Tag: crise économique

  • Nouvelles protestations syndicales

    Nouvelles protestations syndicales

    Mécontents du
    projet de budget pour 2021 et des décrets gouvernementaux qui l’accompagnent,
    les syndicats ont organisé de nouvelles actions de protestation à Bucarest,
    devant les sièges de l’Exécutif et des partis membres de la coalition
    majoritaire de centre-droit, sans oublier plusieurs préfectures de département.
    A leur avis, un budget d’austérité ne fera que prolonger la crise économique,
    en faisant baisser le niveau de vie de la population, qui sera condamnée à la
    pauvreté.






    « Travail
    décent, justice sociale, dialogue social » – c’est avec ce slogan que les
    membres de la Confédération syndicale Cartel Alfa sont descendus dans la rue
    pour la 5e semaine consécutive, se rendant cette fois-ci au siège de
    l’alliance l’Union Sauvez la Roumanie-PLUS, avant d’arriver devant le siège du
    gouvernement. Ils demandaient un salaire minium décent, des pensions de
    retraite équitables, des services publics de qualité et le redémarrage de la
    négociation collective. Les syndicalistes sont également mécontents de
    l’intention du gouvernement de geler les salaires dans le secteur public et de
    supprimer les chèques-vacances, affirmant que cette dernière démarche affectera
    directement l’industrie de l’hôtellerie-restauration, déjà profondément touchée
    par les restrictions imposées en raison de la pandémie.






    Le secrétaire
    général de la Confédération syndicale Cartel Alfa, Petru Dandea, précise :
    « La Roumanie traverse une période de crise économique. On ne peut pas proposer
    des mesures d’austérité qui s’y superposent, puisqu’on ne fait qu’empirer la
    situation. Il paraît que le Gouvernement ne comprend pas ça. C’est ce que nous
    voulons montrer par notre protestation, nous voulons sensibiliser les ministres
    et le cabinet, justement pour qu’ils proposent des politiques ciblées sur
    le développement, qui manquent dans le contexte de crise actuel. »






    A leur tour, les
    membres de la Fédération syndicale « La Solidarité sanitaire » ont affirmé
    leur mécontentement devant le siège du Parti national Libéral, principal parti
    de la coalition au pouvoir, pour se rendre ensuite devant le siège du
    gouvernement. Ils demandent davantage d’argent pour le système de santé, le
    respect des droits légaux et des mesures de protection pour les salariés du secteur,
    insistant sur le fait qu’ ils sont actuellement exposés à des risques plus
    grands qu’avant la pandémie, voire qu’ils mettent leur vie en danger tous les
    jours et que les bonus qu’ils touchent ne sont plus les mêmes qu’auparavant.






    Il en va de même
    pour la Fédération PUBLISIND, affiliée au Bloc syndical national, dont les
    membres travaillent dans la police, l’administration publique, l’assistance
    sociale, les finances et le contrôle financier. Ils tentent aussi de convaincre
    les responsables de renoncer aux mesures visant à plafonner ou diminuer les
    salaires dans le secteur public.






    Le responsable
    syndical Cosmin Andreica affirme : « C’est la 7e semaine
    de protestations. On proteste contre le fait que la loi n’a pas été appliquée,
    vu que la Roumanie est en train d’être gérée via des décrets d’urgence. A la
    fin de l’année dernière, le gouvernement a émis un décret d’urgence lui
    permettant de ne plus appliquer la Loi des salaires de 2017, un acte normatif
    dont l’objectif était d’éliminer les iniquités et les discriminations du
    système. »






    Et c’est
    toujours devant le siège du Gouvernement que l’on a retrouvé les cheminots,
    dénonçant l’absence d’investissements dans l’infrastructure ferroviaire et les
    salaires trop bas qu’ils touchent. Ils affirment que le personnel des Chemins
    de fer roumains est âgé et très peu nombreux, alors que les chemins de fer sont
    devenus une zone rouge, au bord du précipice, à cause d’investissements quasi
    nuls, ces 30 dernières années. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 2020 – Rétrospective des événements étrangers

    2020 – Rétrospective des événements étrangers

    Pandémie

    2020 – l’année de la pandémie ! Impossible de donner un autre nom à une année tellement particulière dans l’histoire de l’humanité. Impossible, également, d’imaginer les futures dimensions du désastre en ce 31 décembre 2019, lorsque les autorités de la lointaine et impénétrable Chine annonçaient avoir enregistré, dans la ville de Wuhan, 27 cas de pneumonie virale aux origines inconnues. Au bout de quelques jours seulement, le nouveau coronavirus était identifié par les chercheurs et le premier décès d’une personne infectée suivait peu de temps après. Très rapidement, des contaminations étaient signalées dans d’autres pays asiatiques, en Europe et aux Etats-Unis. Avec le temps, les infections se comptaient par centaines, par milliers, par centaines de milliers, puis par dizaines de millions… et les morts par millions dans le monde. Dans l’espace de douze mois, le nouveau virus a paralysé les économies nationales, a dévasté des communautés entières, a confiné à domicile près de 4 milliards de gens. L’année 2020 a changé l’humanité comme nulle autre avant elle, mettant son empreinte, probablement, sur toute la période d’après la Deuxième Guerre mondiale, considère l’AFP. « Cette expérience de la pandémie est unique dans la vie de chacun de nos contemporains. Chacun de nous en a été affecté, d’une manière ou d’une autre », considère Sten Vermund, médecin épidémiologiste et doyen de la Faculté de santé publique de l’Université américaine Yale.



    Crise économique


    La crise sanitaire quasi générale, avec ses tragiques pertes de vies humaines, a été doublée d’une crise économique et sociale provoquée par la même pandémie. De nombreuses compagnies ont fermé leurs portes, tout comme les écoles, les lycées et les universités. Les compétitions sportives ont été annulées. Les transports aériens civils ont été suspendus, les boutiques, les bars, les restaurants et autres boîtes ou discothèques ont arrêté leur activité. Quels en ont été les effets ? L’analyste économique Constantin Rudnițchi offre une réponse : « Toutes les économies du monde ont rapporté, au deuxième trimestre, des pertes dramatiques, suivies par des redressements, on va dire, décents, le trimestre suivant. Mais, dans son ensemble, 2020 sera une année de baisse économique assez forte. Nous avons eu des programmes de soutien pour les économies, pour la population ou les salariés. C’est ainsi que beaucoup d’argent a été introduit sur le marché ; ce fut donc une année de l’argent en quantité et peu cher, parce qu’il y a eu, d’une part, ces mesures, et de l’autre, les programmes d’achats et les politiques menées par les banques centrales pour sauver le peu qui restait. Il est tout aussi vrai que cette année sera clôturée sur des dettes très importantes à l’échelle de l’économie mondiale. Il faut voir comment ces dettes seront remboursées à l’avenir. Ce fut une année de fluctuations des marchés financiers, d’industries qui ont frôlé la faillite pour avoir été tout simplement mises à l’arrêt ou par manque de clients. En même temps, certains services, secteurs économiques et compagnies ont progressé, comme ce fut le cas du secteur en ligne, qui a gagné énormément de terrain. Donc, je dirais que cette année a montré au monde qu’un autre modèle économique est nécessaire », a conclu l’analyste économique Constantin Rudnițchi.



    Election présidentielle aux Etats-Unis


    Au mois de mai, par exemple, la pandémie a mené à la disparition de non moins de 20 millions d’emplois, seulement aux Etats-Unis. Avec une administration en pleine campagne électorale et qui a semblé dépassée par la situation, l’Amérique a été frappée de plein fouet par la pandémie : du point de vue médical, économique, mais surtout du point de vue social. Amplifiés par la crise, les courants conspirationnistes, anarchistes ou négationnistes ont pris de l’essor, et ont été encouragés à cet effet du point de vue électoral, ce qui a mené à une profonde division du pays et à des élections parmi les plus tendues de l’histoire récente. L’élection s’est achevée par la victoire assez claire du démocrate Joe Biden, confirmée par le Collège électoral, mais cela n’a pas apporté pour autant la désescalade tant attendue. Et ce car le président sortant Donald Trump continue de contester la régularité du vote par le biais d’avocats et de représentants républicains. Des centaines de plaintes pour d’éventuelles fraudes ont été rejetées l’une après l’autre par la justice américaine comme non fondées, ce qui n’a apparemment pas convaincu tous les membres de l’administration Trump ni beaucoup de ses partisans en Amérique et dans le monde entier.



    Maia Sandu — la première femme présidente à Chisinau


    En Europe, tout près de la Roumanie, avait lieu une autre élection présidentielle. Dans la petite République de Moldova, idéologiquement et politiquement divisée entre l’Ouest et l’Est, la pro-occidentale Maia Sandu est devenue présidente, à la défaveur du pro-russe Igor Dodon, qu’elle a étonnamment réussi à remplacer au pouvoir. Un événement salué à la fois par Bucarest et par les grandes chancelleries de l’Union européenne et porteur d’espoir quant au parcours européen de ce pays.



    Israël et ses relations avec les pays arabes


    D’autres surprises agréables sont venues du Moyen-Orient où Israël a normalisé ses relations avec un certain nombre de pays arabes, avec une médiation américaine – un succès incontestable de l’administration Trump sortante. Les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc reprennent leurs contacts officiels et leurs relations diplomatiques avec l’Etat hébreu et rétablissent la coopération économique bilatérale. Ces annonces changent complètement les rapports politiques dans la région et isolent l’Iran — un des principaux ennemis d’Israël.



    UE — budget pluriannuel et vaccin


    Retour à l’Europe communautaire, marquée par la pandémie. Après moult discussions et tergiversations, le budget de l’Union pour la période 2021-2027 et les plans financiers de relance ont été approuvés par les États membres. Cela permet des investissements sans précédent dont la Roumanie pourrait bénéficier aussi si les politiciens de Bucarest travaillent sérieusement à cet effet. Commencée avec l’espoir que le nouveau virus ne se propagerait pas ici, puis qu’il ne s’agirait que d’une simple grippe, l’année 2020 s’achève par un autre : le vaccin salvateur. Approuvé et déjà utilisé dans plusieurs États sous différentes variantes, il donne à l’humanité l’espoir du retour à une vie normale, peut-être le plus grand souhait pour 2021. Avec la promesse qu’il sera fourni à tous, de manière équitable.


    (Trad. : Ileana Ţăroi, Ligia)


  • A la Une de la presse roumaine 11.10.2018

    A la Une de la presse roumaine 11.10.2018

    Adevarul: «
    Frans Timmermans entre en lice pour la direction de la Commission européenne.
    Quelles sont ses chances ? ». Romania Libera parle aussi de l’espace communautaire et affirme que « la durée
    estimée de la vie professionnelle au sein de l’UE a augmenté de 3 ans en 2017. Le
    regard des journalistes de Jurnalul National se tourne vers nos voisins : la Hongrie
    et l’Ukraine. «Tensions entre l’Ukraine et la Hongrie pour la double
    citoyenneté » titre le quotidien. Enfin,
    Evenimentul Zilei se préoccupe pour la situation de l’économie mondiale et titre «le FMI
    annonce la catastrophe. C’est presqu’une certitude : il y aura une crise
    économique ! »

  • A la Une de la presse roumaine 23.04.2018

    A la Une de la presse roumaine 23.04.2018

    Economie, politique nationale, politique internationale – on trouve un peu de tout dans la presse roumaine de ce lundi. Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme : « la véritable crise économique commence ». Pour ce qui est de la politique, tous les journaux roumains parlent de la stratégie intitulée «La Roumanie 2040 », conçue par le Parti Social Démocrate et vivement contestée par l’opposition. Enfin, le nom d’Emmanuel Macron est présent sur les pages internationales des journaux roumains en ligne.

  • Les jeunes roumains dans une Europe sortie de crise

    Les jeunes roumains dans une Europe sortie de crise

    Quoique, officiellement, sortie de la crise économique, l’Europe a toujours du mal à se remettre sur les rails. Ce sont notamment les jeunes qui souffrent des conséquences du krach d’il y a quelques années. Plus de la moitié des Européens âgés de 16 à 30 ans se sentent marginalisés dans leur propre pays, selon le dernier sondage Eurobaromètre, commandé par le Parlement européen et publié vendredi. Ce sentiment d’exclusion enregistre pourtant d’importantes disparités nationales, allant d’un taux de 93 % en Grèce à seulement 27 % en Allemagne, en passant par 71 % en Roumanie.

    La plupart des répondants accusent un faible accès aux emplois bien rémunérés et stables, affirme Diana Filip du bureau EuropeDirect de Bucarest : « Outre les effets négatifs de la crise économique, qui se font toujours ressentir, je mentionnerais un cliché concernant les jeunes diplômés : le fait de se voir demander une expérience professionnelle assez vaste à la fin de leurs études. C’est une réalité à laquelle se confronte toute l’Europe, non seulement la Roumanie. Pourtant, à la différence de notre pays qui privilégie l’expérience théorique, la plupart des pays membres favorisent les formations pratiques, offertes souvent par les écoles professionnelles. Or il est déjà évident pour tout le monde que les stages de formation et le bénévolat sont essentiels dans le parcours professionnel des jeunes, parallèlement aux connaissances théoriques acquises à la faculté. C’est pourquoi la loi du bénévolat prévoit d’inclure cette période dans l’ancienneté. Du coup, pour s’assurer d’une meilleure insertion sur le marché de l’emploi, les jeunes doivent, à part les cours en fac, faire le plus de stages de formation possible. »

    Malgré des problèmes qui persistent sur le marché intérieur de l’emploi, la moitié des jeunes roumains se disent peu enclins à faire des études ou à travailler ailleurs. L’Eurobaromètre indique qu’environ 85 % des jeunes Roumains n’ont jamais voyagé à des fins de formation ou d’emploi. En échange, ils sont très actifs sur les réseaux sociaux et désireux de participer à des débats publics.

    Aux yeux de Mihai Dragos, président du Conseil de la Jeunesse de Roumanie, le sens civique doublé du refus de quitter le pays augmente considérablement les chances de voir la vie s’améliorer en Roumanie : « Le dernier Eurobaromètre montre que les jeunes sont intéressés aussi bien par les processus démocratiques que par la possibilité d’e peser dans la prise de décisions. D’ailleurs, un nombre significatif d’entre eux considèrent que les réseaux sociaux représentent un progrès pour la démocratie, car ils permettent d’obtenir directement de l’information autrement difficile à entrevoir dans la presse traditionnelle. Quant à la réticence des jeunes roumains de partir à l’étranger, cela s’explique par leur crainte de se voir marginaliser dans des pays en proie à une flambée de l’extrémisme. Une réalité qui les décourage de partir ailleurs. Et puis, n’oublions pas qu’il reste encore des pays européens avec un taux de chômage beaucoup plus élevé que celui de Roumanie, ce qui démotive les Roumains à vouloir bâtir leur avenir dans un autre Etat communautaire. »

    Bien qu’ils soient nombreux à rester au pays, les jeunes roumains n’arrivent pas à bénéficier des facilités imaginées à leur intention par Strasbourg ou Bruxelles. Un aspect qui ne fait que renforcer leur sentiment de marginalisation, selon Mihai Dragos : « Il existe une initiative européenne appelée la Garantie pour la jeunesse, dans le cadre de laquelle la Roumanie devrait débourser plus de 560 millions d’euros pour l’insertion sociale et économique des jeunes. Et je pense notamment à tous ces jeunes qui ne sont pas en formation et qui ne travaillent pas. Or, on a constaté que la Roumanie n’avait pas commencé la mise en place de ce programme, ce qui fait qu’aucun sou n’a encore été investi dans des stages de formation ou dans d’autres activités que l’on aurait pu lancer depuis 2014. On a affaire à un retard plus significatif que celui enregistré pendant l’exercice budgétaire 2007- 2013. Si en 2009, on déboursait des fonds structurels destinés aux ressources humaines, là on ne fait rien du tout, quoique l’on soit à la seconde moitié de 2016.»

    Malheureusement, la Roumanie enregistre des retards même dans la mise en œuvre de sa propre législation, déplore le président du Conseil de la Jeunesse : « Nous sommes impliqués dans la modification de la Loi de la Jeunesse. Or, bien que cette loi prévoie des programmes et des fonds alloués aux jeunes, la plupart des administrations publiques n’utilisent pas cet argent ou le débourse en l’absence de tout contrôle des dépenses. Je pense à tous ces fonds que l’on devrait investir dans des programmes de formation, de conseil, dans des débats sur des politiques publiques, des programmes de recrutement. En 2015, le taux de chômage s’est monté à plus de 21 % dans les rangs des jeunes roumains. »

    Pourtant, craintes et marginalisation mises de côté, l’Eurobaromètre apporte également de bonnes nouvelles. Ainsi, 89% des jeunes Roumains se disent-ils intéressés par les institutions européennes. Un aspect important dans un pays comme la Roumanie, qui a manifesté, pendant des années, un des intérêts les plus faibles d’Europe pour ces institutions. Mais les choses ont commencé petit à petit à changer, surtout depuis que les jeunes ont appris les opportunités concrètes que ces institutions peuvent leur offrir.

    Diana Filip, coordinatrice du bureau EuropeDirect de Bucarest : « L’intérêt des jeunes pour les institutions européennes commence à se manifester depuis les années de lycée. Ils veulent non seulement comprendre les mécanismes de fonctionnement dans le cas d’un emploi à Bruxelles, mais aussi connaître l’impact des politiques européennes au niveau national, surtout sur le marché du travail. »

    L’enquête Eurobaromètre consacrée à la jeunesse a été réalisée, entre le 9 et le 25 avril 2016, dans les 28 États membres de l’Union européenne, sur un échantillon de 10.294 jeunes de 16 à 30 ans. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Cette année, dans le monde

    Cette année, dans le monde

    2013 fut l’année où l’humanité, épuisée par la crise économique et financière mondiale, a concentré ses forces pour apaiser les conflits dans le monde arabe et renforcer le statut des grandes organisations européennes. Ce fut aussi l’année où de grands leaders mondiaux ont consolidé leur rôle, tandis que d’autres ont quitté ce monde.





    Europe


    L’UE a poursuivi en 2013 son élargissement en intégrant son 28e membre, à savoir la Croatie. Soumise à des critères d’adhésion des plus durs, cette ex-république yougoslave a finalement rejoint la communauté européenne au bout d’un processus qui a duré dix ans. Malgré ses détracteurs, l’élargissement de l’UE a continué en 2013 aussi, en s’avérant essentiel pour les changements opérés dernièrement au sein de l’Europe Centrale et de l’Est. D’ailleurs, le calendrier européen sur le long terme inclut également l’intégration de l’Ukraine, de la République de Moldova et de la Géorgie, pays se trouvant plus ou moins dans l’antichambre de l’espace communautaire.



    Pourtant, on prévoit un processus difficile notamment dans le cas de l’Ukraine, ancienne république soviétique en proie fin novembre à d’amples manifestations antigouvernementales et anti-présidentielles. La révolte a éclaté au moment où le leader de Kiev, Viktor Ianoukovitch, a refusé de parapher l’accord d’association avec l’UE, préférant rester dans l’ombre de Moscou. Les analystes attirent l’attention que l’intégration européenne de la République de Moldova et de l’Ukraine pourraient solutionner le conflit de Transnistrie, région séparatiste russophone dont le statut juridique est une pomme de discorde entre Chisinau et Kiev.





    Conflits


    Plus amples et plus brutaux que les conflits gelés d’Europe, les foyers de guerre d’Afrique et d’Asie ont concentré en 2013 d’amples énergies diplomatiques. Trois ans après le début de la guerre civile en Syrie, le président Bashar al-Assad est devenu l’un des protagonistes négatifs du Printemps arabe, surtout après l’attaque aux gaz chimiques près de Damas que son régime s’est vu attribuer et qui a fait des centaines de morts. Afin d’écarter l’option militaire, les Etats-Unis ont signé avec la Russie un projet de résolution sur la destruction de l’arsenal chimique syrien avant la moitié de l’année prochaine. Selon les données officielles rendues publiques par l’ONU, le conflit armé entre l’opposition et le régime de Damas a fait plus d’une centaine de milliers de morts.



    En Egypte, les forces armées ont destitué l’islamiste Mohamed Morsi, une année seulement après son installation au pouvoir. Après la déposition de ce premier président issu dun scrutin démocratique, le pays, au bord du chaos après la répression sanglante soldée par des centaines de morts, se prépare à écrire une nouvelle Constitution censée renforcer le rôle politique de l’armée. De tels processus d’élaboration des lois fondamentales démocratiques sont à signaler aussi en Tunisie et au Yémen, deux pays arabes qui se confrontent au séparatisme, aux prétentions d’autonomie et au terrorisme du type al Qaïda. Et ce fut toujours en 2013 que la diplomatie internationale a enregistré un succès notable en convaincant l’Iran à conclure un accord historique sur son nucléaire en échange d’une relaxation des sanctions économiques imposées à ce pays par les grandes puissances.





    Crise économique


    Retour à la crise économique mondiale. Déclenchée aux Etats-Unis, il y a six ans, la récession a touché pas mal de pays européens dont la Grèce qui a risqué même de se voir exclure de la zone euro. Pourtant, suite à des financements internationaux massifs accompagnés d’un ample programme d’austérité, la Grèce a rejoint fin 2013 les économies européennes émergentes. Quant à son voisin insulaire, eh bien Chypre s’était lui aussi retrouvé en 2013 au bord de la faillite, en raison de l’exposition de ses banques à la dette grecque. Le pays a obtenu en mars un prêt de 10 milliards d’euros de la troïka, en devenant en échange le premier pays à avoir instauré un contrôle du capital. On ne saurait conclure ce chapitre sans mentionner le compromis sur le budget adopté en octobre par le Congrès américain afin d’éviter une nouvelle paralysie des administrations fédérales et une catastrophe du défaut de paiement qui aurait eu un impact planétaire.





    Leaders


    Enfin, 2013 fut marquée aussi par la victoire sur la scène politique ou la disparition de certains leaders mondiaux. L’homme le plus fort de la planète, le chef de l’administration américaine, Barack Obama a battu son rival républicain et a été reconduit pour 4 ans à la Maison Blanche. En Europe, la chancelière allemande, Angela Merkel, a décroché un troisième mandat à une majorité écrasante, en confirmant la stabilité politique de l’Etat le plus fort de l’Union.



    L’Iran a depuis 2013 un nouveau président. Il s’agit de Hassan Rohani dont l’installation au fauteuil présidentiel marque le retour au pouvoir des réformés. De nouveaux leaders sont à signaler aussi au Venezuela, en Egypte, aux Pays Bas et en Belgique. En plus, 2013 restera inscrite dans l’histoire mondiale comme l’année de la mort de l’ancienne chef du gouvernement britannique, Margaret Thatcher, et de l’ex-président sud-africain Nelson Mandela.



    Des changements inattendus ont eu lieu dans le courant de 2013. Et on vous invite à penser au geste sans précédent fait par le pape Benoît XVI de renoncer au siège papal occupé actuellement par le premier pape jésuite, François, dont la personnalité extraordinaire a poussé le magazine Time à le désigner « l’homme de l’année ». Dans un monde qui s’éloigne de plus en plus de la religion, la revue américaine constate que le nouveau Saint père a réussi à changer la perception de millions de personnes sur le rôle et la place de l’Eglise. (trad.: Ioana Stancescu)

  • Prévisions pour l’Union Européenne

    Au niveau de l’Union Européenne le chômage demeure inacceptablement élevé, raison pour laquelle il faut moderniser l’économie — avertissait le commissaire UE chargé des Affaires Economiques et Monétaires, Oli Rehn, après la publication des estimations d’automne de la Commission Européenne. Le rapport de l’exécutif communautaire attire, d’ailleurs, l’attention sur le fait que la progression économique timide de la période suivante maintient le chômage à des niveaux record jusqu’en 2015 car la diminution de l’endettement privé et les politiques d’austérité des gouvernements continueront d’affecter la consommation et les investissements des compagnies.



    Les estimations de la Commission sont loin d’annoncer une sortie en fanfare de la crise économique, l’économie de l’UE stagnant cette année et n’augmentant de 1,4% que l’année prochaine. Encore moins de raisons d’optimisme sont offertes par la zone euro dont l’économie se contractera de 0,4% en 2013 pour passer à une croissance de seulement 1% l’année prochaine.



    Le rapport de la CE met en évidence le fait que la marche économique relativement lente de l’Allemagne et de la France, les numéros un et deux de la zone euro, sera incapable de soutenir une récupération plus rapide des Etats de la périphérie de l’union monétaire. L’économie allemande va croître de 0,5% cette année de 1,7% l’année prochaine.



    Les estimations pour la France sont encore moins bonnes, montrant une croissance de 0,2% en 2013 et de 0,9% l’année prochaine. Si l’économie britannique se trouvant en dehors de le zone euro donne des signes d’une plus rapide récupération, ce n’est pas la même tendance anticipée par la CE pour les économies d’Italie et de l’Espagne, même si cette dernière sortira de la crise l’année prochaine.



    Le chômage qui préoccupe les responsables européens dans le plus haut degré et dont le remède focalise les politiques nationales et communautaires ne descendra au niveau de toute l’Union à moins de 11% qu’en 2015. Cela , tandis que dans la zone euro ce taux se maintient élevé, plus de 12% l’année prochaine, avec la perspective de passer sous ce niveau dans deux ans. En Europe Centrale et Orientale, la Commission a révisé à la hausse les prévisions pour la Pologne et la Hongrie et à la baisse pour la Bulgarie.



    La commission prévoit pour la Roumanie une croissance économique en 2013 et pour les deux années à venir une avance de 2,4% en 2015. Le rapport de la Commission sera utilise, en première, en tant que base pour les négociations budgétaires entre les autorités de Bruxelles et celles nationales. Depuis 2013, l’exécutif de l’UE va vérifier les projets des budgets des Etats membres avant leur soumission aux Parlements respectifs, aux termes d’une règle vouée empêcher l’apparition d’une nouvelle crise des dettes souveraines… (trad. : Costin Grigore)


  • Quel avenir pour la presse roumaine ?

    Quel avenir pour la presse roumaine ?

    Victime collatérale de la crise économique, fortement ressentie depuis 2010, la presse écrite roumaine semble se retrouver dans une impasse. Par rapport au marché de la télévision, qui semble connaître la meilleure période depuis la chute du communisme, la presse écrite, notamment celle format papier, se confronte à de grandes difficultés. Ces dernières années, plusieurs publications écrites ont carrément fermé leurs rédactions ou ont été obligées à réduire leur activité et leur nombre de salariés.



    Par conséquent, la presse écrite roumaine a connu un déclin très marqué, difficile à anticiper il y a 10 ou 15 ans. Les quelques journaux dits « de qualité » maintiennent difficilement leurs variantes papier, sur un marché de la publication imprimée accaparé par les publications de niche comme les quotidiens sportifs, économiques et tabloïds. Vu leurs tirages, ces derniers sont d’ailleurs les champions de la presse écrite, ce qui en dit long sur l’évolution des goûts des consommateurs roumains de presse.



    Une lutte similaire pour la survie est également menée dans l’espace virtuel, dans lequel ont trouvé refuge même des publications qui ont eu un mot à dire sur le marché de la presse écrite. La notoriété n’est plus donnée par le traditionnel tirage, mais par le nombre de visualisations, de mentions « j’aime » ou de commentaires sur Facebook, des termes désormais consacrés dans la presse écrite virtuelle.



    Cristina Casapu, journaliste à une revue en ligne, parle de la presse roumaine en ligne: « L’évolution technologique actuelle a créé une nouvelle mode — celle de la presse en ligne, des publications électroniques, Internet s’étant transformé en une source très facile pour communiquer l’information. Au début, les journaux et revues imprimés étaient seulement doublés par des éditions en ligne. Ensuite, de nombreuses publications ont opté pour garder uniquement la variante en ligne. Cette évolution s’explique non seulement par la crise financière qui a touché les consortiums de presse, ainsi que les tendances imposées par les lecteurs. Pour eux, c’est de plus en plus commode d’accéder aux informations sur Internet, à la maison, sur le lieu de travail, dans le métro et même dans un café, utilisant soit l’ordinateur ou d’autres appareils comme la tablette ou le téléphone portable



    Dans tous ces formats la presse écrite roumaine a quelques caractéristiques spéciales, faciles à observer même par un lecteur occasionnel. Parmi elles, les plus évidentes et les plus répandues sont la politisation et l’appétit pour les tabloïds, des traits assez répandus parmi les médias autochtones. C’est pourquoi souvent « le chien de garde de la démocratie » se transforme soit en un caniche, soit en un mâtin prêt à dévorer des sujets dérisoires, qui ne s’identifient pas du tout avec ce qui devrait être l’intérêt public. Par ailleurs, parfois, le même intérêt public est remplacé par l’intérêt du groupe de presse et même du journaliste, vu que les médias roumains publient parfois des « articles écrits sur commande ».



    Cristina Casapu explique les autres tendances qui se manifestent dans la presse roumaine: « Même si à l’heure actuelle, l’accès à l’information semble être si facile, je ne peux pas ignorer une baisse significative de sa qualité. Il n’est pas difficile de constater que la même information se retrouve sur différents sites. Le métier de journaliste semble être remplacé par celle de copiste. Une autre tendance qui s’est fait remarquer, c’est celle des blogs, c’est-à-dire des pages Internet sur lesquelles des personnes plus ou moins connues, qui n’ont pas nécessairement la qualité officielle de journaliste, font connaître leurs opinions. Ce genre de médias semble gagner de plus de plus de terrain face au journal imprimé qui est déjà désuet. Et pourtant, la fin de la presse écrite n’est pas ici, c’est uniquement le public auquel s’adresse qui sera mieux sélectionné. La technologie continuera à évoluer et — qui sait ?- dans une vingtaine ou une trentaine d’années, quel sera le visage de la presse roumaine ? »



    Est-il possible que l’imprimé regagne au moins une partie de l’influence perdue ces dernières années ? Le phénomène actuel, de marginalisation de l’imprimé, est-il irréversible? Ce sont des questions auxquelles uniquement l’avenir peut offrir des réponses sûres.



    Et pourtant, ils sont assez nombreux ceux qui affirment que même dans un contexte économique favorable, la relance de l’imprimé est carrément impossible. Et cela parce que la presse écrite en ligne a assez d’arguments pour consolider sa position dominante. Hormis l’accès facile, la presse enligne est dans la plupart des cas, gratuite, ce qui lui offrent un avantage énorme face à la presse classique. Ce qui plus est, l’ascension des publications électroniques est basée aussi sur la grande passion que les Roumains ont développée ces dernières années pour les gadgets…( trad.: Alex Diaconescu)