Tag: couronne

  • 11.12.2018

    11.12.2018

    Schengen – Le Parlement européen vote ce mardi une nouvelle résolution qui propose l’admission de la Bulgarie et de la Roumanie à l’espace Schengen. Ce sera au Conseil de l’Union d’avoir le dernier mot à ce sujet. Le Parlement européen a donné son feu vert à l’entrée des deux pays dans l’espace de libre circulation en juin 2011, ayant confirmé sa position à plusieurs reprises après l’adoption de la résolution législative. L’admission de la Roumanie et de la Bulgarie dans Schengen a été reportée plusieurs fois en raison de l’opposition de certains Etats membres, qui ont invoqué l’absence de réformes en matière de justice.


    Défense – Le Conseil suprême de défense du pays se réunit ce mardi, à Bucarest, pour des discussions portant, entre autres, sur l’équipement de l’armée roumaine pour la période 2019- 2028 et sur les missions et les opérations menées en 2019 en dehors des frontières roumaines. Récemment, le ministre de la Défense, Gabriel Les, invoquait la possibilité que la Roumanie présente une note informative sur le conflit russo – ukrainien de la Mer d’Azov, après une présentation à ce sujet qu’elle a déjà faite la semaine dernière, devant la Commission de défense du Sénat. Le président roumain, Klaus Iohannis, a lancé une invitation au calme, tout en précisant que la Roumanie était prête à faire face à tout scénario possible.

    Forum – Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, participera les 17 et 18 décembre, à Vienne, au Forum de haut niveau Afrique- Europe. Selon un communiqué de la présidence roumaine, ce sera une occasion pour le leader de Bucarest de mettre en lumière les multiples possibilités de dialogue et de coopération aussi bien entre l’UE et le continent africain qu’entre la Roumanie et les pays d’Afrique. Et lui d’ajouter que la Roumanie, en tant que future présidente de l’UE, cherchera à promouvoir des actions de coopération notamment commerciales entre les deux régions.



    Royauté – En visite en Grande Bretagne jusqu’à dimanche, la dépositaire de la couronne de Roumanie, la princesse Margareta et son époux, le prince Radu, doivent être reçus ce mardi au palais de Buckingham par la reine Elisabeth II. Lundi, lors d’un dîner en leur honneur au Travellers Club, la princesse Margareta a affirmé que les rapports entre la Roumanie et le Royaume Uni étaient très serrés, comme l’a prouvé l’intérêt que la famille royale britannique a manifesté envers Bucarest au moment du centenaire de la Grande Union. Il s’agit du premier déplacement au Royaume-Uni de la princesse Margareta, en qualité de cheffe de la Maison royale de Roumanie. La visite est censée marquer le Centenaire de la création de l’Etat roumain moderne et les cent ans écoulés depuis la fin de la Grande guerre, mais aussi le début de la présidence roumaine du Conseil de l’UE. Pour rappel, le dernier souverain de Roumanie, le roi Michel 1er, le père de Margareta, est mort le 5 décembre 2017, à 96 ans. Il était cousin au troisième degré de la reine Elisabeth II.

    Handball – La sélection roumaine de handball féminin rencontre ce mardi l’Espagne, lors de son deuxième match au sein du groupe II au Championnat européen de France. Demain, les Tricolores affronteront la Hongrie. En cas de double victoire, la Roumanie se verra assurer une place en demie- finales. Jusqu’à présent, la sélection roumaine a battu la République Tchèque, l’Allemagne et la Norvège, mais c’est inclinée devant les Pays Bas. La meilleure performance jamais enregistrée par les Tricolores a été une médaille de bronze décrochée lors du Championnat européen de 2010.

    Météo – En Roumanie, il fait plutôt morose. Le ciel est couvert et des précipitations mixtes se font signaler notamment dans l’ouest et le nord-ouest du territoire. Il neige à la montagne et le vent souffle plutôt fort, notamment sur le sud-ouest et sur la côte roumaine à la Mer Noire. Les températures maximales iront de 0 à7°. 4 degrés, à midi, à Bucarest.

  • Carol Ier de Hohenzollern-Sigmaringen – roi de Roumanie et… de Bulgarie

    Carol Ier de Hohenzollern-Sigmaringen – roi de Roumanie et… de Bulgarie

    Vers la moitié du 19e siècle, l’Europe bouillonnait. Les Etats balkaniques tâchaient de se débarrasser de l’influence ottomane et d’adopter le modèle occidental de la modernisation économique, politique et sociale. Les réactions anti-ottomanes étaient doublées de rivalités locales, alimentées par un certain nationalisme, chaque pays tentant de se présenter comme supérieur aux autres. Des rapprochements entre les nations ont certes existé; pourtant, en raison des enjeux géopolitiques au niveau du continent, ils étaient voués à l’échec. Parmi ces rapprochements échoués compte celui entre la Roumanie et la Bulgarie, deux pays voisins qui aspiraient à l’indépendance.



    Les relations historiques entre les Roumains et les Bulgares avaient connu des hauts et des bas. Toujours plus ferme dans les Balkans à commencer par le 14e siècle, la présence ottomane a mené à l’instauration de la paix ottomane, qui signifiait que l’Empire contrôlait toutes les nations de l’Europe du sud-est.



    Durant la première moitié du 19e siècle, l’élite de la société roumaine a réussi à définir l’espace roumain et à lui donner une identité étatique; les Bulgares y aspiraient aussi et ils étaient en pleine effervescence. Les Bulgares émigrés en Roumanie après 1850 ont trouvé une base solide pour répandre leurs idées nationales au sud du Danube, sur le territoire occupé par les Turcs et considéré comme noyau du futur Etat bulgare.



    L’avènement, en 1866, du prince Carol Ier de Hohenzollern-Sigmaringen au trône de Roumanie a apporté au pays beaucoup de stabilité, stimulant la modernisation de l’espace roumain et lui imprimant une direction européenne. Après la guerre russo-roumano-turque de 1877-1878, suite à laquelle la Roumanie allait devenir indépendante, Carol Ier offrait l’image d’un souverain responsable et crédible.



    La Roumanie et la Bulgarie avaient connu un rapprochement significatif qui allait s’amplifier davantage lors de la guerre de 1877 — 1878. Tout a commencé par la camaraderie qui s’était formée entre l’armée roumaine et les troupes de volontaires bulgares qui luttaient aux côtés des Russes et des Roumains. De nombreux combattants bulgares ont reçu des décorations roumaines. Même avant ces contacts directs entre le Roumain lambda et le Bulgare lambda durant la guerre, les liens entre les deux peuples étaient beaucoup plus anciens. Les historiens évoquaient l’Etat médiéval roumano-bulgare des frères Petru et Ioan Asan, fondé sur la lutte commune des Roumains et Bulgares contre l’Empire byzantin.



    Le rapprochement entre la Roumanie et la Bulgarie était basé aussi sur l’amitié entre le prince Carol de Roumanie et le prince régnant de Bulgarie, Alexandre Battenberg. Proclamé prince à 22 ans en 1879, Alexandre, neveu du tsar russe Alexandre II, était plus jeune que Carol Ier. La tentative d’Alexandre, à l’initiative des politiciens bulgares, de gouverner sans l’avis positif de la Russie a provoqué une crise qui allait le renverser en 1885. Cette année a marqué le début de l’idée d’une union personnelle entre la Roumanie et la Bulgarie.



    En juin 1886, un groupe d’émissaires bulgares offrait la couronne de la Bulgarie au roi Carol Ier de Roumanie. Une union personnelle se créait ainsi entre les deux pays. L’offre était fort tentante, mais les calculs géopolitiques dans la région allaient mettre en échec ce projet. L’historien Sorin Cristescu détaille les raisons pour lesquelles l’idée n’a finalement pas pu être matérialisée: « On avait parlé en 1878 et aussi en 1886, lorsque Alexandre Battenberg avait été détrôné, de cette idée d’une union personnelle entre la Roumanie et la Bulgarie. A noter que les Russes souhaitaient contrôler la Bulgarie. C’était d’ailleurs la motivation de la guerre de 1877-1878. En plus, ils avaient constaté qu’il y avait à la périphérie de l’Europe un pays qui sympathisait avec la France ou qui se considérait comme la sœur cadette de celle-ci, à savoir la Roumanie. Ils se sont dit alors qu’il serait bon d’avoir tout près d’eux un pays qui sympathise avec la Russie, qui soit leur sœur cadette. D’où leur implication particulière. Le Premier ministre Ion I. C. Brătianu s’est rendu compte du fait que toute acceptation de la part de l’élite roumaine ou de Carol 1er, toute suggestion d’accepter cette couronne, allait susciter la riposte ferme de la Russie. Les représentants de la Bulgarie auraient été éconduits. On leur aurait dit de partir, sinon ils seraient renvoyés de force, comme des voyous. On en a discuté, mais Brătianu s’est montré prudent, refusant des débats plus longs sur ce sujet ».



    L’idée de l’union personnelle entre la Roumanie et la Bulgarie doit être considérée dans le contexte où le fédéralisme passait pour un des projets les plus en vogue dans l’Europe du 19e siècle. Les détracteurs des empires multinationaux se sont demandé ce qui allait se passer après leur démantèlement.



    Une possible réponse à cette question était la création de fédérations ou de confédérations d’Etats capables d’empêcher la domination d’une seule nation sur les autres. La révolution de 1848 avait vu dans le fédéralisme un principe d’alliance régionale et une politique viable pour la période suivant l’effondrement des empires multinationaux. Bref, l’échec de l’union des dynasties roumaine et bulgare a deux explications: la menace de l’invasion russe et la victoire finale du nationalisme. (trad. : Mariana Tudose, Alex Diaconescu, Dominque)