l’ai déjà dit et je le redis, à force
    de parler des années 1996, j’ai fini par parler des années 2016, quand le monde
    a été secoué par nombre d’attentats terroristes. Ce fut l’année des attaques de
    Bruxelles ou de Nice quand au nom de la religion, des gens ont été tués. Ce fut
    à ce moment-là que j’ai senti que notre monde est au bord du précipice ».





    « Une
    représentation courageuse des situations qui se passent dans les eaux
    internationales. Une histoire sur les choix, sur la moralité, la bonté, le
    compromis, le courage et la peur. Un sujet qui nous invite à la réflexion
    jusqu’à la fin »
    . Ce sont les mots que la publication Intoscreens a
    choisis pour nous parler du film de Mihai Mincan.

    Le réalisateur affirme « Il est toujours difficile
    d’établir le bon équilibre dans nos rapports avec les autres. Or dans mon film,
    le risque de déséquilibre est encore plus grand que mes personnes appartiennent
    à des cultures différentes. D’ailleurs, au moment de l’écriture de mon scénario,
    je me suis intéressé de près au bagage
    culture et social de mes protagonistes. Quand il s’agit des rapports humains,
    les individus apportent chacun ses particularités. Sauf que parfois, les
    différences s’effacent dans des concepts plus larges, tels la pauvreté, par
    exemple. Pour mes deux personnages, la pauvreté est un lien, sauf que leurs
    approches diffèrent en fonction du bagage culturel de chacun d’entre eux. Je
    fus particulièrement intéressé par les différences de langage et par la manière
    dont ils bloquent la communication au moment où elle s’avère plus
    qu’essentielle. Je me suis dit que si mes protagonistes avaient pu parler l’un
    avec l’autre pour s’expliquer, la suite aurait été complètement différente. Je
    ne suis pas d’accord avec l’idée que le bien et le mal sont des concepts vagues
    qui prennent des formes différentes en fonction de chaque individu. Sauf que
    dans mon film, la situation est encore plus compliquée que l’enjeu de chaque
    personne s’avère très fort ».



    La production a
    bénéficie d’une équipe de top. Aux côtés du cinéaste Mihai Mincan, du directeur
    de la photographie George
    Chiper-Lillemark et de Dragos Apetri, en charge du montage, nous retrouvons une
    distribution internationale de prestige. Dans les rôles principaux: le jeune
    acteur roumano-allemand, Niko Becker et le Philippin, Soliman Cruz. Les
    dialogues se passent en six langues étrangères: anglais, tagal, espagnol,
    roumain, bulgare et chinois.