Tag: créativité

  • Dynamisme et diversité culturelle à Bucarest

    Dynamisme et diversité culturelle à Bucarest

    La créativité est à retrouver partout, dans les domaines de la littérature de l’art et de la science, des sports et du marketing, sous ses formes classiques de livres ou de tableaux, ou plus actuelles, sur le téléphone portable ou sur l’ordinateur.



    L’organisation « The Institute » s’applique à promouvoir les industries créatives de Roumanie, contribuant ainsi à moderniser le pays. « Le Quartier créatif », lancé en 2017 à Bucarest, est peut-être le plus connu de ses projets. Pendant trois week-ends de suite, The Institute et l’Institut pour les politiques publiques, avec le concours de la société Electrica ont remis en valeur deux bâtiments représentatifs de la vieille ville. Ana Păun, coordinatrice de communication, explique :



    « C’est un des plus récents projets que nous menons dans le cadre du Quartier créatif. Suite au recensement de 2011, on a constaté qu’à Bucarest, 9 maisons sur 10 étaient partiellement habitées ou pas du tout. Je parle de toute une série de bâtiments importants du point de vue culturel. Dans l’espace du Quartier créatif il y a de belles maisons d’une grande valeur architecturale, qui, malheureusement sont inhabitées. Nous avons envisagé d’attirer sur elles l’attention des bucarestois en les illuminant de l’intérieur, comme si elles étaient de nouveau habitées. »



    La capitale roumaine a été présente, comme ville-invitée, au Festival de design de Madrid, avec une exposition consacrée au Quartier créatif. Soutenue par l’Institut culturel roumain et par The Institute, cette exposition a été ouverte au public pendant un mois et demi. A présent, l’équipe de The Institute prépare plusieurs événements, dont le plus important est la 7e édition de la Semaine du design roumain, qui se tiendra à Bucarest du 17 au 26 mai. C’est un véritable festival des communautés créatives locales, qui se proposent de faire de la capitale roumaine une ville européenne moderne. Ana Păun.



    « Au fil des années, des groupes créatifs se sont constitués dans la ville, réunissant des ateliers, des studios, des sociétés etc. La Semaine du design roumain propose un itinéraire à travers ces groupes. A cette occasion, chacun d’eux organisera des événements : des expositions, des fêtes, des foires… Comme chaque année, une exposition centrale sera organisée, accueillie cette fois-ci par la Banque commerciale roumaine, place de l’Université. Le siège de cette banque est un bâtiment historique qui sera ouvert pour la première fois au public à cette occasion. »



    L’exposition centrale réunira 200 ouvrages — nouvelle tentation pour les bucarestois, au cœur même de la ville.


    (Trad. : Dominique)

  • Dâmboviţa Smart River (rivière intelligente)

    Dâmboviţa Smart River (rivière intelligente)

    Chaque année, la Commission européenne organise en Roumanie un festival de la culture urbaine, Urban Fest, censé promouvoir les valeurs européennes dans le domaine du développement local.



    « BlueGreen — Rivières dans une ville intelligente » est le thème de cette édition du festival Urban Fest, déroulé à la mi-juin. L’événement devait mettre en exergue le rôle des rivières dans les métropoles modernes. Pour Bucarest, il s’agissait du réaménagement du cours de la rivière Dâmboviţa, qui traverse la capitale roumaine.



    Une organisation sans but lucratif se propose de mettre à profit la rivière Dâmboviţa, en encourageant les citoyens de tous les âges à participer à l’élaboration de nouveaux projets urbains. Daniela Calciu, membre de l’Association pour la transition urbaine, nous parle des initiatives de cette organisation: « Notre Association, en collaboration avec l’Association « Poiana lui Iocan », a déroule le programme « Urboteca » – l’Urbothèque dont le but était d’impliquer les habitants de la capitale dans l’élaboration de projets d’aménagement urbain. Lors du Festival, nous avons dressé un questionnaire, que nous avons baptisé « Le poisson d’or », pour recueillir les idées et les souhaits des visiteurs concernant l’aménagement de la Dâmboviţa. Environ 400 personnes ont répondu à ce questionnaire et nous avons constaté que nous souhaitons tous bénéficier d’une rivière qui ressemble à celle des métropoles européennes. Nous nous sommes donc proposé de réunir ces désirs, ces pensées, ces énergies. Le plus important résultat de ce Festival de culture urbaine est de nous avoir rendus plus proches les uns des autres, il nous a permis de nous connaître et même a attiré des gens de passage, qui nous ont rejoints. »



    Bien que la Dâmboviţa traverse une capitale, ses rives sont quelque peu abandonnées. Leur énorme potentiel culturel, écologique et économique attend encore d’être mis en valeur par un projet intelligent, grâce à la contribution de la société civile et du milieu des affaires. Les idées avancées devraient se retrouver sur la table des autorités locales après les prochaines élections. Quelques îles flottantes ont déjà fait leur apparition le long de la Dâmboviţa.



    Daniela Calciu, membre de l’Association pour la transition urbaine, explique : « En octobre nous avons lancé la première île faisant partie d’un « archipel d’idées » – à la fois métaphorique et physique. Si vous longez les rives de la Dâmboviţa, à hauteur de la Bibliothèque nationale on peut apercevoir plusieurs petites îles. Sur une d’entre elles se retrouvent des dessins et des messages que nous avons recueillis lors du Festival. Plusieurs personnalités nous ont rejoints, dont Angela Filote, cheffe de la représentation de la Commission européenne à Bucarest, et Aura Răducu, de la BERD, qui s’occupe également du plan de mobilité durable de la ville de Bucarest. L’ex-champion Ivan Patzaichin compte parmi les partenaires du projet. D’ici le printemps prochain nous souhaitons multiplier ces îles d’idées et de souhaits, de sorte que le 15 mars nous puissions descendre de nouveau la rivière en canot, nous y arrêter et organiser un pique-nique sur la Dâmboviţa. »



    Au fil des années, le cours de la rivière Dâmboviţa a été modernisé à plusieurs reprises ; pourtant, son réaménagement représente actuellement un véritable défi, car faire de cette rivière un espace attrayant et reverdi suppose un changement radical qui devrait toucher également les zones proches de la rivière, notamment les parcs Eroilor, Izvor et Unirii ainsi que le Jardin botanique.



    L’Association pour la transition urbaine, en collaboration avec l’Association d’architecture, proposent un projet visant à cultiver l’esprit urbain dans les écoles. Pour le reste, chaque semaine, l’Association pour la transition urbaine organise un nouveau projet. Daniela Calciu explique: « Nous allons continuer par un atelier de maquettes, nous allons apporter des matériaux et faire venir des étudiants en architecture et urbanisme de l’Université « Ion Mincu ». Les enfants auront ainsi l’occasion de construire des bâtiments miniature ou des endroits situés sur les rives de la Dâmboviţa. Une semaine après, nous inviterons les enfants, les jeunes et leurs parents à imaginer ensemble une Dâmboviţa de l’avenir, telle qu’ils ils la souhaitent. Nous réaliserons une grande maquette figurant la rivière et les espaces qui l’entourent tels que nous les souhaiterions. »



    Jour après jour, la rivière Dâmboviţa pourrait commencer à changer de visage et devenir un symbole de la ville. (trad. : Dominique)

  • Lili Simpeluche

    Lili Simpeluche

    Loreta Isac est coordinatrice du projet Atelier Simpeluche”, première entreprise sociale de l’Alliance pour la lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies (ALIAT). Cet atelier, ouvert dans la commune de Măneşti, du département de Dâmboviţa, a été conçu comme un endroit où l’on travaille avec plaisir, où l’on peut être créatif et technique à la fois. Le choix de la commune n’est pas aléatoire. Cela fait plus de trois ans que l’Alliance pour la lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies (ALIAT) dispense des services sociaux à l’intention des habitants du comté de Dâmboviţa, par le biais de son antenne locale basée à Târgovişte.



    Loreta Isac explique dans quel contexte est né l’atelier Simpluş, « Simpeluche » : “Tout est parti du besoin des futurs bénéficiaires de nos services de trouver un emploi. Nous avons eu à résoudre aussi le problème général qui se pose devant les ONGs, à savoir le manque de fonds sûrs qui puissent assurer la continuité des services qu’elles offrent. C’est ainsi qu’est née l’idée de monter une affaire sociale, d’intégrer ainsi les personnes en quête de travail. L’atelier Simpluş de Măneşti a donc embauché des chômeurs de longue durée et des personnes ayant abandonné l’école précocement. Nous cherchons des gens qui ne peuvent plus espérer de trouver une place sur le marché de l’emploi de Roumanie. Des gens à qui nous offrons la chance d’apprendre un métier, à gérer un salaire et à se débrouiller dans n’importe quelle situation. Nous souhaitons que ce soit pour eux un nouveau départ. Rien qu’un exemple: une de nos employées, qui n’a que trois classes de primaire, n’aurait aucune chance d’embauche en bonne et due forme ailleurs. Maintenant, elle sait coudre à la machine. Quand elle aura quitté notre atelier, elle se débrouillera sans doute toute seule, au moins pour confectionner de petites choses pour elle et sa famille”.



    Les trois salariées de l’atelier Simpluş cousent à la machine ou à la main, coupent les différents tissus, s’occupent de la finition des jouets réalisés selon les esquisses de designers roumains ou des dessins d’enfants ou bien confectionnent des housses en feutre pour les ordinateurs portables et les tablettes numériques.



    Pour faire connaître l’activité de l’atelier, Loreta Isac a envoyé un peu partout dans le monde plusieurs exemplaires du chaton en peluche prénommé Lili. Elle a même prié les nouveaux « maîtres » de Lili de lui faire parvenir des photos des endroits où ils habitent. Cette idée tirée du film “Le fabuleux destin dAmélie Poulain” ayant pris racine, les photos de Lili ont littéralement envahi la toile: “Nous souhaitons que les jouets arrivent dans le plus d’endroits et de foyers possible, qu’ils fassent la joie d’un nombre aussi grand que possible d’enfants ou de grandes personnes. Quand le jouet arrive quelque part, que ce soit en Roumanie ou ailleurs, il pose des questions sur le lieu de destination et la personne qui l’a reçu. Il en va de même pour les jouets réalisés d’après des dessins d’enfants. Depuis le début du mois, nous avons déjà envoyé 70 joujoux aux quatre coins du pays et du monde. On peut retrouver leurs photos sur la page Facebook de l’atelier Atelier Simpeluche. C’est là que nous postons chaque jour des photos de ces endroits et des informations sur ce qui se passe dans notre atelier”.



    Même si Lili est déjà vedette dans l’espace virtuel roumain, les jouets les plus intéressants qui sortent de l’Atelier Simpeluche sont ceux réalisés d’après les dessins d’enfants. Parmi ces joujoux, il y en a un qui tire son nom d’un personnage de conte de fées, comme nous l’explique Loreta Isac: “Il s’appelle Greuceanu, et il a été baptise ainsi par l’enfant qui l’a dessiné. A le regarder, un dirait un triangle ou plutôt une sorte de coussin tenant en main une torche. Ce jouet très joyeux a joui d’un immense succès lors des foires auxquelles il a été présenté. Nous l’avons emmené pour montrer aux gens ce que nous pouvons faire sortir de nos mains. Beaucoup d’entre eux voulaient l’acheter, mais ces jouets sont hors – série. Si nous recevons un dessin de la part d’un petit, c’est seulement pour lui que nous créons le jouet respectif”.



    Pour l’instant, les jouets confectionnés dans l’Atelier Simpeluche se vendent uniquement sur Internet et dans quelques magasins. 50% de l’argent sera réinvesti dans les services sociaux de l’Alliance de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies. Loreta Isac nous apprend où va le reste de cet argent: “Le reste du profit sera réinvesti pour développer notre affaire, car autrement nous ne pourrions pas fonctionner sur le long terme. Il va aussi dans les actions visant à améliorer la vie des membres de la communauté de Măneşti. Pour le début du mois de septembre, nous avons prévu des activités avec les enfants et une campagne de prévention de la consommation excessive d’alcool. Nous irons auprès des gens, les inviterons à se soumettre à des tests et nous discuterons avec eux de ce problème”.



    Lili Simpluş a déjà voyagé dans bien des endroits à travers le monde. Rien d’étonnant donc à ce que vous la rencontriez un beau jour. Elle est partie en mission, celle de raconter l’histoire des gens qui défient les obstacles, se redressent et se remettent en route. (trad.: Mariana Tudose)