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  • De l’électricité pour la République de Moldova

    De l’électricité pour la République de Moldova

    Si l’Ukraine est la victime directe du néo impérialisme russe imaginé par le président russe Vladimir Poutine et manifesté par une agression illégale et injustifiée, la République de Moldova en est une victime collatérale. Le petit Etat à population majoritairement roumaine situé entre l’Ukraine et la Roumanie souffre déjà des conséquences dramatiques de la crise énergétique que la guerre dans son voisinage a porté au paroxysme et de la position ferme de condamner l’invasion adoptée par l’administration pro-européenne à Chisinau. Le mois dernier la compagnie qui fournit de l’électricité aux régions centrales et du sud de la République de Moldova a averti ses clients de se préparer à des coupures de courant durant la prochaine saison hivernale, à cause de l’intensification de la crise énergétique.

    Auparavant, la présidente Maia Sandu avait déclaré que les habitants de la République devraient continuer à faire des économies d’électricité à cause de la majoration des tarifs et de l’amplification de la crise. Dans un récent discours prononcé devant le Parlement de Bucarest, Maia Sandu affirmait d’ailleurs que son pays risquait de se retrouver sans gaz, ni électricité cet hiver à cause du conflit. « Après le bombardement par la Russie des réseaux ukrainiens le géant russe Gazprom a réduit à moitié le volume du gaz délivré à la République de Moldova et l’approvisionnement en énergie sur la riche gauche du Dniestr pour le mois prochain est désormais incertain. Assurer l’électricité au pays est un défi quotidien », avouait Maia Sandu.

    Se rendant compte de la situation compliquée dans laquelle se trouvait la petite ex-république soviétique après les attaques russes contre l’infrastructure énergétique ukrainienne, la Roumanie a commencé à fournir de l’électricité et des gaz naturels en régime d’urgence. Actuellement, Bucarest assure plus de 90% de la consommation d’électricité de Chisinau a dit le ministre des AE, Bogdan Aurescu : « La situation est grave puisqu’à présent, la République de Moldova se trouve en une situation énergétique très compliquée, étant à 100% dépendante des ressources extérieures tant pour ce qui est du gaz que de l’électricité », a souligné le chef de la diplomatie roumaine. Il a affirmé que la Roumanie avait aidé la République de Moldova en lui fournissant du mazout et du bois de chauffage.

    Le gouvernement roumain a approuvé 130 000 mètres cubes de bois de chauffage à la demande de Chisinau. Vu que l’appui accordé à l’Ukraine pour contrecarrer l’agression de la Russie signifie en fait un soutien concret à la sécurité et la prospérité de la Roumanie et de ses citoyens, en égale mesure, l’appui à la République de Moldova, un Etat très vulnérable aux effets de cette agression est en fin de compte un point en plus à la sécurité de la Roumanie a expliqué le ministre Aurescu. Selon lui, les autorités de Bucarest continueront à appeler la communauté internationale à accorder à la République de Moldova des aides pour qu’elle puisse acheter de l’énergie sur le marché libre.

    A Bruxelles, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a promis à la République de Moldova de l’appui supplémentaire afin de couvrir ses besoins immédiats de gaz naturel et d’électricité.

  • Coordination européenne dans le domaine de l’énergie.

    Coordination européenne dans le domaine de l’énergie.

    L’UE est confrontée à une crise énergétique sans précédent, conséquence directe de l’invasion russe de l’Ukraine. La décision de Moscou de couper une grande partie des livraisons de gaz à l’Europe a compliqué davantage la situation et a provoqué une véritable flambée des prix. La Commission européenne propose de nouvelles mesures pour solutionner ce problème, utilisant 40 milliards d’euros pour aider les familles et les entreprises qui souffrent à cause des factures énergétiques élevées. Le paquet inclut aussi un cadre pour des achats communs de gaz a expliqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen « Nous savons que la demande d’énergie de l’Europe est très grande, et donc c’est tout à fait logique qu’au lieu d’être en compétition, les Etats membres et les entreprises énergétiques utilisent leur pouvoir d’achat en commun. Pour cela, nous proposons des instruments pour mettre en commun la demande énergétique au niveau européen. Ce que nous faisons est de donner la possibilité aux entreprises énergétiques de fonder un consortium afin d’acheter du gaz ensemble et pour cela nous incluons un élément obligatoire : l’agrégation de la demande sera obligatoire pour au moins 15% des volumes nécessaires pour remplir les dépôts » a déclaré Ursula von der Leyen qui a également souligné que le plafonnement du prix du gaz naturel était la dernière solution.

    Certains Etats tels, l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas s’opposent toujours à cette mesure qui à leur avis pourrait provoquer une pénurie du gaz et empêcher les économies d’énergie. En échange, des Etats tels la Belgique, la Grèce, l’Italie et la Pologne plaident pour un « couloir des prix » qui s’appliquerait aux transactions avec des volumes importants, menant à des dépenses plus réduites.

    La crise énergétique devrait durer, puisqu’elle n’a pas de précédent en Europe après la Seconde guerre mondiale, souligne Daniel Daianu, le président du Conseil fiscal. Il a expliqué pourquoi la croissance économique enregistrée par la Roumanie actuellement n’est pas visible dans le niveau de vie de la population. Daniel Dăianu : « Lorsqu’il y a un transfert de revenus vers les producteurs d’énergie, la majorité décompte les pertes. C’est pourquoi on ne ressent pas cette croissance économique et la crise énergétique devrait durer parce que cette hausse massive du prix relatif de l’énergie ne fait qu’ajourner les tensions dans les économies. Ce n’est pas une crise à résoudre en six mois, ni même en deux ans. Il s’agit donc d’un syndrome des économies de guerre, même si chez nous il n’y à pas de missiles qui survolent le pays, ni de bombes qui tombent. Certes, la guerre se trouve à proximité de nous, mais sa présence est ressentie par l’inflation très élevée, par le coût des services communaux, par l’aversion envers le risque manifestée par le milieu des affaires » a précisé Daniel Daianu, soulignant que l’inflation était causée en grande partie par la flambée du prix de l’énergie. A son avis, la Roumanie devrait enregistrer l’année prochaine une croissance économique de seulement 2 à 3% et l’inflation devrait baisser de 16 à 10%.