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  • Les archives vivantes – des films issus des archives de l’UNATC

    Les archives vivantes – des films issus des archives de l’UNATC

    Lancé en 2020 par lUniversité dart théâtral et cinématographique de Bucarest, UNATC, pour marquer ses 70 années dexistence, le projet « Les archives vivantes » réunit pour linstant 15 court-métrages des années 1966-1971. Ce sont des films faits après une dizaine dannées de pause et portant la signature des étudiants issus de la première génération des réalisateurs roumains. On y retrouve des noms célèbres tels Radu Gabrea, Ada Pistiner, Vivi Drăgan Vasile, Dan Pița ou Mircea Veroiu.



    Le critique de film Andrei Rus, directeur artistique du Festival du film documentaire One World Roumanie, et commissaire des Archives vivantes nous en parle :« Les Archives vivantes sont nées dune passion et dune préoccupation plus ancienne que moi et plusieurs personnes à la tête de lUNATC, nous avons pour les archives. En 2020, lUniversité dart théâtral et cinématographique de Bucarest a marqué son 70ème anniversaire. Du coup, avec le concours du recteur Liviu Lucaci, infatigable dans son désir de revigorer linstitution, jai mis en place le projet des Archives. On sest posé la question si on connaissait vraiment lhistoire de cette université, puisquon ne sétait jamais intéressé au passé de cette institution connue dans un premier temps sous le nom de lInstitut dart théâtral et cinématographique. Or, cette structure est celle qui a donné la majorité des professionnels du théâtre et du cinéma roumain davant 90 et qui a fixé, pour ainsi dire, les normes. Concrètement, toutes ces règles stylistiques selon lesquelles on continue à faire du théâtre ou du cinéma datent de cette période-là. Moi, jai commencé à visionner en ordre chronologique tous les films réalisés par les étudiants à compter des années 60 et lannée dernière, jai présenté au programme du TIFF, le Festival international du film Transilvania, neuf courts- métrages issus des archives de lUNATC. Au moment où leur invitation est tombée, javais déjà vu 200 courts-métrages datant des années 1966-1971. Et, jai eu la surprise de découvrir plusieurs productions presque expérimentales qui ne ressemblaient guère aux films réalisés dans ces années-là. Jai vu donc une sélection de films hors norme qui ont la force, je pense, de revigorer lintérêt pour le cinéma roumain marginal. De nos jours encore, les productions réalisées par les étudiants sont marginalisées par rapport au cinéma officiel de fiction, le seul susceptible de passer à la télé. Il en va de même pour les documentaires ou les films danimation, très peu accessibles. Ce que je veux dire, cest quil ny a pas un seul type de cinéma roumain, mais plusieurs, et il est important de commencer à les explorer tous. Pourtant, avant de nous lancer à étudier toutes ces formes de cinéma, on devrait commencer par les conserver, les faire passer en format numérique afin de les rendre plus accessibles à la recherche. A force de visionner tous ces films issus des archives, jai constaté quune grande partie de lavant-garde roumaine provenait de lunique endroit où lon étudiait le théâtre et le cinéma. »




    Dans les années à venir, on préconise la mise en place dun ample processus permettant la numérisation de quelque 2000 de films de 16 ou 35 mm issues des Archives vivantes. Dans le cadre du même projet, on se propose didentifier et de rendre accessibles plusieurs types de documents darchives : photographies, illustrations de décors, mémoires de maitrise, notes sur les spectacles mis en scène pendant les sept décennies dexistence ou encore dossiers administratifs reflétant lévolution pédagogique dans le domaine des arts du spectacle et du cinéma.



    Le commissaire des Archives vivantes, Andrei Rus, détaille :« Le court-métrage est un type de cinéma moins coûteux que le long-métrage et cest la raison pour laquelle à lépoque, on en réalisait pas mal. Même dans les années 70 quand le cinéma roumain a connu un grand essor, on ne faisait quune vingtaine de longs-métrages, alors que les courts-métrages produits par les Studios Sahia dépassaient les 200. Il y avait aussi les Studios danimation Animafilm, mais leurs productions étaient pour la plupart indisponibles. Et puis, on avait plusieurs centaines de cinéclubs et je suis certain que parmi les productions que lon y faisait il y en avait qui renvoyaient au cinéma expérimental et que le public narrivait jamais à voir. Dans lactuel contexte quand on assiste à une sorte de revigoration du département de recherche de lUNATC et à un renforcement de lintérêt pour les archives, jespère que lon arrivera à ressusciter lintérêt du public pour ce domaine. Car cest là un sujet sensible pour toute la culture roumaine, non seulement pour le théâtre et le cinéma. Il arrive souvent que les artistes naient personne à qui confier leurs archives. Du coup, la plupart de ces documents restent en famille ou chez des amis, ce qui les rend inaccessibles à la recherche. Il serait très important de mettre en place des centres qui se chargent de toutes ces archives personnelles car, comme vous le savez, il existe de nombreux musées ou institutions qui sy intéressent. » (Trad. Ioana Stancescu)


  • Le Festival international du film NexT

    Le Festival international du film NexT

    Arrivé à sa 10e édition, le Festival international du film NexT s’est déroulé, du 7 au 11 avril, dans plusieurs salles de cinéma de Bucarest, dont celle du Musée du Paysan roumain et celle de l’Institut français de la capitale de la Roumanie. Cette année, le public s’est vu offrir la possibilité de regarder une sélection finale incluant les plus récents et les plus innovants courts-métrages du monde entier, choisis parmi les plus de 2.000 productions inscrites au départ. Le trophée NexT 2016 a récompensé la production « Les vivants ont besoin de lumière, les morts, de musique »/ « The Living Need Light, The Dead Need Music », réalisée par The Propeller Group, du Vietnam. Le jury a motivé ainsi sa décision : « C’est un film qui prend son rythme dans les changements de la couleur et de la fluidité du son, qui produit une sensation ininterrompue de transfert surréaliste dans un présent inconnu ; un film vivant, poétique et profond. »

    Irina Trocan, critique de cinéma, raconte son expérience en tant que membre du jury de cette édition du festival NexT : « C’est une question d’entraînement et moi, j’en suis à ma sixième participation et j’ai quelques trucs perso. Il est évident que nous nous partageons les productions en compétition, puisqu’il nous serait impossible de voir toutes les 2.000 inscrites. Donc, chaque membre du jury retient les films qu’il ou elle pense être les meilleurs parmi les 700 qui lui sont impartis ; petit à petit, on en garde 200 sur les 2.000 de départ pour aboutir à la sélection finale. Pour l’édition de cette année, nous avons souhaité garder en compétition les productions les plus ambitieuses. Le long des années, nous avons eu aussi des sections plus « grand public », par exemple Next Comedy ou Next is Love. Cette fois-ci, on a proposé une section de science-fiction, « Out of Space », une autre d’essais vidéo qui nous tient beaucoup à cœur et qui a rassemblé des montages de séquences de films célèbres réalisés par Kurosawa, Fellini, Tarkovski, remixées et commentées par un critique de cinéma – en fait, c’est un croisement, très intéressant, de réalisation et de critique de film. Deux autres sections se sont proposé de montrer des productions peu présentes dans le cinéma mainstream – Next is Feminist et LGBT, consacrées respectivement à la condition féminine et aux minorités sexuelles. »

    « Depuis dix ans, NexT essaie de préserver l’esprit de liberté, la créativité et la solidarité dans la communauté cinématographique. J’espère avoir réussi, j’espère également continuer à semer ses valeurs parmi les jeunes réalisateurs et surtout, peut-être, parmi les spectateurs de NexT », affirmait la directrice du Festival international du film NexT, Ada Solomon. Les séances de projection ont été complétées par des événements tels des séminaires modérés par des noms connus du monde du cinéma ou encore des concours pour le public.

    Ileana Bârsan, critique de cinéma, a fait partie des invités spéciaux au Festival : « Je voudrais dire qu’avant d’être une invitée au Festival, j’en suis une spectatrice depuis la première édition. Quant à mon rôle de cette année, je participe à deux événements. L’un, appelé The Pitch, rassemble une dizaine de projets de court-métrage en lice pour le prix de 5.000 euros. Le jury, composé, en plus de moi-même, du directeur de Marketing et Ventes de Shorts TV Sebastien de Lame, et de l’artiste visuel Ştefan Constantinescu, a eu pour mission de choisir un seul projet sur les 10 soumis à notre jugement, sur la base aussi de brèves présentations d’une minute, faites en anglais, par les réalisateurs. »

    Formatrice dans le cadre de plusieurs programmes d’éducation cinématographique et fondatrice des ateliers Filmikon d’éducation au et par le cinéma, Ileana Bârsan a aussi participé à un autre événement organisé dans le cadre du Festival international du film NexT : « C’est une table ronde qui a eu lieu simultanément avec le lancement du programme d’éducation au cinéma CINED (Education européenne pour la jeunesse) ; c’est un programme au financement européen, mis en œuvre par plusieurs partenaires d’Europe, dont la Société Next, avec son programme Education à l’image, et l’Association Macondo qui propose un programme de films pour les lycéens. »

    Créé en 2006, en hommage au réalisateur Cristian Nemescu et au designer sonore et compositeur Andrei Toncu, les deux disparus prématurément, le Festival international du film NexT continue de mettre en lumière des voix originales et courageuses, qui sauront s’imposer dans le cinéma contemporain. (Trad.: Ileana Taroi)

  • Histoires de vie vraies

    Histoires de vie vraies

    Aujourd’hui nous parlons de l’image en tant que support pour des histoires racontées par la caméra. Deux festivals de film ont eu lieu dans la première moitié de juin, chacun mettant en lumière des productions particulières, dans le but assumé de produire une prise de conscience parmi les publics. Des histoires de vie vraies, des rencontres avec des personnalités roumaines sont également à découvrir grâce à une plate-forme interactive en ligne mise au point par une équipe d’enthousiastes.

    Les invités d’Ileana Taroi:

    – Raluca Mateiu, chargée de la culture et de communication à l’Institut Français de Cluj sur le Festival Très Courts (métrages),

    – Benjamin Ribout – directeur du Festival International du film Pelicam, le seul de Roumanie consacré à l’environnement

    – Mirel Bran, journaliste et membre de l’équipe chargée de la plate-forme DECS qui propose des rencontres virtuelles avec des personnalités roumaines en tout genre.