Tag: crise sanitaire

  • La semaine du 11 au 15 octobre 2021

    La semaine du 11 au 15 octobre 2021

    Crise sanitaire : les hôpitaux ne font plus face suite à la recrudescence des cas


    Les médecins roumains ont lancé cette semaine un appel désespéré à la population, l’exhortant à se faire vacciner et à respecter les restrictions sanitaires afin de lutter contre la quatrième vague de la pandémie. Frappée de plein fouet par le variant Delta, particulièrement contagieux, la Roumanie affiche un taux de vaccination de seulement 30 %, bien en dessous de la moyenne mondiale et avant-dernier dans le classement européen. Bien qu’ils disposent librement de vaccins Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson, reçus par le biais des mécanismes communautaires européens, les Roumains hésitent à se faire vacciner, malgré les centaines de morts rapportés chaque jour et du manque de places dans les hôpitaux. Les médias présentent des images choquantes avec des malades dont la plupart sont équipés d’un concentrateur d’oxygène, tandis que d’autres gisent sur des chaises, sur les couloirs, en attendant qu’une place se libère, le plus souvent suite au décès de quelqu’un d’autre. Dans ce contexte, les responsables politiques que l’opinion publique accuse d’incohérence ne font que se passer la responsabilité de la crise, tout en multipliant les appels à la vaccination. Après un été complètement détendu, voilà que la Roumanie s’est vu contrainte de chercher de l’aide ailleurs. La Pologne, le Danemark et l’UE ont fait don à Bucarest de concentrateurs d’oxygène, tandis que l’Italie a envoyé en Roumanie des cocktails d’anticorps monoclonaux. Pour sa part, la Hongrie voisine a accepté de prendre en charge des malades en état grave dans ses hôpitaux proches de la frontière.




    Crise politique – négociations pour former un nouveau gouvernement


    Par-dessus la crise sanitaire, une crise politique se superpose également à Bucarest, le pays fonctionnant actuellement avec un gouvernement par intérim destitué par le Parlement par une motion de censure. La semaine a été dominée par des négociations et des pourparlers à la recherche d’une nouvelle majorité après que le président Klaus Iohannis a nommé Dacian Cioloş, le président de l’USR (la troisième force politique du pays), pour former un nouveau cabinet en tant que Premier ministre. L’Union Sauvez la Roumanie (USR) est le parti qui s’est retiré du gouvernement de centre-droit qu’il avait composé aux côtés du Parti national libéral (PNL) et de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), alléguant des désaccords irrémédiables avec le Premier ministre Florin Cîţu – récemment élu chef des libéraux. Dacian Cioloş a accepté la nomination parce que c’était la seule proposition faite au président, et son objectif déclaré, c’est de rétablir la coalition initiale. Entre temps, les consultations prévues vendredi à Bucarest entre l’Union Sauvez la Roumanie, le Parti national libéral et l’Union démocrate magyare de Roumanie, afin de refaire la coalition gouvernementale, ont été annulées. Les libéraux disent que l’USR doit négocier avec les partis d’opposition, le Parti social-démocrate (PSD) et l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), aux côtés desquels il a destitué la semaine dernière le cabinet Cîţu, par motion de censure. A son tour, Dacian Cioloş a annoncé que l’USR proposerait un gouvernement et un programme de gouvernance au parlement au début de la semaine prochaine. L’UDMR, par la voix de son président, Kelemen Hunor, considère que le premier ministre désigné n’a pas réussi à rétablir « un niveau minimum de confiance » qui aurait permis de refaire la coalition.



    Crise de l’énergie — flambée des prix du gaz et de l’électricité


    Et puisqu’un malheur n’arrive jamais seul, la pandémie s’accompagne aussi d’une flambée des tarifs de l’énergie partout en Europe et dans le monde. Une solution, ne serait-ce que temporaire, pourrait venir grâce aux mesures proposées cette semaine par la Commission européenne : un soutien accordé aux ménages via des bons dachat, linterdiction de débrancher les retardataires auxquels on pourrait proposer un rééchelonnement de leurs dettes, des aides publiques à lintention des entreprises et la baisse des lourdes taxes sur lénergie, y compris de la TVA. La Commission a également avancé lidée de créer une réserve stratégique européenne de gaz, selon le même scénario utilisé pour faire des stocks de vaccin, une idée qui ne pourra pas voir le jour avant 2022. Entre temps, à Bucarest une enquête parlementaire se poursuit au sujet de la hausse des prix de l’énergie. L’enquête vise aussi plusieurs fournisseurs accusés d’avoir violé la législation dans le domaine.




    Jeux sportifs – Football


    La sélection nationale de football de la Roumanie a battu l’équipe de l’Arménie 1-0 à Bucarest lundi soir dans le Groupe J des préliminaires de la Coupe du monde 2022. La Roumanie a ainsi pris sa revanche après leur revers à Erevan en mars dernier, 2-3. L’Allemagne, leader du groupe avec 21 points, s’est déjà qualifiée. La Roumanie arrive en deuxième position avec 13 points, la Macédoine du Nord – troisième avec 12 points, l’Arménie – quatrième, également avec 12 points, l’Islande est cinquième avec 8 points et le Liechtenstein clôture le classement avec un point. Les derniers matchs du groupe auront lieu le mois prochain, la Roumanie devant affronter l’Islande à domicile et le Liechtenstein en déplacement. Les vainqueurs des groupes se qualifient directement et les équipes classées deuxièmes ainsi que les deux meilleures équipes non qualifiées de la Ligue des Nations 2020-2021 joueront des barrages suite auxquels trois autres équipes obtiendront des billets pour le tournoi final du Qatar.



    Sports électroniques – Dota 2


    La compétition mondiale de sports électroniques la plus importante, Dota 2, se déroule ces jours-ci sur le stade Arena Naţională de Bucarest. La grande finale est prévue le 17 octobre et elle mettra en compétition les deux meilleures équipes sur les 18 présentes. Le championnat est distribué en ligne et il sera visionné, selon les organisateurs, par plus de 100 millions de personnes à travers le monde. Un impôt de 16 % sur les 40 millions de dollars totalisant les prix sera versé à la Roumanie pour avoir accueilli la compétition. A la différence du championnat de football, celui de sports électroniques se déroule sans public, en raison de la pandémie.


    (Trad.: Iona Stàncescu, Ligia)


  • Le Courrier des auditeurs du 26.03.2021

    Le Courrier des auditeurs du 26.03.2021

    Alors que nous nous réjouissions de l’arrivée du printemps et des premières fleurs écloses — le Forsythia, les griottiers, les jonquilles -, ce qui égayait la ville et nous faisait oublier la pandémie l’espace d’un instant, l’hiver est revenu en force en Roumanie. Et quand je dis en force, cela veut dire avec même 50 cm de neige par endroits. Une joie inespérée pour les amateurs de sports d’hiver qui se sont littéralement rués sur les stations de ski, faisant du coude à coude dans les files pour les remontées mécaniques, et aussi pour les hôteliers. Les températures négatives sont revenues, il a neigé aussi à Bucarest, et du reste, nous sommes dans la 3e vague de la pandémie, et le nombre de malades croît. Dans la capitale roumaine, le taux d’infection est supérieur à 6 pour mille, et de nouvelles restrictions ont été décidées, mais toutefois pas de reconfinement.



    Bien le bonjour à Paul Jamet, de France, qui observe que : « Vous nous posez régulièrement la question de lutilité dune Radio internationale… A tous mes arguments que je vous ai déjà donnés et qui ont été aussi publiés dans le récent N° 150 du Bulletin du Radio Club du Perche jen ajoute explicitement un autre, en cette période de pandémie interminable : celui de fournir des points de comparaison. Oui, des points de comparaison sur lévolution de la maladie et surtout sur les mesures mises en œuvre pour en limiter limpact dabord sur la population mais aussi sur lactivité économique. Tout cela minterpelle dautant plus car je me demande si nos dirigeants savent comment dautres pays font face à la pandémie. Quils nécoutent pas eux-mêmes les radios internationales se conçoit ; mais ils disposent dun réseau dambassades à même de les informer. Il est bien visible et admis aujourdhui que les pays asiatiques ont bien mieux géré la crise sanitaire que les pays européens. Cette constatation minterpelle beaucoup. Pourquoi observe-t-on une telle différence ? Deux causes essentielles possibles : les mesures prises ont été plus drastiques et plus efficaces que celles que nous avons prises. Et les populations asiatiques ont été plus respectueuses des consignes en matière de distanciation sociale, de port du masque etc. On peut aussi invoquer létat de préparation ou des moyens plus adaptés en matière sanitaire (réseau, hôpitaux etc.). » Tout à fait d’accord avec vous pour les causes identifiées. Et Paul poursuit par une « Question : quen pensent les Roumains ? Sont-ils satisfaits de la gestion de la crise sanitaire ou sont-ils très critiques envers leurs gouvernants et les mesures prises ? Font-ils la comparaison avec les pays asiatiques qui affichent un taux de mortalité pour 100 000 habitants parmi les plus bas au monde ? » Merci pour ce commentaire d’actualité et pour votre question. Je pense qu’il est difficile d’être satisfaits de la gestion de la crise sanitaire. Comme vous le savez déjà, le système sanitaire roumain est le plus faiblement financé des 27, depuis des années, et donc le moins performant de toute l’UE. D’ailleurs, une autre caractéristique, c’est que les Roumains affirment que leur état de santé est bon, et ne vont voir le médecin que très tard après le déclenchement des symptômes d’une maladie, quelle qu’elle soit. Il en va de même pour la Covid. La prévention est donc ignorée. Il faut savoir que, selon l’Institut national de la statistique, seulement la moitié de nos compatriotes ont consulté le médecin de famille en 2019. Ces données n’ont pas changé en cinq ans. Avec la pandémie, ils réfléchissent à deux fois avant d’aller dans un établissement médical, de peur de s’infecter. Car les chiffres ne font que grimper. Le chef du gouvernement de Bucarest a récemment demandé un accroissement du nombre de lits en soins intensifs pour faire face à la hausse du nombre de cas, mais le problème, c’est qu’il y a trop peu de soignants, et qui sont largement épuisés après une année de pandémie. Il y a aussi une lassitude parmi la population. Et maintenant, lorsque de nouvelles restrictions sont en vigueur, aussi dans les grandes villes dont Timişoara ou Bucarest, les gens ne peuvent pas être satisfaits. Surtout que l’on ne voit pas le bout du tunnel. Il n’y a pas de grandes protestations contre les restrictions. Les gens sont par contre très sensibles aux tragédies qui ont secoué le système sanitaire roumain — les incendies à l’Hôpital des urgences de Piatra Neamţ, à l’automne dernier, et à celui des maladies infectieuses Matei Balş de Bucarest, cette année. La population se fait immuniser, des vaccins sont disponibles, ou lorsque la liste d’attente est trop longue ou si ce n’est pas leur marque préférée, les gens pratiquent le tourisme vaccinal pour se faire immuniser à des dizaines, voire des centaines de km de chez eux, là où des places sont disponibles. Pourtant, le coordinateur national de la vaccination anti-Covid met en garde que la Roumanie recevra beaucoup de doses et invite la population à s’inscrire sur les listes, pour éviter que les doses ne soient gaspillées. Car, dit-il, dès les prochaines livraisons de vaccins, les listes d’attente existantes seront très vite épuisées. Pour ce qui est des comparaisons, l’on n’en fait pas, et surtout pas avec les pays asiatiques qui sont loin d’ici. Je crois que les gens sont plus préoccupés par les nouvelles restrictions mises en place par les autorités, comme des horaires revus à la baisse pour les centres commerciaux, par exemple, ou encore le couvre-feu à partir de 20 h, et non plus à partir de 22 h comme jusqu’ici. Voilà ce que je pouvais dire aujourd’hui au sujet de votre question, Paul. Par ailleurs, je voudrais vous signaler que vous pourrez bientôt écouter la rubrique musicale consacrée par notre collègue à la pianiste roumaine Alina Bercu. Je vous ferai signe.



    Cette maladie qui n’en finit plus préoccupe aussi notre auditeur algérien Nouari Naghmouchi. Voici quelques pensées qu’il a partagées avec nous : « la pandémie mondiale a eu pour effet de changer notre vie du jour au lendemain. Avec le coronavirus, l’angoisse, l’isolement, l’incertitude ont soudain envahi notre quotidien. Nous nous sommes retrouvés confinés. Physiquement, et un peu mentalement aussi. Il est probable que les restrictions resteront malheureusement en vigueur pendant quelque temps encore et c’est à nous de nous adapter, de trouver de nouvelles ressources, de nous réserver des instants de beauté et des moments cathartiques, d’inventer de nouvelles manières de nous rencontrer ». Eh oui, pour ce qui est des instants de beauté, comme je le disais précédemment, avec ou sans neige, les Roumains profitent au maximum des week-ends à la montagne, par exemple.



    Philippe Marsan, de France, bonjour à toi. Tu as suivi mon Courrier des auditeurs, et tu nous as écrit : « Merci à Ligia ; très émouvant, cet hommage rendu à Jean Barbat. » J’aurais espéré ne pas avoir de si tristes nouvelles à annoncer.

    « Commentaire, poursuit Philippe : jattends toujours avec impatience cette décision européenne dans laquelle chaque pays membre ne devra plus changer dheure et choisira soit lheure dété ou bien lheure dhiver tout au long de lannée. Un sondage a été effectué en France, quen est-il en Roumanie ? Y a-t-il une préférence pour lune ou lautre heure ? » Non, ce sujet ne fait pas débat non plus en Roumanie. En tout cas, il y a peu de chances que l’UE renonce au changement d’heure cette année. Je vous rappelle que 84% des Européens étaient en faveur de cette renonciation lorsque la Commission a lancé la question en 2018. Toujours en 2018, le taux des Roumains qui souhaitaient voir annuler le changement d’heure était de 78%. Depuis, on n’en parle plus. C’est l’heure d’hiver qui est considérée l’heure normale. Il a existé une initiative législative pour la renonciation à l’heure d’été et le maintien de l’heure d’hiver ; c’était en 2018. Cette proposition de loi a été rejetée par le Sénat à l’époque, et le gouvernement n’a pas soutenu son adoption. Un point de vue qu’il a maintenu en janvier 2020 aussi. En février dernier, l’initiative législative a été renvoyée aux commissions parlementaires, en vue de la rédaction d’un nouveau rapport, mais la Roumanie attend qu’une décision soit prise au niveau européen.



    Nous revenons en Afrique, et plus précisément au Sénégal, pour saluer Amady Faye. Merci pour ta délicate attention un jour important pour les Roumaines. Tu nous disais : « Cette année encore, je souhaite une bonne fête du 8 mars à : Ligia Mihaiescu, Valentina Beleavski, Ioana Stancescu, Ileana Taroi, Mariana Tudose, Nadine Vladescu et Dominique. Mes pensées vont vers Magdalena Militaru, Alexandra Pop, Ioana Lutic et Sophie Janinet. Elles vont aussi vers vos consœurs de la rédaction roumaine. » Nous en avons été très touchées. Amady poursuit : « Vous avez porté le fait que l’écoute sur le site ne fonctionne pas à la connaissance de votre chef. Je souhaite vivement quil en soit très réceptif, que les émetteurs se tournent à nouveau vers mon Sénégal et que je puisse écouter sur le site laudio des magnifiques rubriques de vos très belles émissions radiophoniques sur la Roumanie et le quotidien de ses habitants. Ligia, votre très belle voix me manque beaucoup, comme dailleurs celles de tous et toutes les journalistes de la rédaction française de la radio amie. Vous avez donc transmis mon ardent souhait à votre supérieur, je fais maintenant comme le disent si bien les Anglais : wait and see. » Eh oui, mais malheureusement, nous n’avons pas de bonne nouvelle à te donner. Apparemment, le problème est plus gros que prévu, et n’est pas près d’être réglé. Merci pour ta fidélité, et beaucoup de bonnes choses à toi, Amady !



    Point final ici de ce Courrier des auditeurs. Prenez bien soin de vous et je vous souhaite de bien profiter du printemps qui finira par s’installer. A très bientôt sur RRI !



  • De l’hôpital aux centres de vaccination, le système médical sous la loupe

    De l’hôpital aux centres de vaccination, le système médical sous la loupe

    L’accès des personnes atteintes de différentes maladies aux services médicaux a compté parmi les sujets qui ont suscité le plus de controverses durant cette période de pandémie. Et ce car a été en grande mesure limité, tant à cause de la transformation de certains hôpitaux en centres de soins des malades de Covid-19 exclusivement, mais aussi du fait que l’activité dans les autres établissements est du coup plus difficile en raison des protocoles visant à limiter la propagation du coronavirus. Cette situation vient s’ajouter à un système sanitaire assez fragile, tel celui de Roumanie.

    Depuis une année déjà, certains grands hôpitaux roumains soignent exclusivement des malades de Covid, et le moment est venu de changer ce concept, a affirmé le député social-démocrate et médecin Alexandru Rafila. Ces propos ont été avancés durant la réunion entre plusieurs élus nationaux de l’opposition avec les représentants des organisations de malades et des syndicats de la Santé. Selon le médecin Rafila, les participants à la réunion ont convenu d’élaborer un pacte national sur la santé, soutenu par toutes les forces politiques et par la société civile. Ecoutons Alexandru Rafila : « Évidemment, les organisations de malades souhaitent un accès sûr et facile aux services de santé et aux médicaments. C’est peut-être le moment pour la Roumanie aussi de changer ce concept, selon le modèle des autres Etats de l’UE, où les hôpitaux soignent dans le cadre de circuits séparés tant les malades de Covid que d’autres catégories de malades, justement afin de faciliter l’accès de tous aux soins. A mon sens, le développement d’un Pacte national pour la Santé serait la variante idéale et constituerait un bon exemple aussi pour d’autres domaines d’activité », a déclaré le député social-démocrate.

    Depuis le début de la pandémie, les malades chroniques ont été carrément ignorés par le système public de santé, a martelé un des responsables d’associations de malades présent à la réunion, ajoutant que cette situation devait changer.

    Par ailleurs, le président du Comité national de coordination des activités visant la vaccination contre le SARS-CoV-2, le médecin Valeriu Gheorghita, a estimé que la troisième étape d’immunisation, celle destinée à la population générale, devrait commencer au mois d’avril si les délais de livraison des vaccins demeurent inchangés. Selon lui, il est important de respecter à l’avenir le principe de 75% des places réservées à la population vulnérable – c’est à dire malades chroniques et seniors – et 25% réservées aux personnes qui exercent des activités essentielles. Valeriu Gheorghita a également précisé que l’immunisation de la population générale serait assurée par le biais de 750 centres, qui totalisent 1 760 postes de vaccination dont la capacité maximale devrait augmenter jusqu’à plus de 100 mille personnes par jour.

  • Début de mandat présidentiel à Washington

    Début de mandat présidentiel à Washington

    C’est sur la toile de fond de mesures de sécurité exceptionnelles que la capitale américaine a suivi la fin de règne du républicain Donald Trump et célébré l’avènement du démocrate Joe Biden, qui entend faire retrouver le rôle de leadership mondial à son pays. Selon les experts pourtant, le nouveau président devrait concentrer l’essentiel de ses efforts pour rétablir la paix sociale aux Etats-Unis, troublés par les déclarations et les actions belliqueuses de Donald Trump qui n’a eu de cesse de dénoncer de prétendues fraudes électorales lors de la dernière élection présidentielle, à l’issue de laquelle il s’était retrouvé perdant. Jamais étayées par de vraies preuves, les accusations de l’ancien président ont malgré tout trouvé écho chez bon nombre de ses partisans, jusqu’à déboucher sur les événements violents du 6 janvier dernier, soldés par la perte de cinq vies humaines. Une explosion de violence inouïe dans le Panthéon même de la démocratie américaine, le Capitole, siège du Congrès américain. Selon Ovidiu Nahoi, rédacteur en chef de la rédaction roumaine de Radio France Internationale, présent sur les ondes de Radio Roumanie, l’ironie de tout cela est que celui qui s’était promis de rendre la grandeur à l’Amérique n’a réussi qu’à la diminuer et la jeter dans le dérisoire. Ovidiu Nahoi :



    « La nouvelle administration américaine aura besoin de temps, de beaucoup de temps, pour réconcilier l’Amérique avec elle-même, parce qu’il s’agit d’une société très divisée. Et cela fait qu’il lui restera moins de temps pour s’occuper des grands problèmes du monde. Pendant un an ou deux, sinon pas durant l’intégralité du mandat présidentiel de Joe Biden, les Etats-Unis s’occuperont à combler le fossé creusé par Donald Trump dans la société américaine, et à panser les blessures internes. La puissance américaine rétrécit donc, cette Amérique que l’ancien président avait promise à la grandeur, et qu’il était arrivé à rendre moins importante au niveau global. La conséquence de ces événements, c’est que l’Amérique aura besoin de temps pour réparer ce qui a été gâché or, sur le plan mondial, cela signifie moins de disponibilité, une présence quelque peu diminuée, une capacité moindre à s’investir dans les problématiques du monde ».



    Le président Joe Biden doit rétablir la crédibilité, sur le plan intérieur et à l’international, de la démocratie américaine en matière de respect des droits de l’homme, considère le directeur de l’ONG Human Rights Watch, dont le siège est à New York, et qui pense que nous avons assisté à 4 longues années d’abus des principes du jeu démocratique. Dans une interview accordée à l’agence Reuters juste avant la diffusion de son rapport annuel sur le respect des droits de l’homme, Kenneth Roth a affirmé que le président Donald Trump, encore en exercice à l’époque, avait violé les droits de l’homme dans son propre pays, et qu’il n’est dès lors pas en mesure d’invoquer le respect de ces mêmes droits pour critiquer le bilan d’autres Etats de la planète. Pourtant, Donald Trump a nié à cor et à cri toute responsabilité à l’égard des violences commises par ses partisans au Capitole, tout comme toute violation des droits de l’homme. L’ancien président n’a cependant eu de cesse de clamer jusqu’à la fin sa victoire à l’élection présidentielle, invoquant des fraudes supposées, censées l’empêcher, selon lui, de mener à bien son dessein visant à faire « America Great Again » et « America First ». En dépit des dénégations présidentielles, la Chambre des représentants avait mis Donald Trump sous accusation d’avoir encouragé l’assaut de ses partisans sur le Capitole, juste une semaine avant la fin de son mandat. Il est ainsi devenu le premier président américain sur lequel a plané à deux reprises la menace de la destitution imminente.



    Monsieur Roth a profité de son entretien à l’agence Reuters pour recommander au nouveau président de faire revenir les Etats-Unis au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU de Genève, dont Donald Trump avait claqué la porte en juin 2018. Le nouvel occupant de la Maison Blanche s’était d’ailleurs penché sur quelques domaines prioritaires et qui ne pouvaient pas attendre, telles les crises épidémiologique, économique, climatique et raciale, et cela dès les premiers jours de son mandat. Les décisions prises par le nouveau leader de la Maison Blanche avaient été préparées et annoncées bien à l’avance par son administration, dans sa tentative d’annuler quelques-unes des politiques les plus décriées de l’administration précédente. Il faut dire que la politique de M Trump avait ratissé large, depuis l’établissement d’une liste d’Etats, musulmans pour la plupart, et dont il interdisait l’entrée sur le territoire américain de leurs ressortissants, et jusqu’au retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat.



    Avant son investiture, Joe Biden avait d’ailleurs déjà présenté son paquet pour la stimulation de l’économie américaine, lourdement frappée par la crise du Covid-19, paquet qui s’élève à 1,9 trillions de dollars. Mais au-delà des défis soulevés par la crise sanitaire et par la situation économique, la nouvelle administration devra surtout pouvoir combler les failles béantes creusées au sein de la société américaine, affirment de concert les analystes. Le degré de cohésion sociétale est presqu’au plus bas de toute l’histoire des Etats-Unis, un pays qui avait pourtant été confronté dans son passé aux luttes raciales, à l’esclavage et au ségrégationnisme. Iulian Chifu, président du Centre pour la prévention des conflits, opine que :



    « Nous sommes dans la situation où il faut recoller les morceaux, où il faut reconstruire la cohésion sociale, rebâtir la confiance dans les institutions, dans la démocratie, dans la justice. Il faut que les Américains retrouvent leur confiance dans ces valeurs et dans leurs institutions, et cela ne peut pas se faire uniquement par des gestes politiques. Il faudrait étudier les causes profondes de ce malaise éviter les extrêmes en tout genre, qu’ils soient de droite ou de gauche, réfléchir pour pouvoir accompagner et aider les laissés-pour-compte, il faudrait réfléchir sur la manière dont la révolution numérique, l’utilisation excessive de la technologie et des réseaux sociaux favorisent l’aliénation de l’individu et son décrochage de la société réelle et du débat public. »



    La beauté de la démocratie, la force du système démocratique réside justement en sa capacité à s’adapter, à rebondir et à panser et guérir ses plaies, ajoute le Pr Iulian Chifu.


    (Trad. Ionut Jugureanu)


  • L’Union européenne pour la santé est en train de surgir des cartons

    L’Union européenne pour la santé est en train de surgir des cartons

    L’actuelle
    crise sanitaire représente non seulement un défi, mais aussi une nouvelle occasion
    d’avancer et d’évoluer, nous assure Bruxelles, par la voix de sa commissaire à
    la Santé et à la sécurité alimentaire, Stella Kyriakides:


    « Cette dernière année nous a montré combien
    la santé compte pour nous tous et pour chacun d’entre nous. L’on a découvert la
    fragilité et la vulnérabilité de nos sociétés, l’on a découvert combien tout
    peut être bouleversé par une chose invisible et insaisissable. Nous avons
    appris combien la santé est un préalable pour que nos sociétés et nos économies
    puissent fonctionner. Et cette année nous a aussi appris les valeurs de la
    solidarité et de la coopération, combien il était important d’être unis dans la
    diversité pour pouvoir surpasser la plus grande crise sanitaire des temps modernes.
    Cette année nous a surtout montré ceci : que l’absence de solidarité nous
    rend tous, chaque Etat membre, encore plus vulnérables. »


    La
    pandémiede
    Covid-19 a montré combien la réponse solidaire était essentielle en temps de
    crise. La Commission européenne avait ainsi proposé la création d’une Union
    européenne de la santé et, surtout, d’une agence spéciale qui s’assure que l’UE
    dispose de moyens suffisants pour mieux affronter dorénavant une crise
    sanitaire de cette ampleur. Dans son plaidoyer pour cette Union européenne de la santé, la
    présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, appréciait dans
    son allocution sur l’état de l’Union, tenue à mi-septembre, que, s’agissant
    d’une crise mondiale, la réponse à apporter devrait avoir la même envergure.
    Qu’il faut donc faire en sorte que le nouveau programme de l’UE pour la santé
    puisse résister à l’épreuve du temps. Aussi, l’UE accueillera l’année prochaine,
    en Italie, un Sommet mondial de la santé, afin de pouvoir mieux s’organiser
    face à une telle crise à l’avenir. A cette même occasion, Mme von der Leyen
    avait encore parlé de son intention de mieux armer l’Agence européenne des
    médicaments ainsi que le Centre européen de prévention et de contrôle des
    maladies, voire de fonder une agence européenne de recherche dans le domaine
    biomédical, à l’instar de ce que font les Etats-Unis. L’ensemble des
    propositions avancées par la Commission européenne vise à consolider le cadre
    de la sécurité sanitaire de l’UE, pour mieux se prémunir face l’éventualité
    d’une crise, mais également pour mieux armer les agences européennes qui œuvrent
    dans le domaine de la santé. La commissaire européenne à la Santé et à la
    sécurité alimentaire, Stella Kyriakides :


    « Cela représentera une augmentation
    significative de la capacité collective de l’UE à pouvoir répondre de façon
    adéquate et coordonnée à ce genre de crise. Avec cela, notre réponse sera plus
    forte et, ce qui est le plus important, plus cohérente à l’avenir. Plus forte,
    car nous allons pouvoir adopter, ensemble avec le Centre européen de prévention
    et de contrôle des maladies, des recommandations officielles sur les réponses à
    apporter. Plus cohérente aussi, parce que les mesures que nous allons prendre auront
    une base scientifique. Et cet élément évitera la cacophonie, que nos concitoyens
    peuvent ressentir lorsqu’ils se voient confrontés à des mesures parfois
    contradictoires. Nous allons par ailleurs être en mesure de déclencher l’état
    d’urgence sanitaire au niveau de l’UE, et d’activer de façon rapide les mécanismes
    de réponse, visant, par exemple, à acquérir et à stocker le matériel nécessaire. »


    En vertu d’un nouveau règlement censé prévenir les
    menaces transfrontalières graves contre la sécurité sanitaire, des plans et des
    recommandations appropriées, censés entrer en vigueur sur l’ensemble de l’Union,
    seront élaborés pour faire face au mieux à une situation de crise sanitaire.
    Qui plus est, en cas de pandémie, la surveillance serait renforcée grâce à un
    système de suivi unique. Aussi, les Etats membres devront mieux rendre compte des
    indicateurs qui mesurent la capacité de leur système médical, tels, par
    exemple, la disponibilité des lits d’hôpital, les places disponibles en soins
    intensifs, ou encore le nombre de personnels spécialisés. Enfin, l’UE sera
    habilitée à coordonner de manière adéquate la réponse en cas d’urgence,
    constituer les réserves de matériel et acquérir les produits nécessaires. La
    Commission a annoncé vouloir proposer avant la fin de l’année prochaine la mise
    en place d’une Autorité européenne chargée d’agir en cas de situations
    d’urgence sanitaire. La commissaire européenne Stella Kyriakides, à nouveau :


    « Il faut que l’on puisse mettre
    rapidement en œuvre en cas d’urgence médicale les mesures les plus avancées,
    qu’il s’agisse des mesures de nature médicale ou autres. Il faut que l’on
    connaisse les innovations en matière biomédicale applicables en cas de crise
    sanitaire, et que l’on dispose de la capacité de développer, d’acquérir et de
    stocker le matériel nécessaire. C’est pour ces raisons que nous allons avancer
    l’année prochaine la proposition de fonder une autorité censée pouvoir agir en
    cas d’urgence sanitaire au niveau de l’UE. Cette initiative va augmenter de
    manière conséquente notre capacité stratégique, notre capacité de pouvoir
    anticiper les menaces éventuelles, et d’y répondre de façon coordonnée. L’acronyme
    de cette autorité serait probablement, en anglais, HERA, soit Health Emergency
    Response Authority, ou, en français, l’Autorité pour la réponse sanitaire
    d’urgence. »


    Le
    Parlement européen avait pour sa part adopté à une large majorité les
    propositions avancées par la Commission, offrant ainsi à cette dernière
    l’assise et la légitimité nécessaires pour négocier avec le Conseil la forme
    finale du programme Santé de l’UE. Le programme EU4Health devrait ainsi
    recevoir une manne de 5,1 milliards d’euros, et démarrer ses actions dès
    janvier 2021. Grâce au programme, l’Union pourra ainsi assurer des stocks de
    médicaments, de vaccins et de dispositifs médicaux en suffisance, pour faire
    face à d’éventuelles crises médicales, et cela au bénéfice de tous les citoyens
    européens. Mais le programme s’érigera également en un instrument puissant de
    lutte contre le cancer et les maladies cardiovasculaires, contre les maladies
    rares, assurant du coup un meilleur traitement pour toutes les personnes
    atteintes de diabète et de maladies neurologiques. Le programme déroulera en
    outre des sous-programmes qui soutiennent la prévention, le screening, la
    vaccination, voire la recherche, l’innovation et le processus de numérisation
    du système médical. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • La semaine du 16 au 21 novembre 2020

    La semaine du 16 au 21 novembre 2020



    La lutte contre la Covid-19, sous le signe de la tragédie de Piatra Neamț



    Le jour même de la prolongation de 30 jours de létat dalerte sanitaire en Roumanie, cest à dire samedi dernier, lhôpital départemental de Piatra Neamţ, dans le nord-est, était la scène dune véritable tragédie. Une salle de lunité de soins intensifs où plusieurs malades graves de Covid-19 étaient intubés, a pris feu à cause dun appareil médical défaillant. Le sinistre, soldé par des morts et des blessés, a été suivi dune vague daccusations, mais aussi dexcuses politiques, dont la motivation était sans aucun doute électorale, vu lapproche du scrutin législatif prévu pour le 6 décembre. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte, tandis quà travers le pays, les services de soins intensifs des hôpitaux ont été vérifiés par les autorités. Le président Klaus Iohannis a rencontré les décideurs du domaine, ainsi que des médecins et des techniciens médicaux, qui lui ont présenté les problèmes constatés à travers le pays. À la fin de la réunion, le chef de lEtat a promis de moderniser les installations électriques et de gaz médicaux, ainsi que de repenser les instruments législatifs et financiers, afin de faciliter lentretien de ces systèmes dans les hôpitaux.



    Parallèlement, sur le front de la lutte contre la Covid-19, vu que le nombre dinfections est de plus en plus élevé, la capacité des sections de soins intensives savère insuffisante pour recevoir tous les malades qui en ont besoin. Cest pourquoi, juste après la tragédie de Piatra Neamţ, le premier ministre Ludovic Orban a promis daugmenter la capacité de ces unités et les fonds nécessaires à leur fonctionnement. Et cest aussi cette semaine que plusieurs localités de Roumanie ont été placées en quarantaine. Il sagit de lieux où le taux dincidence a dépassé le seuil maximal accepté. Entre temps, les autorités ont aussi annoncé quelles étaient en train délaborer une stratégie de vaccination contre le nouveau coronavirus.



    Ajoutons à ce tableau les protestations des syndicats de la Santé, qui sont descendus dans la rue pour protester devant le siège du gouvernement, en affichant des messages tels « Le système public de santé est malade », ou « Au pays des mesures improvisées, nous ne sommes pas responsables de tous les maux ».



    La Roumanie salue le résultat de lélection présidentielle en République de Moldova



    Maia Sandu est la première femme président de lhistoire de la République de Moldova, ancienne République socialiste soviétique, habitée par une majorité roumanophone. La candidate pro-européenne a vaincu dimanche dernier avec 57,75% des voix le président sortant du pays le plus pauvre dEurope, le socialiste pro-russe, Igor Dodon. La lutte contre la corruption et contre le vol de largent public ainsi que la réforme de la classe politique comptent parmi les priorités de Maia Sandu, qui a déclaré que : « Je veux que nous surmontions nos dissensions, pour rassembler notre société à la fois dans la politique intérieure et dans la politique étrangère. Je veux que nous construisions une politique étrangère digne, qui produise des bénéfices pour nos citoyens. Pour rapprocher la Moldova des normes européennes en appliquant des réformes et en travaillant ici, chez nous. »



    Mme Sandu a été félicité pour sa victoire par de nombreux dirigeants, dont le président russe Vladimir Poutine, bien que Moscou ait ouvertement soutenu le contre-candidat de Maia Sandu, le socialiste Igor Dodon. Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a félicité, lui-aussi sa nouvelle homologue moldave, avec laquelle il a convenu, lors dune conversation téléphonique, dapprofondir le Partenariat stratégique bilatéral pour lintégration européenne de la République de Moldova. Le président Klaus Iohannis fera une visite à Chișinău, après linstallation officielle de la présidente Maia Sandu.



    Gaudeamus, le livre à lhonneur



    La 27-e édition de la foire internationale du livre Gaudeamus Radio România se déroule exclusivement en ligne, cette année, une formule censée assurer la pérennité de ce projet culturel ayant déjà une tradition de plus dun quart de siècle. Du lundi 16 novembre jusquau dimanche 22 novembre, une centaine dentreprises, dont les maisons déditions les plus prestigieuses de Roumanie, des distributeurs de livres roumains et étrangers, des distributeurs de musique et de jeux éducatifs, attendent leurs visiteurs. Ils se retrouvent tous sur le nouveau site www.gaudeamus.ro, où ceux qui le souhaitent peuvent sacheter les volumes préférés. En outre, plusieurs centaines dévénements organisés par la radio publique roumaine et par les participants à cette édition seront disponibles en ligne ou enregistrés dans la section dédiée au programme figurant sur le site de la foire. Des dizaines de lancements et de présentations de livres ont eu lieu dès le premier jour de lévénement. Le président honoraire de la 27-e édition de la foire est lécrivain dorigine roumaine Norman Manea, établi depuis plus de 30 ans aux Etats-Unis et proposé à plusieurs reprises au Nobel de la littérature. Ecoutons Norman Manea : « Je trouve que cest un acte héroïque, culturel, à un moment où tout tremble et parfois seffondre. La culture, vous le savez sans doute, est quelque chose dabsolument nécessaire uniquement dans la mesure où les gens en demandent. Cette initiative vient, cette fois-ci, de gens de Roumanie et cest une sorte dhéroïsme culturel. À tous ceux qui y participent et même à ceux qui en entendent tout simplement parler, elle devrait donner confiance dans le retour à un monde normal. »



    Qualification des espoirs du football roumain à lEURO 2021



    La sélection de Roumanie sera présente pour la deuxième fois de suite au tournoi final de lEURO de football espoirs, grâce à légalité (1 but partout) obtenue, à domicile, contre le Danemark, dans la Poule 8 de qualification. Lors de lédition précédente de lEURO, les espoirs tricolores sétaient hissés jusquen demi-finales. Le Championnat dEurope de football espoirs 2021 sera organisé conjointement par la Hongrie et la Slovénie. Egalement cette semaine, dans le cadre de la nouvelle Ligue des nations de football, la nationale de Roumanie a terminé à égalité, 1 but partout, en déplacement, contre lIrlande du Nord. La Roumanie bat aussi la Norvège sur tapis vert, à cause dun cas dinfection par le nouveau coronavirus dans le camp nordique. La nationale roumaine a donc atteint son objectif de figurer dans la deuxième urne du tirage au sort des groupes de qualifications à la Coupe du monde de 2022. La dernière participation de la nationale de Roumanie à un tournoi final de la Coupe du monde remonte à lédition française de 1998. (Trad. : Ileana Ţăroi, Alexandru Diaconescu)




  • Crise générale : les nouveaux écueils (II)

    Crise générale : les nouveaux écueils (II)

    Cette semaine nous continuons notre discussion avec l’économiste et anthropologue Jean-Michel Servet. Avec lui nous observerons les instruments utilisés habituellement dans la situation d’une crise générale et montrerons en quoi ils peuvent se montrer utiles ou non.



  • Crise générale : passagère ou systémique (I)

    Crise générale : passagère ou systémique (I)

    Si la crise sanitaire née de la gestion de la pandémie de coronavirus occupe les esprits, on oublie souvent qu’elle cache une crise économique profonde et une crise écologique inédite. Cette configuration change complètement la manière dont on peut la saisir et y faire face. Jean-Michel Servet, économiste et anthropologue, enrichit la manière de regarder la crise que nous sommes en train de traverser.

  • Réactions des gens et de la société par temps de crise sanitaire

    Réactions des gens et de la société par temps de crise sanitaire

    La plus bouleversante est celle concernant la liberté de se déplacer, qui impose la diminution sévère des déplacements des individus et la distanciation sociale. Secoués, dans un premier temps, par la peur d’être contaminés, et ensuite par le confinement, les Roumains, comme d’ailleurs tous les Européens, se confrontent à une situation historiquement unique. Les experts, qui ont déjà observé les réactions psychologiques individuelles ou des groupes d’individus, considèrent qu’il est parfaitement normal d’éprouver un certain degré d’inquiétude. Le sociologue Ciprian Grădinaru a constaté qu’au début de la crise sanitaire actuelle, de nombreux Roumains avaient paniqué. « Ils se sont précipités dans les magasins, ils ont acheté tout et n’importe quoi, faisant pratiquement disparaître certains produits. Les Roumains se sont fait des stocks, mais ils n’étaient pas les seuls à agir ainsi. Partout dans le monde, on fait des blagues sur la disparition du papier hygiénique des gondoles des grandes surfaces. Même chose avec les produits désinfectants. L’alcool médical est quasi introuvable. Les prix de certains produits ont augmenté à cause de la spéculation apparue en temps de panique sociale mais aussi à cause de la demande croissante. Pendant cette période, la société entière s’est concentrée sur la crise provoquée par ce virus. Dans une première phase, avant l’application des mesures de quarantaine, on a vécu, à mon avis, une période de stupeur générale. Une foule invraisemblable de clients s’entassait partout, y compris dans les hypermarchés, pour se faire des provisions. L’environnement idéal pour transmettre le virus. Peu à peu, nous avons mieux compris de quoi il s’agissait et nous nous sommes adaptés : à présent, la file d’attente se forme à l’entrée des magasins. Pourtant, cette stupeur est quelque chose de normal, face à une situation jamais rencontrée auparavant. »

    La panique peut mener dans deux directions : l’une mauvaise, mais l’autre bonne, car elle nous rend plus attentifs aux informations livrées par les médecins et les autorités. Les décisions qui limitent le déplacement des gens, par exemple, n’ont pas suscité trop de protestations, remarque Ciprian Grădinaru. « Il y a eu des institutions qui ont critiqué ces décisions, mais on n’a pas assisté à une forte réaction sociale contraire, justement parce que chaque individu est conscient de la possibilité d’être directement touché par ce virus. Je m’attends à une baisse du niveau de stress, au fur et mesure que les gens s’habituent à cette idée. »

    Les sociologues s’attendent aussi à l’apparition d’autres changements opérés dans le mental collectif par l’actuelle crise sanitaire, ajoute Ciprian Grădinaru. « Il n’y a pas de doute, quelque chose va changer. Premièrement, et à long terme, on assistera à des changements économiques et de notre droit de circuler. Nos habitudes de consommation changeront aussi, bien probablement. Et puis, les deux mois de confinement vont changer notre perception de l’importance de la vie sociale et familiale. »

    Des changements se produiront aussi au plan individuel, accompagnant les mécanismes de gestion de l’anxiété, précise la psychologue Diana Stănculeanu. « Il est tout à fait normal de ressentir une certaine inquiétude. C’est la réponse de notre cerveau, qui s’adapte et qui nous dit qu’il y a quelque chose qui ne va pas et que nous avons besoin de nous y préparer. Or les préparatifs s’appuient justement sur ces émotions d’inquiétude et de peur. C’est un premier pas vers l’acceptation du fait qu’il nous est impossible d’être entièrement détendus à l’heure actuelle. Ensuite, il est important de découvrir les activités susceptibles d’être développées à la maison, afin d’éviter une surcharge d’anxiété, de sentiment d’accablement, de panique ou de désespoir. Pour cela, moi, je recommande la mise au point d’une routine qui nous aide à avoir un certain contrôle et une certaine prédictibilité. Il ne faut pas qu’elle soit compliquée et ce serait mieux si elle contenait toutes nos habitudes de mise en forme physique et corporelle. Nous avons, par exemple, besoin de sortir du pyjama et de mettre nos vêtements de ville tous les jours. Il faut y ajouter aussi une routine de bien-être mental et émotionnel, une série d’activités qui nous aident à continuer notre vie professionnelle. Nous devons ramener des tâches professionnelles dans notre bureau de la maison, tout en étant conscients du fait qu’il est impossible d’atteindre les objectifs d’efficacité habituels. Enfin, ajoutons à tout cela des moments de détente à travers la lecture, les films, car il est important d’avoir des activités qui disciplinent notre corps, qui honorent notre esprit et qui disciplinent notre âme, pour pouvoir camper dans une zone d’inquiétudes gérables. »

    Des changements de mentalité dans la durée sont aussi repérables chez les individus, considère la psychologue Diana Stănculeanu. « Pris dans le tourbillon des activités d’avant le confinement, nous avions en permanence comme objectif de rencontrer des amis chers, d’appeler nos parents plus souvent, de prendre davantage de pause-café pour échanger avec les camarades de travail. Autant de choses importantes dont nous étions conscients, mais que nous remettions à plus tard, faute de temps ou d’esprit de suite. A présent, dans les contraintes du confinement, tous ces souhaits gagnent en importance. Nous arrivons à regretter la routine de socialisation d’avant la crise et il est important de garder à l’esprit, pour l’après-crise, la valeur théorique et pratique de la socialisation, qu’il va falloir honorer à travers une interaction directe et constante avec les êtres qui nous sont chers. En attendant le retour à la normale, il vaut mieux avoir des rituels numérisés, d’ailleurs les seuls à notre portée en ce moment, et nous habituer à appeler nos parents, des membres de notre famille qui nous manquent, et les amis. Je me réfère au type d’interaction qui perdait du terrain devant les obligations quotidiennes. »

    De l’avis des psychologues et des sociologues, la mise en valeur des contacts humains vraiment importants, devant des activités professionnelles souvent trop prenantes, serait une des conséquences à souhaiter de cette période de distanciation sociale. (Trad. : Ileana Ţăroi)