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  • Christian Ghibaudo (France) – Le monastère de Polovragi

    Christian Ghibaudo (France) – Le monastère de Polovragi

    Il est vrai que lOlténie, cette région du sud de la Roumanie, dispose d’un nombre remarquable de couvents historiques, et on peut même réaliser tout un itinéraire pour les voir. Nous avons déjà eu l’occasion de vous parler de celui de Hurezi, très connu et qui figure au patrimoine mondial de l’UNESCO, de celui de Tismana ou du monastère Dintr-un lemn (D’un seul bois). Aujourd’hui, je voudrais t’emmener, Christian, toi et tous ceux qui souhaitent nous accompagner, visiter le monastère de Polovragi, un couvent de nonnes du département de Gorj. Pour mieux situer l’endroit, je dirai que la commune de Polovragi est située sur la route reliant les villes de Târgu Jiu, chef-lieu du comté de Gorj, à Râmnicu Vâlcea, chef-lieu du département de Vâlcea, dans la dépression délimitée par les Monts Parâng et les Monts Căpăţânii des Carpates Méridionales, au bord de la rivière Olteţ. On ignore d’où provient le nom de Polovragi ; il pourrait être d’origine dacique.



    C’est un monastère historique, dont la construction a commencé en 1505 ; il a été érigé par deux frères d’Olténie : Radu Comis et Petru Spătaru. L’église actuelle est bâtie en 1643, à l’aide du prince régnant Matei Basarab. Le couvent a été ensuite refait de 1693 à 1712, pendant le règne du prince Constantin Brancovan – Saint Constantin Brancovan, puisqu’il a été canonisé. Ce dernier a fait restaurer la muraille d’enceinte, l’église, avec une peinture intérieure, a élevé sa tour et refait les cellules et le clocher, et a ajouté un exonarthex en style brancovan. Les visiteurs parcourent un chemin bordé de sapins pour arriver aux bâtiments religieux qui semblent former une forteresse. L’église du monastère de Polovragi, consacrée à la Dormition de la Mère de Dieu, est en style byzantin, de forme trilobée, avec des absides latérales. La tour est polygonale, avec une ornementation dans sa partie supérieure. Le côté ouest émerveille le regard, grâce à son style brancovan, à ses pavillons et terrasses décorées de fleurs. L’exonarthex et la tour de veille sont de style brancovan.



    La peinture originale, de tradition byzantine, a été conservée ; il s’agit de fresques datant de 1698-1712, selon différentes sources, réalisées par des peintres issus de l’école brancovane. Ils étaient en fait les premiers élèves à avoir suivi l’école du monastère de Hurezi : Andrei, Simion, Hranit, Istrate et Constantinos. Constantinos était Grec. Il a peint sur la façade de l’exonarthex des monastères roumains du mont Athos. A noter aussi la fontaine couverte du côté nord. Il existe également une autre église dans la même enceinte, un vrai bijou, bâtie au XVIIIe. Le couvent dispose d’une riche collection d’icônes sur bois et sur verre, des XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que de 3000 livres anciens en roumain, en vieux slave et en grec.



    Sur l’église du monastère de Polovragi, la reine Marie de Roumanie disait que c’était une des plus belles qu’elle connaissait. Ce lieu de culte de proportions parfaites a également conquis la reine par sa peinture ancienne, inaltérée, et elle disait de l’iconostase que c’est « un chef-d’œuvre en bois ». « Nul emplacement ne peut être plus agréable que celui de Polovragi. Le petit couvent est tapi au pied même des montagnes tel un oiseau géant caché entre les arbres. Les mots ne peuvent pas décrire la merveilleuse harmonie de ces intérieurs d’église dont les siècles ont atténué les couleurs », écrivait la reine Marie dans son livre « Mon pays », sorti en 1916.



    A proximité, vous trouverez la grotte de Polovragi, longue de 11 km. Les touristes peuvent visiter ses 800 premiers mètres ; la légende dit que c’était la grotte du dieu suprême des Daces, Zalmoxis. N’hésitez pas non plus à faire une promenade dans les Gorges de l’Olteţ. Voilà pour notre visite virtuelle cette semaine.

  • Monastères du comté de Gorj

    Monastères du comté de Gorj

    Une visite au comté de Gorj doit absolument vous mener dans quelques monastères orthodoxes, certains vieux de plusieurs siècles. Celui de Polovragi est situé dans la partie est du département. Sa construction a commencé en 1505 et a été parachevée entre 1699 et 1700, pendant le règne du prince Constantin Brancovan. Il convient de mentionner aussi le couvent de Tismana, dont l’édification a commencé au XIVe, l’église intérieure étant entourée de hautes murailles. Une spécificité de ce monastère, c’est la couleur de fond des murs ; de nos jours encore, la recette de cette couleur est inconnue ; elle porte le nom de « rouge de Tismana ». Il y a ensuite le monastère de Lainici, à l’entrée du défilé de la rivière Jiu. Voici quelques lieux de culte empreints d’une riche histoire, et dont nous ouvrons les portes aujourd’hui.



    Le monastère de Tismana est à une trentaine de km de la ville de Târgu Jiu, entouré de forêts. Il a été érigé en une seule année et son nom vient d’un arbre qui boisait à l’époque toute la région. Le moine Nicodim, canonisé grâce à ses mérites, a utilisé des techniques de construction spéciales pour les années 1500. L’église à l’intérieur du monastère est entourée de remparts fortifiés, l’accès se faisant par une immense porte en bois, précise Oana Paloş, porte-parole du Conseil départemental de Gorj: « Le monastère de Tismana est un bijou d’architecture. Le bâtiment du couvent, mais aussi la région de montagne où il est situé, attirent beaucoup de gens, surtout pour la fête de sa patronne, Ste Marie. Des milliers et des milliers de pèlerins y viennent alors. »



    Ce monastère a une histoire de plus de 6 siècles, et ses premières pages ont été écrites par le moine Nicodim. C’est lui qui a construit le lieu de culte, mais n’a pas décoré ses murs intérieurs. Il s’est limité à les peindre en une couleur unique, l’ocre, avec des motifs floraux et géométriques. La première peinture polychrome du monastère a été réalisée au XVIe s., par Dobromir de Târgovişte. Ce dernier a utilisé des couleurs végétales, dont un rouge oriental, appelé aujourd’hui « rouge de Tismana ».



    L’archidiacre Dioniţă Apostolache, porte-parole de l’Archevêché de Craiova, affirme que les touristes trouveront dans le comté de Gorj les couvents orthodoxes les plus anciens du pays: « Nous commencerons notre visite par le monastère de Tismana, fondé par le moine Nicodim. St Nicodème est considéré dans la tradition monacale orthodoxe comme le fondateur du monachisme néo-hésychaste d’Olténie. Ce monastère, sis dans un cadre naturel pittoresque, est là pour le fidèle qui souhaite prier et qui est en même temps désireux d’admirer les beautés de la nature. Là, en dehors de ce saint lieu de culte, ce qui est inédit, ce sont les forêts d’if et de châtaignier sauvage. Dernièrement, près du monastère a été fondé le Musée de la monnaie nationale ; c’est là qu’a été déposé le trésor national pendant la première guerre mondiale. Il existe même des musées dans le patrimoine de nos couvents. A Tismana, nous en avons un, avec des objets très anciens, qui est unique au pays. A partir de ce monastère, on peut aller à pied à deux ermitages, à 1000 m d’altitude. Les moniales sauront vous renseigner. »



    Un autre repère pour un circuit culturel et religieux au département de Gorj, c’est le monastère orthodoxe de Polovragi, bâti en 1505, à proximité de la localité homonyme. Il est à l’entrée des gorges de la rivière Olteţ, qui sépare les monts Parâng des monts Căpăţânii. Et c’est toujours là, dans les Gorges de l’Olteţ, que l’on retrouve la grotte de Polovragi, avec une longueur de près de 11 km, dont la première portion, de 800 m, est ouverte aux touristes. L’archidiacre Dioniţă Apostolache, porte-parole de l’Archevêché de Craiova, explique : « La deuxième destination qui pourrait être mentionnée dans ce contexte, c’est le monastère de Polovragi. Là, dans une autre zone d’une grande beauté, le pèlerin peut admirer la beauté du style brancovan. Sa peinture est unique en Roumanie. Elle a récemment été restaurée. »



    Un autre monastère important pour le comté de Gorj est celui de Lainici, à 35 km de Târgu Jiu. Il semble que même celui-ci ait été fondé par le même moine Nicodim, qui a érigé une construction en pierre ou en bois qui a résisté jusqu’au XVIIIe s., nous dit l’archidiacre Dioniţă Apostolache, porte-parole de l’Archevêché de Craiova : « La troisième visite serait celle du couvent de Lainici, sis sur le défilé de la rivière Jiu, un monastère de moines avec une riche tradition. Ce lieu de culte a eu un rôle important notamment dans l’entre-deux-guerres, lorsque ses moines ont participé de manière active à soutenir l’esprit roumain et à promouvoir les valeurs et les traditions orthodoxes. A présent, le monastère de Lainici est un des points d’attraction de la zone parce qu’il recèle les reliques de St Irodion de Lainici. C’était un des supérieurs importants du monastère, récemment canonisé par l’Eglise orthodoxe roumaine. »



    Bonne visite ! (trad.: Ligia Mihăiescu)