Tag: crise politique

  • A la recherche de variantes pour un gouvernement

    A la recherche de variantes pour un gouvernement

    A Bucarest, les jeux politiques pour la formation d’un
    nouveau gouvernement reprennent à zéro pour la 3e fois ces dernières
    semaines. Mardi, le 2e premier ministre désigné, le libéral Nicoale Ciuca, a
    déposé son mandat. La décision a été prise par le Parti National Libéral (PNL),
    vu qu’il n’a pas réussi à obtenir le soutien du Parlement pour un cabinet
    minoritaire formé des membres du PNL et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie
    (UDMR). Selon la procédure, le chef de l’Etat doit maintenant lancer de
    nouvelles consultations avec les partis parlementaires et nommer par la suite
    un autre potentiel premier ministre. Cette fois-ci, le chef de file des
    libéraux, Florin Cîtu, affirme que le futur mandat de négociation sera plus
    flexible et sera discuté avec toutes les forces démocratiques du Parlement,
    afin de former une majorité à même de soutenir le cabinet à pleins pouvoirs.






    Si son cabinet avait été investi, Nicolae Ciuca (54 ans)
    serait devenu le premier militaire de carrière à diriger un gouvernement de la
    Roumanie post-communiste. Sa nomination avait été faite dans un contexte où un
    récent sondage de l’opinion publique confirmait que l’Armée et l’Eglise restent
    les institutions auxquelles les Roumains font le plus de confiance en ce
    moment. Plus précisément, 87 % des Roumains questionnés ont nommé l’Armée et
    70 % – l’Eglise et 67 % ont désigné le Service roumain de renseignements
    intérieurs et l’Académie Roumaine. Selon la même enquête, 40% des participants
    estiment que les principales menaces à l’adresse du pays sont la corruption et
    l’incompétence de la classe politique. C’est là, en bref, l’avis de la
    population sur la situation politique actuelle.


    En même temps, les médias roumains estiment qu’une
    nouvelle coalition entre le PNL et le Parti Social- Démocrate (PSD) est de plus
    en plus possible, du moins d’un point de vue arithmétique. Lors du scrutin
    législatif de décembre dernier, le PSD a obtenu 157 mandats de sénateurs et
    députés. Le PNL en a 134, l’Union Sauvez la Roumanie (USR) compte 80 mandats,
    l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR), un parti ultra-nationaliste, a
    47 députés et sénateur au sein du Législatif actuel et l’Union Démocrate
    Magyare de Roumanie (UDMR) en a 30. Au moins 15 élus libéraux, fidèles à leur
    ancien leader Ludovic Orban et mécontents de leur nouveau chef, Florin Cîtu,
    ont quitté le groupe parlementaire du PNL. N’empêche, les libéraux et les
    sociaux-démocrates pourraient avoir une majorité confortable au
    Législatif. D’ailleurs, ces deux partis se sont déjà ralliés par le passé,
    sous le nom d’Union sociale-libérale, réussissant à réunir deux tiers des voix
    au scrutin de 2012.






    Cet automne, la crise gouvernementale que la Roumanie est
    en train de traverser n’est que le résultat de l’instabilité chronique sur la
    scène politique de Bucarest, constatent les politologues. Depuis son adhésion à
    l’UE, en 2007, la Roumanie a eu 10 premiers ministres, de gauche ou de droite,
    certains de longue date, d’autres éphémères. S’y ajoutent 5 premiers ministres
    par intérim qui ont géré les affaires courantes suite aux démissions ou aux
    destitutions des titulaires. Qui plus est, cela fait des années déjà, que le
    taux de confiance des citoyens face au Parlement tourne autour des 10%. Quant
    au chef de l’Etat, Klaus Iohannis, son taux de confiance de la part de la
    population est de seulement 14%, selon un récent sondage commandé par le PSD.
    Les gens l’accusent notamment de ne pas exercer son rôle constitutionnel de
    médiateur et, plus encore, d’être devenu
    une partie du problème. Tout cela a encouragé l’Alliance pour Union des
    Roumains à annoncer son intention de lancer les procédures pour faire suspendre
    le chef de l’Etat de ses fonctions. Autant de problèmes urgents à résoudre en
    ce moment sur la scène politique de Roumanie, en dehors de la crise sanitaire
    sans précédent qu’elle traverse. (Trad. Valentina Beleavski)



  • La semaine du 11 au 15 octobre 2021

    La semaine du 11 au 15 octobre 2021

    Crise sanitaire : les hôpitaux ne font plus face suite à la recrudescence des cas


    Les médecins roumains ont lancé cette semaine un appel désespéré à la population, l’exhortant à se faire vacciner et à respecter les restrictions sanitaires afin de lutter contre la quatrième vague de la pandémie. Frappée de plein fouet par le variant Delta, particulièrement contagieux, la Roumanie affiche un taux de vaccination de seulement 30 %, bien en dessous de la moyenne mondiale et avant-dernier dans le classement européen. Bien qu’ils disposent librement de vaccins Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson, reçus par le biais des mécanismes communautaires européens, les Roumains hésitent à se faire vacciner, malgré les centaines de morts rapportés chaque jour et du manque de places dans les hôpitaux. Les médias présentent des images choquantes avec des malades dont la plupart sont équipés d’un concentrateur d’oxygène, tandis que d’autres gisent sur des chaises, sur les couloirs, en attendant qu’une place se libère, le plus souvent suite au décès de quelqu’un d’autre. Dans ce contexte, les responsables politiques que l’opinion publique accuse d’incohérence ne font que se passer la responsabilité de la crise, tout en multipliant les appels à la vaccination. Après un été complètement détendu, voilà que la Roumanie s’est vu contrainte de chercher de l’aide ailleurs. La Pologne, le Danemark et l’UE ont fait don à Bucarest de concentrateurs d’oxygène, tandis que l’Italie a envoyé en Roumanie des cocktails d’anticorps monoclonaux. Pour sa part, la Hongrie voisine a accepté de prendre en charge des malades en état grave dans ses hôpitaux proches de la frontière.




    Crise politique – négociations pour former un nouveau gouvernement


    Par-dessus la crise sanitaire, une crise politique se superpose également à Bucarest, le pays fonctionnant actuellement avec un gouvernement par intérim destitué par le Parlement par une motion de censure. La semaine a été dominée par des négociations et des pourparlers à la recherche d’une nouvelle majorité après que le président Klaus Iohannis a nommé Dacian Cioloş, le président de l’USR (la troisième force politique du pays), pour former un nouveau cabinet en tant que Premier ministre. L’Union Sauvez la Roumanie (USR) est le parti qui s’est retiré du gouvernement de centre-droit qu’il avait composé aux côtés du Parti national libéral (PNL) et de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), alléguant des désaccords irrémédiables avec le Premier ministre Florin Cîţu – récemment élu chef des libéraux. Dacian Cioloş a accepté la nomination parce que c’était la seule proposition faite au président, et son objectif déclaré, c’est de rétablir la coalition initiale. Entre temps, les consultations prévues vendredi à Bucarest entre l’Union Sauvez la Roumanie, le Parti national libéral et l’Union démocrate magyare de Roumanie, afin de refaire la coalition gouvernementale, ont été annulées. Les libéraux disent que l’USR doit négocier avec les partis d’opposition, le Parti social-démocrate (PSD) et l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), aux côtés desquels il a destitué la semaine dernière le cabinet Cîţu, par motion de censure. A son tour, Dacian Cioloş a annoncé que l’USR proposerait un gouvernement et un programme de gouvernance au parlement au début de la semaine prochaine. L’UDMR, par la voix de son président, Kelemen Hunor, considère que le premier ministre désigné n’a pas réussi à rétablir « un niveau minimum de confiance » qui aurait permis de refaire la coalition.



    Crise de l’énergie — flambée des prix du gaz et de l’électricité


    Et puisqu’un malheur n’arrive jamais seul, la pandémie s’accompagne aussi d’une flambée des tarifs de l’énergie partout en Europe et dans le monde. Une solution, ne serait-ce que temporaire, pourrait venir grâce aux mesures proposées cette semaine par la Commission européenne : un soutien accordé aux ménages via des bons dachat, linterdiction de débrancher les retardataires auxquels on pourrait proposer un rééchelonnement de leurs dettes, des aides publiques à lintention des entreprises et la baisse des lourdes taxes sur lénergie, y compris de la TVA. La Commission a également avancé lidée de créer une réserve stratégique européenne de gaz, selon le même scénario utilisé pour faire des stocks de vaccin, une idée qui ne pourra pas voir le jour avant 2022. Entre temps, à Bucarest une enquête parlementaire se poursuit au sujet de la hausse des prix de l’énergie. L’enquête vise aussi plusieurs fournisseurs accusés d’avoir violé la législation dans le domaine.




    Jeux sportifs – Football


    La sélection nationale de football de la Roumanie a battu l’équipe de l’Arménie 1-0 à Bucarest lundi soir dans le Groupe J des préliminaires de la Coupe du monde 2022. La Roumanie a ainsi pris sa revanche après leur revers à Erevan en mars dernier, 2-3. L’Allemagne, leader du groupe avec 21 points, s’est déjà qualifiée. La Roumanie arrive en deuxième position avec 13 points, la Macédoine du Nord – troisième avec 12 points, l’Arménie – quatrième, également avec 12 points, l’Islande est cinquième avec 8 points et le Liechtenstein clôture le classement avec un point. Les derniers matchs du groupe auront lieu le mois prochain, la Roumanie devant affronter l’Islande à domicile et le Liechtenstein en déplacement. Les vainqueurs des groupes se qualifient directement et les équipes classées deuxièmes ainsi que les deux meilleures équipes non qualifiées de la Ligue des Nations 2020-2021 joueront des barrages suite auxquels trois autres équipes obtiendront des billets pour le tournoi final du Qatar.



    Sports électroniques – Dota 2


    La compétition mondiale de sports électroniques la plus importante, Dota 2, se déroule ces jours-ci sur le stade Arena Naţională de Bucarest. La grande finale est prévue le 17 octobre et elle mettra en compétition les deux meilleures équipes sur les 18 présentes. Le championnat est distribué en ligne et il sera visionné, selon les organisateurs, par plus de 100 millions de personnes à travers le monde. Un impôt de 16 % sur les 40 millions de dollars totalisant les prix sera versé à la Roumanie pour avoir accueilli la compétition. A la différence du championnat de football, celui de sports électroniques se déroule sans public, en raison de la pandémie.


    (Trad.: Iona Stàncescu, Ligia)


  • L’impact de la crise politique sur l’économie

    L’impact de la crise politique sur l’économie

    L’agence
    d’évaluation financière américaine Fitch met en garde contre l’effet négatif de
    l’implosion de la coalition au pouvoir en Roumanie sur les efforts de consolidation
    fiscale du pays. De l’avis de ladite agence, ces efforts sont essentiels pour
    faire changer la perspective « négative » associée à la notation attribuée
    à la Roumanie, « BBB minus », la dernière de la catégorie « investment
    grade »
    . Une éventuelle dégradation de seulement un degré pousserait la notation
    dans la zone « junk », en dessous du seuil recommandé pour les
    investissements. L’agence Fitch rappelle le fait que l’évolution des finances
    publiques est le principal facteur de l’évolution de la notation de la Roumanie.
    Pour une évolution positive, les autorités doivent garantir qu’elles mettront en œuvre des
    programmes fiscaux crédibles, qui stabilisent le pourcentage de la dette
    publique dans la structure du PIB à moyen terme. Par contre, l’absence de
    progrès dans l’application des réformes, qui entraînerait une augmentation plus
    rapide de la dette publique, pourrait avoir pour résultat une dégradation de la
    notation, ajoutent les experts de Fitch.

    Le gouvernement de Bucarest
    envisageait des réformes ambitieuses au chapitre « recettes et dépenses »,
    afin de ramener le déficit de 9,3% l’année dernière à moins de 3% du PIB en
    2024. Les analystes s’attendaient à ce que l’Exécutif propose une loi du
    système unique des salaires et une loi des retraites avant la fin de cette
    année. En plus, le gouvernement avait promis d’augmenter le niveau de collecte
    des taxes et de réduire le déficit de versement de la TVA. Après l’avertissement
    de Fitch, le premier ministre a assuré que le programme de réformes allait
    continuer et que la Roumanie avait des recettes budgétaires plus élevées, étant
    en mesure de réduire le déficit.

    Notons que la Roumanie traverse actuellement
    une crise politique engendrée par la démission de l’Union Sauvez la Roumanie
    PLUS, une des composantes de la coalition au pouvoir, suite à la décision du
    premier ministre Florin Cîţu de limoger le ministre USR PLUS de la justice,
    Stelian Ion. Plus encore, l’USR-PLUS a déposé une motion contre le
    gouvernement, afin de mettre de la pression sur le Parti national libéral pour
    que celui-ci remplace Florin Cîțu par quelqu’un d’autre à la tête de l’Exécutif.
    L’agence de notation rappelle que la démarche de l’USR-PLUS a reçu le soutien
    de l’Alliance pour l’Union des Roumains AUR et, dans un premier temps, celui
    tacite du Parti social-démocrate. « Ces partis ont ensemble suffisamment
    de voix pour faire passer la motion, ce qui obligerait le chef de l’Etat à
    désigner un nouveau premier ministre et à former un nouveau gouvernement. »
    ,
    considère l’agence de notation américaine.

    Selon l’agence Fitch, le président
    Klaus Iohannis pourrait désigner de nouveau Florin Cîțu, dans une tentative de
    former un gouvernement libéral minoritaire, comme cela a déjà été le cas en
    2019-2020, alors que deux tentatives échouées de former un gouvernement
    ouvriraient la voie des élections anticipées. Pour les experts de Fitch, ce n’est
    pas vraiment clair dans quelle mesure un gouvernement minoritaire mené par le
    PNL ou un nouveau gouvernement issu d’un éventuel scrutin anticipé et mené par
    le PSD seraient à même de ou prêts à mettre en œuvre des réformes politiquement
    sensibles dans les domaines de la santé, des salaires, des retraites et de la
    justice. L’agence de notation Fitch s’est dite inquiétée par le fait qu’une
    telle situation pourrait retarder davantage l’approbation par la Commission
    européenne du Plan national de relance et de résilience de la Roumanie, approbation
    que le gouvernement attendait avant la fin de ce mois. L’agence Fitch devrait
    revoir la note accordée à la Roumanie le 22 octobre prochain.

  • Crise politique à Bucarest

    Crise politique à Bucarest

    C’est déjà de la routine
    sur la scène politique de Roumanie: les coalitions de centre-droit fonctionnent
    difficilement ou pas du tout. À moins d’un an depuis sa mise en place, la majorité Parti national libéral- Union Sauvez la Roumanie PLUS – Union démocrate magyare de Roumanie est secouée par la première crise politique majeure, dont
    l’ampleur semble être à même de faire voler en éclats la construction
    gouvernementale. Les ministres de l’USR PLUS ont présenté leurs démissions,
    après le dépôt, par leur parti, d’une motion de censure contre le gouvernement. Dan Barna, coprésident de l’USR PLUS et, jusqu’à
    ce mardi, vice-premier ministre du Cabinet dirigé par le libéral Florin Cîţu, a
    expliqué ce choix. « Ce n’est pas
    possible de continuer ainsi et ça ne le sera pas pour l’USR PLUS, car c’est
    justement la différence que nous entendons introduire dans la vie politique de
    Roumanie. Florin Cîţu a sciemment fait sauter cette coalition, en parfaite
    connaissance de cause et avec cynisme. Florin Cîţu ne peut plus être premier
    ministre et c’est pour cette raison que les ministres de l’USR PLUS se retirent
    du Cabinet Florin Cîţu. »
    , a dit Dan Barna.


    Ce fut la révocation intempestive du
    ministre USR PLUS de la justice Stelian Ion qui a mis le feu aux poudres, le
    premier ministre lui ayant reproché de bloquer un projet d’investissements d’envergure
    dans l’infrastructure locale. Selon l’USR PLUS, ce projet viendrait renforcer l’intérêt
    immédiat du premier ministre de soutenir les mairies contrôlées par le PNL et
    consolider ainsi sa place de favori dans la course à la direction du parti, qui
    l’oppose à l’actuel leader, Ludovic Orban. Stelian Ion n’est pas le premier membre de l’USR PLUS du gouvernement à être révoqué par le premier ministre. En avril
    dernier, Vlad Voiculescu, titulaire du portefeuille de la santé à l’époque,
    avait connu le même sort, mais dans son cas, ses bonnes intentions sapées par
    des maladresses exécutives et de communication avaient accéléré le dénouement. Cette
    fois-ci, ceux qui quittent le gouvernement sont Cristian
    Ghinea, ministre des investissements et des projets européens, Cătălin Drulă,
    ministre des transports, Claudiu Năsui, ministre de l’économie, Ciprian Teleman
    ministre de la recherche et Ioana Mihăilă ministre de la santé. L’USR PLUS ne sort
    pourtant pas de la coalition et se déclare prêt à revenir au gouvernement si
    Florin Cîţu fait un pas en arrière.

    Celui-ci, conforté par le soutien politique
    reconfirmé de son parti, ne semble pas du tout vouloir se retirer. Au
    contraire, il contre-attaque et pointe la vulnérabilité que l’USR PLUS s’est
    infligé par la démarche inexplicable de signer une motion de censure aux côtés
    d’un parti ultranationaliste, Alliance pour l’Union des Roumains, dont les leaders se sont fait remarquer
    jusqu’à présent uniquement par des éloges apportés à des personnages sinistres
    de la zone de l’extrême droite de l’histoire de la Roumanie, ainsi que par un
    militantisme anti-vaccin et anti-masque de protection. « La coalition de droite est celle qui peut gouverner, mais il est
    vrai que c’est compliqué quand les gens de droite, ou que nous pensions être de
    droite, s’associent avec un parti extrémiste et qu’après, ils cherchent aussi
    le soutien des socialistes. Il parait qu’ils n’étaient pas de droite, c’est
    nous qui les croyions ainsi. Nous voulons gouverner en Roumanie et nous devons
    gouverner en Roumanie. Ce n’est pas une question de faire la paix, il s’agit
    des intérêts des Roumains. Et là, dans mon opinion, ils ont eu un comportement
    d’enfants gâtés. »
    , a dit le premier ministre Florin Cîţu.


    Cette crise politique tombe mal: la
    quatrième vague de la pandémie est déjà visible dans les hôpitaux, tandis que l’approche
    de la saison froide donne des frissons, sur fond de hausse inquiétante du prix
    de l’énergie.

  • 30.01.2021 (mise à jour)

    30.01.2021 (mise à jour)

    Incendie – Une autre personne parmi les malades évacués de l’Institut Matei Bals de Bucarest est décédée portant le bilan meurtrier de l’incendie qui a ravagé un immeuble du principal hôpital roumain inscrit dans la lutte contre le Covid 19 à six, selon le ministère de la Santé. Cet hôpital soigne exclusivement des malades de Covid 19. Ce fut vendredi dernier dans la matinée, qu’un incendie détruisait plusieurs salons d’un immeuble de l’hôpital Matei Bals, qui a été entièrement abimé par la fumée. Procureurs, policiers criminalistes et spécialistes en explosions ont réalisé des recherches sur les lieux du drame pour élucider les causes de ce désastre. Plusieurs médecins ont été auditionnés au siège de la police de la capitale dans le cadre d’un dossier pénal ouvert pour homicide involontaire. Les représentants de l’Institut Matei Bals affirment que les autorisations et les avis de l’hôpital étaient en règle et qu’ils offriront tout leur appui pour soutenir l’enquête qui est déjà en cours, afin d’élucider les causes du désastre. Le premier ministre roumain Florin Cîţu s’est rendu dimanche sur les lieux du drame pour s’assurer que l’enquête serait menée à bien et a souligné que les coupables en supporteraient les conséquences. Il faut réformer le système sanitaire et faire des investissements dans l’infrastructure du domaine, pour que des tragédies similaires ne se produisent, a déclaré le président Klaus Iohannis. Du côté de l’opposition, le leader social démocrate Marcel Ciolacu, s’est déclaré choqué et révolté du fait que le gouvernement n’avait rien fait pour empêcher que la tragédie de Piatra Neamt ne se reproduise. Rappelons-le, novembre dernier 10 malades sont décédés dans un incendie similaire produit à l’hôpital des urgences de Piatra Neamt.

    Vaccins – Une deuxième tranche de plus de 21 mille doses de vaccin Moderna est arrivée aujourd’hui à Bucarest, fait savoir le Comité national de coordination des activités relatives à la vaccination contre la Covid 19. Les sérums seront ensuite distribués à travers le pays. Pour l’instant, la Roumanie utilise exclusivement le vaccin produit par Pfizer-BioNTech. Les experts rappellent que les deux variantes sont très similaires. Leur efficacité est à peu près identique – 95% dans le cas de Pfizer et 94,1% dans le cas de Moderna. Les deux utilisent la technologie de l’ARN messager. Le ministre roumain de la Santé, Vlad Voiculescu a déclaré que la Roumanie disposait de moins de doses que nécessaires, et que pour cette raison plusieurs programmations ont été ajournées. Le responsable roumain a également dit qu’à partir de la semaine prochaine des sanctions seront appliquées à ceux qui vaccinent des personnes qui n’auraient pas le droit durant cette étape de la campagne nationale d’immunisation. Jusqu’ici, plus de 650 mille personnes ont été vaccinées. Samedi, 2700 cas d’infection au nouveau coronavirus ont été dépistés, sur quelque 31 mille tests effectués, alors que 68 malades sont décédés.

    OCDE
    La Roumanie a fait des progrès importants dans le processus d’adhésion à
    l’Organisation de coopération et de développement économique et compte toujours
    sur l’appui de la France, a déclaré le ministre roumain des finances, Alexandru
    Nazare. Il s’est entretenu vendredi via téléconférence avec son homologue
    français Bruno Le Maire sur les perspectives de l’économie européenne en 2021
    ainsi que sur l’état de la mise en place du Plan National de Redressement et de
    Résilience. Le ministre français des Finances a accepté l’invitation de
    l’homologue roumain de faire une visite de travail à Bucarest, une fois les
    restrictions de voyage provoquées par la pandémie de Covid 19 seraient levées.

    Rome – Le président italien Sergio Mattarella a donné vendredi soir quatre jours aux partis de la coalition au pouvoir pour entamer des négociations en vue de la constitution d’un nouveau gouvernement, après la démission du premier ministre Giuseppe Conte. Celui-ci a été contraint à démissionner mardi, deux semaines après le retrait de la coalition gouvernementale de l’ex premier ministre Matteo Renzi et de son petit parti VIva Italia, indispensable pourtant à la création d’une majorité parlementaire. Giuseppe Conte gère toujours le gouvernement en pleine pandémie de Covid 19 qui a fait plus de 87 mille morts et provoqué une récession profonde. L’actuelle crise politique met en question la capacité de l’Italie de gérer la pandémie et mettre en application un plan de relance de près de 223 milliards d’euros qui doit être présenté à Bruxelles avant le 30 avril.

    Covid dans le monde – L’agence européenne du médicament a autorisé l’utilisation du vaccin anti-covid produit par la compagnie britannique-suédoise Astra Zeneca, qui est pourtant au centre d’un scandale lié à la baisse des livraisons de sérums à l’UE, situation qui a affecté les campagnes d’immunisation dans plusieurs pays européens. Afin de s’assurer que la production est distribuée conformément aux contrats, l’Union a décidé d’introduire un mécanisme de vérification des exportations des vaccins fabriquées sur le territoire des Etats membres. Par ailleurs, plusieurs Etats européens, dont la France, l’Allemagne et la République Tchèque ont annoncé le durcissement des restrictions aux frontières à cause des inquiétudes liées aux nouvelles variantes de coronavirus. Le gouvernement allemand interdit à partir d’aujourd’hui l’accès de la majorité des voyageurs en provenance du Royaume Uni, d’Irlande, du Portugal, du Brésil et d’Afrique du Sud. Et c’est également à partir d’aujourd’hui que les autorités de Prague interdisent la plupart des entrées non-essentielles. Pour sa part, la France ferme les frontières aux voyageurs de l’extérieur de l’UE, alors que ceux de l’espace communautaire sont tenus à produire le résultat négatif d’un test de dépistage de la Covid.

    Météo
    Temps doux et températures particulièrement élevées pour cette période de
    l’année, notamment sur le sud. Dimanche, des précipitations sont
    attendues sur la plupart des régions : pluies sur le sud, giboulée sur le
    centre et chutes de neige sur le Nord. Les températures iront de 3 à 11 degrés
    avec 7 degrés seulement à Bucarest.



  • La semaine du 11 au 15 novembre

    La semaine du 11 au 15 novembre

    La droite et la gauche en finale à la présidentielle


    Le dimanche 10 novembre, les Roumains ont été appelés aux urnes au premier tour du scrutin présidentiel. Suite aux options exprimées par 51,19% des 18,2 millions de personnes inscrites sur les listes électorales, le 24 novembre verra la confrontation entre le candidat de la droite libérale, le président sortant, Klaus Iohannis, et la présidente du Parti social-démocrate et ex première ministre, Viorica Dăncilă. Selon les résultats finals, Klaus Iohannis a remporté 37,82% des voix, alors que Viorica Dăncilă en a recueilli 22,26%. Adversaire irréductible des sociaux-démocrates, qu’il tient pour responsables des réformes pernicieuses en matière de justice et d’économie, Klaus Iohannis a mis en garde que ces derniers n’étaient pas encore vaincus et a appelé l’électorat à voter. Klaus Iohannis : « Pour le second tour, et là je m’adresse à ceux qui ont été dans la rue avec moi pour défendre l’Etat de droit, venez voter, pour que notre lutte ne s’avère pas vaine ! A ceux qui souhaitent des hôpitaux, des écoles, des autoroutes, je dis : « venez voter, pour écarter définitivement le PSD du pouvoir et faisons tout cela ensemble ! » A ceux qui ne veulent plus voir leurs enfants et leurs petits-enfants quitter le pays, je dis : Venez voter, parce que c’est maintenant que nous pouvons changer les choses ! Et à ceux, nombreux, de la diaspora, qui sont déjà partis, je dis : Venez voter, parce que maintenant vous pouvez faire la différence ! »


    Pour sa part, la cheffe du PSD s’est déclarée confiante en la victoire. Viorica Dăncilă : « Le vote de ce jour nous aide à poursuivre la campagne électorale, une campagne pendant laquelle nous nous présenterons devant les Roumains avec les choses que nous avons accomplies, mais aussi et surtout avec ce que nous souhaitons réaliser pour eux quand nous gagnerons la présidentielle. Notre combat n’est pas contre un parti, nous ne souhaitons éliminer aucun parti politique, parce que la démocratie est ainsi faite, et chaque parti a son point de vue à affirmer. Notre combat sera, comme jusqu’ici, pour les Roumains, pour la Roumanie, pour l’équilibre et le consensus, pour l’unité, pour la représentation de la Roumanie avec dignité, tant au plan intérieur qu’au plan extérieur. »


    Dans le pays, le taux de participation au premier tour a été plutôt modeste. En revanche, les Roumains de la diaspora ont fait preuve d’une mobilisation exemplaire. Le nombre de ceux qui ont fait le déplacement aux bureaux de vote, corroboré aux 25.000 qui ont voté par correspondance, a atteint le chiffre record de 675.000.



    Stratégies pour le tour final des présidentielles


    Alors que le premier jour de la campagne électorale pour le deuxième tour des présidentielles a été arrêté au 15 novembre, la confrontation entre les deux candidats restant en lice a commencé à l’issue du premier tour. La tension est déjà à son comble pour le délice, voire l’exaspération de l’opinion publique. La décision du président Klaus Iohannis et de son staff de campagne de ne pas participer à un débat direct avec Viorica Dăncilă en a étonné plus d’un. Mardi, le chef de l’Etat a écrit sur les réseaux sociaux qu’un débat avec le candidat d’un parti qui a gouverné contre les intérêts des Roumains et qui mime la démocratie n’était tout simplement pas possible. La réplique de Viorica Dăncilă, qui durant toute la campagne pour le premier tour a souvent réclamé à Klaus Iohannis de participer à une rencontre directe, ne s’est pas fait attendre : ce face à face devrait contrecarrer toutes les attaques « misérables » à son encontre et à l’encontre du Parti social-démocrate. Dans ce duel électoral à distance, Klaus Iohannis a convoqué mercredi une conférence de presse, l’occasion pour lui de préciser: « Madame Dăncilă est la représentante d’un parti antidémocratique, non réformé, qui a gouverné contre l’intérêt des Roumains. Et voilà qu’en pleine campagne électorale elle se met à mimer le candidat démocratique et qu’elle attend à être traitée avec respect par nous tous. C’est comme si jusqu’à présent elle avait défendu la démocratie roumaine et les Roumains. »


    De son côté, Viorica Dăncilă a rejeté les accusations du président sortant : « Si majorer les salaires et les retraites, si investir dans les communautés locales, si produire la deuxième croissance économique de tous les Etats membres signifie gouvernance désastreuse, eh bien Monsieur Iohannis est soit de mauvaise foi, soit mal informé. Et ce n’est pas tout : une gouvernance désastreuse n’aurait pas pu si bien gérer la présidence tournante du Conseil de l’UE pour qu’ensuite tous les Etats membres et mêmes des pays extracommunautaires en fassent les louanges. »


    La campagne électorale se clôturera le samedi 23 novembre à 7h heure locale.



    La proposition de la Romanie pour le poste de commissaire européen a été avalisée par le Parlement européen


    Le candidat désigné par la Roumanie pour le poste de commissaire européen aux Transports, l’eurodéputée Adina Vălean, a reçu jeudi l’aval de la commission de spécialité du Législatif communautaire. Parmi ses priorités figurent le transport écologique et équitable et la réduction du nombre d’accidents de la route, chapitres auxquels la Roumanie compte parmi les pays de l’Union les plus déficitaires. La composition de la nouvelle équipe de la Commission européenne dirigée par Ursula von der Leyen devrait être soumise au vote en session plénière du Parlement européen, le 27 novembre.



    Nouvelle crise politique en République de Moldova


    Le président philo russe de la République de Moldova, Igor Dodon, a désigné mercredi un de ses conseillers, Ion Chicu, pour les fonctions de premier ministre, en vue de la formation d’un nouveau gouvernement. Cette nomination a été faite après que l’ancien Exécutif de la pro-européenne Maia Sandu eut été destitué suite à la motion de censure initiée par les socialistes de Dodon, membres de la coalition au pouvoir. Le Parlement de Chisinau a voté jeudi l’investiture de la nouvelle équipe gouvernementale qui a prêté serment devant le chef d l’Etat.




  • La guerre des palais continue

    La guerre des palais continue

    La crise engendrée par le départ de l’ALDE de la coalition au pouvoir tombe au mauvais moment, soit trois mois avant les élections présidentielles, ce qui influence fortement les gestes et le discours des principaux acteurs politiques. Le président Klaus Iohannis, candidat à un nouveau mandat, a rejeté les trois nouvelles propositions de ministres avancées par Viorica Dăncilă, première ministre, cheffe de file des sociaux-démocrates et candidate de son parti dans la course à la fonction suprême. Toutes les personnes proposées à ces postes sont issues de l’ALDE.



    Le chef de l’Etat a averti qu’il ferait de même avec d’autres nouvelles propositions. Il a également transmis à Mme Dancila que son gouvernement minoritaire ne pouvait pas dépasser cette impasse sans obtenir le vote de confiance du Parlement. Klaus Iohannis juge inconstitutionnelle la nomination de représentants de l’Alliance des libéraux et des démocrates aux postes devenus vacants suite à la rupture de la coalition au pouvoir. Klaus Iohannis: Madame la première ministre, je vous le dis ouvertement et publiquement : vous devez vous présenter devant le Parlement de la Roumanie et lui demander de valider votre gouvernement, sinon les problèmes ne peuvent pas être résolus. Cette nouvelle sollicitation que je refuse a ceci de nouveau qu’elle est tout à fait inconstitutionnelle. Cela parce, comme il a été publiquement annoncé, l’ALDE a quitté la coalition au pouvoir. Il n’y a pas l’ombre d’un doute que le gouvernement se doit d’aller devant le Parlement.



    En réplique, la cheffe de l’Exécutif déclare ne pas craindre de se présenter devant les élus pour un vote de confiance, comme le président l’avait laissé entendre. Viorica Dancila a contrattaqué en reprochant au président qu’il minait les efforts déployés par le gouvernement en vue d’un fonctionnement normal. Elle a ouvert un front électoral par l’accusation que le président du pays, tout comme le parti qui le soutient, à savoir le PNL, se positionnent contre les Roumains. Viorica Dăncilă: Nous avons assisté à un nouvel épisode d’indifférence et de mépris de la part du président. Il est déjà évident que le parti de Monsieur Klaus Iohannis s’acharne constamment contre les employés du système public, qu’il offense et menace de coupures salariales. Cette fois-ci, le président a porté son discours à un autre niveau: il leur refuse carrément le droit à la rémunération pour leur travail. Bref, quand ils ne procèdent pas à des amputations salariales, la droite et Iohannis entendent bloquer les paiements”.



    Au début de la crise politique, le président Iohannis avait promis d’identifier les voies constitutionnelles de sortie. Quant à la première ministre, Viorca Dăncilă, elle s’est engagée à venir au Parlement mercredi prochain pour en recevoir le vote de confiance, comme l’exige la Loi fondamentale, en cas de changement de la configuration politique du gouvernement. Le président n’a pas fait connaître ses solutions à la crise. Par ailleurs, la présence de Mme Dăncilă devant le Parlement, pour une revalidation, est devenue incertaine. Les analystes de Bucarest sont convaincus que ni le président ni la première ministre ne sont prêts à faire un mouvement décisif avant les élections de novembre. (Trad. Mariana Tudose)

  • 11.06.2019 (mise à jour)

    11.06.2019 (mise à jour)

    Visite – Le chef
    du Sénat de Bucarest, Călin
    Popescu-Tăriceanu, fera mercredi et jeudi une visite officielle en France, à
    l’invitation de son homologue Gérard Larcher. En tant que démarche de la
    diplomatie parlementaire, cette visite s’inscrit dans la direction de
    l’approfondissement et de la diversification du dialogue politique et du
    renforcement du caractère spécial de la relation amicale traditionnelle entre
    les deux pays, fait savoir un communiqué du Sénat. De jeudi à samedi, Călin
    Popescu-Tăriceanu participera également à Paris à la 20e réunion de
    l’Association des Sénats d’Europe.

    Gouvernement – Le président roumain Klaus Iohannis a signé mardi le décret désignant la nouvellement investie ministre de la Justice, Ana Birchall, vice-premier ministre par intérim des partenariats stratégiques. Rappelons-le, la semaine dernière, Klaus Iohannis avait refusé de nommer le sénateur social-démocrate Titus Corlăţean dans cette fonction. Selon le président, Titus Corlăţean avait géré de manière défectueuse le scrutin organisé à l’étranger en 2014, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères. A l’époque, des dizaines de milliers de Roumains de l’étranger n’avaient pas pu voter pour les élections présidentielles de 2014.

    Ministre – Une motion simple contre le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, déposée par les principaux partis de l’opposition, a été rejetée mardi au plénum du Sénat de Bucarest. La motion portait notamment sur les problèmes survenus à l’étranger pendant les récentes élections européennes du 26 mai, Les parlementaires de l’opposition – Parti national libéral, l’Union sauvez la Roumanie et le Parti du mouvement populaire – accusent de manque de responsabilité M Melescanu et son ministère pour l’organisation du scrutin européen pour la diaspora. Pour sa part, le chef de la diplomatie roumaine s’est à nouveau excusé devant les Roumains de la diaspora qui n’ont pas pu exercer leur droit du vote le 26 mai. Néanmoins, il soutient toujours que son ministère avait rempli toutes ses obligations légales. Il a annoncé que, dans la période à venir, des consultations auront lieu dans les ambassades concernées pour établir les responsables, mais aussi pour prévenir ce genre de situation à l’avenir.

    UE – Chine – Le ministère roumain des Affaires étrangères a organisé mardi à Bucarest, dans le cadre de la présidence roumaine au Conseil de l’UE, une conférence internationale dédiée aux relations de partenariat stratégique entre l’Union européenne et la Chine. A cette occasion le chef de la diplomatie roumaine, Teodor Melescanu, a souligné que l’inter-connectivité entre l’UE et l’Asie a compté parmi les priorités de la présidence roumaine de l’Union. A son tour, le directeur général adjoint au sein du ministère chinois des AE, Yang Xiaoguang, a précisé que l’économie de la Chine et de l’UE comptaient, ensemble, pour 40% de la production mondiale. Au moment où le bloc communautaire et la Chine réunissent leurs forces, ils peuvent dynamiser le commerce global et promouvoir la croissance économique, a encore déclaré le responsable chinois. « La Chine est devenue un acteur global et un fournisseur important de technologie », a souligné aussi Zoltan Martinusz, directeur dans le cadre du Secrétariat général du Conseil de l’UE.


    Moldova – En tant que partenaire stratégique de la République de Moldova, la Roumanie estime que dans un Etat démocratique, la volonté des citoyens, exprimée par vote et reflétée dans la configuration politique du Parlement, est la seule à même de garantir un processus politique légitime, fondé sur le dialogue, lit-on dans un communiqué transmis mardi par le ministère des Affaires étrangères de Bucarest. La Roumanie réitère son appel au calme et à la retenue et met en évidence la nécessité de respecter les principes de l’Etat de droit et de garantir une transition pacifique et inclusive, pour la sortie de crise, précise le même document. Rappelons-le, la République de Moldova voisine est actuellement confrontée à une sévère crise politique, où plusieurs forces politiques s’accusent l’une l’autre d’avoir accaparé le pouvoir.

    Chişinău – La Procurature générale de la République de Moldova a ouvert un dossier sur le possible financement du Parti des socialistes du président Igor Dodon par la Fédération de Russie. Par ailleurs, le président élu Igor Dodon a annulé le décret signé par son remplaçant, Pavel Filip, (du Parti démocrate) qui décidait de la dissolution du Parlement et convoquait des élections législatives anticipées le 6 septembre prochain. Rappelons-le, le 9 juin, la Cour constitutionnelle moldave a suspendu Igor Dodon de ses fonctions de chef de l’Etat, le remplaçant par le premier ministre, Pavel Filip, en tant que président par intérim. Le Parti démocrate du controversé homme d’affaires Vladimir Plahotniuc considère que le gouvernement légal est celui de Pavel Filip, alors qu’un autre cabinet dirigé par la pro-européenne Maia Sandu fonctionne actuellement dans le siège du Parlement de Chisinau. Lundi a eu lieu la première réunion de ce gouvernement investi avec l’aide des socialistes, malgré la décision des juges de la Cour constitutionnelle d’invalider son investiture. Par ailleurs, Maia Sandu a assuré que son équipe réussirait à débloquer les financements extérieurs, notamment celui offert par l’Union européenne. Entre temps, la Commission de Venise a confirmé avoir reçu la solicitaion du secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, qui demande d’urgence l’avis de la Commission à l’égard des récentes décisions de la Cour Constitutionnelle moldave, notamment celles visant la dissolution du Parlement de Chisinau. Un avis doit être adopté dans le cadre de la séance plénière du 21 juin.

    Météo – Les météorologues mettent en garde contre l’instabilité atmosphérique accentuée jusqu’à mercredi dans la nuit sur la plupart du territoire de la Roumanie. On attend des pluies à verse, des phénomènes orageux et du vent très fort, ainsi que de la grêle. Par endroits, les précipitations pourraient dépasser les 40 l/m carré. Dans les 24 prochaines heures les températures maximales iront de 27 à 34 degrés.

  • Une grave crise politique à Chișinău

    Une grave crise politique à Chișinău

    Démis de ses fonctions dimanche et remplacé par son premier ministre, le président philorusse de la République de Moldova, Igor Dodon, a lancé un appel à la médiation internationale afin de mettre un terme à la crise sans précédent qui frappe le pays, la pire crise de ces trois décennies d’indépendance. Concrètement, deux camps se confrontent actuellement à Chișinău : d’une part, la Cour Constitutionnelle et le gouvernement démocrate en place, les deux contrôlés par l’oligarque Vladimir Plahotniuc, accusé de tous les maux qu’a connus la République et de l’autre, le chef de l’Etat, Igor Dodon et la nouvelle majorité parlementaire.

    Samedi et dimanche, le conflit a battu son plein. La Cour Constitutionnelle a décidé de suspendre Dodon de ses fonctions et de le remplacer par le premier ministre démocrate, Pavel Filip. Celui-ci a aussitôt dissous le Parlement et convoqué des législatives anticipées pour le 6 septembre. Pour leur part, les députés socialistes et ceux de l’alliance pro-européenne ACUM de Maia Sandu, ont mis en place un autre gouvernement avec, à sa tête, cette ancienne candidate au fauteuil présidentiel.

    Les deux équipes gouvernementales s’accusent réciproquement de vouloir s’emparer du pouvoir. De l’avis de Maia Sandu, le Parti démocrate présidé par Plohotniuc bloque le bon fonctionnement de l’Etat. Du coup, la nouvelle cheffe de cabinet moldave a lancé un appel aux fonctionnaires publiques et aux salariés des institutions chargées de la sécurité d’assurer un transfert pacifique de pouvoir. En réplique, Plahotniuc a encouragé ses supporters à sortir dans la rue, en leur demandant d’être prêts à défendre les institutions de l’Etat.

    Dans ce contexte, dimanche, le président de la Roumanie, Klaus Iohannis a adressé à toutes les forces politiques moldaves un appel ferme au respect de la démocratie et de l’Etat de droit. « La stabilité de la République de Moldova est essentielle pour la poursuite du parcours européen de ce pays qui s’est engagé à mener à bout un ample processus de réformes, y compris en ce qui concerne l’Etat de droit et la bonne gouvernance », lit-on dans un communiqué de l’Administration présidentielle de Bucarest. De même, le gouvernement de Bucarest affirme suivre de près les évolutions politiques au pays voisin, dont il appelle les forces politiques à respecter le processus démocratique.

    A son tour, la Commission européenne a fait un appel au calme en République de Moldova. Dans une déclaration commune, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini et le commissaire européen à la Politique de voisinage, Iohannes Hahn, affirment que l’UE est prête à collaborer avec le gouvernement de Chisinau légitime d’un point de vue démocratique, sur la base d’un engagement réciproque face aux réformes et aux principes fondamentaux consacrés dans l’accord d’association.

    De l’avis de Moscou, il est extrêmement important que les forces qui régissent le parcours extérieurs du développement de la République de Moldova expriment la vraie volonté du peuple.

    Cette crise intervient au bout de trois mois et demi de tentatives échouées de constituer une majorité parlementaire, suite aux élections parlementaires du 24 février dernier lors desquelles les socialistes pro-russes d’Igor Dodon, le Parti Démocrate et le bloc ACUM se sont adjugés, chacun environ un tiers des mandats de député. De l’avis des analystes, cela témoigne de la fragmentation dramatique qui existe aussi au sein de la société moldave, partagée entre les pro-occidentaux, adeptes de la lutte contre la corruption, et les pro-russes, partisans d’un régime politique clientéliste. (Trad. Ioana Stăncescu, Valentina Beleavski)

  • 18.01.2018

    18.01.2018

    Météo – Deux alertes oranges à la neige et aux tempêtes de neige sont en vigueur jusqu’à ce soir dans 18 départements du centre, de l’est et de l’ouest de la Roumanie, où les rafales de vent pourraient atteindre les 90 km/h voire les 120-140 km/h en haute montagne. En même temps, une alerte orange aux précipitations, principalement sous forme de neige, concerne le nord, l’ouest, le sud et le sud-est de la Roumanie. Les températures maximales de ce jeudi iront de -1 à 8 degrés. 6 degrés et du soleil à midi à Bucarest. Par ailleurs, la ministre de l’Intérieur, Carmen Dan, a fait savoir aujourd’hui que dans 13 localités de 13 départements, 32.000 consommateurs étaient privés d’électricité. Les classes ont été suspendues dans plusieurs départements en raison du trafic routier difficile. Les ports maritimes de Constanta Nord, Constanta Sud et Mangalia ont été fermés et les manœuvres de chargement et de déchargement ont été arrêtées en raison du vent fort. Le port fluvial de Constanta Sud Agigea est fermé, alors que le trafic du le canal Danube – Mer Noire a été limité.

    Gouvernement – Le Parti Social-Démocrate (PSD), principale formation de la coalition au pouvoir à Bucarest, démarrera la semaine prochaine les discussions au sujet de la création d’un nouvel Exécutif. Le président Klaus Iohannis a accepté la proposition de la coalition PSD – Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE), désignant la députée européenne sociale-démocrate Viorica Dăncila au poste de premier ministre, chargée de former un nouveau gouvernement. Le leader du PSD, Liviu Dragnea, a fait savoir que le Parlement serait convoqué en session extraordinaire pour donner le vote d’investiture le 29 janvier.

    Corruption – La Roumanie a fait des progrès extrêmement limités en ce qui concerne la mise en œuvre des recommandations de lutte contre la corruption parmi les membres du Parlement, les juges et les procureurs du GRECO (Le Groupe d’Etats contre la corruption, soit l’organe anti-corruption du Conseil de l’Europe). C’est ce que constate un rapport publié ce jeudi par l’institution. Selon le document, la Roumanie n’a mis entièrement en œuvre que deux des 13 recommandations du Groupe faites lors d’une évaluation de 2016. 7 recommandations n’ont pas été instituées et 4 autres n’ont été mises en place que partiellement, précise le Conseil de l’Europe. Le processus législatif reste un sujet d’inquiétude pour le GRECO, vu les controverses et les accusations persistantes visant des consultations inadéquates, l’utilisation excessive de la procédure d’urgence et le manque de transparence. Plus encore, l’année 2017 a été marquée par une multitude de propositions et contre-propositions de nominations, de procédures disciplinaires et autres initiatives, certaines étant perçues comme une tentative de miner l’indépendance du système judiciaire, lit-on dans le même rapport.

    OTAN – L’OTAN considère la Russie comme « un concurrent stratégique » dans son voisinage immédiat, notamment en Afrique et au Moyen Orient, a déclaré le commandant général des Forces Armées Alliées de l’OTAN en Europe, Curtis Scaparrotti, à l’issue de la session du Comité militaire de l’Alliance, à Bruxelles. A son tour le président du Comité, le général Petr Pavel, a déclaré que le bloc militaire allait élargir sa coopération avec les pays du Moyen Orient afin de renforcer la sécurité dans la région. La Roumanie a été représentée à cette réunion par le chef de l’Etat-major de la Défense, le général Nicolae Ciuca. Les pourparlers ont visé les défis du milieu sécuritaire sur le flanc oriental et la contribution de l’Alliance pour le stabiliser, la mission en Afghanistan et le rôle de l’OTAN dans la réforme des forces de sécurité d’Irak. Le Comité militaire allié se réunit deux fois par an à Bruxelles pour analyser les opérations et les missions de l’OTAN.

    Tennis – La joueuse de tennis roumaine, Simona Halep, n° 1 mondiale et principale favorite de l’Open d’Australie, s’est qualifiée ce jeudi au 3e tour du premier tournoi du Grand Chelem de l’année, suite à la victoire obtenue face à la Canadienne Eugénie Bouchard. Ce jeudi encore, la Roumaine Ana Bogdan a éliminé au 2e tour de la même compétition Youlia Putintseva du Kazakhstan. Simona Halep et Ana Bogdan sont les seules Roumaines qui restent dans la compétition australienne de simple-dames. Leurs prochaines adversaires seront les Américaines Lauren Davis et respectivement Madison Keys. Dans la compétition de double messieurs, le duo roumano-néerlandais HoriaTecău /Jean-Julien Rojer a vaincu au premier tour le duo américain Guillermo Duran /Andres Molteni.

  • Première ministre désignée à Bucarest

    Première ministre désignée à Bucarest

    Viorica Dăncilă est la première femme désignée à former un gouvernement en Roumanie. Le président Klaus Iohannis a accepté la proposition de la majorité PSD-ALDE et a confié cette tâche à l’eurodéputée sociale-démocrate. Comme s’il avait anticipé les mécontentements que sa décision allait générer, le chef de l’Etat l’a justifiée en invoquant la Constitution et l’arithmétique parlementaire. Il n’a pas oublié d’attirer l’attention aux sociaux-démocrates, n° 1 de la coalition au pouvoir, qu’après l’échec de deux gouvernements en l’espace d’une seule année, le temps était venu pour eux de commencer à travailler. Klaus Iohannis : « Les Roumains ont des attentes importantes. Et moi aussi. Le PSD a promis des choses importantes tant pendant la campagne électorale qu’après. Le PSD a promis salaires, retraites, manuels scolaires, infrastructure, mais jusqu’ici, trop peu a été réalisé. Maintenant, le PSD doit prouver qu’il livre ce qu’il a promis. »

    Visiblement satisfait, le leader social-démocrate Liviu Dragnea a estimé que par cette décision, le président avait choisi la stabilité. M Dragnea a renouvelé l’engagement – pas encore honoré, selon ses adversaires – d’une gouvernance au bénéfice des citoyens. Liviu Dragnea : « Le PSD gouvernera avec l’ALDE, en vertu du mandat obtenu par le vote des Roumains, pour réaliser le programme de gouvernance et les grandes attentes des Roumains. Je souhaite féliciter Mme Viorica Dăncilă pour cette nomination. Je lui fais confiance parce qu’elle est une personne digne, agréable et très compétente. »

    La première ministre désignée a affirmé qu’elle suivrait la mise en œuvre des mesures grâce auxquelles le PSD a remporté les élections parlementaires et précisé deux de ses priorités. Viorica Dăncilă :« Pour nous il est important de traiter comme il faut 2018, l’année du Centenaire, de la Grande Union, mais aussi de préparer la présidence roumaine du Conseil de l’UE qui commence le 1er janvier 2019 », a précisé Viorica Dăncilă.

    Jugé par les opposants du PSD comme dernier bastion contre ce qu’ils affirment être une offensive sociale-démocrate contre les institutions de l’Etat, notamment contre les institutions judiciaires, le chef de l’Etat a été farouchement critiqué sur les réseaux sociaux pour avoir cédé sans aucun combat et accepté la nomination d’une personne qui n’a aucune qualité pour pouvoir remplir les fonctions de premier ministre outre la loyauté envers Liviu Dragnea. Les plus déçus ont été les organisateurs et les participants aux manifs en faveur de la Justice qui ont commenté sur les réseaux sociaux que le chef de l’Etat aurait fait un geste inacceptable, devenant ainsi complice du PSD.

    Plusieurs membres d’un mouvement civique ont même protesté devant le siège de la présidence. L’opposition de droite, favorable à l’organisation d’élections anticipées, affirme, quant à elle, que le PSD ne mérite plus de gouverner après avoir provoqué deux crises politiques en débarquant ses propres gouvernements. Il existe pourtant des commentateurs qui remarquent le fait que le président ne disposait pas de marge de manœuvre. Les mêmes constatent qu’au fond, ce n’est pas de sa faute si beaucoup de Roumains ont refusé d’aller voter, facilitant ainsi la victoire catégorique du PSD. Ou encore que l’opposition est incapable de construire une alternative sérieuse à la majorité parlementaire en place.

  • A la Une de la presse roumaine – 13.10.2017

    A la Une de la presse roumaine – 13.10.2017

    Les significations et les retombées d’une réunion-marathon au principal parti de la coalition gouvernementale en Roumanie sont commentées par tous les journaux de Bucarest. La presse parle aussi de l’invitation adressée à la procureure en chef du Parquet national anticorruption au Conseil supérieur de la magistrature, pour exposer son point de vue suite à la plus d’une centaine de contrôles à son institution.




  • La chute du gouvernement Grindeanu

    La chute du gouvernement Grindeanu

    A Bucarest, on cherche un nouveau premier ministre après que la coalition au pouvoir formée du Parti social-démocrate et de l’Alliance des libéraux et des démocrates eut destitué, mercredi, par motion de censure, son propre cabinet, une première pour le Parlement roumain. Les seuls membres de la coalition gouvernementale à s’être opposés à cette démarche ont été le chef du cabinet, Sorin Grindeanu, le secrétaire général de l’Exécutif, Victor Ponta et le ministre des Communications, Augustin Jianu. Les autres formations politiques ont préféré se tenir à l’écart des disputes au sein du Parti social-démocrate, tandis que le groupe des minorités ethniques nationales, dont le vote est immanquablement identique aux représentants du pouvoir en place, a pour une fois décidé d’appliquer le principe du libre choix de chacun de ses membres.

    Au total, 241 des élus ont voté en faveur de la motion, soit huit de plus que le nombre nécessaire prévu par la loi. Membre du Parti social-démocrate depuis une vingtaine d’années, Sorin Grindeanu est devenu indésirable à moins de six mois depuis son installation à la tête du gouvernement.

    Le chef de file des sociaux-démocrates, Liviu Dragnea, affirme que la destitution de Sorin Grindeanu est censée écarter du pouvoir un gouvernement qui n’a pas respecté le programme de gouvernance et a manqué aux promesses faites pendant la campagne électorale de décembre 2016. Après avoir évalué la situation, le PSD a retiré son appui politique à Sorin Grindeanu, en arguant du fait que celui-ci n’aurait pas mis en oeuvre les réformes économiques nécessaires, accusation rejetée par le premier ministre. Celui-ci a refusé de démissionner, ce qui a amené le parti qui l’a propulsé à recourir à la motion de censure.

    Après le vote de défiance du Parlement, Sorin Grindeanu, qui a plaidé en faveur de l’unité du parti, a déclaré qu’il poursuivrait son activité jusqu’à ce que le Législatif approuve un nouveau cabinet : « L’important, c’est de sortir de ce blocage et de transmettre aux investisseurs et aux chancelleries du monde entier que la Roumanie reste stable et prédictible. »

    Pour sa part, Liviu Dragnea soutient que l’action politique démarrée par la coalition gouvernementale a eu pour effet le renforcement du parti qu’il dirige. Et lui d’ajouter qu’à l’occasion des consultations que le chef de l’Etat Klaus Iohannis aura lundi avec les partis parlementaires, il allait proposer pour le poste de premier ministre une personne capable de mener à bien les objectifs du programme de gouvernance.

    Liviu Dragnea: « La Roumanie est revenue à la normale et aux rigueurs de la Constitution. Cette action politique a été assumée par le Parti social-démocrate et par l’Alliance des libéraux et des démocrates. Nous ne voulons pas risquer qu’un programme de gouvernance ambitieux soit mis en doute. »

    En ce qui le concerne, le leader de l’Alliance des libéraux et des démocrates, Călin Popescu Tăriceanu, a estimé que le résultat du vote sur la motion de censure témoigne de l’existence d’une majorité fonctionnelle. Quant aux libéraux, ils n’ont pas participé à ce vote et souligné que tous les faits reprochés à Sorin Grindeanu peuvent également être imputables au Parti social-démocrate et à l’Alliance des libéraux et des démocrates, qui, selon eux, sont incapables d’une gouvernance de type européen.

    Voici les propos du nouveau leader des libéraux, Ludovic Orban : « Nous aurons, lundi, une réunion du Bureau politique national avec les groupes parlementaires, afin d’élaborer la stratégie du Parti national libéral. Le retour à la normale en Roumanie ne sera possible que lorsque tous les sociaux-démocrates seront débarqués du pouvoir. »

    Traian Băsescu, le leader du parti du Mouvement populaire, partage cette opinion : « Le Parti social – démocrate et l’Alliance des libéraux et des démocrates s’avèrent inaptes à gouverner. Voilà pourquoi, chers majoritaires, vous devriez emprunter la voie de l’opposition. »

    Les parlementaires issus de l’Union Sauvez la Roumanie n’ont pas voté, eux non plus. Un député de cette formation politique, Dan Barna, déclarait même que la mobilisation pour le vote des partis membres de la coalition gouvernementale aurait été digne d’une meilleure cause.

  • A la Une de la presse roumaine 22.06.2017

    A la Une de la presse roumaine 22.06.2017

    Même
    si la crise politique s’est achevée par une motion de censure votée par
    l’alliance gouvernementale contre son propre cabinet, la vie politique interne est
    toujours très animée. A la fin de sa tournée internationale avec des visites
    très importantes à Washington, Berlin et Bruxelles, le président roumain Klaus
    Iohannis doit avoir lundi des consultations avec les partis politiques en vue
    de nommer un nouveau premier ministre. Un agenda bien rempli pour le chef de
    l’Etat.

  • PSD contre PSD

    PSD contre PSD

    Les 222 signataires de la motion de censure accusent Sorin Grindeanu de s’accrocher à son fauteuil de premier ministre, bien qu’il n’ait plus de légitimité, affirment-ils, suite au retrait du soutien de la majorité parlementaire pour retards dans l’application du programme économique et suite aussi à son exclusion du PSD. Le débat et le vote sur la motion sont prévus mercredi ; pour être adopté, le document doit avoir les votes d’au moins 233, c’est-à-dire de la majorité simple des élus. Or, l’arithmétique oscillante des deux camps accroît le suspense et promet de voir le sort du gouvernement tranché au dernier moment.

    L’opposition de droite – le Parti national libéral, l’Union Sauvez la Roumanie et le Parti du Mouvement populaire – ne nie pas souhaiter la chute de l’Exécutif, mais elle n’a pas l’intention de se mêler du scandale « PSD contre PSD » et ne participera au vote. Sans occuper des postes gouvernementaux, mais ayant signé un accord de collaboration parlementaire avec le pouvoir, l’Union démocrate magyare de Roumanie préfère attendre jusqu’à mercredi pour faire connaître son option. Ceci étant, le premier ministre d’un côté et les chefs de la coalition (Liviu Dragnea pour le PSD et Călin Popescu-Tăriceanu pour l’ALDE), de l’autre, font tout ce qu’ils peuvent pour accroître leurs chances.

    Devant les représentants des médias, les parlementaires de la majorité promettent de respecter la discipline de parti et les consignes de vote. La quasi-totalité des filiales départementales du PSD a annoncé soutenir Liviu Dragnea, à l’exception de celle de Timiş (ouest de la Roumanie), dirigée par le premier ministre Sorin Grindeanu, qui s’y est d’ailleurs rendu samedi, pour échanger avec ses troupes. Après la démission de la plupart de ses ministres, le chef du gouvernement a appelé en renfort l’ancien premier ministre social-démocrate Victor Ponta, qu’il a nommé secrétaire général du gouvernement. De l’avis des analystes, ce serait le premier d’une liste d’anciens leaders de premier rang de la gauche qui se joindraient à l’équipe Grindeanu par antipathie pour Dragnea, ce qui pourrait rebattre les cartes du vote de mercredi.

    En attendant, les accusations fusent entre le siège de l’Exécutif et le PSD. M. Grindeanu accuse M Dragnea de vouloir concentrer tout le pouvoir entre ses mains. M. Dragnea affirme que son ancien émule, qu’il avait lui-même installé à la tête de l’Exécutif, répondrait actuellement à d’autres centres de commande, se trouvant peut-être du côté de la présidence de la République ou des services secrets. Les commentateurs neutres croient, en revanche, que les leaders sociaux-démocrates sont mécontents parce que Sorin Grindeanu n’a pas réussi à alléger la législation anti-corruption, plusieurs d’entre eux, Liviu Dragnea en tête, étant visés par cette législation.

    Déjà condamné définitivement à deux ans de prison avec sursis dans une affaire, M. Dragnea est impliqué dans une autre, où les procureurs anti-corruption l’accusent d’incitation à l’abus de fonction. Amusée ou consternée, l’opinion publique espère une fin rapide à ces règlements de compte au PSD. Car, au-delà des jeux politiques, l’instabilité gouvernementale a déjà des répercussions sur l’évolution de l’économie, tandis que la monnaie nationale, le leu, a connu la semaine dernière son taux de change par rapport à l’euro le plus bas depuis cinq ans.